Georges Gillet

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Georges Vital Victor Gillet, né le 17 mai 1854 à Louviers et mort en 1920, est un hautboïste virtuose français qui forma dans sa classe de hautbois du Conservatoire de Paris la plupart des hautboïstes de la première moitié du XXe siècle.

[modifier] Biographie

Sa famille ayant déménagé à Paris, c'est dans la capitale que Georges débute ses études musicales. Attiré par les instruments à vent, il choisit d'étudier le hautbois en 1866 au Conservatoire de Paris mais ne peut accéder à la classe de hautbois dirigée alors par Charles Colin qu'en 1868.

Le destin veut que la classe de hautbois change de main de nombreuses fois. En effet, de 1863 à 1868, pas moins de quatre grands noms du hautbois se sont succédé. (Stanislas Verroust, Charles-Louis Triébert, Félix-Charles Berthélémy et Charles Colin).

En juin 1868, Georges Gillet obtient un premier accessit avec la pièce imposée Premier solo de concours de Charles Colin et la Médaille d'excellence de solfège.

Le 28 juillet de l'année suivante, il obtient à quinze ans un premier prix de hautbois.

Après son départ du conservatoire de Paris, Georges Gillet débute sa carrière de hautboïste d'orchestre en 1872 au Théâtre-Italien pour une durée de deux ans, puis intégre les Concerts Colonne jusqu'en 1876. Il entre ensuite à la Société des concerts du Conservatoire qu'il quitte en 1899.

Il fait cependant partie de l'orchestre du Théâtre national de l'Opéra-Comique de 1878 à 1895 avant de devenir premier hautbois de l'orchestre de l'Opéra de Paris.

En 1879, à la suite de la création de la Société de Musique de Chambre pour instruments à vent, Georges Gillet travaille alors d'arrache-pied avec le célèbre flûtiste Paul Taffanel pendant plus de quinze années.

Gillet participe à tous les concerts de la Société comme premier hautbois sauf en 1887, date à laquelle il était en Russie avec Taffanel, Charles Turban et Camille Saint-Saëns.

En 1881, Georges Gillet prend la suite de son maître Charles Colin au conservatoire de Paris. Il est à l'époque le plus jeune professeur de hautbois de cette grande institution. Il utilisait dans son enseignement les études de Barret, Ferling, Luft et Brod. Il publie ses célèbres 25 études et apporte une contribution importante à la littérature pédagogique du hautbois. Créée cette même année, la maison Lorée est nommée fournisseur officiel des hautbois du conservatoire.

Les études de Georges Gillet ont fait reculer les limites techniques du hautbois, incluant les plus difficiles combinaisons de notes du grave, les passages les plus compliqués de l'aigu, developpant des phrases tout en octaves ou en harmoniques, des pages consacrées aux trilles, au chromatisme ou au stacato, demeurent encore aujourd'hui un défi pour tous les hautboïstes.

Pour les doigtés, la tablature que Georges Gillet créa pour accompagner ses études est une des sources de référence les plus fiables pour le hautboïste jouant un hautbois "système conservatoire".

Paradoxalement, après un travail de fond sur l'enseignement de l'instrument, ce virtuose innova en proposant comme morceau de concours presque uniquement des œuvres écrites par des compositeurs non hautboïstes. Il fut d'ailleurs le dédicataire de la plupart de ces morceaux de concours mais également de nombreuses pièces pour hautbois composées par Barthe, Godard, Dimert et Colomer.

Georges Gillet a également apporté une amélioration importante sur le hautbois en remplaçant le système à anneaux par un système à plateaux permettant ainsi une technique simplifiée. Il partagea cette performance avec le facteur d'instrument Lorée qui poursuivit l'expérimentation jusqu'à l'obtention du modèle final en 1906.

Il est l'oncle de Fernand Gillet, également hautboïste.