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Sommaire

[modifier] Jean de Vogüé

Jean de Vogüé, né à Paris le 27 avril 1898 et mort en septembre 1972, est un militaire et résistant français.

Il s'engage dans la Marine en mars 1917, en pleine Première Guerre mondiale. Admis à l'École navale, il en sort enseigne de vaisseau en décembre, et s'embarque sur un torpilleur pour prendre part à la guerre navale en Méditerranée. Après l'armistice, il est affecté à la flottille du Danube. Il est promu lieutenant de vaisseau en 1924, mais quitte la Marine deux ans plus tard. Il entre alors dans les affaires et devient l'animateur du Comité de répartition des sucres.

[modifier] Seconde Guerre Mondiale

Mobilisé fin août 1939, il est désigné comme officier de liaison à l'Amirauté britannique. Promu capitaine de corvette en mai 1940, il prend part aux combats et à l'évacuation de Dunkerque, qu'il quitte le 4 juin au matin. Il est alors promu chevalier de la Légion d'honneur. Retourné en Angleterre, il refuse de reconnaître l'armistice et décide de rentrer en France en juillet 1940 où il est aussitôt démobilisé.

Il entre alors dans la Résistance, se spécialisant dans la propagande en zone Nord. Il participe à la diffusion de nombreux journaux clandestins dans le but de promouvoir la Résistance auprès de la population. A partir de novembre 1942, il travaille en étroite coordination avec le mouvement Combat et développe son propre groupe en zone nord. En février-mars 1943, à la demande du BCRA (missions de Brossolette et Passy), le groupe fusionne avec le mouvement Ceux de la Résistance (CDLR) dirigé par Lecompte-Boinet, dont Jean de Vogüé devient l'adjoint. Il s'applique alors à donner une structure régionale et départementale solide au mouvement, à la fois hiérarchisée et décentralisée.

Quand en mai 1943, le réseau CDLR est bien organisé, Jean de Vogüé prend une part active aux travaux du Comité de coordination des mouvements de zone nord. Il est l'un des fondateurs, en juin 1943, du Comité central de la Résistance. En accord avec les dirigeants d'autres mouvements, en particulier ceux de l'Organisation civile et militaire (OCM), il propose de créer une organisation de Résistance unique pour la Région parisienne. Il rédige à cet effet une note complète, passant en revue toute l'activité de la Résistance dans la Région parisienne, tant militaire qu'administrative et politique. Mais, face à la réticence de certains chefs parisiens, ce projet d'unification est rapidement abandonné.

Le mois suivant, la direction nationale du Noyautage des administrations publiques (NAP) lui est confiée. Toujours dans le but d'étendre l'action de la Résistance et d'y entraîner les masses populaires, Vogüé ("Madelin") entre en contact en juin 1943 avec l'union des syndicats de la Seine. Au cours de ces conversations, Vogüe et Tollet ont l'idée de constituer un Comité parisien de la Résistance, faisant appel à toutes les organisations et à tous les partis décidés à mobiliser leurs forces pour chasser l'ennemi. Mais ce projet ne fut pas mis à exécution immédiatement. Il fut repris en septembre et donna naissance au CPL. Il rédige à l'attention des régions et départements des instructions complètes concernant la préparation de l'action insurrectionnelle et de la prise du pouvoir en faveur du général de Gaulle (instructions du 10/8/43). En novembre 1943, en l'absence de Lecompte-Boinet parti pour Londres, et par suite des arrestations des dirigeants de CDLR, il prend seul la direction du mouvement jusqu'en avril 1944. Il réorganise entièrement le mouvement en l'orientant vers l'action immédiate avec comme adjoint le colonel Grandval. Sur sa proposition le Comité central constitue, le 1er février 1944, une commission d'action militaire (COMIDAC) composée de trois membres. De Vogüe soumet aussitôt un plan de constitution d'un état-major national. Le 12 avril, il rédige à l'attention du CNR, un mémoire destiné à fixer le rôle des FFI et de leur commandement. Le CNR reconnaît alors le COMIDAC comme organe supérieur de commandement des FFI. Il devient le COMAC et est dirigé par Villon pour le FN, Kriegel pour la zone Sud et Vogüé pour la zone Nord. A partir du 6 juin 1944, Vogüe décide de donner une vigoureuse impulsion à l'action des formations militaires et des groupes francs de CDLR dans la Région parisienne. Il s'adjoint Massiet, dit "Dufresne", qui sera chargé du recrutement, et de l'organisation des forces militaires de CDLR dans la Seine, et Cocteau, dit "Gallois", qui représente CDLR à l'état-major de l'Ile-de-France. Le 19 août à Paris, représentant du COMAC auprès du commandant FFI de la Seine, le colonel Lizé, il prend une part active à la conduite des opérations qui ont abouti à la libération de la capitale. Après la Libération, Il s'occupe particulièrement de tout ce qui concerne l'intégration des FFI dans l'armée française. Nommé délégué à l'Assemblée consultative en octobre 1944, il est vice-président de la commission de la défense nationale. Il avait demandé à faire la guerre, comme commandant de marine, avec une unité de fusiliers-marins ; on ne lui accorda pas mais on lui offrit un poste honorifique avec le grade d'amiral, qu'il refusa. Il revient alors aux affaires et devient, en 1945, président directeur général de la Compagnie nouvelle de sucreries réunies, vice-président de la raffinerie Lebaudy-Sommier. En 1950, il est administrateur de la Compagnie de commerce et de gérance pour les colonies. Il est également membre du comité de rédaction du journal Volontés. A partir de 1968, il est président d'honneur de la Générale sucrière. Jean de Vogüé est décédé en septembre 1972.

