Fanny Loviot

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Aventurière et écrivain, la chercheuse d'or parisienne Fanny Loviot nous laisse un livre, Les Pirates chinois, ma captivité dans les mers de Chine, paru en 1860 à la Librairie Nouvelle, témoignant de son émigration à San Francisco en 1852 et puis de son périple dans les mers de Chine.

Avec dix-sept autres émigrants, le bottier ruiné Louis Miniac (1822-1890) et beau-frère de Louis Duchesne, le noble déchu de La Vilatelle, un montagnard parisien démuni, quelques couples sans argent, la jeune femme s'embarqua au Havre le 30 mai 1852 sur la goélette de Dunkerque Indépendance capitaine Allèmes, armé par Louis Victor Marziou et sous-traité par Malo pour la Loterie des lingots d'or et ce malgré les mauvaise augures des marins havrais. La "lingot" Loviot manqua de sombrer sur un récif, fit escale à Rio en juillet, passa le cap Horn dans une tempête, perdant un des matelots, puis arriva affamée à San Francisco le 20 novembre 1852, se nourrissant de requin, au terme d'un voyage épique de cinq mois.

Inscrite comme lingère résidant boulevard Montmartre sur le registre des passagers, elle fut très probablement prostituée à San Francisco, à analyser sa connaissance personnelle des lieux de débauches, et comme beaucoup de femmes célibataires d'alors. Par ailleurs, suite à l'étude des archives de la préfecture de police de Paris, il apparaît qu'elle s'invente une sœur accompagnatrice et masque son appartenance à un convoi des lingots d'or. Ensuite, elle voyagea en Californie avant d'être prisonnière de pirates en mer de Chine, lors d'un voyage à Hong-Kong.

Revenue en France, elle publia le récit de ses aventures à Paris, récit qui fut rapidement traduit en plusieurs langues européennes, suédois, anglais, en tant que rarissime témoignage de l'émigration européenne vers l'Eldorado, de surcroît écrit par une femme, alors que l'émigration des lingots d'or est quasi-exclusivement masculine. Aujourd'hui, Jean-Paul Bouchon consacre un chapitre de l'Exotisme au féminin à cette aventurière, de même que Françoise Lapeyre dans Le roman des voyageuses françaises. Cette dernière accumule les légèretés historiques en s'inspirant du seul récit de Fanny Loviot, la créditant notamment d'une soeur avec laquelle elle aurait voyagé sur L'indépendance.

[modifier] Sources

  • Jean-Paul Bouchon, in L'Exotisme au féminin, éditions Kailash, 2000.
  • Le Dour Olivier et Le Clech Grégoire, Les Bretons dans la ruée vers l'or de Californie, les portes du large, 2006.
  • Lemonnier Léon, La Ruée vers l'or, Gallimard, 1944.
  • Lapeyre Françoise, Le Roman des voyageuses françaises, chapitre La captive des mers de Chine, Payot, août 2007.