Effet Flynn

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On appelle effet Flynn l'accroissement lent - et que l'on a quelque temps cru inexorable - du rendement moyen à des tests de type Q.I. observé depuis 100 ans dans les pays industrialisés.

Un coup sévère à l'idée d'Effet Flynn a été porté en 2005 par une étude de Philip Adey et Michael Shayer (King's College), portant sur 25000 élèves et montrant au contraire un retard mental de trois ans des collégiens britanniques de 2005 âgés de 11 ans par rapport à leurs homologues de 1975, sur le même test. L'affirmation est grave : 3 ans sur 11 représentent une chute de quotient intellectuel de 27 points en 30 ans !

Affirmation éloignée de celle du professeur James R. Flynn, pour qui dans les pays où on a pris l’habitude d’utiliser ces tests, le QI progressait en moyenne de trois points par décennie. Si on gardait le même étalonnage, les mêmes enfants, surefficients il y a 100 ans, seraient juste dans la moyenne de nos jours (écart de 30 points).

Effet Flynn ou non, il faut réactualiser régulièrement les tests. On le fait en moyenne tous les dix ans, en ré-étalonnant. Une personne passant donc les deux versions d'un même test aura par exemple 105 à l'ancienne version et 102 à la nouvelle.

Et les gains, quand gains il y a, apparaissent là où on s’y attendrait le moins : dans les tests qui minimisent l’apport culturel. L’écart de rendement cité plus haut a été démontré avec l’outil que d’aucuns considèrent comme étant le moins chargé culturellement : les matrices progressives de Raven ! Ce sont les tests les plus liés aux matières scolaires qui connaissent les plus faibles progressions.

On a cru longtemps que les capacités intellectuelles baissaient avec l'âge... La prise en compte de l'effet Flynn a ensuite fait croire que nos capacités baissent moins qu'on le croyait de prime abord. L'étude d'Adey et Shayer montre que la réalité n'est sans doute pas aussi simple.

Effet artificiel : la fidélité de tests n'est jamais parfaite. On peut étudier la stabilité de niveau et la stabilité de classement. L'étude de la stabilité de niveau nous montre qu'il y a d'une application à une autre une différence significative ou non, selon les tests et selon les effets d'apprentissage. La stabilité de classement, étudiée à travers la corrélation n'est jamais parfaite. Prenons un test dont la moyenne est de 14 et l'écart-type de 3. A la deuxième application la moyenne est de 16 est l'écart-type de 3 aussi. Lorsqu'on transforme ces notes en QI standard avec une moyenne de 100 et un écart-type de 15 on amplifie artificiellement des différences qui sont parfois minimes et sans signification. Celui qui a obtenu à la deuxième passation une note de 16, autrement dit il est moyen, son score ramené, à la première passation, est à 2/3 d'écart-type de la moyenne de 14 et aura un QI standard de 110 ! Bien sûr cela paraît impressionnant et...on n'a fait qu'amplifier un écart faible de 2 points! ( A. Christoudoulou, Docteur en psychologie, professeur de Psychométrie )

Sommaire

[modifier] Les causes ?

Il semble que ce soit une conjonction de facteurs :

  • On pense à l'augmentation de la qualité de la nutrition. On a pu constater des gains de quelques points.
  • L'allongement et la généralisation de la scolarité jouent un rôle certain, mais on ignore dans quelle mesure.
  • Le fait que les parents accordent plus précocément de l'attention à leur enfant.
  • Philippe Dumas défend l'idée que l'exposition intensive des tout jeunes aux objets des Tic (Technologie de l'Information et de la Communication) est un des facteurs-clé de l'effet Flynn (l'augmentation générale du Q.I. et de la demande de stimulation intellectuelle).
  • Pour Francis Heylighen : « Un facteur plus général est que cette société dans l'ensemble fonctionne à un niveau intellectuel plus élevé, proposant à l'enfant curieux plus d'informations, de défis plus intellectuels, de problèmes plus complexes, plus d'exemples à suivre, et plus de méthodes de raisonnement à appliquer. Juste en utilisant les appareils quotidiens, tels que les fours à micro-ondes, et les thermostats, exige un type plus abstrait de raisonnement dont la génération plus ancienne est souvent incapable. La plus grande complexité de la vie est susceptible de stimuler une plus grande complexité d'esprit. L'utilisation croissante des ordinateurs pour l'éducation ou les jeux précoces est susceptible d'augmenter la connaissance générale, le raisonnement abstrait et l'agilité intellectuelle ».

Ne pas oublier que cet effet n'a pas pu être constaté en dehors des quelques pays industrialisés qui utilisent régulièrement les tests de Q.I. . L'évolution de ces pays dans les domaines sanitaires, éducatifs et autres doit donc forcément être pris en compte !

[modifier] Références

[modifier] A lire

  • John Horgan, in Get Smart, Take a Test, Scientific American, Novembre, p.12-13 - 1995

[modifier] Liens externes