[modifier] Hommage

Dans Le Monde du 20 septembre 1972, Maurice Kriegel-Valrimont lui a rendu hommage en ces termes : "Pour moi Jean de Vogüé est toujours resté Vaillant, celui qui représentait la moitié nord de la France au COMAC : le commandement de la Résistance militaire sur le territoire national. Il dirigea un mouvement de résistance. Il était délégué du commandement militaire suprême sur le territoire national auprès du commandement des FFI de Paris pendant l'insurrection d'août 1944. Le simple rappel de ces faits suffit à rendre surprenant le silence fait depuis vingt ans autour de son action. Si Paris avait brûlé, il eût été un des hommes que l'on en eût accusés. Quand Paris fut libéré, on ne lui en sut aucun gré. [...] Oui Vaillant a contribué à ce qu'aucun frein n'entrave la libération de Paris et de la France. Il a été, sans aucune naïveté, en faveur de l'action libératrice du peuple.[...] Je lui rends hommage dû au patriotisme le plus pur."

[modifier] Maquis de Villebaudon-Beaucoudray

Le Maquis de Villebaudon-Beaucoudray est un maquis de la Résistance actif de septembre 1941 à juillet 1944 en Normandie.


L'ossature du maquis se met en place dès le mois de septembre 1941, sous l'impulsion d'Henri Le Veille, responsable de la résistance normande. Son action principale, dès le début, est le recrutement d'hommes désireux de résister à l'occupant et capables de fournir des renseignements sur les mouvements de troupes ennemies et sur leurs télécommunications. En 1942, une véritable toile d'araignée est en place, permettant l'interception des messages codés échangés entre les unités occupantes.

Au fil des années, le groupe de résistants s'étoffa. L'effectif était de 50 personnes environ au plan départemental, début 1944. L'action s'intensifia, notamment par le sabordage des lignes téléphoniques, le transport d'armes et les parachutages. Dans la nuit du 9 au 10 mai 1944, des avions ronronnent au dessus de la petite commune de Sainte-Marie-Outre-l'eau, près de Pont-Farcy. Tout à coup, ombre dans l'ombre, surgissent des parachutes. Se posent avec un bruit sourd des containers bourrés d'armes, de munitions et autres explosifs. 3 tonnes ! La cueillette est rapide. Les camionnettes des P.T.T. sont chargées avec célérité et prennent la direction de Beaucoudray. Dans une ferme inhabitée, perdue à l'extrémité d'un dédale de chemins vicinaux, le tout est déchargé et entreposé dans un grenier : le groupe de Résistance P.T.T., dont le responsable est E. Pruvost vient de réceptionner un parachutage d'armes. 26 jours ont passé. À quelques heures du débarquement, avec calme et méthode, les postiers résistants coupent lignes et câbles téléphoniques. La besogne accomplie, ils gagnent le 6 au matin la petite ferme isolée. Le petit groupe auquel doit parvenir des renforts et qui a l'ordre d'attendre un message lui indiquant comment il doit venir en aide à des troupes aéroportées organise sa vie.

