Fréland

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Fréland
Carte de localisation de Fréland
Pays France France
Région Alsace
Département Haut-Rhin
Arrondissement Ribeauvillé
Canton Lapoutroie
Code Insee 68097
Code postal 68240
Maire
Mandat en cours
Jean-Louis Barlier
2001-2008
Intercommunalité C.C. de la Vallée de Kaysersberg
Latitude
Longitude
48° 10′ 19″ Nord
         7° 11′ 41″ Est
/ 48.1719444444, 7.19472222222
Altitude 327 m (mini) – 1 221 m (maxi)
Superficie 19,74 km²
Population sans
doubles comptes
1 292 hab.
(1999)
Densité 65 hab./km²

Fréland est une commune française, située dans le département du Haut-Rhin et la région Alsace.

Sommaire

[modifier] Géographie

Fréland un petit village situé à environ 450 mètres d'altitude (de 400 m à 1200 m au sommet du Brezouart). Le col de Fréland culminant à plus de 800 m. Il fait partie du canton de Lapoutroie, appelé le canton Welche (voir l'origine de ce mot sous gaulois) du fait que les cinq communes qui le composent (Lapoutroie, Orbey, Fréland, Le Bonhomme et Labaroche) ne parlent pas l'alsacien mais une variante vosgienne du lorrain. Très encaissé dans sa vallée il offre de belles couleurs toute l'année et un climat assez froid en hiver. Comme beaucoup de villages proches des villes (Colmar) il se transforme tout doucement en village dortoir mais garde un fort esprit associatif essayant d'intégrer au mieux les nouveaux habitants.

[modifier] Histoire

Fréland est une commune des Vosges alsaciennes, appartenant aujourd’hui au canton de Lapoutroie. Elle est située dans un val, le long d’un ruisseau, l'Ur, affluent de la Weiss. Peu à peu le village retiré nous a livré ses secrets dont voici les principales pages d’histoire.

[modifier] Les origines

A l’époque romaine un sentier empierré passait par Fréland et doublait ainsi le chemin le long de la vallée de la Weiss qui était souvent inondé. Ce sentier permettait de se rendre au col du Bonhomme. Mais il faut attendre 1311 pour trouver une première mention du village Urbach, le « ruisseau des aurochs ». Plus d’un siècle plus tard, en 1421, le village prend le nom de Frallan qui vient du latin fragilis et qui, dérivé, donne frâlay, éboulement de terrain.

Au moyen-âge, la communauté de Fréland faisait partie de la Seigneurie du Hohnack. Mais le seigneur, le sire de Ribeaupierre à partir de XIVème siècle, la tenait en fief de l’évêque de Bâle. Au XIVême siècle, c’est une famille, les Pfaff qui la tenait en arrière -fief. La communauté était administrée par un prévôt nommé par le seigneur et des officiers élus chaque année. Quelques indications sur la population montrent qu’il y avait 250 chefs de ménage en 1580. Après la guerre de trente ans en 1648, le chiffre tombe à 60 bourgeois, chefs de ménage.

Cette terre rurale était principalement tournée vers l’agriculture, la forêt et l’artisanat. Jusqu’à la révolution, il existait des exploitations rurales avec un droit de justice : les colonges. Sur les pentes des collines, le seigle, l’avoine, l’orge et les pommes de terre étaient cultivés. Cette production était toutefois insuffisante pour la consommation courante. L’essentiel de l'élevage était celui de vaches laitières sur les chaumes. Les forêts quant à elles, apportaient un revenu important au seigneur qui les possédait. L’économie consistait également en de hauts fourneaux de 1541 jusqu’à la guerre de trente ans.

Les seigneurs de Ribeaupierre avaient installé des hauts fourneaux pour traiter le minerai d’argent extrait des roches de Sainte-Marie-Aux-Mines. Le bois frélandais fournissait le combustible indispensable à l’extraction du métal. Il faut noter également l’existence au XVIIe siècle d’une confrérie du scapulaire de Sainte Marie du Mont carmel. L’architecture témoigne aussi de cette dévotion à l’Église catholique. En 1706, une nouvelle église avec trois autels est consacrée. Elle a disparue pour laisser place à l’actuelle du début XlXe siècle. Deux chapelles furent également construites, l’une au bas du village dédiée à St Gérard en 1740 et l’autre dédiée à St Thiébaut en 1771.

[modifier] Fréland depuis la révolution

La révolution est synonyme de liberté puisque le village n’est plus sous la coupe de la noblesse. C’est aussi une période de troubles et de peurs. Les forêts sont alors surveillées contre les paysans agités. C’est le temps de la vente des biens nationaux pris à l’Église. Ainsi, le presbytère est vendu à un particulier. La commune hérite également de biens provenant du couvent des Clarisses d’Alspach. La chapelle Saint Thiebaut est même fermée au culte provisoirement. Néanmoins, c’est véritablement une nouvelle ère politique qui commence avec un pouvoir municipal qui prend peu à peu de l'ampleur.

Une fois les troubles de la révolution passés, Fréland prend un nouvel essor. C’est en effet au cours du XIXe siècle que les grands bâtiments historiques que nous connaissons aujourd’hui sortent de terre. Le premier grand chantier est la construction de l’actuelle église Notre Dame de l’Assomption. Au début du XlXe siècle, l’ancienne église agrandie en 1706 tombe en ruine. Aussi, le conseil municipal décide de la remplacer. Le 1er avril 1823, on commence à démolir l’ancien bâtiment et le 17 avril 1824, la première pierre de la nouvelle église est bénite. La construction s’achève en 1825. Contrairement à l’ancienne qui était orientée W-E, la nouvelle est orienté NW-SE dans le sens de la vallée. Un orgue y est rapidement placé puisqu’en 1826, un orgue de Joseph Chaxel trône sur la tribune.

