Effet de réel

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L’effet de réel désigne un élément d’un texte littéraire dont la fonction est de donner au lecteur l’impression que le texte décrit le monde matériel réel.

L’effet de réel a été nommé et théorisé par Roland Barthes dans un court article de 1968[1], à une époque où l’analyse structurale du récit connaissait son apogée. Le concept d’effet de réel permet de justifier la présence d’éléments descriptifs qui semblent dénués de valeur fonctionnelle, telle cette mention d’un baromètre dans ce passage de Flaubert : « un vieux piano supportait, sous un baromètre, un tas pyramidal de boîtes et de cartons[2] ». Elle ne semble rien apporter au récit, elle n’a aucune fonction dans l’intrigue, n’est pas un indice sur la position sociale ou la nature psychologique des personnages... Selon Barthes, l’effet de réel n’a pas d’autre fonction que d’affirmer la contiguïté entre le texte et le monde réel concret, celui-ci étant perçu comme une référence absolue n’ayant besoin d’aucune justification. Il s’agirait d’un procédé caractéristique de l’idéologie réaliste moderne, pour laquelle seule la fidélité au monde matériel permet la vraisemblance.

[modifier] Théâtre

Par opposition à l’effet d’étrangeté, l’effet de réel, au théâtre, a pour objectif de donner la sensation au public d’être projeté dans une scène réelle de la vie courante ou, tout au moins, de donner l’impression au public que ce qu’il est en train de voir est bel et bien vrai, qu’il n’y a ni comédie, ni acteur. L’effet de réel peut, par exemple, être donné par un comédien sur scène dialoguant avec un comédien en salle.[réf. nécessaire]

[modifier] Références

  1. Roland Barthes « L’Effet de réel », Communications n° 11, 1968, p. 84-9.
  2. Gustave Flaubert, Un Cœur simple (Trois Contes, Paris, Charpentier-Fasquelle, 1893, p.4)