" L'appel du laboureur " : c'était effectivement l'ordre de passer à l'attaque générale par d'importants sabotages. À Beaucoudray, après l'exécution des consignes, le groupe se reconstitua dans ce village. Le 14, une automobile montée par deux allemands arrive à proximité du refuge puis repart immédiatement. Le chauffeur s'est-il trompé de chemin ? Soudain, c'est l'attaque. Venant de trois côtés à la fois, des soldats armés se dirigent vers la ferme. Ce 14 juin, les troupes allemandes les avaient détectés.

Acheminés dans une étable de ferme à Villebaudon, ils furent dirigés le lendemain vers 4 h dans un champ. À 4 h 30, ils étaient fusillés et inhumés dans deux fosses communes. La deuxième division américaine libéra Villebaudon le 28 juillet 1944.

Lors de leur exhumation, certains hommes portaient des brûlures. Un autre avait les côtes brisées. Mais ils n'ont pas parlé, car pas un seul des rescapés n'a été inquiété. Ils avaient les mains sauvagement attachées avec du fil de fer. Une balle dans la nuque avait mis fin à leur existence laborieuse d'hommes qui avaient choisi la route la plus rude : celle de l'honneur.


Une page d'histoire de la Résistance française ou Comment meurt un réseau...

Le 15 juin 1944, en bordure d'un herbage du bocage, sur le territoire de la petite commune de Beaucoudray, dans l'aube fraîche d'un des plus longs jours de l'année, onze membres du réseau P.T.T. de Saint-Lô tombent sous les balles allemandes. Ainsi s’achève, tragiquement l’action préparée de longue date, mise en application dans la nuit du 5 au 6 juin 1944 dans le cadre du Plan VIOLET, de sabotage systématique des installations téléphoniques allemandes. Action qui aurait du se poursuivre en arrière des lignes ennemies mais que l'absence de moyens en hommes et surtout en matériel devait rendre impossible.

D'autres ont écrit longuement quelle a pu être l'action du groupe de résistants - créé à Saint-Lô dès la fin de 1940 par Marcel Richer - résistants recrutés plus spécialement au sein des postiers - qui devait dans un premier temps consister à informer les alliés sur la consistance du réseau de défenses allemandes - postes de guet, batteries de D.C.A., mouvements de troupes - puis action de sabotage - enfin aide technique et armée en arrière des lignes allemandes lors de la percée du front. Un renfort de parachutistes devait permettre une telle action concertée.

Malheureusement, les renforts tant attendus du Spécial A.I.R. Service ne vinrent pas. Les Postiers, isolés dans la ferme du village Le Bois où ils s'étaient réfugiés après avoir coupé les grands câbles allemands, furent réduits à l'attente. La percée du front ne se produisait pas...

Les bavardages, des indiscrétions et peut-être des inattentions permirent à un groupe de non-combattants allemands, séjournant au village tout proche de la Réauté, de prendre en filature de jeunes hommes qui étaient bien loin d'avoir le comportement des villageois.

À la pointe du jour, le 14 juin, une patrouille moto allemande pénétrait jusqu'à la ferme où les hommes du maquis passaient la nuit. Il n'y eut aucune réaction. Une erreur, des hommes égarés... faux... à 10 h 30 les non-combattants appuyés par des S.S. arrivaient en force, mitrailleuse en batterie. La ferme était rapidement cernée. Un maquisard, qui montait la garde, surpris, était maîtrisé. Il en était de même d’hommes qui se trouvaient à l’intérieur et préparaient le repas du midi. Des coups de feu claquèrent. Guy, un résistant, tombait, une balle dans la cuisse. Ernest Pruvost le responsable national, qui finissait de se raser dehors, parvenait à se fondre dans l'abondante végétation qui alors entourait la ferme. Il en était de même de trois autres : Richer, Deschamps, Raoult...

Crouzeau sommé de lever les bras, parvenait avec son colt à abattre son adversaire mais devait se rendre à son tour. Il aura le pénible privilège d’être considéré comme le chef. Après de longues interrogations et des tentatives pour sauver ses hommes, Crouzeau déclarera très nettement à ceux qui le questionnent " nous sommes contre vous "...

