Utilisateur:Gui/Néolibéralisme

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Sommaire

[modifier] Article néolibéralisme

Le terme néolibéralisme se réfère à la théorie de libéralisme économique telle que réapparue au cours des années 1960, et qui prend racine dans le libéralisme économique du XIXème siècle.

[modifier] Création du terme

Ce terme est apparu en réaction aux effets supposément dévastateurs de l'application de la théorie économique libérale sur les économies et les sociétés des pays en voie de développement, ainsi que sur les pays d'Asie du Sud-Est lors la crise asiatique de 1997. Son apparition n'est pas datée mais il est essentiellement utilisé par les adversaires altermondialistes de cette théorie. Il est donc par construction critique de sa réintroduction, qui est, dans cet esprit, synonyme d'accroissement des inégalités et de la pauvreté dans les classes les plus faibles des populations.

Le préfixe néo se réfère aussi implicitement, et également de façon critique, au terme néocolonialisme, puisque l'application des recommandations de la théorie néolibérale se fait, toujours selon le point de vue altermondialiste, essentiellement par pression des économies riches, et des États-Unis en premier lieu, sur les gouvernants des pays plus pauvres et demandeurs d'aide économique. Cette pression s'effectue par l'intermédiaire des institutions de Bretton Woods, c'est-à-dire la Banque mondiale et le Fonds monétaire international.

Ce préfixe néo est donc un rappel de ce que le monde a pu connaitre de mauvais en termes d'aliénation organisée: économique du prolétariat par le capital, et de colonisation des pays faibles par les pays puissants. La révolution industrielle et son cortège de misère ouvrière chez les pays riches est alors dans toutes les têtes, alors qu'elle semble se reproduire dans les pays en voie de développement. Tout est dans le point-de-vue: optimiste, cette révolution se terminera par un développement harmonieux, ou pessimiste et cette révolution ne fait que piétiner et nécessite un changement drastique de politique de la part des pays bailleurs de fonds et donc créanciers.

Néolibéralisme n'est donc pas un terme technique de théorie économique, et utilisé par les économistes, mais bien un terme en réaction à une certaine théorie, mais dont les partisans n'en reprennent pas l'usage. Il est donc difficile de se référer à des publications économistes universitaires pour expliciter cette théorie.

[modifier] Historique et partisans

Parmi les figures de proue de ce "néolibéralisme" on peut trouver l'économiste Milton Friedman, un monétariste, et l'école de Chicago qu'il a fondée.

Parmi les dirigeants politiques des années 1980, Margaret Thatcher au Royaume-Uni et Ronald Reagan aux États-Unis, sont souvent considérés comme les promoteurs les plus actifs du néolibéralisme.

Les deux chefs d'État ont en effet promu un désengagement de l'État dans leurs économies par la baisse des impots, la dérégulation pour promouvoir la compétition, le monétarisme, et ont poussé à ce que ces politiques entrent dans les directives des institutions de Bretton Woods (FMI et Banque mondiale). C'est ce que John Williamson a décrit par sa fameuse formule de Consensus de Washingtown, en 1990.

[modifier] Les recommandations et pratiques dites néolibérales

Nous l'avons dit, le néolibéralisme est la perception de la résurrection du libéralisme classique originaire du XIXème siècle, adapté au XXème - XXIème siècles. Par néolibéral, on se réfère à des conseils de gestion macro-économique qui reprennent les principes de non-intervention de l'État dans le domaine économique. Cela comprend le soutien aux prix, les barrières tarifaires, les marchés de change, la privatisation des firmes nationales, etc.

  • le dogme du marché: les marchés financiers sont efficaces, car l'information y circule librement. Grace à cela, les marchés sont capables de fixer les prix à leurs justes niveaux. Il est donc recommandé de laisser les marchés fixer les prix librement sans intervention de l'État. Les détracteurs de cette recommandation soutiennent que l'État dans les pays pauvres doit soutenir les prix des denrées de base afin que toute la population puisse au moins se nourrir et participer à l'économie.
  • l'ouverture aux marchés mondiaux: afin de se développer un pays doit participer à l'écocomie mondiale et ainsi ne pas créer de barrières artificielles telles que les taxes à l'importation. Les détracteurs de cette recommandation soutiennent que les pays en voie de développement sont trop faibles pour ouvrir d'un coup leurs marchés intérieurs à la concurrence extérieure. Cela ne peut avoir pour effet que de balayer leurs industries naissantes. De plus il est notable que les pays développés eux-même subventionnent leur agriculture et mettent des barrières aux exportations des produits agricoles des pays en voie de développement, ainsi qu'à d'autres produits concurrentiels par l'utilisation de leurs lois anti-dumping.
  • la privatisation des firmes nationales: le role de l'État n'étant pas la production de biens ni de services, mais uniquement les services de base: éducation, défense, police, il est de son devoir de se désengager des firmes nationales en les privatisant. Etant donné que la plupart de ces firmes sont également à la tête de monopoles, cela doit encourager la concurrence et la baisse des prix pour les consommateurs. Les détracteurs de cette recommandation soutiennent que dans les pays en voie de développement, la concurrence ne sera pas encouragée mais au contraire les monopoles seront simplement privatisés, au bénéfice du capital et contre les intérêts des consommateurs, qui verront en fait les prix augmenter, et les bénéfices s'échapper du pays pour alimenter les investisseurs étrangers, ou par évasion fiscale. Quand aux pays déjà développés qui privatisent leurs monopoles, comme les chemins de fer, l'énergie ou les télécommunications, il est douteux que cela se fasse réellement au bénéfice des consommateurs, et que les investissements à long terme très couteux nécessaires dans ce type d'activité seront maintenus, mais au contraire que les bénéfices seront redistribués en dividendes aux actionnaires.

Par exemple: la crise énergétique en Californie.

  • la libéralisation des marchés financiers: afin de susciter l'investissement étranger il est important d'ouvrir ses marchés financiers. Cependant, la contrepartie est que l'État doit garantir tous les emprunts faits en devises étrangères, et également, et de façon concommittante, cette libéralisation aura surtout pour effet d'autoriser la spéculation sur des monnaies encore faibles. L'exemple principal est la crise asiatique de 1997.
  • la libéralisation du secteur bancaire: de meme que pour la privatisation, il est important de laisser s'implanter les banques étrangères, qui apporteront leur savoir faire, diminueront la corruption, et apporteront de l'argent aux industries locales en développement. En réalité, il est argué que l'implantation des banques étrangères se fait au détriment des banques locales, et les agriculteurs et artisans ne sont plus en mesure de trouver des crédits pour le maintien de leur activité (achat de semences, etc.) car ces prêts sont risqués et peu rentables pour des investisseurs étrangers, comme, par exemple, dans les pays d'Afrique.
  • la maitrise de l'inflation, au besoin par de hauts taux d'interêts. Il est souvent argué que de trop hauts taux d'intérêts peuvent conduire à des faillites en série surtout lorsque ceux-ci sont augmentés au beau milieu d'une crise et que la plupart des entreprises sont fortement endettées, comme c'était le cas lors de la crise asiatique. Il est également souvent retenu contre la Banque Centrale Européenne que sa politique à l'égard de l'inflation en zone Euro est extrémiste et empêche la croissance.