Exécutif des musulmans de Belgique

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L'Exécutif des musulmans de Belgique (EMB) est l'interlocuteur officiellement reconnu par le gouvernement belge comme représentant des temporel du culte de mosquées "reconnues".

Il a été créé par un arrêté royal du 3 juillet 1996. "Il émet des avis concernant les problèmes liés à la représentation de la communauté islamique. Il s'agit surtout de l'enseignement de la religion islamique et de la représentation dans les prisons et le hôpitaux." (Communiqué de presse du Conseil des ministres du 12 juin 1998). Dans une certaine mesure, il s'agit de l'équivalent belge du Conseil français du culte musulman, mais avec des compétences plus larges puisque des cours de religion (ou de morale laïque) sont obligatoirement dispensés à raison de 2 heures par semaine dans toutes les écoles publiques belges, et que c'est l'État belge qui finance le "temporel du culte", donc aussi les salaires des dignitaires religieux et l'entretien des lieux de culte. Jusqu'en 2007, seules les deux communes bruxelloises (Molenbeek-Saint-Jean et Saint-Josse-ten-Noode) bénéficiaient d'un financement public. Les conseils communaux y avaient voté des budgets symboliques pour divers lieux de culte, notamment musulmans. En 2007, la Région wallonne a procédé à la reconnaissance de 43 mosquées, entraînant un financement de ces mosquées.

Le "temporel du culte musulman" a été reconnu en Belgique par la loi du 19 juillet 1974, qui s'insérait dans le cadre plus global de la loi du 4 mars 1870 sur le temporel des cultes. Les autres temporels du culte reconnus sont le catholicisme, le protestantisme, l'anglicanisme, le judaïsme, et plus récemment le christianisme orthodoxe. La "laïcité organisée" est également reconnue au même titre.

Des élections pour une Assemblée générale des musulmans de Belgique ont eu lieu en décembre 1998 (mandat de dix ans) et en mars 2005 (mandat illimité). Ces dernières ont été boycottées par la majeure partie des musulmans d'origine marocaine, ce qui a pour résultat que coexistent désormais deux assemblées générales, l'une issue des élections de 1998, dont le mandat légal n'expirera qu'en 2008, et celle élue en 2005, largement dominée par des élus d'origine turque proches de la Diyanet (organe présidé par un diplomate turc). Dans un arrêt du 28 septembre 2005, la Cour d’arbitrage a rejeté le recours en annulation introduit par l’équipe sortante de l’Exécutif des musulmans de Belgique contre les élections de mars 2005, organisées par la ministre de la Justice Laurette Onkelinx (PS). Un recours auprès de la Cour européenne des droits de l'homme est envisagé.

Les présidents successifs de l'EMB ont été le Dr. Didier-Yacine Beyens (1996-1999), l'inspecteur des finances Nordin Maloujahmoune (1999-2003), l'économiste Mohamed Boulif (2003-2005) et l'employé de la Diyanet Coskun Beyazgül (2005-), ce dernier étant diplômé de l'enseignement religieux turc officiel (Imam hatip) et de l'Université libre de Bruxelles, section Philologie et histoire orientales, option islamologie. Le premier président était un Belge "de souche" converti, les deux suivants des Belges d'origine marocaine et l'actuel un Belge d'origine turque, tous quatre sont francophones et maîtrisent peu le néerlandais. Les actuels vice-présidents sont le francophone d'origine marocaine Benjelloul Kissi (de nationalité française) et la néerlandophone d'origine turque Hacer Düzgün (ancienne élève des Imam Hatip), les 14 autres membres de l'actuel EMB sont d'origine turque (6), marocaine (5), albanaise (1) et pakistanaise (2).

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