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[modifier] Moyen Âge

476 MOYEN ÂGE
476 Le Moyen Âge occidental est la période de l'Histoire située entre l'Antiquité et la Renaissance. Traditionnellement, on fait commencer le Moyen Âge en 476, à la déposition du dernier empereur romain d'Occident par un chef barbare et il s'achève en 1453, avec la prise de Constantinople et la chute de l'Empire romain d'Orient, ou en 1492, date de la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb et de la fin de la Reconquista en Espagne. Le Moyen Âge est traditionnellement subdivisé entre Haut Moyen Âge et Bas Moyen Âge.
476 Le début du Moyen Âge est marqué par des guerres civiles entre les 4 principales tribus barbares présentes en Gaule qui tentent chacune d'étendre leur territoire : les francs dans l'actuelle Belgique, les wisigoths en Aquitaine, les burgondes dans l'actuelle Bourgogne, les alamans dans l'actuelle Alsace, Suisse et sud de l'Allemagne. A la mort de son père, Clovis, roi des francs, hérite d'un modeste territoire en Belgique. Son baptême à la religion catholique va lui permettre d'être accepté par les gallo-romains et il va progressivement étendre son territoire aux détriments des autres tribus franques, des derniers romains, des Alamans et des Wisigoths. Avec Clovis, fondateur de la 1ère monarchie française, la Gaule devient mérovingienne et tous les habitants du royaume deviennent "Francs" : la Gaule devient le "regnum francorum", ancêtre de la France. A sa mort, ses fils continuent l'extension de son royaume mais des guerres civiles dues au partage des richesses entre les héritiers vont affaiblir la dynastie. Le roi Dagobert réalisera en 632 la dernière unification de la dynastie des Mérovingiens : la population reconquiert des terres abandonnées, peuple de nouvelles villes et surtout bénéficie de la croissance générée par l'ouverture de nouveaux marchés (mer du nord et monde oriental). A la fin du règne de Dagobert, le pouvoir est progressivement contrôlé par de riches familles aristocratiques franques qui, via leur rôle de "Maire du Palais" (sorte de 1er Ministre), vont tenir les rênes de l'état. Les rois mérovingiens perdent donc le pouvoir et sont qualifiés de "rois fainéants". Pépin le Bref, Maire du Palais d'Austrasie et de Neustrie, va ainsi déposer sous le couvert de la papauté le dernier roi mérovingien en 751 : il deviendra ainsi le 1er roi de la dynastie des Carolingiens.
476 Le Moyen Âge occidental est l'époque de l'Histoire située entre l'Antiquité et l'Époque moderne, donc grossièrement entre 500 et 1500 après Jésus Christ. Elle s'étend donc sur une période de 1000 ans. Traditionnellement, on fait commencer le Moyen Âge à la déposition du dernier empereur romain d'Occident Romulus Augustule (* vers 460 – † après 511) par Odoacre en 476. Cependant, beaucoup d'historiens contemporains font perdurer l'Antiquité au-delà de cette date traditionnelle. Il est à noter que tout événement unique ne peut jouer qu'un rôle symbolique dans un changement d'époque, qui en fait est un processus. Certains historiens retiennent aujourd'hui la mort de Clovis Ier au 27 novembre 511 comme date conventionnelle de la fin de l'Antiquité, d'autres retiennent la date de son baptême, soit le 25 décembre 496, par l'évêque de Reims, Saint Rémi. Ainsi, ils font commencer le Moyen Âge symboliquement avec la mort de Sainte Geneviève le 3 janvier 512. La fin du Moyen Âge est généralement située vers 1500 ; plusieurs dates symboliques ont été proposées par les historiens : 1492 qui marque la fin de la Reconquista espagnole, avec le 2 janvier la reprise de Grenade) qui voit Christophe Colomb débarquer en Amérique le 12 octobre, et la France et l'Angleterre signer le traité d'Étaples – qui prépara les Guerres d'Italie menées par la France – le 3 novembre ; 1453, au cours de laquelle Constantinople, l'ancienne Byzance, capitale de l'Empire Romain d'Orient, tombe aux mains des Ottomans, et qui voit la fin de la guerre de cent ans, avec la victoire française sur l'Angleterre (bataille de Castillon). En histoire de France, on utilise souvent 1483, date de la mort de Louis XI. Vers 1440 a lieu l'invention des caractères mobiles de Gutenberg et vers 1450, la mise au point de la première presse. En 1517 a lieu le début de la réforme du protestantisme conduite par l'allemand Martin Luther (elle sera reprise plus tard par le français Jean Calvin). Plus généralement, les grandes découvertes marquent le début de ce qu'on peut déjà appeler la mondialisation (accroissement des échanges entre différents pays distants, permis par de nouvelles inventions et découvertes…). Les limites exactes du Moyen Âge font encore l'objet de débats entre historiens.
476 La philosophie médiévale est la philosophie qui s'est développée dans l'Occident chrétien (Europe de l'ouest actuelle) pendant le Moyen Âge. Le Moyen Âge, qui s'étend de la chute de l'empire romain à la Renaissance, est aussi appelé période médiévale. Les lettrés du Moyen Âge ont posé les fondements intellectuels de la chrétienté (l'occident en particulier), soit par l'héritage direct des auteurs latins, soit par des échanges avec la civilisation islamique, qui ont permis la transmission des oeuvres d'Aristote. La culpabilisation des hébreux par le christianisme médiéval entraîne une mise à l'écart de la pensée de la philosophie juive, stigmatisée par une angoisse de la Cabale. L'occident développe donc sa pensée propre.
476 Science du Moyen Âge, dans le haut Moyen Âge, les sciences se structurent autour des arts libéraux, dont la partie scientifique est constitués par le quadrivium, défini par Boèce au VIe siècle. Bède le Vénérable le reprit (avec le comput), puis Alcuin, principal conseiller de Charlemagne, l'introduisit dans les écoles de l'empire carolingien. Après les invasions viking, arabes, et hongroises, l'occident médiéval (latin) s'approprie ensuite l'héritage grec et arabe. Vers l'an mil, Gerbert d'Aurillac (qui deviendra le pape Sylvestre II) rapporte d'Espagne le système décimal avec son zéro et réintroduit le quadrivium dans les écoles d'occident. Au XIIe siècle, de 1120 à 1190 environ, un travail systématique de traduction des oeuvres des scientifiques et philosophes grecs et arabes est effectué à Tolède et dans quatre villes en Italie (Rome, Pise, Venise, Palerme, voir par exemple Al Idrisi dans cette dernière ville), s'appuyant aussi sur les écrits philosophiques grecs (Platon, Aristote), eux aussi transmis par les arabo-musulmans (sauf Platon qui n'avait pas été perdu). La diffusion progressive de ces connaissances au XIIe siècle dans tout l'occident aboutit à leur intégration par Albert le Grand dans les universités alors en création : Bologne, Paris (Sorbonne), Oxford, Salamanque, etc.), avec les disciplines du droit. Au XIIIe siècle, la théologie de Thomas d'Aquin, à l'université de Paris, s'appuie sur les écrits d'Aristote qui vont longtemps faire autorité en matière de méthode scientifique et philosophique (on ne faisait pas vraiment la différence entre ces deux domaines). Paris acquiert un grand prestige pour son université très réputée, et devient une sorte de capitale de l'occident. On note à cette époque certaines critiques sur les livres de physique d'Aristote (de la part de Roger Bacon notamment), qui cependant ne portent en aucune manière sur la méthode philosophique. La grand peste qui ravage l'occident (1347-1351, qui se répète ensuite par vagues successives) puis la guerre de Cent Ans en France interrompent cette Renaissance, qui néanmoins reprend assez vite en Italie et à Avignon. Le Moyen Âge tardif annonce déjà, aux XIVe et XVe siècles, la Renaissance, et apporte encore beaucoup de connaissances en géographie et cartographie, disciplines où l'occident avait accumulé un grand retard. Pierre d'Ailly, au tournant des XIVe et XVe siècles écrit l'Imago mundi (1410), qui servira à un certain Christophe Colomb, et Fra Mauro alimente en connaissances cartographiques les premiers navigateurs portugais au milieu du XVe siècle. Ils préparèrent les grandes découvertes par les navigateurs européens de la Renaissance.
476 Dès le IIIe siècle, les invasions se multiplient, surtout au Ve, ce qui entraîne la chute de l'Empire Romain ; régions perdues : celles qui correspondent à la Grande Bretagne, à la Yougoslavie, à l'Afrique du Nord. Les conséquences sont importantes sur toute la Romania. Certaines régions se détachent entièrement du latin : soit parce que les parlers antérieurs resurgissent dans les régions mal romanisées : retour du Basque (langue pré-indo-européenne), des parlers celtiques en Armorique (résistance au latin, et arrivée de celtes de Britannia, chassés par des envahisseurs germaniques, les saxons) ; soit parce que les envahisseurs germaniques dominent entièrement certaines régions : à l'Est, les Alamans (invasions Alémaniques), ce qui donnera l'Alsacien ; au Nord (rive gauche du Rhin, région actuellement flamingante), domination du francique (langue des anciens Francs ; et non la francisque, qui est une hache de guerre chez les Francs !). Dès le IIIe siècle, c'est l'arrivée des Francs, venus de régions allant du Rhin à la Mer du Nord (ils sont peut-être originaires des pays de la Baltique). Après 2 expéditions dévastatrices en Gaule, ils reconnaissent la suzeraineté romaine (après une campagne de l'empereur Maximien), et fournissent aux romains des soldats (mercenaires) et des colons. Ils prennent de plus en plus d'importance à mesure que l'Empire Romain s'affaiblit, à la fois sur le plan militaire et dans l'occupation des terres. Ils s'installent et s'assimilent, par des mariages, par la sédentarisation terrienne, par l'adoption de la religion chrétienne (en 496, baptême de Clovis) ; ils constituent 20% de la population, et dominent la moitié Nord du pays, au Nord de la Loire. Ils se fondront dans la population gallo-romaine, beaucoup plus nombreuse, qui adoptera leur nom. Au Sud de la Loire, c'est une région romaine depuis longtemps : la Narbonnaise est une province romaine dès 120 avant JC. Cette région est occupée peu de temps par les Wisigoths et les Burgondes, ce qui a peu d'influence sur la langue. => On aboutit ainsi à une évolution divergente entre le Nord et le Sud ; au VIIIe siècle, on obtient : Au Nord de la Loire, un mélange du "latin" (ou plutôt roman) et du francique, ce qui donne la langue d'Oïl (oil = oui). Le latin n'est plus compris par le peuple. En 813, le Concile de Tours ordonne au clergé de prêcher en langue courante là où c'est nécessaire, car on a constaté que les clercs, formés aux nouvelles études latines, ne se font pas comprendre des fidèles. En 842, les Serments de Strasbourg (prêtés par les fils de Louis le Pieux et leurs armées) sont rédigés en langue courante. On rappellera que Charlemagne, peu avant l'an 800, a fondé l'École du Palais, toute latine (avec l'aide du savant religieux Alcuin, auteur de traités sur le dogme trinitaire) ; on réenseigne en latin aux moines, la langue courante est exclue des écoles pour 1000 ans. Cette période (environ 750 à 850) est appelée la Renaissance carolingienne. Elle sera suivie d'une période de décadence, avec les secondes invasions, celles des Normands. Après le VIe siècle, la Gaule du Nord est appelée France. [au VIe siècle : néologisme Francia = le pays des Francs = les régions rhénanes ; puis, la France, c'est l'empire de Charlemagne, roi des Francs ; puis, les divers royaumes : Francia Orientalis / Media / Occidentalis ; création du duché de France, entre Seine et Loire > Ile-de-France]. Au Sud de la Loire, c'est la langue d'Oc, proche du latin (Bourgogne, Savoie, Dauphiné). Au milieu, une zone intermédiaire, où les deux se mélangent, ce qui donne le Franco-Provençal. Francique, historiquement le terme francique désigne la langue des Francs ou des régions peuplées par les Francs. Aujourd'hui, par extension, francique désigne certaines langues ou dialectes germaniques parlés en Allemagne, en France et au Luxembourg. Historiquement les premiers Francs bien avant Charlemagne parlaient une langue rattachée au groupe linguistique dit bas-allemand, groupe d'origines du néerlandais entre autres. Ce francique-là, bas-allemand, n'avait sans doute pas de forme écrite. En outre, ces Francs ne constituaient pas un peuple bien précis, par conséquent il devait y avoir plusieurs variantes linguistiques. Sous Charlemagne, les Francs s'étaient davantage répandus en Europe et les variantes linguistiques avaient déjà pris le pas sur ce qu'on allait appeler le bas-allemand (Niederdeutsch), le moyen-allemand (Mitteldeutsch) et l'allemand supérieur (Oberdeutsch). Dans les Serments de Strasbourg, datant de 842, peu après la mort de Charlemagne, le texte en theodisca lingua est rédigé dans un francique rhénan de le l'époque, déjà rattaché au moyen-allemand sous-groupe du haut-allemand (Hochdeutsch). Ainsi le francique rhénan était la langue maternelle de Charlemagne, parce que cet empereur Franc avait vécu sur les terres rhénanes, et non parce que depuis l'orogine les Francs auraient parlé le francique rhénan. Par conséquent, déjà à l'époque carolingienne, le terme francique est une notion historique qui ne correspond pas à un groupe linguistique germanique unique, ni même à une zone géographique distincte.
476 à 1453 - Art Byzantin. L'art byzantin s'est développé dans l'empire romain d'Orient entre 476 et la chute de Constantinople en 1453. Byzance, colonie grecque fondée au VIIe siècle avant J-C, est devenue Constantinople, capitale de l'empire romain d'Orient, en 330, sous le règne de l'empereur Constantin. L'empire byzantin durera plus de mille ans, jusqu'en 1453, année où les turcs donnent l'assaut à Constantinople et tuent le dernier empereur, Constantin XII. Byzance a transmis à l'Occident sa brillante civilisation, héritage enrichi de l'Antiquité. L'art byzantin a acquis sa spécificité, mélange de caractéristiques grecques et orientales, au VIe siècle. Alors que les édifices romains ne faisaient usage que de droites et d'angles vifs, étant globalement des parallélépipèdes rectangles, les églises byzantines ont été construites tout en rondeur, avec des cercles et des coupoles, préfigurant l'art carolingien puis roman. La mosaïque est devenue une spécificité byzantine.
480 à 547 - naissance et mort de Saint Benoît de Nursie. Père des moines. Patron de l'Europe, naquit dans une petite ville des montagnes de l'Ombrie, d'une des plus illustres familles de ce pays. Le Pape saint Grégoire assure que le nom de Benoît lui fut providentiellement donné comme gage des bénédictions célestes dont il devait être comblé. Craignant la contagion du monde, il résolut, à l'âge de quatorze ans, de s'enfuir dans un désert pour s'abandonner entièrement au service de Dieu. Il parvint au désert de Subiaco, à quarante milles de Rome, sans savoir comment il y subsisterait; mais Dieu y pourvut par le moyen d'un pieux moine nommé Romain, qui se chargea de lui faire parvenir sa frugale provision de chaque jour. Le jeune solitaire excita bientôt par sa vertu la rage de Satan; celui-ci apparut sous la forme d'un merle et l'obséda d'une si terrible tentation de la chair, que Benoît fut un instant porté à abandonner sa retraite; mais, la grâce prenant le dessus, il chassa le démon d'un signe de la Croix et alla se rouler nu sur un buisson d'épines, tout près de sa grotte sauvage. Le sang qu'il versa affaiblit son corps et guérit son âme pour toujours. Le buisson s'est changé en un rosier qu'on voit encore aujourd'hui: de ce buisson, de ce rosier est sorti l'arbre immense de l'Ordre bénédictin, qui a couvert le monde. Les combats de Benoît n'étaient point finis. Des moines du voisinage l'avaient choisi pour maître malgré lui; bientôt ils cherchèrent à se débarrasser de lui par le poison; le saint bénit la coupe, qui se brisa, à la grande confusion des coupables. Cependant il était dans l'ordre de la Providence que Benoît devînt le Père d'un grand peuple de moines, et il ne put se soustraire à cette mission; de nombreux monastères se fondèrent sous sa direction, se multiplièrent bientôt par toute l'Europe et devinrent une pépinière inépuisable d'évêques, de papes et de saints.
481 Mort de Childéric Ier, son fils Clovis lui succède.
481 Clovis (fils de Childéric Ier et de Basine) succède à Childéric Ier. - A ce moment, six peuples différents dominent sur la Gaule: les Francs en Belgique (et Nord de la France actuelle), les Alamans entre les Vosges et le Rhin, les Burgondes dans les vallées du Rhône et de la Saône, les Wisigoths entre la Loire et les Pyrénées, les Armoricains en Bretagne, Anjou et Maine; enfin, ce qu'il reste des Romains, dans les vallées de la Marne et de l'Oise.
481 CLOVIS Ier (481-511) - Roi des Francs
481 Clovis Ier. Suivant les scribes de l'époque, le prénom Clovis qui dans sa forme moderne est équivalent à Louis peut se lire Chlodovic, Chlodovicus, Chlodovech, Chlodewig. Il épouse en 493 Clotilde nièce du roi des Burgondes Gondebaud. Ce dernier est monté sur le trône après avoir tué l'ancien roi, son frère, le père de Clotilde, il a aussi noyé sa mère et décapité ses deux frères, sa soeur est entrée au couvent et Clotilde s'est réfugiée à Genève. Gondebaud n'ose pas refuser la main de Clotilde au puissant Clovis, cependant il se méfie de Clovis et de ses ambitions. Clotilde est chrétienne elle fera baptiser ses enfants. Roi des Francs, païen, contrairement aux autres peuplades qui avait épousé l'hérésie Arienne, sa conversion au catholicisme en 496 lui permit d'obtenir l'aide de l'épiscopat. Il détruit le royaume Romain de Syagrius (486) qui avait pour capitale Soisson. Syagrius vaincu s'enfuit et trouve refuge chez le roi des Wisigoths Alaric II mais ceux-ci craignant Clovis lui livrent Syagrius qui le fait décapiter. Clovis s'empare ainsi de tout le pays entre la Somme et la Loire. Il soumet les Alamans, victoire de Tolbiac (496), réduit les Burgondes, victoire de Dijon (500). Après sa victoire sur les Wisigoths à Vouillé en 507, il étend le royaume des Francs (Saliens et Ripuaires) jusqu'à la Garonne et devient maître de toute la Gaule. Les Wisigoths ne conservent plus que la Septimanie (bande côtière autour du golfe du lion) et doivent se retirer en Espagne où il établissent leur capitale à Barcelone d'abord puis à Tolède. C'est, l'intervention de Théodoric le grand roi des Ostrogoths qui l'empêchera d'atteindre la Méditerranée. Clovis avait beaucoup de respect pour Théodoric, il nommera son premier fils Thierry, autre forme de Théodoric en son honneur et lui donnera sa soeur en mariage. Son épouse catholique Clotilde l'aurait converti au cours de la bataille contre les Alamans. A Noël 498 il est baptisé à Reims par Saint Rémi ("Courbe la tête avec humilité, Sicambre; adore ce que tu as brûlé, brûle ce que tu as adoré") ainsi que sa soeur Alboflède et 3000 de ses guerriers qui le suivront dans sa démarche. (Les Sicambres sont des peuples germaniques qui se sont fondus dans les Francs au IIIe siècle). Il parviendra à faire l'unité en réunissant Francs Saliens et Ripuaires et en éliminant tous ceux qui pouvaient contester sa suprématie: la famille de Sigibert (Sighebert) chef des Francs de la région de Cologne, Chararic chef salien rival et son fils, Ragnachar chef des Francs de Cambrai ainsi que son frère Righomer etc. A sa mort, en 511, son royaume considéré à l'époque comme une propriété privée est partagé entre ses 4 fils. La première conversion d'un roi barbare est d'importance pour l'église. La Gaule d'alors est essentiellement païenne et les peuples germaniques ont épousé la religion catholique arienne qualifiée d'hérésie. Qu'un jeune roi conquérant se range sous la bannière de l'église catholique ne peut que l'aider à propager sa doctrine. Pour Clovis l'opération ne sera pas sans bénéfice, il se fait d'un coup des alliés dans tous les camps, tous les catholiques en terre ennemie sont autant de ses partisans ce qui, sans nul doute, l'aidera dans ses conquêtes futures. Entre 508 et 511 Clovis édicte le "Pactus Legis Salicae" ou loi salique c'est un ensemble de 64 articles de loi qui doivent éviter les vengeances et les vendettas entre familles. Sainte Geneviève née à Nanterre en 422, sur les conseils de Saint Germain l'Auxerrois se consacra à Dieu, l'histoire dit qu'elle protégea Paris des invasions des Huns par ses prières. Suivant ses conseils, Clovis fit bâtir l'Église Saint Pierre Saint Paul qui s'appellera plus tard Sainte Geneviève (reconstruite, c'est maintenant le Panthéon). Cette Sainte y fut inhumée (3 janvier 513) elle est la patronne de Paris. Clovis sera inhumé sur la Montagne Sainte Geneviève.
481 Avènement de Clovis, qui devient roi des Francs.
481 reconquête de la ville de Soissons, sous la coupe des Romains de Syagrius.
481 La Gaule romaine connaît d'abord une période de prospérité et de stabilité. Mais, dès la fin du siècle des Antonins (192), la vie sociale commence à se disloquer. Cette tendance s'accentue à partir du IIIe siècle avec les incursions des Germains: du IIIe au IVe siècle ils déferlent sur le pays qu'ils se partagent en plusieurs royaumes, wisigoth, burgonde, alaman, franc rhénan et franc salien (tribu franque), tandis que les Gallo-Romains sont cantonnés dans le bassin parisien et la Bretagne. Menés par Clovis, l'un de ces peuples germaniques, les Francs Saliens, occupe le royaume gallo-romain en 486, bat les Wisigoths en 507 et absorbe le royaume des Burgondes, en 534. Il se produit alors un fait linguistique assez rare: contrairement à ce qui s'est passé lors de la colonisation latine, c'est la langue dominée, le latin, qui demeure la langue officielle. Les raisons de son maintien sont religieuses et peut-être politiques: pour se concilier les évêques dans la lutte qu'il voulait entreprendre contre les Wisigoths, de religion arienne ou par conviction personnelle, Clovis se convertit au christianisme, religion officielle des Romains depuis 312. Ce faisant, les Francs obtiennent l'appui des Gallo-Romains, mais ils acceptent aussi le latin comme langue religieuse. Des raisons culturelles expliquent aussi l'adoption du latin. La vieille civilisation latine est supérieure à la civilisation dominante et, malgré les troubles de l'époque, elle se maintient encore: dans les royaumes des Burgondes et des Wisigoths, l'administration romaine subsiste; chez les Francs, les Gallo-Romains conservent leurs biens; au IVe et au Ve siècles, malgré les invasions, il y a encore des écoles et des bibliothèques où l'on continue à lire et à étudier en latin. Ayant adopté la culture et la religion romaine les Francs calquent leur administration sur celle des vaincus et rédigent leurs lois en latin. Pendant une longue période il s'établit dans les zones conquises une sorte de bilinguisme, pour les Francs comme pour certains Gallo-Romains. Les Francs ont transmis une partie de leur lexique à la langue qu'ils ont adoptée (le latin). On compte plus de 400 mots d'origine francique dans le vocabulaire français. Ainsi, la coexistence de deux aristocraties, gallo-romaine et franque, explique le caractère bilingue de la terminologie guerrière et administrative: épée est gallo-roman, mais brand, qui signifiait "épée" et sur lequel est fondé le verbe brandir, est francique; roi, duc, comte sont gallo-roman, mais marquis, baron, chambellan sont franciques. Le reste du lexique d'origine franque concerne la vie rurale - les Francs étaient davantage agriculteurs et chasseurs que citadins: gerbe, blé, jardin, haie, etc. D'autres mots dépeignent les sentiments ou le caractère: orgueil, honte, honnir, hardi...Le bilinguisme entraîna surtout la forte évolution phonétique qui fait la spécificité du français par rapport aux autres langues romanes: réduction du mot, évolution des voyelles, disparition de certaines consonnes intervocaliques. Par exemple un mot latin comme sudare devient suer en français, mais reste sudar en espagnol. Les Gaulois sont responsables du changement de prononciation de la lettre u, et les Francs ont supprimé le d intervocalique et transformé en e le a accentué du latin. La zone de colonisation franque - c'est-à-dire la France du Nord, où les Francs émigrent en nombre important - correspond au français d'oil, tandis que le français d'oc a beaucoup moins évolué. Pendant les deux siècles qui suivent, la civilisation latine s'étiole: le royaume est divisé entre les fils des rois mérovingiens, déchiré par les luttes intestines. Ce morcellement territorial favorise la formation de nombreux dialectes. L'Église perd son rôle conservateur de la civilisation et de la langue: évêques et moines maintiennent des écoles qui forment les religieux, mais on n'y apprend guère que quelques prières et formules liturgiques. Certes il existe encore des lettrés, mais ils emploient volontiers un latin proche du peuple qu'ils appellent la langue "simple", "humble", "inculte". Selon le spécialiste du latin tardif Michel Banniard, le public de langue d'oil comprend ce latin simplifié et populaire, déjà très différent de sa langue parlée, jusqu'aux années 750-780; le public de langue d'oc garde cette compétence plus longtemps.
484 Le pape Félix III refuse l'édit impérial Henotikon qu'il considère comme hérétique et accuse Acace, le patriarche de Constantinople d'en être le véritable auteur. Un schisme sépare les Églises de Rome et de Constantinople. Félix III est un aristocrate romain, veuf et père de famille (il a deux enfants), fils d'un prêtre et bisaïeul du futur saint Grégoire le Grand. Il est élu pape à la succession de Simplice le 13 mars 483. C'est la rupture avec Constantinople qui occupe surtout son pontificat. En effet l'empereur Zénon Ier, sous l'influence du patriarche de Constantinople Acace (ou Acacius), a tenté d'apaiser le conflit monophysite en publiant un texte, l'Henotikon (ou "acte d'union"), supposé trouver un compromis entre monophysisme et catholicisme. Mais Félix III y décèle une trop forte influence du monophysisme et lance l'anathème (484) contre Acace (contre l'empereur cela comportait sans doute plus de risque). Le patriarche réagit en rayant le nom de l'évêque de Rome des diptyques liturgiques, ce qui revient à l'excommunier. Le monophysisme est une doctrine christologique apparue au Ve siècle dans les écoles théologiques de l'empire byzantin. Cette doctrine tente de résoudre les contradictions de la foi nicéenne concernant la nature du Christ. La doctrine chrétienne s'est construite à l'origine autour du symbole de Nicée, c'est-à-dire la reconnaissance de la consubstantialité du Père et du Fils, tout comme de la nature humaine du Christ. Les monophysites, en revanche, affirment que le Fils n'a qu'une seule nature et qu'elle est divine, cette dernière ayant absorbé sa nature humaine. Ils rejettent la nature humaine du Christ. En cela le monophysisme s'oppose au nestorianisme.
486 Clovis bat à Soissons Syagrius, le dernier représentant du pouvoir romain en Gaule. Cet événement marque la fin de la domination romaine en Gaule. Bataille de Soissons, bataille de Soissons contre Syagrius. Syagrius s'intitulait "roi des Romains" et semblait maintenir l'illusion d'une permanence de l'empire romain entre la Meuse et la Loire. La victoire de Soissons permit au royaume de Clovis d'embrasser toute le nord de la Gaule. À la fin de la bataille, il fit égorger Syagrius avant de s'installer dans la résidence de ce dernier, à Soissons : instauration du domaine royal de Soissons. C'est également lors de cette bataille, qu'eut lieu – selon Grégoire de Tours – l'épisode anecdotique du vase de Soissons, où, contre la loi militaire du partage, le roi demanda de soustraire du butin un vase précieux pour le rendre à l'église de Reims, à la demande de l'évêque de cette dernière cité. L'épilogue de l'histoire eut lieu, quant à lui, le 1er mars 487. Syagrius (-430/-486), général romain qui contrôlait une bonne partie de la Gaule (entre la Somme et la Loire), avant d'être vaincu par Clovis à la bataille de Soissons en 486. Il trouva refuge chez Alaric II qui le livra au roi Franc l'année suivante. Celui-ci le fit assassiner. Vase de Soissons, L'épisode légendaire du vase de Soissons nous est parvenu par Grégoire de Tours (dans son Historia Francorum). Il aurait eu lieu peu de temps après une bataille ayant opposé en 481 Clovis Ier, roi des Francs saliens, à Syagrius, "roi des Romains" (selon Grégoire de Tours, il s'agissait en fait d'un aristocrate à la tête d'une coalition de troupes romaines résistant aux Francs) pour la conquête de la ville de Soissons, alors sous la coupe des Romains de Syagrius. La légende raconte qu'au milieu du butin arraché à Syagrius on découvrit un vase (probablement en argent) dont l'évêque de Reims demanda la restitution auprès de Clovis. Toutefois les coutumes franques voulaient que les parts du butin fussent tirées au sort. Le tirage fait, Clovis n'obtint pas le vase mais afin de préserver ses bonnes relations avec le clergé, celui-ci tenta néanmoins de le récupérer ; prétextant un passe-droit, il l'exigea du guerrier désigné par le sort. Le soldat frappa le vase d'un coup de sa francisque en disant : "tu n'auras rien que ce que le sort t'attribuera vraiment". Selon la légende le vase fut brisé, mais selon d'autres sources il fut simplement cabossé. Quelque temps après, Clovis, passant ses guerriers en revue, reconnut le soldat insolent. Prétextant que sa tenue et ses armes laissassent à désirer, il les lui prit et les jetta à terre. Le soldat se baissa alors pour les récupérer et Clovis lui brisa le crâne, disant : "Ainsi as-tu fait au vase de Soissons !"
486 La fusion entre gallo-romains et barbares. Il semble qu'elle se soit faite facilement et progressivement, et ce pour plusieurs raisons : Déjà, avant les invasions, Romains et Barbares avaient été en contact : un certain nombre de Germains servaient comme mercenaires dans l'armée romaine. Quelques-uns s'étaient installés à l'intérieur des frontières de l'Empire, Rome leur ayant octroyé des terres et accordé un statut de fédérés. Ces peuples avaient donc eu l'occasion de connaître les us et coutumes des Romains. Certains avaient même appris le latin. De plus, bien que les invasions aient laissé des souvenirs terribles, comme en témoignent les écrits de l'époque, les barbares étaient beaucoup moins nombreux que les gallo-romains et il leur fut facile de se fondre dans la population. Enfin, un des grands facteurs d'unification fut la conversion des Francs au christianisme, religion qui gagne toute la Gaule.
490 à 580 - naissance et mort de Cassiodore. Homme politique et érudit latin. Préfet du prétoire sous Théodoric, il voulut faire la somme des connaissance religieuses et profanes dans son encyclopédie, les 'Institutions des lettres divines et séculières', précis des sept arts libéraux, à la base de l'enseignement au Moyen Âge, privilégiant une pédagogie de la pensée sur une rhétorique de la mémoire. Il rapporte le grand nombre de statues à Rome et admet que les arts doivent être motivés par le gain possible d'argent.
490 Mort de Sidoine Apollinaire.
491 Campagne de Clovis contre les Thuringiens. Les Thuringiens: un peuple germain installé près de la Saale. La Saale est une rivière d'Allemagne. Elle est le plus grand affluent de l'Elbe sur le territoire allemand.
493 25 février : Après plus de 2 ans de siège de Ravenne, Théodoric le Grand persuade Odoacre qui dirige l'empire d'Occident de se rendre et de partager le pouvoir avec lui.
493 15 mars : Pendant le banquet qui scelle cet accord, Théodoric assassine Odoacre. La légende dit que au cours du banquet dix mille Hérules et dix mille Goths étaient placés l'un à côté de l'autre. A un signal de Théodoric, avec une parfaite simultanéité, les dix mille Goths plantèrent leurs poignards dans le coeur de leurs voisins de gauche. Ainsi, en un instant, l'armée - et la nation - hérule disparut de l'Histoire au bénéfice des Goths et de Théodoric qui va devenir "le Grand".

Théodoric le Grand, le chef des Ostrogoths est maintenant roi d'Italie.

493 Clovis épouse Clotilde; elle prépare par ses exhortations sa conversion au christianisme.
496 Clovis fait la promesse de se faire baptiser et gagne la bataille face aux Alamans à Tolbiac.
496 Clovis marche contre les Alamans dans le but d'arrêter leurs invasions. Il les bat à Tolbiac. A la suite de cette victoire, il embrasse avec ses compagnons le christianisme, et est baptisé par saint Rémi, évêque de Reims, avec 3 000 de ses guerriers. Bataille de Tolbiac. A l'issue de l'épisode légendaire du "vase de Soissons", Clovis choisit avec intelligence de ne pas poursuivre aussitôt sa conquête vers le sud, mais d'affermir ses positions à l'est. Luttes sanglantes, mais mal connues, pour soumettre les autres tribus franques et les Thuringiens, pour contenir la poussée des Alamans. Ces derniers sont vaincus et dispersés en 496 (ou 506) à la bataille dite de Tolbiac (aujourd'hui Zülpich) et la partie rhénane de leur royaume passe sous protectorat franc. Après cette victoire, il est convenu de situer le baptême de Clovis, avec 3 000 de ses guerriers, par saint Remi, évêque de Reims. Cette conversion place Clovis, le barbare païen, dans l'ordre religieux du côté de ses sujets gallo-romains. Tolbiac est une ville de l'ancienne Gaule, aujourd'hui dénommée Zulpich, près de Cologne. On appelle victoire de Tolbiac, la victoire emportée par Clovis Ier, roi des Francs, sur les Alamans en 496, sur un point non déterminé du cours moyen du Rhin. En remerciement pour cette victoire, Clovis, qui avait épousé une chrétienne catholique du nom de Clotilde, se convertit à la foi de Nicée avec ses soldats. Ce fut l'évêque de Reims Remi qui baptisa Clovis.
498 25 décembre Baptême de Clovis à Reims. A la suite de sa victoire à Tolbiac contre les Alamans, Clovis et trois mille de ses guerriers sont baptisés à Reims par saint Rémi. Saint Remi évêque de Reims, apôtre des Francs (vers 437-13 janvier 533) est considéré comme le convertisseur officiel par baptême de la France au christianisme en baptisant collectivement Clovis, le premier roi mérovingien chrétien de France à Noël 496 avec 3000 guerriers et nobles francs. Ce qui est un des événements clef de l'histoire européenne catholique. La cathédrale de Reims devient alors la cathédrale ou seront sacrés tous les rois et empereurs de France.
500 Clovis marche contre les Burgondes et bat, près de Dijon, à l'Ouche, leur chef Gondebaud, qui est dès lors obligé de lui payer tribut.
502 Prise de Verdun par les troupes de Clovis.
507 Alaric II, roi des Wisigoths, qui était Arien, persécutait les évêques d'Aquitaine. Ceux-ci implorèrent la protection de Clovis, qui marcha contre le roi Wisigoth, le battit à Vouillé, près de Poitiers, et le tua de sa propre main. Cette victoire étendit la domination de Clovis jusqu'aux Pyrénées. Bataille de Vouillé, au printemps 507, l'armée franque franchit la Loire en direction de Poitiers sous le commandement de Clovis et de son fils aîné Thierry. L'armée des Wisigoths marche au nord pour limiter leur progression en espérant que les Ostrogoths les appuieraient : la rencontre a lieu dans la plaine de Vouillé près de Poitiers. Un terrible corps à corps commence, jusqu'à ce que le roi Alaric II soit tué par Clovis en personne. Comme pour la bataille de Tolbiac contre les Alamans, cette mort marque la débandade des Wisigoths qui furent massacrés par les Francs. Cette victoire ouvre pour Clovis la route du midi : il conquiert Toulouse, ancienne capitale des Wisigoths, Narbonne, l'Aquitaine, la Gascogne, le Languedoc et le Limousin. Victoire de Vouillé. Converti et baptisé, Clovis peut exploiter le mouvement d'opinion en sa faveur et sa campagne décisive contre les Wisigoths va apparaître comme une croisade pour la Chrétienté. Plus que la neutralité du royaume des Burgondes, il obtient la participation de quelques contingents de soldats ainsi que celle de troupes rhénanes. Fort d'une puissante armée, et après une étape à Tours où il se met sous la protection de saint Martin, il attaque le royaume wisigoth. A Vouillé, près de Poitiers, il met en déroute l'armée du roi Alaric II. Alaric meurt dans la bataille (507). Son peuple reflue vers l'Espagne, laissant les villes de Bordeaux et de Toulouse aux mains de Clovis, qui s'empare bientôt de toutes les régions situées entre la Loire et les Pyrénées (à l'exception du bas Languedoc, sous protectorat ostrogoth). Revenu à Tours, Clovis y fait une entrée triomphale, à la manière d'un général romain, reçoit les insignes royaux par l'empereur d'Orient, Anastase. Son pouvoir est désormais légitimé.
508 Clovis entre sans combat dans Toulouse alors capitale des Wisigoths.
509 Clovis fait assassiner Sigebert, roi des Francs rhénans par son propre fils Chlodéric et récupère son royaume.
510 Publication de la loi salique. Après la liquidation de ses frères d'armes lui garantissant les pleins pouvoirs, Clovis souhaite donner à son royaume une base législative solide afin de se positionner en refondateur de l'état de droit. C'est ainsi qu'il fait rédiger entre 508 et 510 un ensemble de lois (dites Lois Saliques car Clovis était un franc salien) à partir du Bréviaire du wisigoth Alaric et d'anciennes lois germaniques. Elle consiste essentiellement à régler:* l'égalité entre tous les citoyens, qu'ils soient gallo-romains ou germains, * la liberté de mariage, * les problèmes de procédure concernant les personnes et les biens: en particulier, elle essaie de supprimer la coutume du "droit de vengeance" dans les familles en codifiant, par compensation financière, le dédommagement de la parenté en cas de meurtre ou blessure d'un des siens, * les droits de succession pour les biens fonciers (terres): ceux-ci ne peuvent échoir qu'aux hommes. Les femmes peuvent hériter des autres biens mais pas des propriétés terriennes, ce qui les exclue des partages des royaumes. La loi Salique est le premier code de loi à avoir été rédigé en France : si le code Napoléon n'en garde que peu de trace, la législation médiévale en fut largement imprégnée.
511 27 novembre Mort de Clovis. On l'enterre dans la basilique des Saints-Apôtres à Paris. Sa femme Clotilde se retire dans un monastère à Tours. - Partage de son royaume entre ses quatre fils: Thierry régnera à Metz sur l'Austrasie - l'est; Clodomir à Orléans; Childebert à Paris; Clotaire à Soissons (Neustrie - l'ouest). Austrasie, durant la période mérovingienne, l'Austrasie désignait un territoire franc couvrant le Nord-Est de la France actuelle, des bassins de la Meuse et de la Moselle, jusqu'aux bassins moyen et inférieur du Rhin. La capitale en fut d'abord Reims, puis Metz. Ce royaume est apparu au décès de Clovis (511), lorsque le territoire de celui-ci fut partagé entre ses fils. Berceau de la dynastie carolingienne, l'Austrasie disparut avec le dernier roi mérovingien (751), et fut intégrée dans le grand royaume franc que réunirent Pépin le Bref et Charlemagne. La Neustrie était un royaume de l'époque mérovingienne. Ce territoire couvre la région Nord-Ouest de la France actuelle, et a pour capitale Soissons. La Neustrie est créée à la mort de Clotaire Ier (561), lorsque ses fils se partagent le Regnum Francorum. Néanmoins, le terme de Neustrie (dérivé de Niuster "le plus récent") semble n'être apparu qu'un siècle plus tard. Le triomphe de Clotaire II en 613 fut celui de la Neustrie, à laquelle fut annexée l'Aquitaine. Mais après la mort de Clotaire III, la Neustrie reçut un roi imposé par les Austrasiens et l'Aquitaine se trouva de ce fait indépendante en 670; Ébroïn ne releva la Neustrie que pour peu de temps, car il fut vaincu en 687 à Testry, village de Picardie à 13 km au sud de Péronne, par Pépin duc d'Austrasie. Elle ne fut à partir de ce moment qu'un état vassal de l'Autrasie que dirigeait la maison d'Héristal. Cependant la distinction de Neustrie, Austrasie, Bourgogne subsista, bien que s'effaçant, après le traité de Verdun en 843, le nom de Neustrie ne désigna plus que l'ouest de la Basse Neustrie. Enfin celle-ci perdit son nom pour prendre celui de Northmannie ou Normandie, lorsqu'elle eut été cédée au Normand Rollon en 912.
511 THIERRY, CLODOMIR, CHILDEBERT et CLOTAIRE (515-524) - (Thierry Ier roi de Metz (futur Austrasie) - Clodomir roi d'Orléans - Childebert Ier roi de Paris - Clotaire Ier roi de Neustrie)
511 Thierry Ier. Aîné des fils de Clovis Ier il reçoit à la mort de son père en 511 une partie de son royaume avec comme capitale Reims. Il doit 4 ans après le début de son règne faire face à une incursion des Vikings danois qui pénètrent par l'embouchure de la Meuse, la remontent et commencent à piller l'Austrasie. Il envoie une armée commandée par son jeune fils Théodebert qui taillera en pièce les Danois. Théodebert tuera de sa main leur chef Clochilaïe. Thierry réprime une révolte en Arvernes (Auvergne) en la ravageant mais ne se joint pas à ses frères qui tentent la conquête de la Bourgogne. Il soumet la Thuringe en exécutant son roi Hermanfred, il la réunit à son royaume. Thierry meurt en 534 son fils Théodebert lui succèdera.
511 Clodomir. Second des fils de Clovis Ier, il reçoit à la mort de son père en 511 une partie de son royaume avec comme capitale Orléans. Le roi des Burgondes, Gondebaud meurt en 516, son fils Sigismond lui succède. Les trois fils de Clovis, Clodomir, Childebert et Clotaire décident d'attaquer la Bourgogne. Leur mère, Clotilde, ne les en dissuadera pas, Gondebaud (oncle de Clotilde) ayant assassiné ses parents et ses frères. Clodomir fera subir à Sigismond et sa famille le même sort que celui que Gondebaud avait fait subir aux parents de Clotilde sa mère. Le frère de Sigismond, Godemar, réussit à repousser les Francs. Clodomir reprendra plus tard la lutte et sera tué dans la bataille et sa tête sera promenée au bout d'un pic. Ses deux fils Théobald et Gontaire qui avaient trouvé refuge chez leur grand mère Clotilde sont tués par leurs oncles Childebert Ier et Clotaire Ier qui se partagent son domaine. Le troisième fils parvient à se sauver et deviendra saint Cloud. Clotilde se réfugiera dans la prière le reste de ses jours. Longtemps après Clotaire épousera sa veuve Gundiuque.
511 Childebert Ier. Troisième des fils de Clovis Ier il reçoit à la mort de son père en 511 une partie de son royaume avec comme capitale Paris. Il participe avec son frère Clotaire Ier à l'assassinat des deux fils de son frère défunt, Clodomir, et s'empare de Chartres et d'Orléans en 524. Avec son frère Clotaire Ier et le fils de son frère Thierry Ier, Théodebert Ier il soumet les Burgondes, victoire d'Autun contre Gondemar, frère de Gondebaud assassin des parents de leur mère, en 534, et s'empare d'une partie de leur royaume. Il lutte également contre les Wisigoths il vainc leur chef Amalric II en 531. Outre Paris, il détient alors Lyon, Arles et Orléans qui joueront pendant son règne le rôle de métropoles religieuses du royaume Mérovingien. Il s'y tiendra de 533 à 558 quatre conciles dont trois furent fréquentés par des évêques venus de tout le royaume. Childebert fonde, à Lyon, en 542, le premier hospice ou maison de charité connu en France. La consigne avait été donnée en 325 au concile de Nicée (ville de Turquie actuellement Iznik). Il fonde aux portes de Paris l'église Saint-Vincent qui deviendra par la suite Saint-Germain des prés. Il meurt en 558 sans descendant mâle, son royaume sera rattaché à celui de son frère Clotaire.
511 Clotaire Ier. Quatrième fils de Clovis Ier il reçoit à la mort de son père en 511 une partie de son royaume avec comme capitale Soissons. Il participe avec ses frères à la lutte contre les Burgondes et soumet la Thuringe en 531. Il assassinera les deux enfants de Clodomir à la mort de celui-ci dont il prendra une partie du royaume en 524. A la mort de son petit neveu Théodebald fils de Théodebert roi de Reims et petit-fils de Thierry Ier, il s'empare de son royaume (555). Il en fait de même à la mort de Childebert (558) et devient le seul maître des états Francs. Son fils Chramme s'étant révolté et ayant convaincu à sa cause le comte de basse Bretagne, Conobre il le fait périr ainsi que sa femme et ses filles. L'unité des états Francs ne durera pas longtemps car à sa mort en 561 son royaume sera à nouveau partagé entre ses fils. Le partage de son royaume verra apparaître trois entités, l'Austrasie, la Neustrie et la Bourgogne.
511 Le concile d'Orléans réserve au roi franc la nomination des clercs. Concile des Gaules à Orléans réuni par Clovis afin de régler le sort de l'Aquitaine nouvellement conquise. Le roi impose lui même aux participants les mesures à prendre.
512 Écriture arabe. Apparue avant l'islam, l'écriture arabe se propagera en profitant de la dispersion de la religion musulmane. Elle descend selon toute évidence de l'écriture araméenne, bien qu'il n'y ait aucune certitude sur sa création. Les premières traces remontent en 512 après JC, et la tradition musulmane veut qu'un membre de la famille de Mahomet l'ait inventée. Écriture araméenne, le nom d'araméen désigne plusieurs langues et dialectes sémitiques proches appartenant à la famille des langues afro-asiatiques. Au VIe siècle av. J.-C., l'araméen était la langue administrative de l'empire persan. Du IIIe siècle av. J.-C. jusqu'à 650 ap. J.-C., c'était la principale langue écrite du Proche-Orient. Elle a donné son nom à l'alphabet araméen avec lequel elle était écrite. L'araméen pouvait servir de lingua franca. On estime que Jésus a prêché en araméen, parce que les textes de l'Évangile (qui sont écrits en grec) citent une phrase en araméen célèbre, Eli, Eli, lama sabachthani ? ("Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ?"). L'araméen était également la langue employée par les rabbins qui ont participé à l'écriture du Talmud dit "de Babylone" car on retrouve un très grand nombre d'expressions idiomatiques araméennes dans les textes de Mishna et de Gémara. L'Araméen était la langue usuelle de la Palestine du temps de Jésus et le resta dans toute la région puisque le prophète Mani préchait en araméen "comme Jésus". L'histoire de l'alphabet arabe montre que cet abjad ne s'est pas écrit depuis les origines tel qu'on le lit actuellement. On considère que l'alphabet arabe est un dérivé de l'alphabet araméen dans sa variante nabatéenne ou bien syriaque, lui-même descendant du phénicien (alphabet qui, entre autres, donne naissance à l'alphabet hébreu, à l'alphabet grec et, partant, au cyrillique, aux lettres latines, etc.).
515 Les troupes de Thierry repoussent les armées danoises après avoir tué leur roi.
523 Les quatre fils de Clovis concluent une alliance pour faire ensemble la conquête de la Bourgogne.
523 Les fils de Clovis battent Sigismond. Sigismond, roi des Burgondes (516-524). Fils et successeur du roi Gondebaud, il chassa les Wisigoths d'Auvergne, mais fut vaincu par les Francs. Il fonda en 515 le monastère de Saint-Maurice d'Agaune (Valais, Suisse).
524 Dans la conquête de la Bourgogne, Clodomir, roi d'Orléans, est tué au combat de Véséronce. Ses frères Childebert et Clotaire font assassiner ses enfants (dont un leur échappe et deviendra moine sous le nom de saint Cloud), afin de se partager leur héritage.
524 Clotaire épouse Gontheuque, veuve de Clodomir.
524 THIERRY, CHILDEBERT et CLOTAIRE (524-534) - (Thierry Ier roi de Metz (futur Austrasie) - Childebert Ier roi de Paris - Clotaire Ier roi de Neustrie)
525 Denys le Petit calcule l'Anno Domini. Denys le Petit, ou Dionysius Exiguus, (environ 470 - environ 540) est un moine connu pour avoir calculé l'Anno Domini utilisée comme ère par le calendrier grégorien, surnommé le Petit à cause de sa taille. Il est originaire de la province romaine de Scythie mineure (correspondant à l'actuelle région de Dobroudja entre le nord-est de la Bulgarie et le sud-est de la Roumanie et serait d'ascendance arménienne. Il vient à Rome vers 500, y est fait abbé d'un monastère, s'acquiert une grande réputation par ses ouvrages sur la discipline ecclésiastique et la chronologie, et meurt en 540. À cette époque, il était coutumier de compter les années en utilisant le début du règne de l'empereur Dioclétien, connu pour avoir déclenché la dernière persécution de chrétiens dans l'Empire romain. Il introduit l'usage de compter les années à partir de la naissance de Jésus-Christ, qu'il place à l'année 753 de Rome (4 ans trop tard, paraît-il). Il trouve une période de 532 ans qui commence à l'année même de l’incarnation, et qu'on appela, d'après son nom, période dionysienne. Anno Domini, ou plus exactement Anno Domini Nostri Jesu Christi, signifie littéralement An du Seigneur, An de notre Seigneur Jésus-Christ. Ce terme évoque l'année supposée de la naissance de Jésus-Christ telle qu'elle fut évaluée au VIe siècle. Décrétée an 1, cette année inaugure l'ère conventionnelle, système de datation compris — sinon approuvé — par toutes les organisations mondiales. Cette datation a été calculée en se basant sur le Liber de Paschate de Dionysius Exiguus, Denis le Petit, publié vers 525; il avait été chargé par le chancelier papal Bonofacius de concevoir une méthode pour prévoir la date de Pâques selon la "Règle Alexandrine". Jusque là, la date de naissance de Jésus, reposait sur l'indication de l'évangéliste Luc : Jésus avait 30 ans en l'an 15 de Tibère. Clément d'Alexandrie faisait coïncider cette datation avec la 28ème année suivant la prise d'Alexandrie par Auguste, Hippolyte de Rome et l'historien Orose avec l'année 752 ab urbe condita, Eusèbe de Césarée avec la 42ème année d'Auguste. Or Denys le Petit prit pour départ le 25 Mars de l'année suivante, 753 ab urbe condita, parce qu'elle offrait une coïncidence avec la Nouvelle Lune de Printemps. En effet, cette année là - qui correspondait à L'an 1 avant l'ère chrétienne, soit l'an 0 sur l'échelle des astronomes - la nouvelle lune de printemps se produisit le 24 mars à 11h28. Les années proches n'offraient pas cette coïncidence. Ab Urbe condita, ce qui signifie "à partir de la fondation de la Ville (de Rome, le mot Urbs prend ici une majuscule)". Elle était utilisée par les anciens romains comme origine de la datation des années. Cette fondation est placée en l'an 753 av. J.-C., le 21 avril.
527 1er août : Début du règne de Justinien Ier le Grand, seul empereur byzantin (fin en 565). Justinien Ier, (né le 11 mai 483 en Illyrie - mort en 565), fut empereur byzantin de 527 à 565. Il est l'un des plus importants dirigeants de l'Antiquité tardive. Que ce soit au niveau législatif, de l'expansion des frontières de l'empire ou de la politique religieuse, il laisse une oeuvre et une vision impérissables. Empire byzantin, en 395, à la mort de Théodose Ier, l'Empire romain est partagé en deux parties : l'Empire romain d'Occident qui disparaît en 476, et l'Empire romain d'Orient ou Empire byzantin qui durera jusqu'en 1453. Au cours de ces mille ans, les Byzantins se considérèrent "Romains", et ils appelèrent leur empire "l'Empire romain". Un certain nombre de lois et coutumes fut conservé des Romains ainsi que certains aspects culturels comme l'architecture. Ce fut aussi un empire chrétien qui, entre autres, aura défini certains dogmes du christianisme. L'Église officielle fut l'Église chrétienne universelle jusqu'au Grand Schisme d'Orient de 1054, ensuite cette partie de l'Église prit le nom d'Église orthodoxe. Leur religion, leur langue, et leur culture étaient essentiellement grecques plutôt que romaines. Les Perses et les Arabes appelèrent les Byzantins "Romains", mais les Européens les appelèrent toujours "Grecs", et leur Empire "Imperium Graecorum", "Graecia", ou aussi "Terra Graecorum". L'Empire byzantin. Alors que l'Europe est en plain féodalisme, l'Empire byzantin est à son zénith autour de Constantinople. De 527 à 565, l'empereur Justinien rend à son empire unité et grandeur. Il domine la Méditérannée, fait rédiger le code Justinien. Avec Basile II, Byzance devient le plus grand centre commercial et intellectuel du monde.
529 Saint Benoît fonde l'ordre des Bénédictins. Ordre Bénédictin, l'Ordre de Saint Benoît (O.S.B), plus connu sous le nom d'Ordre Bénédictin, a été fondé en 529 par Saint Benoît de Nursie (480-547). Si l'on excepte l'introduction de la laus perennis en 515 à l'Abbaye de Saint-Maurice d'Agaune, c'est le plus ancien d'Occident ; ses membres prononcent les voeux solennels qui les lient pour leur existence au monastère choisi et qui leur imposent la Règle. Habits monastiques : tunique noire et scapulaire noir à capuchon. Une ceinture noire autour de la tunique. Port de la coule noire pour les profès à vie lors des offices et messes. Bénédictins. Religieux qui suivent la règle de saint Benoît de Nursie (480-547), fondateur de l'abbaye du Mont-Cassin. Sa vie est connue par le récit qu'en fit le pape Grégoire le Grand dans ses Dialogues. Les Bénédictins sont de grands missionnaires ; ils entreprennent notamment en 597 la conversion de l'Angleterre au catholicisme. Le monastère constitue un microcosme autonome où l'on cultive la terre, copie les manuscrits, étudie la théologie et les sciences.
530 à 611 - naissance et mort de Venance Fortunat. Poète et évêque. Troubadour de la région de Ravenne, en Italie, rimant sur tout, rimant sur rien, mais toujours attablé aux meilleures tables. Guéri d'une maladie des yeux après des prières à saint Martin, il voulut partir en pèlerinage au tombeau du saint évêque, choisissant des détours par Metz et l'Austrasie. Mais ses chansons n'obtinrent qu'un demi-succès dans le pays de Brunehaut (reine d'Austrasie). De Tours, il se rend à Poitiers. Et c'est là qu'il se convertit et, ordonné prêtre, devient aumônier du monastère de sainte Radegonde. Il continua de rimer pour la vie des saints. Ses hymnes, qui sont parmi les merveilles de la littérature religieuse latine : le "Pange lingua" et le "Vexilla Regis", sont encore dans la liturgie romaine.. Sa poésie y exprime toute sa vie spirituelle et sa méditation intérieure. Choisi comme évêque de Poitiers, il meurt quelques années plus tard.
