Fort Saint-Louis

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Le Fort Saint-Louis au Texas, fut fondé en 1685 par l'explorateur français René Robert Cavelier de La Salle et les membres de son infortunée colonie sur les berges de la Garcitas Creek, quelques kilomètres à l'intérieur des terres depuis l'embouchure de la Lavaca Bay. Une expédition espagnole conduite par Alonso de León tombe sur les restes du fort lors du printemps 1689, trois ou quatre mois après que les indiens Karankawa aient tué la plupart des Français à l'exception de cinq enfants qu'ils ont capturés.

Sommaire

[modifier] Historique

Les Français sont arrivés au milieu de la côte du Texas par accident. Les colons désiraient en fait s'établir à l'embouchure du Mississippi mais un mauvais calcul les déporta 600 km à l'ouest dans la baie de Matagorda. La colonie qu'ils établissent n'est guère plus chanceuse que leur navigation. Alors qu'ils construisent un petit, mais robuste, fort avec les poutres et le bois qu'ils ont pu sauver de l'un de leurs navires naufragés, ils sont assaillis par les maladies et la malnutrition.

La Salle, avec le seul navire qui lui reste, La Belle[1], mène ensuite des recherches vers l’est pour essayer de retrouver le Mississippi. Malheureusement pour lui, il est à plus de 600 km du fleuve. Lors d'une de ces expéditions, son dernier bateau, La Belle, est pris dans une tempête et s'échoue dans la baie de Matagorda en février 1686. Pendant la troisième expédition pédestre, ses 36 coéquipiers survivants se mutinent et l'assassinent le 19 mars 1687, près de Navasota.

Les vingt colons restant de Fort Saint-Louis survivent jusqu'à fin 1688 ou début 1689 lorsque les Karankawa attaquent. Tous sont tués à l'exception de quelques enfants qui sont emmenés en captivité. Pour les Karankawa, les français sont des intrus. Lorsque les soldats espagnols arrivent en avril 1689, ils trouvent le fort saccagé et les restes de trois des colons. Ils leur donnent une sépulture décente et brulent ce qui reste de Fort Saint Louis dans le but sans doute d'effacer toute trace de la présence française. Les Espagnols enterrent également les huit canons français, sans doute comptent-ils revenir les chercher plus tard. Ils reviendront établir leur propre presidio sur ce site en 1722 mais il ne retrouvèrent pas les canons.

[modifier] Fouilles archéologiques

Historiens et archéologues débattront longtemps de l'exact emplacement de Fort Saint Louis, certains émettent des doutes sur le fait que les Espagnols bâtirent leur presidio sur ses ruines comme ils le prétendirent. Des recherches archéologiques sur le site de la Garcitas Creek près du Texas Memorial Museum en 1950 mettent au jour des traces du fort espagnol et de nombreux objets d'origine française. Mais les canons français ne sont pas retrouvés, le doute persiste. Il sera levé lorsqu'un paysan trouva les canons avec un détecteur de métaux sur le site de la Garcitas Creek. En 1996, des archéologues de la Texas Historical Commission sont mandatés pour fouiller et documenter le lieu où reposent les huit canons, bien alignés qui n'avaient pas vu le jour depuis 300 ans.

Cette découverte mit fin au débat historique sur l'emplacement du fort et conduisit à des recherches poussées concernant le Fort Saint-Louis et le presidio par la Texas Historical Commission (THC). Sous la direction du Docteur Jim Bruseth et l'assistance du directeur de projet Mike Davis, les archéologues de la THC fouillèrent le site jusqu'en 1999. Ils cartographièrent les emplacements du fort et du presidio et apprirent de nouveaux détails concernant les deux époques d'occupation. L'une des plus importantes découvertes fut celle des tombes des trois français enterrés par les Espagnols.

[modifier] Homonymie

Il existe ou a existé de nombreux forts Saint-Louis :

[modifier] Sources

[modifier] Notes

  1. Les archéologues de la THC découvrirent un squelette dans l'épave de La Belle lors d'une fouille en 1996. Près du squelette, sur un rouleau de corde, il y avait une tasse en étain portant l'inscription "C. Barange," et un petit tonnelet d'eau. Les archéologues savent, de par des documents historiques, que l'équipage de La Belle étaient arrivés à court d'eau potable en attendant le retour de La Salle et ils pensent que le marin est sans doute mort de soif avant le naufrage du navire.
    Les restes du marin français furent enterrés dans le cimetière d'état du Texas le 3 février 2004. La Texas Historical Commission organisa l'évènement auquel l'ambassadeur de France auprès des États-Unis assista.
  2. Vers 1640, du Parquet, Gouverneur de la Martinique entreprend de bâtir sur une presqu'île rocheuse le Fort-Royal, aujourd'hui Fort-Saint-Louis, autour duquel la ville de Fort-de-France sera construite.
    En 1670, d'importants travaux réalisés par le Marquis de Baas et le comte de Blénac permettent d'aménager le Fort-Royal, jadis centre militaire et administratif.
    Dès 1672, le Fort Royal (actuel Fort-Saint-Louis) abrite une garnison chargée de protéger les habitants de la Martinique. Un an plus tard, il fait ériger l'actuel Fort Desaix, qui stoppe net en 1674, l'amiral Ruyter et ses troupes hollandaises : la Martinique est imprenable. Une seule ombre au tableau, le climat de Fort-Royal, ici, l' air est une véritable infection puisque la ville est installée sur un marécage. Ce n'est que vers la fin du XVIIe siècle que de coûteux travaux d'assainissement sont entrepris. Rapidement Fort-Royal devient le siège du gouverneur et la capitale administrative de la Martinique. Saint-Pierre plus au nord, demeure la capitale économique.
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