Groupe d'information et de soutien des immigrés

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Le Groupe d'information et de soutien des immigrés ou GISTI, anciennement Groupe d'information et de soutien des travailleurs immigrés, est une association à but non lucratif de défense juridique des étrangers en France, dont le siège social est situé à Paris.

Né en 1972 de la rencontre entre des travailleurs sociaux, des militants associatifs et des juristes, le Gisti se constitue en association loi de 1901, avec pour objet de réunir toutes les informations sur la situation juridique, économique et sociale des étrangers et des immigrés ; d'informer les étrangers des conditions de l'exercice et de la protection de leurs droits ; de soutenir, par tous moyens, leur action en vue de la reconnaissance et du respect de leurs droits, sur la base du principe d'égalité ; de combattre toutes les formes de racisme et de discrimination, directe ou indirecte, et assister celles et ceux qui en sont victimes ; de promouvoir la liberté de circulation.

Son originalité réside dans une double approche, à la fois concrète et juridique, des questions liées aux droits des étrangers et des immigrés en France. Ainsi, le Gisti assure la publication et l'analyse de nombreux textes, notamment ceux qui ne sont pas rendus publics par l'administration. En outre, grâce à une équipe de juristes bénévoles, il assure auprès des populations concernées un service de consultations par téléphone et par courrier, ainsi qu'une permanence d'accueil hebdomadaire. Il appuie aussi de nombreux recours, individuels et collectifs, devant les tribunaux.

Le Gisti est une association atypique dès sa fondation en 1972: il a été en effet l'un des premiers groupes à revendiquer l'appropriation du droit, à un moment où ce dernier était perçu comme un "outil bourgeois". Toutefois, le savoir juridique du Gisti a toujours été conçu dans une logique de contre-expertise plutôt que d'expertise institutionnelle.

Le Gisti a été soutenu lors de ses débuts par la Cimade, qui lui a servi de structure d'accueil et a permis le lien avec le terrain et les travailleurs sociaux. Le Gisti est ensuite devenu association autonome en 1979.

Association réunissant environ cent cinquante membres et un millier de correspondants, le Gisti comprend dans son équipe permanente huit salariés à temps partiel et à peu près autant de bénévoles. Organisation militante, le Gisti entend participer au débat d'idées et aux luttes de terrain, aux niveaux national et européen, en relation avec des associations d'immigrés, des associations de défense des droits de l'homme, et des organisations syndicales et familiales. Le Gisti est devenu depuis sa fondation en 1972 un contributeur reconnu dans les recherches et débats sur les politiques migratoires.

Depuis 1987, le Gisti est agréé au titre de la formation professionnelle. Il effectue ainsi des sessions de formation rémunérées. Le Gisti édite aussi 3 collections de publications : Les cahiers juridiques, Les notes juridiques, Les notes pratiques, ainsi qu'une collection de guides de références et sa revue trimestrielle, Plein droit, qui existe depuis 1987.

Le Gisti fournit aussi un important travail de soutien juridique aux immigrés. Ainsi, plus de 1800 cas ont été traités en 2005.

Danièle Lochak après quinze années à la tête du GISTI passa le relai - tout en restant membre du bureau - à Nathalie Ferré le 24 juin 2000.

Le grand nombre d'arrêts d'Etat surnommés "arrêts Gisti" témoigne de l'importance et de la singularité de cette association dans l'espace des organisations de défense des droits de l'homme.

Dans le contexte sécuritaire du début du XXIe siècle, le Gisti s'est vivement opposé au recul des droits des étrangers, notamment dans le cadre des politiques sécuritaires menées par Nicolas Sarkozy au ministère de l'Intérieur (et en particulier de la loi du 26 novembre 2003).

Ces dernières années, le Gisti s'est investi de manière croissante au niveau européen, notamment avec le réseau Migreurop, né autour de la mobilisation sur le camp de Sangatte, puis dans le cadre du Forum social européen de Florence en 2002. Le réseau Migreurop se mobilise pour lutter contre "l'Europe des camps".

Le Gisti a fait partie des 10 ONG européennes qui, en février 2004, ont porté plainte auprès de la Commission européenne contre le gouvernement italien, pour le renvoi vers la Libye de centaines de candidats à l'asile arrivés sur la petite île de Lampedusa.

Le budget du Gisti s'élève aujourd'hui à près de 650 000 euros. L'association a connu en 2003 une grave crise financière.

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[modifier] Lien externe

Site du Gisti

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