Engin explosif improvisé

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Diverses munitions transformées en EEI et découvertes par la police de Bagdad en novembre 2005.
Diverses munitions transformées en EEI et découvertes par la police de Bagdad en novembre 2005.

Les engins explosifs improvisés ou EEI (en anglais : Improvised Explosive Device ou IED) sont principalement employés lors de conflits asymétriques par les forces terroristes, de guérilla ou par des commandos. Depuis l'intervention américaine de 2003 en Irak, les médias mentionnent souvent ce type d'armes, également connues sous le nom de pièges explosifs, de mines ou bombes artisanales.

Sommaire

[modifier] Généralités

Un EEI est un engin positionné ou fabriqué de manière improvisée et incorporant des composants chimiques explosifs, incendiaires ou toxiques. Il est conçu pour détruire, handicaper, ralentir ou distraire. Il peut incorporer des éléments provenants d'arsenaux militaires (par exemple une grenade), mais le plus souvent il est composé d'un assemblage de pièces non militaires.

L'EEI consiste typiquement en une charge explosive, une charge d'amorçage, un détonateur et un système soit mécanique, soit électronique de mise à feu. Il existe de nombreux types d'engins explosifs improvisés, souvent assemblés à partir d'éléments hétéroclites.

La plupart du temps, les EEI sont de conception rudimentaire et n'explosent pas au moment voulu, ou pas du tout. Toutefois, certains groupes sont connus pour avoir produit des engins sophistiqués à partir de munitions militaires (souvent des obus d'artillerie) et d'éléments disponibles dans le commerce, tels que des téléphones mobiles. Le degré de sophistication dépend de l'ingéniosité du constructeur, des outils et matériaux disponibles.

Ce type d'EEI sophistiqué est principalement porteur d'explosifs brisants. Il existe cependant la menace que de tels engins soient combinés avec des éléments toxiques chimiques, biologiques, ou radioactifs (voir bombe radiologique) qui augmenteraient grandement leur puissance destructrice et leur effet psychologique.

Les EEI sont parfois camouflés en objets d'apparence innocente et aussi placés à bord de véhicules tels que voitures, camions et bateaux pour perpétrer attentats-suicides et assassinats.

[modifier] Fonctionnement

Les principes de base du déclenchement d'un engin explosif improvisé sont l'un ou la combinaison des trois suivants :

[modifier] Déclenchement piégé

L'engin explose par la manipulation, le contact ou la proximité d'un individu ou d'un véhicule. Un mécanisme caché fait exploser la charge ; plusieurs forces peuvent intervenir dans ce mécanisme de mise à feu, par exemple : tirer, pousser, relacher la pression, tendre. Certains engins piégés font aussi intervenir les forces électromagnétiques dans leur déclenchement (exemple : l'engin explose lorsque un objet métallique se trouve à proximité).

[modifier] Déclenchement à retardement

L'engin explose après une durée déterminée fixée par une horloge mécanique ou électronique, voire une réaction chimique.

[modifier] Déclenchement contrôlé

L'engin explose sous l'action d'un opérateur, celui-ci pouvant se trouver soit en contact direct avec l'engin (exemple : ceinture explosive), soit à distance. Dans le second cas l'engin est télécommandé le plus souvent par fil, radio (exemple : téléphone mobile), ou infrarouge.

[modifier] Détection et désarmement d'un EEI

Un démineur de l' USMC se préparant à faire détoner un EEI enterré, à l'aide d'un robot de déminage.
Un démineur de l' USMC se préparant à faire détoner un EEI enterré, à l'aide d'un robot de déminage.

Comme il s'agit d'engins non conventionnels, il n'existe aucune procédure précise pour les désamorcer, les démineurs préfèrent donc souvent les détruire lorsque ils ne se trouvent pas en zone urbaine peuplée. Ajoutons que la présence d'éléments toxiques ou radioactifs requiert des précautions particulières.

[modifier] Emploi dans les conflits

[modifier] Irak

Une étude francaise[1] montre qu'en Irak, de mars 2003 à novembre 2006, sur 3 070 morts de la Coalition menée par les États-Unis, 1 257 ont été causés par des EEI, soit 41 %. C’est-à-dire plus que dans les combats « classiques » (1027 tués, soit 34 %).

[modifier] Notes et références

  1. Jean-Pierre Steinhofer : « Irak : les pertes de la Coalition par EEI », dans le Casoar de janvier 2007.