Eugène Le Fer de La Motte

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Eugène-Louis-Marie Le Fer de La Motte est un évêque de Nantes, né le 25 novembre 1867 à Saint-Servan

[modifier] Sa famille

Eugène Le Fer de La Motte est le fils d'Henry Le Fer de La Motte (1832-1906), chef d'escadron d'artillerie, directeur des forts de Brest et de l'arrondissement, chevalier de la Légion d'honneur et de Julie Marie Léa Wilson of Norwood. Il est aussi aussi l'arrière-petit-fils du général-comte Louis Groult des Rivières[1].

Eugène Le Fer de la Motte est le frère de Georges Henri Marie Armand Le Fer de La Motte (1861 - 1918), jésuite qui a effectué des missions en Alaska[2]. George Le Fer de la Motte n'est pas le frère de l'Evêque de Nantes.George Le Fer de la Motte avait un frère Transito, jéuite comme lui, Transito est mort le 24 août 1900 et une soeur Dolorès dont descendance, tous les trois sont les enfants d'Henri de la Motte et de Julia Léa Wilson.

[modifier] Biographie

Eugène Le Fer de La Motte fait ses études à Rome[3] Il enseigne pendant 4 ans la philosophie au grand séminaire de Saint-Brieuc, puis devient le supérieur de l'école des Cordeliers de Dinan, en 1896. Le Fer de La Motte est nommé au siège épiscopal de Nantes[4], il devient évêque de Nantes le 28 mai 1914. Il succède à Pierre-Émile Rouard.

Eugène Le Fer de La Motte a d'excellents rapports avec les commandants des troupes américaines qui débarquent à Nantes et comme beaucoup de catholiques à cette époque, il soutient la droite lors des élections de 1919 et est soupçonné d'intégrisme par la gauche[5]. Comme le pape Pie X, il est un adversaire résolue de la politique anticléricale et l'un des derniers représentants de cet épiscopat de combat, même s'il admet la légitimité des institutions républicaines[6].

Vers 1928, Le Fer de La Motte décide d'interdire, dans les représentations théâtrales organisées par ses paroissiens, la présence simultanée d'acteurs de sexe opposé, contraignant les hommes à jouer le rôle des femmes[7].

En tant qu'évêque de Nantes, il préside les congrès des syndicats chrétiens en 1924 et 1928, mais ses allocutions traduisent des réserves à l'égard de la CFTC. Réserves que nous retrouvons chez les patrons catholiques de son diocèse[8]. Mgr Le Fer de la Motte est également peu favorable aux mouvements spécialisés, style JOC, ACJF... [9]. Le clergé nantais est souvent favorable à la propagation de la foi outre-mer [10], à commencer par l'évêque de Nantes, Mgr Le Fer de La Motte, ou le RP Martin, qui fonde une société de missionnaires.

L'évêque organise aussi des pèlerinages à Lisieux et développe l'enseignement catholique. En 1930, l'Ordo diocésain indique que sur 265 paroisses, il n'en reste plus que 31 à ne pas être dotée d'écoles chrétiennes. Grâce à son travail, il y a plus de 80 instituteurs-vicaires dans son diocèse.

Eugène Le Fer de la Motte démissionne le 8 juillet 1935, à l'âge de 67 ans. Monseigneur Jean-Joseph-Léonce Villepelet lui succède.

[modifier] Notes et références de l'article

  1. Grandson of the personal guard of Charles X,Paths to the Northwest A Jesuit History of the Oregon Province, Par Wilfred P. Schoenberg
  2. HÉROUVILLE, Pierre d’, Vingt-cinq ans chez les Peaux-Rouges. Vie du P. de la Motte, s.j., Tournai, Casterman, 1924. 149 p., Troisième édition revue et corrigée. Illustrations. Biographie de Georges Henri Marie Armand Le Fer de la Motte (1861-1918) et ses missions de l’Alaska et Paths to the Northwest A Jesuit History of the Oregon Province, Par Wilfred P. Schoenberg
  3. Le Diocèse de Nantes, Par Marius Faugeras, Yves Durand, p. 263
  4. Études, Par Compañía de Jesús, Jesuits, 1914, p. 720
  5. Saint-Siège, Action française et "Catholiques intégraux" : histoire critique, suivie, entre ..., Par Nicolas Fontaine, p. 44n et 50
  6. Bulletin de la Société archéologique et historique de Nantes et de Loire-Atlantique, 1878
  7. Bulletin de la Société archéologique et historique de Nantes et de Loire-Atlantique, 1978, p. 247
  8. Bulletin de la Société archéologique et historique de Nantes et de Loire-Atlantique, 1978, p. 275
  9. L'appel de la J.O.C. (1926-1928), par Joseph Debès, Emile Poulat, p. 283
  10. Les Missions catholiques, Par Pontifical Missionary Society for the Propagation of the Faith, p. 173