Girolamo Zoppio

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Girolamo Zoppio, littérateur italien, né dans XVIe siècle à Bologne.

Il suivit d'abord la carrière de la médecine, et se fit agréger à la faculté de sa ville natale. Dans ses loisirs, il cultivait avec ardeur les lettres et la philosophie, et il finit par entrer dans l'enseignement public. Après avoir professé quelque temps la logique et la morale à Macerata, où il fonda l'académie de Catenati, il revint occuper la chaire de littérature dans sa patrie, et y mourut le 5 juin 1591.

Zoppio prit une part active aux disputes grammaticales qui s'élevèrent de son temps entre les littérateurs de l'Italie. Il se déclara pour Annib. Caro, dans la querelle qu'excita son fameux canzone De gigli d'oro, et se rangea parmi les défenseurs de Pétrarque et du Dante. Dans un de ses opuscules (Difesa del Petrarcna, p. 79), il attaque très vivement le Muzio. Fontanini prétend que ce fut parce que le Muzio avait dit que les philosophes sont les patriarches des hérétiques (Bibliot. d'eloquenz., t. 2, p. 477) ; mais il est inutile de chercher d'autre cause à la sortie de Zoppio que la chaleur inséparable de toute discussion.

On a de lui :

  1. les quatre premiers livres de l'Enéide de Virgile, trad. in ottava rima, Bologne, 1554, in-8 ;
  2. Rime et prose, ibid., 1567, in-8° Le seul écrit en prose que contienne ce recueil est la défense du Canzone d'Annib. Caro.
  3. L'Atamante traged., Macerata, 1578, in-4°. Muret, dans une lettre qu'il écrivit à Zoppio au sujet de cette pièce (Epist., lib. 4, epist. 50), fait un grand éloge du style ; mais il signale quelques défauts de conduite, et blâme l'auteur d'avoir conservé l'usage du prologue, ainsi que la division de la pièce en actes et en scènes.[1]
  4. Ragionamenti in defensa di Dante e del Petrarcha, Bologne, 1583, in-4 ;
  5. Risposta allé opposizioni sanesi, Fermo, in-4° ;
  6. Particelle poetiche sopra Dante, Bologne, in-4° ;
  7. La poetica sopra Dante, ibid., in-4° (voir: la Biblioth. de Fontanini, t. 1, p. 349 et suiv.).

[modifier] Notes

  1. Cette pièce n'a probablement jamais été jouée ; et ce n'est point aujourd'hui qu'elle réussirait à la représentation. Cependant le style a toute la pureté des bons écrivains de ce siècle et y joint souvent beaucoup d'élégance. Il ne manque pas même d'une certaine force ; mais la composition est faible. Outre la nullité du sujet mythologique adopté par Zoppio, on voit avec regret les prologues d'Euripide et les machines dramatiques des anciens religieusement reproduites par l'inexpérience des modernes. Les théories du théâtre étaient alors si peu avancées que Muret, dans sa lettre à Zoppio, lui reproche d'avoir introduit dans sa pièce la division par actes et par scènes, enveloppant ainsi dans un même reproche deux procédés dramatiques, dont l'un est purement arbitraire, tandis que l'autre existe de toute nécessité, même lorsqu'on ne l'apercevrait point par l'analyse, ou qu'on négligerait de lui donner un nom. Au reste, cette objection était si peu raisonnable que Muret lui-même, dans une tragédie latine (Julius Casar), que l'on trouve dans la collection de ses œuvres, introduisit la division par actes et crut à propos d'indiquer le commencement des scènes. On peut voir la critique de Muret dans le recueil de ses lettres, lib. 4, epist. 50, Voici comment il s'exprime sur le compte de l'Athamas : Totum autem poema olei Academiam, olel Lyceum, olet philosophiam, non illam horridam et incullam et autelinguem aut stulte clamosam qv.ce hodie scholas prope omnes occupavit, sed veluslam iltnm Allicam, etc.

[modifier] Source

« Girolamo Zoppio », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littérateurs français ou étrangers, 2e édition, 1843-1865 [détail édition]