530 Saint Brendan part pour une quète de sept ans à la recherche du jardin d'Eden. Saint Brendan de Clonfert ou Bréanainn de Clonfert (né vers 484 à Ciarraight Luachra dans le comté de Kerry, mort en 577 à Enachduin ou Annaghdown/Annadown), surnommé le Navigateur, est l'un de ces saints moines irlandais du Haut Moyen Âge dont la légende a occulté l'histoire. Brendan (aussi orthographié Brandan) se prépare à la vie monastique à l'abbaye de Llancarvan. Parti pour une quète de sept ans à la recherche du jardin d'Eden, il s'aventure sur l'océan Atlantique avec une petite embarcation (peut-être un curragh) et plusieurs moines, probablement vers 530. Il revient en Irlande en affirmant avoir découvert une île qu'il assimile au Paradis ; le récit rapidement propagé de ses aventures attire de nombreux pèlerins à Aldfert, le village d'où il avait prit son départ. En 1976, l'Irlandais Tim Severin construit une barque en peaux de bêtes tendues et en atteignant Terre-Neuve par les îles Féroé et l'Islande, prouve que le voyage de Brendan a pu lui faire découvrir l'Amérique avant les Vikings et Christophe Colomb.
531 Victoire à Tolbiac de Thierry et Clotaire contre Hermanfried, roi de Thuringe qui se tue.
531 Révolte en Auvergne.
532 Clotaire et Childebert attaquent la Bourgogne et s'emparent d'Autun. Les Francs attaquent la Bourgogne : Childebert Ier et Clotaire Ier décident de marcher ensemble une nouvelle fois sur le petit royaume burgonde et écrasent les derniers défenseurs à la bataille d'Autun.
532 11 janvier La sédition de Nika à Constantinople. L'Hippodrome, où se déroulent régulièrement les courses de chars, voit deux factions s'affronter en son sein. D'un côté, ceux que l'on surnomme les "Bleus", issus de l'aristocratie, et de l'autre, les "Verts", partisans de la démocratie. Les deux profitent souvent de l'événement pour montrer leur désaccord sur le gouvernement de l'Empire. Au cours de l'une des ces courses, les Verts s'opposent au préfet actuel, Jean de Cappadoce. Les manifestations violentes éclatent et Cappadoce ordonne qu'on s'empare de quelques hommes pour en faire des otages. Toutefois, par erreur, un Bleu est arrêté, puis exécuté deux jours plus tard. La faction bleue se joint alors aux émeutes, qui redoublent de violence. Durant trois jours, la ville sera ravagée avec pour bruit de fond les cris "Nika ! Nika !", signifiant "Victoire !". Les émeutiers seront finalement massacrés par l'empereur Justinien. La sédition Nika (victoire en grec) à cause de son cri de ralliement est un soulèvement populaire à Constantinople qui fait vaciller le trône de l'empereur Justinien Ier en 532.
532 à 537 Construction de l'église Sainte-Sophie à Constantinople. La basilique Sainte-Sophie, un bijou d'architecture byzantine du début de l'ère byzantine. Elle fut érigée en 532, puis détruite à deux reprises par des incendies. rebâtie sur les cendres de la basilique, Sainte-Sophie fut inaugurée après moins de 6 années de chantier le 26 décembre 537 par l'empereur Justinien, qui la consacra à la sagesse divine (Hagia Sophia en grec). Pour habiller les murs et dresser les colonnes, Justinien fit venir des provinces de l'Empire une grande variété de marbres : marbre blanc de Marmara, marbre vert de l'île d'Eubée, marbre rose des carrières de Synnada et marbre jaune d'Afrique
532 18 janvier L'empereur Justinien réprime la sédition de Nika. Depuis trois jours, la cité est ravagée par la révolte des factions bleue et verte qui tentent de donner le pouvoir à Hypatios, neveu d'Anastase Ier. Soutenu par son épouse, Théodora et par Bélisaire, commandant de l'armée, Justinien décide de résister et de réprimer les insurgés. Plus de 30 000 hommes sont tués dans l'Hippodrome. Quant à Hypatios, il sera mis à mort le lendemain. Bélisaire né vers l'an 500 aux confins de l'Illyrie et de la Thrace, fut un général de grande valeur. Soutien fidèle de l'empereur Justinien, il maintint l'intégrité de l'empire romain d'Orient et reconquit l'Occident.
533 Conquête byzantine de la Tunisie. Le général Bélisaire s'empare de Carthage et chasse les Vandales. Ces derniers occupaient le territoire depuis 439. La région connaîtra une grande instabilité provoquée par une politique fiscale démesurée.
534 Mort de Thierry, son fils Théodebert lui succède.
534 THÉODEBERT, CHILDEBERT et CLOTAIRE (534-548) - (Théodebert Ier roi d'Austrasie - Childebert Ier roi de Paris - Clotaire Ier roi de Neustrie)
534 Théodebert Ier. Petit fils de Clovis Ier, il succède à son père, Thierry Ier à la mort de celui-ci en 534, comme roi de Reims. Avec ses oncles, il soumet définitivement le royaume des Burgondes. L'Empereur d'Orient disputait aux Ostrogoths la possession de l'Italie, les deux partis firent appel à Théodebert. Celui-ci, accordant son appui aux deux partis il les mit d'accord en "en croquant l'un et l'autre (La Fontaine)". Cependant et afin que la morale soit sauve, les troupes franques furent décimées par les maladies ce qui aura une répercussion importante sur la proportion de Germains en Gaule. C'est à compter de cette date que les Gallo-Romains furent admis (ou contraints) à porter les armes et à combattre dans les armées franques. Quelques années plus tard, il se fait céder la Provence par le roi des Ostrogoths Vitigès. L'abandon de la Provence par les Ostrogoths laisse les Alamans isolés, Théodebert les soumet et annexe leur territoire. Il parvient à soumettre à son control un amalgame de peuples (Lombards, Thuringiens, Alamans, Vètes, Hérules) qui à la demande de Justinien avaient fait mouvement vers l'Italie. Cet amalgame devait constituer le peuple Bavarois. Il se servira de ce territoire comme tête de pont pour conquérir l'Italie du nord en 539. Élevé par des conseillers romains il a probablement souhaité devenir Empereur d'Occident mais il a échoué. A sa mort son fils Théodebald lui succède "
534 Partage du royaume Burgonde entre Théodebert, Childebert et Clotaire.
536 Alliance de Théodebert, Childebert et Clotaire avec les Ostrogoths et Justinien empereur romain d'orient. Les Ostrogoths étaient un peuple germanique. Ils jouèrent un rôle considérable dans les événements de la fin de l'empire romain. Les Goths formaient une tribu unie jusqu'au IIIe siècle, date à laquelle ils se seraient scindés en deux branches : les Ostrogoths et les Wisigoths. Leur histoire écrite commence avec leur indépendance de l'empire des Huns après la mort d'Attila. Alliés à leurs anciens vassaux et rivaux, les Gépides, les Ostrogoths menés par Théodimir écrasèrent les forces hunniques commandées par les fils d'Attila lors de la bataille de Nedao en 454. Les Ostrogoths entrèrent en relation avec l'Empire et s'installèrent en Pannonie. Pendant la majeure partie de la seconde moitié du Ve siècle, les Ostrogoths jouèrent en Europe du Sud-Est un rôle équivalent à celui que jouèrent les Wisigoths au siècle précédent. Ils furent présents dans toutes les relations d'amitié et d'hostilité imaginables avec la puissance romaine orientale, et cela jusqu'à ce que, comme les Wisigoths l'avaient fait avant eux, ils ne passent d'Orient en Occident.
536 10 décembre Le général byzantin Bélisaire prend Rome aux Ostrogoths au nom de l'empereur romain d'Orient, Justinien. Le roi ostrogoth Vitigès s'y opposera et souhaitera reconquérir la ville, mais Bélisaire le vaincra en 540. Finalement, Rome sera reconquise par le roi goth Totila en décembre 546. Vitigès (? - 540) était le roi des Ostrogoths de 536 à 540. Il a hérité du trône de l'Italie au milieu de la guerre gothique, alors que Bélisaire s'était emparé de la Sicile l'année précédente et était alors dans le sud de l'Italie à la tête des forces de Justinien, l'empereur oriental.
537 Conquête de la Provence sous domination Ostrogoth. Ayant assuré ses arrières en concédant la Provence, aux mains des Ostrogoths depuis 508, aux Francs, Vitigès se déplace vers Rome et en fait le siège. Mais il doit se retirer et se retrancher dans Ravenne. Des Byzantins débarquent à Gênes, enlèvent Milan, Novare, Côme et Bergame, rejoignent l'armée de l'Adriatique et encerclent Ravenne.
537 Annexion du royaume des Burgondes (Bourgogne et Provence) et de la Thuringe. Les Francs contrôlent maintenant l'ensemble de la Gaule, hormis la Bretagne et le Languedoc.
539 Victoire de Théodebert à Pavie contre les Ostrogoths et à Ravenne contre les Romains.
540 à 594 - naissance et mort de Saint Grégoire. Pape Grégoire Ier. Il est une des figures majeures de l'Histoire de l'Église. Né dans une famille patricienne de Rome, il est préfet de la ville ; mais il ressent l'appel à la vie monastique : il fonde un couvent qu'il rejoint à 35 ans, abandonnant charge et honneurs. Le pape Pélage II l'ordonne diacre et l'envoie comme légat à Constantinople en 579. A la mort du pape, il est choisi pour lui succéder. Il se dévoue sans compter pendant l'épidémie de peste qui a emporté son prédécesseur, puis se consacre à la réorganisation de l'Église, seule force capable de faire face à la disparition de l'empire romain. Il fait la paix avec les Lombards, envoie plusieurs moines de son abbaye en Angleterre, d'où ils propageront la règle de Saint Benoît dans toute l'Europe. Il est aussi à la base d'un mouvement de renouveau liturgique qui est à la base du chant grégorien. Enfin ses nombreux écrits font autorité et lui valent le titre de docteur de l'Église. Le chant grégorien est le chant liturgique officiel de l'église catholique romaine, qui remonte au moyen âge. Parce qu'il est indissociable du latin, il est aujourd'hui marginalisé dans cet usage liturgique. Il reste cependant utilisé, régulièrement dans certaines communautés religieuses ou traditionnelles, et à titre plus exceptionnel dans les cérémonies particulièrement solennelles. Chant grégorien. Le chant grégorien, appelé également "plain-chant", est à la fois le premier répertoire occidental et le premier exemple de musique métissée, dont les règles ont été établies sous le pontificat de Grégoire Ier (590-604). Le grégorien est une musique où l'unisson est roi (une seule ligne mélodique), une musique dite monophonique. Le rythme en est libre et directement élaboré à partir du texte latin mis en musique. Le plain-chant est presque toujours interprété a capella (sans accompagnement instrumental), parfois doublé à l'orgue. C'est un chant choral, où la voix se fond dans la communauté priant. Les textes religieux mis en musique sont d'ailleurs d'une importance fondamentale pour l'élaboration de la musique. La notation, enfin, est assurée par un système un peu semblable à notre système actuel.
542 Échec de l'expédition de Clotaire et Childéric contre les Wisigoths en Espagne.
542 Constantinople est ravagée par la peste. La capitale de l'empire romain d'Orient est touchée par une épidémie de peste dévastatrice. Particulièrement longue et affectant tout l'Empire byzantin, elle atteindra Rome en 589. On la surnommera plus tard la "peste de Justinien", selon le nom de l'empereur d'Orient qui dut y faire face. Plusieurs centaines de milliers de Constantinopolitains périront.
543 Grande épidémie de peste bubonique.
547 mort de Saint Benoît
548 Mort de Théodebert, roi d'Austrasie. Son fils Théodebald lui succède.
548 THÉODEBALD, CHILDEBERT et CLOTAIRE (548-555) - (Théodebald Ier roi d'Austrasie - Childebert Ier roi de Paris - Clotaire Ier roi de Neustrie)
548 Théodebald l. succède à son père Théodebert Ier et devient roi de Reims en 548, il a 13 ans. Il abandonne l'Italie du nord. De santé fragile, il ne joue pas un grand rôle et meurt à 20 ans sans descendant. Son royaume est réuni à celui de Clotaire Ier dernier fils vivant de Clovis Ier.
550 'La Getica', de l'historien goth Jordanès, mentionne les Finnois (Scretefennae, les "Finnois qui glissent") et établit que les Danes, venus de Scanie, ont expulsé définitivement les Hérules du Danemark. Jordanès ou Jornandès est un historien du VIe siècle, écrivant en latin. D'origine ostrogothique mais converti à l'arianisme, on sait peu de choses sur lui. Il est un temps notaire d'un prince inconnu, puis, plus tard, il devient peut-être évêque de Crotone en Calabre. Il séjourne à Constantinople en 551, accompagnant le pape Vigile, et à Ravenne, capitale de l'Italie ostrogothique, puis capitale de l'Exarchat de Ravenne à l'époque byzantine. Témoin des violentes “guerres gothiques”, qui finissent par provoquer la défaite définitive des Ostrogoths, ses compatriotes, et leur extermination dans les années 550. Il retraça l'histoire des goths, les tentatives de sédentarisation dans les diverses terres traversées depuis leur migration de la Baltique (terres de Gothie en Europe orientale) ; ses écrits permettent de connaître mieux la période de l'empire hunnique et les guerres de succession qui s'ensuivirent.
553 Victoire des Byzantins contre les Francs.
555 Mort de Théodebald sans héritier, Clotaire épouse sa veuve et annexe le royaume.
555 CHILDEBERT et CLOTAIRE (555-558) - (Childebert Ier roi de Paris - Clotaire Ier roi de Neustrie)
555 Soumission de la Bavière par Clotaire.
555 Clotaire donne le gouvernement de l'Auvergne à Chramne, son fils. Chramne, fils de Clotaire lui donne bien du fil à retordre : poussé par son oncle Childebert, il complote deux fois de suite contre son père ; Clotaire lui accorde une première fois son pardon, mais Chramne récidive en 560. Cette fois, Clotaire est bien décidé d'en finir. Chramne se réfugie auprès du comte de Bretagne Conobre (ou Conomor le Maudit), mais les troupes du comte ne peuvent résister à l'armée de Clotaire : lors de la bataille du Relec, Conobre est vaincu et tué ; Chramne, lui, est capturé et étranglé, puis Clotaire ordonne qu'on l'enferme, avec toute sa famille, dans une cabane à laquelle on met le feu.
556 Soumission de la Saxe par Clotaire. La Saxe est aujourd'hui l'un des 16 Länder composant l'Allemagne.
558 Mort de Childebert, roi de Paris. Héritant de ses trois frères, Clotaire réunit toute la monarchie.
558 CLOTAIRE Ier (558-561) - (Clotaire Ier roi des Francs)
558 Clotaire rassemble l'héritage de Clovis
559 Révolte de Chramne qui se réfugie en Bretagne.
559 Nouvelle épidémie de Peste.
560 Clotaire s'empare de Chramne et l'exécute avec sa femme et ses enfants.
561 Mort de Clotaire et partage par tirage au sort de la monarchie, entre ses quatre fils: Caribert (Paris), Gontran (Orléans), Sigebert (Metz) et Chilpéric (Soissons).
561 CARIBERT, GONTRAN, SIGEBERT, CHILPÉRIC Ier et FRÉDÉGONDE (561-567) - (Caribert Ier roi de Paris - Gontran Ier roi de Bourgogne - Sigebert Ier roi d'Austrasie - Chilpéric Ier roi de Neustrie)
561 Caribert. Fils aimé de Clotaire Ier, il devient roi de l'ouest de la Gaule avec Paris comme capitale en 561. Excommunié pour bigamie (Mirefleur, Teutegilde étaient deux soeurs servantes d'Ingeberge), il meurt en 567 sans descendant mâle. Son royaume est partagé entre ses frères.
561 Gontran. Second fils de Clotaire Ier, il devient roi d'Orléans et de Bourgogne en 561. Il essaye de freiner les hostilités entre ses frères Sigebert Ier et Chilpéric Ier sans toutefois parvenir à éviter la guerre qui éclate en 570. Il mène des campagnes contre les Bretons, les Basques et les Wisigoths. Pour montrer l'importance des Romains du Rhône il établit sa cour à Châlon dont il fait sa capitale aussi bien politique que religieuse. Sans héritier mâle, il adopte son neveu Childebert II roi d'Austrasie qui devient son successeur en vertu du traité d'Andelot en 587. C'est en 590 qu'arrive d'Irlande le moine Colomban qui va bouleverser les rapports entre les monastères et les évêques. Il se rend à la cour de Gontran qui le reçoit bien et l'autorise à s'installer dans une forteresse ruinée à Annegray dans les Vosges. Plusieurs autres suivront, il restera 30 ans en Bourgogne, s'attirant l'animosité des évêques qu'il tenait à l'écart des ses monastères. Bienfaiteur des églises et des abbayes, il est béatifié.
561 Sigebert Ier. Troisième fils de Clotaire Ier, il devient roi de Reims et d'Austrasie en 561. Il épouse en 566 Brunehaut fille du roi des Wisigoths Athanagil. Jaloux, son frère et rival Chilpéric Ier roi de Neustrie épouse Galswinthe soeur de Brunehaut mais la laisse assassiner par sa maîtresse Frédégonde. Ce crime entraîne une lutte acharnée entre Brunehaut et Frédégonde et la guerre entre les deux frères. Alors que Sigebert est vainqueur, que Chilpéric est enfermé dans Tournai et que les Neustriens (sujets de Chilpéric) s'apprêtent à reconnaître Sigebert comme souverain, Frédégonde le fait assassiner et retourne la situation (575). Son fils Childebert II âgé de 5 ans lui succède sous la tutelle de Brunehaut.
561 Chilpéric Ier. Quatrième fils de Clotaire Ier, il devient roi de Soisson et de Neustrie en 561. Personnage contrasté, lettré, ami des spectacles mais aussi débauché et sans scrupule. Il répudie Audovère son épouse sous l'emprise de Frédégonde suivante d'Audovère. Jaloux du mariage de son frère Sigibert avec Brunehaut il épouse la soeur de celle-ci, Galswinthe. Il la laisse étrangler par Frédégonde et épouse cette dernière. Une guerre sans merci s'engage entre Brunehaut et Frédégonde (et les deux frères). Alors que Sigebert est vainqueur, Frédégonde sauve la situation en le faisant assassiner. Brunehaut est prisonnière à Rouen, son fils est sauvé par un fidèle qui l'emmène en Austrasie où il sera désigné roi. Brunehaut parviendra à se faire libérer en séduisant le fils de la première femme de Chilpéric, Mérovée, ce qui ne lui sera pas pardonné par Frédégonde elle le convaincra au suicide et fera tuer Saint Prétextat évêque de la ville qui avait célébré le mariage. La famine, la peste et le feu de Saint Antoine s'abattirent sur le royaume. Deux enfants de Frédégonde furent atteints par cette dernière maladie. Le couple royal y vit une vengeance de dieu pour toutes ses mauvaises actions. Pour se faire pardonner, ils brûlèrent le registre des impôts qui pesaient lourdement sur le peuple malgré cela, les enfants périrent. Chilpéric mourra assassiné en 584. Le fils de Frédégonde, Clotaire II, qui n'a que quelques mois lui succède sous la tutelle de Frédégonde.
561 Chilpéric est chassé de Paris par ses trois frères.
562 Attaque des Avars contre les Thuringes. Les Avars sont un peuple proto-mongol de cavaliers nomades. les Francs de Charlemagne et de son fils Pépin d'Italie, décidés d'en finir avec ces païens, et les combattent violemment et sans relâche avec leurs troupes franques, bavaroises et lombardes. Leur camp retranché, le Ring avar, est pris en 795 avec un trésor considérable, fruit de plusieurs siècles de pillage pur et simple. Les Avars sont exterminés, ceux qui se soumettent sont convertis de gré mais bien souvent de force, et les derniers rebelles sont vaincus en 805.
566 Sigebert épouse Brunehaut, fille d'Athanagild, roi des Wisigoths d'Espagne, née en 534. Brunehaut ou Brunehilde, née en Espagne à Mérida vers 534 et morte exécutée en 613 à Renève (France) est une princesse wisigothe devenu reine des Francs. Fille d'Athanagild, roi des Wisigoths, elle épouse Sigebert Ier, roi franc mérovingien d'Austrasie, en 566. Athanagild est un roi wisigoth d'Espagne de l'an 554 à sa mort en 567.
567 mars Mariage de Chilpéric avec Galswinthe, fille d'Athanagild, roi des Wisigoths. Galswinthe, née à Tolède vers 540, morte à Soissons (?) en 568 (?), fut reine des Francs en Neustrie. Fille d'Athanagild, roi des Wisigoths, elle épouse le roi mérovingien de Soissons Chilpéric Ier en 567. Elle lui apporte en dot de nombreux trésors (en monnaie et en objets précieux) et une alliance avec le roi wisigoth; ce mariage offre aussi à Chilpéric une certaine tranquillité dans ses possessions d'Aquitaine.
567 Mort de Caribert, causée par ses excès de toute sorte. ses trois frères se partagent son royaume et décident de gouverner conjointement Paris.
568 GONTRAN, SIGEBERT, CHILPÉRIC Ier et FRÉDÉGONDE (568-575) - (Gontran Ier roi de Bourgogne - Sigebert Ier roi d'Austrasie - Chilpéric Ier roi de Neustrie)
568 Raids lombards contre le sud-est de la Gaule. Les Lombards de Pannonie (20 000 hommes), conduits par leur roi Alboin, ébranlés par les Avars, rejoint par des Gépides, Sarmates, Thuringes, Saxons et Bavarois marchent sur le Frioul (1er avril), prennent Aquilée (20 mai) et occupent la Vénétie (sauf les îles où s'est réfugiée la population). Ils attaquent la Provence mais sont rejetés par les Francs. Encombrés par la présence des familles et des bagages, ils avancent lentement. Aux côtés des guerriers, un peuple entier se déplace (200 à 300 000 personnes). Les Lombards occupent une grande partie de l'Italie. La résistance byzantine est très faible, car l'effort principal se porte en Orient et dans les Balkans. Seule les villes résistent. La population, accablé d'impôt et victime d'un système de spoliation discutable, voit arriver les Lombards avec une neutralité bienveillante.
568 Mort de Galswinthe, que la concubine de Chilpéric, Frédégonde, fait étrangler pour prendre sa place. Frédégonde ou Frénégonde, la première femme de Chilpéric Ier, alors roi de Neustrie. Elle séduisit et épousa ce dernier, non sans lui avoir fait d'abord répudier Audevère, puis lui avoir fait assassiner Galswinthe, sa seconde épouse. Elle suscita et commanda alors de nombreux meurtres, tant dans le camp des ennemis de son époux (tel celui du roi Sigebert Ier), que dans les rangs neustriens, parmi les rivaux de son fils, Clotaire II, auquel elle voulait assurer le trône.
568 Guerre entre les héritiers de Clotaire, Neustrie contre Austrasie (568-719) et Brunehaut contre Frédégonde.
568 Commencement de la lutte, qui durera près d'un siècle et demi, entre les Francs de l'est ou Ripuaires, du royaume d'Austrasie, et les Francs de l'ouest, du royaume de Neustrie.
570 à 632 - naissance et mort de Mahomet. Prophète arabe. Mahomet (Mohammed) naît orphelin de père. Sa mère ne pouvant subvenir à ses besoins, il est mis en nourrice auprès d'une tribu bédouine. Mahomet sera ensuite élevé par son grand-père paternel puis par son oncle, riche marchand mecquois et chef de clan. Mahomet opte pour le commerce environnant et devient caravanier. Ses voyages successifs l'amèneront à rencontrer sa future épouse Khadidja, une riche veuve. Ils auront ensemble quatre filles, véritable drame pour les mecquois. Ils adoptent donc le cousin de Mahomet, Ali. Ne pratiquant pas la polygamie, Mahomet subit la moquerie des habitants. Mais Mahomet préfère se recueillir sur le mont Hira. Ses méditations se concrétisent par une révélation de l'ange Gabriel. Il doit vulgariser un message monothéiste. Les Mecquois se soumettront à un dieu unique: Allah, Mahomet serait son prophète, les riches marchands distribueront leur fortune aux pauvres... L'ensemble des révélations est retranscrit et compose le Coran. Mais face aux hostilités des notables, Mahomet doit fuir. Son exil volontaire marque l'Hégire. Arrivé à Médine, il est reconnu comme le médiateur et établit un code de vie. Victoires et défaites se succéderont avant qu'il ne puisse retourner à la Mecque. Les bédouins sont des nomades de culture arabe vivant dans des régions désertiques du Moyen-Orient où ils élèvent des chèvres et des chameaux.
571 Victoire contre les Lombards à Chamousses, près d'Embrun. Embrun est une commune française, située dans le département des Hautes-Alpes de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
571 Nouvelle épidémie de Peste.
572 Victoire contre les Saxons à Estoublon. Estoublon est une commune française, située dans le département des Alpes-de-Haute-Provence et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
573 Début de la guerre entre Sigebert et Chilpéric.
575 Défaite de Chilpéric face à Sigebert à Vitry. Vitry-en-Artois est un chef-lieu de canton du nord de la France, dans le département du Pas-de-Calais
575 Assassinat de Sigebert, roi d'Austrasie sur ordre de Frédégonde, sa veuve Brunehaut gouverne à sa place, en attendant que leur fils Childebert II soit en état de régner.
575 GONTRAN, CHILDEBERT II, CHILPÉRIC Ier et FRÉDÉGONDE (575-584) - (Gontran Ier roi de Bourgogne - Childebert II roi d'Austrasie - Chilpéric Ier roi de Neustrie)
575 Childebert II. Fils de Sigebert Ier et de Brunehaut, il hérite du trône à 5 ans, sa mère étant prisonnière de Chilpéric, c'est le maire du Palais Gogon qui assurera sa tutelle. C'est la première fois qu'un maire du palais qui assure une fonction de domestique, de haut rang il est vrai, sera érigé au rang politique (ça ne s'arrête pas là). Adopté par son oncle Gontran roi de Bourgogne, il lui succède en 592 en vertu du traité d'Andelot (587) réunissant ainsi L'Austrasie, la Bourgogne et les régions de Paris et d'Orléans. Il meurt 3 ans après peut être empoisonné par sa femme. Son royaume est partagé entre ses deux fils Théodebert II et Thierry II. Maire du palais, à l'origine intendant général (chargé de diriger les services politiques et domestiques de la maison du roi), le maire du palais apparaît, dès le milieu du VIIe siècle, comme le personnage principal de l'État. C'est lui, de fait, qui exerce la réalité du pouvoir.
575 Frédégonde épouse Mérovée fils de Chilpéric Ier.
575 Grégoire de Tours écrit 'Histoire des francs'. Grégoire de Tours – Georgius Florentius Gregorius c'est-à-dire Georges Florent Grégoire – (né à Riom, près de Clermont v. 538 – † à Tours v. 594), fut évêque de Tours, historien de l'Église, des Francs et de l'Auvergne. 'L'Histoire des Francs', l'oeuvre majeure de Grégoire de Tours a survécu à travers plusieurs manuscrits du Moyen Âge, dans des versions plus ou moins altérées par rapport à l'original. Elle est communément nommée Histoire des Francs. En réalité, il s'agit d'une "Histoire ecclésiastique", originellement intitulée Dix Livres d'Histoire, qui a pour vocation de dresser l'histoire de l'Église universelle dans une perspective chrétienne, eschatologique, depuis la genèse du monde jusqu'au règne des rois francs, en 572. S'y ajoute un ensemble de récits de vies de saints gaulois, réunis sous le nom de Livre(s) des miracles et composés après 570. Évidemment, le récit pris dans son ensemble possède un caractère édifiant. Il fait la part belle à la Gaule mérovingienne que connaît Grégoire : cinq des dix livres et le Livre des miracles concernent le temps de l'auteur. Ce dernier en brosse un portrait plutôt sombre, mettant l'accent sur les conséquences désastreuses du comportement de certains rois par opposition au comportement de leurs aïeux chrétiens, à commencer par Clovis.
577 Alliance de Gontran et Childebert II. Gontran, roi de Bourgogne, n'ayant pas d'héritier, adopte son neveu Childebert, roi d'Austrasie.
578 Mort de Mérovée.
578 Les Bretons s'emparent de Vannes. Bretons insulaires (anciens Bretons, habitants de l'île de Bretagne, ou Grande-Bretagne). Le nom Bretons (en latin Britanni) désigne d'abord les habitants de l'île de Bretagne (en latin Britannia), ou plus exactement habitant la partie de l'île limitée au nord par la rivière Clyde. Les Bretons, c'est-à-dire les anciens habitants de Grande-Bretagne, comprenaient à l'époque située immédiatement avant la conquête romaine de nombreux peuples et tribus dont le caractère celtique est avéré, notamment dans le sud de l'île et à l'embouchure de la Tamise. À partir du milieu du Ve siècle, de nouveaux envahisseurs germaniques, les Anglo-Saxons repoussèrent progressivement les Bretons du sud et de l'est vers l'ouest de l'île de Bretagne tandis que les Irlandais effectuaient des raids sur la côte ouest de la Bretagne (c'est d'ailleurs à cette occassion que saint Patrick qui était breton fut capturé). Ils finirent par fonder de véritables principautés sur les côtes galloises et écossaises. Si les premières furent finalement écrasées, les secondes donnèrent naissance à l'Écosse par la fusion du Dal Radia avec les royaumes britonniques du nord. Durant cette période sur laquelle les sources fiables font défaut (ce sont les "âges sombres" ou Dark Ages de l'historiographie anglaise), des populations celtes peu romanisées établirent de nombreux "royaumes celtiques" dans l'île, notamment dans le pays de Galles et d'autres migrèrent en Irlande. De même, là se trouve probablement la cause première d'une émigration en masse de Bretons vers la péninsule armoricaine, celle-ci prenant alors le nom de Bretagne. Âge sombre en Grande-Bretagne, l'expression désigne la période où l'île de Bretagne fut laissée sans souverain central, à compter du départ des Romains. C'était l'époque du doute et de la perte progressive de l'unité des Celtes britanniques, celle des incursions des violentes tribus du nord, les Pictes et les Scots, que les murs romains d'Hadrien et de Constantin ne retenaient plus ; enfin, celle de l'arrivée successive des Angles, Saxons sur les terres de l'Est, ainsi que des Vikings à York. Dans le monde anglo-saxon, cette définition prévaut ainsi (Dark Age), et est à l'origine de deux lignes de légendes : * la matière de Bretagne, d'origine celtique, fondée sur Historia Regum Britanniae, qui fait d'Arthur l'héritier de Vortigern et de Brutus, aïeul mythique des celtes britanniques ; * la légende anglo-saxonne, basée sur Historia ecclesiastica gentis Anglorum de Bède le Vénérable.
579 Les Bretons s'emparent de Rennes et de Nantes.
579 Révoltes suite à une augmentation des impôts par Chilpéric.
581 Rupture de l'alliance entre Gontran et Childebert II qui se rapproche de Chilpéric.
581 Échec de l'expédition envoyée par Chilpéric contre les Basques. Le Peuple Basque est sûrement le plus ancien d'Europe. Les anthropologues s'accordent à dire que les Basques d'aujourd'hui sont les descendants directs de l'homme de Cro-Magnon. Son ancienneté remonterait donc à 50 000 ans environ. C'est à des gens qui parlaient l'euskara qu'on doit les peintures de Lascaux et d'Altamira. Le basque est la seule langue non indo-européenne connue en Occident. La toponymie prouve que le basque a été parlé sur un territoire qui va au moins de l'Èbre à la Garonne et au val d'Aran. L'arrivée des Celtes n'a pas déplacé la population basque. Les implantations gauloises sont assez faibles en Aquitaine et au Pays Basque, alors que leur présence est massive au nord et à l'ouest du pays. Les romains n'ont jamais conquis le Pays Basque. La présence romaine est pourtant importante dans la vallée de l'Èbre et en Gascogne. Pline, Strabon, Ptolémée, Jules César... fournissent les premiers témoignages écrits sur les coutumes et sur les différentes tribus qui composent ce peuple. Les Basques fournissent des troupes d'élite à la légion romaine, en particulier des cohortes de cavalerie. Les peuples germains qui envahissent toute l'Europe n'arrivent pas à asservir le Peuple Basque. Les Goths, Les Wisigoths et les Francs tentent sans relâche de l'envahir, en vain. Les musulmans traversent le pays pour aller combattre les Francs, mais ils ne l'occupent pas. La vallée de l'Èbre et Pampelune changent plusieurs fois de mains, mais à chaque occasion, les montagnards redescendent sur le plat pour récupérer les territoires perdus.
581 Début de la dynastie Sui de Chine (fin en 618), avec le règne de Sui Wendi, premier empereur chinois de la dynastie Sui (fin en 604). Yang Jian, un militaire, usurpe le trône des Zhou du Nord et crée la dynastie des Sui (581-618) en Chine du Nord, avant de réunifier la Chine en 589 à la chute de la dynastie Chen. La dynastie Sui fut de courte durée et éphémère (581 - 618). Elle n'apporta pas le soulagement espéré par la population, et les lettrés confucéens n'hésitèrent pas à la comparer à la dynastie Qin car Wendi, le fondateur, ne leur accordait guère d'importance. C'est cependant sous cette dynastie que fut construit le « Grand Canal » ainsi que de nouvelles routes pour favoriser l'essor du commerce. Des tronçons de la grande muraille furent également rebâtis.
583 Restauration de l'alliance entre Gontran et Childebert II.
584 Expédition victorieuse de Childebert II en Lombardie.
584 Chilpéric, roi de Soissons, meurt assassiné par ordre de sa femme Frédégonde, qui prend le pouvoir, et gouverne jusqu'à ce que leur fils Clotaire II soit en état de régner. Gondowald (bâtard de Clotaire Ier) revendique le trône. Clotaire II, dit le Jeune, (584 - 18 octobre 629) fut : roi des Francs de 613 à 629, roi de Neustrie de 584 à 613. Il est le fils de Chilpéric Ier et Frédégonde. Il épousa Adaltrude, Bertrude (avec qui il eut Dagobert Ier) et Sichildis (en 618). Il est le père entre autres de Dagobert Ier.
584 GONTRAN, CHILDEBERT II et FRÉDÉGONDE (584-593) - (Gontran Ier roi de Bourgogne - Childebert II roi d'Austrasie - Frédégonde gouverne la Neustrie)
585 Expédition de Childebert II en Italie.
585 Gondowald soulève le sud de la Gaule et s'empare d'Angoulême, Toulouse et Bordeaux.
585 Gontran désigne Childebert II comme unique héritier.
585 Mort de Gondowald dans Comminges où il s'était réfugié, et incendie de la ville par les troupes de Gontran et Childebert.
585 Gontran attaque les Wisigoth de Septimanie et s'empare de Carcassonne. Septimanie est le nom que portait la région Languedoc-Roussillon
585 L'Église catholique commence à percevoir un impôt de 10%, la dîme. Le concile de Mâcon menace d'excommunication ceux qui ne s'acquitteraient pas de la Dîme. La dîme, redevance religieuse prélevée à l'origine sur tous les bénéfices, y compris commerciaux et artisanaux, mais portant pratiquement uniquement sur les fruits de la terre et sur les troupeaux. Elle est prélevée sur toutes les terres, quels que soient le rang et la religion de leurs possesseurs. En règle générale, les bois, les prés et les produits des étangs ne sont pas sujets à la dîme. Celui qui perçoit les dîmes d'une paroisse s'appelle le décimateur.
587 28 novembre Traité d'Andelot, entre Gontran, roi d'Orléans et Childebert II, fils de Sigebert, roi de Metz. Ce traité est relatif à la possession des fiefs par les leudes (à l'époque mérovingienne, les leudes forment les cadres supérieurs de l'aristocratie); Gontran et Childebert y renouvellent leur alliance, et se font donation de leurs royaumes au dernier survivant. Le traité d'Andelot entre Gontran Ier roi de Bourgogne et d'Orléans et son neveu Childebert II roi d'Austrasie, fut ratifié le 28 novembre 587. C'est l'un des épisode de la lutte entre Frédégonde et Brunehaut. Il stipule que le dernier vivant recevra le domaine de l'autre.
587 Échec de l'expédition envoyée par Gontran contre les Basques.
588 Nouvelle expédition de Childebert II en Italie.
589 Nouvelle expédition de Gontran contre les Wisigoths qui s'empare de nouveau de Carcassonne.
590 Échec de l'expédition de Childebert II en Italie.
590 Fondation du monastère de Luxeuil par saint Colomban, début du monachisme irlandais et apparition de la règle bénédictine qui va le supplanter. Le monastère de Luxeuil fut fondé vers 590 par saint Colomban et le roi d'Austrasie Sigebert. Ce monastère permit la renaissance de Luxovium, ville thermale romaine, aujourd'hui Luxeuil-les-Bains, chef-lieu de canton de la Haute-Saône. Colomban, né en 543 et mort le 21 novembre 615 en Lombardie, fut un moine irlandais qui sillonna l'Europe pour évangéliser les populations campagnardes.
590 à 659 - naissance et mort de Le bon saint Éloi, orfèvre à la cour du roi Clotaire II dont il sera ensuite le trésorier, deviendra le principal conseiller du roi Dagobert lorsque ce dernier succèdera à son père, Clotaire II, en 629. Éloi, devenu prêtre puis évêque de Noyon après du second souverain, consacre sa vie à secourir les pauvres et à racheter les esclaves.
591 Traité de Paix entre Chidebert II et Agilulf, roi des Lombards. Agilulf (ou Agilulphe ou encore Agholphe) futur roi lombard d'Italie. Fils du duc lombard de Turin Ansvald, il est proclamé roi à Milan en mai 591, succèdant au roi Authari dont il épouse la veuve selon la coutume lombarde, la reine catholique Théodelinde. Son long règne fut marqué par une trêve avec la Papauté en 598, mettant provisoirement fin à 30 années de terreur lombarde. Il consolide son pouvoir et la domination lombarde dans son royaume, entretient de bons rapports avec les Francs
593 Mort de Gontran, conformément au traité d'Andelot, Childebert II hérite du Royaume.
593 CHILDEBERT II et FRÉDÉGONDE (593-596) - (Childebert II roi d'Austrasie et de Bourgogne - Frédégonde gouverne la Neustrie)
596 Victoires de Frédégonde à Driossy et à Latofao sur les Austrasiens.
596 Mort de Childebert II, partage du royaume entre ses deux fils Théodebert (11 ans) et Thierry (9 ans).
596 THÉODEBERT, THIERRY II et FRÉDÉGONDE (596-597) - (Théodebert roi d'Austrasie - Thierry II roi de Bourgogne - Frédégonde gouverne la Neustrie)
596 Théodebert II. Petit Fils de Sigebert Ier et de Brunehaut, et fils de Childebert II. Il reçoit l'Austrasie à la mort de son père en 596. Il a 9 ans, c'est sa grand mère, Brunehaut qui a l'autorité, il s'en délivre en 599 en la chassant, elle se réfugie chez son second petit fils Thierry II. Avec son frère Thierry II ils reprennent la lutte contre le fils de Frédégonde roi de Neustrie. Ils parviennent à s'emparer d'une grande partie de ses territoires en 600-604. Les deux frères se font la guerre, Théodebert est vaincu à Toul et à Tolbiac en 612, il est enfermé dans un monastère. Sa grand mère Brunehaut le fait assassiner ainsi que son fils Mérovée. Son royaume est récupéré par son frère Thierry II.
596 Thierry II. Petit Fils de Sigebert Ier et de Brunehaut, et fils de Childebert II. Il reçoit la Bourgogne à la mort de son père en 595, il a 8 ans. Sa grand mère, Brunehaut qui a été chassée par Théodebert en 599 assure sa tutelle. Avec son frère Théodebert II ils reprennent la lutte contre le fils de Frédégonde, Clotaire II roi de Neustrie. Ils parviennent à s'emparer d'une grande partie de ses territoires en 600-604. Poussé par Brunehaut il fait la guerre à son frère Théodebert qui est vaincu à Toul et à Tolbiac en 612, il est enfermé dans un monastère. Sa grand mère Brunehaut le fait assassiner ainsi que son fils Mérovée. Thierry II annexe l'Austrasie.
597 Mort de Frédégonde, son fils Clotaire II lui succède.
597 THÉODEBERT, THIERRY II et CLOTAIRE II (597-600) - (Théodebert roi d'Austrasie - Thierry II roi de Bourgogne - Clotaire II roi de Neustrie)
597 Clotaire II. Fils de Chilpéric Ier et de Frédégonde, il n'a que quelques mois lorsque son père est assassiné. Sa mère assure la régence jusqu'à sa mort en 597. Elle défend la Neustrie contre Théodebert II et Thierry II, mais Clotaire II est battu en 604 et perd presque tout son territoire. Pourtant ses vainqueurs meurent en 612 et 613, il capture Brunehaut et Sigebert II (il a 12 ans) fils de Thierry II et les fait exécuter. Il s'empare de leurs territoires et réunit le royaume des Francs.
597 En Angleterre, début de l'évangélisation des peuples Angles et Saxons par Augustin, dit Augustin de Cantorbéry, et ses moines, depuis leur premier lieu d'installation dans la ville de Cantorbéry, capitale du Kent. Cet évêché deviendra le premier et le plus important siège épiscopal du pays. Augustin, débarqué à Pâques à l'embouchure de la Tamise, obtient la conversion du roi Ethelred de Kent, chef de la confédération anglo-saxonne. Augustin revient en Arles pour y recevoir la consécration épiscopale qui lui permettra de diriger la nouvelle Église d'Angleterre. Ethelred lui fait don de l'emplacement actuel de la cathédrale de Cantorbéry. Saint Augustin de Cantorbéry est un moine bénédictin du VIIe siècle. Il est envoyé en Angleterre avec 40 moines par le pape Grégoire le Grand dans le but d'amener ce pays à la foi catholique. Sur place, il convertit très vite le roi Anglo-Saxon du Kent, Ethelbert, qui l'installe à Cantorbéry ; mais il ne sait pas s'attirer la faveur des peuples celtes, en lutte avec les récents envahisseurs anglo-saxons. Mort en 604, canonisé, il est considéré comme le fondateur de l'Église d'Angleterre.
599 Nouvelle épidémie de Peste.
600 et 604 - Victoires des Austrasiens sur les Neustriens, à Dormeilles et à Étampes. Étampes est une commune française, située dans le département de l'Essonne et la région Île-de-France.
600 Défaite de Clotaire II face à Théodebert et Thierry II, perdant ainsi une partie de ses possessions.
600 Isidore de Séville écrit 'De Etymologia' (Les Étymologies). Isidore de Séville, né entre 560 et 570 à Carthagène et mort le 4 avril 636, fut évêque métropolitain de Séville, capitale du royaume wisigothique, entre 601 et 636. Il vient d'une famille influente (son frère, Léandre, ami du pape Grégoire le Grand le précède à l'épiscopat de Séville) qui contribue largement à convertir les Wisigoths, majoritairement ariens, au christianisme nicéen.
601 Brunehaut, veuve de Childebert est expulsé d'Austrasie par les grands du royaume avec l'assertiment de son fils Théodert. Elle se réfugie alors en Bourgogne chez Thierry II, son second fils.
602 Expédition de Théodebert et Thierry II contre les Basques.
602 27 novembre L'empereur Byzantin Maurice est décapité. A Chalcédoine en Asie Mineure, l'empereur d'Orient Maurice et ses six fils son assassinés suite à une mutinerie de l'armée mécontentée par la réduction des soldes. Le centurion Phocas, ordonne leur mise à mort après avoir été proclamé empereur.
605 Assassinat de Protade, maire du Palais de Bourgogne par les grands du royaume de Bourgogne lors d'une entrevue avec les grands du royaume d'Austrasie. Protade (? - 605), fut maire du palais de Bourgogne de 603 à 605.
605 Nouvelle épidémie de Peste.
610 3 octobre : Début du règne d'Héraclius Ier, empereur byzantin (fin en 641). Héraclius le Jeune, fils de l'exarque de Carthage, renverse Phocas qui est massacré par la foule. Héraclius fonde une nouvelle dynastie. Les règles de succession au trône sont modifiées : Héraclius cesse de choisir un César, comme le prévoyait le système tétrarchique de Dioclétien, pour associer au trône ses fils Constantin et Héraclonas. Héraclius prend le premier le titre de Basileus. Héraclius Ier ou Hérakleios (né vers 575, règne de 610 à 641) fut un empereur de l'empire romain d'orient et le fondateur de la dynastie des Héraclides.
610 Entrevue de Selz, marquant le début de la guerre entre Théodebert et Thierry II.
611 Le général perse Charbaraz occupe Antioche, puis Damas (612).
611 Incursions des Alamans près d'Avenches.
611 Défaite de Théodebert à Toul par les armées de Thierry II.
612 Défaite de Théodebert allié aux Germains par les armées de Thierry II qui le fait exécuter avec son fils.
612 THIERRY II et CLOTAIRE II (612-613) - (Thierry II roi d'Austrasie - Clotaire II roi de Neustrie)
613 Mort de Thierry II, Brunehaut tente de faire nommer l'aîné, Sigebert II, mais les grand du royaume préfèrent Clotaire II. Sigebert II, fils naturel de Thierry II, il est livré par le maire du palais à Clotaire II de crainte qu'il gouverne sous la tutelle de son arrière grand mère Brunehaut. Clotaire II, fils de Frédégonde, ennemie jurée de Brunehaut, le fait mettre à mort et annexe la Bourgogne et l'Austrasie à la Neustrie réalisant ainsi l'unité du monde Franc.
613 CLOTAIRE II (613-629) - (Clotaire II roi des Francs)
613 Clotaire II. Fils de Chilpéric Ier et de Frédégonde, il n'a que quelques mois lorsque son père est assassiné. Sa mère assure la régence jusqu'à sa mort en 597. Elle défend la Neustrie contre Théodebert II et Thierry II, mais Clotaire II est battu en 604 et perd presque tout son territoire. Pourtant ses vainqueurs meurent en 612 et 613, il capture Brunehaut et Sigebert II (il a 12 ans) fils de Thierry II et les fait exécuter. Il s'empare de leurs territoires et réunit le royaume des Francs. Pour obtenir leur assentiment, il lui fallu composer avec la noblesse. Il réunit à Paris une assemblée des Grands et un concile qui aboutissent à l'Édit de Clotaire, édit de paix, (614). Le roi s'engage à choisir les comtes (fonctionnaires royaux) parmi les propriétaires terriens (abandon du pouvoir à la noblesse terrienne). Les composantes du royaume, l'Austrasie, la Neustrie et la Bourgogne gardent une certaine indépendance sous la domination du maire du palais qui est à la tête de l'administration. Ils deviennent de fait chefs de la noblesse. Son règne est une période de prospérité. On voit l'émergeance d'une aristocratie terrienne. Clotaire II nomme à la tête de chaque territoire, Austrasie, Neustrie, Bourgogne un maire du palais. Il prend comme monétaire (l'homme qui fait frapper la monnaie royale) un excellent orfèvre, Éloi, (qui deviendra évêque de Noyon et Saint Éloi) qui essaie de remettre en ordre les finances publiques et comme référendaire (l'homme qui vérifie que les écrits au nom du roi peuvent être signés et scellés, actuellement le garde des sceaux) et chargé de missions importantes, Ouen évêque de Rouen (futur Saint Ouen). La cour de Clotaire II est une pépinière à responsable, les jeunes de la noblesse et des grandes familles sont envoyés à la cour, ils sont intégrés à la maison royale où ils sont élevés comme les enfants du roi. Ils s'y faisaient connaître du roi et nouaient un réseau d'amitiés ce qui leur permettait d'obtenir des fonction importantes et d'accroître la fortune familiale. Le roi pouvait ainsi placer ces jeunes aux postes importants tout en étant certain de leur fidélité. Ces postes pouvaient être aussi bien civiles -comte- que religieux -évêque-.
613 Clotaire II fait exécuter Sigebert II et Brunehaut.
613 Mort de Brunehaut. - Les Austrasiens, de nouveau vaincus par les Neustriens de Clotaire II, fils de Chilpéric et de Frédégonde, la lui livrent et il la fait périr ignominieusement. Clotaire II réunit toute la monarchie. L'empire des Francs s'étend alors du Weser à la Garonne, comprenant les royaumes d'Austrasie, Bourgogne et Neustrie, qui ont chacun leur administration particulière.
613 Nouvelle unité politique sous Clotaire II et Dagobert (613-639). Saint Éloi et saint Ouen ministres. Saint Éloi (Eligius en latin) (v. 588 - 1er décembre 660), évêque de Noyon, orfèvre et monnayeur, il eut une fonction de ministre des finances auprès de Dagobert Ier. Né à Cadillac près de Limoges en Limousin vers 588, l'orfèvre Éloi devint monétaire de Clotaire II, puis trésorier de Dagobert Ier avant d'être élu évêque de Noyon en 641. Fondateur de monastères à Solignac et à Paris, il accueillit sainte Godeberthe comme moniale à Noyon. Il mourut le 1er décembre 660. Il est aussi considéré comme le fondateur de l'abbaye du mont Saint-Éloi située à l'ouest d'Arras. Saint Ouen (609 à Sancy près de Soissons - 686 à Clichy) vécut à la cour de Clotaire II et de Dagobert Ier, qui lui confia la garde du sceau, et fut étroitement lié avec saint Éloi dont il écrivit la vie. Il ne fut tonsuré qu'à l'âge de 30 ans, et fut un an après sacré évêque de Rouen en 640. Il administra son diocèse avec sagesse, et mourut près de Paris, à Clichy, au lieu où fut depuis bâtie la ville de Saint-Ouen. Son corps fut transporté à Rouen et inhumé dans l'église qui a reçu son nom.
614 5 mai Les Perses s'emparent de la "Vraie Croix". Les Perses de l'empereur Chosroès II prennent Jérusalem, centre de pèlerinage chrétien, et s'emparent de la relique de la "Vraie Croix". 35 000 habitants seront vendus comme esclaves et les églises seront détruites. En 630, l'empereur byzantin Héraclius Ier, vainqueur des Perses à Ninive en 627, ramènera la Vraie Croix à Jérusalem. La ville tombera aux mains des musulmans en 638.
614 10 octobre Concile de Paris. (liberté des élections épiscopales, privilèges du for ecclésiastique, inviolabilité des biens de l'Église).
614 18 octobre Édit de Clotaire sur la liberté des élections épiscopales. Édit de Clotaire II sur l'administration publique, qui reconnaît l'hérédité des maires du Palais et décide que tous les hauts fonctionnaires doivent être originaires du territoire administré. Clotaire tente de rétablir l'ordre et l'équité dans son royaume. Cet édit, par ailleurs : * proclame la liberté des élections épiscopales. * précise qu'en l'absence du roi, l'évêque peut condamner un juge coupable. * intervient contre les abus des comtes qui cherchent à établir de nouveaux tonlieux à leur profit.
615 Clotaire II confirme en faveur des leudes l'inamovibilité de leurs fiefs, et aux évêques l'élection par les fidèles et le droit d'être jugés par leurs égaux.
618 à 907 - Chine - Dynastie des Tang, treizième dynastie chinoise, les Tang ont régné de 618 à 907. Au lendemain d'une longue division entre le Nord et le Sud, cette dynastie fait retrouver à l'empire une taille et une unité qu'il avait perdu après les Han. Il brilla par son extension territoriale, sa civilisation pleine de vigueur et son large rayonnement.
622 15 juin : Le prophète Mahomet quitte la ville de La Mecque dont les habitants voulaient l'assassiner. La Mecque ou La Mekke est une ville de l'ouest de l'Arabie saoudite, située dans le désert du Hedjaz, à 80 km de la mer Rouge.
622 23 juin : Pacte d'Aqaba : les musulmans prêtent un serment de fidélité et d'obéissance à Mahomet. Aqaba ou Akaba est une ville côtière de 62773 habitants (1994) à l'extrémité sud de la Jordanie. Aqaba occupe une position stratégique pour la Jordanie car c'est le seul port du pays. La ville est mitoyenne d'Eilat, en Israël et un poste-frontière permettant de se rendre en Israël. Aqaba et Eilat sont à la pointe nord du Golfe d'Aqaba.
622 16 juillet : Fuite de Mahomet à Yathrib (Médine) : début de l'Hégire (exil). C'est l'Hégire, date de la fuite de Mahomet de La Mecque à Médine, Arabie saoudite, qui marque le point de départ du calendrier musulman, le point zéro de l'Islam. Hégire, le mot hégire signifie en arabe "émigration" ; le sens de "rupture de liens" est parfois rencontré. Il désigne la journée du 16 juillet 622 où se produit le départ des quelques premiers compagnons de Mahomet de La Mecque vers l'oasis de Yathrib, ancien nom de Médine. Médine est une ville d'Arabie saoudite située dans le Hedjaz, à 594 mètres d'altitude. C'est là que vint s'installer Mahomet, le prophète de l'Islam, après qu'il eut reçu, selon le Coran, l'ordre de Dieu de quitter La Mecque. La Mecque ou La Mekke est une ville de l'Ouest de l'Arabie saoudite, située dans le désert du Hedjaz, non loin de la mer Rouge.
622 Haut Moyen Âge (622-987). La fin de l'Antiquité. Du IIIe au VIIe siècle de notre ère, l'empire romain est assailli par les Barbares d'Europe orientale. Il connaît de profondes transformations sociales, culturelles, techniques et politiques qui ne sont pas toutes négatives. D'où le nom d'Antiquité tardive que des historiens comme Henri-Irénée Marrou ou Jacques Le Goff donnent aujourd'hui à cette période. L'avènement d'Héraclius (610) et l'Hégire (622) marquent la fin véritable de l'empire romain et de l'Antiquité. C'est l'époque où la partie orientale de l'empire romain, autour de Constantinople, se transforme en empire grec ou byzantin. Héraclius et ses successeurs renoncent à une illusoire reconquête de l'Occident. Ils concentrent leurs efforts dans la lutte contre les envahisseurs venus d'Orient : Arabes, Turcs,... C'est aussi l'époque où l'Europe occidentale, dominée par les rois barbares, entre dans la période la plus noire de son histoire. En Gaule et sur le Rhin, les rois mérovingiens qui succèdent à Clovis et Dagobert s'avèrent si insignifiants que la postérité les qualifiera de rois fainéants. La péninsule arabe et l'Orient romain et persan sont bouleversés par l'expansion militaire de l'islam. En quelques décennies, la religion de Mahomet se répand des Pyrénées aux portes de la Chine. Cet événement majeur coupe en deux moitiés rivales le monde méditerranéen qu'avaient unifié les Romains. La ruine du commerce maritime accélère la décadence du réseau urbain hérité de Rome. En Occident, les centres de pouvoir se transfèrent du Midi vers le bassin rhénan, berceau de Charles Martel, Pépin le Bref et Charlemagne. Il faut attendre les croisades, un demi-millénaire plus tard, pour que l'Occident rétablisse des liens réguliers avec l'Orient. À l'autre extrémité de l'Eurasie, la Chine se relève d'une longue décadence grâce à un nouvel empereur, Li Che-min, plus connu sous le nom de T'ai Tsong le Grand. Il fonde la dynastie des T'ang et rompt avec le passé. Depuis le XVIIe siècle, les historiens appellent faute de mieux Moyen Âge la longue période de l'Histoire occidentale qui court de la fin de l'Antiquité à la découverte de l'Amérique (1492). Le haut Moyen Âge désigne les siècles les plus obscurs de cette période. Il débouche sur la division de l'ancien empire romain entre trois empires très différents : - l'empire byzantin, resté très proche du modèle antique, - l'empire arabo-musulman, en rupture avec le passé chrétien de l'Occident, - l'empire de Charlemagne, vague réminiscence de l'empire romain, marqué par ses racines germaniques et coupé de l'Orient antique du fait de l'invasion arabe. Le haut Moyen Âge se clôt aux alentours de l'An Mil avec l'émergence des États modernes et l'épanouissement en Europe d'une civilisation originale, la nôtre. La tradition qui désigne l'année 476 comme marquant la fin de l'Antiquité n'a aucune signification historique en-dehors de l'Europe occidentale (l'année 476 se signale seulement par la déposition à Ravenne, en Italie, d'un enfant-empereur sans pouvoir). Cette tradition trouve son origine dans la volonté des historiens français du XIxe siècle de faire remonter les origines de leur pays à Clovis, roi des Francs et fondateur de la dynastie mérovingienne, qui vécut à cette époque (vers 465-511).