Mme Leblond qui, accompagnée de son fils avait la lourde tâche de surveiller les abords de la ferme était également longuement interrogée ainsi que son fils alors âgé de 11 ans. Ils échapperont, par on ne sait quelle grâce inattendue, à l’exécution.

Conscients que le groupe était beaucoup plus étoffé que prévu, que de nombreux habitants de la contrée sont impliqués dans l'affaire, les Allemands se mirent en chasse, bouclant toute la région, interrogeant sans relâche toute personne rencontrée considérée comme " Suspecte ".

C'est ainsi qu'Alphonse Fillâtre et son épouse accompagnés d'une jeune parente avertis in extremis par un jeune garçon des environs Bernard Lalle parvinrent à tromper la vigilance nazie et celle des chiens lancés à leur recherche.

Mais toutes les recherches se révélèrent sans résultat. Aucun autre résistant ne devait être retrouvé. Mais le réseau ne se reconstituait-il pas ? Les parachutistes n'allaient-ils pas fondre du ciel pour sauver les résistants ? Il fallait en finir. Après une rude journée ou l'aviation alliée s’était montrée particulièrement active, les allemands décidèrent à la tombée de la nuit de transférer leurs prisonniers au village de la Réauté. Ils furent enfermés sous une garde très vigilante dans une écurie.

15 juin - 4 h du matin - un camion qui démarre brutalement - des ordres gutturaux. Quelques minutes encore - une longue rafale de mitraillette dans l'aube qui se lève - onze hommes ont cessé d'exister.

Les corps des malheureux seront retrouvés à la Libération début août : 4 d'un coté, 7 de l'autre, à l'emplacement exact où se dresse le monument. Ils étaient attachés deux par deux. Sur l'un on retrouvera le brassard F.F.I. (Forces Françaises de l'Intérieur), marque illusoire de l’adhésion de l'homme à l'armée des ombres que l'allemand ne respectera jamais.

Chaque année, le premier dimanche qui suit le 15 juin, une foule, toujours nombreuse, assiste à la cérémonie commémorative. Peut-être pour illustrer la phrase du poète :

" ... Ou je meurs renaît la Patrie "

Le monument des fusillés est érigé au lieu dit " L'oiselière de haut ", il comporte une stèle accompagnée d'une statue de la résistance dont le symbole est le suivant : La résistance française, s'appuyant sur une croix de lorraine, bravant le souffle de la tempête qui vient de l'ouest concentre ses forces pour se libérer de l'envahisseur. Les deux fosses communes au pied de la stèle rappellent le sacrifice de ces hommes.

Une vitrine située à l'intérieur du bureau de poste de Villebaudon conserve le souvenir du maquis décimé par l'exécution des onze résistants.

Une plaque commémorative à la mémoire des postiers martyrs fut inaugurée par le préfet de la manche en 1959 au siège de la poste départementale à Saint-Lô. La Direction départementale des P.T.T. de Saint-Lô a pris en novembre 1959 le nom de " Centre Crouzeau ". Le monument des fusillés a été inauguré en juin 1947. Le général de Gaulle y a prononcé un discours en juin 1953.


Message du Général de Gaulle sur les ondes de la B.B.C. le 6 juin 1944 : La bataille suprême est engagée. Les groupes de résistants avaient été informés la veille de l'imminence du débarquement. Les anciens se souviennent des messages comme " L'appel du laboureur dans le matin brumeux " ou " il fait chaud à Suez ". Par le truchement de ces messages, les résistants recevaient l'ordre de passer à l'action sur l'ensemble du territoire national occupé. Le plan VIOLET de sabotage des installations de communications fut mis en application dans la nuit du 5 au 6. " Résistance P.T.T. " dont un des responsables nationaux Ernest Pruvost s'était réfugié à Villebaudon chez Mr Fillâtre participait au mouvement de sabotage des installations téléphoniques allemandes. Vague après vague, l'armée de la libération prenait pied sur le rivage au prix de pertes énormes. La résistance, au prix de douloureux efforts, apportait sa part de drames. S'ensuivit celui des maquis de Villebaudon - Beaucoudray qui est relaté ici. Ce sont des éléments d'une division S.S. qui prirent au piège les maquisards. Ils furent assassinés pour la liberté 9 jours après le débarquement. Louis Mexandeau déclara en 1982 : " Si 38 ans après, le souvenir des onze martyrs reste aussi vivant, c'est que le sens de leur sacrifice ne s'est pas affaibli ". " Les morts gouvernent les vivants disait Auguste Conte ".

