Expédition du Maroc

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Expédition du Maroc (1844)

En 1844, le gouvernement français mécontent des agressions réitérées des Marocains et de l'asile qu'ils accordaient à Abd-el-Kader, exigea une réparation. En même temps une escadre fut envoyée sur les côtes du Maroc sous le commandement du prince de Joinville.

Elle était composée des vaisseaux le Jemmapes , le Suffren, le Triton , des bricks l'Argus et le Cassard, de la frégate la Belle-Poule et d'un assez grand nombre de bateaux à vapeur.

Le sultan du Maroc Abd ar-Rahman ibn Hichamayant répondu évasivement à l'ultimatum signifié par le Consul de France, l'amiral réunit son conseil le 5 août, et le bombardement de Tanger fut résolu.

A trois heures du matin il prit ses positions devant la ligne des fortifications ennemies : le Jemmapes, vaisseau amiral, et le Suffren vinrent s'embosser en face même de la ville. Les autres bâtiments se portèrent sur les autres parties de la côte défendue par une artillerie formidable. A neuf heures, l'escadre ouvrit une canonnade vigoureuse à laquelle la ville riposta ; mais après une heure et demie de combat, le feu de la ville, des forts de la marine et de la Casbah était entièrement éteint.

Le Jemmapes et le Suffren avaient foudroyé, culbuté les batteries et démoli les remparts opposés. À 4 heures et demie le feu était éteint partout. De Tanger l'escadre se dirigea vers Mogador à l'extrémité du Maroc : c'est la ville de l'empereur, elle renferme ses trésors.

La division arrivée en vue de cette place, le 12 novembre, essuya une tempête furieuse, ce ne fut que le 15 que l'embossage put s'effectuer avec beaucoup de peine. Le Suffren portait cette fois le pavillon de l'amiral. L'attaque commença à deux heures et demie. Les batteries de la marine furent bientôt abandonnées par l'ennemi ; mais les batteries de l'ouest qui présentaient 40 pièces de gros calibre opposèrent une longue et vigoureuse résistance. Elles ne furent ruinées et démantelées qu'après une lutte de trois heures.

A cinq heures, l'îlot seul soutenait le feu. Le prince donna l'ordre d'y débarquer : 500 hommes s'élancèrent dans des canots sur le rivage où ils furent assaillis par une fusillade meurtrière. Il fallut enlever une à une toutes les positions. Le prince de Joinville dirigeait l'attaque à la tête des colonnes, marchant sans armes et bravant la fusillade. Le lendemain on entra dans la ville déserte et couverte de décombres.

L'empereur de Maroc demanda la paix, et vers la fin d'août le prince de Joinville quitta la flotte pour rentrer en France.

[modifier] Source

Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail édition](Wikisource)