623 Dagobert, fils de Clotaire II devient roi d'Austrasie.
627 12 décembre Victoire d'Héraclius sur les Perses. L'empereur byzantin Héraclius écrase l'armée perse du souverain Chosroès devant Ninive en Mésopotamie. Il contraint les Perses sassanides à rendre l'Égypte à l'empire byzantin et entre triomphalement dans la capitale sassanide, Ctésiphon. Héraclius ramènera la relique de la vraie croix, volée par les Perses en 614, à Jérusalem.
629 18 octobre Mort de Clotaire II, son fils Dagobert prend la tête du royaume.
629 DAGOBERT Ier (629-639) - (Dagobert Ier roi des Francs)
629 Dagobert Ier. Fils aîné de Clotaire II et de Bertrude en conformité avec la coutume de l'aristocratie austrasienne, dominée par le maire du palais Pépin de Landen et l'évêque de Metz Arnoul, il fut nommé roi d'Austrasie en 623 (Clotaire ne mourra qu'en 629). Son nom Dagobert vient de Daghe-bert qui veut dire Guerrier Illustre. Il fait de Paris sa capitale et s'y installe. A la mort de son père, il reçoit la Neustrie et la Bourgogne mais doit concéder à son frère Caribert II l'Aquitaine sorte d'avant poste destiné à protéger le royaume contre les Basques réputés "peuple mauvais entre tous" qu'il récupèrera en 632 à la mort de son frère. Suivant la règle il doit concéder l'Austrasie à son fils Sigebert qui a 3 ans et par précaution il attribua la Bourgogne et la Neustrie à son second fils Clovis II. Dagobert Ier est un des rares Mérovingiens à accéder au pouvoir à l'âge adulte. Pendant les 10 années de son règne il a joui d'un pouvoir absolu. Il fera reconnaître son pouvoir par les Saxons, les Basques et les Bretons et intervient dans les affaires wisigothiques. Il conclu en 631 un accord de paix avec l'empereur byzantin Héraclius. Dagobert conserve les hommes de confiance de son père comme Éloi et Ouen. C'est sous son règne que s'unissent les deux familles de Pépin, maire du palais d'Austrasie et d'Arnoul évêque de Metz qui seront à l'origine de la dynastie des Carolingiens. Il crée de grands monastères dans les faubourgs de Paris, Saint-Germain-des-prés, Saint-Denis. L'abbaye de Saint-Denis devient le centre de la religion royale et il inaugurera le rôle de nécropole royale de la basilique qu'elle conservera jusqu'à la révolution. La cour de Dagobert comme de Clotaire II son père, est une pépinière à responsable, les jeunes de la noblesse et des grandes familles sont envoyés à la cour, ils sont intégrés à la maison royale où ils sont élevés comme les enfants du roi. Ils s'y faisaient connaître du roi et nouaient un réseau d'amitiés ce qui leur permettait d'obtenir des fonction importantes et d'accroître la fortune familiale. Le roi pouvait ainsi placer ces jeunes aux postes importants tout en étant certain de leur fidélité. Ces postes pouvaient être aussi bien civiles -comte- que religieux -évêque- Il sera le dernier Mérovingien à régner pleinement par lui même.
629 Caribert II. Fils de Clotaire II et de Bertrude. A la mort de leur père, en 629 son frère Dagobert Ier lui constitue un royaume en Aquitaine. Il y règne pendant 3 ans et meurt ainsi que sa descendance.
629 à 639 - Règne de Dagobert, pendant lequel eurent lieu des expéditions heureuses contre les Saxons et les Bretons, et qui fut marqué par une véritable prospérité à l'intérieur. Dagobert eut pour ministres le célèbre saint Éloi, orfèvre, évêque de Noyon, saint Ouen, évêque de Rouen et Pépin de Landen qui fut la tige des Carolingiens. Fondation du duché d'Aquitaine en faveur de Caribert, frère de Dagobert. Pépin de Landen (vers 580-vers 640) fut maire du palais d'Austrasie sous trois rois mérovingiens mais Dagobert Ier lui retira le poste en 629. Il le reprit à la mort du roi en 639. Par sa fille Begga (620–695), il fut l'ancêtre des Pépinides qui donna naissance à la dynastie carolingienne.
629 Fondation de l'Abbaye de Saint-Denis, qui fut par la suite le lieu de sépulture des rois de France. Abbaye de Saint-Denis, célèbre abbaye construite au VIIème siécle, par le roi mérovingien, Dagobert Ier, qui la fit élever à l'endroit où, d'après la tradition, furent inhumés Saint Denis, le premier évêque de Paris, et ses deux compagnons, le prêtre Rusticus et le diacre Eleuthère, après avoir été décapités à Montmartre. L'abbaye est célèbre au point de vue historique. Non seulement elle contient les tombeaux des anciens rois de France (on y remarque surtout les mausolées de Louis XII, d'Anne de Bretagne, de François Ier et de Henri II), mais elle fût associée aux grands évènements de l'histoire de France; C'est là que les rois allaient prendre l'oriflamme avant de partir en guerre. Saint Denis, Denis de Paris, Denis (Dionysius), venu d'Italie vers 250 ou 270 après J.-C. avec six compagnons pour évangéliser la France, aurait été le premier évêque de Paris (Lutèce), l'apôtre des Gaules.
629 Quelle est la situation de la France en ce début de VIIe siècle ? L'âge d'or de la paix romaine n'est plus qu'un souvenir. Venues de l'est au début du Ve siècle, des populations barbares ont franchi le Rhin. Non pas sur la forme d'une éruption brutale, en masse, mais par infiltrations successives. Progressivement, ces Germains ont envahi tout le territoire et précipité la fin de la civilisation gallo-romaine. Parmi les envahisseurs, les Francs. Issu de ce peuple, un homme d'exception s'est rapidement distingué. Païen, il s'est converti au catholicisme ; petit chef Franc, il s'est fait élire roi. C'est Clovis, fondateur de la dynastie mérovingienne (du nom de son ancêtre plus ou moins légendaire Mérovée). On peut considérer Clovis comme le premier roi de l'Histoire de France. Dernier roi de cette lignée, Dagobert (603-639) est certainement le plus remarquable. Deux siècles seulement séparent l'avènement et la fin de la première dynastie royale en Gaule. Avec ses luttes civiles, ses heures de gloire et son déclin. Depuis Clovis, une lente fusion s'est opérée entre les populations gallo-romaines et franques, fusion qui a donné un nouveau visage à la Gaule. Mais les souverains qui se succèdent n'ont pas les qualités pour s'élever à la notion d'État et de bien public. La loi germanique de partage du royaume entre héritiers a fortement contribué à le morceler. Les rivalités des princes, déchirés par des luttes fratricides sanglantes pour l'accession au trône, ont considérablement miné l'autorité monarchique. A la veille de l'avènement du roi Dagobert, la Gaule est affaiblie, la démographie en régression, l'agriculture en sommeil, le trésor royal dilapidé. Dagobert va redresser la situation. Ce grand roi, administrateur né, va non seulement donner un coup de frein à la décadence mérovingienne mais susciter un véritable regain économique et culturel. A la suite de hasards dynastiques, le roi a réuni sous sa seule autorité une grande partie de la Gaule et de la Germanie. Du Danube à l'Atlantique, à l'exception de l'Armorique et de la Septimanie (Bas Languedoc), il est maître d'un vaste territoire qui comprend quatre entités : l'Austrasie à l'est, la Neustrie et l'Aquitaine à l'ouest, la Bourgogne au centre et jusqu'à la Méditerranée. Unifiée, la Gaule n'en a pas moins des particularismes régionaux très affirmés. Dans le domaine linguistique notamment. De part et d'autre d'une ligne de partage qui serait la Loire, deux espaces géographiques s'opposent. Au nord, les parlers germaniques l'ont finalement emporté. Au sud, les parlers romans, héritiers du latin, ont survécu. Entre les mondes méditerranéens et les mondes germaniques, la Gaule au temps de Dagobert trouve un nouveau souffle et une paix relative. L'Église est le ciment de cet État, constitué d'une grande diversité de populations. Entre paganisme, arianisme et foi catholique, le christianisme a triomphé. Doté par le roi et les grands du royaume qui, en lui accordant domaines et abbayes lui apportent la fortune, le clergé poursuit sa mission pastorale et évangélisatrice. La Gaule vit dans la ferveur religieuse. Tous les actes quotidiens sont empreints de religiosité. Mais certains restes de rites païens qui pourraient contaminer les pratiques chrétiennes sont fermement combattus. Éloi, évêque de Noyon, met en garde ses ouailles : "Que nul chrétien ne croie au bûcher superstitieux... Que nul n'ose faire des cérémonies lustrales, ni enchanter les plantes, ni faire passer les bêtes par des arbres percés de part en part". Cependant, la tradition germanique a la vie dure dans les masses rurales. Pour échapper aux maux physiques et moraux qui les accablent, hommes et femmes portent des amulettes et des talismans d'origine animale ou végétale : défenses de sanglier, canines d'ours, coquillages, morceaux de résines et d'ambre. Évêques et abbés ne refusent pas de protéger et d'entretenir les paysans ou les citadins qui s'adressent à eux. Mais l'Église encourage vivement les fidèles à vénérer les reliques et les tombeaux des saints pour s'assurer leur protection et y trouver le salut de leur âme. Qui mieux que les saints pouvaient être les intercesseurs efficaces entre Ciel et Terre ? Ainsi, les pèlerinages se multiplient au VIIe siècle. De nombreux pèlerins n'hésitent pas à faire le voyage jusqu'à Rome, ce qui contribue à resserrer les liens entre la Gaule et la papauté. A l'intérieur ou hors les murs des villes, églises et basiliques s'élèvent en toutes régions. Parlant de Lyon, l'évêque Avit remarque : "Cette ville est plus efficacement défendue par ses basiliques que par ses remparts". Paris compte dix églises sur sa rive droite et quatre sur sa rive gauche. En plus de sa mission spirituelle, le haut clergé exerce un rôle temporel. L'abbaye ou le monastère est un véritable centre d'exploitation agricole qu'il faut gérer et enrichir. Aux moines qui instruisent les clercs on doit également le défrichement de nombreuses régions. Saint-Denis ou Fleury-en-Loire deviennent des pôles importants de développement économique. Les évêques doivent remplir également une fonction administrative. Ce sont des fonctionnaires, des agents du pouvoir royal au même titre que les comtes. Qu'il soit laïc ou ecclésiastique, le personnel dirigeant du royaume sort généralement de l'aristocratie. Indistinctement le roi emploie l'aristocratie sénatoriale d'origine gallo-romaine, ou l'aristocratie franque composée des amis du prince qui se sont distingués jadis au combat et qui ont reçu des terres au moment du partage selon la tradition germanique. Le roi attire à la cour les fils de bonne famille de tous les coins du royaume. Sans règle précise de recrutement, les jeunes aristocrates viennent au palais (d'où leur nom de palatin), où l'on s'occupe de leur éducation en même temps que de celle des princes pour qui ils seront des compagnons (leudes) et plus tard des serviteurs dévoués aux futurs rois. Mais la cour a une réputation de débauche. Éloignées de leurs enfants, les mères s'inquiètent et écrivent de pieux conseils à leur progéniture : "Choisis avec soin tes compagnons, aime et crains Dieu, garde avant tout la chasteté". A la cour, école de cadres, ils apprennent à être fonctionnaire ou soldat. Ceux qui sont distingués par le souverain pourront diriger la chancellerie et le trésor royal (chambellan), les écuries (connétable) ou l'ensemble de tous les services (maire du palais). Chargé de coordonner les activités des services domestiques et civils de la cour, le maire du palais va devenir un véritable premier ministre, et son pouvoir grandissant ira jusqu'à se substituer à l'autorité du roi. Pour se faire respecter et lever les armées, le roi doit avoir un trésor important. Dans la "chambre" du trésor, l'or s'entasse sous tous ses aspects : monnaies, bijoux, vaisselles, lingots. Le souverain est fier de montrer à un invité de marque ses richesses, cadeaux de l'empereur de Byzance ou biens confisqués aux vaincus. Le produit des amendes, les levées d'impôts directs ou indirects sont un apport non négligeable au trésor royal. Le roi n'a pas de capitale fixe. Avec son entourage il se déplace de domaine en domaine, quittant l'un pour l'autre quand les ressources sont épuisées. Mais ce nomadisme permet au roi d'inspecter son royaume, de recevoir les doléances de ses sujets qui en appellent au tribunal royal, de surveiller les comtes qu'il a nommés dans les provinces et qu'il peut révoquer en cas d'abus. Dans son fief, le comte détient tous les pouvoirs : administratif, financier (levée des impôts), judiciaire et militaire (levée des armées). Tout homme libre est un soldat en puissance qui doit être prêt à prendre les armes au service des grands. Juge équitable ou tyran, le comte a une autorité absolue sur la population rurale ou urbaine. Rare est celui qui n'en abuse pas, oubliant que son devoir, édicté par son suzerain, est d'être “particulièrement le défenseur de la veuve et de l'orphelin” avant de “châtier les larrons et malfaiteurs impitoyablement”. La pitié n'est pas la qualité première des Francs. Au sein de la famille, le père était également un maître absolu ayant droit de vie et de mort sur ses enfants et pratiquant la vengeance privée (faida). Pour la faute d'un membre de la famille ou d'un voisin, on exigeait le "prix du sang". Afin de diminuer les excès, une nouvelle législation royale établit des amendes (wergeld) en manière de dédommagement. Proportionnel à la gravité du délit ou à l'échelon social de la victime, le wergeld est minutieusement tarifé : "Quiconque aura blessé quelqu'un de sorte que le sang coule, devra payer 15 sous d'or. S'il est sorti trois esquilles, 30 sous d'or. Si le cerveau a été mis à découvert, 45 sous d'or". Tuer un noble franc coûte 600 sous d'or, un aristocrate gallo-romain, 300 seulement. Le monde rural n'a guère évolué au temps de Dagobert. La Gaule ne compte pas plus de cinq à six millions d'habitants. Les guerres liées aux invasions des siècles précédents mais aussi les famines, la tuberculose, les épidémies de peste et la mortalité infantile expliquent cette régression démographique. Dans les campagnes, les sols s'épuisent à donner de maigres récoltes. L'arrivée des Barbares n'a pas modifié les méthodes d'exploitation agricole. L'araire reste l'outil médiocre du paysan. Il n'est pas rare de voir une femme attelée, faute d'un animal de trait. Une classe de petits propriétaires cultive directement ses terres. A côté de ces petites exploitations familiales ou manses (du latin manéo, demeure), les aristocrates mettent en valeur d'immenses propriétés, villae, qu'ils ont occupées par la force ou reçues de la générosité des rois. La main-d'oeuvre étant rare, ces grands propriétaires terriens font non seulement appel aux serfs mais aussi à des contingents d'esclaves. Ce sont des débiteurs insolvables ou des prisonniers que l'on a ramené d'expéditions militaires “attachés deux à deux comme on le faisait pour les chiens”. Les grands domaines sont organisés sur le même modèle. Le seigneur des lieux, dominus, vit dans sa maison fortifiée, parfois richement décorée de mosaïques, entourée de thermes, d'une chapelle privée et prolongée par une cour fermée (pouvant atteindre 600 m²) où prennent place les bâtiments agricoles et les ateliers. Entre les villae, la forêt, qui a progressé au détriment des terres cultivées, couvre de très vastes étendues. Ces forêts peuvent former de véritables frontières naturelles entre les différentes parties du royaume. Refuge des hors-la-loi ou des ermites, elles ne sont pas laissées à l'abandon. Grands chasseurs, les rois y ont aménagé des réserves. Eux seuls et l'entourage princier ont le droit de chasser les bêtes fauves : ours, sangliers, aurochs. Pour les paysans, la forêt est une source essentielle à l'alimentation (viande, baies, miel) et un lieu de pacage pour les troupeaux. Pour les citadins, le bois sert à alimenter les fours des "industries" du verre, de la poterie ou du métal. La vie économique reprend un certain élan. On commerce avec la monnaie sortie des ateliers royaux de monnayage et à l'effigie du souverain : sou, tiers de sou ou trientes. Hommes et marchandises circulent mieux sur le réseau ancien des routes gallo-romaines qui a été amélioré. Les syri, marchands syriens et juifs de langue grecque, sont les intermédiaires actifs du grand commerce. Narbonne, Marseille, Bordeaux restent en liaison avec le Levant d'où provient du poivre, des soieries, des épices, des esclaves, des pièces d'or de Byzance. Des bateaux chargés de blé en vrac, de céramiques, de marbre pyrénéen voyagent jusqu'aux ports d'Espagne ou de Constantinople. Tout au long des routes marchandes, les villes repliées sur elles-mêmes à l'abri de leurs remparts au temps des invasions, s'ouvrent à nouveau vers l'extérieur. A la croisée des chemins et des trafics, des bourgs (vici) se sont partout implantés. Des marchés assurent la circulation des produits agricoles, des foires animent et relancent les échanges. Des hospices routiers jalonnent les voies de pèlerinage et la qualité de leur administration témoigne du rôle important des moniales qui les dirigent. Presque entièrement réservée aux nobles dames ou princesses de l'entourage du roi, l'instruction des femmes s'est peu à peu développée. Les femmes lisent et écrivent, sont copistes dans les monastères ou auteurs de poèmes. Un nouveau courant poétique est né, stimulé en particulier par les femmes mais aussi par les évêques. L'un des plus fameux, Loi, évêque de Noyon, orfèvre de métier, a contribué à la renommée de l'orfèvrerie mérovingienne et notamment du damasquinage. Au contact des lettrés ecclésiastiques mais aussi des aristocrates gallo-romains, la haute société franque a été gagnée par l'écrit (actes de vente ou de donation, brevets de nomination, testaments, édits royaux). Cependant les monastères restent le refuge des études au VIIe siècle et les principaux foyers de la vie culturelle. D'Irlande ou d'Italie des moines y viennent, apportant avec eux leur propre culture, échangeant idées et manuscrits, suscitant des embellissements dans l'architecture religieuse, provoquant un renouveau de la vie artistique et intellectuelle. Cet éclat retrouvé au temps de Dagobert va être de courte durée. Après son règne, ceux que l'on nomme les "rois fainéants" seront entièrement livrés à la tutelle des maires du palais qui exerceront le pouvoir effectif. Ces rois enfants dont la plupart sont morts avant d'atteindre la majorité, vont précipiter la fin de la dynastie mérovingienne et permettre à un maire du palais, plus brillant que les autres, Charles Martel, de donner naissance à une nouvelle dynastie : les Carolingiens.
630 Les tribus croates arrivent en Illyrie. Selon la légende, sept tribus croates en provenance de la Haute Vistule (au sud de l'actuelle Pologne) traversent les Carpates pour s'installer au bord de l'Adriatique. Ils intègrent alors l'Empire Byzantin dirigé à cette époque par Héraclius pour lutter contre les Avars. C'est alors que le peuple d'origine Perse va s'installer sur les terres de l'actuelle Croatie. Mais la situation des Croates entre la zone d'influence romaine, les invasions avars et l'Empire Byzantin reste floue pendant le VIIe siècle. A la fois sous influence romaine et byzantine, les Croates seront les premiers slaves convertis au christianisme.
630 Victoire de Caribert contre les Basques. Caribert II, roi d'Aquitaine à partir de 629. Il est le demi-frère de Dagobert Ier. Il devient roi d'Aquitaine en 629 avec un royaume, concédé par Dagobert après un début difficile, qui comprend plusieurs comtés du Sud-Ouest menacés par les incursions des Basques. Il a Toulouse comme capitale. Son fils Childéric lui survivra - certains accuseront cependant Dagobert de l'avoir fait tuer - et reconstituera une principauté aquitaine autour de Toulouse.
631 Paix perpétuelle entre Dagobert et Héraclius. Héraclius Ier (né vers 575, règne de 610 à 641) fut un empereur de l'empire romain d'orient et le fondateur de la dynastie des Héraclides. Les Héraclides sont les soixante fils d'Héraclès, par extension ses descendants qui conquièrent le Péloponnèse, au sens restreint, les fils d'Hyllos, fils du héros et de Déjanire.
632 Mort de Caribert, Dagobert récupère l'Aquitaine.
632 Guerre entre les Slaves de Samo et Dagobert. Samo, un franc, fut roi de Bohême vers 623 à 658. Le règne de Samo est un moment identifié comme initiateur dans l'histoire de la Tchéquie, l'histoire de la Slovaquie et l'histoire de la Slovénie. Le Royaume de Samo (623-658), les Slaves établis sur les territoires des actuelles Moravie, Slovaquie et Autriche, en particulier, souffrirent au VIIe siècle de la domination des Avars sur la région et de la proximité des Francs à l'ouest : en 623, ils se révoltèrent et élirent un commerçant franc nommé Samo comme leur chef. Ce quasi-État disparut à la mort de ce dernier, vers 658, non sans avoir compris depuis les annés 630 la Bohême et la Lusatie.
632 L'alliance entre Dagobert et les Lombards n'empêche pas sa défaite face au Slaves.
632 mort du prophète Mahomet à Médine. Abou Bakr devient le premier calife de l'Islam. Abou Bakr, Abû Bakr “as-Siddîq” ben Abî Quhâfa, Abou Bakr, Abû Bakr ou Aboubéker était le beau-père de Mohammed (père d'Aïcha). Né à La Mecque vers 573, mort à Médine en 634, il fut le premier calife de l'islam, de 632 à 634.
632 La conquête arabe. Après avoir reçu la révélation, Mahomet donne aux Arabes une religion commune, l'islam, et leur impose l'unité politique en même temps que l'unité religieuse. Aussitôt après la mort du Prophète, les Arabes se font conquérants. En moins de dix ans (634-643), ils conquièrent la Syrie sur l'Empire byzantin, la Chaldée et de l'Assyrie sur l'Empire perse, l'Égypte, autre province byzantine, et enfin la Perse elle-même. Arabes, l'identité arabe peut se définir de plusieurs façons : * Définition par l'identité ethnique : est arabe une personne qui se considère elle-même comme arabe (au regard de l'origine ethnique) et qui est reconnue en tant que tel par les autres. * Définition linguistique : est arabe une personne dont la langue maternelle est l'arabe (ou l'une de ses variantes). Cette définition inclut plus de 280 millions de personnes à travers le monde. La langue arabe appartient à la famille des langues sémitiques. * Définition généalogique : est arabe une personne qui établit que figurent parmi ses ancêtres des habitants de la Péninsule arabique. * Définition politique : est arabe une personne citoyenne d'un pays où la langue arabe est langue officielle ou nationale, ou pays membre de la Ligue arabe, ou pays faisant partie de ce qui est défini comme le monde arabe. Cette définition recouvre environ 300 millions de personnes, mais exclut la diaspora. Avant le début de la conquête musulmane, les tribus arabes étaient donc essentiellement nomades, à l'exception notable de quelques régions où les Arabes avaient développé des civilisations urbaines, comme au sud de la péninsule arabique, en Mésopotamie, sur le territoire araméen, où ils avaient créé autant de petits royaumes (Palmyre, Pétra, etc.). Après la conquête de la péninsule arabique par l'Islam, les Arabes ont conquis aux VIIe et VIIIe siècles les régions voisines du Proche-Orient, de l'Afrique du Nord. Après leur conversion à l'islam, les Berbères conquirent l'Espagne où ils se sont maintenus près de huit siècles. Ils ont également occupé une petite partie du Sud de la France où ils se sont maintenus un siècle. La Sicile fut également conquise pour près de 250 ans et à peu près tous ses habitants se convertirent à l'islam jusqu'à ce que les armées chrétiennes et normandes ne récupèrent l'île, fondant le royaume de Sicile. Après avoir fondé al-Andalus, les "maures" ont été repoussés de la péninsule ibérique lors de la Reconquista. Le Proche-Orient et l'Afrique du Nord demeurent aujourd'hui majoritairement peuplés d'arabes.
634 Sous la pression des Austrasiens, Dagobert nomme son fils Sigebert III (2 ans) roi d'Austrasie. Sigebert III, également connu sous le nom de saint Sigisbert, roi d'Austrasie, (631- 1er février 656), est le fils aîné de Dagobert Ier.
635 Naissance de Clovis II, fils de Dagobert. Clovis II, né en 633 ou 634 et mort en 657, il était le fils de Dagobert Ier et de Nanthilde. Il fut : * roi de Neustrie et roi de Burgondie de 638 à 657 ; * roi d'Austrasie de 656 à 657, et roi unique des Francs. Monté sur le trône, à l'âge de trois ans, c'est sa mère qui assure la régence, sous l'influence du maire du palais. Son règne s'est donc en partie déroulé sous l'influence des maires du palais de Neustrie — Ega et Erchinoald (ou Archambaud).
636 20 août : L'armée byzantine est écrasée par les Arabes à la bataille de Yarmouk. Byzance perd la Syrie, occupée par les musulmans jusqu'aux Monts Taurus. Les succès arabes sont favorisés par la négligence du basileus qui a refusé de payer ses mercenaires des marches syriennes, et par l'affaiblissement de l'empire perse qui vient d'être envahie par les Byzantins. La population de la Syrie comprend de nombreux éléments arabes qui se mêlent à l'armée d'occupation et se convertissent. Le pays est divisé en quatre djund dans lesquels les tribus participent à la vie économique. Les gouverneurs décident pour maintenir la stabilité du pays de limiter l'immigration aux clans apparentés aux tribus déjà présentes.
637 Le roi de Perse Yazdgard III tente de reprendre al-Hira. Le général arabe Abu'Obayd traverse l'Euphrate à sa rencontre mais est écrasé sous les pattes d'un éléphant. Al-Mothanna regroupe les forces des musulmans, vainc les Perses devant al-Hira puis retraverse le fleuve vers Ctésiphon. Le Perse Roustan tient bon et les Arabes doivent se regrouper au sud de al-Hira. Renforcés par les troupes de Syrie, ils livrent une bataille décisive de trois jours à Al-Qadisiyya au printemps. Roustan, défait, meurt. Les Arabes prennent Ctésiphon (Mada'in) puis sont victorieux à Jaloula. Yazdgard III s'enfuit dans le Zagros.
638 Février : Conquête de Jérusalem par Omar disciple du prophète Mahomet. Les Juifs de Palestine désertent le pays après la conquête de Jérusalem. Création d'un lieu de prière musulman sur le mont du Temple à Jérusalem (Aelia). Omar, compagnon du prophète Mahomet, devint le second calife de l'Islam en succédant à Abou Bakr en 634. Il fait partie du clan Banu Ad de la tribu Quraych. Omar, Umar Ier, Umar ben al-Khattab ben Nafîl ou Abû Hafs “al-Fârûq” Umar ben al-Khattab (vers 581-644) compagnon du prophète Mahomet il devint le second calife de l'Islam en succédant à Abou Bakr en 634. Il fait partie du clan Banu Ad de la tribu Quraych.
639 19 janvier Mort de Dagobert Ier. Dagobert Ier décède d'une colique à l'âge de trente-six ans après avoir lancé à ses chiens (qu'il préférait aux hommes) : "Il n'est si bonne compagnie qui ne se quitte". Il est inhumé à Saint-Denis. Son fils, Clovis II, devient roi de Neustrie et de Bourgogne. L'Austrasie reste à Sigebert III, son frère.
639 SIGEBERT III et CLOVIS II (639-656) - (Sigebert III roi d'Austrasie - Clovis II roi de Neustrie, de Bourgogne)
639 Sigebert III. Nommé dès l'âge de 3 ans roi d'Austrasie par son père Dagobert Ier, il le reste à la mort de celui-ci en 639 il n'a que 8 ans. Il règne sous la tutelle de Pépin de Landen maire du palais de 639 à 640 date de sa mort puis son fils Grimoald qui lui succèdera. En 643 (il a 12 ans) il adopte le fils de Grimoald, Childebert, mais en 652 il aura un fils Dagobert II. Grimoald exilera le fils de Sigebert au profit de son fils, mais il seront éliminés par les grands de Neustrie en 662.
639 Clovis II. Il succède à son père Dagobert Ier en 639 il a 4 ans, le royaume avait été partagé entre lui et son frère Sigebert du vivant de leur père. Il devient roi de Neustrie et de Bourgogne sous la tutelle de sa mère Nantechilde et des maires du palais successivement Aega et Erchinoald (aristocrates neustriens). Il épouse en 651 Bathilde (future sainte Bathilde). Son fils Clotaire III né l'année suivante, lui succèdera à sa mort en 657.
639 Pépin de Landen, maire du palais en Austrasie, s'empare du pouvoir, le successeur de Dagobert, Sigebert III, étant encore mineur. (Grimoald, fils de Pépin de Landen, lui succède et, à la mort de Sigebert III, tente de faire couronner son propre fils, mais il est assassiné par les Francs fidèles à la famille de Dagobert. Dagobert laissait deux fils: Sigebert III et Clovis II qui furent les premiers rois fainéants, ainsi surnommés parce qu'ils laissaient le gouvernement aux mains des maires du palais. Clovis Il épousa sainte Bathilde. Ces deux princes moururent en 656. Clovis II laissait trois fils: Clotaire III, Childéric II, Thierry III. Rois fainéants, l'appellation de "rois fainéants" a été attribué après coup aux rois francs mérovingiens à partir de 639, fin du règne de Dagobert Ier. Cette fin de dynastie, marquée par des règnes très courts, de souverains souvent très jeunes - conséquences de nombreuses querelles de succession - amena une période d'instabilité politique où le pouvoir fut détourné par l'aristocratie, et notamment par les maires de Palais, dont notamment Charles Martel et Pépin le Bref, qui finira par fonder sa propre dynastie, celle des carolingiens, avec la naissance de son fils Charles (futur Charlemagne). Le brillant et rapide renouveau du royaume français qu'apportera Charlemagne fit paraître, par contraste, la fin de règne des mérovingiens comme une période trouble de l'histoire de France.
639 Début du "règne des maires du palais", Pépin de Landen en Austrasie et Aega en Neustrie.
640 Mort de Pépin de Landen, Otton lui succède.
641 Erchinoald remplace Aega à la tête du palais de Neustrie. Erchinoald, maire du palais de Neustrie de 641 à 658. Il succèda à Aega comme maire du palais. Il offrit au roi Clovis II, Bathilde, une anglo-saxonne achetée, esclave, à York. Le roi l'épousa ce qui renforça la position d'Erchinoald.
641 Rodolphe, duc de Thuringe proclame l'indépendance de son duché.
641 Défaite de Sigebert face à Rodolphe.
642 Les Arabes font la conquête de l'Égypte et fondent la nouvelle capitale, Fostat (Le Caire).
642 Victoire des arabes musulmans sur l'empire sassanide à la bataille de Nahavand. Cette bataille marque la fin de l'empire Sassamide. La bataille de Nahavand a eu lieu en 642 entre les arabes musulmans et l'empire sassanide. Les arabes furent victorieux, ce qui conduisit à la destruction de l'Empire sassanide et à la dispersion de l'Islam en Perse.
643 Grimoald, fils de Pépin de Landen devient maire du palais d'Austrasie après l'assassinat d'Otton. Grimoald Ier (616-†v.662), fils de Pépin de Landen dit le Vieux et Itta, maire du palais d'Austrasie (643-v.662). Assassiné à Paris. Avec la mort de Pépin de Landen en 640, Grimoald, devient le chef du lignage pépinnide. À cette époque, Radulf, duc de Thuringe, s'est rebellé contre Sigebert III. Grimoald participe à l'expédition mené contre ce dernier, expédition qui se solde par un échec. Grimoald sauva la vie du roi et devient son ami. Puis, faisant éliminer le maire du palais en fonction, Otton, par un complice, il devient à son tour maire du palais d'Austrasie. Grimoald convainc le roi, qui n'avait pas d'enfant, d'adopter son fils baptisé Childebert. À la mort de Sigebert, son fils monte sur le trône mais ils ne tardent pas à être tous deux éliminés vers 662 par les Neustriens menés par le roi Clovis II et son maire du palais Erchinoald qui avaient des vues sur l'Austrasie.
651 Écriture du Coran. Première recension écrite du Coran à Médine sous la direction de Zayd. Des recensions concurrentes auraient existés, notamment le récit de Ubayy, un autre secrétaire de Mahomet, dont la recension est à l'honneur à Damas, celle d'Ibn Masud, compagnon du prophète opposé à l'opération d'unification et celle d'ali (chiites). Le Coran est un livre, sacré selon les musulmans orthodoxes, qui regrouperait les paroles divines transmises au prophète Mahomet par l'archange Gabriel. Les croyants de l'islam le considèrent généralement comme incréé. Cette Révélation faite à Mahomet s'est déroulée sur une période de vingt-trois ans. Le Coran est le livre le plus sacré des musulmans, les autres livres sacrés dans l'islam étant les Évangiles, les Psaumes, la Torah et les Feuillets d'Abraham, et est le premier livre à avoir été écrit en langue arabe, qu'il a contribué à fixer. Il regroupe les paroles divines qui, selon la croyance musulmane, ont été transmises au prophète Mahomet fragmentairement par l'archange Gabriel par voie auditive durant une période de vingt-trois ans. Il est parfois également appelé kitâb (livre) ou dhikr (rappel). Les musulmans le considèrent comme la parole incréée de Dieu (Allah) adressée à l'intention de toute l'Humanité.
654 Fondation de l'abbaye de Jumièges. L'abbaye de Jumièges (Seine-Maritime) fut fondée par Saint Philibert, fils d'un comte franc de Gascogne. Saint Philibert (Filibert) (VIIe siècle) a fondé les monastères de Jumièges et Noirmoutier. Il imposait jeûne, flagellation et pénitence. Il avait quitté la cour du roi Dagobert pour se faire moine d'abord à Rebais dans la Brie française. Plus tard il fonda un monastère à Jumièges près de Rouen. Quand il apprit que Ébroïn, le maire du palais, avait fait assassiner Saint Léger d'Autun, il alla reprocher son crime au maire de Neustrie. Ébroïn chargea Saint Ouen de le faire disparaître. L'évêque de Rouen obéit, le fit emprisonner, mais la captivité fut douce et dura peu, car Ébroïn fut assassiné à son tour. Saint Philibert remercia Saint Ouen de son hospitalité, l'assura de sa parfaite amitié et prit le chemin du monastère de Noirmoutier. Mort à Noirmoutier le 20 août 685, à l'âge de 70 ans, son corps a été déposé dans un sarcophage.
656 Mort de Sigebert III, Grimoald après avoir exilé Dagobert II, fils de Sigebert III en Irlande, place son propre fils, Childebert l'Adopté sur le trône. Childebert l'Adopté (?-†662), fils de Grimoald Ier, maire du palais d'Austrasie (656-v.662). Adopté par le roi d'Austrasie Sigebert III, il fut lui-même roi d'Austrasie de 656 à 662.
656 CHILDEBERT l'Adopté et CLOVIS II (656-657) - (Childebert l'Adopté roi d'Austrasie, Clovis II roi de Neustrie, de Bourgogne)
656 Childebert l'Adopté. Fils de Grimoald maire du palais d'Austrasie, il avait été adopté par Sigebert III qui avait 12 ans à cette époque (643) et régnait sous la tutelle de Grimoald. En 652 Sigebert eut un fils Dagobert II qui aurait du régner lorsque son père est mort en 656 mais Grimoald exila Dagobert II (il n'avait que 4 ans à la mort de son père) et plaça son propre fils Childebert sur le trône d'Austrasie. Une fois de plus les grands de Neustrie interviennent en 662 et mettent à mort Grimoald et son fils. Ils mettront sur le trône Childéric II, deuxième fils de Clovis II.
656 Ébroïn est nommé maire du palais de Neustrie.
656 Juin : Ali ibn Abi Talib succède à Uthman, calife à Médine (656-661). Uthman (Othman) voit sa politique de collaboration avec les peuples vaincu pour l'administration de l'Empire contestée en Égypte et en Syrie par les partisans d'Ali. Il est assassiné le 17 juin par le frère d'Aïsha (fille d'Abu Bakr et femme préférée du Prophète). Ali s'impose à Médine comme son successeur. Il obtient rapidement le soutient des trois grandes villes musulmanes (Basra, Kûfa et Fustât). Mais il est soupçonné d'avoir commandité le crime d'Uthman. Ali ibn Abi Talib est le fils d'Abû Tâlib, oncle du prophète Mahomet, qui l'a élevé et protégé comme son propre fils, après la mort de son grand-père Abd al-Mottalib. Il est né vers 600 à la Mecque, dix ans avant le début de la mission prophétique de Mahomet. À l'âge de six ans, il quitta la maison de son père pour se mettre sous la protection du prophète. Il a été à la fois le cousin, le frère spirituel, le disciple et le gendre de Mahomet en épousant sa fille Fâtima née de sa première épouse Khadija en 622. Il a été le quatrième calife "orthodoxe" de l'islam (656-661). Alî a été le premier et le père de tous les imâms. Il fut le père de Hasan et de Hussein. Uthman ben Affan est le troisième calife de l'islam (644-656), successeur d'Abû Bakr et d'Omar. Selon la tradition, il est le premier mecquois converti à l'islam. Il s'est converti avant l'hégire et il a participé au premier exil des musulmans en Abyssinie en 620. Ses relations avec Mahomet sont excellentes.
656 Décembre : Bataille du chameau en Arabie. Muawiya, allié d'Aïcha et leurs partisans (Talha et Zoubayr, de la Mecque) se soulèvent contre Ali mais sont battus à la bataille du Chameau où Aïcha est faite prisonnière. La bataille du chameau est une des batailles entre les premiers musulmans, opposant le clan des quraychites majoritaires à La Mecque aux fidèles d'Ali. Elle a lieu en décembre 656 près de Bassora. À l'issue de cette bataille, Ali est vivant et les deux chefs de l'insurrection morts. Mais personne n'est vraiment vainqueur, le côté légendaire du récit de cette bataille laisse entendre que Dieu a soutenu Aïcha qui en sort confortée dans ses prétentions et son soutien à la famille Omeyyade. Aïcha, fille d'Abou Bakr, née à La Mecque vers 614, morte à Médine en 678, fut la troisième épouse de Mahomet. Muawiya Ier, est né en 603. Il est le fils de l'un des plus farouches adversaires du prophète Mohammed : Abû Sufyân ibn Harb. Il est le premier ommeyyade à porter le titre de calife en 661. Il prend ce titre à Ali à la suite d'une médiation entre Ali et lui après la bataille de Siffin. Il meurt en 680, son fils Yazid Ier lui succéde. Les Omeyyades ou Umayyades sont une dynastie de califes qui gouvernèrent le monde musulman de 661 à 750, établissant leur capitale à Damas. Ils tiennent leur nom d'un de leurs ancêtres, Omayya, grand-oncle de Mahomet. Ils appartenaient à la tribu des Quraychites, tribu dominante à La Mecque au temps du prophète Mohammed. Après s'être opposés à celui-ci, ils l'avaient rejoint au dernier moment. Les Omeyyades étaient liés avec le troisième calife, Uthman. Quand celui-ci fut assassiné par des opposants qui portèrent au pouvoir Ali, cousin et gendre de Mohammed, tous ceux qui étaient liés à Uthman crièrent vengeance, notamment l'Omeyyade Muawiya, qui était alors gouverneur de Syrie. À la suite de quelques combats, Ali fut écarté du pouvoir en Syrie par un arbitrage, et Muawiya fut proclamé calife par les Syriens en 661. Ali ayant été assassiné par les Kharidjites, ses anciens partisans, plus rien ne s'opposa ensuite au règne des califes omeyyades.
657 Mort de Clovis II, son fils aîné Clotaire lui succède sous la régence de sa mère Bathilde.
657 CHILDEBERT l'Adopté et CLOTAIRE III (657-662) - (Childebert l'Adopté roi d'Austrasie, Clotaire III roi de Neustrie, de Bourgogne)
657 Clotaire III. Fils aimé de Clovis II, il n'a que 5 ans lorsque son père meurt. Il devient roi de Neustrie et de Bourgogne et règne sous la tutelle de sa mère Bathilde. Ébroïn, qui est fait maire du palais en 658 prend de fait le pouvoir.
657 à 670 - Règne de Clotaire III en Neustrie. - Ébroïn, maire du palais, gouverne à partir de 659, jusqu'en 681; à la mort de Clotaire, il fait élire pour lui succéder Thierry III, dont l'autorité reste précaire jusqu'en 673.
657 Fondation de l'abbaye de Corbie (fondée par la reine régente Bathilde). Corbie, ville située à 15 km d'Amiens, dans le département de la Somme (80). Bathilde, ou Batilde ou encore Bathylle, est née vers 626 et morte le 30 janvier 680, à Chelles, est une reine des Francs, épouse de Clovis II.
660 Mort de saint Éloi
660 11 février Naissance de l'Empire du Japon. Après avoir vaincu le royaume Yamato, le prince Jimmu Tennô monte sur le trône du Japon et fonde l'empire japonais. Jimmu Tennô est, selon la légende, un descendant de la déesse solaire Amaterasu Omikami, divinité majeure du culte shintô. Tous les souverains de l'histoire japonaise se réclament de Jimmu Tennô.
660 à 740 - naissance et mort de Saint André de Crète, évêque dans l'île de Lesbos. André naquit dans une famille arabe chrétienne de Damas. La ville est sous domination musulmane depuis une trentaine d'années. Est-ce cette enfance dans une communauté d'autant plus fervente qu'elle est minoritaire, qui lui donne le goût de l'absolu ? A 15 ans, il entend l'appel : "Quitte ton pays et la maison de ton père". Le voilà à Jérusalem, moine au Saint Sépulcre. Au bout de dix ans de vie monastique, il a suffisament manifesté sa valeur pour être envoyé, avec deux autres moines, à Constantinople afin de représenter le patriarche de Jérusalem auprès de l'empereur byzantin. Il s'agit de défendre la légitimité du 6ème concile oecuménique qui reconnaît deux volontés (humaine et divine) dans le Christ. Demeuré à Constantinople, André dirige l'orphelinat de la ville pendant quelque temps. Vers 700, on le nomme évêque de Gortyne en Crète. Il entreprend d'instruire ses fidèles par sa prédication où s'exprime son amour pour la Mère de Dieu.Il s'occupe aussi des enfants (souvenir de l'orphelinat de Constantinople). Durant la crise iconoclaste, il prend la défense des Saintes Images comme son compatriote saint Jean Damascène. André est surtout connu pour son oeuvre liturgique. Il crée la forme du Canon, grande hymne de la liturgie byzantine et compose "le Grand Canon", chanté en Carême dans les églises de rite byzantin: on dit que ce Canon pénitentiel aurait pour origine le repentir d'un acte personnel de lâcheté à Constantinople.
662 Assassinat de Grimoald et de Childebert l'Adopté, Clotaire III reste seul roi.
662 Childéric II, frère de Clotaire III est nommé roi d'Austrasie.
662 CLOTAIRE III (662-673) et CHILDÉRIC II (663-673) - (Clotaire III roi de Neustrie, de Bourgogne - Childéric II roi d'Austrasie)
662 Childéric II. Deuxième fils de Clovis II, il est placé sur le trône d'Austrasie après l'élimination de Childebert l'adopté et de son père Grimoald par les grands de Neustrie. Il n'a que 9 ans et règne sous la tutelle de sa tante, la femme de Sigebert III, Himnechilde. Il chasse le roi de Neustrie, son frère Thierry III et réunit tout les états francs sous son pouvoir, mais assure les nobles que chaque régions gardera une certaine autonomie et que notamment il ne nommerait pas dans chacune des régions des dirigeants d'autres régions. Il ne tint pas sa parole et voulu regrouper les deux régions sous l'autorité d'un seul maire du palais Wulfoald. Une fois de plus les grands de Neustrie interviennent, il est exécuté en 675 en forêt de Lognes ainsi que sa jeune femme enceinte.
662 à 673 - Règne de Childéric II sur l'Austrasie et la Bourgogne. - Seul roi en 673, il eut pour conseiller saint Léger. Il périt assassiné en 673 par un de ses leudes (Bodilon). Saint Léger (616-678) Évêque d'Autun. A la mort de Clovis II, il fut le conseiller de la régente, sainte Bathilde, jusqu'au sacre de son fils. Nommé évêque d'Autun en 659, il s'attacha à réformer la discipline ecclésiale et donna à toutes les abbayes de son diocèse l'ordre de suivre la règle de Saint Benoît. Il fit preuve de grandes qualités d'administrateur, tout en défendant l'autonomie de la Bourgogne. À la mort de Clotaire III, fils de Bathilde, Ébroïn, le maire du palais, décida de donner la couronne de Neustrie à Thierry III, le frère de Clotaire III, sans consulter les aristocrates burgondes. Ceux-ci, mécontents, se révoltèrent sous la conduite de Léger et firent appel à Childéric II, roi d'Austrasie. Thierry fut confié aux moines de Saint-Denis, Ébroïn exilé au monastère de Luxeuil. Le parti burgonde l'ayant emporté, saint Léger devint un temps conseiller du roi Childéric II, avant de tomber à son tour en disgrâce et d'être envoyé au monastère de Luxeuil, où il retrouva son éternel adversaire, Ébroïn. À la mort de Childéric en 675, l'évêque d'Autun et l'ancien maire du palais quittèrent Luxeuil et rejoignirent leurs partisans. Léger fit sortir Thierry III de Saint-Denis et lui donna la couronne de Neustrie. Ébroïn, soutenu par les Austrasiens, s'empara du trésor royal et assiégea Autun. Voyant que la ville allait tomber aux mains de l'ennemi, Léger se rendit. Ébroïn lui fit crever les yeux, arracher les lèvres et la langue, avant de l'exposer sur la place publique. Léger se retira ensuite à l'abbaye de Fécamp d'où Ébroïn le fit sortir pour le juger à nouveau. Accusé du meurtre de Childéric II, Léger fut livré au comte Chrodobert qui le fit décapiter dans la forêt de Sarcing, près d'Arras. Au lendemain de sa mort, il fut considéré comme un martyr.
670 Okba ibn Nafi édifie Kairouan. L'émir Okba Ibn Nafi fonde la cité de Kairouan. Quelques années plus tôt, les Arabes avaient déjà profité de l'instabilité régnante sous les Byzantins pour occuper les terres. Cette édification marque plus concrètement leur domination et provoquera de fortes révoltes berbères. Les combats aboutiront malgré tout à la prise arabe de Carthage en 695.
670 à 1300 - Art de l'Islam. Art islamique, le terme art islamique désigne la production artistique ayant eu lieu depuis l'hégire (622 de l'ère chrétienne) jusqu'au XIxe siècle dans un territoire s'étendant de l'Espagne jusqu'à l'Inde, et habité par des populations de culture islamique. L'art islamique présente une certaine unité stylistique, due aux déplacement des artistes, des commerçants, des commanditaires et des oeuvres. L'emploi d'une écriture commune dans tout le monde islamique, et la mise en valeur particulière de la calligraphie renforce cette idée d'unité. Toutefois, la grande diversité des formes et des décors, selon les pays et les époques, amène souvent à parler plus d'arts de l'Islam que d'un art islamique. L'architecture crée des bâtiments aux fonctions très spécifiques à ces régions, comme des mosquées et des madrasas, celles-ci prenant des formes très variées. S'il n'existe quasiment pas d'art de la sculpture, le travail des objets de métal, d'ivoire ou de céramique atteint fréquemment une grande perfection technique. Il faut aussi souligner la présence d'une peinture et d'une enluminure présentes dans les livres sacrés et profanes. L'art islamique n'est pas un art proprement religieux : l'Islam est ici considéré avec une majuscule, comme une civilisation et non comme une religion. Contrairement à une idée reçue, il y existe des représentations humaines, animales, et même du Prophète : celles-ci ne sont bannies que dans les lieux ou ouvrages religieux (mosquées, madrasas, Corans), en dépit de quelques exceptions.
673 Mort de Clotaire III.
673 CHILDÉRIC II (673-675) - (Childéric II roi d'Austrasie occupe la Neustrie)
673 Ébroïn, maire du palais de Neustrie, porte Thierry III sur le trône, provoquant la colère des grands du royaume. A la mort de Clotaire III, Ébroïn, qui craint l'intervention des Grands, fait monter sur le trône de Neustrie Thierry III, troisième fils de Clovis II et Bathilde, et contraint cette dernière à se retirer dans un couvent. Childéric II, désigné par les Grands, envahit la Neustrie. Ébroïn sera vaincu et interné à Luxeuil par Childéric et une coalition dirigée par Wulfoald et saint Léger. Childéric devient seul roi des Francs. L'autorité des Grands prend un caractère héréditaire. La mairie du palais est supprimée en Neustrie et en Bourgogne.
673 Thierry III est emprisonné à l'abbaye de Saint-Denis, Saint Léger et Ébroïn au Monastère de Luxeuil.
674 Les Arabes assiègent Constantinople. Régnant dans la lignée des Héraclides, l'empereur Constantin IV Pogonat doit faire face aux attaques des Arabes, lesquels se sont lancés dans la conquête de l'Orient au nom de l'islam. Ayant déjà repris la Syrie, la Mésopotamie, l'Arménie et l'Égypte, ils atteignent les murs de Constantinople. Durant quatre ans, les Arabes assiègeront la ville, dont la détermination à résister ne faiblira pas. Constantinople possède, de plus, une arme inégalable : le feu grégeois. Mélange inflammable même sur l'eau, elle lui permettra finalement de mettre ses ennemis en déroute. Mais ces derniers ne s'en tiendront pas là, puisqu'ils assiègeront une nouvelle fois la ville en 717.
675 Assassinat de Childéric II par Bodilon dans la forêt de Chelles. Le roi Childéric II se débarrasse de saint Léger qui est enfermé à Luxeuil, ce qui provoque son assassinat par Bodilon : Childéric et sa femme Bilichilde, enceinte, sont égorgés lors d'une chasse dans la forêt de Bondy, à l'est de Paris, par les nobles révoltés. Ses partisans quittent la Neustrie pour l'Austrasie.
675 Évasion de Léger et Ébroïn du monastère de Luxeuil et ils rétablissent Thierry sur le trône.
675 THIERRY III (675-676) - (Thierry III roi de Neustrie)
675 Thierry III. Nous arrivons dans une période très troublée annonçant la fin de la dynastie Mérovingienne, depuis Childebert II, la moyenne de la durée de vie des rois mérovingiens qui était jusqu'alors de 46 ans tombe à 28 et l'âge d'accession au trône passe de 18 ans à 9 ans et demi. Il devient évident qu'ils ne vont plus être que des jouets dans les mains de régents plus ou moins officiels. On peut voir que Clotaire II et Dagobert Ier font figure d'exception puisqu'ils ont vécu 45 et 35 ans et ont eu un règne personnel. Les maires des Palais deviennent souvent les vrais rois, certains en feront un usage discret d'autres auront beaucoup moins de scrupules. En 658 Ébroïn devient maire du palais de Neustrie pendant le règne de Clotaire III, il gouverne en ses lieux et places ce qui n'est pas du goût de l'aristocratie neustrienne, lorsque Clotaire meurt en 673 Ébroïn place sur le trône le troisième fils de Clovis II, Thierry III. Les grands de Neustrie et Childéric II second fils de Clovis II qui a été mis à la tête de l'Austrasie renversent Thierry III le relègue au monastère de Saint Denis et Ébroïn est enfermé au monastère de Luxeuil. Childéric II devient roi des Francs. En 675 Childéric II meurt, il est remplacé sur le trône d'Austrasie par Dagobert II mais en Neustrie, Clovis III, dont la filiation avec Clotaire III est très incertaine est placé sur le trône. Il n'y restera qu'une année. Ébroïn redevenu puissant réintègre Thierry III sur le trône de Neustrie et de Bourgogne sous sa tutelle évidemment. En Austrasie Dagobert II retrouvé a été replacé sur le trône en 676 mais il meurt en 679. A cette date Thierry III devient roi des Francs mais l'année suivante Pépin de Herstal s'empare de la mairie d'Austrasie. La guerre entre Neustrie et Austrasie est déclenchée, Ébroïn remporte une victoire contre Pépin en 680 mais elle n'est pas décisive. En 683 Ébroïn est assassiné. En 687 Thierry est écrasé par Pépin à Tertry. Pépin de Herstal devient le maître du royaume franc mais laisse Thierry sur le trône. Il mourra en 691
675 Clovis III. Lorsque Childéric II meurt en 675, le maire du palais Ébroïn, installe sur le trône d'Austrasie, un soit disant fils de Clotaire III, Clovis III mais la filiation avec Clotaire était plus que douteuse. Il n'y restera qu'un an et disparaîtra.
675 Avènement de Thierry III qui réunit toute la monarchie franque, et règne sous la tutelle d'Ébroïn.
675 Thierry III accède à la tête du royaume Franc.
676 Dagobert II est rappelé par les Austrasiens.
676 THIERRY III et DAGOBERT II (676-679) - (Thierry III roi de Neustrie - Dagobert II roi d'Austrasie)
676 Dagobert II. Lorsque son père, Sigebert III meurt, le maire du palais Grimoald qui avait fait adopté son fils Chidebert par le roi, fait disparaître Dagobert qui avait 4 ans afin de mettre son fils sur le trône. Dagobert est envoyé, à l'insu de sa mère, qui le croira mort, à Poitiers chez l'évêque Didon puis il sera recueilli par l'évêque d'York Wilfrid (futur saint) et mis dans le monastère irlandais de Slane. Childebert et son père Grimoald sont assassinés par les grands de Neustrie en 662. Le royaume est attribué à Childeric II, second fils de Clovis II en 673, Clotaire III roi de Neustrie et de Bourgogne meurt, Childéric II devient roi des Francs mais meurt à son tour en 675; Les grands d'Austrasie ont appris que Dagobert II n'est pas mort, ils le font chercher et l'installe sur le trône d'Austrasie (676) pendant que Thierry III est mis sur le trône de Neustrie et de Bourgogne. Dagobert II est assassiné 3 ans plus tard. Pépin de Herstal dit Pépin le jeune prend le pouvoir.
678 Saint Léger est capturé après le siège d'Autun par les armées d'Ébroïn. Ébroïn quitte l'abbaye de Luxeuil, tue Leudesius, met en sécurité le jeune Thierry III. Tout le personnel du palais de Neustrie est transformé. l'évêque d'autun saint Léger est torturé, aveuglé, déposé et assassiné par Ébroïn. Ses partisans se réfugient en Aquitaine.
679 Défaite de l'armée austrasienne devant celle de Thierry III et Ébroïn.
679 décembre Assassinat de Dagobert II.
679 THIERRY III (679-690) (Thierry III roi des Francs (en fait uniquement de Neustrie), l'Austrasie étant aux mains de Pépin de Herstal)
680 à 687 - Ébroïn est assassiné après sa victoire à Latofao, sur le maire du palais d'Austrasie, Pépin de Herstal (petit-fils de Pépin de Landen). Les Neustriens commandés par Berthaire, successeur d'Ébroïn, sont définitivement battus à Testry par Pépin de Herstal; Berthaire y perd la vie (687). - Pépin de Herstal gouverne seul. Pépin de Herstal, Pépin II de Herstal ou Pépin le Jeune est maire du palais d'Austrasie. Il est le fils d'Ansegisèle (lui-même fils de Saint Arnoul) et de Begga, fille de Pépin de Landen.
