Estoc et taille

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Estoc
Estoc

L’estoc et la taille sont des termes anciens désignant respectivement un coup porté par la pointe de l'arme et par le tranchant.

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[modifier] En escrime sportive

En escrime ces deux termes sont toujours employés pour définir la manière de toucher l’adversaire au moyen des différentes armes.

Le fleuret est une arme d’estoc seulement. On ne peut toucher qu’avec la pointe. Pour ne pas blesser, la pointe de ces armes sportives est recouverte d’une mouche pour une arme classique et d’un appareillage électrique jouant le rôle d’interrupteur pour une arme électrique afin de permettre une meilleure matérialisation de la touche et ainsi de faciliter l’arbitrage.

Le sabre n’est pas seulement une arme d’estoc. On peut aussi toucher avec la lame (on parle alors de taille et de contre-taille). Pour ne pas blesser l’adversaire la pointe de la lame de sabre est repliée sur elle-même.

[modifier] L’estoc en tant qu'arme

L’estoc est une épée exclusivement d’estoc, sans tranchant afin de la renforcer. Elle servit contre les armures de plates, autrement insensibles à toute forme d’épée. N’étant pas aiguisée, elle pouvait être utilisée en demi-épée (une autre méthode de combat contre les armures de plate), mais sa taille et sa configuration montrent que ce n’était pas son objectif.

[modifier] L'estoc et la taille dans le combat militaire

La taille est l'acte de frapper avec le tranchant de la lame. L'estoc est unanimement considéré par les militaires comme plus dangereux et plus mortel que la taille : les frappes de taille tendent à faire de longues entailles impressionnantes, mais les coups d'estoc au torse ou à la tête permettent d'atteindre aisément les organes vitaux.

Napoléon enjoignait ses cavaliers à frapper de l'estoc du sabre lors des charges (alors que la frappe de taille est un mouvement a priori plus naturel surtout dans une charge à cheval, une frappe d'estoc mal maîtrisée pouvant endommager le poignet du cavalier ou le désarçonner). Les traités militaires romains soulignaient l'importance de l'utilisation de l'estoc, moyen efficace de se débarrasser d'adversaires plus forts physiquement (celtes et germains). Le glaive de l'infanterie romaine, le gladius, bien que permettant aussi les frappes de taille, était par ailleurs conçu pour cet usage au corps-à-corps, en combinaison avec le grand bouclier.

La létalité des attaques d'estoc a donné naissance à l'expression française « porter l'estocade », qui signifie littéralement « mettre à mort » ou « achever », généralement utilisée dans un sens figuré.

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