Georges Caillette
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Georges Caillette (3 septembre 1906 à Châlons-sur-Marne- 2 avril 1985 à Bayonne) était un ingénieur aéronautique français.
[modifier] Biographie
Après des études au Centre d'Apprentissage des Chemins de Fer de l'Est, Georges Caillette devient agent technique dans ce réseau mais se reconvertit rapidement à l'étude de nombreuses techniques de pointes (radiologie, cinéma, appareils scientifiques, etc.).
Après son service militaire au cours duquel il obtient le brevet de maîtrise Radio (1926-27) il entre au service des Aéroplanes Morane-Saulnier à Puteaux et devient Responsable des Services "Études de Fabrication" et "Outillages" puis est chargé de la production des avions au nombre desquels les célèbres MS 130, 230, 315, 341 et Morane-Saulnier MS.406 dont la fabrication est déjà répartie sur plusieurs usines.
En 1935 il avait obtenu le diplôme d'Ingénieur Mécanicien du Conservatoire National des Arts et Métiers, avec une thèse sur l'effet gyroscopique dans les avions.
Il se marie à Paris en 1938 mais n'aura pas d'enfant.
Après la défaite de 1940 il s'occupe du transfert, mouvementé, des productions sur Ossun et y entreprend l'étude clandestine du MS 470 dont le prototype volera en 1945.
Nommé un peu plus tard Directeur de ce centre des Usines MORANE SAULNIER, il s'occupe activement de la production du MS 472, avion d'entrainement destiné à l'Armée de l'Air Française.
En 1961 il devient Ingénieur Conseil de la SFERMA et, successivement, assure les fonctions de Directeur Technique de la Production de la SERIMA à Châteauroux puis Directeur de cet Établissement (ce qui lui vaudra de s'occuper des nombreux problèmes humains résultant du départ des américains de la Base OTAN en 1969). Il prend sa retraite en 1971 à Anglet où il résidera jusqu'à son décès à Bayonne le 2 avril 1985.
Homme complet, il se passionnait pour les arts et en particulier la musique.
Dans le domaine technique on lui doit de nombreuses inventions et créations, ainsi le brevet "Statodyne" et son prototype d'aéronef à atterrissage et décollage vertical le "Ludion" (voir le chapitre suivant les liens et les photos pour plus de détails).
En matière de production il est à l'origine de la presse hydraulique de formage au caoutchouc "Pinchart et Deny" en service dans les ateliers de la SOCATA depuis 1956 ; il avait également, en 1936, créé une fraiseuse à longerons de 6 m de long capable d'usiner 6 éléments à la fois.
Membre de la Chambre de Commerce il a participé à la création de l'Aéroport de T.O.L.
Soucieux d'œuvres sociales il fut un des maîtres d'œuvres de la "Cité Ouvrière" de JUILLAN.
Sportif et pilote de tourisme il participa personnellement aux destinées de l'Aéro-Club de Bigorre.
Voulant préserver le souvenir des nombreuses pages d'histoire qu'il avait vécues il avait fait don de nombreuses archives personnelles contribuant ainsi à la création de l'Association des Amis du Patrimoine Historique MORANE-SAULNIER SOCATA.
Georges CAILLETTE était Chevalier de la Légion d'Honneur à titre aéronautique (Journal Officiel du 18/10/1958 page 9540, colonne de droite).
Texte librement adapté de la revue "Échos de la SOCATA" N°26 d'Avril/Mai 1985.
Voir aussi sa photo d'identité (1965) et signature (1940).
Article de presse
LE PERE DU "LUDION" EST UN INGENIEUR CASTELROUSSIN
M. Georges CAILLETTE, directeur de la S.E.R.I.M.A.
Châteauroux : Dans notre édition de samedi nous avons présenté sous le titre "Le saut à la portée de tous..." , le Ludion propulseur individuel qui permet le franchissement d'obstacles et le passage des rivières.
Or, le "père" de cette invention est bien connu des Castelroussins (les habitants de Châteauroux), car il s'agit de M. GC, directeur de la SERIMA Châteauroux, membre de la Chambre de Commerce et d'Industrie de l'Indre.
Sexagénaire athlétique, passionné de ski, M. GC a bien voulu nous consacrer quelques instants pour nous parler de son invention.
Le "Ludion", propulseur individuel mû par des moteurs fusées SEPR (Société d'Étude de Propulsion par Réaction), a été réalisé à partir des brevets qu'il avait déposé il y a une quinzaine d'années.
Les brevets appartiennent à Sud-Aviation, entreprise à laquelle il est attaché depuis 1961. Mais lorsqu'il les déposa en 1951 il était attaché à la direction générale de Morane-Saulnier. Ces brevets portaient sur "la disposition statodyne" que les Américains n'adoptèrent qu'en 1963.
UNE BICYCLETTE À 100 À L'HEURE...
Cette réalisation, qui tient compte de l'ensemble "homme-machine" a pour principe d'obtenir la stabilité par une poussée située en un point en avant du centre de gravité. D'où le nom de "Ludion" : l'engin s'élevant, descendant, se stabilisant grâce à de simples commandes mécaniques mues par les mains ou les pieds. "C'est comme une bicyclette..." déclarait M. GC.
Comme une bicyclette, peut-être, mais le Ludion peut franchir jusqu'à 600 m à une vitesse de l'ordre de 100 km/h !
M. GC a suivi au fil des ans la réalisation du Ludion comme conseiller scientifique. Il nous a précisé que le pilotage en avait été confié à M. André Turcat, directeur des essais en vol de Sud-Aviation à MELUN-VILLAROCHE, le futur pilote du Concorde...
POUR L'ESPACE
Au-delà du Ludion, le brevet de l'ingénieur en chef castelroussin a de nombreuses applications, dont certaines dans l'aviation de décollage vertical. Les brevets statodynes ont été utilisés par les Américains pour la réalisation du pistolet [?] du cosmonaute White, le marcheur de l'espace.
Il est fort probable que le Lunar Module Exploration (LEM), le premier véhicule lunaire, mis au point par les Américains, utilise la station statodyne...
Nous avons demandé à M. GC s'il avait d'autres projets.
"Revenez me voir dans une dizaine d'années !"
Extrait du journal "LA NOUVELLE REPUBLIQUE" du mardi 7 janvier 1969.
[modifier] Liens et documents externes
Pour en savoir plus sur Georges CAILLETTE : [1]
Quelques sites Internet qui parlent des pilotes d'essai du Ludion :
[modifier] Photographies
Georges CAILLETTE vers 1965
Signature de Georges CAILLETTE en 1940
Figure extraite du brevet N° 1.532.428 "Statodyne" du 23 mai 1967
Photographies du Ludion au Musée de l'Aéronautique et de l'Espace du Bourget le 14/06/1987