680 Pépin de Herstal devient maire du palais d'Austrasie.
680 Assassinat d'Ébroïn par Waratton, il le remplace en tant que maire du palais. Waratton, maire du palais de Neustrie (680). Déposé un temps par son fils.
680 Fondation du chiisme par les Alides. Alides est le nom donné aux descendants d'Ali, et plus spécialement aux Imams. Le chiisme qui regroupe environ 10% des musulmans constitue l'une des trois principales branches de l'islam avec le sunnisme et le kharijisme. Le terme "chiisme" vient de l'expression arabe chiat Ali, qui signifie "les partisans d'Ali". Ali ibn Abu Talib était le beau-fils du prophète Mahomet et le quatrième calife de la nouvelle communauté islamique (umma) après la mort de Mahomet. Les sunnites le vénèrent également comme le dernier des "quatre califes vertueux". Ainsi que tous les groupes islamiques, les chiites actuels considèrent leur forme d'islam comme la plus pure représentation de la religion originelle de Mahomet. Les premiers chiites étaient en désaccord avec les principes politiques de la nouvelle religion et notamment avec le mode de succession au califat. Ils étaient simplement liés par le soutien qu'ils apportaient à Ali en sa qualité de dirigeant de la communauté islamique. Après l'assassinat d'Ali en 661, certains chiites ont considéré ses différents fils comme ses successeurs de droit au titre de calife : les descendants d'Ali sont devenus rivaux imités par leurs adeptes chiites qui se sont divisés en fonction de leur choix. Par la suite, les chiites ont commencé à développer des croyances religieuses différentes qui les ont séparés des autres musulmans. Les sunnites et les chiites diffèrent en plusieurs domaines. Leur moindre désaccord concerne la loi et les rituels, et leurs plus grandes divergences concernent leur manière de concevoir l'autorité légitime, la théologie et le génie de leur culture. Les sunnites reconnaissent comme légitimes les trois premiers khalifes Abou Bekr, Omar et Osman, tandis que les chiites les regardent comme des usurpateurs et ne font commencer le khalifat qu'avec Ali, fils d'Abou-Taleb, gendre du Prophète dont il avait épousé la fille Fatimah. Ils acceptent la Sunna comme complément du Coran et comme le seul commentaire qu'on en doive donner; les chiites, au contraire, considèrent la Sunna comme peu importante et croient que l'on peut commenter le texte du livre sacré avec les moyens que l'humain peut puiser dans son intelligence. Sunnisme, courant majoritaire de l'islam. L'autre principale tradition musulmane est le chiisme, considéré par les sunnites comme plus ou moins hérétique. Les sunnites sont ainsi appelés du fait de l'importance qu'ils accordent à la Sunna, l'ensemble des paroles et des actions du prophète Mahomet que tous les croyants doivent s'efforcer d'imiter. La Sunna et le Coran sont considérés comme les deux sources principales de la loi islamique. Les chiites soulignent aussi l'importance de la Sunna, à la différence qu'ils y incluent les paroles et les actions de leurs imams. Les sunnites ayant été les premiers à établir la primauté de la Sunna, il est fort probable qu'ils se soient fait appeler les "gens de la Sunna" pour se distinguer des autres groupes musulmans, et cela avant même que les chiites aient développé leur propre système juridique. Selon la loi sunnite traditionnelle, l'idée existait déjà du vivant de Mahomet de consulter et suivre l'exemple du Prophète en cas de doute sur une question religieuse ou juridique. Les injonctions du Coran appelant à "obéir à Allah (Dieu) et à son Prophète" sont fréquemment citées pour justifier cette idée. D'après cette théorie, les compagnons du Prophète, lorsque celui-ci était encore en vie, s'attachaient particulièrement à se rappeler ses paroles et ses gestes et ils les transmirent après sa mort à la génération suivante, qui la passa à son tour à la suivante, et ainsi de suite. Les anecdotes individuelles par lesquelles étaient transmises les paroles ou les actions du Prophète furent appelées hadiths. Après la mort du Prophète, lorsqu'une question religieuse ou juridique venait à se poser, il était d'usage parmi les hommes pieux d'examiner le Coran et la Sunna pour y trouver une réponse. De cette façon, l'autorité du Prophète se perpétuait même après sa disparition. La sunna est ce que la tradition musulmane rapporte des paroles, actes et préceptes de Mohammed. Ces récits, appelés hadiths, sont au nombre de plusieurs (dizaines de) milliers qui ont fait l'objet de nombreuses compilations. Les sunnites se revendiquent de la sunna, ce que leur contestent les chiites.
681 Pépin de Herstal reconnaît Thierry III comme roi.
683 Défaite austrasienne près de Namur face à l'armée de Thierry III.
686 Mort de Waratton, son beau-fils, Berthaire devient maire du palais de Neustrie
687 Mort de Berthaire a l'issue de la bataille de Tertry contre Pépin de Herstal qui devient maire du palais de Neustrie.
689 Naissance de Charles Martel, fils de Pépin de Herstal. Charles Martel, maire du Palais (pas de rois pendant cette période) de 737 à 741. Il est le fils de Pépin de Herstal dit le Jeune ou Pépin II et Alpaïde de Bruyères.
690 Mort de Thierry III, son fils Clovis lui succède.
690 CLOVIS IV (690-694) (Clovis IV roi des Francs (en fait uniquement de Neustrie), l'Austrasie étant aux mains de Pépin de Herstal)
690 Clovis IV. Pépin de Herstal avait laissé Thierry III sur le trône malgré sa défaite à Tertry mais en fait gouvernait à sa place. Lorsque Thierry III meurt, il installe son fils aimé Clovis IV sur le trône sans autres changements. Il a 9 ans, il mourra à 13 ans.
691 Début de la construction du Dôme du Rocher à Jérusalem, à l'endroit où Mahomet (Mohammed) et monté au ciel. Elle fait de la ville une cité sainte pour les musulmans. Le dôme du Rocher ou la coupole du Rocher, appelé parfois à tort mosquée d'Omar, est un sanctuaire érigé sur ordre du calife Abd al-Malik ben Marwan à Jérusalem, sur l'esplanade de l'ancien temple d'Hérode, le Haram al-Sharif.
695 Mort de Clovis IV, son frère Childebert III lui succède.
695 CHILDEBERT III (695-711) (Childebert III roi des Francs (en fait uniquement de Neustrie), l'Austrasie étant aux mains de Pépin de Herstal)
695 Childebert III. Pépin de Herstal avait laissé Thierry III sur le trône malgré sa défaite à Tertry mais en fait gouvernait à sa place. Lorsque Thierry III meurt, il installe son fils aimé Clovis IV sur le trône sans autres changements. Il a 9 ans, il mourra à 13 ans. Il installera le second fils Childebert III en 695.
699 à 759 - naissance et mort de Wang Wei. Écrivain chinois. Poète, peintre, musicien et haut fonctionnaire, la nature et le bouddhisme tiennent une place importante dans son oeuvre. Grand poète chinois de la Dynastie Tang, Wang Wei est né vers la fin du VIIe siècle et a été reçu docteur ès lettres en 713, l'année même où Xuan Zong a hérité du pouvoir souverain. Également renommé comme poète et comme médecin, il dut à ce double titre d'être tout à la fois recherché par l'empereur, protecteur éclairé des lettres, et par le fameux rebelle An Lushan, ce Tartare qui demandait quel animal c'était qu'un poète et à quel usage il pouvait servir.
700 La pyramide du temple du Jaguar. Le temple du grand jaguar (Temple I) est une pyramide qui fut construite vers 700 sous les ordres du souverain maya Ha Sawa Chaan K'awil (682–734). Il est situé au centre de l'ancienne cité-état de Tikal, dans la région du Petén, au Guatemala. À 45 mètres de hauteur, elle est l'une des plus imposantes du monde maya. La pyramide supporte, à son sommet, un temple dédié au culte du jaguar. Les archéologues ont découvert, lors des fouilles, une chambre funéraire à six mètres sous terre, dédiée au souverain, de nombreuses offrandes de jade ainsi que des coquillages et des os sculptés.
700 vers - Ibn al-Muqaffa‘, premier grand prosateur de langue arabe, adapte dans cette langue les Kalîla wa Dimna, fables animalières. La Fontaine emprunta les éléments ou la trame de quelques-unes de ses Fables: Le Chat, la Belette et le Petit Lapin, Le Chat et le Rat, Les Deux Pigeons, La Laitière et le Pot au lait.
705 Construction de la grande Mosquée de Damas (Syrie). La grande mosquée, actuellement Grande mosquée des Omeyyades de Damas, a été construite vers 705. C'est la plus ancienne avec le Dôme du Rocher de Jérusalem à être pratiquement dans sont état initial. Fait exceptionnel, la salle de prière contient un tombeau : celui du crâne de Jean-Baptiste, cousin de Jésus. La présence d'un tombeau dans la salle de prière d'une mosquée est un cas pratiquement unique. Les chrétiens du quartier Est de Damas viennent y faire des prières. On voit donc dans cette salle à la fois les prosternations des musulmans, et les signes de croix et les génuflexions des chrétiens. On y vient aussi tout simplement pour y faire la sieste allongé sur le tapis ou adossé à une colonne, car c'est un lieu frais et calme dans le centre de la ville. Le plus haut minaret de cette mosquée est le minaret de Jésus : c'est là que selon la tradition locale Jésus, le Messie, reviendra sur terre au moment du jugement dernier.
709 Début des expéditions de Pépin de Herstal contre les Alamans.
710 Construction de Nara, 1ère capitale japonaise. Nara, ville du Japon située dans la région du Kansai, proche de Kyoto.
711 Invasion arabe en Espagne. Début de l'invasion de l'Espagne par l'armée berbère. Le chef berbère Tariq ibn Ziyad, gouverneur de Tanger nommé par Musa, reçoit par l'intermédiaire de Julien, prince berbère chrétien de Ceuta, un appel du roi Wisigoth Agila II, destitué par Rodéric (Rodrigue). 30 avril : Tariq ibn Ziyad, à la tête de 7000 hommes, prend pied sur les falaises des Colonnes d'Hercule ; il les occupe et fortifie le rocher de Gibraltar, qu'il baptise d'après son propre nom (Djabal-al-Tariq). 19 juillet : Bataille de Guadalete, les Wisigoths de Rodéric sont battus par les musulmans de Tariq ibn Ziyad, qui fait la conquête de l'Espagne en trois années. Tariq prend Cadix, Ecija, Cordoue puis Tolède en octobre. Confusion dans la péninsule : les Juifs d'Espagne, victimes d'une législation anti-judaïque, sont prêts à recevoir tout étranger comme un libérateur. Les esclaves s'enfuient des domaines. Musa Ibn Nosseyr, Mûsâ ben Nusayr fut un gouverneur et général musulman sous les Omeyyades, né dans la région du Yemen (640-716). En 698 il fut nommé Emir de l'Afrique du Nord. Il était responsable de la répression d'une rébellion berbère importante. Il dut aussi gérer les menaces constantes de la flotte de l'Empire Byzantin et construisit une flotte capable de conquérir les îles de Ibiza, Majorque et Minorque. Il a envoyé Tariq ibn Ziyad qui était l'un de ses lieutenant pour conquérir la péninsule ibérique en 711.
711 Mort de Childebert III, son fils Dagobert III (12ans) lui succède.
711 DAGOBERT III (711-715) (Dagobert III roi des Francs (en fait uniquement de Neustrie), l'Austrasie étant aux mains de Pépin de Herstal puis de Charles Martel)
711 Dagobert III. Pépin de Herstal avait laissé Thierry III sur le trône malgré sa défaite à Tertry mais en fait gouvernait à sa place. Lorsque Thierry III meurt, il installe son fils aimé Clovis IV sur le trône sans autres changements. Il a 9 ans, il mourra à 13 ans. Il installera le second fils Childebert III en 695 puis ce sera le tour de Dagobert III lorsque Childebert mourra en 711. Pépin de herstal meurt en 714, c'est son fils illégitime Charles Martel qui le remplacera comme maire du palais d'Austrasie.
712 Soumission des Alamans.
714 Avènement comme maire du palais d'Austrasie, de Charles (Martel), fils de Pépin de Herstal. Il gouvernera seul jusqu'en 737 les États francs (qui ont pour rois Chilpéric II, Clotaire IV, Thierry IV), et pendant l'interrègne, de 737 à 741.
714 Les armées arabes s'emparent de Carcassonne et assiègent Nîmes.
715 Révolte de la Neustrie contre l'Austrasie.
715 31 décembre Mort de Dagobert III, Chilpéric II, fils de Childéric II lui succède.
715 CHILPÉRIC II (715-717) (Chilpéric II roi des Francs (en fait uniquement de Neustrie), l'Austrasie étant aux mains de Charles Martel)
715 Chilpéric II. Fils de Childéric II, Chilpéric II est placé sur le trône à la mort de Dagobert III par le maire du palais de Neustrie, Rainfroi. Depuis la victoire de Pépin de Herstal maire du palais d'Austrasie sur Thierry III à Tertry (687), Pépin garda Thierry III sur le trône mais devint le véritable maître du royaume franc avec le titre de Duc et Prince des Francs (dux et princeps Francorum). Il avait placé son fils ainé Drogon maire du palais de Neustrie, mort en 708, il le remplaça par son second fils Grimoald II qui meurt à son tour la même année que son père en 714. Après leur décès, Charles Martel fils illégitime de Pépin de Herstal, en dépit des enfants de Drogon qui auraient légitimement succédé à leur grand père, se pose en successeur et se fait nommer Duc d'Austrasie. Il lui faudra beaucoup d'énergie pour assurer la succession de son père. Le maire du palais de Neustrie, Rainfroi entreprend avec Chilpéric II de lutter contre Charles Martel mais ils seront battus en 717 puis en 719. Charles Martel place sur le trône d'Austrasie Clotaire IV en 717 pour cantonner Chiperic à la Neustrie, Clotaire meurt l'année suivante sans descendant. En 720 (ou 724) Chilpéric II est obligé d'accepter Charles Martel comme maire du palais de Neustrie et en revanche Charles Martel le reconnaît comme roi des Francs.
715 à 717 - Règne de Chilpéric II sous la tutelle de Charles Martel
717 28 mars Charles Martel vainqueur des Neustriens à Vincy. Il contraint Plectrude à lui livrer la ville de Cologne et devient ainsi maître de l'Austrasie.
717 Chilpéric II est contraint de céder son trône à son cousin Clotaire IV, fils de Thierry III soutenu par Charles Martel.
717 CLOTAIRE IV (717-719) (Clotaire IV roi d'Austrasie, l'Austrasie étant aux mains de Charles Martel)
717 Clotaire IV. Dans sa lutte pour la succession de Pépin de Herstal, Charles Martel doit se battre contre la Neustrie qui veut retrouver son indépendance. Pour contrer Chilpéric II roi de Neustrie, il place (717) sur le trône d'Austrasie Clotaire IV dont la filiation avec Thierry III est douteuse. Celui-ci mourra l'année suivante.
717 à 720 - Règne de Clotaire IV sous la tutelle de Charles Martel
717 15 août Nouveau siège arabe à Constantinople. Malgré leur première défaite en 678, les Arabes envoient leur flotte à l'assaut de la capitale byzantine. Cette fois, c'est l'empereur Léon III qui doit faire face à l'attaque. Placés sur la rive occidentale du Bosphore, les Arabes tiendront le siège durant une année. Le feu grégeois leur infligera de nombreux dégâts. Allié à la peste et à la famine, il aura une nouvelle fois raison d'eux.
717 à 843 - Crise iconoclaste: les images saintes sont détruites. L'iconoclasme rejette l'adoration vouée aux représentations du divin dans les icônes en particulier. L'iconoclasme est la destruction de représentations, qu'elle soit due a des considerents religieux ou profanes. L'iconoclasme religieux rejette l'adoration vouée aux représentations du divin, dans les icônes en particulier. L'iconoclaste chretien s'appuie sur le passage suivant de la Bible: Tu ne feras pas d'image taillée.
718 Début de la Reconquista (718 - 1492). La Reconquista (terme espagnol et portugais pour Reconquête) correspond à la conquête des royaumes maures de la péninsule ibérique par les souverains chrétiens. Initiée en 718, elle s'achève le 2 janvier 1492 quand Ferdinand II d'Aragon et Isabelle de Castille, les "Rois Catholiques", chassent le dernier souverain maure de la Péninsule, Boabdil de Grenade, achevant l'unification de l'essentiel de l'actuelle Espagne — excepté la Navarre incorporée en 1512.
719 Les troupes de Al-Samah s'emparent de Narbonne. Al-Samah, gouverneur Sarrasins (Omeyyades). Le terme d'"empire sarrasin" est utilisé dans la littérature historique ancienne pour désigner les califats omeyyade et abbasside. Les Omeyyades (ou Umayyades) sont une dynastie de califes qui gouvernèrent le monde musulman de 661 à 750, établissant leur capitale à Damas. Ils tiennent leur nom d'un de leurs ancêtres, Omayya, grand-oncle de Mahomet. Ils appartenaient à la tribu des Qurayshites, tribu dominante à La Mecque au temps du prophète Muhammed. Après s'être opposés à celui-ci, ils l'avaient rejoint au dernier moment. Les Abbassides sont une dynastie de califes sunnites qui gouvernèrent le monde musulman de 750 à 1258, établissant leur capitale à Bagdad, ville fondée en 762. Cette dynastie arriva au pouvoir à l'issue d'une véritable révolution menée contre les Omeyyades. Les Abbassides tirent leur nom de al-Abbâs, oncle de Mahomet, dont ils sont les descendants, alors que les Omeyyades avaient un lien familial plus lointain avec le Prophète. Ils veulent un État plus profondément musulman, où les Iraniens convertis à l'islam auront une part égale à celle des Arabes.
719 14 octobre Victoire de Charles Martel à Néry contre les troupes de Neustrie.
719 Charles Martel repousse les Saxons.
719 Victoire de Charles Martel sur les Neustriens à Soissons: c'est le dernier acte de la lutte entre l'Austrasie et la Neustrie qui dès lors n'a plus d'existence politique. Eudes d'Aquitaine s'enfuit en emmenant Chilpéric II mais pas son trésor. Ragenfred se retire dans ses domaines autour d'Angers où il meurt en 731. A la mort de Clotaire IV, Charles Martel fait la paix avec Eudes et reconnaît Chilpéric II comme roi de tous les Francs.
719 Mort de Clotaire IV, Chipéric II récupère son trône.
719 CHILPÉRIC II (719-721) (Chilpéric II roi des Francs)
720 Capitulation de Eudes, duc d'Aquitaine, qui livre Chilpéric II à Charles Martel qui le reconnaît comme roi. Eudes, duc d'Aquitaine de 681 à 736, était le fils de Boggis et descendait de Clotaire Ier.
720 Prise de Carcassonne par les Arabes.
720 Invasion sarrasine en Aquitaine et en Provence (720-739)
721 Les troupes de Al-Samah assiègent Toulouse. La bataille de Toulouse vit, en l'an 721, la victoire des Francs de Eudes, duc d'Aquitaine, sur les Sarrasins (Omeyyades) du gouverneur Al-Samah.
721 Eudes, duc d'Aquitaine met fin au siège de Toulouse.
721 Mort de Chilpéric II, Thierry IV, fils de Dagobert III le remplace.
721 THIERRY IV (721-737)
721 Thierry IV. Il succède à Chilpéric II sous la tutelle de Charles Martel qui, secondé par son frère Childebrand déploie une énergie farouche à unifier l'état mérovingien, qui depuis plusieurs années s'effrite. Plusieurs provinces ont acquis une quasi indépendance. Il vainc les Saxons, les Frisons, soumet la Thuringe et la Bavière et surtout il met un point d'arret à l'invasion arabe en 732 à Poitiers à la suite de l'appel au secours du Duc Eudes. A ce moment Charles Martel, qui a reçu un serment de fidélité du duc Eudes après son éclatante victoire sur les armées islamiques, devient le personnage le plus illustre de l'occident. Il entretient de bonnes relation avec l'église et avec le pape. Il s'apprète à soumettre la Bourgogne et la Provence. En 737, Thierry IV meurt, Charles Martel ne prend pas le titre de roi mais c'est un roi de fait.
721 à 737 - Règne de Thierry IV, dirigé comme les précédents par Charles Martel.
725 Expédition de Charles Martel contre la Bavière.
725 Incursion arabes en Avignon, à Valence, à Lyon, à Châlons-sur-Saône, Mâcon, Besançon et Dijon.
725 21 Août Prise et pillage d'Autun. Autun est ravagée par les Sarrasins. La région de la Loire est au mains des Arabes. Les musulmans d'Espagne prennent Carcassonne. Ils occupent tout le pays jusqu'à Nîmes. Le duc d'aquitaine Eudes leur barre le passage. Il les oblige à s'engager dans la vallée du Rhône, qu'ils ravagent, puis ils remontent la vallée de la Saône jusqu'à Autun, qu'ils mettent à sac le 22 août. Ils sont arrêtés à Sens avant de retourner en Espagne avec leur butin. Autun est une commune française, située dans le département de la Saône-et-Loire et la région Bourgogne.
725 Les Musulmans atteignent Luxeuil. Luxeuil-les-Bains est une commune française, située dans le département de la Haute-Saône et la région Franche-Comté.
728 Seconde expédition de Charles Martel contre la Bavière.
730 Soumission du dernier duc Alaman aux Francs.
730 invention de l'imprimerie en Chine (xylographie). La xylographie est un procédé de gravure du bois utilisant une tablette de bois comme matrice. Cette technique est l'art de la fabrication manuelle des caractères servant aux typographes pour la composition de document
732 Abd el-Rahman, Wali d'Espagne, lance ses troupes au-delà des Pyrénées. Abd al-Rahman (mort en 732), général sarrazin et gouverneur d'Andalousie en 721, puis de 731 à sa mort. En 732, lorsque la puissance croissante des Francs commence à menacer la position des musulmans en Espagne, Abd al-Rahman traverse les Pyrénées à la tête de son armée et pénètre en Aquitaine où il met le duc Eudes en déroute. Arrêté dans sa chevauchée par les troupes de Charles Martel, le général trouve la mort au cours de la bataille de Poitiers.
732 Prise et pillage de Bordeaux par les Musulmans.
732 17 octobre Charles Martel remporte la bataille à Poitiers contre les Musulmans mettant fin à l'invasion sarrasine en France. La sanglante victoire de Poitiers arrête pour toujours les conquêtes des Musulmans et les oblige à se replier jusqu'en Provence. C'est à l'occasion de cette bataille que fut donné à Charles le surnom de Martel, parce qu'il y écrasait les ennemis de sa masse d'armes comme avec un marteau. La bataille de Poitiers est une victoire de Charles Martel, maire du palais du royaume franc, sur les Sarrasins d'abd-er-Rahman. Cette victoire est décrite comme décisive à l'époque par les chroniqueurs.
735 Prise d'Arles et d'Avignon par les troupes musulmanes.
735 à 804 - naissance et mort de Alcuin. Maître de l'école palatine (dans le palais). Le plus éminent "intellectuel" du règne de Charlemagne est né, dans l'île de Bretagne, l'Angleterre actuelle. Comme tous les érudits de son temps, il mène une vie vagabonde jusqu'à ce que Charlemagne l'invite à résider à sa cour. Il devient ainsi, à partir de 782, le "précepteur" du souverain et de ses enfants. C'est le début de "l'Académie palatine" où figurent, à côté de la famille royale, tous les grands savants de l'époque. On y a le goût des énigmes et des pseudonymes, pour imiter les traditions de l'Antiquité. Charlemagne s'appelle David, Alcuin, Horatius Flaccus et Angilbert, l'amant de la princesse Berthe, est Homère, tout simplement ! Outre ce rôle capital de pédagogue, Alcuin assume celui de poète officiel : il célèbre la gloire de l'empereur et les bienfaits de son règne. Retiré à Tours comme abbé de Saint-Martin, il lutte contre "la rusticité des Tourangeaux" et s'efforce de créer sur les bords de la Loire un centre intellectuel. Il meurt en 804.
737 Mort de Thierry IV.
737 CHARLES MARTEL (737-741)
737 Charles Martel n'ayant jamais eu le titre de roi, père de Pépin le Bref, grand père de Charlemagne devrait figurer dans la dynastie Carolingienne ou dans les Pippinides qui sont les ancêtres des Carolingiens. Pépin de Herstal qui à l'origine était maire du palais d'Austrasie avait soumis la Neustrie, fait Thierry IV roi des Francs et s'était fait duc et prince des Francs. Il était le véritable roi. Lorsqu'il meurt en 714, les Neustriens et Aquitains alliés aux Frisons (Hollande du nord) et aux Saxons tentent d'abattre la puissance austrasienne. Charles Martel dernier fils (naturel) vivant de Pépin et en dépit des fils de Drogon, fils aimé de Pépin, prent les choses en main il met 6 ans à reconquérir l'autorité et reprendre le titre de duc et prince des Francs. Bien qu'entretenant de bonnes relations avec Rome, il mène une politique de laïcisation des biens de l'église. Les terres ainsi obtenues, lui servent à se constituer une solide armée qui sera l'instrument de ses reconquêtes. En Germanie, il reconquière la Thuringe et l'Alémanie et rétablit l'autorité Franque sur la Bavière et une partie de la Frise. Il aide les missionnaires à évangéliser la Germanie centrale et méridionale. En Gaule, sa victoire à Poitiers et le serment de fidélité du duc Eudes lui permet de franchir la Loire et de se lancer dans le reconquête de la Bourgogne et de la Provence. Devant ces succès, son pouvoir est tel que lorsque Thierry IV meurt en 737, il disposera du royaume en le partageant avant de mourir (741) entre ses deux fils Carloman et Pépin.
737 à 742 - Interrègne. - Gouvernement de Charles Martel jusqu'en 741, puis de Pépin le Bref, son fils.
737 Charles Martel reprend Avignon et bat les Musulmans près de Narbonne.
739 Attaque musulmane sur Arles.
740 Révolte contre les Arabes dans les zones occupées.
741 22 octobre Mort de Charles Martel. Le maire du palais d'Austrasie et de Neustrie est inhumé dans la basilique Saint Denis, parmi les rois. Pourtant Charles Martel n'a jamais été roi des Francs. Il réussit à s'imposer face à la monarchie mérovingienne en déclin depuis la fin du VII° siècle. Grâce à plusieurs victoires militaires, il put asseoir son pouvoir sur le royaume et, profitant de la faiblesse du roi Thierry IV, il s'installa peu à peu à la place. Ses deux fils Carloman et Pépin le Bref se partagent le royaume Pépin (Neustrie et Bourgogne) et Carloman (Austrasie, Souabe, Thuringe). Sa mort survient à Quierzy. Il sera inhumé à Saint-Denis. S'il n'a pas été roi, Charles Martel, avec son fils Carloman, est à l'origine d'une dynastie : les Carolingiens.
741 CARLOMAN et PÉPIN LE BREF (741-743) - (Pépin le Bref roi de Neustrie - Carloman roi d'Austrasie)
741 Révolte contre les fils de Charles Martel.
741 Soumission des Germains de la rive droite du Rhin par le maire du palais Pépin le Bref
741 Zacharie devient pape. Zacharie, successeur de Grégoire III, le pape Zacharie, orginaire de Byzance, fut sacré le 10 décembre 741. Le saint pape Zacharie, d'origine grecque, naquit en Calabre où il fut élevé dans la piété et les sciences. Traducteur grec érudit des 'Dialogues' de saint Grégoire le Grand et prédicateur éloquent, il fut admis dans le clergé de Rome sous le pape Grégoire III auquel il succéda alors que le roi des Lombards, Luitprand (712-744), menaçait de s'emparer de Rome (741). Ses familiers aimèrent sa douceur et sa compassion, admirèrent son pouvoir de persuasion et eurent confiance à sa grande habileté politique.
742 Victoire de Carloman et Pépin contre les Alamans.
742 Un premier synode sur sol allemand se tient en présence de Boniface. Pépin le Bref et Carloman entreprennent la réforme de l'église franque par une série de capitulaires : Il faut qu'il y ait un évêque dans chaque ville et que tout le clergé de son diocèse lui obéisse ; il ne faut pas que les moines et les religieuses sortent des monastères sans autorisation ; il faut que les richesse soustraites à l'église lui soient restituées ; il faut que les diacres et les prêtres adultères et fornicateurs soient dégradés et obligé de faire pénitence. Les prêtres sont tenus de se rendre aux synodes annuels de l'évêché. Les métropolites sont rétablis dans leurs fonctions. Saint Boniface, Boniface de Mayence, (680-754), est un saint et martyr anglais.Ordonné prêtre en 710, le bénédictin anglo-saxon Boniface gagne la Frise en 716, où il devient l'assistant de son compatriote saint Willebrord. Puis il évangélise la Hesse, la Thuringe et la Bavière avec succès. Consacré évêque en 722, il établit son archevêché à Mayence. Retourné en Frise, il y est assassiné par des païens. "La méthode missionnaire de Boniface était fondée sur deux points essentiels : il recherchait dans un premier temps à obtenir l'appui des rois et des grands et dans un deuxième temps il conviait les monastères à être de véritables foyers de vie chrétienne authentique et évangélisateur. C'est ainsi que la rechristianisation de l'Allemagne "romaine" débuta. Ses succès vinrent aux oreilles du pape Grégoire II qui le fit venir à lui et il le consacra évêque en 722, dépendant directement du Saint-Siège, Boniface n'eu pas de diocèse particulier".
743 Carloman et Pépin offrent le trône à Childéric III, fils de Chipéric II pour rétablir le calme dans le royaume.
743 Pépin et Carloman sortent Childéric III, le dernier roi mérovingien du monastère où il avait été enfermé par Charles Martel et lui permettent d'occuper le trône duquel leur père l'avait évincé. Son retour est motivé par la coalition formée entre autres par le duc Odilon de Bavière et Hunald, celui d'Aquitaine. Ces derniers réagissent mal à l'élimination politique de Grifon (demi-frère de Pépin et Carloman). En rétablissant Childéric III, Pépin et Carloman trouvent ainsi un moyen de les calmer pendant un moment.
743 CHILDÉRIC III (743-751)
743 Childéric III. Charles Martel avant sa mort avait partagé "son" royaume entre ses deux fils Carloman et Pépin. Lorsqu'il mourut en 741 ses deux fils devinrent maire du palais, Carloman en Austrasie, Pépin en Neustrie et Bourgogne. Devant les difficultés pour se faire admettre ils furent amenés en 743 à installer sur le trône Childéric III qui entre temps était devenu moine. Les deux frères soutinrent énergiquement la réforme de l'église entreprise par Saint Boniface, synode de 742, synode de Lestinnes en 743, concile de Soisson en 744 puis en 747, Carloman se retira dans un monastère laissant Pépin seul maître. Voulant déposer le roi, Pépin sollicita l'avis du pape Zacharie en 750. Celui-ci lui accorda la permission disant que celui qui doit être roi c'est celui qui exerce réellement le pouvoir. Il déposa Childéric III en 751 le faisant enfermer à l'abbaye de Saint Bertin et son fil Thierry à l'abbaye de Fontenelle. Ce fut le dernier des Mérovingiens.
743 à 752 - Règne de Childéric III, avec Pépin le Bref pour maire du palais. Sous ce règne, Pépin (surnommé le Bref à cause de sa petite taille) fit victorieusement la guerre aux Francs de l'est au nord: Saxons, Allemands et Bavarois qu'il contraignit au respect des droits de Childéric III.
744 Expédition franque contre les Saxons.
745 Révolte des Alamans.
746 La révolte des Alamans est écrasée par Carloman à Canstatt.
747 Carloman se retire dans un monastère en faveur de Pépin, fils de Charles Martel.
749 Pépin le Bref épouse Berthe aux Grands Pieds. Berthe au Grand Pied, Bertrade ou Berthe de Laon dite Berthe au Grand Pied (Laon, mai 726 - † Choisy-au-Bac, 12 juillet 783), fille du comte Caribert de Laon. Son surnom serait dû à un pied qu'elle aurait eu plus grand que l'autre. Le nom de sa mère est inconnu, mais on s'accorde pour des raisons onomastiques sur le fait qu'elle se prénommait Gisèle. Le maire du palais Pépin le Bref en fait sa maîtresse vers 741, alors qu'il est marié et a cinq enfants. Elle met au monde Charles en 742, futur Charlemagne, puis Carloman en 747. Pépin répudie sa première femme et épouse Berthe en 743 / 744. Elle est couronnée reine avec son mari, en 751, après la déposition du dernier roi mérovingien Childéric III.
750 Quatre-vingts Omeyyades sont empoisonnés par les Abbassides lors d'un banquet en Syrie. Seul en réchappe le petit fils d'hisham, Abd al-Rahman, qui réussit à gagner le Maroc puis l'espagne (755).
750 15 mai Fondation de l'Émirat de Cordoue. Abd er-Rahman el-Dachil, de la dynastie des Omeyyades, s'empare du pouvoir à Cordoue et se fait nommer émir d'al-Andalous (nom arabe de l'Espagne). L'Espagne devient ainsi le premier état musulman indépendant. Abd er-Rahman Ier dotera le pays d'une administration exemplaire. Mais il n'arrivera pas à soumettre les régions montagneuses du nord, qui resteront chrétiennes. Abd al-Rahman Ier, retranscrit 'Abd al-Rahman Ier ou Abdérame Ier, dit le Juste) né à Damas en 731, mort à Cordoue en 788 était le premier émir omeyyade indépendant de l'émirat de Cordoue (Al-Andalus) fondé en 756. C'était le fils de Muawiya ibn Hisham. Échappé comme par miracle au massacre de sa famille, qui fut exterminée presque tout entière par les Abbassides, il se réfugia en Espagne, où l'appelaient les Maures établis dans ce pays, réduisit sous son pouvoir presque toute cette contrée, fixa sa résidence à Cordoue, et régna paisiblement pendant 31 ans, faisant fleurir les lettres et les arts et cultivant lui-même la poésie. On lui donna le surnom de Juste.
750 Après le massacre du dernier calife omeyyade de Damas, Abû al'Abbas fonde la dynastie des Abbassides à Bagdad. Bagdad, capitale des Abbassides devient le centre du monde musulman au détriment de Damas. Quatre-vingts Omeyyades sont empoisonnés par les Abbassides lors d'un banquet en Syrie. Seul en réchappe le petit fils d'Hisham, Abd al-Rahman, qui réussit à gagner le Maroc puis l'espagne (755). Abû al'Abbas, Al-Saffah (722-754) est un arrière petit fils de Al-Abbâs, l'oncle du prophète Mohammed (Mahomet). Il fut proclamé calife en 750 à Koufa. Il est mort en 754 Les Abbassides sont une dynastie de califes sunnites qui gouvernèrent le monde musulman de 750 à 1258, établissant leur capitale à Bagdad, ville fondée en 762. Cette dynastie arriva au pouvoir à l'issue d'une véritable révolution menée contre les Omeyyades. Les Abbassides tirent leur nom de Al-Abbâs, oncle de Mahomet, dont ils sont les descendants, alors que les Omeyyades avaient un lien familial plus lointain avec le Prophète. Ils veulent un État plus profondément musulman, où les Iraniens convertis à l'islam auront une part égale à celle des Arabes. Au cours de la révolution contre les Omeyyades, leur chef Abû Muslim réunit autour de lui, en plus des Arabes hostiles à la dynastie régnante, des indigènes iraniens, de petites gens, des esclaves enfuis. Il triompha en 750 à la bataille du Grand Zâb, après plus de trois ans de guerre. Le premier calife abbasside fut Abû al-Abbas, dit as-Saffah (750-754).
750 Le Concile de Tours enjoint aux ecclésiastiques de prêcher en langue populaire, donc germanique ou romane. Le concile prouve qu'une proportion notable de ruraux ne maîtrisaient pas la langue latine. L'écart entre le latin et son produit populaire, roman puis ancien français, est tel qu'on les distingue comme deux langues différentes
751 LES CAROLINGIENS
751 Les Carolingiens, que l'on appelait couramment Carlovingiens jusqu'à la fin du XIxe siècle, forment une dynastie de rois francs qui régnèrent sur l'Europe occidentale de 750 jusqu'au xe siècle, et dont la généalogie remonte à saint Arnoul (v. 582–640 ?). Les Carolingiens doivent leur nom à leur ancêtre direct, Charles Martel, maire du Palais D'Austrasie, dont la victoire à Poitiers interrompt la progession des Arabes vers le Nord et lui donne une immense renommée dans l'Occident catholique. C'est à tort que l'on se réfère au nom de Charlemagne pour désigner la dynastie. La dynastie des Carolingiens trouve ses origines au sein de la famille des Pippinides, qui détint, pendant plusieurs générations, la charge de "maire du palais" sous le règne des souverains mérovingiens d'Austrasie. Au fur et à mesure de la désagrégation du pouvoir de la dynastie mérovingienne, durant la période dite des "rois fainéants", les maires du palais pépinides accrurent leur pouvoir : déjà Pépin de Herstal, puis Charles Martel dirigeaient de façon quasi autonome la politique du royaume, tels des souverains, mais sans le titre ; ainsi, ils nommaient les ducs et les comtes, négociaient les accords avec les pays voisins, dirigeaient l'armée, étendaient le territoire du royaume (notamment en Frise) et allaient même jusqu'à choisir le roi mérovingien.Dès la fin du VIIe siècle, alors que la politique est marquée par des querelles sanglantes entre les Francs neustriens (à l'ouest) et austrasiens (à l'est), les derniers Mérovingiens sont cantonnés à un rôle de souverain d'apparat. Ils ont un royaume exsangue : le pouvoir émietté est aux mains des aristocrates terriens. La culture latine a progressivement régressé au cours des deux siècles précédents. Une crise économique sans précédent a mis à mal l'ensemble des repères de l'Occident antique : elle est notamment due à la fermeture des routes commerciales avec le monde méditerranéen à cause des conquêtes arabes. C'est dans ce contexte que commence l'ascension d'une nouvelle famille. Parmi les réels détenteurs du pouvoir, les maires du palais austrasiens prennent de facto le contrôle de l'ensemble du royaume des Francs, avant de détrôner publiquement le dernier Mérovingien et de former leur propre dynastie : il s'agit des Pippinides, ultérieurement connus sous le nom de Carolingiens. Soucieux de légitimer leur coup d'État, les Pippinides rattachent quant à eux leur origine à Francus, un Troyen légendaire, et se rattachent par là une nouvelle fois à Rome. Le pouvoir des Carolingiens marque l'entrée réelle dans le Moyen Âge : la Gaule disparaît des sources et devient la Francie, alors que le centre du pouvoir se déplace vers l'est, des cités épiscopales antiques vers les domaines ruraux des comtes carolingiens. Il est remarquable que dans le même temps, les hommes de lettres, conscients de la disparition de la culture antique, tentent de la faire renaître : c'est la Renaissance carolingienne. Charlemagne, le deuxième et plus prestigieux souverain carolingien est lui-même couronné Empereur des Francs et des Romains en l'an 800 à Rome. Mais ces tentatives de restaurer l'Empire d'Occident échouent.
751 La prise de pouvoir des carolingiens s'est en fait préparée dès la fin du VIIe en profitant de l'anarchie mérovingienne des "rois fainéants" : Pépin de Herstal contrôle déjà la Neustrie (est de la France) en 687 en qualité de Maire du Palais, sorte de 1er ministre. Son fils Charles Martel accentue encore sa mainmise sur le royaume et s'illustrera en repoussant les arabes à Poitiers en 732. Le fils de ce dernier, Pépin le Bref, consolide l'acquis en réunissant l'Austrasie et la Neustrie et évince le dernier roi mérovingien avant de se faire sacrer roi des francs en 751 et initialise ainsi la lignée carolingienne. Son fils Charlemagne sera le véritable fondateur de l'empire carolingien et il deviendra en 800 Empereur d'Occident. Son royaume est le plus puissant d'Europe grâce à sa stratégie de conquête : 32 années de guerres lui permettent d'édifier un formidable empire consolidé par une bonne administration et enjolivé par une activité culturelle et artistique brillante. Son successeur Louis le Pieux ne parviendra hélas pas à maintenir l'unité du royaume et le traité de Verdun en 843 marquera l'éclatement du royaume entre ses 3 fils : Lothaire contrôle l'Italie et une partie de la Provence, Louis hérite de la Germanie, Charles le Chauve prend la tête de la Francia Occidentalis. Le péril viking et les prétentions de l'aristocratie féodale vont encore fragiliser l'équilibre précaire.
751 La dynastie Carolingienne trouve son origine dans l'aristocratie austrasienne, Saint Arnoul évêque de Metz et Pépin de Landen maire du palais d'Austrasie. A l'origine, le maire du palais était un serviteur du roi, son intendant, mais les derniers Mérovingiens n'étaient plus aptes à régner aussi les maires du palais prirent de plus en plus de pouvoir jusqu'à supplanter leur maître. Le fils de Saint Arnoul, Anségisel, épousa Begga fille de Pépin de Landen, ils eurent un fils nommé Pépin de Herstal. Le frère de Begga, Grimoald tenta de renverser les Mérovingiens à la mort de Sigebert III en 656 il échoua et fut tué en 662, son fils Childebert qui avait été adopté par le roi d'Austrasie Sigebert III, mourru, probablement la même année. Instruit de cette aventure Pépin de Herstal se posa en restaurateur des Mérovingiens. Maire du palais d'Austrasie, il vainquit les Neustriens à Tertry en 687 et devint ainsi le maître des territoires francs. Son fil, Charles Martel parvint à se faire nommer maire du palais à la fois d'Austrasie et de Neustrie. Sa victoire sur les arabes à Poitiers en 732 lui conféra une autorité qui l'amena sur le trône. C'est de son prénom (Charles, Carolus) ainsi que celui de son petit fils Charlemagne (Carolus Magnus) que vient le nom de Carolingien. Il n'a jamais porté le titre de roi, l'ensemble de la généalogie depuis Pépin Ier (Pépin de Landen) qui n'était que maire du palais jusqu'a Pépin III le bref qui fut le premier à règner avec le titre effectif de roi constitue une famille appelée pipinides.
751 PÉPIN LE BREF (751-768)
751 Pépin le Bref. Carloman fils aîné de Charles Martel s'étant fait moine en 747, c'est Pépin qui prendra la succession de son père. Après avoir, avec l'approbation du pape, déposé le dernier roi mérovingien Childéric III en 751, il se fait élire roi par une assemblée de grands laïcs et d'ecclésiastiques à Soisson en 751 et sacrer par les évêques. Cette cérémonie est renouvelée en 754 par le pape Étienne II à Saint Denis. Ce fait se révèlera extrêmement important dans la reconnaissance de la légitimité d'un souverain. En retour Pépin intervient contre les Lombards qui essaient de faire l'unité de la péninsule à leur profit. Pépin enlève l'exarchat de Ravenne et la Pentapole et les offre au pape (donation de Pépin en 754) ce qui sera à l'origine de l'état pontifical. Le pape interdit aux Francs d'élire un roi d'une autre lignée et concède à Pépin le titre de Patrice des Romains, c'est à dire Exarque de Ravenne ce qui correspond à un titre de vice-roi. En 732 les Arabes avaient été arrêtés dans leur progression mais ils étaient toujours au sud de la gaule, Pépin reprend Narbonne (759) et la Septimanie. Pépin le Bref accorde aux Goths de Septimanie une autonomie politique. Il fait d'eux des alliés contre l'Aquitaine. Pépin soumet l'Aquitaine 760/768. Cependant l'Aquitaine et la Provence ravagées par les armées de Charles et de Pépin cessent d'être des foyers de culture intellectuelle, les laïcs ne savent plus lire et l'écriture devient le monopole des clercs. Du point de vue de la tradition culturelle et de l'identité civique gallo-romaine c'est un désastre, mais Charles et Pépin réussirent ce que personne n'avait réussi jusqu'à présent. Il meurt en 768, son royaume est partagé entre ses deux fils Carloman et Charlemagne.
751 novembre Pépin est élu roi à Soisson par une assemblée de nobles et d'évêques.
751 Pépin le Bref, avec l'assentiment du pape Zacharie, fait déposer par l'assemblée des leudes Childéric III qui se retire dans un monastère où il finira ses jours. C'est le dernier roi mérovingien en même temps que le dernier "roi fainéant". - Pépin le Bref est acclamé comme roi, à Soissons, par l'assemblée des chefs et des évêques et porté sur le pavois. Peu de temps après, il va se faire sacrer à Mayence.
752 5 mars Pépin le Bref est sacré roi à Soissons par saint Boniface. Proclamé roi par l'assemblée des chefs et des évêques, il est porté sur le pavois. Ses fils Charles et Carloman sont également sacrés.
752 26 mars Mort de Zacharie, Étienne II lui succède à la tête de la papauté. Étienne II (en latin Stephanus), consacré pape le 25 mars 752, mort le 26 avril 757. Il succède à Zacharie et précèda Paul Ier.
752 Menacé par les Lombards, le pape fait appel à Pépin le Bref.
753 Nouvelle expédition franque contre les Saxons.
753 14 octobre Délégation de Pépin auprès des Lombards.
753 5 novembre Le pape Étienne II entre en France avec la délégation.
754 à 768 - Pépin le Bref, pour assurer la sécurité du Saint-Siège, fait la guerre à Astolphe, roi des Lombards. Il enlève à ce dernier l'Exarchat de Ravenne et la Pentapole, dont il fait don au Saint-Siège, fondant ainsi la puissance temporelle des Papes. - En outre, après une campagne sans résultat contre les Saxons, il fait la guerre aux Sarrasins encore établis en Provence et dans la Septimanie, et les rejette définitivement au-delà des Pyrénées; enfin, il s'attaque aux Aquitains dont le duc, Waïfre descendant de Caribert II, frère de Dagobert, refuse de se soumettre à lui. - Mort de Waïfre assassiné, croit-on, à l'instigation de Pépin; cette mort ne met pas fin à la lutte opiniâtrement soutenue par les Aquitains. Exarchat: Gouvernement militaire byzantin commandé par un exarque (prélat, ecclésiastique de haute dignité dans l'Église). Exarchat. Province placée sous l'autorité d'un exarque, dignitaire impérial détenant les pouvoirs civils et militaires à l'instar d'un vice-roi. Dès 584, l'Italie est constituée en exarchat.
754 6 janvier Pépin le Bref accueille le Pape à Ponthion.
754 14 avril : Signature du Traité de Quierzy créant les États pontificaux par la donnation de l'exarchat de Ravenne. Le pape reconnaît en contre-partie la dynastie carolingienne. Cette donation sera confirmée en 774, à Rome, par Charlemagne, fils de Pépin. Traité de Quierzy, la donation de Pépin ou traité de Quierzy, en 756, crée les États pontificaux. Lors du voyage en France de 754 du pape Étienne II, Pépin le Bref le reçoit dans sa villa de Quierzy-sur-Oise en janvier. À cette occasion un traité est signé créant les États pontificaux par la donation de l'Exarchat de Ravenne, la Corse, la Sardaigne et la Sicile au pape. Celui-ci reconnaît en contrepartie la dynastie carolingienne et relègue au couvent le roi mérovingien Childéric III. Cette donation est confirmée en 774, à Rome, par Charlemagne, fils de Pépin. Les États pontificaux sont les États qui étaient sous l'autorité temporelle du pape. On parle aussi de patrimoine de saint Pierre. Les États pontificaux n'existent plus de facto en 1870, et sont formellement abolis par les accords de Latran en 1929. Leur origine se fonde sur un faux document appelé donation de Constantin, fabriqué par la chancellerie pontificale. Selon ce document, l'empereur Constantin Ier aurait cédé, en 335, au pape Sylvestre Ier, toutes les provinces de l'Occident. Ce document apparaît (est créé) en 754. Pépin le Bref s'était engagé à céder au pape des terres conquises sur les Lombards, ce dernier révèle cette donation à l'Assemblée de Quierzy-sur-Oise. Elle correspond aux territoires de l'ancien exarchat de Ravenne. Cette donation est confirmée en 774, à Rome, par Charlemagne, fils de Pépin. Le Saint-Siège est l'incarnation du pouvoir spirituel de l'Église catholique romaine, c'est-à-dire du Pape, et de son administration, la Curie romaine. L'État de la Cité du Vatican constitue son support temporel. Le pouvoir temporel et territorial du pape remonte à la donation faite par l'empereur Constantin du palais du Latran — donation qui ne doit pas être confondue avec la "donation de Constantin", document apocryphe prétendant fonder la souveraineté du pape sur Rome et l'Occident. C'est Pépin le Bref qui, battant les Lombards en 754-756, conquiert pour le pape Étienne II le Patrimoine de saint Pierre, ancêtre des États pontificaux. La France obtient à cette occasion le titre de "Fille aînée de l'Église"
754 28 juillet Pépin le Bref est sacré roi une deuxième fois à Reims, par le pape Étienne II qui était venu en France pour implorer le secours de ses armes contre les Lombards qui menaçaient le Saint-Siège. En l'église de Saint-Denis, le pape Étienne II procède personnellement au renouvellement du sacre de Pépin le Bref, puis au sacre de ses fils Charles (Charlemagne) et Carloman. Il prononce la défense, sous peine d'excommunication, "d'oser jamais choisir un roi issu d'un autre sang que celui de ces princes, que la divine piété avait daigné confirmer et consacrer de la main du bienheureux pontife, leur vicaire".
755 Victoire de Pépin le Bref contre les Lombards.
755 Réforme monétaire, adoption du denier d'argent.
756 1er janvier Les Lombards assiègent Rome.
756 avril La Dîme devient obligatoire.
756 mai Nouvelle expédition de Pépin le Bref contre les Lombards.
756 Nouvelle victoire de Pépin le Bref contre les Lombards.
757 26 avril Mort d'Étienne II, son frère Paul Ier devient pape. Saint Paul Ier, né à Rome vers l'an 700, pape de 757 à 767. Il succède à son frère le pape Étienne II (III)
758 Nouvelle expédition de Pépin le Bref contre les Lombards.
759 Victoire de Pépin le Bref près de Narbonne contre les Arabes qui replient en Espagne.
760 Expédition de Pépin le Bref contre l'Aquitaine.
761 Le duc d'Aquitaine, Waïfre d'Aquitaine, envahit la Bourgogne. Waïfre ou Gaïfier, prince mérovingien, il est le fils du duc Hunald d'Aquitaine à qui il succède quand ce dernier se retire au monastère de l'île de Ré en 745. En 748, Waïfre voulant acquérir son autonomie dans son duché, accueille favorablement Grifon qui vient se réfugier chez lui après s'être révolté contre son demi-frère Pépin le Bref. Ensemble, ils vont lutter contre le roi des Francs qui envahit l'Aquitaine en 760 afin de faire respecter les droits du clergé à Waïfre.
763 Pépin le Bref remporte la victoire contre la duc d'Aquitaine.
768 Conquête de l'Aquitaine par Pépin le Bref.
768 1er août - Étienne III est élu à la tête de la papauté. Saint Étienne III, né en Sicile vers 720, pape du 1er août 768 jusqu'à sa mort le 24 janvier 772.
768 24 septembre Mort de Pépin le Bref. Il est inhumé à Saint-Denis. Avant de mourir il avait partagé ses États entre ses deux fils. A Charles (Charlemagne) vont l'Austrasie, la Neustrie, la Gascogne, la Frise et la Thuringe. Carloman reçoit le Languedoc, la Provence, l'Alsace, l'Alémanie, l'Ile-de-France et le centre de la France. A la mort de Carloman, son frère Charles prend possession de l'ensemble. - Charles entre en possession de ceux qui ne sont pas attribués à son frère, avec lequel il continue la guerre contre les Aquitains. Charlemagne, Charles Ier dit Charles le Grand. Né probablement à La Préalle, aujourd'hui dans la commune de Herstal, Liège, Belgique, le 10 avril 742 ou à Quierzy-sur-Oise, le 2 avril 747 - mort à Aix-la-Chapelle, 28 janvier 814. Roi des Francs de 768 à 814. Empereur d'Occident de 800 à 814. Roi des Lombards de 774 à 814. Il peut être considéré comme le "Père de l'Europe" avant l'heure.
768 CHARLES (CHARLEMAGNE) et CARLOMAN (768-771) (Charlemagne roi d'Austrasie, le nord de la Neustrie et l'Aquitaine maritime, avec pour capitale Noyon. - Carloman roi de Austrasie, Bourgogne et Provence - Carloman roi d'Alémanie, l'Alsace, la Bourgogne, la Hesse, le sud de la Neustrie, la Provence, l'Est de l'aquitaine, avec pour capitale Soissons.)
768 Carloman. En 768, à la mort de Pépin le bref, son père, il règne conjointement avec son frère Charlemagne. Les deux frères ne s'entendent guère, en vain leur mère essaie de les rapprocher. Carloman meurt en 771 ce qui évitera une guerre ouverte entre les deux frères. Charlemagne se saisit de l'ensemble des pouvoirs la femme de Carloman se réfugie chez son père le roi des Lombards. Charlemagne met leurs enfants dans un monastère.
768 Charlemagne. A la mort de Pépin le bref, son père, il règne conjointement avec son frère Carloman. Les deux frères ne s'entendent guère, en vain leur mère essaie de les rapprocher. Pour éviter des problèmes extérieurs, elle négocie le mariage de Charles (Charlemagne) avec la fille de Didier roi des Lombards (Désirée de Lombardie) ce qui isole Carloman et permet à Didier de reprendre ses idées de conquêtes en Italie et notamment contre la papauté. Carloman meurt en 771 ce qui évitera une guerre ouverte entre les deux frères Charlemagne se saisit de l'ensemble des pouvoirs et répudie Désirée. Charlemagne fit des efforts pour organiser son empire, pour le structurer, il le divisa en 250 comtés administrés par un compte et un évêque. Il supprime la fonction de maire du palais. Il promulgue des capitulaires et envoie des inspecteurs pour juger de leur application. Il est très pieux et conscient que la religion est un élément de stabilité. Il la favorisera et fera des conquêtes en son nom. Il passera le plus clair de son temps à faire la guerre: Italie, Saxe, Espagne, Arabes et agrandira considérablement son royaume. Durant ses 46 années de règne, il n'y aura que 2 années sans campagne militaire (790 et 807). Ses motivations essentielles sont: arrêter les pillards qui effectuent des raids régulièrement et apporter la foi chrétienne à ces païens. Pour protéger le territoire, il créera des zones tampon, les Marches, solidement armées, commandées par un margrave (ou marquis). L'ensemble des forces doit pouvoir être évalué à 50 000 hommes dont 2 ou 3 000 à cheval. Ces forces ne seront jamais rassemblées simultanément. Il est couronné Empereur le 25 décembre 800 par le pape Léon III. Il meurt en 814.
769 Soulèvement en Aquitaine rapidement réprimé par Charlemagne.
770 Charlemagne répudie Himiltrude pour épouser Désirée, fille du roi des Lombards. Himiltrude, elle est une reine carolingienne de par son mariage avec Charlemagne. Elle lui donne un fils, Pépin le Bossu. Elle est néanmoins répudiée en 770 en faveur de Désirée de Lombardie. Himiltrude décède dans un couvent. Désirée de Lombardie, fille de Didier de Lombardie et Ansa. répudiée par Charlemagne avant 771. Didier de Lombardie, duc lombard de Toscane, qualifié également quelquefois de "duc d'Istrie", est le dernier roi des Lombards d'Italie (757 - 774).
