Gil Vicente

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Gil Vicente
Gil Vicente

Gil Vicente, (né en 1465 environ, à Guimarães, mort en 1537),

Poète de renom, est généralement considéré comme le premier dramaturge portugais. On l'identifie aussi souvent comme l'orfèvre de la Custódia de Belém (Reliquaire de Belém), et comme le maître de rhétorique du roi Dom Manuel (Emmanuel premier). En tant qu'homme de théâtre, il semble avoir aussi été musicien, acteur et metteur en scène.

Il est fréquemment tenu pour le père du théâtre portugais moderne, ou même du théâtre ibérique, puisqu'il écrivait aussi en espagnol - partageant la paternité du drame espagnol avec Juan del Encina.

L'oeuvre Vicentine est tenue comme le reflet de la mutation des temps, et du passage du Moyen-Âge à la Renaissance, époque balançant entre un temps ou les hiérarchies et l'ordre social étaient régis par des règles inflexibles, et une nouvelle société où l'ordre institué commence à être subverti, à être questionné. C'est le principal représentant de la littérature Renaissante portugaise, antérieure à Camões (Camoens) , qui, incorporant de nombreux éléments populaires dans ses écrits, a influencé à son tour la culture populaire portugaise.

Poète-orfèvre ?

Chaque livre publié au Portugal sur Gil Vicente, défend presque systématiquement, la thèse qui identifie le poète à l'orfèvre, ou la thèse inverse. En effet, les archives indiquent ce même nom pour l'auteur d'une pièce maîtresse de l'orfèvrerie portugaise de l'époque : le Reliquaire de Belém. En faveur de l'hypothèse d'un seul Gil Vicente, on met en avant le fait que le dramaturge utilise à bon escient des termes d'orfèvrerie dans son oeuvre.

[modifier] Biographie

sa première pièce connue, Auto da Visitação (La Visitation), connue aussi sous le nom de Monólogo do vaqueiro (Monologue du vacher), fut représentée dans les appartements de la reine D. Maria, pour célébrer la naissance du prince (le futur D. João III (Jean III) - cette représentation étant considérée comme l'acte de naissance du théâtre portugais. Elle eut lieu le 8 juin 1502, en présence du roi et de la reine, de D. Léonor, veuve de D. João II (Jean II) et de D. Beatriz, mère du roi. Après quoi Gil Vicente devint responsable de l'organisation des cérémonies du palais. A la demande de Dona Léonor de jouer cette même pièce pour les Mâtines de Noël, l'auteur répondit en en écrivant une nouvelle, considérant que l'occasion demandait un autre traitement : ce sera l'Auto Pastoril Castelhano ( pastorale castillane). En effet, l'Auto da Visitação a des éléments clairement inspirés par l'"Adoration des bergers", en accord avec les relations de la naissance du Christ. La mise en scène incluait un offertoire de présents simples et rustiques, comme des fromages, au futur roi, auquel on présageait de grands faits. Gil Vicente qui écrivit la pièce, la mit en scène et la joua, utilisa, malgré tout, le cadre religieux de la Natalité dans une perspective profane. Devant l'intérêt de Dona Léonor, qui devint sa grande protectrice les années suivantes, Gil Vicente comprit que son talent lui permettrait de faire plus qu'adapter simplement la pièce pour des occasions diverses, même si semblables.

S'il fut réellement orfèvre, il termina son oeuvre maîtresse en cet art - le Reliquaire de Belém, en 1506, produite avec le premier or venu du Mozambique. Trois ans plus tard, ce même orfèvre devint l'intendant du patrimoine d'orfèvrerie du Couvent du Christ, à Tomar, de Notre-Dame de Belém, et de l'Hôpital de Tous-les-Saints, à Lisbonne.

C'est lui qui dirigera les festivités en l'honneur de Dona Léonor, la troisième femme de D. Manuel Ier, en 1520, un an avant passer au service du roi D. João III (Jean III), atteignant un tel prestige qu'il se permet de satiriser le clergé et la noblesse dans ses oeuvres, ou même de s'adresser au monarque en critiquant ses options. C'est ce qu'il fit en 1531, avec une lettre au roi, défendant les cristãos-novos (nouveaux-chrétiens).

Il meurt peut-être en 1536, parce que c'est à partir de cette date qu'on cesse de rencontrer quelque référence que ce soit à son nom dans les documents de l'époque, en dehors du fait qu'il ait cessé d'écrire à partir de cette date.