Et puis. à partir de 1850, la quasi-totalité des grands bâtiments que nous connaissons est construite en l’espace de 50 ans. Dès 1840, l'école des garçons est achevée, suivie par celle des filles en 1856. La mairie est construite dans le centre du village en 1864 ainsi que le presbytère entre 1866 et 1871. Dans Le domaine religieux, la chapelle St Gérard de 1740 est reconstruite en 1876 par un habitant nommé Jean-Baptiste Bertrand. Un magnifique orgue de Louis-François Callinet vient remplacer l’Orgue Chaxel. Pour permettre l’élargissement de La Grand'Rue, la chapelle St Thiebaut est déclassée. Le maire Thomas et le curé Chevalier décident donc d’en construire une autre sur « Les roches du corbeau ». La chapelle de style Néogothique en grès rose du pays est achevée en 1898. Enfin l’hôpital communal est construit en 1908 pour accueillir les malades et les plus âgés.

Du point de vue politique, Fréland est devenu allemand en 1871 suite à la guerre franco-prussienne. Malgré le choc que cela a entraîné, les Frélandais savent alors dépasser cette tragédie nationale. Le bois fournit toujours la principale richesse de la commune. Les associations naissent comme la musique municipale crée en 1901. L’artisanat et l’agriculture sont florissants à la veille de 1914. La première guerre mondiale ne surprend pas les Frélandais. Ils savaient qu’une guerre se préparait entre la France et l’Empire allemand. Ce qui déchire le cœur des Frélandais, c’est qu’ils doivent se battre sous l’uniforme allemand. 47 d’entre eux ne sont pas revenus des tranchées. Pour la population, le danger était proche également. De durs combats se déroulaient au Linge et à la tête de Faux. Les Frélandais restés au village devaient loger entre autre bon nombre de soldats allemands. Le village n’est redevenu français qu’en novembre 1918.

Après le premier conflit mondial, Fréland profite toujours de la richesse que lui offre sa forêt. La commune a été moins touchée en dégâts matériels que ses voisines. Les hommes travaillent en forêt et aux champs. Une usine de tissage construite en 1925, le long de la rivière et l’usine de cartonnerie à Kaysersberg permettent le plein emploi. La vie n’est pas toujours facile et les hivers sont vigoureux. Le village offre en hiver comme en été, le spectacle d'une nature riche et splendide. Les paysages sont si attractifs qu’ils retiennent l’attention de Jean Renoir qui tourne les dernières scènes de La Grande Illusion sur les hauteurs du village et dans une ferme frélandaise en 1937.

Mais rapidement le bruit des bottes se fit entendre. Un nouveau conflit se préparait, terrible et angoissant. La guerre éclata le 3 septembre 1939. Cette guerre qui commençait devait être longue. De septembre 1939 à mai 1940, les Frélandais assistèrent à la «drôle de guerre » sans combats. Pourtant le 10 mai 1940, les Allemands attaquèrent par la Belgique et les Ardennes. Très vite le front français fut percé, plongeant le pays dans le désordre le plus total. Fréland fut occupé par les Allemands le 19 juin 1940. Peu après, l’Alsace fut annexée par le Reich allemand. Le village fut donc à nouveau coupé de la France, et ce pendant 4 ans. Le gouvernement nazi envoya à partir de 1942 de jeunes Frélandais combattre sous l’uniforme allemand. Ces «malgré nous» furent envoyés sur le front russe, en Grèce et sur la mer du Nord. Quant aux résistants frélandais, certains furent internés au camp de Shirmeck.

Au total, 35 Frélandaises et Frélandais ont perdu la vie pendant le conflit, ce n’est qu’en décembre 1944 que le village fut libéré par la 36ème Division d’infanterie US. Cette guerre a évidemment laissé des traces profondes dans le cœur des familles. Le monument aux morts de la commune est d’ailleurs là pour le rappeler aux jeunes générations.

5 décembre 1944 - Avec les Américains

Fête de la Libération à Fréland le 16 septembre 1945


Soixante ans plus tard....

Aujourd’hui, Fréland s'est largement développé, les nouvelles constructions colorées escaladent les pentes tout en restant en harmonie avec les paysages environnants. Symbole de cette vitalité, l’école et l'accueil périscolaire ont fait peau neuve. De nombreuses associations maintiennent une vie culturelle et le tissus social. Les musées créés se mêlent aux projets d'avenir. Tout est là pour qu'il fasse bon vivre à Fréland au XXIème siècle.

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
mars 2001 M. Jean-Louis Barlier
Toutes les données ne sont pas encore connues.

[modifier] Démographie

Évolution démographique
(Source : INSEE[1])
1962 1968 1975 1982 1990 1999
978 1040 1033 1100 1134 1292
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

[modifier] Lieux et monuments

La maison du pays Welche. Ce bâtiment abrite un musée des traditions et coutumes du pays welche ainsi qu'une auberge proposant des plats typiques comme la compiche. L'auberge propose également de nombreuses animations musicales, en rapport ou non au pays welche. La bâtisse rénovée en 1989 date de 1687 et appartenait à l'époque au seigneur de Ribeaupierre.

[modifier] Personnalités liées à la commune

[modifier] Article connexe

[modifier] Notes et références

  1. Fréland sur le site de l'Insee

[modifier] Liens externes