Gabrielle Wittkop

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Gabrielle Wittkop, née Gabrielle Ménardeau[1], est un écrivain né à Nantes le 27 mai 1920 et décédé le 22 décembre 2002 à Francfort-sur-le-Main. Elle est l'auteur d'une littérature dérangeante, macabre, bien souvent au-delà de toute morale. Son style riche et remarquable, ainsi que ses centres d'intérêt, font d'elle la digne héritière du Marquis de Sade, de Villiers de L'Isle Adam, de Lautréamont, d'Edgar Allan Poe, mais aussi de Marcel Schwob.

[modifier] Biographie

Elle rencontre dans le Paris sous occupation nazie un déserteur allemand homosexuel du nom de Justus Wittkop, agé de vingt ans de plus qu'elle. Ils se marient à la fin de la guerre, union qu'elle qualifiera d'« alliance intellectuelle », elle-même affichant à diverses reprises son homosexualité affirmée.[2] Le couple s'installe en Allemagne, où Gabrielle vivra jusqu'à sa mort. Même si elle continue d'écrire en français, elle collabore à divers journaux allemands, dont entre autre le Frankfurter Allgemeine Zeitung. Soutenue et encouragée par son mari, historien et essayiste, elle développe son écriture en langue allemande, et publie plusieurs œuvres en allemand, qui ne sont à ce jour toujours pas traduites en français.[2] Son mari se suicide en 1986, alors qu'il est atteint de la maladie de Parkinson. Gabrielle Wittkop affirmera « Je l'y ai encouragé. J'ai raconté ça dans Hemlock.[2] » Atteinte d'un cancer du poumon[1], elle choisit la mort à 82 ans, en se suicidant le 22 décembre 2002.

Sur la 4e de couverture des éditions posthumes : « J'ai voulu mourir comme j'ai vécu : en homme libre ».

[modifier] Œuvres

Page 15 : « 2 novembre 19... Fête des morts. Jour faste. Le cimetière Montparnasse était ce matin une admirable grisaille. L'immense foule endeuillée se pressait dans les allées, parmi des gloires de chrysanthèmes, et l'air avait la saveur amère, enivrante de l'amour. Eros et Thanatos. Tous ces sexes sous la terre, y pense-t-on jamais ? »

« — Ne peut-on lire sans être dérangé à tout bout de champ ? Debout devant lui, la Rosetta tortille son tablier : — C'est que, Signore... votre femme est morte... — Encore ?! »

[modifier] Notes

  1. ab Gabrielle Wittkop, Josyane Savigneau, Le Monde, édition du 25 décembre 2002
  2. abc Gabrielle Wittkop, sulfureuse et convenable, Josyane Savigneau, Le Monde, édition du 19 janvier 2001
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