770 à 840 - naissance et mort de Eginhard. Écrivain. Eginhard est connu pour être le biographe de Charlemagne; il est un grand nom de la renaissance carolingienne. Né vers 770, il fut éduqué à l'abbaye de Fulda puis à la cour de Charlemagne. Il fut envoyé dans l'empire pour plusieurs missions concernant les édifices de l'empereur. Il évolua ensuite à la cour de l'empereur Louis le Pieux, le fils de Charlemagne. Il s'occupa de l'enseignement de son fils aîné Lothaire. En récompense, Louis le Pieux lui confia plusieurs abbatiats laïcs, dont celui de Saint-Wandrille (Fontenelle) en 816-823. Voyant les fils de Louis le Pieux se déchirer, il préféra se retirer de la vie séculière et s'attacha à rédiger la Vita Karoli (vie de Charlemagne), dans la tradition littéraire de la Vie des Douze Césars de Suétone. Il meurt à l'abbaye de Seligenstadt, en 840.
771 4 décembre Mort de Carloman frère de Charlemagne avec qui il partageait le pouvoir, ne laissant que deux enfants en bas âge. Charles usurpe sa succession, au détriment de ses neveux, qui vont se réfugier auprès de Didier, roi des Lombards. Charles (futur Charlemagne) devient seul roi de tous les États sur lesquels avait régné Pépin le Bref. Son long règne est un des plus remplis et des plus glorieux de l'Histoire.
771 CHARLEMAGNE (771-814)
771 à 814 - Le long règne de Charlemagne est aussi glorieux par les institutions qu'il donna à la France que par les guerres dans lesquelles il triompha. Il s'efforça de civiliser les peuples soumis par ses armes. Dans ses États, il introduisit, ou selon le cas, développa l'instruction du peuple, il institua des magistrats qui rendaient la justice à demeure, et d'autres qui pour la rendre faisaient de véritables tournées d'inspection : les missi dominici contrôlaient en même temps les actes des fonctionnaires dont les uns étaient nommés par le pouvoir, les autres à l'élection. Deux fois par an, le roi réunissait dans une assemblée les chefs et les évêques (en automne) et des représentants de toutes les classes de la société (en mai), afin de prendre l'avis des premiers sur les choses du gouvernement, et de permettre aux seconds de délibérer utilement sur leurs intérêts. Les Capitulaires sont un recueil de décrets par lesquels Charles réglementait l'administration de la justice et les choses de la guerre. La grande puissance de Charles incitait tous les autres souverains à rechercher son amitié.C'est ainsi qu'il reçut une ambassade chargée par le calife d'Orient, Haroun-al-Raschid de lui remettre de riches présents et de solliciter son alliance. Le commerce sous ce règne fut florissant, et d'excellentes mesures de police assuraient la tranquillité intérieure de l'État. L'immense Empire carolingien s'étendait entre la mer Baltique, l'Eider, la mer du Nord, l'Océan Atlantique, l'Èbre, la Méditerranée, la Pescara et le Garigliano, l'Adriatique, la Bosna, la Save, la Theiss et l'Oder. La capitale était Aix-la-Chapelle, où se voit encore le tombeau du grand empereur. Les missi dominici (en latin, "envoyés du seigneur") sont des envoyés extraordinaires du roi mérovingien, devenus ordinaires lorsque Charlemagne en fait des agents réguliers de contrôle de l'administration locale (capitulaire de 802). Les missi vont par deux - un comte et un évêque ou abbé - et sont chaque année affectés à la visite d'une région - dite missaticum, pluriel de missatica. Leur compétence est théoriquement collective et universelle. Haroun al-Rachid, calife de Bagdad.
771 Charlemagne répudie Désirée pour épouser Hildegarde. Hildegarde de Wintzgau (758 - Thionville, 783) Fille de Gérold Ier, comte de Wintzgau, et d'Emma d'Alémanie, Hildegarde est une reine caroligienne. Elle est la troisième épouse de Charlemagne, qu'elle épouse en 772 et à qui elle donne huit enfants, dont le futur Louis Ier.
772 Campagne de Charlemagne contre les Saxons. Prise de la ville saxonne d'Eresburg, et destruction du temple et de l'idole d'Irminsul, divinité des Saxons. Irminsul était soit un arbre – plus précisément un chêne – soit un tronc totémique sculpté, dédié à une divinité germanique (teutonique) de la guerre, nommée Irmin. Il est connu chez les anciens Saxons, à la fin du VIIIe siècle.
772 Mort d'Étienne III, Adrien Ier devient pape. Adrien Ier, (né à Rome - mort le 26 décembre 795) fut pape de 772 à 795. Il a été élu pape le 9 février 772 pour succéder à Étienne III, devenant le 95e pape de l'Église catholique romaine. Il mit fin à la première crise iconoclaste. Il se vit inquiété par Didier, roi des Lombards, et fut vengé par Charlemagne, qui lui fit don d'une partie des états de Didier, notamment du Pérugin et du duché de Spolète (774). C'est sous son pontificat que se tint le 2e concile de Nicée, 787.
773 Campagne de Charlemagne en Lombardie.
774 Guerre contre les Lombards. Didier de Lombardie, leur roi, avait recueilli les neveux de Charlemagne, et avec eux, un certain nombre de Francs ennemis du nouveau règne. De plus, il ne cessait d'inquiéter le Saint-Siège. Charlemagne franchit les Alpes, s'empare de Pavie, fait prisonnier Didier qu'il envoie finir ses jours dans un cloître à Corbie, et se proclame lui-même roi des Lombards, à Monza, près de Milan. Didier de Lombardie (v. 710 - † ap. 774), duc lombard de Toscane, qualifié également quelquefois de "duc d'Istrie", est le dernier roi des Lombards d'Italie (757 - 774). Aistolf, roi des Lombards, étant mort sans enfants, Didier rassembla une armée et força Rachis, frère d'Aistolf, à lui céder ses droits, 757. Il attaqua ensuite le pape Étienne II; mais fut repoussé par Pépin le Bref. En 770, il donna sa fille à Charlemagne espérant avoir en ce prince un allié sûr; mais dès l'année suivante, il eut la douleur de voir sa fille répudiée, et en 773 ses propres États furent envahis par son gendre, qu'avait appelé le pape Adrien Ier, menacé par les Lombards.Vaincu par les Francs de Charlemagne, assiégé et pris dans Pavie, capitale lombarde, il capitule en mars 774 avant d'être envoyé au monastère de Corbie (Picardie actuelle) ou de Liège jusqu'à la fin de ses jours, peut-être vers 786.
774 Annexion du royaume lombard d'Italie. Défenseur des intérêts du pape, Charlemagne défait le roi des Lombards à Pavie. Il portera désormais le titre de roi des Francs et des Lombards.
774 Beatus de Liebana rédige son 'Commentarium in Apocalypsim'. Beatus de Liebana, théologien mort au monastère de Val-Gabado (Asturies) le 19 février 798. Il appartenait à l'ordre des bénédictins et fut d'abord moine du monastère de Saint-Martin, dans les montagnes de Liébana, qui devint le foyer de la restauration littéraire dans le nouvel État des Asturies. Il joua un grand rôle dans les discussions théologiques contre les doctrines nestoriennes d'Elipand, archevêque de Tolède, et de Félix, évêque d'Urgel, et écrivit à cette occasion le traité : 'De Adoptione Christi, filii Dei'.
775 Nouvelle campagne de Charlemagne contre les Saxons.
776 Campagne de Charlemagne en Italie et en Saxe.
778 Annexion de la Catalogne et du pays basque.
778 Guerre contre les Arabes d'Espagne, entreprise contre le calife de Cordoue, tant sur la sollicitation de quelques émirs du Nord qui avaient à se plaindre de lui, que dans le but d'améliorer la condition des chrétiens d'Espagne, et de reculer le plus loin possible des Pyrénées, les foyers possibles d'invasions sarrasines en France. Charlemagne porta victorieusement ses armes jusqu'à l'Èbre. - Mais la fin de l'expédition ne fut pas heureuse. Au cours de la retraite qui la couronna, son arrière-garde tomba dans une embuscade, à Roncevaux où périt Roland, neveu de Charlemagne. Roland, allié de Charlemagne, meurt lors d'une attaque surprise des Vascons (Basques), dans le col de Roncevaux (Pyrénées). Il revenait avec son armée d'Espagne où il avait vaincu les Arabes. Ses hauts faits sont contés dans la "La chanson de Roland", qui fera de lui un modèle de vaillance. L'Èbre est le plus puissant des fleuves espagnols. Roncevaux, est une commune située au nord de l'Espagne. Ce modeste village des Pyrénées connaît une renommée. Selon la légende, c'est là que Roland, conduisant l'arrière-garde de l'armée de Charlemagne fut surprise par les Vascons le 15 août 778. Il sonna son cor, trop tard pour que le roi pût lui prêter assistance.
778 à 785 - Les Saxons, en apprenant que Charlemagne vient de subir un grave revers à Roncevaux, violent la trêve qu'ils avaient conclue avec lui à Paderborn et qui avait mis un terme à la première période d'hostilités; ils envahissent le royaume franc et y commettent de grands ravages. Charles (Charlemagne) revient d'Espagne à marches forcées et inflige aux Saxons une sanglante défaite à la suite de laquelle il fait décapiter 4 500 des leurs, prisonniers. Cela détermine Widukind, leur roi, à se soumettre et à venir à Attigny, où réside Charles (Charlemagne), demander le baptême. Widukind est le personnage emblématique de la résistance saxonne face aux Francs. Il fut, en effet, l'un des plus obstinés opposants à la christianisation de son peuple, ce qui fait également de lui l'un des principaux adversaires que Charlemagne rencontra durant ses campagnes pour étendre le royaume des Francs. Voyant qu'il devait gagner son soutien, Charlemagne l'aurait persuadé de se convertir. De fait, Widukind reçut le premier sacrement avec plusieurs de ses hommes, lors d'une cérémonie de baptême collectif en 785, à Attigny.Si la pacification de la Saxe dura encore plusieurs années (elle s'achève à Paderborn, en 799), Widukind ne prit plus part aux combats après cette date.
779 Tassilon III de Bavière, duc de Bavière refuse la souveraineté de Charlemagne. Tassilon est le nom de plusieurs ducs de Bavière de la dynastie des Agilolfing, durant le haut Moyen Âge, Tassilon III (742 – 794) : le plus connu d'entre eux et le dernier du nom, s'opposa à Charlemagne. Tassilon III de Bavière (né en 742 - mort en 794) fut duc de Bavière, ou plus exactement des Bavarois et le dernier héritier de la dynastie bavaroise des Agilolfing. Tassilon apparaît comme une personnalité politique de premier plan à l'époque de Charlemagne. Il était le fils d'Hiltrude, fille naturelle de Charles Martel et épouse du duc Odilon de Bavière. Ce lien de parenté avait permis à sa mère d'être régente du duché bavarois pour son compte, en 748. En 757, Tassilon jura fidélité au roi des Francs à l'assemblée de Compiègne, devenant ainsi le vassal de Pépin le Bref. Néanmoins, il mena par la suite une politique indépendante à l'égard des Francs.
779 Expéditions de Charlemagne contre les Saxons.
780 Réforme monétaire, le denier d'argent devient la seule monnaie. Le Denier, du latin denarius, unité de base du système monétaire de l'Empire romain, a continué à être utilisé à l'époque Carolingienne, puis durant le Moyen Âge. Son nom est resté employé jusqu'à la Révolution française.
780 Apparition de l'écriture liée, connue sous le nom de "minuscule caroline". À l'époque romaine les caractères latins correspondaient aux seules capitales. Au Ier siècle, cependant, apparaît une écriture plus enlevée, la rustica. Petit à petit, l'écriture se fait plus rapide, avec une déformation des traits droits et une simplification. Bientôt se distinguent deux formes pour chacun des caractères, la forme originale (la capitale) et la forme cursive (la minuscule), qui ne tardent pas à avoir des usages spécifiques. Les minuscules s'arrondissent et atteignent leur "perfection" avec l'onciale. Enfin, avec la minuscule caroline, ils acquièrent leur prééminence. Désormais, les capitales ne sont plus employées que pour des usages spécifiques et propres aux langues à écriture latine. Née d'une recherche initiée par Charlemagne, l'écriture carolingienne est plus fine, plus carrée, plus rapide à exécuter que l'onciale. Suite à une volonté de normaliser l'écriture, les moines copistes vont l'adopter dans tout l'Occident jusqu'au XII° siècle. C'est la grande période des livres manuscrits et des enluminures. A l'époque romane, cette écriture va évoluer pour donner l'écriture gothique. La minuscule caroline est une écriture apparue au VIIIe siècle, vers 780 sous l'impulsion de Charlemagne, dans l'école palatine tenue par Alcuin puis elle se répand depuis Saint Martin de Tours où l'érudit s'est retiré à la fin de sa vie. Elle se diffuse ensuite dans tout l'Empire dans les codex, les capitulaires et divers textes religieux avant d'évoluer vers l'écriture gothique au XIIe siècle. Elle présente des formes rondes et régulières qui la rendent plus facile à lire et à écrire que la minuscule mérovingienne, ce qui assure sa renaissance au XVe siècle, sous la forme de l'écriture humanistique lorsque des humanistes florentins l'ont redécouverte et préférée à l'écriture gothique qu'ils jugeaient artificielle et illisible.
780 à 850 - Art carolingien. Architecture carolingienne, on parle aussi de renaissance carolingienne. En effet cet architecture est liée à Charlemagne et à son couronnement, à la suite du quel il réunira à sa cour les plus grands érudits de son Empire carolingien. Le désir premier de Charlemagne et de rebattir un Empire semblable à l'Empire romain et l'architecture deviendra en effet l'art premier chez les carolingiens. C'est donc un retour aux formes de la haute Antiquité qui caractérise l'architecture carolingienne et sa mise au service du souverain. Pourtant l'adaptation des oeuvres antiques reste très originale et ne se contente pas de simple copies. Le plan architecturale des églises est toujours le même et reprend un plan centré et basilical de la haute Antiquité mais avec une certaine adaptation. Le choeur de l'édifice est placé à l'est, conformément à la litturgie romaine, au quel répond un second choeur identique à l'ouest aux quels s'ajoutent deux absides. Le décor des édificés religieux se fait aussi par le rémploi d'éléments de l'architecture Antique. L'architecture carolingienne est aussi le prémice à l'architecture romane et ottomane. L'Art carolingien s'étend sur une période de 120 ans entre 780 et 900 , pendant le règne de Charlemagne et ses héritiers direct, habituellement connu en tant que Renaissance carolingienne. Pour la première fois, les rois d'Europe du Nord ont joué le rôle de mécène pour l'art romain, mélangeant formes classiques et germaniques, et insufflant des inovations dans le dessin des figurines, qui servira de modèle pour l'avènement de l'art roman et gothique dans l'Ouest. L'ère carolingienne est une des périodes de l'art sacré médiéval connue sous le nom de "pré-roman".
781 Victoire de Charlemagne contre Tassilon III de Bavière, duc de Bavière, qu'il fait enfermer dans un monastère.
781 15 avril Baptême et sacre de Pépin second fils de Charlemagne par le pape Hadrien Ier à Rome. Pépin dit le Bossu, fils de Charles Ier dit le Grand, Charlemagne et Himiltrude. Enfermé a l'abbaye de Prüm en 792 après une révolte contre son père Charlemagne en 791.
781 Réorganisation monétaire et fiscale (l'impôt romain disparaît). Le système des "douzaines" de deniers a été défini sous Charlemagne en 781 : L'unité de compte de base était le denier et prenait ses racines dans le régime monétaire romain depuis le IIIe siècle avant J.-C.: le mot denier est dérivé du latin denarius, égale une pièce de 10 as. L'Unité de Compte intermédiaire était le Sou ou Sol, francisation du Solidus, monnaie d'or introduite par Constantin Ier, au IVe siècle de notre ère, afin de mettre un terme à la dégradation du régime monétaire romain, et qui perdurait encore après la dislocation de l'Empire, dans les anciennes provinces romaines. Le Sou/Sol était défini par une valeur de 12 deniers. Une nouvelle unité de compte supérieure, la Livre, était définie par une valeur de 240 deniers ou 20 Sols/Sous. Elle était dérivée d'une des Unités de poids de l'Ancien régime : la livre de poids de marc, équivalente à 489,5 grammes environ. C'est à ce niveau que fut d'ailleurs fixée l'équivalence "Argent – Poids" de la Livre.Le système des "douzaines de deniers" restera le système de compte du régime monétaire de l'Ancien Régime pendant plus d'un millénaire, jusqu'au 18 germinal an III (7 avril 1795), où un nouveau système d'unités de compte plus simple car fondé sur le système décimal, sera défini. Le Denier, une unité de base du système monétaire de l'Empire romain à la Révolution française. La livre est une unité monétaire basée sur l'argent, dont la valeur et les subdivisions ont varié suivant les pays et les époques. De nombreux pays faisant autrefois partie de l'Empire romain, dont la France, ont utilisé une livre divisée en 20 sous, chaque sou étant lui-même divisé en 12 deniers, la livre valant donc 240 deniers. D'abord une livre correspondait vraiment à une livre d'argent (environ 409 grammes) de laquelle on frappait 240 deniers ou 20 sous. Ainsi originalement 240 deniers ou 20 sous avaient exactement le poids d'une telle livre d'argent. Mais avec l'altération perpétuelle des deniers et des sous frappés, la valeur de la livre s'est tellement altérée que, dans les années 1790, la livre valait seulement le dix-huitième de sa valeur de 1266. Naturellement 240 deniers d'une telle livre alterée ne correspondaient plus à une livre de poids. Notons qu'il existait sous l'Ancien Régime différentes livres en France, dont la livre tournois (c'est-à-dire de Tours), la plus couramment utilisée, et la livre parisis (c'est-à-dire de Paris). Quatre livres parisis valaient cinq livres tournois. Sous l'Ancien Régime, le mot "livre", ou parfois "franc", était aussi utilisé pour désigner une simple unité de compte, dont la valeur n'apparaissait sur aucune pièce. Par exemple, il existait des pièces d'un écu, qu'on portait en compte pour une valeur de trois livres.
782 Défaite de l'armée franque contre les Saxons.
782 Les renforts menés par Charlemagne lui permettent de remporter la victoire contre les Saxons.
783 Révolte en Saxe menée par Widukind, duc saxon, contre la domination franque.
785 Nouvelle campagne de Charlemagne contre les Saxons.
786 14 septembre : Début du règne d'Haroun al-Rachid, calife de Bagdad (fin en 809). Apogée de l'empire musulman abbasside. Haroun ar-Rachid, à la mort de son frère al-Hâdî en 786, il devint le Ve calife abbasside. Il est mort et à Tûs dans le Khorasan en 809 et y est enterré.
786 Complot du comte Hardrade contre la vie de Charlemagne en Thuringe et en Franconie. Les conjurés sont arrêtés et enfermés dans des monastères. Leurs biens sont confisqués.
786 Charlemagne intervient à Rome. Il réduit le duc Arichis de Bénévent à l'obéissance. Dès son départ, Arichis conclue une alliance avec Byzance, au terme de laquelle il doit recevoir le titre de patrice et représenter l'empereur d'orient en Italie et à Rome. Charlemagne obtient du pape Paul Ier un sacramentaire grégorien qui lui permet d'introduire la liturgie romaine et d'éliminer les liturgies locales, gallicane, wisigothique ou irlandaise. De là part une révolution musicale avec l'invention de la polyphonie par le biais du neume, signe qui permet de marquer la hauteur d'un son sur une partition, et du trope, syllabe d'un texte placé sous un neume, et de conserver une composition musicale. Ainsi sont posés les bases du contrepoint mélodique.
787 Campagne de Charlemagne contre Tassilon III de Bavière, duc de Bavière.
787 Guerre contre les Bavarois aidés par le duc de Bénévent, Arigis II de Bénévent. Pour prévenir leurs attaques, Charlemagne marcha contre eux. Le duc de Bavière, Tassilon III de Bavière, condamné à mort par les chefs francs, obtint de Charlemagne la vie sauve, mais fut enfermé pour le reste de ses jours à l'abbaye de Jumièges. Charlemagne annexa la Bavière à ses États. Arigis II de Bénévent est duc lombard de Bénévent de 758 à août 788. Il épouse la princesse Adalberge, fille de Didier roi des Lombards, prend le titre de "prince de Bénévent" après la victoire de Charlemagne sur son beau-père Didier et la déposition de ce dernier, et résiste aux attaques franques jusqu'en 787 quand, assiègé dans sa forteresse de Salerne, il doit capituler, se soumettre, et se reconnaître vassal du roi franc. Il doit également livrer en otage son second fils Grimoald, et serait mort de la peste l'année suivante.
787 24 septembre-13 octobre : à Nicée, dans l'empire byzantin, le deuxième concile de Nicée (VIIe concile oecuménique) réuni par Irène condamne l'iconoclasme. Il réglemente la discipline des clercs, des moines et des laïcs. Le deuxième concile de Nicée eu lieu en 787. Il a pour objectif de mettre un terme au conflit politico-religieux à propos de l'iconoclasme. Mais il ne met un terme qu'au premier iconoclasme (726-787) après avoir formulé des distinctions dogmatiques importantes. Le concile de Nicée I contre l'arianisme avait connu au IVe siècle un sort semblable. Le concile affirme la nécessité de vénérer les images et les reliques. Il affirme que l'honneur ne s'adresse pas à l'image, ni aux reliques mais, à travers elles, à la personne qu'elles représentent. Le concile distingue l'adoration due à Dieu seul de la vénération que l'on porte aux saints, aux reliques et aux images.
787 3 octobre Tassilon III de Bavière renouvelle son serment d'allégeance à Charlemagne.
788 à 796 - Cette période fut occupée par une guerre dirigée par Pépin le Bossu, fils de Charlemagne, contre les Avars, descendants des Huns, pour mettre un terme à leurs incursions sur les territoires de la monarchie. Elle fut couronnée du succès que Charlemagne en espérait et rapporta à ses troupes un immense butin.
788 Condamnation de Tassilon III de Bavière pour faux serment.
788 Annexion de la Bavière. Soumission de la Bavière de Tassilon, qui est accusé à l'assemblée générale d'ingelheim par ses vassaux et ses évêques d'avoir trahi la parole donnée et de s'être allié aux Avars pour faire la guerre aux Francs. Sa femme, Liutberge, fille de l'ancien roi des Lombards Didier l'aurait incité à la révolte. Le duc est condamné à mort et destitué, puis enfermé dans un monastère. Le duché des Agilolfinges est réuni à l'empire.
788 30 septembre : Début du règne de Hisham Ier émir de Cordoue (fin en 796). Il s'oppose à ses deux frères pour s'emparer du trône.
789 5 février Idrîs Ier fonde le Maroc. L'imam, chef de la tribu berbère des Awraba, se fait reconnaître comme roi par les Berbères et rejette l'autorité du calife de Bagdad. Il prend le nom d'Idrîs Ier et fonde la ville de Fès. Idrîs Ier se proclame comme étant un descendant direct d'Ali, neveu et gendre du prophète Mahomet. Il sera le premier de la dynastie des Idrissides à l'Ouest du Maghreb. Idrîs Ier mourra assassiné après trois ans de règne laissant la place à son jeune fils Idrîs II. Idrîs Ier appelé Moulay Idrîs : Fondateur du royaume du Maroc il est l'arrière petit fils de Hasan fils de Ali, il a combattu au côté des Alaouites contre les Abassides mais fut battu par ces derniers à la bataille de Fakh près de la mecque, après la défaite il s'est échappé avec son compagnon Rached au Maroc pour fuir le massacre de sa famille par les Abassides en 786, fut accueilli par les berbères de la région de Walili (Volubilis) ville fondée par les romains près de Meknès (788). Il est mort empoisonné par un serviteur envoyé par le Calife Haroun Al-Rachid en 791, laissant sa femme Kenza enceinte, son fils Idrîs II accédera au trône à l'âge de 11 ans. Son tombeau est à Moulay Idrîs Zerhoun, village à flanc de montagne près des ruines de Volubilis.
789 23 mars : Le Capitulaire Admonito generalis de Charlemagne fixe les premières grandes lignes directrices de la réforme carolingienne, qui entend réglementer tous les compartiments de la vie du royaume, décrétant notamment la création d'écoles dans chaque évêché et le baptême des enfants avant l'âge d'un an. Histoire de l'éducation, le terme école est employé au sujet des "écoles philosophiques" de l'Antiquité, plus particulièrement de la Grèce antique. Ainsi, Milet était le siège d'une école de philosophie où se trouvait le célèbre Thalès. Le philosophe Parménide faisait aussi partie d'une école, l'école éléatique, à Élée dans le sud de l'Italie. Platon fonda une école de philosophie, qui s'appelait l'Académie, puis son élève Aristote fonda sa propre école, qui s'appelait le Lycée. Ainsi, deux des termes employés couramment dans l'enseignement en France proviennent d'écoles de philosophie de la Grèce antique.En Occident, l'éducation fut introduite au Moyen Âge par le célèbre Charlemagne. Charlemagne était conseillé sur ce point par Alcuin : les enseignements furent structurés autour des sept arts libéraux (quadrivium et trivium) qui avaient été définis au VIe siècle. Au XIIe siècle se produisit un autre bouleversement dans l'éducation : ce fut l'apparition des universités en Europe, puis l'introduction dans ces universités des savoirs de la civilisation arabo-musulmane, qui véhiculait par ailleurs les sciences grecques (Thalès, Euclide, Archimède, Aristote...) Les universités étaient structurées en collèges (étymologiquement lire ensemble). A la Renaissance, il n'y eut pas fondamentalement de changement, si ce n'est que les facultés de théologie perdirent de leur importance par rapport au droit, à la médecine, et surtout aux arts. A cette époque, à Paris, le recteur de l'université était souvent choisi dans la faculté des arts. Cette situation perdura jusqu'au siècle des Lumières.Pendant la Révolution française, la France fut un cas particulier en Europe, dans la mesure où l'on créa le système des grandes écoles sur le modèle de l'École polytechnique, fondée en 1794. Au cours du XIxe siècle, la plupart des pays occidentaux s'engagent dans l'alphabétisation de la population. Aux États-Unis, dès 1832, l'État du New York instaure l'école élémentaire gratuite et obligatoire. L'alphabétisation se généralise un peu plus tôt dans les pays de religion protestante, où chacun doit être capable de lire la Bible. En France, en 1881, les lois Ferry instituent l'école gratuite et obligatoire.
789 Expédition victorieuse de Charlemagne contre les Wilzes, peuple slave.
791 Septembre-octobre : Début de la guerre des Francs contre les Avars (fin en 799). Première expédition de Charlemagne contre les Avars, qui perdent la Basse-Autriche. Première expédition de Charlemagne contre les Avars, Les Avars, pillards païens, qui se sont sédentarisés dans les plaines de l'actuelle Hongrie, constituent pour les Francs une menace permanente. Ils ont multiplié les incursions dévastatrices en Bavière et dans le Frioul, désormais soumis à Charlemagne, qui décide d'entreprendre une expédition contre eux en 791. Les Avars sont un peuple proto-mongol.
792 Pépin dit le Bossu, fils de Charlemagne est enfermé a l'abbaye de Prüm après une révolte contre son père Charlemagne en 791.
793 8 juin. Premier raid viking dans le nord de l'Angleterre : pillage de l'abbaye de Lindisfarne au Northumberland par les Norvégiens. La "Chronique anglo-saxonne" (manuscrits rédigés entre le IXème et XIIe siècle) relate que le 8 juin 793 "des pillards païens détruisirent l'église de Lindisfarne (île au nord-est de l'Angleterre), ravageant et massacrant tout ce qui passent à leur portée". C'est le premier raid des Vikings, guerriers et navigateurs scandinaves, qui déferleront sur l'Europe occidentale et les plaines russes pour les piller ou s'y installer.
793 Incursion des Arabes dans la région de Narbonne repoussée par Charlemagne.
793 Serment général de fidélité au roi, Instruction de Charlemagne adressée aux missi dominici pour organiser le serment général de fidélité au roi, suite à la conjuration de Pépin le Bossu. En 793, Charlemagne ordonne aux missi de faire jurer d'abord les évêques et les abbés, les comtes et les vassi dominici, les visdomini (les hommes de confiance des évêques), les archidiacres et les chanoines. Viennent ensuite les moines et les clercs qui font vie commune, qui sont exempté du vrai serment mais doivent jurer fidélité en présence de l'abbé, "puis les avocats (qui administrent les terres de l'Église) et les vicaires, les centeniers et les prêtres séculiers". Enfin "l'ensemble du peuple" (les hommes valides âgés d'au moins douze ans) : "les propriétaires indépendants, les hommes des évêques et des abbesses et des comtes, ou encore d'autres seigneurs, et aussi les serfs du fisc royal et de l'Église et les colons, et les esclaves qui sont honorés par leur maître avec des charges et bénéfices : qu'ils jurent tous". Les paysans assujettis, esclaves ou affranchis, sont écartés du serment, à l'exception de ceux qui dépendent directement du roi ou de l'Église. Serment de fidélité. Cet acte de foi est le pilier de la société féodale : chaque sujet, depuis Charlemagne, prête serment dès l'âge de douze ans à son roi, moyen pour ce dernier de fonder l'unité du royaume. Au Moyen Âge, le serment se retrouve dans l'hommage rendu par le vassal à son suzerain.
793 Révolte en Saxe. Insurrection dans les régions septentrionales de la Saxe. Les Saxons brûlent les églises et massacrent les ecclésiastiques.
793 à 805 - Après quelques années de tranquillité relative, les Saxons recommencent la guerre. Pour en finir avec eux, Charlemagne fait enlever 10 500 de leurs familles qu'il dissémine en leur accordant des terres dans le Centre et le Midi de la France.
794 Mise en place d'un prix maximum pour le blé et le pain.
795 Élection de Léon III à la papauté. Léon III (Rome, 750–id., 816), élu pape le 26 décembre 795. Aussitôt après son couronnement, il envoya à Charlemagne une lettre l'informant de son élection, les clefs de la confession (tombe) de Saint-Pierre et le drapeau de Rome. En réponse, Charlemagne rappela qu'il était le défenseur de l'Église, et joignit à son message une partie du trésor pris aux Avars. Des parents du feu pape, mécontents du nouveau, mirent en place une embuscade. Le 25 avril 799, au cours d'une procession, Léon III fut attaqué et battu. Laissé pour mort, il se réfugia dans une abbaye puis auprès de Charlemagne, à Paderborn. À Noël, en 800, Léon III couronna Charlemagne empereur dans la basilique Saint-Pierre. En 801, il tenta de réunir les deux Empires par l'union de Charlemagne et de l'impératrice Irène. La déposition de celle-ci l'année suivante ruina ses plans. Il combattit l'adoptianisme en Espagne. Il accepta le Filioque comme une vérité de foi mais refusa de l'insérer dans la liturgie. Ce fut Charlemagne qui l'ajouta au symbole de Nicée. Léon III mourut en 816. Il fut canonisé en 1673 par Clément X.
795 Prise du Ring Avar en Pannonie par Charlemagne. Les Avars se soumettent et sont convertis par Arn, archevêque de Salzbourg. Leur défaite laisse le pays sans défense. Prise du Ring Avar, vers 794, des dissensions éclatent dans l'Empire Avar, où l'autorité du khagan est ébranlée par des chefs avars qui mènent une politique indépendante. L'un d'eux, portant le titre turc de tudun, envoie des ambassadeurs à Charlemagne pour lui exprimer son intention de se soumettre et de se convertir au christianisme. L'année suivante, le khagan est assassiné par ses rivaux et le duc de Frioul, Erich, organise une expédition contre la capitale avar, le Ring, immense camp fortifié sur la rive gauche du Danube, en Pannonie, qui est pillé sans rencontrer de résistance. Le roi d'Italie Pépin envahit alors le pays avec des forces plus considérables. Le nouveau khagan vient à sa rencontre pour faire sa soumission mais ne peut éviter que le Ring Avar soit pillé une seconde fois. Le tudun se présente alors comme promis à Aix-la-Chapelle où il reçoit le baptême et de riches cadeaux. Il continue à gouverner comme vassal du roi franc jusqu'au Danube. Le Ring Avar est une fortification ronde en terre couverte de palissade dans laquelle les nomades Avars gardent le butin de leurs pillages et du tribut versé dans le passé par Byzance. La prise de ce butin (quinze chars d'or auraient été envoyés à Aix) joue un rôle considérable dans la puissance de Charlemagne et lui permet de récompenser largement ses fidèles.
796 Aix-la-Chapelle est choisie pour capitale.
796 L'invasion scandinave. Les Vikings foulent la terre irlandaise et s'installent le long de la côte est. En empruntant les voies navigables, ils remonteront progressivement au coeur du pays et assureront leur domination sur la totalité des terres. Ils édifieront quelques décennies plus tard de nombreuses villes côtières, dont celle de Dublin.
796 à 805 - Début de la construction d'Aix la Chapelle. Aix-la-Chapelle est une ville d'Allemagne située dans le Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Le roi franc Pépin le Bref bâtit un château à Aix. Le premier document écrit sur la ville (765) la mentionne comme Aquis villa. Son fils Charlemagne apprécia l'endroit et en fit son lieu de résidence et la capitale de l'empire, construisant un palais dont la magnifique chapelle allait devenir la cathédrale.
797 Rétablissement de l'autorité de Charlemagne en Saxe.
797 17 juillet : Suite à un complot de sa mère, Constantin VI (empereur byzantin) est condamné pour bigamie à avoir les yeux crevés dans la chambre pourpre où il était né. Irène se proclame empereur. Irène, impératrice byzantine de 797 à 802, née à Athènes en 752, morte en 803 sur l'île de Lesbos. Au décès de Léon IV, son fils Constantin VI n'étant âgé que de dix ans, Irène parvient à faire écarter ses beaux-frères Nicéphore et Christophore et à se faire reconnaître régente de l'Empire, ce qui n'est pas sans attirer le mécontentement de l'armée. Elle est couronnée en même temps que son fils en 780. Irène profite de l'impopularité croissante de son fils due à ses échecs militaires (défaite en 791 devant les Bulgares) et à sa politique matrimoniale (divorce de Marie l'Arménienne et remariage avec Théodote) pour reprendre le pouvoir, le 15 janvier 792.
798 Construction de la chapelle et du palais d'Aix-la-Chapelle. Le palais d'Aix-la-Chapelle était un ensemble de bâtiments résidentiels, politiques et religieux choisi par Charlemagne pour être le centre du pouvoir carolingien. Le palais était situé dans la ville actuelle d'Aix-la-Chapelle qui se trouve à l'ouest de l'Allemagne, dans le Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie. L'essentiel du palais carolingien a été construit dans les années 790, mais les travaux continuèrent jusqu'à la mort de Charlemagne en 814. C'est Eudes de Metz qui dessina les plans du palais qui s'inscrivait dans le programme de rénovation du royaume voulue par le souverain. Aujourd'hui, la majeure partie du palais a été détruite, mais il subsiste la chapelle palatine qui est considérée comme l'un des trésors de l'architecture carolingienne ainsi qu'un exemple d'architecture caractéristique de la Renaissance carolingienne.
799 Soulèvement des Avars.
799 Charlemagne annexe la Dalmatie. Située en frontière de l'Empire d'Orient et du futur nouvel Empire d'Occident, la Croatie a su vaincre les Avars, puissance nomade venue d'Asie. Mais après les avoir repoussé, laissant le soin à Charlemagne de les soumettre, les Croates doivent faire face à un conflit d'influence entre Carolingiens et Byzantins. Les terres croates seront ainsi partagées. La Dalmatie, partie la plus étendue, se retrouve sous la domination des Francs dans le nouvel Empire d'Occident.
799 25 avril Attentat contre le pape Léon III.
799 Incursion de pirates danois en Aquitaine.
799 Soumission des Saxons, les frontières atteignent la Baltique. La Baltique ou mer Baltique est une mer intracontinentale de 432 800 km² située dans le nord de l'Europe, et reliée à l'océan Atlantique par la mer du Nord. Deux golfes principaux intègrent cet espace : le golfe de Botnie au nord et le golfe de Finlande à l'est.
800 Première apparition des Normands (pirates scandinaves) sur les côtes de France. Un viking est un explorateur, commerçant et/ou pillard scandinave au cours de la période 793-1066, selon les dates traditionnellement retenues. Les peuples en contact avec les Vikings leur ont donné différents noms : Normands pour les Francs, Danois pour les Anglais, Rus pour les Slaves, les Arabes et les Byzantins. Ils étaient parfois aussi qualifiés de "païens" ou d'"étrangers". Varègue est le nom donné au viking exerçant sur la route de l'Est. Au sens large, le terme viking désigne parfois l'ensemble des Scandinaves de la période caractérisée par le phénomène viking. Les Vikings. Dès le VIIIe siècle les Vikings lancent leurs premiers raids sur les côtes anglaises et françaises. Un siècle plus tard ils partent à la conquête de l'Islande, du Canada, du Groenland, de la Russie et de l'Europe. Les Normands, "Hommes du Nord", qui, venus de Scandinavie ravagent les côtes de tout l'Occident, s'aventurent jusqu'au coeur de la Méditerranée, pénètrent loin dans les terres de l'Est, poussent jusqu'en Orient, mais traversent également l'Atlantique, découvrent l'Islande, le Groënland, Terre-Neuve, mais aussi les côtes du Canada et d'Amérique du Nord, essentiellement de la fin du VIIIe siècle au XIe siècle. À partir de l'an 896, des bandes vikings s'installent à l'embouchure de la Seine, sous la conduite de Rollon le Marcheur, puis, plus tard, s'implantent solidement en Pays de Caux et en Cotentin surtout, mais également en Bessin, sur tout le littoral, le long des cours d'eau et de la Seine, et dans certaines villes de l'intérieur comme à Harcourt (qui tire son nom de Hariulfi Curtis du nom supposé d'un chef viking, Hariulf) : cette région devient le duché de Normandie après que le jarl viking norvègien Rollon reçoit du roi carolingien Charles le Simple par le traité de Saint-Clair-sur-Epte (911) le comté de Rouen. La population scandinave qui s'implante dans le duché, est majoritairement originaire du Danemark, mais une minorité non négligeable est issue de Norvège, principalement fixée en Cotentin, et même quelques bandes varègues venues de Suède se fixent en Normandie. La colonisation viking se fait sur plus d'un siècle car les dernières bandes scandinaves arrivent dans le duché dans les années 1020 sous le règne du duc Richard l'Irascible. Le duché de Normandie se constitue surtout sous les successeurs de Rollon et c'est seulement au siècle suivant, sous le règne du duc Guillaume le Bâtard que le pouvoir ducal est totalement affirmé (à partir des années 1060). Les Normands du duché font à leur tour la conquête de l'Angleterre sous le duc Guillaume le Bâtard à partir de l'an 1066, mais depuis le début du XIe siècle déjà, des Normands partent s'illustrer et chercher fortune en Espagne en combattant les musulmans aux cotés des rois chrétiens du Nord comme vers 1034 ou en 1064 à la bataille de Barbastro, mais surtout en Méditerranée, en Italie du Sud et en Sicile, jusqu'à Byzance et en Asie Mineure et enfin en Terre-Sainte à l'époque de la Croisade.
800 Capitulaire de Villis sur la gestion des domaines royaux. Le capitulaire De Villis ou plus exactement le Capitulare de villis vel curtis imperii (ou imperialibus) est une ordonnance royale datée de la fin du VIIIe siècle ou du début du IXe. Charlemagne y édicte à l'intention des villici, les gouverneurs de ses domaines (villae, villis) un certain nombre d'observances et de règles. Il ne s'agit pas (comme il est trop souvent dit) de simples recommandations mais de règles strictes à respecter scrupuleusement, sous peine de lourdes sanctions (amendes, révocation, emprisonnement, bannissement…) car ce texte est une ordonnance royale dont l'application concrète sera contrôlée sur le terrain par les missi dominici (les envoyés du seigneur). Par cette longue ordonnance de 120 articles (les fameux capitulae), Charlemagne entendait, huit siècles avant Sully, réformer entièrement l'agriculture et l'administration de ses domaines, immenses puisqu'ils s'étendaient de l'Allemagne à l'Espagne.
800 24 novembre Charlemagne est accueilli à Rome par Léon III.
800 25 décembre Charlemagne est couronné empereur des Romains à Rome par le pape Léon III. A cette occasion, le pape lui met sur la tête la couronne des empereurs romains. Le peuple assemblé ratifie par ses acclamations l'acte du souverain pontife. C'est le pape Léon III qui, en ce jour de Noël, couronne Charles empereur des Romains. Le pape a élu celui qui passe pour être "un chef à l'ombre duquel le peuple chrétien repose en paix et qui, de toutes parts, inspire la terreur aux nations païennes, un guide dont la dévotion ne cesse, par la fermeté évangélique, de fortifier la foi catholique contre les sectateurs de l'hérésie", ainsi que le définit un certain Alcuin. Lors de la cérémonie on acclame le nouvel empereur par ces mots : "A Charles Auguste couronné par Dieu, grand et pacifique empereur des Romains, vie et victoire !"
800 L'Empire d'Occident et Charlemagne. Charlemagne devient l'empereur d'Occident en 800. Défenseur de la foi chrétienne, ses conquêtes s'accompagnent de la conversion, de gré ou de force, des peuples vaincus. Il restaure une administration unifiée.
800 Au début du IXe siècle, Charlemagne rétablit l'empire d'Occident. Son influence civilisatrice et la renaissance des lettres latines entraînent paradoxalement l'apparition d'une nouvelle langue écrite, qui deviendra le français. Charlemagne tente de redonner à ses peuples la civilisation qu'ils ont perdue. Pour aider les moines qui ne comprennent plus le texte de la Vulgate (traduction latine de la Bible), il fait venir un clerc d'Oxford, Alcuin, qui crée à Tours un enseignement en latin. Il fait ensuite ouvrir de nombreux centres de formation des élites et attire à sa cour les meilleurs intellectuels de son temps. Les nouveaux lettrés, qui ont appris le latin classique, prennent alors conscience de la réalité linguistique du pays: alors que la langue simplifiée de leurs prédécesseurs, pleine de barbarismes à leurs yeux, avait été accessible au peuple, il est devenu impossible de faire comprendre un texte de vrai latin à qui ne l'a pas étudié. C'est pourquoi, en 813, les évêques, réunis en concile à Tours, demandent aux prêtres de faire leurs sermons dans les langues familières, germanique ou romane, les seules désormais comprises par les fidèles. Cette décision, qui apparaît comme la première reconnaissance officielle de la langue française, est considérée comme fondatrice du français; c'est en effet de ce jour que les clercs se sont préoccupés de mettre par écrit - et donc d'élaborer et de fixer - leur langue maternelle. Ainsi, depuis le latin de César jusqu'à la langue parlée au IXe siècle, la même langue a été employée continûment sur le territoire de la France. Pourtant, à la veille de la mort de Charlemagne, un retour au latin classique a mis en évidence l'existence de deux langues: la langue familière, ou maternelle, sert dans la vie courante, tandis que le latin continue à faire fonction de langue officielle, puisqu'il est seul utilisé dans les écrits "sérieux" (histoire, théologie, philosophie), dans l'administration, le culte et l'enseignement. C'est cette langue maternelle que les historiens appellent "langue vernaculaire", pour éviter d'employer le terme de "français" - le concept n'existe pas encore en ce haut Moyen Âge. Les textes latins de l'époque parlent, eux, de rustica romana lingua.
800 vers - Le Livre de Kells. Au VIIIe siècle, la culture latine de l'Irlande est bien supérieure à celles de l'Angleterre anglo-saxonne, de l'Italie lombarde et de la France mérovingienne. Écrit au début du IXe siècle, le Livre de Kells est reconnu comme l'apogée de la production des manuscrits "insulaires". En décorant de manière unique le texte des quatre évangiles, ce chef d'oeuvre nous plonge dans l'histoire comme dans l'imaginaire médiéval. Le Livre de Kells (Book of Kells en anglais), également connu sous le nom de Grand Évangéliaire de saint Colomba, est un manuscrit illustré de motifs ornementaux et réalisé par des moines celtiques vers l'an 800. Chef d'oeuvre du christianisme irlandais et de l'art irlando-saxon, il constitue malgré son inachèvement l'un des plus somptueux manuscrits enluminés ayant pu survivre à l'époque du Moyen Âge. En raison de sa grande beauté et de l'excellence technique de sa finition, le manuscrit est considéré par beaucoup de spécialistes comme l'un des plus remarquables vestiges de l'art religieux médiéval. Rédigé en langue latine, le Livre de Kells contient les quatre Évangiles du Nouveau Testament ainsi que des notes liminaires et explicatives, l'ensemble étant accompagné de nombreuses illustrations et enluminures colorées.
801 Prise de Barcelone par les francs après un siège de deux ans.
802 Charlemagne exige de nouveau un serment de fidélité de tous les hommes libres du royaume.
802 Fondation du royaume du Cambodge par Jayavarman II (fin de règne v. 836). Il fait l'unité des Khmers et fonde la ville d'Angkor. Il rejette la suzeraineté des Çailendra de Java (il a séjourné jusque vers 790 à Java) et inaugure le culte du dieu-roi (devaraja), liant la royauté au pouvoir divin de Siva. Jayavarman II, le roi khmer Jayavarman II est le fondateur du royaume d'Angkor. Angkor est l'ancienne capitale de l'Empire khmer qui prospéra du IXe au XVe siècle.
803 Paix de Salz avec les Saxons. Charlemagne conclut la paix avec la Saxe à Salz.
805 Révolte des Saxons.
805 Charlemagne réaffirme le monopole royale de la frappe de la monnaie.
805 Capitulaire de Thionville sur les obligations militaires des hommes libres.
806 Charlemagne partage son royaume entre ses trois fils Charles le jeune, Louis (Louis Ier) l'Aquitaine) et Pépin d'Italie la Lombardie. Charles, Pépin et Louis se voient attribuer des parts équitables du royaume, mais la mort prématurée des deux premiers laissera Louis le Pieux seul héritier. Charles le Jeune (772-811) Roi des Francs, Roi de Neustrie, et Duc de Mans. Il est le fils de Charlemagne. Louis Ier dit le Pieux ou le Débonnaire, roi d'Aquitaine (781-814) et empereur d'Occident (814-840). Pépin d'Italie (777-† 810), fils de Charles Ier dit le Grand ou Charlemagne et Hildegarde de Vintzgau, roi d'Italie (781). dynastie des Herbertiens.
809 Concile d'Aix-la Chapelle sur le filioque. Filioque (théologie) On appelle "querelle du Filioque" la querelle théologique entre l'Église catholique romaine et l'Église orientale (futures Églises orthodoxes), à propos du dogme de la Trinité, à partir du VIIIe siècle. Cette querelle, ainsi que des différends d'ordre culturels et politiques, conduisit au Grand Schisme d'Orient de 1054, séparant le catholicisme de l'orthodoxie. "L'affaire du "Filioque", a contribué à l'approfondissement du fossé entre l'Orient et l'Occident, et constitue encore aujourd'hui un obstacle à un rapprochement entre Rome et les Églises orthodoxes. En 381, le concile de Constantinople avait complété le Credo de Nicée en ajoutant une référence à l'Esprit Saint. Les fidèles confessaient ainsi, en plus de Dieu et de Jésus-Christ, l'Esprit Saint "qui procède du Père". Or, en Espagne, à la fin du VIe siècle, des théologiens wisigoths avaient proclamé que l'Esprit Saint procède "du Père et du Fils (Filioque)". La formule séduisit les clercs carolingiens qui la considérèrent comme théologiquement correcte. Mais, pour Constantinople, celle de 381 était intangible. Au début du IXe siècle, Charlemagne, en froid avec l'Empire d'Orient, voulut convaincre les Grecs d'erreur et confia à ses théologiens la tâche de justifier le "Filioque". En 809, il fit approuver par un concile la double procession du Saint Esprit. La querelle rebondit en 867, lorsque le patriarche Photius dénonça le "Filioque" comme une doctrine hérétique dans une lettre à ses pairs orientaux. Photius était excédé pour plusieurs raisons. Il avait appris que le clergé romain exigeait l'emploi du "Filioque" en Bulgarie, pays converti par des missionnaires byzantins mais qui avait demandé au pape Nicolas Ier (858-867) la création d'une hiérarchie ecclésiastique. Ce dernier en avait profité pour établir sa juridiction sur le royaume bulgare. Le pape avait aussi refusé de ratifier l'élection de Photius au patriarcat de Constantinople, et excommunié ce dernier. Nicolas Ier souhaitait le rétablissement de l'ancien patriarche Ignace, contraint à la démission en 856. L'ingérence du pape dans les affaires byzantines avait été très mal prise à Constantinople. Bien que la paix fût rétablie dans la chrétienté, la querelle photienne et le "Filioque" ont créé des séquelles profondes dans les relations entre l'Orient et l'Occident. La controverse sur la primauté du pape, toujours actuelle, remonte à cette époque. Schisme entre l'Église d'Orient et d'Occident. Dans l'Europe médiévale se développe une vision du monde qui inclut non seulement la prépondérance de la chrétienté, mais aussi celle de l'Église en tant que puissante institution. La chrétienté est le seul lien reliant les divers états occidentaux et le garant de l'ordre social. Cependant, la chrétienté elle-même était loin d'être unifiée. Entre l'Église orthodoxe originaire de Byzance et l'Église occidentale dirigée de Rome par la papauté, le fossé se creuse rapidement, rendant la séparation inévitable. Le couronnement de Charlemagne en tant qu'empereur du Saint Empire romain par le pape en 800 crée une scission entre les empires rivaux, chacun disposant à sa tête d'un chef spirituel et d'un chef temporel. La crise se durcit en 1054, quand le pape déclare avoir la mainmise sur la Chrétienté toute entière, Église d'Orient comme d'Occident. Les croisés portent le coup de grâce avec le sac de Constantinople en 1204. La haine byzantine pour l'Occident s'intensifie. La querelle entre les deux Églises n'est pas doctrinaire, mais manifeste l'expression d'ambitions politiques rivales. L'Église est une institution puissante et influente, et sa ligne de conduite et ses actions ont de fortes répercussions politiques. La fracture entre les deux Églises reflète l'hégémonie naissante de la chrétienté occidentale face au déclin de sa consoeur orientale. Église orthodoxe, l'Orthodoxie ou Christianisme orthodoxe est une des branches du christianisme. Elle est organisée en de nombreuses Églises territoriales (et non nationales) qui forment ensemble l'"Église orthodoxe" ou "Communion orthodoxe". Les Églises orthodoxes sont nées ou fondées dans l'antique zone de culture grecque, c'est-à-dire dans la zone orientale du bassin de la Méditerranée. Ce groupe d'Églises partage une compréhension, un enseignement et des offices d'une grande similitude avec un fort sentiment de se considérer les unes les autres comme les parties d'une seule Église. La Bible et la Liturgie sont lues dans les langues nationales actuelles ou anciennes. Les Églises orthodoxes représentent dans le monde la deuxième plus grande confession chrétienne en nombre de fidèles après l'Église catholique.
809 L'édification de la ville de Fès. Monté sur le trône à la mort de son père (Idrîs Ier), Idrîs II fonde la ville de Fès el-Bali, dans laquelle il transfère sa capitale. Il y fera bâtir l'université et mosquée de Karouiyine. Particulièrement influente sur le royaume, la ville impériale deviendra le lieu de rencontre des intellectuels et un véritable bastion religieux. Idrîs II est né à Walila (Volubilis) au Maroc deux mois après la mort de son père en 793. Il prit le pouvoir à onze ans. Il est mort en 828.
810 mort de Pépin d'Italie (777-810), fils de Charlemagne, roi d'Italie.
811 Intervention de Charlemagne contre les bretons.
811 4 décembre Mort de Charles le Jeune, fils aîné de Charlemagne.
812 Nouvelle expédition victorieuse de Charlemagne contre les Wilzes.
812 Traité de paix d'Aix-la-Chapelle entre Charlemagne et Byzance.
813 11 septembre Charlemagne couronne son fils Louis Ier. Louis Ier le Pieux, qui est son troisième fils et qui est roi des Aquitains depuis 781, est le seul héritier des dix-neuf enfants que Charlemagne a eus avec ses neuf épouses successives. Le sacre a lieu à Aix-la-Chapelle.
813 5 synodes permettent d'établir une géographie linguistique de la compréhension du latin: - Concile de Tours: les prêches doivent être prononcés en langue romane rustique ou en allemand pour que les fidèles puissent les entendre (le latin n'est plus compris, c'est la reconnaissance de la naissance du français: rusticam romanam linguam: précocité française à se séparer du latin - Concile de Mayence: invite les prêtres à prêcher de façon que le peuple comprenne (donc en germanique) - Concile d'Arles, Concile de Chalon-sur-Saône: recommandations générales sur le prêche (peut toujours être tenu en latin) - Concile de Reims: invitation à faire le prêche dans la langue particulière des fidèles On nomme langue romane toute langue issue essentiellement du latin vulgaire (au sens étymologique de "populaire"), c'est-à-dire la forme de latin vernaculaire utilisée pour la communication de tous les jours, par opposition au latin classique et littéraire ; ce sont donc des langues indo-européennes, basées sur le latin. Ces langues ont été parlées ou le sont encore dans un ensemble géographique désigné par le terme de Romania, couvrant en grande partie le Nord-Ouest européen de l'ancien Empire romain (l'est étant resté majoritairement de langue grecque – à l'exception des Valaques – et le sud ayant adopté l'arabe après la conquête musulmane). Les mots roman(e) et Romania remontent bien sûr à des dérivés de l'adjectif latin romanus : l'on considérait en effet que leurs locuteurs utilisaient une langue issue de celle des Romains, par opposition à d'autres introduites ultérieurement dans les territoires de l'empire, comme le francique au nord de la France, langue des Francs appartenant à la famille des langues germaniques. La première attestation du terme de roman, sous une forme ou une autre, remonte au synode de Tours, en 813 de l'ère chrétienne ; c'est lors de ce synode que la première langue vulgaire à s'être détachée du latin est ainsi désignée ; il s'agit d'une forme de proto-français, que l'on nomme romana lingua, ou encore roman. L'ancien français est donc la première langue romane attestée à l'écrit (ce qui ne signifie pas que ce soit la première langue à être apparue comme clairement différente du latin). Le premier ouvrage théorique sur les langues romanes est, en latin, le De Vulgari Eloquentia ("De l'éloquence vulgaire") de Dante (XIIIe siècle), où apparaissent pour la première fois les dénominations de langue d'oïl, langue d'oc et de langue de si (pour l'italien et l'espagnol) — en fonction de la forme respective du mot oui dans les différentes langues romanes. L'on date grosso modo l'évolution du latin vulgaire vers les langues romanes ainsi : 1. entre -200 et 400 environ : différentes formes de latin vulgaire ; 2. entre 500 et 600 : ces formes commencent à se différencier plus ou moins nettement ; 3. vers 800 : l'existence de langues romanes est reconnue (synode de Tours) ; 4. 842 : premier texte complet rédigé en une langue romane (le roman, forme de protofrançais), les Serments de Strasbourg. Les langues germaniques sont des langues indo-européennes. Elles furent d'abord parlées par les peuples germaniques, qui vivaient initialement aux frontières nord-est de l'Empire romain. Ces langues partagent plusieurs traits uniques, parmi lesquels d'importantes mutations consonantiques décrites par les lois de Grimm et de Verner (auxquelles on peut ajouter la seconde mutation consonantique pour le vieil haut allemand), ainsi qu'un lexique conséquent composé de radicaux non indo-européens. Langues romanes, on nomme langue romane toute langue issue essentiellement du latin vulgaire (au sens étymologique de "populaire"), c'est-à-dire la forme de latin vernaculaire utilisée pour la communication de tous les jours, par opposition au latin classique et littéraire ; ce sont donc des langues indo-européennes, basées sur le latin. Ces langues ont été parlées ou le sont encore dans un ensemble géographique désigné par le terme de Romania, couvrant en grande partie le Nord-Ouest européen de l'ancien Empire romain (l'est étant resté majoritairement de langue grecque – à l'exception des Valaques – et le sud ayant adopté l'arabe après la conquête musulmane). Les mots roman(e) et Romania remontent bien sûr à des dérivés de l'adjectif latin romanus : l'on considérait en effet que leurs locuteurs utilisaient une langue issue de celle des Romains, par opposition à d'autres introduites ultérieurement dans les territoires de l'empire, comme le francique au nord de la France, langue des Francs appartenant à la famille des langues germaniques.
