Gran Guerra Irmandiña

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Château de de Sandiás détruit par les irmandiños en 1467
Château de de Sandiás détruit par les irmandiños en 1467

La Gran Guerra Irmandiña est un conflit qui s'est déroulé de 1467 à 1469 dans le royaume de Galice (Péninsule Ibérique). Les irmadiños sont les membres des fraternités (irmandade en galicien) qui sont nées en réaction à l'oppression seigneuriale dans de royaume.

Depuis le règne du roi Sanche III de Navarre, le royaume de Galice est réuni aux royaumes de Castille et de León mais, par son histoire et son caractère excentré, bénéficie d'une forte autonomie dont profite essentiellement la noblesse locale. Cette dernière a l'habitude de commettre de nombreux abus dont souffre la paysannerie galicienne.

En 1431 se forme une première Fraternité (la Irmandade Fusquenlha) qui se révolte devant la tyrannie de Nuno Freire, seigneur d'Andrade. Les troupes rebelles sont menées par un hobereau de La Corogne, Roi Xordo. La rébellion est matée dès 1435.

La Gran Guerra Irmandiña proprement dite éclate en 1467. Alonso de Lanzós, appuyé par les municipalités de plusieurs villes de Galice (La Corogne, Betanzos, Ferrol, Lugo), crée la Irmandade Xeral (la Fraternité Générale), qui lance le mouvement, dans un contexte économique douloureux de mauvaises récoltes et d'épidemies de peste.

Les irmandiños regroupent jusqu'à 80 000 personnes, qui débordent largement du seul cadre de la paysannerie puisque se joignent au mouvement des citadins, des nobles de petite extraction et même des membres du clergé. Pedro de Osório sévit avec ses troupes au centre de la Galice, alors qu'Alonso Lanzós mène la rébellion au nord et Diego de Lemos au sud. Les attaques sont dirigées vers les places fortes contrôlées par les nobles ainsi que vers les terres exploitées par le haut clergé et les monastères. Contrairement à la première révolte de la Irmandade Fusquenlha, les ecclésiastiques ne sont pas directement attaqués.

Une partie de la noblesse s'enfuit au Portugal et en Castille jusqu'à la contre-offensive menée en 1469 par Pedro Madruga grâce entre autres à l'appui des troupes de l'archevêque de Saint-Jacques-de-Compostelle. Mieux armées - elles disposent d'arquebuses -, les troupes matent une rébellion désunie et mal organisée et remportent la victoire finale grâce au renfort des armées de Castille et du Portugal.