Dès le mois de septembre 1941, l'ossature du maquis était en place sous l'impulsion d'Henri Le Veille, responsable de la résistance normande. L'action principale, dès le début, fut le recrutement d'hommes ayant l'unique souci de résister à l'occupant par tous les moyens en leur possession et avec mission de fournir des renseignements sur les mouvements de troupes ennemies et sur leurs télécommunications. En 1942, une toile d'araignée était tissée, et permettait le déchiffrement des messages codés échangés entre les unités occupantes.

Au fil des années, le groupe de résistants s'étoffa. L'effectif était de 50 personnes environ au plan départemental, début 1944. L'action s'intensifia, notamment par le sabordage des lignes téléphoniques, le transport d'armes et les parachutages. Dans la nuit du 9 au 10 mai 1944, des avions ronronnent au dessus de la petite commune de Sainte-Marie-Outre-l'eau, près de Pont-Farcy. Tout à coup, ombre dans l'ombre, surgissent des parachutes. Se posent avec un bruit sourd des containers bourrés d'armes, de munitions et autres explosifs. 3 tonnes ! La cueillette est rapide. Les camionnettes des P.T.T. sont chargées avec célérité et prennent la direction de Beaucoudray. Dans une ferme inhabitée, perdue à l'extrémité d'un dédale de chemins vicinaux, le tout est déchargé et entreposé dans un grenier : le groupe de Résistance P.T.T., dont le responsable est E. Pruvost vient de réceptionner un parachutage d'armes. 26 jours ont passé. À quelques heures du débarquement, avec calme et méthode, les postiers résistants coupent lignes et câbles téléphoniques. La besogne accomplie, ils gagnent le 6 au matin la petite ferme isolée. Le petit groupe auquel doit parvenir des renforts et qui a l'ordre d'attendre un message lui indiquant comment il doit venir en aide à des troupes aéroportées organise sa vie.

" L'appel du laboureur " : c'était effectivement l'ordre de passer à l'attaque générale par d'importants sabotages. À Beaucoudray, après l'exécution des consignes, le groupe se reconstitua dans ce village. Le 14, une automobile montée par deux allemands arrive à proximité du refuge puis repart immédiatement. Le chauffeur s'est-il trompé de chemin ? Soudain, c'est l'attaque. Venant de trois côtés à la fois, des soldats armés se dirigent vers la ferme. Ce 14 juin, les troupes allemandes les avaient détectés.

Acheminés dans une étable de ferme à Villebaudon, ils furent dirigés le lendemain vers 4 h dans un champ. À 4 h 30, ils étaient fusillés et inhumés dans deux fosses communes. La deuxième division américaine libéra Villebaudon le 28 juillet 1944.

Lors de leur exhumation, certains hommes portaient des brûlures. Un autre avait les côtes brisées. Mais ils n'ont pas parlé, car pas un seul des rescapés n'a été inquiété. Ils avaient les mains sauvagement attachées avec du fil de fer. Une balle dans la nuque avait mis fin à leur existence laborieuse d'hommes qui avaient choisi la route la plus rude : celle de l'honneur.


Une page d'histoire de la Résistance française ou Comment meurt un réseau...

Le 15 juin 1944, en bordure d'un herbage du bocage, sur le territoire de la petite commune de Beaucoudray, dans l'aube fraîche d'un des plus longs jours de l'année, onze membres du réseau P.T.T. de Saint-Lô tombent sous les balles allemandes. Ainsi s’achève, tragiquement l’action préparée de longue date, mise en application dans la nuit du 5 au 6 juin 1944 dans le cadre du Plan VIOLET, de sabotage systématique des installations téléphoniques allemandes. Action qui aurait du se poursuivre en arrière des lignes ennemies mais que l'absence de moyens en hommes et surtout en matériel devait rendre impossible.

D'autres ont écrit longuement quelle a pu être l'action du groupe de résistants - créé à Saint-Lô dès la fin de 1940 par Marcel Richer - résistants recrutés plus spécialement au sein des postiers - qui devait dans un premier temps consister à informer les alliés sur la consistance du réseau de défenses allemandes - postes de guet, batteries de D.C.A., mouvements de troupes - puis action de sabotage - enfin aide technique et armée en arrière des lignes allemandes lors de la percée du front. Un renfort de parachutistes devait permettre une telle action concertée.

