Edgar Atheling

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Edgar Ætheling[1] (vers 1051 – après 1125), fut le dernier descendant mâle de la maison royale de Wessex issue de Cerdic. Il fut proclamé roi d'Angleterre suite à la conquête normande de l'Angleterre, mais ne fut jamais couronné.

Sommaire

[modifier] Biographie

[modifier] Enfance

Il était le fils unique d’Édouard l'Exilé († 1057), lui-même fils et héritier d’Edmond II Côte de fer, roi d’Angleterre en 1016, mort la même année.

Knut I, vainqueur d'Edmond, voulait assurer son autorité en faisant assassiner le petit Édouard âgé de quelques mois mais des proches le mirent en sécurité à Kiev. Édouard l'Exilé épousa Agathe, et mourut en 1057, peu après son retour en Angleterre. Edgar pouvait alors à son tour prétendre à la couronne mais il n’avait que six ans.

Il existe quelques preuves qu’Édouard le Confesseur, son grand-oncle, voulait qu'il lui succède. Mais à la mort du roi en 1066, le Witenagemot (l'assemblée des barons du royaume) le juge trop jeune et désigne Harold Godwinson. Après la mort d’Harold II à la bataille de Hastings, quelques mois plus tard, le Witenagemot le proclama roi sous le nom d'Edgar II. Il ne put être couronné, et dut se soumettre au vainqueur d'Hastings, le duc Guillaume II de Normandie (bientôt le Conquérant).

[modifier] Après la conquête de l'Angleterre

Il est d'abord accepté à la cour de Guillaume le Conquérant, mais s'en enfuit avec sa famille en 1068, en même temps que les comtes Edwin de Mercie et Morcar de Northumbrie. Il se joint à leur rébellion en 1069-1070, et participe à l'attaque sur York avec une armée danoise débarquée. À l'arrivée du Conquérant, il s'enfuit et trouve refuge en Écosse où sa sœur Marguerite épouse le roi d'Écosse Malcolm III[2].

Après le traité d'Abernethy (1072) entre les rois anglais et écossais, il part pour la Flandre et la France. Philippe Ier l'accueille dans l'espoir de se servir de lui pour provoquer des troubles en Normandie.

Après sa réconciliation avec Guillaume le Conquérant, il est de nouveau le bienvenu à la court d'Angleterre. Il reçoit quelques terres et propriétés, ainsi qu'une pension journalière d'une livre qu'il échange contre un cheval. C'est probablement durant cette période qu'il se lie d'amitié avec Robert Courteheuse, le fils aîné du roi.

En 1086, il est autorisé à lever une force de 200 hommes pour aller combattre en Apulie (Italie du Sud). De retour en Normandie, Robert Courteheuse, désormais duc de Normandie après la mort de son père en 1087, lui permet de s'installer et lui donne des terres.

En 1091, Guillaume le Roux, qui a succédé au Conquérant sur le trône d'Angleterre, et son frère Robert Courteheuse règlent leur différents par le traité de Caen. Guillaume obtient de son frère qu'Edgar soit dépouillé de ses terres, n'appréciant visiblement pas son indépendance. Edgar n'a pas d'autre solution que d'à nouveau se réfugier en Écosse.

Toutefois, Guillaume le Roux se réconcilie avec lui quand il essaye de renverser le roi Donald III d'Écosse qui lui est hostile. En 1097, Edgar est mis à la tête de l'armée anglo-normande qui envahit l'Écosse pour mettre son neveu Edgar sur le trône écossais.

Durant la première croisade, Orderic Vital relate qu'il mène une importante force navale débarquant pendant le siège d'Antioche (juin 1098), pour renforcer les forces croisées assiégées. Cette histoire est très probablement une invention, puisque même la Chronique anglo-saxonne, pourtant la plus à même de vanter les exploits d'un Anglo-saxon, n'en parle pas. Guillaume de Malmesbury rapporte par contre un voyage en Terre sainte en 1102[3].

En 1100, sa nièce Mathilde (ou Édith) épouse le successeur de Guillaume le Roux, son frère Henri Ier d'Angleterre. Malgré ses liens de parenté avec les trônes des deux royaumes, il reste totalement exclu du pouvoir politique.

En 1106, il traverse la Manche pour soutenir Robert Courteheuse contre Henri Ier d'Angleterre. Il est fait prisonnier à la bataille de Tinchebray en même temps que Robert. Il est ramené en Angleterre et pardonné par le roi. Il se retire définitivement dans ses domaines, et ne laisse plus de trace dans l'histoire. Guillaume de Malmesbury atteste qu'il est toujours en vie en 1125. Il a déjà plus de 70 ans et meurt probablement dans les années qui suivent.


Précédé par Edgar Ætheling Suivi par
Harold II
Roi d'Angleterre
(non couronné)
1066
Guillaume le Conquérant

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et références

  1. Le terme anglo-saxon ætheling désigne un membre d'une famille royale ayant une revendication légitime au trône.
  2. Frank Stenton, Anglo-Saxon England, Oxford University Press, 3e édition, 1971, p. 603.
  3. Nicholas Hooper, « Edgar the Atheling: Anglo-Saxon prince, rebel and crusader », Anglo-Saxon England 14, édité par Peter Clemoes, Cambridge University Press, 2007, p. 197-215. (ISBN 0521038383).

[modifier] Sources

  • Christopher Teyerman, « Edgar Atheling », dans Who's Who in Early Medieval England, 1066-1272, Éd. Shepheard-Walwyn, 1996, p. 11-12, (ISBN 0856831328).