Elin Pelin

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Elin Pelin né le 18 juillet 1877 à Baylovo (Bulgarie) et décédé le 3 décembre 1949 à Sofia est un écrivain-conteur de référence dans la littérature bulgare

Sommaire

[modifier] Biographie

Dimitar Ivanov Stoyanov, plus connu sous le pseudonyme « Elin Pelin », est né le 18 juillet 1877 à Bajlovo dans la province de Sofia en Bulgarie. Enfant, il est passionné de lecture et dès l’adolescence il publie des récits dans de nombreuses revues, atteignant dès l’âge de 20 ans une grande popularité. Il suit le parcours commun à de nombreux écrivains bulgares de son époque, en commençant comme instituteur dans les villages, où il organise des centres culturels et collabore activement à de nombreux journaux et revues littéraires ; il est le fondateur et rédacteur de quelques uns d’entre eux comme ‘Selska razgovorka’ (paroles paysannes), ‘Balgaran’ (de Bulgarie) et s’occupe de l’édition de quelques périodiques pour enfants ‘Svetulka’ (ver luisant), ‘Pateka’ (le sentier). Durant son séjour en France il reprend ses études, et de retour en Bulgarie il devient bibliothécaire à la Bibliothèque Nationale de Sofia et conservateur du Musée I.Vazov. En 1940, il est élu président de l’union des écrivains bulgares. Il meurt à Sofia le 3 décembre 1949.

[modifier] Genres

Fables paysannes, contes pour enfants et adultes.

[modifier] Bibliographie

  • 1928 : La terre
  • 1930 : La famille Gherak
  • 1930 : Geracite
  • 1936 : Moi, toi, lui
  • 1936 : Sous la véranda du monastère
  • 1938 : Zemja
  • 1938 : Jan Bibijan, Livre pour enfants, Nathan 1993 (version française) ISBN 2092403397

[modifier] Une fable : les trois gars de la ville

Il était une fois un vieux saule pleureur, tout courbé par le poids des ans, vieillard fatigué qui s’inclinait au-dessus d’une profonde rivière.
Par là vinrent à passer trois jeunes citadins à l’air déluré. À la vue du saule, ils s’arrêtèrent et se mirent à deviser.
"À votre avis, que fait ce vieillard au bord d’une eau si limpide ?"
"Il a l’air d’avoir soif !"
"Donnons-lui à boire !"
"Mais nous n’avons pas de seau, comment allons-nous faire ?"
Le plus futé des trois dit alors :
"Je vais attraper une branche du saule, m’y suspendre, et l’un de vous s’agrippera à mes jambes, puis le troisième à son tour s’accrochera aux autres. Ainsi, en pesant de tout notre poids, nous inclinerons le saule vers l’eau."
Ainsi fut fait.
Le plus futé attrapa une branche et s’y suspendit. Le second attrapa les jambes du premier, et le troisième s’accrocha à celles du deuxième.
Sous le poids des trois garçons, le saule commença à fléchir. Mais les mains du premier se mirent à glisser et la situation devint dangereuse.
"Tiens bon, petit frère – cria l’un des deux autres – Crache dans tes mains !"
Les trois garçons se cramponnaient de toutes leurs forces, le premier lâcha sa prise et cracha dans ses mains.
Et… plouf ! Dans une gerbe d’eau le trio si malin se retrouva dans la rivière et y disparut.

[modifier] Analyse et tendances

Considéré comme le meilleur narrateur et témoin de la vie rurale de sa génération, Elin Pelin crée une galerie de personnages inoubliables, qui feront bien vite partie de l’imagerie populaire nationale. Observateur attentif et tendre, il sait recréer l’atmosphère paysanne dans toute sa dimension, l’espace d’un conte bref qui fut son genre de prédilection. Son œuvre doit sa renommée à un réalisme sincère, non dépourvu de notes lyriques, et à un style narratif très particulier, haut en couleurs et en lumière. Dans ses personnages se reflète l’essence même de la Bulgarie paysanne et l’esprit affûté du paysan, parfois débonnaire, parfois burlesque, même dans les moments les plus tristes ou les plus difficiles.

Outre de nombreux contes, Elin Pelin a écrit deux courts romans : ‘Geracite’ et ‘Zemja’ dans lesquels il décrit les profonds changements survenus dans le village cher à son cœur. Dans ‘Geracite’, considéré comme l’un des chefs d’œuvres de la littérature bulgare du XIXe siècle , il confronte le milieu paysan à celui de la ville. L’environnement citadin y est décrit comme une source de menaces et de dégénérescence. Le roman donne un ample et suggestif témoignage du déclin du monde patriarcal traditionnel, fondé sur l’unité familiale et l’amour de la terre.

« J’ai simplement cherché à être vrai en décrivant quelque chose que je connaissais. J’ai raconté notre village, parce que c’est ce que je connais le mieux, et que c’est là que j’ai grandi. J’ai raconté la vie et les gens, je ne pouvais taire leurs souffrances et leurs fatigues ». Elin Pelin, 1948.