814 28 janvier Mort de Charles que la postérité a appelé Charlemagne (Charles le Grand) à Aix-la-Chapelle. C'est à 9 heures du matin que s'éteint Charlemagne, emporté par une pleurésie à l'âge de soixante-douze ans. Il est enterré à Aix-la-Chapelle. Partage de l'Empire. - Charlemagne avait fait des rois de ses trois fils, en leur donnant à chacun une partie de son empire. Pépin avait reçu l'Italie et Charles l'Allemagne; Louis, l'Aquitaine. Pépin mourut avant l'empereur et son royaume échut à son fils Bernard d'Italie ; Charles étant mort aussi avant son père eut pour héritier Louis (le Pieux ou le Débonnaire) - Avènement de Louis Ier le Débonnaire. - Ce prince régnait déjà sur les Aquitains et les Allemands, lorsque lui échut l'immense empire de Charlemagne. Bernard d'Italie, né vers 797, mort le 17 avril 818, fut roi des Lombards de 813 à 817. Petit-fils de Charlemagne, il était fils (illégitime) de Pépin, roi des Lombards, et de Chrothais.
814 LOUIS Ier LE PIEUX (814-840) ou Louis le Débonnaire
814 Louis le Pieux. Charlemagne avait prévu le partage de son empire entre ses 4 fils mais 3 moururent avant lui, Lothaire en 779 (Lothaire (778-779), frère jumeau de Louis), Pépin en 810 et Charles le jeune en 811. Louis hérita donc de l'ensemble du territoire. Il est couronné empereur par le pape Étienne IV en 816 à Reims. Dés 817 (il a 39 ans) il veut régler le problème de sa succession. A l'époque il a trois fils Lothaire né en 795, Pépin en 797 et Louis en 806. Il désigne Lothaire comme héritier du trône, Pépin sera roi d'Aquitaine et Louis roi de Bavière. Ce partage suscite la révolte de son neveu Bernard petit fils de Charlemagne et roi d'Italie et qui s'était déjà révolté. Louis doit intervenir, Bernard est vaincu en 818, on lui crève les yeux, il meurt pendant le supplice, le royaume d'Italie est supprimé. Louis Ier profondément chrétien fait pénitence publique à Attigny en 822 devant les grands de l'empire ce qui diminue son prestige. Alors que tout semblait réglé, son épouse Ermengarde décède en 818, il se remarie avec Judith de Bavière l'année suivante et naît un 4ème fils Charles (futur Charles le Chauve) en 823. Pour donner à ce dernier une part de l'héritage il remanie le règlement de 817 à l'assemblée de Worms en 829. Ses trois fils aimés se révoltent en 830 puis en 833 lorsque Louis le Pieux retire l'Aquitaine à son fils Pépin. Louis le Pieux est vaincu, jugé, condamné et enfermé dans un monastère ainsi que sa femme Judith. Voyant Lothaire prendre trop d'importance, Pépin et Louis le Germanique rétablissent leur père en 834 mais il ne retrouvera pas son autorité. En 838 Pépin meurt, Louis le Pieux entreprend un nouveau partage de l'empire dans lequel Charles le chauve reçoit l'Aquitaine, le fils de Pépin étant dépossèdé. Louis le pieux meurt en 840. Louis le Germanique et Charles le Chauve s'unissent pour lutter contre Lothaire qui est vaincu à la bataille de Fontenoy en 841. Ils confirment leur alliance par le serment de Strasbourg en 842. C'est le premier document officiel en langue vernaculaire (langue courrante) franque et germanique et non pas en latin. L'Empire est à nouveau partagé par le traité de Verdun en 843.
814 Les Arabes adoptent les chiffres indiens. Les chiffres dits "arabes", qui furent d'abord utilisés en France puis dans toute l'Europe et enfin dans le monde entier, sont en réalité des chiffres indiens : ils sont nés en Inde. Les chiffres tels qu'on les connaît aujourd'hui ont été décrits dans un ouvrage d'Al Khawarizmi, et ont été probablement transmis à l'Europe depuis l'Andalousie musulmane vers la fin du Xe siècle grâce à l'enseignement du calcul sur abacus, tel que pratiqué par les Arabes. On en trouve des attestations claires dans le Liber abaci de Fibonacci, datant de 1202. Ce sont des logogrammes. Alors d'emploi très limité, l'utilisation de ces chiffres arabes (que les Arabes nomment "chiffres hindîs") n'a vraiment commencé à se généraliser en Europe et dans le monde arabe qu'au XIIe siècle. Leur tracé définitif est attesté dès le XVe siècle.
816 Mort du pape Léon III, Étienne IV le remplace. Étienne IV, né à Rome, pape de 816 à 817. Il sacra Louis le Débonnaire empereur à Reims.
816 5 octobre Sacre de Louis Ier à Reims par le pape Étienne IV.
817 Trouvant trop lourd pour un seul le gouvernement de tant de peuples différents, Louis le Pieux procéda à un partage de ses territoires entre ses trois fils: Lothaire, Pépin et Louis. Lothaire était associé à l'Empire, à Pépin échut l'Aquitaine, à Louis la Bavière (ce fut Louis le Germanique). Ces deux derniers ne pouvaient entreprendre de guerre, ni conclure de traité, sans l'autorisation de Lothaire. Bernard, leur cousin, fut confirmé dans sa possession de l'Italie, que d'ailleurs Charlemagne lui avait reconnue à la mort de son père; cependant il se crut lésé par ces dispositions; il se révolta contre son oncle, entre les mains duquel il tomba par trahison et qui, pour le punir, lui fit crever les yeux, ce dont il mourut. Louis crut expier ce crime en faisant pénitence publiquement, à Attigny.
817 janvier Mort du pape Étienne IV, Pascal Ier lui succède. Pascal Ier, 98ème pape de 817 à 824. Né à Rome, il avait été auparavant directeur du monastère Saint-Étienne à Rome. Il reçut en don de la part de Louis le Débonnaire, la Corse et la Sardaigne. Il couronna Lothaire Ier empereur en 823, et ouvrit à Rome un refuge pour les Grecs que la persécution des Iconoclastes réduisait à quitter l'Orient.
817 Louis Ier proclame (Ordinatio imperii) son fils Lothaire empereur rompant avec la tradition Franque (Partage).
817 Bernard d'Italie, petit fils de Charlemagne et roi d'Italie, entré en rébellion contre son oncle, Louis le Pieux, doit finalement se rendre à lui.
818 avril Condamnation à mort pour haute trahison de Bernard.
818 Intervention de Louis le Pieux en Bretagne contre les soulèvements.
820 Premier raid normand à l'embouchure de la Seine.
822 Confession publique de Louis Ier lors de la pénitence d'Attigny. Louis le Pieux se confesse publiquement à Attigny d'avoir fait crever les yeux de son neveu Bernard d'italie qui y a succombé. Les conseillers ecclésiastique de Louis le Pieux (Adalhard, Wala, Agobard et Hilduin, l'abbé de Saint-Denis), après avoir obtenu la confession de l'empereur, obtiennent l'envoi de Lothaire comme roi en Italie et son sacre par le pape (823), comme si le couronnement laïc de 817 avait été insuffisant. Lothaire ne s'occupera jamais vraiment du royaume d'italie et s'en servira surtout comme base politique et militaire pour ses raids septentrionaux. Il s'installe dans les grands domaines royaux, en dehors des villes, et ne nomme pas de Lombards à des postes ecclésiastiques ou séculiers.
823 5 Avril Sacre de Lothaire Ier par le pape Pascal Ier à Rome. Lothaire Ier (795-† 855), fils de Louis Ier dit le Pieux et Ermengarde de Hesbaye, empereur d'Occident (840-855). Déjà en 814 son père lui avait confié le gouvernement de la Bavière. Il est déclaré seul héritier et associé à l'Empire en 817. Son père Louis le Pieux s'étant remarié avec Judith, après la mort de sa première épouse, il eut avec celle-ci un fils, Charles qui deviendra par la suite Charles le Chauve. Lothaire à cette époque est envoyé en Italie où il s'installe à Pavie, il est sacré empereur par le pape Pascal Ier, la papauté se soumet à son autorité. Il est également reconnu comme roi de France et prend en 820 le titre de roi des Lombards. Lothaire Ier se révolte contre son pére Louis Ier le Pieux, celui-ci ayant voulu prendre de nouvelles dispositions en faveur de son plus jeune fils Charles. Lothaire entraîne ses deux frères Louis le Germanique et Pépin contre leur père, et le détrône par 2 fois en 830 et 833, mais deux fois il se voit forcé de lui rendre la couronne. Resté seul empereur à la mort de Louis le Débonnaire en 840, il tente d'envahir les États de ses deux frères, qui refusent de le reconnaitre comme empereur, mais ceux-ci se liguent contre lui et le battent à Fontenay-en-Puisaye dans l'Auxerrois en juin 841. Ils lui imposent alors le partage de Verdun en 843, qui lui octroie le titre impérial et une Lotharingie longue et étroite allant de la Mer du Nord à l'Italie, bien fragile entre ses voisines. Peu de temps avant sa mort il abdique, pour aller s'enfermer dans l'abbaye de Prüm. Il eut épousé Ermengarde, fille du comte de Tours, Hugues d'Alsace, avec qui il eut trois fils. Ces derniers se partagent ses États: Louis (Louis II le Jeune), qui reçoit le royaume d'Italie avec le titre d'empereur; Charles, qui reçoit la Provence jusqu'à Lyon, Lothaire (Lothaire II), qui hérite du pays nommé le royaume de Lorraine. Lothaire mourut à Prüm en 855.
823 13 juin Naissance de Charles, fils de Louis le Pieux et Judith. Charles II dit le Chauve (Francfort-sur-le-Main, 13 juin 823 - Avrieux, 6 octobre 877) empereur d'Occident de 875 à 877. Roi de Francie occidentale de 840 à 877
824 11 février Mort de Pascal Ier, élection de Eugène II sur le trône papal. Eugène II, né à Rome, 99e pape de 824 à 827. Il négocia avec Louis le Débonnaire la Constitutio romana de 824. Il tint un concile à Rome pour la réforme du clergé. Sa charité lui mérita le titre de père des pauvres.
824 11 novembre Constitutio Romana de Louis Ier imposant son autorité au Pape.
825 Raban Maur abbé de Fulda rédige la première encyclopédie médiévale 'De rerum naturis ou De universo'. Raban Maur, né à Mayence en 776, mort en 836, étudia à l'abbaye de Fulda, puis à Saint-Martin de Tours, sous Alcuin, reçut les ordres en 814, visita la Terre-Sainte, prit à son retour la direction de la célèbre école de Fulde, fut élu abbé de Fulda en 822, devint évêque de Mayence en 847, réprima beaucoup d'abus ecclésiastiques, chercha, mais en vain, à réconcilier Louis le Débonnaire et ses fils, composa de sages règlements et présida plusieurs synodes. Il traita Gotescalc avec une grande sévérité, mais aussi il déploya une charité sans bornes lors de la famine de 850.
825 Le mathématicien, astronome et géographe arabe Al-Khawarizmi publie un traité dans lequel il utilise pour la première fois en mathématiques l'expression "al-jabr" (de "jabara", réduire), qui donnera le mot "algèbre" en français. Al-Khawarizmi, né vers 783 à Khiva dans le Khwarezm qui a donné son nom, décédé vers 850 à Bagdad), mathématicien iranien, est l'auteur de l'ouvrage intitulé Al-jabr wa'l-muqabalah, qui signifie "La transposition et la réduction", publié en 825. Le terme al-jabr fut repris par les Européens et devint plus tard le mot algèbre. Son autre ouvrage, disparu, Kitab 'al-jami wa'l-tafriq bi h'isab 'al-Hind, "Livre de l'addition et de la soustraction d'après le calcul indien"), est le premier à parler du système des chiffres indiens.
829 à 830 - De sa seconde femme appelée Judith de Bavière, épousée en 819, Louis Ier eut un fils, Charles (qui plus tard fut surnommé le Chauve), auquel il voulut assurer aussi un royaume, et dans ce but il prétendit remanier le partage fait en 817. Les trois premiers fils, nés d'Ermengarde, la première femme, protestèrent les armes à la main contre cette décision. Vainqueurs de leur père, ils le déposèrent. Cependant cette déposition ne fut pas sanctionnée par l'assemblée des Grands, à Nimègue, et d'ailleurs les trois révoltés étant entrés en composition, Louis Ier reprit possession de son trône.
829 Louis Ier donne à son fils Charles (le Chauve), l'Allemagne et une partie de la Bourgogne.
830 mars Intervention de Louis le Pieux contre la révolte de Bretagne et de son fils Pépin. Pépin Ier d'Aquitaine (797-† 838), roi d'Aquitaine (817-838), fils de Louis Ier dit le Pieux et Ermengarde de Hesbaye.
830 avril Révolte des grands du royaume contre Louis le Pieux.
830 à 912 - naissance et mort de Notker le Bègue. Confesseur. Moine de Saint-Gall en Suisse, il fut surnommé "le Bègue", et mit ses talents poétiques et musicaux en composant de nombreuses séquences liturgiques, malgré ce défaut et peut-être à cause de lui.
831 Nouvelle révolte de Pépin, fils de Louis le Pieux.
832 mai Révolte de Louis le Germanique fils de Louis le Pieux en Bavière qui fini par se soumettre. Louis II dit le Germanique ou de Bavière (v.806-† 876), fils de Louis Ier dit le Pieux et Ermengarde de Hesbaye), roi de Germanie (843-876).
832 septembre Victoire de Louis le Pieux contre son fils Pépin qui le fait emprisonner à Trèves.
832 Création d'un institut officiel de traduction à Bagdad. Sous l'impulsion d'al-Mamun se crée à Bagdad une "maison de la sagesse" (Bayt al-hikma), sur le modèle des bibliothèques hellénistiques, qui attire les savants (astronomes, mathématiciens, penseurs, lettrés, traducteurs). Des textes grecs (philosophie et science), pehlvis et indiens sont traduits et mis à la disposition des musulmans. Les traductions s'accompagnent de réflexions et de commentaire et une forme nouvelle de littérature apparaît. Les maisons de la sagesse étaient des universités fondées par le calife Abbasside Al-Mamun en 832. Ce n'étaient au départ que des bibliothèques sur le modèle hellénistique de la bibliothèque d'Alexandrie, mais le calife Al-Mamun l'améliora considérablement, ainsi ces centres sont devenus à la fois des centres de traductions, d'étude et de recherche en philosophie et en science, et de réunions. Al-Mamun, Abû al-Abbâs “al-Ma'mûn” Abd Allah ben Hârûn ar-Rachîd surnommé Al-Mamûn ou Almanon est né en 786 à Bagdad et mort à Tarse le 10 août 833, à l'âge de quarante-sept ans, était un calife abbasside qui régna de 813 à 833.
833 à 834 - Ces événements n'avaient pas fait renoncer Louis le Pieux à l'idée d'un nouveau partage. A peine rétabli sur le trône, il chercha à déposséder son fils Pépin de l'Aquitaine pour la donner à Charles le Chauve,
833 Évasion de Pépin.
833 avril Révolte de Pépin, Lothaire et Louis avec l'appui du pape Grégoire IV contre leur père. Lothaire et Louis le Germanique se jugeant menacés par les nouveaux projets de leur père prirent les armes contre lui et l'attaquèrent à Colmar. Grégoire IV, né à Rome, 101ème pape de 827 à 844. Il introduisit la fête de la Toussaint
833 23-24 juin : Au Rothfeld, lieu de bataille rebaptisé "Champ du Mensonge" (Lügenfeld) entre Colmar et Sigolsheim, Louis le Pieux est trahi par ses fils et doit se constituer prisonnier. Les nobles aussi avaient abandonné l'empereur qui est enfermé quelques semaines durant dans la villa royale de Marlenheim puis transféré à Soissons pour y être jugé, condamné et déposé par ses fils Louis le Germanique, Pépin d'Aquitaine et Lothaire. Le pape Grégoire IV avait tenté en vain d'arbitrer cette querelle sur place.
833 juillet L'empereur et roi franc Louis le Pieux est déposé par ses fils. Abandonné par ses soldats, Louis le Pieux tomba aux mains des révoltés, qui le déposèrent de nouveau en lui infligeant, à Soissons, une sorte de dégradation publique. Cependant la masse de ses sujets lui était restée fidèle et n'apprit qu'avec indignation l'outrage qu'il venait de subir. Les évêques réunis à Thionville condamnèrent solennellement les actes de ses fils et le remirent en possession du trône.
833 7 octobre : Louis le Pieux fait pénitence publique à l'église du monastère de Saint-Médard à Soissons et se retire en laissant l'empire à Lothaire.
834 janvier Louis le Germanique et Pépin s'allient contre leur frère Lothaire.
834 28 février Devant la menace de ses frères Lothaire s'enfuit.
834 1er Mars Louis le Pieux absous de ses péchés retrouve son trône.
834 Lothaire prend Châlons-sur-Saône avant de finalement se rendre à son père.
835 Cérémonie expiatoire lors de l'assemblée de Thionville et de Metz annulant les jugements de 833.
837 Partage du royaume en faveur de Charles le Chauve au détriment de Louis le Germanique et Lothaire.
838 septembre À l'initiative de son père, Charles le Chauve est couronné à Querzy-sur-Oise.
838 novembre Nouvelle révolte de Louis le Germanique contre son père.
838 13 décembre Mort de Pépin, roi d'Aquitaine, fils de Louis le Pieux.
838 Début des raids sarrasins sur la Provence (838-990)
839 Nouveau partage du royaume en faveur de Charles le Chauve et Lothaire au détriment de Louis le Germanique.
839 Expédition de Louis le Pieux contre la révolte de l'Aquitaine et contre son fils Louis.
840 Louis le Germanique exigeant, contre les intentions de son père, une part de l'héritage de Pépin, Louis le Pieux marcha contre lui, mais la mort le surprit au cours de cette campagne. Pendant ce règne, les Normands continuèrent leurs incursions armées en diverses parties du littoral de l'Empire.
840 20 juin Mort de Louis le Pieux près de Mayence. Au moment de mourir à Ingelheim, près de Mayence, de chagrin et d'inanition, le roi murmure à propos de son fils rebelle, Louis le Germanique : “Je lui pardonne, mais dites-lui que Dieu, vengeur des pères, punit dans la colère les enfants rebelles”. Le royaume est partagé entre ses fils
840 Début du règne de Lothaire Ier, empereur d'occident (fin en 855). Début du règne de Charles II le Chauve, roi de France (fin en 877).
840 Lothaire Ier. Fils aîné de Louis le Pieux et Ermengarde, il est fait roi de Bavière en 815 et en 817 il est associé au trône. En 822 il est fait roi d'Italie et couronné empereur l'année suivante par le pape Pascal Ier. En 817 son père Louis le pieux souhaitant préparer sa succession partage son royaume entre ses trois fils mais l'année suivante c'est sa femme Ermangarde qui meurt. Il se remarie avec Judith de Bavière en 819 et de ce second mariage nait un fils Charles en 823. Louis le Pieux entreprend un second partage de l'empire carolingien, ses trois aînés se révoltent contre lui. Les troupes de Louis le pieux se retournant contre lui Louis est déposé en 833. A la suite de disputes entre les fils, Louis est rétabli sur le trône en 834. Pépin meurt en 838 Louis le Pieux entreprend alors un troisième partage qui avantage Charles et il meurt en 840. A la mort de son père Lothaire reste seul empereur mais doit faire face à la rébellion de ses deux frères Louis le Germanique et Charles le Chauve qui le battent à Fontenoy-en-Puisaye en 841 et lui impose le traité de Verdun en 843. Le traité de Verdun assure aux trois frères le même nombre d'évêchés, de comtés et de domaines et tout ce qui s'y rattache (hommes, terres, droits et revenus). Lothaire ne règnera plus que sur une bande de terre allant de l'Italie à la mer du nord mais conservera le titre d'Empereur. Il meurt en 855 mais auparavant il avait réparti son royaume entre ses 3 fils: Charles, la Provence; Lothaire II, la Lotharingie (pays entre Rhin et Meuse) et Louis II conserve le titre d'empereur d'Occident; Charles meurt en 863, Lothaire II annexe son territoire et meurt à son tour en 869. Louis le Germanique et Charles le Chauve se partageront son territoire.
840 Pépin Ier. Second fils de Louis le Pieux et Ermengarde, lors du partage de son royaume en vue de sa succession Pépin reçoit l'Aquitaine. Lorsque Louis se remarie et que nait Charles, le partage est remis en cause. Les trois fils de la 1ère femme de Louis, Ermengarde, se révoltent en 830. En 833 Louis retire l'Aquitaine à Pépin les fils se révoltent à nouveau les armées de Louis le Pieux passent à ses fils à Colmar au "camp du mensonge". Pépin meurt en 838 son fils Pépin II lui succède mais il sera dépouillé à nouveau par le traité de Verdun. Il luttera contre Charles mais finalement sera vaincu en 852, prisonnier il s'évadera, s'alliera aux Normands. Il sera repris par Charles et finira ses jours dans la prison du monastère de Senlis. Sa lutte obstinée illustrera la résistance de l'Aquitaine au royaume carolingien.
840 Louis le Germanique. Troisième fils de Louis le Pieux et Ermangarde, lors du partage de son royaume en vue de sa succession, Louis reçoit la Bavière et la partie orientale de l'empire (la Germanie). Lorsque Louis le Pieux se remarie et que naît Charles, le partage est remis en cause. Les trois fils de la 1ère femme de Louis le Pieux, Ermangarde, se révoltent en 830. En 833 Louis le Pieux retire l'Aquitaine à Pépin les fils se révoltent à nouveau. Les armées de Louis le pieux passent à ses fils à Colmar au "camp du mensonge". Après la mort de son frère Pépin et de son Père, Louis le germanique s'allie à son demi Frère Charles (futur Charles le Chauve) pour contrer l'égémonie de Lothaire, ils le battent à la bataille de Fontenoy-en-Puisaye en 841 qui conduira au serment de Strasbourg en 842 puis au traité de Verdun 843. C'est dans le traité de Verdun que le terme de Gallia fut remplacé pour la première fois dans un texte officiel par Francia Occidentalis, terre des Francs occidentaux, qui donnera son nom au pays la France. La Francia Orientalis apparait dans le traité sous le nom de Germania. Cependant, ce n'est que vers 1100 que l'on prit vraiment conscience de ce que représentait le mot France. Les Vikings effectuent des offensives contre les royaumes francs, ils établissent des bases à l'embouchure de la Loire (853) et de la Seine (856) Charles le chauve qui règne sur ces territoires charge Robert le Fort (ancêtre des capétiens) de défendre ces territoires. Lothaire II meurt en 869, il s'était auparavant annexé le territoire de Charles son frère à sa mort en 863. Louis le Germanique et Charles le Chauve se partage son territoire par le traité de Meerssen"
840 CHARLES le Chauve (840-877)
840 Charles le Chauve. Fils de Louis le pieux et Judith de Bavière. Lorsque Louis le Pieux fait le premier partage de son royaume en vue de sa succession, Charles n'était pas encore né. La première femme de Louis le Pieux meurt en 818 il se remarie avec Judith l'année suivante et Charles naît en 823. Le partage est remis en cause. Les trois fils de la 1ère femme de Louis le pieux, Ermengarde, se révoltent en 830. Après la mort de son frère Pépin et de son Père, Charles le Chauve s'allie à son demi Frère Louis le Germanique pour contrer l'égémonie de Lothaire ils le battent à Fontenoy-en-Puisaye en 841, renouvellent leur alliance par le serment de Strasbourg en 842 qui aboutit au traité de Verdun 843. C'est dans le traité de Verdun que le terme de Gallia fut remplacé pour la première fois dans un texte officiel par Francia Occidentalis, terre des Francs occidentaux, qui donnera son nom au pays la France. La Francia Orientalis apparait dans le traité sous le nom de Germania qui se changera en Allemagne, pays des Alamans à partir de 1024. Cependant, ce n'est que vers 1100 que l'on prit vraiment conscience de ce que représentait le mot France. Lorsque le second fils de Lothaire, Lothaire II meurt en 869, il s'était auparavant annexe le territoire de Charles son frère à sa mort en 863. Louis le Germanique et Charles le Chauve se partagent son territoire par le traité de Meerssen. Il doit lutter contre les Bretons qui veulent leur indépendance, contre le fils de son frère Pépin II qui revendique l'Aquitaine jusqu'en 864 mais il doit surtout lutter contre les invasions des Normands qui pillent Paris à 3 reprises en 845, 858 et 861 et établissent des bases à l'embouchure de la Loire en 853 et de la Seine en 856. Il charge Robert le Fort (qui sera à l'origine de la dynastie capétienne) de défendre ces territoires. A la mort de Louis II, fils aimé de son frère Lothaire, qui avait reçu en héritage le titre d'empereur de l'occident, le pape Jean VIII lui offre la couronne. Il est sacré empereur en 875. En 876 son frère Louis le Germanique meurt, il veut s'emparer de son territoire mais le fils de celui-ci Louis le jeune le bat à Andernach. En 877 le pape est menacé par les Sarrasins, Charles le Chauve confie son royaume à son fils Louis II le Bègue et aux grands (Capitulaire de Quierzy qui marque un développement de la féodalité) et part pour l'Italie, échoue, et meurt sur la route du retour. Son unique fils vivant Louis II le Bègue prendra sa succession.
840 Louis le Pieux ayant de bonne heure associé à l'Empire son fils Lothaire, celui-ci entendit, après le décès du père, exercer l'autorité impériale et garder ses frères sous son contrôle. Ces derniers se révoltèrent contre ces prétentions et prirent les armes contre leur aîné (c'étaient Charles le Chauve et Louis le Germanique); ils le battirent à la bataille de Fontanet.
840 Lothaire s'empare de terres attribuées à Charles.
840 octobre Lothaire est près de Senlis.
840 novembre Trêves entre Charles le Chauve et Lothaire, qui conserve le bénéfices de ses conquêtes.
840 à 930 - naissance et mort de Hucbald de Saint-Amand. Poète français de langue latine, également appelé Hubaud ou Hucbaldus de Saint-Amand. Il fut une des principales célébrités de l'ordre monastique en France dans la seconde moitié du IXe siècle et au début du Xe. Moine à Saint-Germain d'Auxerre il y dirigea probablement l'école épiscopale. Il enseigna à Saint-Omer et réforma les écoles de Reims. Il mourut nonagénaire le 20 juin 930 à l'abbaye de Saint-Amand ou il exerça ses talents d'écolâtre en prenant la direction de l'école à la mort de son oncle, le poète Milon, en 872.
840 mort d'Eginhard.
840 L'Irlandais Jean Scot Erigène arrive en France. Jean Scot Erigène, philosophe et théologien du XIe siècle. Il fut accusé d'hérésie lors d'un débat sur la prédestination. Traducteur des oeuvres d'un écrivain grec anonyme des Ve et VIe siècles qui fut nommé Pseudo-Denys. Il est également l'auteur d'oeuvres d'inspiration néo-platonicienne.
841 Les Danois s'emparent et pillent Rouen.
841 25 juin Victoire de Charles le Chauve et Louis le Germanique contre Lothaire à Fontenay-en-Puisaye près d'Auxerre. Lothaire, allié à Pépin II d'Aquitaine, est battu par Charles le Chauve et Louis le Germanique. Il se réfugie à Aix-la-Chapelle. La bataille de Fontenoy-en-Puisaye eut lieu le 25 juin 841 entre trois fils de Louis Ier le Pieux (l'aîné Lothaire Ier, Louis le Germanique et Charles II le Chauve) et son petit-fils Pépin II, roi d'Aquitaine héritier de son père Pépin Ier.
841 Invasion viking à Nantes, Bordeaux, Poitiers et Tarbes.
842 14 février Traité de Strasbourg scellant l'alliance de Charles le Chauve et Louis le Germanique. Serment de Strasbourg: partage de l'Empire d'après les espaces linguistiques entre Charles le Chauve et Louis le Germanique. Chacune des parties s'engage dans la langue de l'autre, Louis en lingua teudisca, Charles en lingua romana; attestation initiale du français (mais c'est une exception: il faut attendre plus de trois siècles avant de voir réapparaître des chartes en français). Les Serments de Strasbourg marquent la naissance de la langue française. C'est dans ce serment d'assistance mutuelle prêté le 14 février 842 entre deux petits-fils de Charlemagne, à savoir Charles le Chauve et Louis le Germanique, contre leur frère Lothaire, que l'on trouve la première attestation de l'existence d'une langue parlée en France qui fut clairement séparée du latin, la romana lingua ou roman, ancêtre du français. Les Serments de Strasbourg ont été déclarés et écrits dans ce protofrançais et en teudisca lingua (langue francique) par chacun des deux monarques dans la langue de son frère, puis par leurs troupes, afin que tout le monde se comprît.
842 Le premier écrit entièrement en langue vernaculaire qui nous soit parvenu est la partie française des Serments de Strasbourg. Ce premier document a une double importance, car ces serments sont aussi fondateurs de la nation française. Jusqu'alors, en effet le territoire de la future France ne présentait aucune unité nationale, soit qu'il fût morcelé en petits royaumes gaulois, soit qu'il fit partie d'un empire, romain, franc ou germanique. Du temps de Charlemagne même, le territoire de la France n'était qu'une portion de son empire. Mais à la succession de son unique héritier, Louis le Pieux, ses trois petits-fils, Lothaire, Louis et Charles exigent chacun un royaume d'égale richesse. Pour mettre fin à leurs querelles, les négociateurs découpent l'empire en trois bandes parallèles: la future France est attribuée à Charles le Chauve, la future Allemagne revient à Louis (dit plus tard le Germanique), la région qui les sépare, proposée à Lothaire, reçoit le nom de Lotharingie.Un an avant que cette partition ne soit ratifiée par le traité de Verdun (843), Louis et Charles s'unissent pour faire accepter le partage à Lothaire. Ils se prêtent solennellement assistance, chacun dans la langue de l'autre: Louis en "roman" et Charles en "tudesque". Puis leurs armées prêtent serment, chacune dans sa langue. Le texte de ces engagements nous est parvenu dans un ouvrage historique écrit en latin par Nithard, un clerc contemporain, parent de ces princes. Cette citation de textes en langue vulgaire dans un ouvrage érudit est très surprenante pour l'époque. Selon l'hypothèse de Renée Balibar, historienne de la langue et spécialiste de l'institution du français national, elle reflète la volonté, pour les grands clercs qui négocièrent ces accords, d'asseoir la partition sur une séparation linguistique entre les sujets germaniques et romans. Les engagements solennels ont soigneusement été rédigés par eux dans une langue vernaculaire déjà élaborée, et ont été volontairement retransmis tels quels. Leurs langues se posaient ainsi, dès l'abord, en langue officielle. Ce proto-français, n'était pas, pense-t-on aujourd'hui, la transcription d'un dialecte. C'était plutôt une langue recomposée, très inspirée du latin mérovingien que les clercs érudits du IXe siècle considéraient comme le modèle de la langue vulgaire écrite: leur volonté était de proposer une langue accessible à tous. C'est à partir d'élaborations de ce type, par tous les clercs qui essayèrent de "mettre en roman" leur langue maternelle, que s'est forgé l'ancien français classique, celui de la Chanson de Roland ou des romans de Chrétien de Troyes. Cette langue était fortement marquée de traits provenant d'une région assez étendue, dont le centre était l'Ile-de-France mais elle n'a jamais été, comme on l'a d'abord cru, le dialecte de l'Ile-de-France. Au XVIe siècle cette langue littéraire, sans cesse enrichie par des érudits latinistes, commença à dominer les dialectes, parce qu'elle était devenue la langue officielle du roi. Pourtant, après les serments de Strasbourg, il fallut encore 150 ans et un changement de dynastie pour que les rois de France ne s'expriment plus en germanique: les Chroniques de Rither rapportent que le premier roi de France à avoir besoin d'un traducteur pour s'entretenir avec un roi germanique fut Hugues Capet. Quant au latin, qui cessa d'être la langue de l'administration sous François Ier, il subsista en tant que langue de l'enseignement jusqu'à la Révolution et en tant que langue du culte jusqu'au milieu du XXe siècle. Histoire de la langue française. On estime généralement que les Serments de Strasbourg de 842 sont le premier texte écrit en protofrançais (ou romana lingua ou encore roman). La première mention de l'existence d'une langue romane ne date que de 813, lors du synode de Tours. Il faut attendre entre 880 et 881 pour le premier texte littéraire, la 'Séquence de sainte Eulalie', encore qu'on puisse considérer que la langue de ce texte est plus du picard que du français lui-même. C'est en 1539 que l'ordonnance de Villers-Cotterêts impose le français comme langue du droit et de l'administration. On peut définir à peu près cinq états de la langue, qui est bien sûr passée progressivement de l'un à l'autre ; dans les exemples ci-dessous, l'orthographe est celle des éditeurs et non celle des auteurs. Il ne faut pas oublier que jusqu'au XIXe siècle, l'orthographe normée du français, qui s'établit lentement à partir du XVIe siècle, reste très variable. D'autres découpages sont possibles et ne sont, bien sûr, que des moyens de situer un texte par rapport à l'état de la langue.La manière de classer les états de la langue qui suit ne s'appuie pas seulement sur sa grammaire mais aussi sur son orthographe : Roman : IXe s., Serments de Strasbourg (843) : Pro deo amur et pro christian poblo et nostro commun salvament, d'ist di in avant, in quant deus savir et podir me dunat, si salvarai eo cist meon fradre Karlo et in aiudha et in cadhuna cosa, si cum om per dreit son fradra salvar dist, in o quid il mi altresi fazet, et ab Ludher nul plaid nunquam prindrai, qui meon vol cist meon fradre Karle in damno sit. Ancien français (Xe-XIIIe s.) : Xe s., Vie de Saint Léger (vers 980) : Domine Deu devemps lauder / Et a sos sancz honor porter. / In su'amor cantomps dels sanz / Quoe por lui augrent granz aanz. XIIe s., Chanson de Roland (vers 1170) : Seignurs baruns, a Carlemagnes irez ; / Il est al siege a Cordres la citet. / Branches d'olives en voz mains porterez, / Ço senefiet pais e humilitet. XIIe s., Alexandre de Bernay, Roman d'Alexandre (vers 1185) : Li mengiers est tous pres, que li quieu l'ont hasté, /Puis sont li siege fait et li tapit geté. / Li chevalier s'assieent qant il orent lavé / Et on lor a le vin en hanas aporté, XIIe-XIIIe s., Jehan Bodel, Brunain la vache au prestre (fabliau ; entre 1165 et 1210) : Nus hom mouteploier ne puet / Sanz grant eür, c'est or del mains. / Par grant eür ot li vilains / Deus vaches, et li prestres nule. / Tels cuide avancier qui recule. Moyen français (XIVe-XVe/XVIe s.) : XIVe s., les Enseignemenz (livre de recettes, entre 1304 et 1314) : Por blanc mengier — Se vos volez fere blanc mengier, prenez les eles e les piez de gelines e metez cuire en eve, e prenez un poi de ris e le destrempez de cele eve, puis le fetes cuire a petit feu, e puis charpez la char bien menu eschevelee e la metez cuire ovec un poi de chucre. XVe s., François Villon, le Lais ou le Petit Testament (vers 1456) : Le regart de celle m'a prins / Qui m'a esté felonne et dure ; / Sans ce qu'en riens j'aye mesprins, / Veult et ordonne que j'endure / La mort, et que plus je ne dure. Français classique (XVIe-XVIIe/XVIIIe s.) ; XVIe s. Louise Labé, Sonnets (entre 1545 et 1555) : Je vis, je meurs : je me brule et me noye. / J'ay chaut estreme en endurant froidure : / La vie m'est et trop molle et trop dure. / J'ay grans ennuis entremeslez de joye, Note : la langue du XVIe siècle est à une période charnière. La considérer comme du français classique peut sembler contestable. Rappelons qu'un tel découpage est forcément arbitraire. XVIIe s., Charles Perrault, Peau d'Âne (1694) : Il était une fois un Roi, / Le plus grand qui fût sur la Terre, / Aimable en Paix, terrible en Guerre, / Seul enfin comparable à soi : / Ses voisins le craignaient, ses États étaient calmes. Français moderne (à partir du XVIIIe s.).
842 18 mars Charles le Chauve et Louis le Germanique s'emparent de Coblence, Lothaire doit fuir. Coblence est une ville et un district d'Allemagne, située au nord du Land de la Rhénanie-Palatinat. Le Land de Rhénanie-Palatinat est l'un des 16 États fédérés composant l'Allemagne. Le Land est frontalier avec trois pays : la Belgique (avec la Région wallonne), le Luxembourg et la France.
842 avril Charles le Chauve et Louis le Germanique s'emparent d'Aix-la-Chapelle.
842 juin Entrevue de Mâcon fixant le partage du royaume entre les trois frères.
843 24 juin Les Normands s'emparent de Nantes.
843 11 août - Traité de Verdun: Par ce traité, le partage de l'empire entre Lothaire, Louis le Germanique et Charles le Chauve est consacré. On s'accorde à y voir la base juridique de l'indépendance du royaume de France. L'attitude résolue de ses frères incita Lothaire à entrer en composition. Entre eux trois intervint le Traité de Verdun par lequel ils se partagèrent l'Empire. Charles le Chauve eut la Gaule comprise entre l'Océan, l'Escaut, la Meuse, la Saône et l'Èbre. Ce vaste territoire, d'un seul tenant, constitua le royaume de France; on peut donc dire que Charles le Chauve a été le premier roi de France. Louis le Germanique conserva la Germanie; Lothaire eut l'Italie et les territoires compris entre les deux autres royaumes (ce fut la Lotharingie, d'où est venu le nom de Lorraine) et conserva le titre d'empereur. les frontières tracées selon les lignes linguistiques sont à l'origine de l'Europe politique telle que nous la connaissons aujourd'hui. Le Traité de Verdun, conclu le 11 août 843 consacre la division de l'empire de Charlemagne entre ses trois petits-fils, les trois fils de Louis le Pieux. À la mort de Louis le Pieux, en 840 son fils aîné Lothaire s'arroge sa succession. Pépin Ier d'Aquitaine, fils de Louis le Pieux ne prend pas part à la succession étant mort en 838. Ses deux cadets, Charles le Chauve et Louis le Germanique, s'allient et battent leur frère à la bataille de Fontenoy-en-Puisaye en 841. En 842 ils renforcent leur alliance par le Serment de Strasbourg. Lothaire finit par céder suite à l'attaque sanglante d'un guerrier viking nommé Varg Vikernes. En 843, les trois petits-fils de Charlemagne se partagent l'empire qu'il avait fondé par le traité dit de Verdun : * Charles le Chauve reçoit la Francie occidentale (qui deviendra la France). * Lothaire Ier, à qui échoit le titre impérial, reçoit la Francie médiane, du centre de l'Italie à la Frise (qui deviendra la Lotharingie). * Louis le Germanique reçoit la Francie orientale (qui deviendra la Germanie noyau du futur Saint Empire romain germanique).
843 Le territoire belge divisé par le traité de Verdun. Au lendemain du traité, le territoire est partagé entre la Francie et la Lotharingie. C'est ainsi que la Flandre, au nord, revient à Charles le Chauve, tandis que la Wallonie s'intègre aux territoires de Lothaire Ier. Ces derniers seront toutefois attribués au Saint Empire romain germanique quelques années plus tard.
844 janvier Mort du Pape Grégoire IV, remplacé par Serge II. Serge II, 102ème pape de 844 à 847, né à Rome.
844 Rencontre de Yutz instaurant le "régime de fraternité" entre les trois frères. Yutz est une commune française, située dans le département de la Moselle et la région Lorraine.
845 en Chine - Édit de l'empereur Tang Wou-tsong contre les manichéens, les bouddhistes et les nestoriens. Plus de 4 600 monastères et 40 000 temples et autels sont détruits, plus de 260 000 moines et moniales bouddhistes sont contraints de retourner à la vie séculaire. Arrêt de l'expansion du bouddhisme en Chine. Prééminence du confucianisme et du taoïsme.
845 Les Normands remontent le cours de la Seine sur leurs barques et pillent les environs de Paris. Les Normands (Vikings) avec à leur tête Ragnar, remontent la Seine au mois de mars et après s'être emparés de Rouen, dévastent Saint-Riquier et pillent les abbayes de Saint-Germain-des-Prés et Sainte-Geneviève, puis mettent le siège devant Paris. Après une victoire facile, ils entrent sans difficultés dans la ville (28 mars). Le roi Charles le Chauve leur verse un tribut de 7000 livres d'argent pour acheter leur départ (premier Danegeld).
845 mars Pillage de Paris par les Normands, Charles le Chauve paye une rançon contre leur départ.
845 juin Traité de Saint-Benoît-sur-Loire où Charles le Chauve reconnaît la souveraineté de son neveu Pépin II sur l'Aquitaine en l'échange d'un serment de fidélité. Pépin II d'Aquitaine (823–864), roi d'Aquitaine (839-852), fils de Pépin Ier d'Aquitaine et Rigarde et donc petit-fils de Louis le Pieux.
845 novembre Attaque bretonne contre Charles le Chauve près du Mans. Le roi de Bretagne Nominoë bat le roi de Francie Charles le Chauve à la bataille de Ballon, près de Redon. La Bretagne ne paiera plus tribut ; elle devient indépendante du royaume et le restera pendant plus de six siècles. Pour Charles le Chauve cette défaite marque l'échec de la conquête de la Bretagne. Celle-ci devient indépendante du royaume. Elle le restera pendant près de 7 siècles. Nominoë, comte de Vannes à partir de juillet 819, Nominoë est désigné missus imperatoris de Louis le Pieux et ducatus ipsius gentis des Bretons à partir de 831. À la mort de ce dernier en 840 il soutient dans un premier temps Charles II le Chauve puis revendique son indépendance, que Charles doit reconnaître vers 846 suite à la bataille de Ballon. Il s'empare de Nantes en 850, lance des raids sur le Bessin et l'Anjou. Nominoë meurt invaincu le 7 mars 851 près de Vendôme, ayant pu conquérir le Maine et l'Anjou.
846 août Prise de Saint-Pierre près de Rome par les Arabes. Les pirates sarrasins d'Afrique du nord pillent Rome : soixante dix navires attaquent Ostie et Porto. Les Sarrasins marchent sur Rome en pillant tout sur leur passage. La garnison de Grégoriopolis ne peut les arrêter. Ils profanent l'Église Saint-Pierre. Guy de Spolète finit par les repousser. Guy de Spolète (?-894), également appelé Guy de Lombardie, fut successivement: duc de Camerino en 876,duc de Spolète en 882, roi d'Italie (889-894) et empereur de l'Empire d'Occident (891-894). Issu de la famille des Widonides, d'origine franque, mais également d'ascendance carolingienne (sa grand-mère était fille de Lothaire Ier), il devient duc de Spolète sous le nom de Guy III en 882 après son neveu Guy II. Il était le fils de Lambert (lui-même fils d'un autre Guy de Spolète qui avait combattu les Sarrazins lorsque ceux-ci attaquèrent Rome en 846). En 882 l'empereur Charles III le Gros le dépossède de ses fiefs pour félonie, mais il les récupère l'année suivante et devient aussi marquis de Camerino. En 885 il bat les Sarrazins au Garigliano.
847 Charles le Chauve rend l'édit de Marron, près de Maestricht, par lequel les seigneurs sont dispensés de suivre le roi à la guerre à moins que ce ne soit contre l'étranger, et les hommes libres ont la faculté de choisir leur suzerain autre que le roi. Vers cette époque, le roi reconnaît la souveraineté du duc de Bretagne, Nominoë ; il constitue le duché de France, dont le premier titulaire est Robert surnommé le Fort; et le comté de Flandre en faveur de son gendre Baudouin Bras-de-Fer. Baudouin Ier de Flandre dit Bras de Fer, (° Laon ? - † abbaye St-Bertin, 879), fut marquis ou comte en Flandre (Belgique seconde) de 863 à 877. D'après la tradition, Baudouin est le fils du forestier Inghelram, appelé aussi Audacer. Il lui succède comme forestier à sa mort (837), et s'illustre comme redoutable guerrier, ce qui lui vaut son surnom. Robert le Fort, marquis de Neustrie, tué le 15 septembre 866) était un membre de la famille des Robertiens (bisaïeul de Hugues Capet). Il est né aux alentours de 820 et est très probablement fils de Robert III, comte de Wormsgau, et de Waldrade, soeur d'Eudes d'Orléans. Lors des luttes de pouvoir entre les fils de Louis Ier le Pieux, il prit parti pour Charles le Chauve, qui était le gendre d'Eudes d'Orléans, et il dut abandonner ses terres, incorporées dans le royaume de Lothaire Ier, pour se réfugier à l'Ouest, dans sa famille maternelle. En 852, Charles le Chauve le fait abbé laïc de Marmoutier, puis l'année suivante missus dominicus des régions de Tours et d'Angers en 853 et probablement comte de Tours. En 858, Charles le Chauve installe son fils Louis II le bègue à la tête du comté du Mans et Robert, inquiet, se révolte en rejoignant Louis le Germanique. Il ne se soumet qu'en 861, en échange du marquisat de Neustrie. À partir de ce moment il fut de sa responsabilité de lutter contre les Bretons et les Normands et il fut finalement tué en combattant ces derniers à la bataille de Brissarthe en 866. Il est le père de Eudes et Robert Ier de France qui furent tous deux rois de France. Par ce dernier, il est l'arrière-grand-père de Hugues Capet et donc l'ancêtre de toute la lignée capétienne.
847 28 février Rencontre en Charles le Chauve, Lothaire et Louis le Germanique à Meerssen. Meerssen, ville des Pays-Bas située à proximité des frontières allemande et belge et voisine de Maastricht
848 janvier Prise de Bordeaux par les Normands.
849 Incursions Normandes en Gascogne et en Périgord.
850 Apparition de l'artillerie à contrepoids (trébuchet) en Occident. Le trébuchet fait partie des pièces d'artillerie médiévales dites à contrepoids. Introduit en France au courant du XIIe siècle, son utilisation a perduré jusqu'au XVIe siècle. Le trébuchet fut introduit en France au XIIe siècle. Les croisades furent vraisemblablement le moteur qui poussa à développer ce type d'armes de siège. Le trébuchet est une variante du mangonneau en ce sens que son contrepoids, appelé aussi huche, est articulé. Ceci lui confère de nombreux avantages, notamment en ce qui concerne l'équilibrage de l'arme. Le trébuchet nécessite également moins de personnes pour reprendre sa position initiale. L'âge d'or du trébuchet se situe aux XIIIe siècle. Il fut notamment utilisé pendant la croisade des Albigeois, comme l'attestent les fouilles faites à Carcassonne et au château de Montségur par exemple. Il fut appelé le "loup de guerre" sous le règne du roi d'Angleterre Édouard Ier (Édouard l'Ancien) qui en utilisa de nombreux exemplaires pour conquérir le Pays de Galles puis l'Écosse. Édouard l'Ancien (871? - 17 juillet, 924) est un des rois d'Angleterre (899 - 924). Fils d'Alfred le Grand, il devient roi du Wessex à de la mort de son père en 899.
850 Incursions arabes jusqu'à Arles.
850 Les Bretons s'emparent de Nantes. Nominoë, duc de Bretagne, après son ralliement à Charles le Chauve, affirme son indépendance et s'empare de Nantes.
850 à 1519 - L'empire Aztèque. Les Aztèques étaient, à l'époque de l'arrivée des espagnols, les habitants de la région centrale du Mexique, autour de la capitale actuelle, Mexico. Les civilisations précolombiennes se sont développées de façon autonome et certaines au Moyen Âge. Les Olmèques s'étendent sur le Haut Plateau, sur la côte Pacifique. Ils disparaissent vers -300. L'empire Aztèque (850 à 1521) organise l'état, l'empereur Motecuzoma Ier et son frère Tlacaelel inventent une religion nouvelle, synthèse de la tradition tribale nordique et des cultures autochtones précédentes. L'état Inca naît dans les Andes. A partir de l'intronisation de Pachacuti (1440), le triomphe inca est fulgurant. Il impose le quecha comme langue commune à tout l'empire s'étendant sur 900 000 km² et 4 000 km de côtes.
850 Samarra, la plus grande mosquée d'Iraq. Samarra, ville d'Iraq au nord de Bagdad fondée en 836, fut capitale abasside au IX° siècle. Grande mosquée de Samarra fondée par Al-Mutawakkil en 850. C'est une variante de la mosquée de Damas avec des nefs perpendiculaires au mur de la Qibla. L'édifice et ses dépendances sont entourés d'une ziyada (enceinte). La date d'apparition des minarets est inconnue mais celui de la grande mosquée de Samarra appelé Malwiya, de forme hélicoïdale, est l'une des plus anciennes.
852 Les Vikings, avec à leur tête Sydroc, détruisent l'abbaye de Saint-Wandrille de Fontenelle le 9 janvier et pour la première fois hivernent en Basse-Seine jusqu'au 5 juin. Ils s'installent également à l'embouchure de la Charente et dévastent le bas Poitou. Les Normands d'Asgeirr quittent le bassin parisien pour opérer à Bordeaux. Une autre flotte normande, dirigée par Godfredr Haraldson remonte la Seine (8 octobre). Elle est rejointe par les 250 navires de Sydroc, qui vient de remporter d'importants succès sur la côte frisonne. Les Scandinaves sont retranchés dans une petite île de la Seine, Oscellus (sans doute Jeufosse, près des Andelys). Lothaire Ier et Charles le Chauve unissent leurs forces, en vain. Charles le Chauve doit payer de nouveau un tribut (danegeld) pour obtenir le départ des Vikings. Sydroc ne quitte les rives de la Seine que pour mieux piller ailleurs.
853 Repli des Normands.
853 novembre Nouvelle rencontre en Charles le Chauve, Lothaire et Louis le Germanique à Valenciennes.
853 Les Normands s'emparent de Nantes et de Tours.
854 Louis le Germanique décline l'invitation de ses frères pour une rencontre à Liège.
854 mars Louis III de Germanie, fils de Louis le Germanique prend la tête de la révolte en Aquitaine. Louis III de Germanie, dit Louis le Jeune (835-† 882), roi de Germanie (876-882), fils de Louis dit le Germanique et Emma de Bavière.
854 Louis le Germanique rappelle son fils, rétablissant la paix entre les trois frères.
855 29 septembre Mort de Lothaire. Lothaire meurt à Prüm. Charles le Chauve va se consacrer à la guerre contre son frère Louis le Germanique pour s'emparer des restes de son royaume. Son royaume est partagé entre ses trois fils Louis II, Lothaire II, et Charles de Provence. Louis II dit le Jeune (825-† 875), fils de Lothaire Ier et Ermengarde, empereur d'Occident (855-875), roi de Provence (863-875). Lothaire II, roi de Lotharingie, est né vers 825. Il est le deuxième fils de Lothaire Ier et d'Ermengarde d'Alsace. Son royaume est constitué par le tiers du royaume de Lothaire Ier situé au nord de la Bourgogne. C'est ce royaume qui prend le nom de Lotharingie, puis de Lorraine. Charles de Provence (845–864), fils de Lothaire Ier et Ermengarde, Roi de Provence (855-863).
855 Nouvelle victoire pour le fondateur de la dynastie Croate. Trpimir repousse une attaque Bulgare et parvient à maintenir les frontières de son Duché. Ayant lutté avec succès au cours de différentes guerres, Trpimir est le premier dirigeant à prendre le titre de "Prince des Croates" même s'il reconnaît l'autorité du roi d'Italie. Il est le fondateur de la dynastie croate.
855 Début du pontificat supposé de la Papesse Jeanne sous le nom de Benoît III ou d'Anastase III (fin en 857). Benoît III, fut le 104e pape de 855 à 858. Il fut élu malgré l'opposition des empereurs Lothaire II de Lotharingie et Louis II le Jeune, et eut à repousser les agressions de l'antipape Anastase. Il établit en Angleterre le denier de Saint Pierre. C'est entre son règne et celui de son précédeceseur, qu'on place l'histoire fabuleuse de la papesse Jeanne. D'après d'autres sources, il serait la papesse Jeanne. Anastase III dit Anastase le Bibliothécaire, né vers 815 et mort en 880, antipape en 855 contre Benoît III. Il fut nommé par le successeur de Benoît III, Saint Nicolas Ier, à la Chancellerie pontificale dont il devint un des plus brillants rédacteurs. Selon certains, il est possible qu'il soit la papesse Jeanne. Papesse Jeanne, la légende de la papesse Jeanne conte l'histoire d'une femme qui aurait usurpé la papauté catholique en cachant sa véritable identité sexuelle. Le pontificat de la papesse est généralement placé entre 855 et 857, c'est-à-dire entre celui de Léon IV et Benoît III, au moment de l'usurpation d'Anastase le Bibliothécaire.
856 18 avril Les Normands s'emparent d'Orléans.
856 juillet Les grands du royaume se soulèvent contre Charles le Chauve et propose le trône à Louis le Germanique qui refuse.
856 Début des raids danois et norvégiens (appelés Normands) à partir des côtes et cours d'eau
857 1er Mars Rencontre entre Lothaire II et Charles le Chauve à Saint-Quentin.
857 juillet Rencontre entre Louis le Germanique et Louis II à Trente.
857 Soulèvement de l'Aquitaine sous l'impulsion de Pépin II, roi d'Aquitaine.
857 Les Normands s'emparent de Poitiers.
858 Fondation d'un monastère de moniales (moines féminines) par Girart de Roussillon à Vézelay. Vézelay est une commune française, située dans le département de l'Yonne et la région Bourgogne.
858 Intervention de Charles le Chauve contre les Normands.
858 Entrée de Louis le Germanique sur les terres de Charles le Chauve, les grands du royaume lui jurent fidélité.
859 janvier Charles le Chauve repousse Louis le Germanique.
860 juillet échec de l'entrevue d'Andernach entre Charles le Chauve et Louis le Germanique.
860 10 novembre Les armées de Charles le Chauve et Louis le Germanique se font face à Brienne.
860 13 novembre Charles le Chauve doit battre en retraite, trahi par les siens.
860 Lothaire II apporte son soutien à Louis le Germanique.
860 Nicolas Ier est élu pape. Saint Nicolas Ier, dit le Grand, né à Rome vers l'an 800, 105ème pape de 858 à 867. Sous son pontificat, il secoua la tutelle impériale et permit aux Bulgares l'accès à l'Église romaine.
