Empereur des Romains

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Le titre d’empereur des Romains était utilisé par les souverains d'États se réclamant de la succession de l'empire romain.

Le titre d’imperator Romanorum (empereur des Romains) n'est pourtant pas utilisé par ceux que l'on appelle empereurs romains. Imperator n’est qu’un prænomen de l'empereur qui utilise comme « titres » le nomen de Cæsar et le cognomen d'Augustus. Dans la réforme de la tétrarchie, on distingue quatre empereurs, deux Augustes et deux Césars. C'est à l’époque de Justinien que l'on voit apparaitre, de manière officieuse, le titre d’Imperator Romanorum, mais les empereurs byzantins qui succèdent à Justinien continuent à utiliser officiellement les traditionnels nomina romains. À partir d’Héraclius ils abandonnent ce système et utilisent le titre grec de Basileus. Le terme de Basileus désigne à l'époque antique le roi mais le sens que lui donne Héraclius est bien celui d'empereur, puisqu'il est traduit en latin par Imperator. Les autres souverains doivent se contenter du terme de rigas, roi, néologisme grec forgé à partir du latin.

La première apparition du titre d’empereur des Romains en Occident remonte au couronnement impérial de Charlemagne en 800. Plusieurs diplômes de Charlemagne sont signés du titre d’imperator Romanorum gubernans imperium (« empereur des Romains gouvernant l'empire »). Louis le Pieux revient au titre romain d’imperator augustus. Otton III, lointain successeur de Louis le Pieux, revient au Xe siècle au titre d'empereur des Romains, qui est repris par ses héritiers, les souverains du saint empire romain germanique. L'historiographie a consacré l'usage pour ces souverains du terme d’empereur romain germanique.

En Orient, c'est en réaction au couronnement de Charlemagne que le titre de Basileus tôn Romaiôn (« empereur des Romains ») est adopté officiellement par les empereurs. Il s'agit désormais de faire valoir la légitimité de l'empire byzantin, héritier de l'empire d'Orient, par rapport au nouvel empire d'Occident. Dans la doctrine politique byzantine seul le basileus est l'héritier de l'empire romain et donc seul il a vocation à régner sur l'ensemble de la terre habitée. La chancellerie byzantine refuse donc aux empereurs d'Occident le titre d'empereur des Romains, leur concédant parfois celui simple d’« empereur » - Basileus. Les chancelleries occidentales refusent aussi au basileus le titre d'empereur des Romains, l'appelant « empereur de la Nouvelle Rome », « empereur de Constantinople » ou « empereur des Grecs ». À partir de 913, les empereurs byzantins durent reconnaitre au souverain des Bulgares le titre d'empereur des Bulgares et même parfois celui d'empereur des Romains et des Bulgares, mais ces titres disparurent après la conquête de la Bulgarie par Basile II au début du XIe siècle. Le titre d'empereur des Romains est porté par les souverains byzantins jusqu'à la chute de l'empire en 1453. L'historiographie a consacré le terme d’empereur byzantin pour désigner ces souverains.