Discuter:Emmanuel Levinas

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Extrait de l'article : Emmanuel Lévinas (30 décembre 1905 au calendrier julien - 25 décembre 1995 au calendrier grégorien) J'ai un doute énorme, 90 ans d'écart entre ces 2 calendriers ? Alvaro 16 novembre 2005 à 14:54 (CET) Ah non, y'a sa date de naissance et celle de sa mort. Pourquoi pas les 2 dans le même calendrier ? Alvaro 16 novembre 2005 à 14:55 (CET)

Je pense qu'en fait, Levinas est né le 30 décembre 1905, la date étant donnée par rapport au calendrier julien (puisqu'il est né en Lituanie, et ce qui correspond au 12 janvier 1906 sur le calendrier grégorien), et il est mort 90 ans plus tard, le 25 décembre 1995 selon le calendrier grégorien. Un nonagénaire, ce n'est pas si surprenant que cela ! A+ ;) Ouroboros 16 novembre 2005 à 15:28 (CET)

Sommaire

[modifier] "aperçu de la philosophie de Lévinas"

J'ai trouvé qu'il manquait une partie dédiée à la philosophie d'Emmanuel Lévinas, et ajouté une section "un aperçu de la philosophie de Lévinas". Il s'agit de notes de cours prises et retravaillées par un étudiant inexpérimenté (moi). J'accueillerai donc favorablement toute modification ou correction ... nicostella 26 mai 2006 à 23:17 (CEST)

[modifier] Photo de Lévinas

Il faudrait une photo de Lévinas pour le petit encadré du haut, mais là, je ne sais pas comment faire...

Sauf erreur de ma part, Levinas s'écrit sans accent... même si le nom apparaît avec un accent sur certains livres (mais pas sa biographie récente que je n'ai pas sous les yeux)


[modifier] La pensée de Levinas dans Totalité et Infini

Voilà l'esprit dans lequel je voudrais la résumér:

Emmanuel Lévinas est né à Kaunas en Lituanie en 1905. L'essentiel de sa pensée a été exprimé dans le livre Totalité et Infini, Nijhoff, La Haye, 1961.

D'origine juive et lituanienne, devenu Français, Lévinas, qui a longuement étudié le courant phénoménologique avant la guerre, a orienté sa pensée sur une réflexion à propos du génocide hitlérien. Son idée centrale, c'est que toute la pensée en Occident s'est efforcée de comprendre l'Autre en général, pour le ramener à soi, pour l'assimiler à nous. Cette volonté de com-prendre, de prendre - sur le plan de la pensée -, en vue de ramener à soi pourrait être rapproché par analogie de l'ubris libidineux dont parle Freud (être tout et avoir tout). Et le génocide hitlérien est la conclusion de cette violence de la pensée. Mais à cette volonté de s'assimiler autrui en le comprenant, s'oppose une série d'expériences quotidiennes, banales ou extraordinaires.

La première de ces expériences, c'est l'absurdité de la haine. La haine dont parle Lévinas, c'est la haine meurtrière et assassine du génocide, du génocide des Juifs en ce qu'il a de particulier par rapport à d'autres génocides perpétrés. Cette spécificité est fondée notamment sur la préméditation du génocide, sur le fait que, perpétré en secret, il n'a aucune raison humainement identifiable. On estime aujourd'hui que l'"ordre" (non-écrit), du génocide aurait été en réalité donné en 1942, lorsque Hitler devint conscient de son échec possible à l'Est. Or l'organisation du génocide gêna considérablement l'armée allemande. Le massacre "scientifique" et organisé des Juifs et des Tsiganes supposait en effet de réquisitionner des moyens techniques importants et, entre autres, les chemins de fer.