860 Alphabet cyrillique. L'alphabet cyrillique est un alphabet bicaméral de trente-deux lettres (dans sa version moderne russe), créé au IXe siècle par des disciples du frère Cyrille (peut être Climent Ochrydsky), à partir du grec dans sa graphie onciale ; il est notable que la valeur phonétique des lettres empruntées corresponde à celle qu'elles avaient dans le grec de l'époque. Cyrille et Méthode, deux frères originaires de Salonique, ont entrepris l'évangélisation des peuples slaves dans la langue slave à la demande du prince Rastislav de Grande Moravie, qui voulait diminuer l'influence des ecclésiastiques bavarois en Grande Moravie. Cyrille invente l'alphabet slave glagolitique en 862, ce qui leur permet de traduire la Bible en slave et de poursuivre l'évangélisation la Grande Moravie en 863. Ils établissent la liturgie qui permet la fondation de l'Église bulgare en 865. Cyrille et Méthode, Cyrille ou Constantin le Philosophe, (827-828 à Thessalonique - 14 février 869 à Rome) et Méthode, évêque de Sirmium (Thessalonique 815-820 - 6 avril 885 dans une ville inconnue en Grande Moravie), les Apôtres des Slaves. L'Église catholique fête les deux saints le 14 février. L'Église orthodoxe fête la natalice de Cyrille le 14 février, celle de Méthode le 6 avril et la synaxe des deux saints Égaux aux apôtres le 11 mai.
861 Rencontre de Coblence entre Charles le Chauve et Louis le Germanique scellant la paix. Charles le Chauve échoue dans sa tentative de s'emparer de la Provence, royaume de Charles le Jeune son neveu.
861 Nouvelles attaques normandes contre Paris.
863 24 janvier Mort de Charles de Provence, ses frères (Louis II et Lothaire II) se partagent son royaume.
866 Par faiblesse ou incapacité, Charles le Chauve n'avait organisé aucune défense générale contre les Normands qui devenaient de jour en jour plus audacieux et pénétraient en France par tous les fleuves; il avait pensé suffisant de laisser à chaque seigneur riverain la défense de son territoire. Les pirates s'étaient établis en France en plusieurs endroits, notamment dans l'île d'Oyssel, près de Rouen et dans l'îlee de Noirmoutier d'où ils partaient pour infester les contrées d'alentour et où ils remisaient leur butin. Un de leurs chefs, Hastings, qui avait été serf aux environs de Troyes, était particulièrement redoutable. Robert le Fort, comte d'Anjou et de Blois, marquis de Neustrie, considéré comme l'ancêtre des capétiens, réunit les forces de quelques autres seigneurs pour marcher contre lui; une bataille se livra près de Brissarthe dans l'Anjou, où Hastings fut battu, mais Robert le Fort y perdit la vie. Robert le Fort, (né entre 815 et 820, semble-t-il en Neustrie - tué le 15 septembre 866 à la bataille de Brissarthe, Maine-et-Loire) était un membre important de l'aristocratie franque, issu de la famille des Robertiens, ancêtre de la dynastie capétienne, et marquis de Neustrie à partir de 862.
866 15 septembre Mort de Robert le Fort à Brassarthe contre les Normands.
867 Mort du pape Nicolas Ier, Adrien II lui succède. Adrien II, né à Rome en 792, 106ème pape de 867 à 872.
869 8 août Mort de Lothaire II.
869 6 octobre Mort de la Reine Ermentrude à l'abbaye de Hasnon.
870 8 août Rencontre de Meersen entre Charles le Chauve et Louis le Germanique qui se partagent le royaume de Lothaire II (entre la mer du Nord et la Bourgongne). Le traité de Meerssen (actuellement aux Pays-Bas) fut conclu en 870 entre Charles le Chauve et Louis le Germanique et consacrait le partage de la Lotharingie, le royaume de leur neveu Lothaire II. Le Traité de Verdun, en 843 avait décidé du partage de l'Empire Carolingien entre les trois fils de Louis le Pieux. L'aîné, Lothaire Ier avait reçu la Francie médiane qui fut à son tour divisé à sa mort en 855 entre ses trois fils Louis II, Lothaire II et Charles. Charles mourut en 863, sa part revint à son frère Louis II. Lothaire II mourut à son tour en 869. Son frère Louis II aurait dû hériter de son royaume, mais il était occupé à combattre les musulmans dans le Bénévent (il prit Bari en 871) et ne put recueillir son héritage. Ses deux oncles en profitèrent donc pour s'approprier la Lotharingie et signèrent un traité à Meerssen pour ce faire. Malgré ses protestations et le soutien du pape Adrien II, Louis II ne réussit pas par la suite à obtenir la Lotharingie. Il mourut en 875. En 880, par le traité de Ribemont, les petit-fils de Charles le Chauve cédèrent leur part de la Lotharingie à Louis le Jeune, fils de Louis le Germanique, qui recueillit ainsi toute la Lotharingie.
871 Début du règne d'Alfred le Grand, roi d'Angleterre (fin en 878). Alfred (849? – 26 octobre, 899) est roi d'Angleterre de 871 à 899, sans jamais en contrôler l'ensemble du territoire. Quatrième fils du roi Ethelwulf de Wessex (ou Aethelwulf) et très probablement de la première femme de ce dernier, Osburga, il succède à son frère Ethelred de Wessex en tant que roi du Wessex et de Mercie en 871. Alfred est célèbre pour avoir organisé la défense du royaume contre les Danois (les Vikings), et obtenu en conséquence l'épithète le Grand : il est le seul monarque anglais à être connu comme tel.
871 Al-Kindi développe la philosophie arabe en partant des modèles grecs. Al-kindi, est considéré comme le premier philosophe arabe. Il fut un penseur doué d'une connaissance véritablement encyclopédique qui bénéficia du mécénat de trois califats abbassides. Al-Kindi est un savant complet, dans des domaines très variés : philosophie, mathématiques, médecine, musique, physique, astronomie. Il écrit 241 ouvrages. Al-Kindi adopte la philosophie aristotélicienne, tout en la parant de platonisme. Il s'emploiera à contrecarrer l'aversion de ses correligionnaires envers la réception ou l'assimilation des méthodes et des concepts étrangers. Il sera en quelque sorte le symbole de cette tentative pour amoindrir le choc entre deux cultures totalement différentes, grecque et musulmane. La foi d'Al-Kindi demeurera intacte toute sa vie, aussi sa philosophie reste dans les limites de la religion musulmane. Dans son ouvrage 'Philosophie première', il définit la métaphysique comme "la connaissance de la Réalité Première, Cause de toute réalité". La connaissance de la métaphysique est la connaissance des causes des choses, la connaissance physique étant simplement la connaissance des choses ; ce qui est de l'aristotélisme pur et simple. La philosophie première était, dans le Bas Moyen Âge (XIIe siècle et XIIIe siècles), la métaphysique générale. Aujourd'hui, la philosophie première s'apparente à l'ontologie. Cette philosophie a participé au développement des Histoire des sciences en occident (Europe occidentale actuelle). La philosophie première se fondait sur la philosophie d'Aristote, qui fut étudiée au XIIe siècle à la suite des contacts avec la civilisation arabo-musulmane. Les traités d'Aristote furent traduits de l'arabe en latin, puis directement du grec ancien en latin, à Tolède et dans plusieurs villes d'Italie. La philosophie première a été développée et structurée par l'école scolastique, par les grands philosophes médiévaux, notamment par Thomas d'Aquin, à partir des principaux éléments de la philosophie d'Aristote, en cohérence avec les autres philosophes.
873 Mort du pape Adrien II, Jean VIII est élu pour lui succéder. Jean VIII, né à Rome vers 820, pape de 872 à 882. Il est archidiacre de Rome avant d'être élu pape le 14 décembre 872. Son élection fait l'objet d'une vive opposition de la part de Formose, futur pape. Bien qu'assez âgé au moment de sa montée sur le trône de Pierre, il est un pape énergique, à l'image de Nicolas Ier.
875 12 août Mort de Louis II à Brescia.
875 1er septembre Charles le Chauve pénètre dans le royaume de Louis II.
875 29 septembre Charles le Chauve remporte la victoire face à Carloman de Bavière et Charles le Gros, fils de Louis le Germanique. Carloman de Bavière (830 - 882) fut roi de Bavière de 876 à 882. Il est le fils de Louis le Germanique et Emma. Charles III dit le Gros (Neidingen, 839 - Reichenau, 13 janvier 888) fut empereur d'Occident de 881 à 887 et roi de France de 884 à 887. Il est le fils de Louis II le Germanique et Emma.
875 17 décembre Charles le Chauve arrive à Rome.
875 25 décembre Couronnement de Charles le Chauve par le pape Jean VIII. Soixante-quinze ans après son grand-père Charlemagne, Charles le Chauve est couronné à Rome empereur des Romains par le pape Jean VIII.
876 28 août Mort de Louis le Germanique, son royaume est partagé entre ses trois fils (Carloman de Bavière, Charles le Gros et Louis le jeune).
876 8 octobre Louis le Jeune repousse Charles le Chauve près de Coblence.
877 Boson, beau-frère de Charles le Chauve, fonda à son profit le royaume d'Arles (dit aussi de Provence, ou de Bourgogne cisjurane). Boson V de Provence (avant 855 - 887) fut un grand seigneur féodal ; il épousa en 876 Ermengarde, fille unique de l'empereur Louis II le Jeune. Boson, beau-frère de Charles le Chauve, se fit élire roi de Provence et de Bourgogne, devenant par la même le premier roi non carolingien des États francs.
877 Mort de Lothaire, empereur d'Italie
877 16 juin. En cette année fut dressé, par Charles le Chauve, le capitulaire de Quierzy qui assurait aux seigneurs l'hérédité des fiefs, charges et dignités qu'ils n'avaient possédés jusqu'alors qu'à titre temporaire. Le capitulaire dit de Quierzy fut promulgué le 16 juin 877 à Quierzy-sur-Oise. Appelé au secours par le pape Jean VIII, menacé par les musulmans, Charles le Chauve entreprend une expédition en Italie. Préalablement il réunit une assemblée à Quierzy pour régler la bonne marche de son empire. Dans cette même assemblée, il promulgue des articles qui n'avaient qu'une portée ponctuelle - l'expédition en Italie et ses conséquences directes - mais qui sont considérés comme les articles fondateurs de la féodalité par l'hérédité des honneurs. Il s'agit des articles qui règlent la question des honneurs laïcs et ecclésiastiques qui viendraient à vaquer pendant cette période. Assemblée de Quierzy-sur-Oise. Avant son départ pour l'Italie, le roi franc Charles le Chauve émet à Quierzy un capitulaire consignant les mesures à prendre durant son absence. Il apparaît ainsi pour la première fois dans un texte officiel le concept d'hérédité des charges et des bénéfices : si un comte vient à mourir lors de la campagne du roi, ses biens doivent être gérés par un tiers jusqu'à la majorité de son fils.
877 juin Régence de Louis le Bègue pendant que Charles le Chauve porte assistance au pape contre les Arabes. Louis II dit le Bègue (846-† 879), roi de France (877-879), fils de Charles II dit le Chauve et Ermentrude d'Orléans. Il fut d'abord couronné roi d'Aquitaine en 867 puis roi de France en 877 mais en cédant la Provence à Boson de Provence.
877 septembre Révolte en France entraînant le retour prématuré de Charles le Chauve.
877 6 octobre Charles le Chauve passe promptement les Alpes dans le but de s'emparer du trône devenu vacant et réussit en effet à se faire couronner empereur à Rome; mais en s'en retournant, il meurt, au pied du mont Colis. Accouru au secours du pape attaqué par les Sarrasins, Charles meurt de dysenterie sur la route du retour à Avrieux, près de Modane. Il est inhumé à Saint-Denis. Louis le Bègue lui succède.
877 LOUIS II le Bègue (877-879)
877 Louis II le Bègue. Fils ainé de Charles le Chauve, il succède à son père en 877 mais a du mal à s'imposer aux Grands du royaume en raison de sa constitution fragile et de son bégaiement. Il ne pourra se faire reconnaître roi qu'en multipliant les concessions. Il meurt en 879 au moment où il allait partir en campagne contre Bernard de Gothie (Septimanie) qui, avec les comtes de Poitiers et du Mans avaient refusé de le reconnaître.
877 à 879 - Règne de Louis II le Bègue, fils de Charles le Chauve (né en 846), qui ne se distingua que par la facilité avec laquelle il se laissa arracher de nouveaux fiefs par les seigneurs de son entourage. Cependant Bernard, duc de Septimanie, région côtière sud-occidentale de la France, s'étant révolté contre son autorité, il allait se mettre en route pour le châtier, lorsqu'il mourut.
877 Promulgation rendant les charges publiques héréditaires.
878 7 septembre Nouveau sacre de Louis II le Bègue lors du concile de Troyes par le pape Jean VIII. Concile de Troyes. En 878, le pape Jean VIII tient un concile à Troyes au cours duquel il couronne le roi Louis le Bègue.
878 1er novembre traité de Fouron entre Louis II le Bègue et Louis le Jeune confirmant les frontières existantes.
879 Louis II le Bègue malade, confie le gouvernement à son fils Louis III.
879 10 avril Mort de Louis II le Bègue. Alors qu'il s'apprêtait à attaquer Bernard de Gothie de Septimanie, il meurt brusquement à Compiègne où il est inhumé. Avec lui, toute autorité va disparaître. Le royaume est partagé entre ses deux fils Carloman et Louis.
879 LOUIS III et CARLOMAN (879-882)
879 Louis III. A la mort de son père Louis II en 879 il a 16 ans et son frère Carloman n'en a que 12. Ils partagent le royaume en 2, Louis III obtient la Francie et la Neustrie. Ils doivent reconnaître la possession de toute la Lotharingie (traité de Ribemont en 880) à Louis le Jeune fils de Louis le Germanique qui avait vaincu Charles le Chauve en 876 alors qu'il voulait s'emparer d'une partie du royaume de Louis le Germanique à la mort de celui-ci. Confirmant la dislocation de l'empire franc, Boson beau frère de Charles le Chauve se fait proclamer roi de Bourgogne-Provence à Mantailles. Louis III, son frère Carloman et Charles le Gros s'unissent et assiègent Boson dans Vienne qui résiste pendant deux ans. Au moment ou Vienne capitule les deux frères doivent abandonner pour faire face à l'envahisseur Normand. Louis III remporte une victoire sur les pirates normands à Saucour en Vimeu en 881. Alors que la Francie occidentale pense avoir trouvé un roi courageux et capable, celui-ci meurt en 882 sans descendant laissant son frère Carloman seul roi.
879 Carloman. A la mort de son père Louis II en 879 il a 12 ans et son frère Louis III, 16. Ils partagent le royaume en 2, Carloman obtient la L'Aquitaine et la Bourgogne. Ils doivent reconnaître la possession de toute la Lotharingie (traité de Ribemont en 880) à Louis le Jeune fils de Louis le germanique qui avait vaincu Charles le Chauve en 876 alors qu'il voulait s'emparer d'une partie du royaume de Louis le germanique à la mort de celui-ci. Confirmant la dislocation de l'empire franc, Boson beau frère de Charles le Chauve se fait proclamer roi de Bourgogne - Provence à Mantailles. Carloman, son frère Louis III et Charles le Gros s'unissent et assiègent Boson dans Vienne qui résiste pendant deux ans. Au moment ou Vienne capitule les deux frères doivent abandonner pour faire face à l'envahisseur Normand. Il doit lutter contre les Normands. Il meurt en 884 dans un accident de chasse. Louis II n'a plus d'héritier, Charles, futur Charles le simple naitra la même année.
879 Louis III et Carloman, fils de Louis le Bègue recueillirent sa succession et régnèrent de concert, bien qu'ils se fussent partagé le royaume de telle sorte que Carloman avait l'Aquitaine et la Bourgogne. Louis III avait dû abandonner une partie de la Lorraine à Louis le jeune dit Louis III de Germanie. Les deux frères dirigèrent une expédition contre leur oncle Boson, roi de Bourgogne et de Provence, se trouvant frustrés des territoires que celui-ci s'était adjugés pour les ériger en royaume; ils s'emparèrent, après un siège de deux ans, de sa ville de Vienne, mais ils durent abandonner cette guerre pour se retourner contre les Normands au nord-ouest de leur royaume. Grâce à cette circonstance, Boson conserva son trône si récemment édifié. - Ils remportèrent quelques succès dans la lutte qu'ils entreprirent contre les pirates, notamment à Saucourten-Nimeu, dans la Somme actuelle; mais Louis III mourut d'un accident en 882.
879 avril Couronnement de Louis III et Carloman au monastère de Ferrières-en-Gâtinais.
879 15 octobre Boson est couronné roi de Provence.
879 Création des duchés de Croatie et de Slavonie. Après une nouvelle offensive de Byzance, le duc de Croatie Branimir (879-892) restaure l'Église soumise à l'autorité de Rome. Branimir est reconnu Prince de Croatie par Jean VIII. Installé sur les rives de l'Adriatique depuis le VIIe siècle, le peuple croate s'est organisé politiquement au cours du IXe siècle. Converti au christianisme, il a formé trois duchés distincts : la Croatie blanche, la Croatie rouge et la Croatie pannonienne. La reconnaissance de Branimir comme le Prince de Croatie est une première étape vers l'indépendance du pays et la fondation du royaume.
880 Nouvelles incursions normandes.
880 février Victoire de Louis III le Jeune contre les Normands près de Charleroi. Charleroi est une ville de Belgique, située dans la province du Hainaut.
880 juin Rencontre de Gondreville entre Charles le Gros, roi de Germanie deviendra roi de France et empereur, Louis III, Carloman et un représentant de Louis-le-Jeune.
880 Traité de Ribemont : L'Escaut devient la frontière entre les royaumes de France et de Germanie. La Lotharingie occidentale est cédée au roi de Germanie Louis III le Jeune. Traité de Ribemont, il fut signé en 880 entre le roi germanique Louis III le Jeune et les rois de France Louis III et Carloman II. En 879, Louis le Jeune, roi germanique en Saxe et en Franconie s'apprétait à faire la guerre à ses cousins les rois de France Louis III et Carloman II. Mais, Boson, un noble qui n'était pas issu de la famille carolingienne, se proclama roi en Bourgogne. De plus, les vikings reprirent leurs offensives. Afin de contrer ces différences menaces, les rois carolingiens décidèrent de mettre de côté leurs différents et de faire front commun. Il se rencontrèrent à Ribemont, actuellement dans l'Aisne.
880 En échange de la neutralité de Louis le Jeune, les rois de France lui donnèrent la partie de la Lotharingie qu'il possédaient depuis le traité de Mersen et purent mener la lutte contre Boson. Les nouvelles limites entre le royaume germanique et le royaume de France perdureront pendant tout le Moyen Âge.
880 vers - 'Séquence de Sainte-Eulalie' : composée à l'abbaye de Saint-Amand (Nord), sa passion fait l'objet de la Cantilène, le plus ancien poème (liturgique) en langue d'oïl conservé. 'Séquence de sainte Eulalie', le premier texte littéraire écrit en français, alors nommé roman (ancêtre de l'ancien français et du français), est vraisemblablement la Séquence (ou Cantilène) de sainte Eulalie. On le date de 880 ou 881 et il est inclus dans une compilation de discours en latin de saint Grégoire, en plus de quatre autres poèmes, trois en latin et un en langue tudesque (langue germanique). Une telle séquence, ou poésie rythmique, était chantée lors de la liturgie grégorienne ; celle-ci l'a vraisemblablement été à l'abbaye de Saint-Amand (près de Valenciennes).La région Nord / Pas de Calais détient un particularisme linguistique. En effet, deux idiomes prédominent : le flamand et le dialecte picard. Ce dialecte dérive de la langue romane. Il s'est formé avant le IXe siècle et nous en conservons une trace ancienne grâce au manuscrit, la cantilène de sainte Eulalie (Xe siècle), conservé à Valenciennes. Il est parlé dans la partie méridionale de la Gaule Belgique, de la Bresle jusqu'au Tournaisis et de Mons à Senlis jusqu'à Gravelines, avec quelques différences. L'autre dialecte, le flamand, dérive de la langue germanique et de la pénétration des Barbares. Il est utilisé dans notre région entre la frontière belge et la mer et entre l'Aa et la Lys. Jadis, cette langue avait une influence géographique un peu plus vaste, mais n'étant plus la seule langue employée après la conquête française, l'idiome a perdu de son rayonnement. Au XIXe siècle, la législation a rendu obligatoire l'utilisation du français dans l'administration, dans les écoles et dans les prêches. Une résistance populaire et intellectuelle a permis la pérennisation du flamand, qui aujourd'hui est de nouveau enseigné. Le flamand désigne un groupe de dialectes du néerlandais. Le flamand est, au sens strict et dans le domaine linguistique, un dénominateur de tout dialecte parlé quelque part en Flandre. Cela s'étend du sud des Pays-Bas (Zélande) au nord de la France. D'ouest en est, il en existe beaucoup de variétés locales dont la plus répandue est sans doute le flamand occidental, qui serait parlé par plus d'un million de personnes dans l'extrême ouest de la Belgique. Le picard est une langue dont les origines sont communes avec celles du français ; c'est donc une langue romane. Il est parlé en France dans le Nord-Pas-de-Calais et la Picardie, et en Belgique dans l'ouest de la province de Hainaut (plus précisément, à l'ouest d'une ligne Rebecq-Beaumont-Chimay). Dans la région Picardie, on parle de picard, alors qu'on emploie plutôt les sobriquets ch'ti, ch'timi dans le Nord-Pas-de-Calais (et Rouchi dans la région de Valenciennes) même si les Nordistes parlent entre eux simplement de patois. Mais cette dénomination peut avoir quelque chose de dévalorisant. Les linguistes emploient uniquement la désignation de picard. En effet, qu'on l'appelle patois, picard ou "ch'ti", il s'agit de la même langue, et les variétés qui sont parlées en Picardie et dans le Nord-Pas-de-Calais sont assez largement intercompréhensibles.
881 12 février Couronnement de Charles le Gros à Saint-Pierre par le pape Jean VIII.
881 3 août Victoire de Louis III contre les Normands à Saucour-en-Vimeu. La bataille de Saucour-en-Vimeu est une victoire remportée le 3 août 881 par les troupes carolingiennes de Louis III et de Carloman II sur les Vikings. À la suite de la bataille de Thimion la Grande Armée des Vikings recommence ses raids. En novembre 880 elle se trouvait à Courtrai, en décembre, Cambrai et Arras flambèrent. En 881 ce fut au tour d'Amiens et de Corbie d'être saccagées. Mais en août 881 Louis III remporte sur elle une grande première victoire à Saucourt-en-Vimeu.
882 5 août Mort de Louis III le Bègue, Carloman règne désormais seul. Ce dernier ne régna seul que deux ans. Il mourut en 884, victime comme son frère, d'un accident, sans que rien de particulier ait marqué la fin de son règne.
882 CARLOMAN (882-884)
883 Les Normands s'emparent d'Amiens.
884 janvier Carloman verse un tribu aux Normands installés à Amiens.
884 6 décembre Mort de Carloman, Charles le Gros, récupère le royaume.
884 CHARLES II le Gros (884-888)
884 Charles le Gros, arrière petit fils de Charlemagne, roi Alemanie et d'Italie est couronné Empereur d'occident en 881 par le Pape Jean VIII en 885, il reconstitue l'unité de l'Empire carolingien mais pour peu de temps. A la mort de Carloman en 884, le troisième fils de Louis II le Bègue n'a que 5 ans. Les grands du royaume de France font appel à Charles III dit Charles le Gros qui est alors empereur d'occident pour assurer la régence. Les Normands assiègent Paris mais sa faiblesse (il fuit devant les Normands) et son incompétence tant en France qu'en Germanie entraîne sa déposition par la diète de Tibur en 887.
884 Avènement de Charles le Gros, fils de Louis le Germanique et d'Emma de Bavière, né en 839. Le trône laissé par Carloman revenait à son deuxième frère Charles, fils posthume de Louis le Bègue, mais celui-ci n'était encore qu'un enfant de cinq ans. Pour cette raison, les seigneurs élurent Charles, qui se trouva à la tête d'un empire aussi vaste que celui de Charlemagne. Le nouveau roi était paresseux, incapable et lâche. Il laissa les Normands poursuivre leurs ravages et s'enhardir jusqu'à venir mettre le siège devant Paris. La future capitale de la France souffrit cruellement au cours de ce siège, mais fut héroïquement défendue par ses habitants commandés par Eudes, comte de Paris et fils de Robert le Fort et par l'évêque Cozlin. Charles le Gros n'arriva, avec 40 000 hommes d'armes, au secours des Parisiens assiégés depuis onze mois, que pour acheter la retraite des Normands, ce qui permit aux pirates d'aller piller d'autres provinces.
885 juin Serment de fidélité des vassaux de Carloman à Charles II le Gros à Ponthieu.
885 juillet Les Normands s'emparent de Rouen.
885 Grâce à un stratagème, le comte Henri tue Godfried, chef Normand. Assassinat du Normand Godfried, duc de Frise Occidentale, sur ordre de Charles le Gros pour trahison à la parole donnée.
885 24 novembre Début du siège de Paris par les Normands.
885 Siège normand de Paris défendu par le comte Eudes. Depuis la moitié du IXème siècle, les Parisiens doivent faire face aux attaques des Vikings qui n'hésitent pas à brûler la ville, comme ce fut le cas en 856. Cette fois-ci, la stratégie des Normands est différente : il décident de faire le siège de la ville. Paris résistera ainsi pendant près de deux ans notamment grâce à Eudes. Finalement c'est le versement d'une forte rançon par Charles le Gros qui permet aux hostilités de cesser. Eudes Ier de France (v. 860 - 20 juin 898 à La Fère), comte de Paris puis roi des Francs (888-898) Fils de Robert le Fort, il est de la branche des Robertiens. Il est devenu roi des Francs, suite à sa conduite héroïque lors du siège de Paris, en 886, contre les Normands. Charles III le Gros, roi des Francs à l'époque, mais surtout empereur d'Occident, ne se presse pas pour envoyer des troupes. Charles finira par être déchu en 887. Le 29 février 888, Eudes est élu roi des Francs. Charles le Simple, roi légitime luttera pendant tout le règne d'Eudes pour récupérer son trône.
886 28 août Mort du comte Henri près de Paris, face aux Normands.
886 octobre Arrivée de l'armée de Charles II le Gros à Montmartre.
886 octobre Les Normands lèvent le siège en contrepartie d'un tribut de 700 livres, et un droit de passage vers la Bourgogne.
886 octobre Les parisiens refusant le passage des navires, les Normands doivent contourner Paris par terre.
887 Indignés de la lâcheté de Charles le Gros et de son incapacité, les seigneurs, réunis en la diète de Tribur, le déposèrent, et partagèrent son empire en sept royaumes indépendants: 1. France; 2. Provence (Bourgogne cisjurane); 3. Bourgogne transjurane; 4. Italie; 5. Lorraine; 6. Allemagne (Germanie); 7. Navarre. - Eudes fut, à Compiègne, proclamé roi de France par les seigneurs.
887 Soulèvement en Franconie, en Thuringe, en Bavière et en Saxe. Arnulf bâtard de Carloman prend la tête de la révolte. Arnulf de Carinthie (? - 899) est empereur d'Occident de 896 à 899. Descendant de Charlemagne, il est fils naturel de Carloman, roi de Bavière, et petit-fils de Louis le Germanique, et il est d'abord duc de Carinthie. Après la déposition de Charles le Gros, il est élu roi de Germanie à la diète de Tribur en 888. Il se fait ensuite reconnaître à Pavie comme roi d'Italie, puis se rend à Rome, où le pape Formose le couronne empereur en 896. Il combat les Normands et les Moraves, et bat les Scandinaves dans la région de Louvain en 891. Il meurt sans doute empoisonné. Son successeur est son fils Louis IV, dit l'Enfant, le dernier des Carolingiens en Germanie.
887 novembre Charles II est déposé et enfermé dans une abbaye.
888 13 janvier Mort de Charles II le Gros, Eudes, comte de Paris est désigné roi de France par les Grands du Royaume au détriment de Charles le Simple, héritier légitime. Charles III, dit le Simple Roi de France de 893 à 929. Il est le fils de Louis II dit le Bègue et Adélaïde de Frioul.
888 EUDES (888-898) ancêtre des Capétiens, proclamé roi de France contre le candidat carolingien (888-898)
888 Eudes, comte de Paris, fils de Robert le Fort qui avait été chargé par Charles le Chauve de défendre la Neustrie contre les Vikings (mort en 866 au combat contre les Normands) ne fait pas partie de la famille carolingienne, il appartient aux Robertiens, famille d'origine des Capétiens. Eudes s'illustre dans la défense de Paris assiégé par les Normand en 885/886 sans toutefois réussir à faire lever le siège, Charles le gros qui a fui devant les Normands doit finalement acheter leur départ. Devant la faiblesse de Charles le Gros tant en France qu'en Germanie celui-ci est déposé par la diète de Tribur en 887. Eudes est alors élu par les nobles, Roi de france et couronné à Compiègne en 888 au détriment de Charles le Simple dernier héritier de Louis II le Bègue qui n'a que 9 ans. Son règne marque le début d'une longue guerre entre Robertiens et Carolingiens qui durera un siècle. Eudes doit continuer la lutte contre les Normands qu'il vaincra en 888 à Montfaucon en Argonne mais il sera à son tour vaincu en 891.
888 Charles le simple sera sacré roi en 893 après 3 années de lutte avec Eudes, celui-ci lui cèdera une partie du territoire et en fera son héritier (897). Eudes meurt en 898 et laisse le royaume aux Carolingiens.
888 29 février Couronnement de Eudes à Compiègne.
888 24 juin Eudes continua avec succès la lutte contre les Normands, sur lesquels il remporta entre autres victoires, celle de Montfaucon où il leur tua 20 000 hommes.
890 6 juin Louis III l'Aveugle, fils de Boson est sacré roi de Provence. Louis III l'Aveugle est né à Autun (Saône-et-Loire) vers 880 ou 883 - et il est mort le 28 juin 928 à Vienne (Isère). Il était le fils de Boson V de Provence (mort en 887), roi de Provence, et d'Ermengarde, fille de l'empereur d'occident, Louis II le Jeune; par sa mère il est un carolingien, lesquels se fondent dans les bosonides. Il succéda à son père en tant que roi de Provence (887 - 928), et fut empereur d'Occident de 901 à 905.
890 Richard dit Richard le Justicier, comte d'Autun, Mâcon et Châlon agrandit ses possessions puis se fait reconnaître duc de Bourgogne par le roi de France. Richard le Justicier (né en 858 - mort le 1er septembre 921), fut un grand seigneur féodal, à l'origine de la première maison des ducs de Bourgogne.
893 28 janvier Couronnement de Charles le Simple dans la basilique Saint-Rémi.
894 Arnulf se lance à la conquête de l'Italie.
896 Charles III dit le simple, fils posthume de Louis le Bègue, n'avait pas renoncé à la succession de son père. Une ligue se forma entre seigneurs de son entourage pour faire valoir ses droits, et prit les armes contre Eudes. Les amis de Charles furent vaincus, mais Eudes, par esprit de justice et pour éviter de nouvelles réclamations, lui céda les provinces situées entre Seine et Meuse.
896 mai Arnulf est sacré empereur à Rome.
897 Paix entre Eudes et Charles III qui récupérera le royaume à sa mort.
898 1er janvier Mort d'Eudes à la Fère-sur-Oise, Le duché de France passe à son frère Robert. Charles III (le Simple) occupe seul le trône. Robert Ier (865-923), roi des Francs, fut le fils le plus jeune de Robert le Fort, comte d'Anjou, et le frère de Eudes, qui devint roi des Francs de l'Ouest en 888. Nommé par Eudes le chef de plusieurs comtés, y compris le comté de Paris, et abbé in commendam de plusieurs abbayes, Robert obtint aussi le duché des Francs, une dignité militaire très importante. Il ne revendiqua pas la couronne de France quand son frère mourut en 898, mais il reconnut la prétention du roi carolingien, Charles III, qui confirma les dignités de Robert. Robert continua à défendre le nord de la France contre les attaques des Normands. La paix entre Charles III et Robert dura jusqu'à 921. Le clergé et les nobles s'irritèrent avec Charles, en particulier avec la faveur de Charles pour le comte Hagano. Avec l'appui des nobles les plus puissants, Robert attaqua Charles, qui fuit en Lorraine. Robert fut couronné roi des Francs à Reims le 29 juin, 922. Charles rassembla une armée et marcha contre Robert, et le 15 juin, 923, le vainquit à Soissons. Selon certaine tradition, Robert tomba en duel avec Charles.
898 CHARLES III le simple (898-923)
898 Charles III le simple. Fils posthume du roi Louis le Bègue il n'est pas sacré en 884 à la mort de son frère Carloman, les Grands du royaume lui préférant l'empereur Charles le gros. Lorsque Charles le gros est déposé pour incompétence en 887, c'est le comte Eudes qui a défendu Paris assiégé par les Normands qui est élu roi par les grands du royaume. L'élection de Eudes ne satisfait pas les partisans des carolingiens qui font sacrer Charles le simple (le simple signifie en l'occurence sincère et honnête) par l'Archevêque de Reims Foulques le 23 janvier 893. Les hostilité entre Robertiens et Carolingiens ne s'apaiseront qu'en 897 lorsque Eudes fait de Charles le Simple son héritier d'autant plus qu'il meurt l'année suivante. Charles doit lutter contre les Normands, mais personne n'est en mesure de leur opposer une résistance valable, et après la bataille de Chartres, Charles le Simple, par le traité de Saint Clair sur Epte cède en fief le pays de Caux à Rollon chef des Normands en 911 et crée la Normandie. Pour sceller ce traité Charles donne en mariage sa fille Gisèle à Rollon qui s'engage à se convertir au christianisme ce qu'il fera effectivement plus tard. Depuis le début des invasions Normandes et principalement depuis 835 les seigneurs se sont construit des retranchements ce qui a créé des fiefs quasiment indépendants et à diminué l'influence royale, la Normandie ne fera pas exception à la règle d'autant plus que les Normands vont se servir de cette terre pour partir vers de nouvelles conquêtes et notamment se rendre maître de l'Angleterre (1066). Charles doit faire face à une révolte des grands du royaume qui élisent Robert Marquis de Neustrie roi de France en 922. Robert était le frère de Eudes tous les deux fils de Robert le Fort. Dans la bataille qui s'en suit, Robert est tué mais Charles est fait prisonnier par Herbert de Vermandois (Robert avait pour seconde épouse Béatrice de Vermandois). Il mourra en 923 captif.
898 28 décembre Victoire de Charles III à Saucourt-en-Vimeux contre les Normands.
899 décembre Mort d'Arnulf, Louis IV de Germanie devient empereur. Louis IV de Germanie dit l'Enfant (893-911), roi de Francie orientale (Germanie) (906-911), fils d'Arnulf de Carinthie, roi de Francie orientale, et Oda.
901 février Louis III l'Aveugle est sacré empereur à Rome par le pape Benoît IV. Benoît IV, né à Rome, pape du 1er février 900 à juillet 903. Son pontificat aura duré 3 ans et 5 mois. Il gouverna avec beaucoup de sagesse, mais ne put, malgré ses efforts, corriger la dépravation des moeurs.
903 Prise de Saint-Martin-de-Tours par les Normands.
910 11 septembre Fondation du monastère de Cluny par Guillaume Ier d'Aquitaine. C'est Guillaume Ier d'Aquitaine qui en est le fondateur. Bernon, son premier abbé, la dirigera jusqu'en 927. Odon fera de Cluny l'un des centres religieux les plus brillants d'Europe. L'abbaye de Cluny (Saône-et-Loire) est fondée par le duc d'Aquitaine et comte d'Auvergne Guillaume Ier d'Aquitaine, qui la place sous l'autorité immédiate du pape. C'est par cet acte fondateur que naît aussi l'ordre de Cluny. Ordre de Cluny, au début du Xe siècle, naît dans l'Église catholique la volonté de réformer l'ordre monastique. Cette restauration s'appuie sur la Règle de Saint Benoît, un règlement qui régit dans ses moindre détail la vie monastique, pour respecter l'observance. Cette Règle connaît un important développement, notamment grâce à l'action de Benoît d'Aniane. Mais elle est limité par les traditions qui se développent dans les abbayes, et par la méconnaissance de la Règle. Cluny va alors s'imposer en groupant un grand nombre de couvent, et va devenir le plus important Ordre du Moyen Âge, rayonnant sur toute l'Europe. Au XIIe siècle, ce qu'on appelle l'ordre de Cluny compte près de deux mille prieurés, dont quelques-uns sont parmi les plus grands établissements ecclésiastiques du temps : La Charité-sur-Loire, Souvigny, Saint-Martin-des-Champs près de Paris. Si la plupart des monastères sont devenus de simples prieurés en s'intégrant dans l'ordre, un petit nombre y sont entrés en conservant leur rang d'abbaye, mais en acceptant la discipline commune et l'autorité supérieure de l'abbé de Cluny. Directement soumis au Saint-Siège, Cluny est au XIe siècle l'instrument efficace du succès des institutions de paix et de réforme grégorienne. Plusieurs papes et légats pontificaux sortent de Cluny. Le réseau clunisien diffuse les principes de la réforme contre les vices dont souffre l'Église prise dans l'étau des liens féodaux du monde laïc : simonie, nicolaïsme. Accusé à son tour d'un trop grand enrichissement et d'un pouvoir temporel excessif, l'ordre de Cluny perd de son influence spirituelle lors de l'éclosion, à la fin du XIe siècle siècle et au début du XIIe siècle, des nouveaux ordres inspirés d'un idéal de pauvreté et d'austérité : Cîteaux, Prémontrés, la Chartreuse. C'est donc en opposition complète avec ce qui sera l'idéal cisterciens, pour lequel saint Bernard disputera âprement avec Pierre le Vénérable, que Cluny devient l'un des principaux foyers de vie intellectuelle et artistique en Occident. Ordre clunisien. Cluny est une abbaye bénédictine près de Mâcon, fondée par le comte d'Auvergne et duc d'Aquitaine en 909, et démolie par les révolutionnaires de 1789. La charte de l'abbaye stipule qu'elle ne dépend que de Rome. Elle est placée successivement sous l'autorité de grands abbés tels Odon, Odilon, Hugues, Pierre le Vénérable… Le respect de la liturgie et l'importance accordée à la prière jouent un rôle dans le redressement de l'image du clergé initié par le pape Grégoire VII. Guillaume Ier d'Aquitaine dit Le Pieux (né v. 875 - mort le 6 juillet 918 à Brioude) fut marquis de Gothie, comte d'Auvergne, de Berry, de Limousin, de Lyon et de Mâcon, puis duc d'Aquitaine et abbé laïque de Brioude. Guillaume était le fils du comte d'Auvergne Bernard Plantevelue et de son épouse, Ermengarde, et le petit-fils de Bernard de Septimanie. Il était maître de l'Auvergne et du Limousin par son père, et se proclama duc des Aquitains en 909. Ses biens s'étendaient de l'Austrasie au Toulousain en passant par l'Autunois, le Mâconnais et l'Auvergne. Avant 898, il épousa Engelberge, fille du roi de Bourgogne cisjurane Boson de Vienne et d'Ermengarde, elle-même fille unique de l'empereur Louis II le Jeune. Il fonda l'abbaye de Cluny en 909 et y nomma Bernon de Baume comme abbé. Il mourut le 6 juillet 918 à Brioude, où il fut enterré dans l'église.
910 Époque d'architecture préromane. L'art de Pré-roman est une période d'approximativement 400 ans dans l'art de l'Europe occidentale qui va de la Renaissance Carolingienne au VIIIe siècle jusqu'au début de la période Romane du XIIe siècle. Le thème dominant pendant cette période est l'introduction et l'absorption des formes méditerranéennes et chrétiennes classiques avec celles germaniques, créant de nouvelles formes innovatrices, et menant à l'apogée qu'a connue l'Art roman au XIIe siècle. Dans le contexte de l'art médiéval, cette période a été précédée par ce qui s'appelle généralement l'art de période de migration.
911 Le chef Normand Rollon s'empare de Nantes, Angers et Le Mans. Rollon le Marcheur, est né en Norvège en 845. Banni du royaume de Norvège en 874, il prend la tête d'une bande de Vikings, principalement des Danois, s'attaque principalement aux côtes de la Mer du Nord et de la Manche et sert plusieurs fois de mercenaire en Angleterre. Il établit son camp à l'embouchure de la Seine en 896, remonte plusieurs fois le fleuve, prend Rouen et menace Paris qu'il assiègera vainement en 910. En 911, après avoir assiègé Chartres et par le traité de Saint-Clair-sur-Epte, le roi carolingien Charles le Simple lui abandonne une partie de la Neustrie, dont le comté de Rouen qui sera la base de la future Normandie. En échange, Rollon s'engage à empêcher d'autres bandes vikings de piller la Neustrie. Il se fait baptiser en 912 en la cathédrale de Rouen sous le nom de Robert, du nom de Robert duc des Francs (ancêtre des futurs rois capétiens) son parrain de baptême.
911 Robert Ier de France, comte de Paris remporte la victoire sur les Normands près de Chartres.
911 juillet Traité de Saint-Clair-sur-Epte conclu entre Charles III et Rollon, chef des pirates normands établis dans l'ancienne Normandie, dans le but de mettre un terme aux incursions de ces aventuriers dans le haut pays. Charles donnait sa fille Gisèle en mariage à Rollon et abandonnait à ce dernier la Neustrie maritime qui devint de ce fait le duché de Normandie, sous les conditions que Rollon se reconnaissait le vassal du roi de France et embrasserait avec ses compagnons le christianisme, ce qu'ils firent solennellement à Rouen. II est remarquable que les Normands se fixèrent assez facilement au sol et que la Normandie ne tarda pas à devenir une des plus prospères provinces de France. Rollon mourut en 931. Traité de Saint-Clair-sur-Epte entre Rollon et Charles le Simple ; fondation de la Normandie. Traité de Saint-Clair-sur-Epte, traité signé le 11 juillet 911 entre Charles III le Simple et Rollon, chef viking visant à l'établissement des Normands en Neustrie afin de protéger le royaume de Charles III de toute nouvelle invasion des "hommes du Nord". Aucun écrit n'est connu de ce traité qui donne naissance au duché de Normandie. Par ce traité Charles III concède à Rollon la région comprise entre l'Epte et l'Oise, à l'exception du Vexin Français : c'est-à-dire les comtés ou évéchés de Rouen, Évreux et Lisieux. Ce qui correspond à l'actuelle Haute Normandie, augmentée du Pays d'Auge. De plus, Rollon prenait l'engagement de se faire baptiser, acceptait en mariage Gisèle, la fille bâtarde de Charles III, et devait rendre hommage de vassalité au roi. Sur ce dernier point, l'histoire dit que les choses se compliquèrent, Rollon refusant de s'agenouiller devant le roi et de lui baiser le pied. Un compromis fut trouvé et c'est un des proches de Rollon qui prit le pied du roi et sans s'agenouiller le leva si haut que le roi perdit l'équilibre et tomba à terre. Traité de Saint-Clair-sur-Epte. Traité signé en 911, par lequel le roi Charles le Simple octroie la Normandie au chef scandinave Rollon, qui devient ainsi le premier duc de Normandie. En échange, ce dernier rend hommage au roi et se fait baptiser chrétien.
911 24 septembre Mort de Louis IV de Germanie sans postérité, la Lorraine est rattachée à la France.
912 21 janvier Charles se fait proclamer roi de Lotharingie. Le roi de Lotharingie venant de mourir sans héritier, Charles le Simple en revendique la couronne. Il reprend le titre de rex francorum (roi des Francs).
912 14 mai Conrad Ier, roi de Germanie entre en Lorraine. Conrad Ier de Germanie fut roi de Francie Orientale (Germanie) de 911 à 918.
916 Les Khitan sous la conduite d'A-pao-ki imposent leur autorité sur la Mongolie et repoussent les Kirghiz vers la Sibérie. Les Khitans ou Khitai sont un peuple proto-mongol, fondateur en 907 de la dynastie chinoise des Liao. Le kirghiz est une langue appartenant au groupe des langues turques de la famille des langues altaïques. Il est parlé en Asie centrale, principalement en Kirghizstan (où il est la langue nationale), au Tadjikistan, au Xinjiang et en Afghanistan.
917 Incursion Hongroise en Lorraine et en Bourgogne.
919 Nouvelle incursion Hongroise en Lorraine.
919 Henri Ier de Germanie remplace Conrad Ier de Germanie sur le trône de Germanie. Henri Ier de Germanie, dit l'Oiseleur, né en 876 est duc de Saxe depuis 912 et roi de la Francie Orientale (Germanie) de 919 à sa mort en 936.
920 Défaite de Charles III le Simple près de Worms contre Henri Ier de Germanie. Worms est une ville et un district d'allemagne, située dans le Land de Rhénanie-Palatinat, sur la rive gauche du Rhin.
921 Richard le Justicier, duc de Bourgogne meurt son fils Raoul de France lui succède. Richard le Justicier (858 - †921), fut un grand seigneur féodal, à l'origine de la première maison des ducs de Bourgogne. Raoul de France, duc de Bourgogne (921-923), roi de France (923-936),
922 Révolte de Gilbert de Lorraine, Robert de France, Robert de Bourgogne contre Charles III le Simple. Causé par leur dépit d'avoir vu le roi prendre pour favori et ministre un certain Haganon, auquel ils reprochaient l'obscurité de sa naissance et son esprit d'intrigue. Dans une assemblée, ils le déposèrent et élurent à sa place Robert (frère d'Eudes), qui se fit aussitôt sacrer à Reims. Charles III marcha contre ce rival et lui livra bataille à Soissons.
922 29 juin Les révoltés désignent Robert roi de France contre Charles III le Simple.
922 ROBERT Ier de France, ancêtre des Capétiens, proclamés roi contre Charles III
922 Robert Ier. Deuxième fils de Robert le fort et frère du roi Eudes, il devient duc de Neustrie en 888 quand son frère monte sur le trône de France. Il fut d'abord fidèle au successeur de son frère, Charles le simple, s'illustra dans la lutte contre les Normands, c'est lui que Charles chargea de négocier le traité de saint Clair sur Epte avec Rollon. En 914 il obtient la survivance de tous ses fiefs pour son fils Hugues. Il isole petit à petit le Carolingien, monte une conspiration proclame sa déchéance et se fait élire et sacrer roi à Reims le 29 juin 922. Il sera tué l'année suivante en livrant bataille à Charles le Simple mais son fils Hugues remporta la victoire et fit prisonnier Charles le simple. C'est son gendre Raoul de Bourgone qui lui succède.
923 15 juin Mort de Robert lors de la bataille de Soisson contre Charles III le Simple. Bataille de Soissons: Robert y est tué, mais Charles le Simple est battu. Charles prend la fuite, va se réfugier auprès du duc Herbert II de Vermandois, est livré quelque temps après par celui-ci à ses ennemis, et enfermé au château de Péronne, où il meurt en 929. Le fils de Robert, Hugues le Grand, ayant rallié ses partisans, achève la victoire de Soissons et ceint la couronne des rois de France. Hugues le Grand, né en 897, mort à Dourdan en 956, comte de Paris, marquis de Neustrie de 923 à 956, puis duc des Francs, comte d'Auxerre de 954 à sa mort. Herbert II, né vers 880, mort le 23 février 943, fut comte de Vermandois et de Meaux de la mort de son père, survenue entre 900 et 907 à sa mort en 943. Il était fils d'Herbert Ier, comte de Vermandois. Il hérite des biens de son père entre 900 et 907 et augmente sa puissance territoriale vers le Vexin et la Champagne. En 922, il participa à la révolte des grands du royaume contre Charles le Simple qu'il captura par traîtrise en 923 et le garda prisonnier comme moyen de pression vis-à-vis du roi Raoul. Il obtint de ce dernier le siège archiépiscopal de Reims pour son fils Hugues. En 926, il s'empara d'Amiens. Il obtint le comté de Laon en 928, mais dut le rendre en 931 et en 938. En 931, il se rapprocha du roi de Germanie Henri l'Oiseleur, mais se soumit au roi de France en 935. Il intervint ensuite plusieurs fois à Reims pour restaurer son fils. À sa mort, Hugues le Grand partagea ses biens entre ses différents fils, afin de mettre fin à la puissance vermandoise.
923 Maître de la couronne, Hugues le Grand l'offrit à son beau-frère Raoul de France (gendre de Robert), duc de Bourgogne, mais sous le nouveau roi, il dirigea les affaires de l'État. Hugues le Grand se fit remarquer par les campagnes heureuses qu'il entreprit contre les Hongrois, descendants des Huns, qui avaient envahi le royaume après avoir ravagé l'Allemagne et qui n'étalent pas moins redoutables que leurs ancêtres.
923 RAOUL (923-936) ancêtre des Capétiens, proclamés roi contre Charles III
923 Raoul. Duc de Bourgogne à la suite de son père Richard en 921, il participe à la révolte de son beau père Robert contre Charles le simple en 922. A la mort du roi Robert Ier en 923, Hugues le Grand son fils refuse la couronne. Gendre de Robert Ier, il sera élu roi de France et Charles le Simple est destitué par les grands de Neustrie. Pendant son règne il devra lutter contre les incursions hongroises (926/927) et contre les Normands (930) et surtout contre des grands vassaux révoltés et notamment Herbert II de Vermandois oncle de son épouse Emma (frère de Béatrice) et gendre également de Robert Ier (époux de Adèle fille d'un première épouse de Robert). Raoul meurt sans postérité en 936.
923 13 juillet Raoul est élu roi et couronné à Soisson par les révoltés en remplacement de Robert.
923 17 juillet Charles III le Simple est capturé, son épouse et son fils Louis d'Outremer s'enfuient pour l'Angleterre. Louis d'Outremer (921-† 954), roi de France (936-954), fils de Charles III dit le Simple et Edwige de Wessex. Évincé du trône à la mort de son père, c'est après la mort du roi Raoul en 936, qu'il est rappelé d'Angleterre d'où son surnom d'Outremer. Les domaines propres du roi sont essentiellement la région de Laon. Il n'a aucune autorité sur toute les régions au sud de la Loire. C'est Hugues le Grand qui règne sur la Francia et la Bourgogne.
923 juillet Intervention de Rodolphe II, roi de Bourgogne en Italie. Rodolphe II de Bourgogne, né en 880 et mort le 11 juillet 937, est roi de Haute-Bourgogne (912-937), Basse-Bourgogne (Provence, 933-937) et d'Italie (en pratique de 922 à 926, prétention abandonnée en 933). Il est le fils de Rodolphe Ier de Bourgogne.
924 7 avril Assassinat de Bérenger Ier de Frioul, roi d'Italie par son filleul. Bérenger Ier de Frioul († 924), était un des neuf enfants d'Évrard († 866), marquis de Frioul (lui-même fils d'Unroch, comte du Ternois) et de son épouse Gisèle († 874), quant à elle, fille de l'empereur Louis le Pieux. D'abord marquis de Frioul et héritier du domaine royal d'Annapes, Bérenger fut élu roi des Lombards à Pavie, en 888, mais il fut vaincu dès l'année suivante par son compétiteur Guy († 894). Ce dernier, duc de Spolète, fut élu roi à son tour en février 889, puis couronné empereur en 891. Bérenger ne cessa de lutter pour reprendre le pouvoir, ce à quoi il parvint à plusieurs reprises. Il se proclama même empereur des Romains en 915. Finalement, Bérenger Ier mourut assassiné à Vérone le 7 avril 924.
924 12 novembre Rodolphe II est élu roi d'Italie.
925 Attaques normandes en Beauvaisis; Intervention de Raoul.
925 Henri Ier de Germanie s'empare de la Lorraine.
925 Tomislav fonde le royaume de Croatie. Après être parvenu à unir la Croatie blanche et la Croatie Pannonienne, Tomislav se fait proclamer roi et crée le Royaume de Croatie. Jusqu'à l'intégration dans la Hongrie en 1102, la Croatie sera un État médiéval indépendant. Sous l'influence et la menace de l'Europe occidentale et de Byzance, le royaume intégrera les deux cultures, accueillant les rites romains et orthodoxes.
926 Défaite de Raoul à Fauquembergues face au Normands, Incursions hongroises en Champagne et révolte en Aquitaine.
926 Début des raids hongrois
927 Herbert de Vermandois, comte de Meaux, reconnaît Charles III le Simple comme roi de France, relançant la guerre civile. Herbert de Vermandois, Herbert Ier, né vers 850, mort entre 900 et 907. Il fut seigneur de Péronne et de Saint-Quentin, comte de Soissons, comte de Vermandois et de Meaux de 896 à sa mort. Il était fils de Pépin, fils de Bernard, roi d'Italie. Il apparait en 877 à la cour du roi Charles le Chauve et est cité en 889 comme un fidèle du roi Eudes. Il devient comte de Vermandois en 896, succédant au Nibelungide Théodoric, qui était probablement son grand-père maternel. Dans les années qui suivent, il hérite de plusieurs comtés (Soissons, Meaux et Vexin), tenus par d'autres Nibelungides. Cet ensemble forma une marche militaire créée en 890 pour lutter contre les Normands.
927 Rollon prête hommage à Charles III le Simple.
928 Herbert de Vermandois emprisonne de nouveau Charles III le Simple et se rapproche de Raoul.
929 7 octobre Mort de Charles III le Simple à Péronne, son fils Louis d'Outremer réfugié en Angleterre ne revendique pas le trône.
930 Victoire de Raoul contre le Normands.
931 Raoul attaque Herbert de Vermandois.
933 La Normandie intègre le Cotentin et l'Avranchin. Alors qu'il succède tout juste à son père Rollon avec qui il partageait le pouvoir depuis 927, Guillaume Ier Longue-Épée (Guillaume Ier de Normandie) obtient le Cotentin et l'Avranchin. Cette annexion, précédée par celle du Bessin, permet à la principauté de gagner en puissance et d'acquérir des frontières stables. Mais, fils d'un viking et d'une chrétienne franque, Guillaume accroît la puissance et la richesse de son duché en jouant sur deux plans : reconnaissance du Royaume Franc et apport de culture et de sang viking grâce aux colons. Cette stratégie n'est pas sans risque puisqu'il devra faire face à une rébellion de Normands un an plus tard. Guillaume Ier de Normandie, Guillaume Longue-Épée, fils naturel de Rollon et de Poppa de Bayeux est le deuxième "duc" de Normandie. Il est né à Rouen autour de l'an 905 et meurt assassiné le 17 décembre 942 après une entrevue avec Arnoul, comte de Flandre.
936 15 janvier Mort de Raoul à Auxerre
936 A la mort de Raoul, il y eut un interrègne de cinq mois, pendant lequel Hugues le Grand continua de gouverner. Il appela au trône un fils de Charles le Simple et d'Odgiwe, né en 921: Louis IV, dit d'Outre-mer, parce qu'il résidait alors en Angleterre où il s'était réfugié après la bataille de Soissons; c'est à lui d'ailleurs que revenait en droit la couronne. Louis IV d'Outremer batailla bravement contre les Hongrois et les Normands, mais il voulut s'affranchir de la tutelle de Hugues le Grand et, fait prisonnier dans un des combats qui se livrèrent à cette occasion, il dut faire abandon de tous ses biens pour se racheter. Sur l'intervention de son beau-frère Otton, empereur d'Allemagne, (disent les uns), du pape, (disent les autres), Hugues lui rendit, avec la liberté, la ville de Laon. Louis d'Outremer mourut en 954.
