Gérard Gasiorowski

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Gérard Gasiorowski est un plasticien contemporain français né à Paris le 30 mars 1930 et mort à Lyon le 19 août 1986.

Sommaire

[modifier] Biographie

Après le succès de ses premières toiles hyperréalistes (L'Approche, 1965), Gasiorowski, peintre doué et virtuose, se lance dans une sorte de « suicide pictural » qui est une critique radicale de la tradition picturale occidentale et du marché de l’art. Il cherche à faire disparaître la peinture (série des Albertines, 1971), éliminer le cadre et la toile pour accumuler des jouets, avions de guerre, tanks, rails et trains jetés à bas, maculés de peinture. « Toute cette traduction de l’horreur n’est en fin de compte que l’horreur du pictural », dira-t-il au critique Bernard Lamarche-Vadel[1]. « Ce qui est en cause n’est et n’a toujours été que la peinture, l’acte pictural est mon unique problème. »[2] Ses séries dégoulinent avec les Croûtes puis décrivent cliniquement son évolution jusqu’aux Impuissances et aux Régressions.

Il se retire alors du monde de l'art mais poursuit ses interrogations sur les fondements de l'art en inventant des histoires : d'abord celle de la fausse académie Worosiskiga (anagramme de son nom), académie imaginaire dirigée par un tyran, dont sortent 500 chapeaux signés des noms d'artistes célèbres ; ensuite celle de l'Indienne Kiga (dernière et premières syllabes de son nom), de la tribu imaginaire des Worosis, incarnation prétendue de la peinture innocente et primitive. Kiga mélange ses excréments à des plantes aromatiques, obtenant ainsi un produit avec lequel elle fabrique des compositions à la manière de Cézanne, les Tourtes (1977). Le jus des Tourtes est ensuite recueilli avec les doigts et utilisé pour peindre la série des Jus.

Avec une ultime Renaissance (1983), suit un retour au tableau et à la scène primitive puis un ensemble de feuillets sur lesquels court une ligne de peinture.

[modifier] Références

[modifier] Liens externes

[modifier] Bibliographie

  • Jean de Loisy (dir.), Gérard Gasiorowski, Éditions du Centre Pompidou, 1995, 256 pp.

[modifier] Notes

  1. cité par Michel Guilloux, art. cit.
  2. ibidem