Malheureusement, les renforts tant attendus du Spécial A.I.R. Service ne vinrent pas. Les Postiers, isolés dans la ferme du village Le Bois où ils s'étaient réfugiés après avoir coupé les grands câbles allemands, furent réduits à l'attente. La percée du front ne se produisait pas...

Les bavardages, des indiscrétions et peut-être des inattentions permirent à un groupe de non-combattants allemands, séjournant au village tout proche de la Réauté, de prendre en filature de jeunes hommes qui étaient bien loin d'avoir le comportement des villageois.

À la pointe du jour, le 14 juin, une patrouille moto allemande pénétrait jusqu'à la ferme où les hommes du maquis passaient la nuit. Il n'y eut aucune réaction. Une erreur, des hommes égarés... faux... à 10 h 30 les non-combattants appuyés par des S.S. arrivaient en force, mitrailleuse en batterie. La ferme était rapidement cernée. Un maquisard, qui montait la garde, surpris, était maîtrisé. Il en était de même d’hommes qui se trouvaient à l’intérieur et préparaient le repas du midi. Des coups de feu claquèrent. Guy, un résistant, tombait, une balle dans la cuisse. Ernest Pruvost le responsable national, qui finissait de se raser dehors, parvenait à se fondre dans l'abondante végétation qui alors entourait la ferme. Il en était de même de trois autres : Richer, Deschamps, Raoult...

Crouzeau sommé de lever les bras, parvenait avec son colt à abattre son adversaire mais devait se rendre à son tour. Il aura le pénible privilège d’être considéré comme le chef. Après de longues interrogations et des tentatives pour sauver ses hommes, Crouzeau déclarera très nettement à ceux qui le questionnent " nous sommes contre vous "...

Mme Leblond qui, accompagnée de son fils avait la lourde tâche de surveiller les abords de la ferme était également longuement interrogée ainsi que son fils alors âgé de 11 ans. Ils échapperont, par on ne sait quelle grâce inattendue, à l’exécution.

Conscients que le groupe était beaucoup plus étoffé que prévu, que de nombreux habitants de la contrée sont impliqués dans l'affaire, les Allemands se mirent en chasse, bouclant toute la région, interrogeant sans relâche toute personne rencontrée considérée comme " Suspecte ".

C'est ainsi qu'Alphonse Fillâtre et son épouse accompagnés d'une jeune parente avertis in extremis par un jeune garçon des environs Bernard Lalle parvinrent à tromper la vigilance nazie et celle des chiens lancés à leur recherche.

Mais toutes les recherches se révélèrent sans résultat. Aucun autre résistant ne devait être retrouvé. Mais le réseau ne se reconstituait-il pas ? Les parachutistes n'allaient-ils pas fondre du ciel pour sauver les résistants ? Il fallait en finir. Après une rude journée ou l'aviation alliée s’était montrée particulièrement active, les allemands décidèrent à la tombée de la nuit de transférer leurs prisonniers au village de la Réauté. Ils furent enfermés sous une garde très vigilante dans une écurie.

15 juin - 4 h du matin - un camion qui démarre brutalement - des ordres gutturaux. Quelques minutes encore - une longue rafale de mitraillette dans l'aube qui se lève - onze hommes ont cessé d'exister.

Les corps des malheureux seront retrouvés à la Libération début août : 4 d'un coté, 7 de l'autre, à l'emplacement exact où se dresse le monument. Ils étaient attachés deux par deux. Sur l'un on retrouvera le brassard F.F.I. (Forces Françaises de l'Intérieur), marque illusoire de l’adhésion de l'homme à l'armée des ombres que l'allemand ne respectera jamais.

Chaque année, le premier dimanche qui suit le 15 juin, une foule, toujours nombreuse, assiste à la cérémonie commémorative. Peut-être pour illustrer la phrase du poète :

" ... Ou je meurs renaît la Patrie "

Le monument des fusillés est érigé au lieu dit " L'oiselière de haut ", il comporte une stèle accompagnée d'une statue de la résistance dont le symbole est le suivant : La résistance française, s'appuyant sur une croix de lorraine, bravant le souffle de la tempête qui vient de l'ouest concentre ses forces pour se libérer de l'envahisseur. Les deux fosses communes au pied de la stèle rappellent le sacrifice de ces hommes.