Le projet du bourreau génocidaire hitlérien n'est pas seulement l'extermination simple des Juifs, mais aussi la volonté d'humilier (par un travail forcené et parfois inutile, par le déshabillage au moment de l'incarcération ou peu avant la mort etc.). Dans la haine génocidaire (comme dans toute haine), il y a l'intention d'infliger la mort - soit la pire des réductions de l'autre soit la réduction au rand de cadavre, c'est-à-dire de chose. Mais l'absurdité de la haine vient de ce que, au coeur de son intention, elle cherche en fait deux choses contradictoires: tuer, ce qui suppose la suppression de la conscience, et l'espoir que l'autre assiste à sa déchéance suprême au rang de chose. Or la réalisation simultanée de ces deux intentions est, bien entendu, impossible.

Une autre des ces expériences est ce que Lévinas appelle l'asymétrie éthique. Il est certain moment de la vie, peut-être par exemple dans le rapport des parents aux enfants, mais aussi dans des relations d'amitié ou dans le sursaut de courage qui m'amène à risquer ma vie pour une personne en train de se noyer, où je décide de me sacrifier pour autrui. Or si je peux exiger de moi-même ce sacrifice, il est hors de question que je le réclame en ma faveur. Cela signifie que l'autre et moi-même ne sommes pas dans le même système symétrique. Une situation de symétrie (comme par exemple l'objet et son reflet dans un miroir sans défauts), est une situation où je peux tirer entièrement d'un des côtés de la symétrie, les éléments de l'autre, au prix d'une simple conversion (la gauche de l'objet dans la réalité est la droite dans le miroir). Ce n'est pas cette symétrie qui préside aux rapports humains. L'asymétrie éthique signifie que l'autre et moi-même ne pouvons être inscrits dans un système homogène de part en part.

L'épiphanie du Visage est la troisième expérience de l'altérité absolue. Par certains aspects, le Visage d'un autre est quelque chose qui se prête à mon investigation. Je peux le photographier, en faire le portrait, l'étudier, le reconnaître, notamment à partir d'un portrait-robot. A cet égard, je peux capter l'autre, le réduire à mon ou mes pouvoirs, l'emprisonner dans l'image que je m'en fais et que j'exhibe en public (c'est de là que vient, sans aucun doute, le rejet par les Musulmans et les Juifs de toute image de Dieu et même des images humaines, peut-être aussi, chez les peuples plus primitifs, l'horreur de la photo).

Par un autre côté, le Visage est ce qui m'échappe. Sur cet espace du monde où se découpe le Visage, il y a un passage incessant de l'invisible au visible: telle jeune femme rencontrée dans la rue et qui pleure, un sourire, la colère, la peur, les cris ou la parole, l'écoute... Pleurs, écoute, parole montent d'un fonds invisible dont les éléments deviennent peu à peu visibles, mais sans que ce fonds soit jamais épuisé, sans que l'invisible soit un jour entièrement traduit dans le visible du Visage.

La parole. Quand je parle sauf - et encore -, lorsqu'il s'agit d'un discours tout préparé (comme le discours du trône par la Reine d'Angleterre), je livre à mon interlocuteur ma pensée. Mais cette pensée qui en vient à se figer et à se couler, en quelque sorte, dans des mots, je puis toujours en modifier et en préciser la teneur. Platon disait que la définition de la parole, c'est de se porter sans cesse secours à soi-même.

La caresse érotique. La caresse est une manière d'appréhender l'autre, de le "posséder" (on use de l'expression :"posséder sa femme", ce qui est peut-être l'expression d'une société machiste, c'est vrai, mais la possession est réciproque). La caresse qui vise à la possession et à la jouissance en est une forme singulière et paradoxale, car cette jouissance ne se clôture pas sur l'absorption mais (sauf le cas extrême du viol en un sens), sur le maintien de l'objet désiré, non sur sa suppression sur la suractivation de son désir. La caresse érotique marche à l'invisible dira Lévinas. On pourrait ajouter que le désir sexuel est le désir du désir de l'autre.

