Exécution d'Élisabeth de France

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Le 9 mai 1794, on fit venir Élisabeth de France, sœur du roi Louis XVI, du Temple à la Conciergerie pour y être jugée. Dans la nuit du 9 au 10 mai 1794, elle fut interrogée par Fouquier-Tinville avant d'être jugée le 10 mai 1794.

[modifier] Parcours de Madame Élisabeth de la cour de Mai à la place de la Révolution

Les condamnés sont partis de la Conciergerie à 16 heures : Madame Élisabeth était dans la première charrette avec Louis-Marie-Athanase de Loménie (ancien ministre), Martial de Loménie (coadjuteur de l'évêque de Sens), Anne-Nicole de Lamoignon (veuve du marquis de Senozan), le fils du comte de Montmorin Antoine-Hugues-Calixte de Montmorin, le comte Louis-Bernardin Leneuf de Sourdeval et Charles Gressy de Chamillon. Tous sont restés debout, elle seule s'est assise ; mais, à la hauteur de la rue du Coq, comme l'heure pressait, il fallut pousser les chevaux. Alors elle se releva. Lorsque l'évêque Martial de Loménie lui parlait de Dieu qui allait récompenser son martyre, elle lui dit en souriant : « C'est assez vous occuper de votre salut. La charité ne doit point vous faire oublier le soin de votre âme, Monseigneur. » Comme chef de complot, puisque les jurés avaient trouvé un complot, elle devait être exécutée la dernière.

[modifier] Exécution de Madame Élisabeth

Madame Élisabeth est restée debout au milieu des gendarmes, pendant que ses compagnons subissaient le supplice. Elle priait, la face tournée vers la guillotine, mais sans qu'aucun bruit lui fît lever les yeux. Le jeune Antoine-Hugues-Calixte de Montmorin et Jean-Baptiste Lhote (domestique) ont crié « Vive le roi ! », ce qui a excité la fureur dans le public. À chaque chute du couteau, ils commencèrent à applaudir et à crier « Vive la nation ! ». Lorsque le tour de Madame Élisabeth fut venu, elle a monté les degrés d'un pas très lent, elle frissonnait légèrement, sa tête était inclinée sur sa poitrine ; au moment où elle se présenta devant la bascule, un des aides dégagea le fichu qui couvrait ses épaules. elle fit un mouvement et s'écria pudiquement : « Monsieur, au nom de votre mère, couvrez-moi... » Presque aussitôt elle fut bouclée sur la planche qui s'abattit et sa tête tomba.

[modifier] Inhumation

Madame Élisabeth fut inhumée au cimetière des Errancis vers 23 heures ; on a répandu de la chaux vive sur son corps, comme on l'avait fait pour le roi et la reine.