Eugène Defacqz

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Statue d'Eugène Defacqz, centre administratif d'Ath
Statue d'Eugène Defacqz, centre administratif d'Ath

Henri-Eugène-Marie Defacqz (1797-1871) est un homme politique libéral et un magistrat belge du XIXe siècle, originaire d'Ath et mort à Ixelles.

Eugène Defacqz naquit à Ath, le 17 septembre 1797. Il fit ses premières études au collège de la ville et alla achever ses humanités à Dijon, sous la direction du célèbre Jacotot, son oncle par alliance. Il acquit son diplôme de licencié en droit à l'Académie de Bruxelles, le 22 avril 1817.

En 1830, Defacqz embrassa sans réserves la cause de la Révolution belge de 1830. Il fut envoyé au Congrès national par les électeurs du district d'Ath avec Vansnick et de Secus. Il occupa une grande place dans cette mémorable assemblée par sa science profonde du droit, son élocution élégante et sa logique irrésistible. Il fut, en 1831, un des rédacteurs de la Constitution belge.

Lorsque Surlet de Chokier fut élu régent du royaume, Defacqz fut nommé secrétaire général au ministère de la Justice. Mais il abandonna bientôt ces fonctions pour entrer dans la judicature. En 1832, il est conseiller à la cour d'appel ; en octobre de la même année, il est avocat général à la Cour de cassation.

De 1834 à 1839, il est professeur de droit coutumier à l'Université libre de Bruxelles dont il est un des fondateurs. Il y enseigna la « théorie des sources de la législation ».

En 1837, il est conseiller à cette même Cour, et en 1866, il en est et reste le premier président jusqu'à sa mort. En plus de ces fonctions judiciaires, il occupait des fonctions au sein de la garde civique, du conseil communal de Bruxelles et au conseil provincial. En 1846, il participe à la création du parti libéral de Belgique.

De 1866 à 1871, il est élu membre de l'Académie royale de Belgique. Il y fut directeur de la classe des lettres. Il fut aussi membre de la Société des gens de lettres de Leyde et de la Société des sciences, des arts et des lettres du Hainaut.

Il était aussi grand-maître du Grand Orient en franc-maçonnerie.

Au niveau politique, Eugène Defacqz défendra principalement, d'une part l'abaissement du cens et une réforme électorale en faveur de la moyenne et petite bourgeoisie et d'autre part l'enseignement public et la séparation à tous niveaux de l'État et de l'Église.

Il publia notamment :

  • Ancien droit belgique (1875),
  • Des corvées et des banalités seigneuriales,
  • Recherches sur les anciens impôts et spécialement sur les tailles réelles,
  • De la paix du sang,
  • De quelques partages forcés des fruits de la terre dans les anciennes coutumes belgiques,
  • Aperçu de la féodalité.

Il mourut le 1er décembre 1871

Le musicien et franc-maçon Charles-Louis Hanssens composa en 1845 une Cantate à Eugène Defacqz. Il existe à Bruxelles une rue Eugène-Defacqz (à cheval sur les communes de Saint-Gilles, d'Ixelles et de Bruxelles-ville). La ville d'Ath l'honore de plusieurs manières :

[modifier] Sources et références

  • Th. JUSTE, Les fondateurs de la monarchie belge. Eugène Defacqz et Joseph Tordeur, membres du Congrès national, Bruxelles, 1878
  • E. WITTE, Eugène Defacqz dans NBW, 6, 1974, p. 215-220
  • Ph. GODDING, Eugène Defacqz dans Annales du Cercle royal d'histoire et d'archéologie d'Ath, T. 58, 2002, p. 360-375
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