L'idée de l'infini

Pour Lévinas, la découverte de l'absurdité de la haine, la rencontre du Visage, l'asymétrie de l'expérience éthique, la caresse érotique peuvent être identifiées au fait de l'idée de l'infini en moi. Avoir l'idée de l'Infini, c'est avoir l'idée de ce dont je ne peux avoir l'idée puisque toute espèce de réalisation (au sens où l'on dit "je réalise enfin ce que vous voulez me dire"), de l'infini reste toujours en-deçà de ce qu'est l'infini. Dans l'idée ou le concept de l'infini, je pense paradoxalement quelque chose qui reste toujours au-delà de ma pensée. Je pense, quand j'ai l'idée de l'infini, plus que ce que je ne peux penser. Avoir l'idée de l'infini, c'est avoir l'idée de ce dont je ne peux me faire aucune idée. L'idée de l'Infini c'est exactement, selon Lévinas, la rencontre d'Autrui. Etre en présence de l'autre, de son Visage, c'est avoir l'idée de l'infini et c'est la rencontre de ce que la religion traditionnelle appelle Dieu. Un Dieu que je ne peux que désirer.

Le Désir

Le Désir dont parle Lévinas est un Désir qui, paradoxalement, n'est satisfait que dans le mesure où il ne l'est pas. Le Désir d'un verre d'eau, quand je veux me désaltérer, d'une nourriture quand je veux me rassasier, est un désir de jouissance et dont la fin est l'assouvissement par absorption de l'eau ou de la nourriture. Le Désir, qui a pour objet Autrui ou l'Infini, ne peut être "satisfait" qu'en ne se clôturant pas par un assouvissement qui livrerait l'autre à mes pouvoirs, comme l'objet convoité dans la faim ou dans la soif. Ce Désir peut être la bonté, le dévouement mais aussi le Désir sexuel qui vit, non d'être satisfait et de se clore, mais de renaître sans cesse puisque jamais l'objet convoité ne peut être assimilé. Dans le cas des relations sexuelles (mais en un sens aussi de toutes les relations humaines), il y a jouissance mais une jouissance paradoxale qui consiste à ne pas absorber l'autre. Cette structure de la jouissance sexuelle, selon Lévinas, annonce, de manière relationnelle et non pas biologique, l'enfant.


En effet l'enfant est moi-même d'une certaine manière. On dit "Tel père, tel fils", au sens où l'on souligne la parenté de mon enfant et de moi-même, ma ressemblance avec lui, soit que ce constat de ressemblance vienne de l'entourage, soit qu'il vienne de l'enfant lui-même: "J'ai mauvais caractère mais de qui l'ai-je hérité?". L'enfant est donc moi. La relation avec lui peut se comparer avec une relation de jouissance où je m'assimile l'eau bue, la nourriture digérée. Mais l'enfant est aussi un autre, un Visage dont l'atérité radicale m'échappe. Avoir un rapport avec quelqu'un qui soit, à la fois, un rapport de jouissance et de retour à soi, et un rapport de dévouement et de Désir, c'est être père ou mère ou amant ou ami.

Utilisateur: José Fontaine 19/07/06 23h. 30 J'indique un esprit, la page serait rédigée autrement.

J'ai utilisé votre résumé pour créer l'article Totalité et infini. Merci de me dire à l'occasion ce que vous en pensez.nicostella 23 septembre 2006 à 11:10 (CEST)

[modifier] Dates

Quelle est la raison pour laquelle les dates de naissance et de décès sont données dans deux calendriers, le grégorien et le julien ? Lévinas étant juif, on aurait pu dans ces conditions s'attendre à ce que les dates soient aussi données dans le calendrier juif. Moez m'écrire 6 juin 2007 à 21:00 (CEST)

Il ne s'agit pas ici de faire référence à une culture propre à l'individu Levinas, mais de dire que la Russie où il est né et quand il est né avait le calendrier julien et que la France où il est mort avait et a toujouyrs le calendrier grégorien: la date officielle de la naissance de Levinas est donc à préciser. José Fontaine 15 juin 2007 à 22:45 (CEST)

[modifier] Importance élevée

Je pense que l'on peut dire que l'importance de Levinas est élevée. José Fontaine 26 octobre 2007 à 18:13 (CEST)