George Toqué

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Le 14 juillet 1903, à Fort Crampel, en Oubangui-Chari, un administrateur des colonies, George Toqué, et un commis des affaires indigènes, Fernand Gaud, décident de faire exécuter Pakpa, ancien guide, en lui attachant une dynamite autour du cou. Au procès, les accusés rappellent qu’ils ont déclaré avant cette action épouvantable : « Ça a l’air idiot ; mais ça médusera les indigènes. Si après ça ils ne se tiennent pas tranquilles ! ». Gaud dira à son procès qu’il voulait faire constater autour de lui l’étrangeté de cette mort : « Ni trace de coup de fusil, ni trace de coup de sagaie : c’est par une sorte de miracle qu’est mort celui qui n’avait pas voulu faire amitié avec les Blancs. » (propos rapportés par Félicien Challaye, qui accompagna Brazza dans sa mission d’inspection). Ils sont condamnés à des peines légères (à cinq ans de réclusion), mais le scandale est tel qu’il conduit au lancement d’une enquête administrative, enquête dont sera chargé Brazza, et qui sera à l’origine de son dernier voyage au Congo.

http://www.brazza.culture.fr/fr/missions/affaire_gaud_toque.htm

[modifier] Le livre de mémoires de Georges Toqué : Les massacres du Congo

George Toqué était administrateur des colonies. En 1903, il assurait son commandement en Oubangui Chari, qui était alors rattachée à la colonie du Congo français. Avril 1900, les trois missions Saharienne, Afrique Centrale et Congo font leur jonction au bord du Chari. Le 22 avril la victoire de Kousseri marque le début de l’implantation française au Tchad sous l’autorité d’Emile Gentil, Commissaire du Gouvernement.

Les journaux sont remplis des faits d’armes des glorieux conquérants tout cela attire en Afrique équatoriale de nombreux militaires ou civils, ambitieux rêvant de carrières rapides et brillantes, mais parmi lesquels pourront se glisser quelques incapables que l’on devra, par la force des choses, utiliser tant bien que mal. Quand Gentil propose au jeune administrateur Toque, âgé de 22 ans de se joindre à lui, c’est l’enthousiasme, c’est le rêve... Mais, après la période glorieuse, vient la période besogneuse et ingrate de l’administration et du ravitaillement des troupes de l’avant dont les effectifs et besoins ne cessent d’augmenter.

Administrateur d’un poste situé sur la route du portage, avec des adjoints dont il essayera de couvrir les fautes et exactions. Toqué se trouvera emporté dans un tourbillon politico-journalistique dans lequel, en fin de parcours, ses actes, sa personne et même le Congo n’auront plus grande importance. Il paiera les pots cassés par une condamnation peut-être valable au plan juridique, mais beaucoup moins au plan humain. Quand il sortira de prison, son livre, publié en 1907, n’intéressera plus grand monde car les évènements du Congo étaient depuis longtemps sortis de l’actualité.

"Les massacres du Congo : la terre qui ment, la terre qui tue" par George Toqué à L’Harmattan, collection Racines du présent