Une vitrine située à l'intérieur du bureau de poste de Villebaudon conserve le souvenir du maquis décimé par l'exécution des onze résistants.

Une plaque commémorative à la mémoire des postiers martyrs fut inaugurée par le préfet de la manche en 1959 au siège de la poste départementale à Saint-Lô. La Direction départementale des P.T.T. de Saint-Lô a pris en novembre 1959 le nom de " Centre Crouzeau ". Le monument des fusillés a été inauguré en juin 1947. Le général de Gaulle y a prononcé un discours en juin 1953.

[modifier] Bernard Chevignard

Bernard Chevignard, né le 16 février 1913 au Havre, est un résistant français. Jeune bachelier, il devance l'appel en octobre 1933 et effectue son service militaire au 8e Régiment de dragons et suit le peloton d'élève sous-officier de réserve. Promu maréchal des logis en avril 1934, il termine son service au 3e Bataillon de dragons portés à Lunéville. Libéré à l'automne 1934, il devient employé dans une entreprise de transports de Levallois-Perret puis exerce différents métiers temporaires.

Il est rappelé fin août 1939, à la veille de la déclaration de guerre, dans la cavalerie comme maréchal des logis au 73e GRDI. Il est fait prisonnier pendant la campagne de France et interné à Reims d'où il réussit à s'évader en septembre 1940. Démobilisé, il rejoint clandestinement la zone libre et se porte volontaire pour encadrer les chantiers de jeunesse. Il est envoyé à l'Ecole nationale des cadres de la jeunesse d'Uriage en Isère qui, sous l'influence d'Emmanuel Mounier et Hubert Beuve-Méry, se démarque rapidement de la politique de collaboration de Vichy. Désirant agir concrètement, il quitte les Chantiers de jeunesse en septembre 1941 et rentre à Paris où il retrouve sa famille, aussi opposée que lui à l'occupation. Sans avoir put trouver de structure, il se livre alors "en amateur" à des sabotages contre l'armée allemande. En mars 1943, il rencontre le Dr Wetterwald, fondateur avec le Dr Vic-Dupont du réseau Turma-Vengeance, qui le charge de constituer et d’entraîner une section spéciale, chargée de protéger les membres du mouvement et de réaliser des sabotages et des attentats. Dépourvu de moyens, il parvient néanmoins à recruter, à armer, à habiller un groupe d'action puis à organiser deux sections en volant aux Allemands voitures, essence, armes, uniformes et papiers lors d'une succession d'opérations extrêmement risquées qu'il dirige personnellement. En province, à Nevers, Fourchambault et Evreux, où il fait de nombreux déplacements, il monte des sections d'action semblables aux siennes. Le 16 juin 1943, il met au point la destruction de la ligne téléphonique Paris-Bruxelles-Berlin. A Paris, avec son jeune adjoint Michel Pelletier, il fait plusieurs coups d'éclats sous les yeux des Allemands. Au total, la section spéciale de "Vengeance" réussit une centaine d’actions sous sa direction.

Le 22 août 1943, il est arrêté à la piscine Molitor où il tentait de s'emparer d'uniformes allemands. Interné à la prison du Cherche-midi, il est livré aux Allemands en septembre 1943 et transféré à la prison de Fresnes, où il subit la torture. Il est condamné à mort le 3 mars 1944 et exécuté le 15, au Mont Valérien, avec 4 de ses camarades.

Il est inhumé au cimetière d'Ivry, puis, en 1949, son corps est transféré dans le caveau familial du cimetière de Dijon.


[modifier] Une famille décimée

En juillet 1943, sa mère qui hébergeait un aviateur américain, est surprise à son domicile par les Allemands à la recherche de Bernard. Déportée à Ravensbrück, elle n'en reviendra pas. En septembre 1944, son jeune frère Alain, est fusillé sans motif par les Allemands en déroute dans le village de Charmes-sur-Moselle, dans les Vosges.

[modifier] Distinctions

  • Chevalier de la Légion d'Honneur
  • Compagnon de la Libération - décret du 20 janvier 1946
  • Croix de Guerre 1939-1945 (2 citations)