936 LOUIS IV d'Outremer (936-954)
936 Louis IV d'outremer. Lors de la destitution de son père Charles le Simple, Louis est emmené par sa mère en Angleterre où il sera élevé d'où son surnom Louis d'Outremer. A la mort de Raoul, il est rappelé à l'initiative de Hugues le Grand (Qui avait fait prisonnier Charles le simple lors de la révolte, qui devait amener Robert Ier sur le trône). Il est élu roi en 936. Hugues le Grand pensait pouvoir manoeuvrer à sa guise le jeune souverain. Actif, énergique, intelligent Louis avait l'étoffe d'un grand souverain mais il dut passer une grande partie de son règne à lutter contre Hugues le Grand. Hugues le Grand le laissera faire prisonnier par les Normands et ne le délivrera que par la cession de la ville de Laon. Louis IV d'Outremer fait appel à Otton roi de Germanie pour reprendre le dessus et forcer Hugues le Grand à reconnaître sa souveraineté en 950. Ils concluent une paix définitive en 953 mais il meurt peu après d'une chute de cheval. Son fils Lothaire lui succèdera.
936 janvier Hugues le noir, frère de Raoul devient duc de Bourgogne. Hugues le Noir, duc de Bourgogne est le fils du duc Richard le Justicier et frère du roi Raoul Ier. Il tolère mal l'autorité du duc de France Hugues le Grand, lequel conduit contre lui une expédition qui oblige le duc de Bourgogne à céder au duc de France le comté de Sens. Hugues le Noir se range alors au côté du Carolingien Louis IV d'Outremer, qui réagit contre la protection d'Hugues le Grand. Il lui faut cependant se soumettre devant la coalition nouvelle formée par Othon Ier, Hugues le Grand et Herbert II de Vermandois en 940. Il meurt le 17 décembre 952. Herbert II de Vermandois, Herbert II, né vers 880, mort le 23 février 943, fut comte de Vermandois et de Meaux de la mort de son père, survenue entre 900 et 907 à sa mort en 943. Il était fils d'Herbert Ier, comte de Vermandois.
936 juin Louis IV d'Outremer arrive en France.
936 19 juin Sacre de Louis IV d'Outremer à Laon.
937 Incursions Hongroises en Bourgogne et en Champagne.
939 Mariage de Louis IV avec Gerberge, soeur d'Otton Ier du Saint-Empire. Otton Ier du Saint-Empire (né le 23 novembre 912 à Wallhausen - mort le 7 mai 973) dit Otton le Grand, empereur des Romains (962 – 973), est le fils et successeur du roi Henri Ier de Germanie (mort en 936) dit l'Oiseleur, duc de Saxe.
940 Otton Ier du Saint-Empire entre en Lorraine et en Champagne.
941 naissance de Lothaire, fils de Louis IV. Lothaire de France (941-† 986), roi de France (954-986), fils de Louis dit d'Outremer et Gerberge de Germanie. Il succède immédiatement à son père et est sacré le 12 novembre 954 à Reims, ayant refusé tout partage avec son frère Charles, pourvu en 973 du duché de Basse-Lorraine par son oncle l'empereur Othon Ier de Germanie.
942 novembre Traité de Visé concluant la paix entre Otton Ier du Saint-Empire et Louis IV.
942 17 décembre Assassinat du duc de Normandie, Guillaume Ier de Normandie, Richard Ier de Normandie lui succède et jure fidélité à Louis IV. Par ses différents jeux d'alliances, Guillaume Ier de Normandie, également nommé Guillaume Longue-Épée, s'est mis à dos de nombreux princes francs. Ceux-ci, avec à leur tête le comte de Flandre, voient de surcroît d'un mauvais oeil le développement de la jeune Normandie. Prétextant la signature d'un traité, ceux-ci lui tendent un guet-apens et l'assassinent. Son fils lui succède alors à la tête de la Normandie sous le nom de Richard Ier de Normandie. Richard Ier de Normandie, dit Richard Sans-Peur, fils naturel de Guillaume Ier et de Sprota est le troisième "duc" de Normandie - en fait ses prédécesseurs et lui-même dans un premier temps se qualifient de jarl des Normands ou de comte de Rouen, il est le premier à se qualifier de duc. Il né en 932 et mort en 996.
943 Incursion normandes en Bretagne.
944 juillet Entrée de Louis IV à Rouen, marquant ainsi la soumission des Normands à son autorité.
945 Louis IV est fait prisonnier par les Normands.
945 septembre Intervention d'Otton Ier du Saint-Empire en faveur de Louis IV.
945 La Normandie accroît son indépendance. Après avoir déjoué un guet-apens, Richard Ier de Normandie obtient la reconnaissance de sa puissance et la quasi indépendance de la Normandie lors du traité de Gerberoy. Constamment menacé par les francs lors de son règne, Richard Ier permettra à la Normandie de s'affermir et de poursuivre son développement. Il affirmera notamment son soutien à son beau-frère Hugues Capet, sacré roi de France en 987, soutien qui sera entretenu par ses successeurs.
947 25 janvier : En Chine, les Khitans fondent la dynastie des Liao et s'établissent dans la région de Pékin (Beijing). Le khan Khitan Ye-liu Tö-kouang entre dans Kaifeng, pille la ville et rentre à Pékin avec la cour chinoise prisonnière. La dynastie Liao, 907-1125, aussi connue comme l'empire ou le royaume du Khitan, a été fondée par la famille Yelü de la tribu Khitan dans les dernières années de la dynastie Tang, bien que Yelü Abaoji ne soit pas déclaré comme nom d'ére avant 916. Connu au départ sous le nom d'empire du Khitan, l'empereur Yelü Ruan adopte officiellement le nom de Dynastie Liao en 947.
949 Louis IV s'empare de Laon.
954 Nouvelles incursions Hongroises en Bourgogne et en Champagne.
954 10 septembre Mort de Louis IV d'Outremer à Reims. Le roi meurt en laissant un héritier de treize ans, Lothaire, et un royaume dont le pouvoir effectif est aux mains du puissant Hugues le Grand, duc de France.
954 LOTHAIRE (954-985)
954 Lothaire. Fils ainé de Louis IV d'Outremer, il succède à son père en 954, il n'a que 13 ans. Il subit la tutelle de Hugues le Grand à qui il donne la suzeraineté sur l'Aquitaine puis ce sera celle de Hugues Capet fils de Hugues le Grand et neveu de Otton Ier du Saint-Empire en 956 lorsque meurt Hugues le Grand. Il fait Hugues Capet duc des Francs en 960. En 978 Lothaire s'engage dans une guerre contre le roi de Germanie Otton II du Saint-Empire ce qui n'aura d'autres résultats que de favoriser l'ascension de Hugues Capet. Il meurt en 986 son fils Louis V lui succèdera.
954 Avènement de Lothaire (fils de Louis IV d'Outremer). Ce fut encore Hugues le Grand qui présida à l'avènement de ce nouveau roi, mais en gardant pour lui toute l'autorité. Lothaire eut quelques démêlés avec Otton Ier du Saint-Empire, qui se réglèrent les armes à la main. Complètement dominé par le maire du palais et tenu en suspicion par les seigneurs, il ne put donner la mesure de sa valeur, qui était réelle. Il mourut en 985.
954 12 novembre Élection de Lothaire au trône de France par les Grands du Royaume sous la tutelle de son oncle Brunon et couronnement à Reims. Brunon de Roucy (956 - Langres, 31 janvier 1016) fut évêque de Langres de 980 à 1016. Son père, Renaud de Roucy, portait le titre de comte de Reims, et sa mère était fille de Gislebert de Lotharingie et de Gerberge de Saxe, la mère du roi Lothaire par son remariage avec Louis IV d'Outremer. Brunon était donc un demi-frère utérin du roi Lothaire. D'abord chanoine de Reims, il prit des leçons de Gerbert d'Aurillac, l'écolâtre de cette ville. En 980, à vingt-quatre ans à peine, le roi Lothaire le nomma évêque de Langres. Il fut ordonné l'année suivante par Burchard II, l'archevêque de Lyon. Il établit la réforme de Cluny dans l'abbaye Saint-Bénigne de Dijon, en lui donnant pour abbé le bienheureux Guillaume de Volpiano, qui réforma par la suite plusieurs autres monastères. Il fit refleurir les études à l'école de Langres, où passèrent deux futurs archevêques de Lyon, Halinard et Odolric.
956 juin Mort d'Hugues le Grand, laissant trois fils, Hugues Capet, Otton de Bourgogne et Eudes-Henri. Son fils aîné Hugues Capet lui succède comme duc de France et maire du palais avec tout le pouvoir qu'il avait eu. Hugues Capet (v. 940 - 24 octobre 996), fut roi des Francs de 987 à 996, fondateur de la dynastie capétienne. Hugues Capet est le fils de Hugues le Grand, duc des Francs, et de Hedwige de Saxe, ou Avoia, fille d'Henri Ier de Saxe, dit Henri Ier l'Oiseleur, roi de Germanie. Otton de Bourgogne, Otton, comte d'Auxerre, duc de Bourgogne, né vers 945, mort le 23 février 965, fils d'Hugues le Grand, duc de France et d'Hedwige de Saxe. Son père lui transmit le comté d'Auxerre et le maria à Liégearde, héritière de Gilbert de Chalon, duc des Bourguignons, comte de Beaune, d'Autun, d'Avallon, de Troyes, de Dijon et de Châlon. Mais à la mort de son père, le roi Lothaire de France, profitant de sa jeunesse, voulut briser sa puissance et rattacha au royaume une partie de la Bourgogne. Il dut ensuite lutter contre le comte de Dijon qui s'empara de Beaune et de sa femme. Son frère Eudes lui succéda. Eudes-Henri, comte d'Autun, d'Avallon et de Beaune, duc de Bourgogne, né vers 948, mort le 15 octobre 1002, fils d'Hugues le Grand, duc de France et d'Hedwige de Saxe. D'abord prénommé Eudes, il était clerc lorsque mourut son frère Otton, duc de Bourgogne (965). Les comtes bourguignons le choisirent alors comme duc et il prit alors le nom d'Henri.
956 Les Mille et Une Nuits, contes arabes qui rassemblent des anecdotes et récits autour d'un thème central unificateur: Shéhérazade différant chaque nuit l'heure de sa mort par un nouveau récit. Les Mille et Une Nuits sont un recueil de contes persans. Texte universellement connu, les Mille et Une Nuits rassemblent des anecdotes et récits autour d'un thème central unificateur : Shéhérazade différant chaque nuit l'heure de sa mort par un nouveau récit. Mentionné pour la première fois au Xe siècle, le recueil anonyme, écrit en arabe, s'est édifié sur un substrat indo-persan, enrichi de deux strates successives, le cycle de Bagdad et les récits égyptiens. Dans les premiers contes, aux noms d'origine persane ou indienne, le merveilleux occupe une place importante. Les seconds se signalent par les nombreuses références liées au calife Harûn al-Rashîd et à la vie de la cour abbasside tandis que les troisièmes, se déroulant en Égypte mamelouke et ottomane, accordent une grande importance aux objets magiques.
960 à 1279 - Dynastie des Song en Chine. La dynastie Song parvint au pouvoir sans même le vouloir. Lors d'une mutinerie, le chef, le général Zhao Kuangyin, fut proclamé empereur. Sous la dynastie Song, les arts en général connurent un grand raffinement et allèrent à des sommets inégalés. Les empereurs Song étaient des mécènes et ils apportèrent beaucoup à tous les aspects pour la dynastie et le pays. Et le commerce ne cessa pas de s'amplifier. On assista pour la première fois à une révolution industrielle. La poudre à canon était désormais utilisée à des fins militaires. Les Chinois. A l'époque des Song (X au XIIIe siècle), la civilisation chinoise atteint son apogée avec une vie artistique atteignant un raffinement extraordinaire. La population double en deux siècles et atteint 100 millions au XIIe. De grands centres commerçants exportent (soieries, porcelaines, papier, céréales) dans toute l'Asie. En 1603 Tokugawa est nommé shõgun, malgré un pays fermé sur l'extérieur c'est un siècle économique puissant.
960 Début du règne de Mieszko Ier, duc de Pologne (fin en 992). Mieszko Ier, considéré comme le fondateur de la dynastie des Piast descend des princes Polane de Gniezno qui avaient déjà uni de vastes territoires (Grande Pologne, Cujavie, Mazovie). Il entretient des relations avec le duc de la marche de Misnie (Saxe) et semble avoir prêter serment à l'empereur. Il entreprend, peut-être avec l'appui d'Othon Ier, une longue guerre contre les Vélètes, slaves de Poméranie. Il annexe la Silésie (990) et la petite Pologne (992). Il se retrouve à la tête d'un vaste État dont la cohésion éthnique favorise la naissance d'un sentiment national. Mieszko Ier de Pologne, fils de Siemomysl, Mieszko Ier (v. 935 – 25 mai 992) est le premier souverain connu de la dynastie des Piasts et premier duc historique de Pologne. Mieszko Ier a hérité de ses prédécesseurs d'un vaste territoire qui englobait la Grande Pologne, la Cujavie, la Mazovie, mais a conquis aussi la Silésie, la Petite Pologne, la Poméranie et a placé la Pologne sous la protection de l'Église afin d'écarter la suzeraineté allemande.
962 Otton Ier du Saint-Empire fonde le Saint Empire romain germanique. Otton Ier Ie Grand, roi de Germanie, roi des Francs, roi des Lombards et roi de Pavie est sacré empereur romain d'occident à Rome par le Pape Jean XII. Ce couronnement marque la naissance du tout puissant Saint Empire Romain Germanique. Otton Ier affirme sa suprématie face à la papauté qu'il place sous tutelle. Désormais, plus aucun pape ne pourra être élu sans lui prêter serment. Le Saint Empire Romain Germanique disparaîtra en 1806 sous la pression de Napoléon. Le Saint Empire romain germanique était un regroupement politique des terres d'Europe occidentale et centrale au Moyen Âge. Cet empire apparaît avec le couronnement impérial d'Otton Ier du Saint-Empire le 2 février 962. En 982, Otton II du Saint-Empire, son fils prend le titre d'Imperator Romanorum ("empereur des Romains"). Henri II du Saint-Empire est sacré Rex Romanorum ("roi des Romains") en 1014. Au XIIe siècle on parle déjà du Saint Empire (terme attesté à partir de 1157) qui devient en 1254 Saint-Empire romain pour aboutir à sa forme finale à la fin du XVe siècle (terme attesté de façon certaine à partir de 1512).
965 10 octobre Mort de Brunon.
966 Mariage entre Lothaire et Emma, fille de l'impératrice Adélaïde.
968 14 mars Mort de Gerberge, mère de Lothaire.
969 L'Égypte est conquise par les Fatimides qui s'installent et font du Caire leur capitale. Le Fatimide al-Mu'izz, après avoir imposé son autorité sur la Tunisie, l'algérie, une partie du Maroc et la Sicile lance le général Jawar à la conquête de l'Égypte à la faveur d'une crise économique. Jawar, à la tête de plus de 100 000 cavaliers, emporte un immense trésor qu'il doit distribuer aux Égyptiens. Il entre en Égypte sans coups férir et est vainqueur au pied des pyramides. Les Fatimides sont une dynastie d'arabes chiites qui établirent leur autorité en Afrique du Nord entre 909 et 1171 et fondèrent un califat dissident des Abbassides de Bagdad.
973 7 mai Mort d'Otton Ier du Saint-Empire, Otton II du Saint-Empire lui succède. Otton II du Saint-Empire (955 - 7 décembre 983) est le fils de Otton le Grand et de sa deuxième épouse la princesse Adélaïde de Bourgogne. Il est couronné empereur du vivant de son père en 967 (il n'a que 12 ans). Il se bat plusieurs fois avec le roi carolingien Lothaire mais son armée subit de très lourdes pertes à Soissons en 978. En Juillet 982, il est aussi sévèrement battu en Calabre par les Sarrasins, au Cap Colonne, défaite qui fragilisa considérablement le pouvoir impérial. Il meurt prématurément à Rome, âgé d'à peine 28 ans, (7 décembre 983) et laissant un très jeune fils âgé de 3 ans, Otton III, qui lui succède, placé sous la tutelle de sa mère puis de sa grand-mère Adélaïde de Bourgogne.
976 à 992 - 1ères utilisations des chiffres arabes en Occident
977 Rencontre entre Otton II du Saint-Empire et Lothaire qui devient son vassal.
978 Lothaire s'empare d'Aix-la-Chapelle, Otton II du Saint-Empire réussit à s'enfuir.
978 8 juin Sacre de Louis V, fils aîné de Lothaire à Compiègne. Louis V dit le Fainéant (né vers 967- mort le 21 mai 987), roi de France (986-987), fils de Lothaire de France et Emma. Il est le dernier roi carolingien.
978 1er octobre Otton II du Saint-Empire entre en France.
978 Otton II du Saint-Empire arrive à Montmartre tandis que Lothaire s'enfuit.
978 Hugues Capet arrête l'avancée d'Otton.
978 décembre Lothaire s'empare de Laon.
980 juillet Entrevue de Margut-sur-Chiers marquant le début de l'alliance entre Lothaire et Otton II du Saint-Empire.
983 7 décembre Otton II du Saint-Empire meurt, son fils, Otton III du Saint-Empire (3 ans) lui succède. Otton III du Saint-Empire (980 - 23 janvier 1002) est roi de Germanie et empereur de 983 à 1002. Lorsque son père, Otton le Roux meurt en 983, il n'est encore qu'un enfant et est incapable de régner. Le prince Henri le Querelleur profite de cette faiblesse pour l'enlever. Mais l'archevêque de Mayence condamne cette usurpation et impose la régence de sa mère la princesse byzantine Théophano. En 995, Otton III est majeur et prend officiellement le pouvoir.
985 mars Lothaire s'empare de Verdun (Lorraine).
985 Tentative de coup d'état d'Adalbéron, archevêque de Reims contre Lothaire en faveur d'Hugues Capet. Adalbéron de Reims, archevêque de Reims de 969 à 988. Il est le neveu d'Adalbéron de Metz et le frère de Godefroy de Verdun. Fidèle à la dynastie saxonne et à l'empereur Othon Ier, Adalbéron devient archévêque de Reims et archichancelier en 969. Il fait de Reims un foyer de vie intellectuelle et de rayonnement artistique. Il orne sa cathédrale de bronzes et de vitraux. Il choisit pour écolâtre Gerbert d'Aurillac. Il sacre le dernier Carolingien, Louis V, en 978. Très partagé dans le conflit entre les Carolingiens Lothaire et Louis V, le duc Charles de Basse-Lorraine, le Saxon Otton II du Saint-Empire et le duc de France Hugues Capet, il échappe de justesse à un procès pour trahison (Compiègne, 985), puis à un second procès (Compiègne, 987). Définitivement allié à Hugues Capet, il préside à son élection royale et le sacre le 3 juillet 987. Il sacre aussi le futur Robert II. Il meurt le 23 janvier 988.
985 2 mars Mort de Lothaire à Compiègne, son fils, Louis V lui succède. Son fils Louis V, qu'il a pris la précaution de faire sacrer en 979, monte sur le trône. Agé de dix-neuf ans, il meurt d'une chute de cheval l'année suivante. Avec lui s'éteint la dynastie carolingienne, remplacée, à partir de son successeur Hugues Capet, par la dynastie capétienne.
985 LOUIS V (985-987)
985 Louis V le fainéant. Fils de Lothaire, il lui succède en 986 mais règne sous la tutelle de sa mère Emma que la rumeur accusait d'avoir empoisonné son mari. Il dut lutter contre Adalbéron archevêque de Reims allié à Hugues Capet. Il meurt en 987 d'une chute de cheval. Ce fut le dernier roi carolingien.
985 Avènement de Louis V, fils de Lothaire et d'Emma (né en 967). Ce prince ne régna, d'ailleurs sans éclat, que quatorze mois. Il mourut d'un accident de chasse. Ce fut le dernier Carolingien.
987 mars Louis V assiège Reims.
987 27 mars Adalbéron se rend à Louis V.
987 18 mai Ouverture du procès d'Adalbéron à Compiègne.
987 22 mai Mort de Louis V, des suites d'un accident de chasse. C'est un jeune roi âgé de vingt ans qui meurt accidentellement dans une chute de cheval, un an et deux mois après la mort de son père Lothaire qui lui a légué le trône. Avec lui s'éteint la dynastie carolingienne.
987 LES CAPÉTIENS DIRECTS
987 Les Capétiens (appelés officiellement maison de France) sont une famille originaire des bords du Rhin, au sud de Mayence. Leur généalogie remonte à Robert († avant 764), comte de l'Oberrheingau et du Wormsgau, quadrisaïeul du roi des Francs Eudes Ier († 898). Les Capétiens forment la troisième dynastie française, après les Mérovingiens et les Carolingiens. Le nom (non officiel mais d'usage courant) Capétiens vient du surnom du roi des Francs Hugues Ier, dit Hugues "Capet". Les ancêtres de ce roi sont appelés les Robertiens, d'après le prénom du bisaïeul d'Hugues Capet, Robert le Fort († 866), marquis de Neustrie. Avant Hugues Capet, deux membres de sa famille (Eudes Ier et Robert Ier) ont été rois des Francs, avec des règnes intercalés entre ceux des Carolingiens. À partir de l'élection et du sacre d'Hugues, en juillet 987, la famille dirigea la France sans interruption pendant huit siècles, jusqu'au 10 août 1792.La dynastie capétienne se composa de très nombreuses branches cadettes, qui s'éteignirent progressivement jusqu'à ce qu'à partir de 1768 la seule branche légitime subsistante de la dynastie fût la branche des ducs de Bourbon, issue de Robert de France (1256-1318), le dernier fils de saint Louis, qui hérita par mariage de la seigneurie (futur duché) de Bourbon. C'est pourquoi depuis 1768 la dynastie capétienne est également appelée maison de Bourbon. L'actuel chef de la maison de Bourbon, est le prince Louis de Bourbon (né en 1974), duc d'Anjou. Son héritier présomptif n'est autre que l'actuel roi Juan Carlos Ier"
987 Les premiers capétiens ont fondé une dynastie héréditaire sans avoir osé en proclamer le principe au début : à partir d'une royauté féodale : ils ont constitué une monarchie administrative, ils ont affirmé leur indépendance politique face notamment aux rois d'Angleterre (les Plantagenêts) et au Pape, ils ont créé le sentiment national, mais il faut noter que cette notion n'avait pas la même signification qu'aujourd'hui, ils ont largement accru les terres sous leur contrôle en menant une habile et tenace politique expansionniste. Cette période a donné naissance à 8 croisades, événements majeurs dans l'histoire de l'Occident. Pour accomplir cette oeuvre, dont la logique ne s'est imposée que très progressivement, ces rois ont bénéficié de conditions favorables : un domaine personnel qui a fourni une base solide à la constitution du royaume, une succession de fils qui ont pu assurer sans querelle l'exercice du pouvoir selon le principe de l'hérédité masculine par primogéniture jusqu'au début du XIVe, des appuis fidèles de la part de l'Église et des aristocraties d'origines diverses, et enfin des conditions favorables : richesse de la terre de France et poids démographique du pays. Suivront : les Capétiens-Valois de 1328 à 1498 : suite à un problème de succession (qui donnera naissance à la guerre de Cent Ans), la branche collatérale des Valois va occuper le pouvoir, puis les Valois-Orléans de 1498 à 1515, clôturant le Moyen Âge et marquant le début de la Renaissance. Les Valois-Angoulême régneront ensuite de 1515 à 1589 puis les Bourbons de 1589 à 1792... mais nous sortons du Moyen Âge!
987 La dynastie capétienne directe tire son nom de Hugues Capet. Elle trouve son origine chez les robertiens succession de plusieurs Robert, famille qui est probablement d'origine saxone transplantée en Gaule par Charlemagne. L'élément principal étant Robert le fort soldat de fortune il s'illustra en combattant les Normand dans la région de la Loire. Il soutient d'abord Pépin d'Aquitaine et Louis le Germanique contre Charles le Chauve puis il se réconcillia avec lui et Charles le fera comte d'Anjou. Fermement établit entre Seine et Loire il étend sa puissance sur la Bourgogne. Il lutte infatigablement contre les Normands. Il y laissera sa vie. Père de Eudes et de Robert Ier dont le règne s'intercale dans la chronologie Carolingienne. Robert Ier eut pour fils Hugues le grand Comte de Paris et Duc des Francs qui est le père de Hugues Ier Capet.
987 HUGUES CAPET (987-996)
987 Hugues Capet. Hugues a hérité d'un domaine sur lequel sont implantées plusieurs abbayes et notamment celles de Saint-Martin de Tours et de Saint-Germain-des-prés. Hugues porte la "chape" d'abbé laïc (manteau éclésiastique sans manche) d'où le nom de "Capet". Petit fils de Robert Ier, marié à une Carolingienne, Adélaïde de Poitou, il bénéficia de l'aide de l'Archevêque de Reims, Adalbéron, à l'élection de 987. Cette aide lui a été apportée pour complaire au roi de Germanie désireux d'écarter du pouvoir l'héritier Carolingien: Charles duc de basse Lorraine oncle de Louis V et frère de Lothaire, Lothaire qui avait attaqué la Germanie en 978. La proclamation de Hugues Capet comme roi marquait la fin de la dynastie carolingienne et l'avènement des Capétiens. Mais toutefois Charles de Lorraine qui avait été élu par ses propres partisans entreprit la lutte pour reconquérir le trône. Celui-ci sera finalement trahi et livré à Hugues Capet qui le fit enfermer en 991 à Orléans. Les invasions et la faiblesse du pouvoir royal, avaient contribué à renforcer le pouvoir féodal. La guerre était l'occupation favorite des seigneurs aussi les luttes entre seigneurs étaient-elles fréquentes. La violence était permanente à chaque fois, c'était des destructions et le pillage des réserves de nourriture aussi bien des villageois que des moines. L'église était seule capable d'atténuer cette violence, elle organise des conciles destinés à fixer un minimum de règles le premier eut lieu à Charroux puis Narbonne et le Puy. Il fait sacrer son fils dés 987 afin de régler sa succession. Il meurt en 996 son fils Robert lui succède sous le nom de Robert II le Pieux.
987 Avènement de Hugues Capet. - A la mort de Louis V, la couronne revenait à son oncle Charles de Lorraine, duc de la Basse-Lorraine, frère de Louis d'Outremer, mais les seigneurs le repoussèrent parce qu'il s'était reconnu vassal d'Otton, empereur d'Allemagne, et offrirent le trône à Hugues Capet, maire du palais, fils de Hugues le Grand. Proclamé roi à Noyon, Hugues Capet alla se faire sacrer à Reims par l'archevêque Adalbéron, et fixa sa résidence à Paris, qui n'a depuis lors cessé d'être la capitale de la France. Hugues Capet n'ayant été élu que par un petit nombre de seigneurs, s'efforça de se faire accepter par ceux qui n'avaient pas participé à son élection, et dans ce but eut recours, avec succès, aux bons offices de l'Église. Il lui fallut cependant imposer son autorité par la force à quelques mécontents. Un des plus irréductibles était Adalbert, comte de Périgueux, qui cependant finit par reconnaître sa suzeraineté. Charles de Lorraine, Charles de Basse-Lorraine, fils de Louis IV dit d'Outremer et de Gerberge de Saxe fille d'Henri Ier, dit l'Oiseleur, duc de Saxe. Otton Ier du Saint-Empire lui donna la Basse-Lorraine. Il mourut en prison, après s'être rebellé contre Hugues Capet (prise de Lens et de Reims à Hugues Capet).
987 Naissance de l'Europe (987-1492). L'An Mil. Aux alentours de l'An 1000, dans une Europe en désarroi après l'effondrement de l'empire carolingien et des derniers vestiges de Rome, des signes discrets préparent l'avènement de ce qui sera la plus grande et la plus belle des civilisations, la nôtre. Le Moyen Âge occidental entre dans une phase d'épanouissement dont les cathédrales conservent le souvenir. Nous lui devons aussi nos institutions, y compris les germes de la démocratie parlementaire, nos lois, y compris un début d'émancipation de la femme et les prémices de la laïcité. Nous lui devons également les bases de notre développement technologique, avec la mise en oeuvre à grande échelle des moulins à vent et à eau, de l'arbre à came, de la charrue à roues, de l'assolement triennal,… Nous lui devons enfin la naissance du capitalisme et des premières entreprises modernes. L'assolement triennal est une technique agricole qui apparaît au Moyen Âge. Elle consiste en la séparation d'un domaine en trois soles.
987 Hugues Capet, premier roi de France à ne plus savoir le germanique (premier roi français pourrait-on dire).
987 En 987, Hugues Capet est élu roi de France (partie Nord, centrée sur l'île de France). C'est le premier roi qui n'ait plus su parler le germanique. La langue du roi est une langue de prestige, qui est utilisée comme langue des affaires. Les parisiens jugent d'ailleurs leur parler supérieur à celui des provinciaux (par exemple, Conon de Béthune, au XIIème siècle, va à la cour du roi et se plaint de ce qu'on se moque de son langage dialectal d'Artois). Cette langue du roi est aussi une langue littéraire, ce qui étend son prestige ; on l'utilise pour la rédaction de poèmes, ou des traductions, ainsi que pour des adaptations en vers ou en prose de textes bibliques. Il y a de nombreux exemples du prestige du français ; certains étrangers composent en français "pour ce que le françois est la langue la plus délectable à ouïr et la plus commune à toutes gens" (Brunetto Latino, poète florentin) ; Marco Polo dicte en français le récit de ses voyages (1298).
987 mai Hugues Capet, comte de Paris et d'Orléans est élu roi à Senlis par les Grands du Royaume. Par la décision d'une assemblée électorale réunie à Noyon par l'archevêque Adalbéron, Hugues Capet est proclamé roi. Il sera sacré à Reims, deux jours plus tard. La dynastie des Capétiens vient de naître.
987 3 juillet Sacre de Hugues Capet à Noyon par Adalbéron.
987 décembre Sacre de Robert, fils de Hugues Capet à Orléans. Robert II de France, dit le Pieux (27 mars 972 - 20 juillet 1031), roi des Francs de 996 à 1031. Il fut le deuxième roi de la dynastie dite des Capétiens directs. Il est le fils d'Hugues Capet et d'Adélaïde de Poitiers. Son père l'associe au trône dès Noël 987.
989 Institution de la Paix de Dieu au concile de Charroux, interdisant de porter atteinte aux non-combattants. Le concile de Charroux, près de Poitiers, décide d'excommunier, avec l'approbation générale, tout individu qui aurait dépouillé un paysan de ses biens ou brutalisé un clerc désarmé. D'autres conciles se tiennent à Narbonne et en Aquitaine, où l'on fait prêter serment de paix aux guerriers féodaux que l'on commence à nommer chevaliers.
989 Essor du style roman (Caen, Cluny, Poitiers, Orcival, Angoulême, Conques, Avignon). L'art roman est le style de l'art de l'Europe occidentale de la période XIème-XIIIe siècle. Il concerne l'architecture des édifices religieux (églises, cathédrales, abbayes, cloîtres), avec les sculptures associées (statues, colonnes et chapiteaux, tympans) ; les vitraux sont peu nombreux, les peintures (fresques, illustrations de livres et de parchemins) et les mosaïques ont disparu en grande partie. Le style roman se reconnaît essentiellement par la forme extérieure massive, la présence de voûtes en pierre, la forme arrondie des ouvertures (partie supérieure en demi-cercle), des édifices de hauteur souvent limitée, des clochers carrés ou polygonaux peu pointus, la présence de nombreuses sculptures.
991 Hugues Capet eut à soutenir une autre guerre contre Charles de Lorraine que son ascension au trône avait évincé. Charles avait pu, grâce à quelque trahison, se rendre maître de Laon où il s'était fait proclamer roi par ses compagnons. Une autre trahison livra la ville et le prétendant à Hugues Capet: Charles fut enfermé à Orléans, où il mourut en 992. Afin d'éviter à son fils Robert les surprises que réservaient alors les successions au trône, et qu'il avait vu si souvent se produire, Hugues voulut de son vivant élever son successeur à la royauté; dans ce but, il l'associa au trône.
991 29 mars Prise de Laon, capture de Charles de Lorraine dernier héritier Carolingien.
996 24 octobre Mort de Hugues Capet. Hugues Capet est inhumé à Saint-Denis. Son fils, Robert le Pieux, a été sacré roi du vivant de son père dès le 30 décembre 987. Le nom de ce premier des Capétiens sera par dérision donné comme un nom de famille roturière à Louis XVI pendant la Révolution.
996 ROBERT II Le Pieux (996-1031)
996 Robert II le Pieux, fils de Hugues Capet a été éduqué par Gerbert d'Aurillac, secrétaire de l'archevêque de Reims Adalbéron un des plus brillants esprits de son temps qui deviendra lui même Archevêque puis pape sous le nom de Sylvestre II. Il est marié très jeune à la veuve du comte d'Italie Rosala qui est beaucoup plus âgée que lui. Il répudie sa première épouse et s'éprend de la belle Berthe épouse du comte de Blois, lorsque celui-ci meurt, il veut épouser la veuve. Ce mariage est interdit par l'église, le premier mariage n'a pas été annulé et Robert et Berthe sont cousins au 4ème degré. A la mort de son père, Robert passe outre et épouse Berthe dés la fin 996. Menacé d'excommunication, il se résout à se séparer de Berthe qui ne lui a pas donné d'enfant et épouse Constance d'Arles. Le premier fils Hugues meurt en 1025, c'est Henri qui est appelé à lui succéder, mais Constance préfère Robert, son aure fils, elle s'entoure d'une cour venue du sud qui intrigue sans cesse contre le roi qui supporte cela avec patience et courage se réfugiant dans sa piété. Constance pousse ses fils à la révolte contre leur père ce qui entretient une ambiance de guerre civile permanente. Robert II doit non seulement lutter contre les seigneurs pillards, il reconquière Auxerre, Avalon et Autun qui entrent dans le domaine royal, mais aussi contre ses fils. Il se retirera à Beaugency et y meurt le 20 juillet 1031. Robert II, comme le Christ en a donné l'exemple, chaque jeudi saint se prosterne à deux genoux devant les pauvres attablés au palais leur lave les pieds et les baise ensuite. Cette coutume se prolongera jusqu'à la révolution. Quelques années après l'an 1000, en Italie comme en Gaule, partout, une véritable émulation apparait, on répare les églises et on en batit de nouvelles. Sur le plan religieux, le culte de la vierge Marie est grandissant la fleur de lys sur les armes royales apparait et le manteau royal empreinte la couleur bleue à la vierge.
996 Avènement de Robert le Pieux, fils de Hugues Capet et d'Adélaïde de Poitiers. Ce roi a laissé une réputation méritée de bonté et de charité. Il cultiva les arts avec succès. Son règne ne vit pas de guerres, mais il eut, à cause de ses femmes, de nombreuses tribulations. Il avait épousé pour des raisons politiques Rosala, fille de Bérenger II, comte d'Italie, qu'il n'aimait pas et qu'il répudia dès qu'il le put pour épouser Berthe de Bourgogne, sa cousine, dont il était épris. Ce mariage scandalisa le Saint-Siège, et Robert fut frappé d'excommunication : cela était alors une chose trop grave pour qu'il passât outre. Il dut se séparer de Berthe, et ne put reprendre Rosala, qui avait embrassé l'état monastique. Il épousa en troisièmes noces Constance, fille d'un comte d'Arles, belle, intelligente, mais impérieuse et hautaine, qui ne tarda pas à s'aliéner toute la noblesse d'origine franque dont son époux était entouré. Bérenger II d'Italie ou Bérenger d'Ivrée marquis et margrave d'Ivrée (900-966), il devint roi de Lombardie (roi d'Italie) par la guerre dans les restes de l'empire français Carolingien de Charlemagne en 950 puis destitué par l'empereur germanique. Il est l'ancêtre des comtes palatins de Bourgogne.
996 Robert répudie son épouse Rosala de Provence pour épouser Berthe.
996 Le savant arabe Ibn al-Haytham ou Alhazen fait la première description anatomique exacte de l'oeil. Alhazen, Ibn al-Haytham, dit Alhazen (Bassorah 965 - Le Caire 1039) est un mathématicien et un physicien arabo-islamique.
999 Annulation du second mariage et excommunication de Robert II par Grégoire V. Grégoire V (Bruno von Kärnten ou Brunon de Carinthie), originaire de Saxe, né en 973, pape du 3 mai 996 au 18 février 999. C'est l'empereur germanique Otton III du Saint-Empire qui l'a fait désigner permettant ainsi au premier pape d'origine allemande d'accéder au Saint-Siège. Après un pontificat de 2 ans et 9 mois et demi, il a été enterré dans l'ancienne basilique Saint-Pierre.
1000 En cette année, selon la croyance superstitieuse du peuple dans presque toute l'Europe, le monde devait finir: on croyait avoir vu cette prédiction dans l'Apocalypse (texte symbolique, incompris à l'époque). Depuis quelques années, le monde était en proie à la terreur; chacun s'ingéniait à détourner de soi, par sa piété et ses bonnes oeuvres, le châtiment qui devait frapper les pécheurs au dernier jour universel, que l'on croyait si proche. L'histoire a gardé le souvenir de l'an mille comme celui du temps où l'âme humaine fut le plus troublée. Mais cette époque ne fut marquée que par une grande famine causée par l'incurie des gens qui, dans l'attente de la mort, avaient cru inutile de cultiver les terres. L'An Mil est une expression pour désigner l'an 1000 de l'ère chrétienne, ou ère dite de l'Incarnation, dont l'origine se situe à la naissance de Jésus-Christ. Si cette période voit une accentuation de la ferveur religieuse elle est surtout marquée par un bond technologique, culturel et démographique qui touche toute l'europe. En raison de quelques erreurs effectuées par le moine Denys le Petit en 527 au VIe siècle, lorsqu'il a calculé le temps le séparant de la naissance du Christ, l'An Mil serait en fait entre 1004 et 1007 après Jésus-Christ. On admet en général que Denys le Petit a fait une erreur sur la date de la naissance de Jésus, qui serait antérieure de 4 à 7 ans à celle qu'il a estimée. Pierre Riché, historien du haut Moyen Âge, décrit la période de l'an mil comme une période de renaissance. Toujours selon Pierre Riché, il est probable que Jules Michelet, historien du XIXe siècle, ait exagéré l'importance des peurs qui auraient été ressenties vers cette époque dans certains monastères de Francie (partie de l'actuelle France). De fait, on ne dispose que de deux témoignages d'une éventuelle "Peur de l'an mil" ; dès 1904, José Ortega y Gasset démontrait dans une thèse l'inexistence de ce phénomène. La croyance selon laquelle l'an de grâce serait une expression apparue à cette époque, en raison de pénitences demandées aux pécheurs suite aux "Terreurs", est donc erronée.
1000 Les sociétés féodales en Europe. Au Moyen Âge central à partir du XIe des sociétés féodales se développent en Europe selon un schéma pyramidal, les habitants sont sous la dépendance du seigneur. L'extension des surfaces cultivables et le meilleur travail de la terre permettent d'obtenir des productions accrues et de mieux nourrir la population. Dès le XIIe, les grandes villes offrent des conditions favorables aux échanges, une nouvelle classe se crée : la bourgeoisie des villes. La construction d'un réseau de route facilite le renouveau du commerce en Europe et la création de foires qui commercent entre l'Europe et l'Orient. Au XIIIe les premières universités se créent en Europe.
1000 En Amérique centrale, les Mayas sont envahis par les Toltèques qui occupent leurs temples. Les Toltèques étaient un peuple qui vécut surtout entre 1000 et 1300 après JC autour de sa capitale Tula près de Teotihuacan au Mexique. Les Aztèques se voudront leurs successeurs.
1000 Première découverte de l'Amérique par le Viking Leif Erikson fils d'Érik le Rouge. Les raids des Vikings et leurs conquêtes concernèrent principalement l'Écosse, l'Irlande, les îles Féroé, l'Islande et le Groenland. Ils menèrent des raids d'exploration jusqu'au Vinland, où un petit avant-poste fut créé, à partir duquel ils pratiquèrent le cabotage le long des côtes américaines. Les conséquences de leurs expéditions se firent ressentir au-delà de l'Europe continentale, sur les routes commerciales qui existaient avec l'Orient : on a ainsi retrouvé une pièce de monnaie viking dans une tombe indienne. À l'opposé, on a découvert un bouddha de jade dans une tombe norvégienne. Leif Erikson a navigué jusqu'à Helluland, le pays de la pierre plate (Terre-Neuve ou le Labrador), Maskland (Nouvelle-Écosse ?) Il a fondé un village à l'Anse aux Méduses, ce qui fait de lui le découvreur pour les Européens de l'Amérique, vers l'an 1000. On suppose que les relations houleuses avec les autochtones ne sont pas étrangères à l'évacuation du village, quelques dizaines d'années plus tard. Leif Ericsson était un explorateur islandais qui fut le premier Européen à découvrir l'amérique du nord, et plus particulierement la région qui deviendra Terre-neuve et par extension, le Canada. Peu après, en se basant sur le récit de l'Islandais Bjarni Herjulfsson qui avait déjà aperçu le Nouveau Monde vers 986, Leif visita et nomma trois contrées, le Helluland, le Markland et le Vinland. Le Helluland était une terre rocheuse et désolée, probablement l'île de Baffin et le nord du Labrador. Le Markland était une côte basse et boisée, presque certainement ce qui est aujourd'hui le sud du Labrador. Le Vinland était une terre de bons pâturages et de bois, que Leif nomma d'après les vignes qu'il y trouva. Lui et son équipage y passèrent l'hiver et rentrèrent au Groenland avec un chargement de raisins et de bois. Il encouragea ensuite d'autres expéditions de ses proches vers l'ouest mais, son père étant décédé, il reprit ses fonctions de chef et ne repartit guère. Il eut cependant encore à s'occuper du cas de sa demi-soeur qui commis des crimes de sang avec son équipage lors d'un dernier voyage au Vinland. Erik le Rouge (de 950 à 1003 ou de 940 à 1010) était norvégien. Il s'appelait Eirikr Thorvaldsson, mais ses comtemporains l'ont appelé "Le Rouge" parce qu'il était roux. Banni de Norvège à la suite d'un meurtre, s'installe au nord-ouest de l'islande. A la suite de plusieurs querelles suivie de condamnations, il est à nouveau banni pour meurtres (il a tué deux Islandais qui avaient battu à mort certains de ses esclaves). Il décide d'explorer la terre que Gunnbjörn Ulfsson avait visitée à l'ouest de l'islande. Vers 982, il doit s'en aller au Groenland avec sa famille et tentera ensuite d'y attirer des colons (vers 985). Quelques années plus tard, le fils d'Érik le rouge, Leif Erikson découvre Terre-Neuve, cinq siècles avant l'arrivée de Christophe Colomb en Amérique.
1000 vers - invention de la poudre à canon (Chine). La poudre à canon ou poudre noire est un mélange déflagrant de salpêtre (du latin salpetrae - sel de pierre), de soufre, de charbon de bois. Vraisemblablement, la poudre apparaît en Chine au Xe siècle. Ainsi, en trouve-t-on les traces chez les Chinois qui, d'après l'Allemand Von Bomocki, utilisaient des flèches incendiaires propulsées par un mélange semblable à la poudre à canon au XIe siècle. La combustion d'un mélange incendiaire de ce type est accélèrée par le confinement, au point qu'elle devient une déflagration et produit un volume important de gaz. La poudre noire arrive en Europe au milieu du XIIIe siècle par l'intermédiaire des Arabes.
1000 Construction des temples de Khajuraho. Khajuraho est un village du Madhya Pradesh en Inde. Les raja Chandela y firent construire un grand complexe de temples qui en compta jusqu'à 85, mais dont 22 seulement subsistent de nos jours. Ils étaient consacré aux cultes hindouiste et jaïn. L'architecture des temples influencera le modèle développé à Bhûbaneshvar, mais ici aucune enceinte n'enferme les bâtiments. Ils sont partagés en trois groupes dits groupe ouest, groupe est et groupe sud. Le premier est quasiment intégré au village.
1000 vers - Musaraki Shikibu écrit le 'Genji Monogatari', le plus célèbre roman de l'ancien Japon. Murasaki Shikubu, dame de la cour du milieu de l'ère Heian (Xe-XIe siècle), est surtout connue pour son roman le 'Dit du Genji' ('Genji monogatari').
1002 15 octobre Mort d'Henri Ier de Bourgogne, duc de Bourgogne et oncle du roi, Robert II le Pieux revendique la succession.
1003 Mariage de Robert II avec Constance d'Arles.
1003 avril Robert II lance ses troupes contre la Bourgogne.
1005 août Début du siège d'Avallon par Robert II le Pieux. Avallon est une commune française, située dans le département de l'Yonne et la région Bourgogne.
1005 octobre Prise d'Avallon par Robert II le Pieux.
1005 novembre Prise d'Auxerre par Robert II le Pieux qui reçoit le titre de duc de Bourgogne.
1008 Assassinat de Hugues de Beauvais, favori du roi, par Foulque Nerra à qui Eudes II de Blois comte de Chartres déclare la guerre. Foulque Nerra, Foulque III d'Anjou, dit Nerra (le Noir), devient comte d'Anjou, le 21 juillet 987. C'est le fondateur de la puissance angevine. A son avènement, Foulques III Nerra, le nouveau comte d'Anjou, est un personnage d'un naturel violent et d'une énergie peu commune, selon la formule d'Achille Luchaire. Il se montre souvent cruel, mais ses remords sont à la hauteur de ses crimes : il multiplie les abbayes dans ses domaines et part, à quatre reprises au moins, pour la Terre sainte. Il combat les prétentions des comtes de Rennes, bat et tue Conan Ier à Conquereuil en 992, puis étend par la force son autorité sur le comté du Maine et la Touraine. Toutes ses entreprises se heurtent à l'ambition, non moins violente, du comte de Blois Eudes II, contre lequel il bénéficie de l'alliance capétienne. Il fut un grand bâtisseur. De 987 à 1040, période où il fut comte d'Anjou, guerroyant contre les Bretons, contre la maison de Blois, protégeant son comté, de Vendôme à Angers en passant par Loches, Montbazon, Langeais ou Montrichard, on lui doit plus d'une centaine de châteaux, donjons, abbayes. En 1007, Foulque Nerra fonde l'abbaye de Beaulieu-lès-Loches. Il meurt en le 21 juin 1040 à Metz. Eudes II de Blois, de Chartres, fut comte de Blois en 1004 à la mort de son frère aîné Thibaut II. Il est le fils du comte Eudes Ier. Conan Ier de Bretagne, dit le Tort, († Conquereuil, 992), le fils de Juhel Bérenger, fut comte de Rennes (970) et de Bretagne. Il met la main sur le comté de Nantes. Le comte d'Anjou s'inquiétant de son ascencion politique, il lui livre combat et est tué dans la défaite. Bien qu'il ne porte pas le titre de comte de Bretagne, il est tenu pour le fondateur de la dynastie de Bretagne issue de la maison des comtes de Rennes.
1009 Destruction de l'église du Saint-Sépulcre de Jérusalem par Al-Hakim. Al-Hakim est né en 985. Il a succédé à son père Nizar al-Azîz bi-llah comme calife et imâm fatimide en 996. Il est mort en 1021. En 1009, Al-Hakîm fit détruire l'église du Saint-Sépulcre à Jérusalem. Il persécuta les chrétiens et les autres dhimmis de Palestine. Bien que la situation des chrétiens en Palestine se fût beaucoup améliorée sous ses successeurs, et que l'empereur byzantin Constantin IX l'eût reconstruit en 1048, cette destruction du Saint-Sépulcre fut le prétexte de la première croisade en 1096. Le Saint-Sépulcre est le saint des saints des chrétiens. C'est le sanctuaire édifié autour du lieu de la crucifixion du Christ (Golgotha) et de sa résurrection. La basilique fut construite par l'empereur Constantin Ier sur un lieu déjà très tôt vénéré par les chrétiens, que l'empereur Hadrien occulta en y construisant un temple païen. Cette basilique antique a subi d'importants dommages au cours de l'histoire. Il en demeure certains restes, ainsi que le plan général de l'édifice, largement reconstruit à l'époque des Croisades. En 1009 le calife fatimide du Caire, al-Hakim, fit détruire le Saint-Sépulcre. Son successeur permit à l'Empire byzantin de le rebâtir, et le pèlerinage fut à nouveau autorisé. Elle comporte quatre niveaux, le plus élevé étant la chapelle du Golgotha et le plus bas la chapelle dite de l'"Invention" (découverte) "de la Croix".
1010 Pélerinage de Foulque Nerra en Terre sainte. La Terre sainte est le nom donné par les chrétiens à la région où est né et a vécu Jésus Christ. Durant la vie de Jésus (env. 4 av. J.-C. - 33 ap. J.-C.), la Terre sainte était dans l'orbite romaine, avec des rois (parfois des roitelets) juifs plus ou moins dépendants de Rome. Le territoire comme le pouvoir était l'objet de partages complexes et mouvants. L'histoire a retenu les figures d'Hérode le Grand et de Ponce-Pilate. Pendant le Moyen Âge, les papes incitèrent les rois et les nobles à partir en croisade et faire la conquête de la Terre Sainte pour la prendre aux musulmans. Avant les croisades et bien après, la Terre Sainte est restée une destination de pèlerinage des chrétiens et aussi le lieu d'habitation permanente de communautés chrétiennes (se considérant aujourd'hui comme Palestiniens ; de confession orthodoxe, catholique ou réformée, de rite grec, latin ou arménien, notamment).
1011 De retour de Terre sainte, Foulque Nerra délivre le pape Serge IV assiégé par de brigands.
1014 La Bourgogne passe sous la mouvance française
1014 23 avril La bataille de Clontarf. D'abord roi du comté de Munster, puis de toute l'Irlande, Brian Boru inflige une lourde défaite aux Danois, à Clontarf. Il mourra le jour même, assassiné alors qu'il se recueillait sous sa tente. Cet épisode marque la fin de la domination viking et le début d'une lutte de pouvoir entre petits rois d'Irlande. La bataille de Clontarf marque une victoire des Irlandais de Brian Boru sur les Vikings, qui met un point final à la conquête de l'Irlande par les Scandinaves.
1015 Annexion du comté de Dreux au domaine royal. Le comté de Dreux est annexé par Robert Ier le Pieux, roi de France. Comté de Dreux, ancien comté de France, ainsi nommé de Dreux, sa capitale, était situé au Nord du Pays Chartrain, sur les confins de la Normandie et de l'Ile-de-France, et dépendait originairement du duché de Normandie.
1015 Création d'Adam et Ève après la chute des portails de bronze de la cathédrale d'Hildesheim. Hildesheim est une ville allemande, située près de Hanovre, Basse-Saxe. La cathédrale Sainte-Marie et l'église Saint-Michel rappellent l'époque du saint évêque Bernward (993-1022). Hildesheim, avec toute la région, était alors le centre de la dynastie des empereurs ottoniens qui aspiraient à la restauration de l'empire romain. Saint Bernward voulait donner à sa résidence, un village de quelques paysans et marchands avec une cathédrale vide, une face "impériale" digne de cette aspiration. Il entoura les édifices épiscopaux d'un mur impressionnant (partiellement conservé), il fit construire Saint Michel, sa "forteresse de Dieu", et il commandat beaucoup d'oeuvres d'art, en particulier la porte et la colonne de bronze dans la cathédrale avec des représentations bibliques de qualité unique.
1016 à 1020 - Réunion à la France du duché de Bourgogne: le dernier duc (Rodolphe III de Bourgogne) étant mort sans héritier, le duché devait faire retour à la couronne; mais en raison de l'opposition manifestée par les grands du duché contre cette solution, il fallut prendre les armes pour faire rentrer cette province dans l'obéissance. La conquête de la Bourgogne, commencée en 1003, est achevée par Robert II le Pieux, roi de France. Rodolphe III de Bourgogne, dit Le Pieux ou Le Fainéant, (né en 970 - mort le 6 septembre 1032) fut le dernier roi de Bourgogne. Le roi Rodolphe III de Bourgogne (dernier roi de Bourgogne par manque d'héritié) reconnait son neveu de la maison des Ottoniens, l'empereur germanique Henri II du Saint-Empire comme suzerain protecteur et héritier de son royaume dont dépend le comté de Bourgogne. Otte-Guillaume et d'autre seigneurs Francais se révoltent alors contre l'autorité de suzeraineté sur le Royaume de Bourgogne et sur le comté de Bourgogne légitimement revendiqué par l'empereur Allemand.
1016 Robert II le pieux donne le duché de Bourgogne à son fils Henri. Henri Ier de France, (né le 4 mai 1008 - mort le 4 août 1060 à Vitry-aux-Loges, près d'Orléans), fut roi des Francs de 1031 à 1060.
1016 Concile de Verdun-sur-le-Doubs pour imposer aux seigneurs la trêve de Dieu. L'Église institue la "paix de Dieu" pour restreindre la guerre privée et protéger prêtres, pèlerins et paysans. Cette mesure entre dans le cadre de la volonté de l'Église de canaliser la violence guerrière des nobles, cause de nombre de désordres. Il s'agissait, en fait, de limiter l'activité guerrière à certains moments précis. La "trève de Dieu" entre également dans ce cadre. La Trêve de Dieu était une suspension de l'activité guerrière durant certaines périodes de l'année organisée pendant le Moyen Âge en Europe par l'Église catholique (historiquement, elle a le plus longtemps pris la forme d'une trêve durant du mercredi soir au lundi matin, ainsi que tout l'Avent, le temps de Noël, le Carême et le Temps pascal). Plus largement, la Paix et la Trève de Dieu était un mouvement de l'Église de tentative de contrôle de la violence féodale par l'application de sanctions religieuses. Ce mouvement a constitué la première tentative organisée de contrôle de la société civile dans l'Europe médiévale par des moyens non-violents.
1017 Sacre de Hugues, fils de Robert II le pieux. Hugues (1007-1025), roi des Francs associé à son père, mais qui meut avant lui
1020 Concile d'Orléans pour l'instauration de la Trêve de Dieu.
1023 Annexion de la Champagne, Troyes et Meaux par Eudes II comte de Chartres.
1024 Début de la construction de l'abbaye du Mont Saint-Michel. L'abbaye du mont Saint-Michel se trouve sur la commune du Mont-Saint-Michel, qui fait partie du canton de Pontorson, dans le département français de la Manche.
1026 23 août Mort de Richard II de Normandie, duc de Normandie, son fils, Richard III lui succède. Richard II de Normandie, dit l'Irascible ou le Bon, est duc de Normandie de 996 à 1026. Il est le fils de Richard Ier, dit Richard Sans-Peur. Richard III de Normandie, duc de Normandie du 23 août 1026 - au 6 août 1027. Il est le fils de Richard II. Son frère Robert le Magnifique lui succéda.
1027 14 mai Sacre d'Henri à Reims, second fils de Robert II le Pieux.
1027 6 août Mort de Richard III de Normandie, son frère Robert le Magnifique lui succède. Robert le Magnifique, Robert Ier de Normandie, dit Robert le Libéral ou encore, Robert le Magnifique, né autour de l'an 1005, est duc de Normandie. Second fils du duc Richard l'Irascible, il succède à son aîné, le duc Richard III, qu'il aurait fait empoisonné.
1031 20 juillet Mort de Robert II à Melun, son fils Henri Ier lui succède. Robert, dit le Pieux, bien qu'il ait été excommunié en 989, alors qu'à dix-neuf ans, il a répudié sa première femme Rozala, âgée de plus de cinquante ans, meurt aimé de tout son peuple. En particulier, parce que son règne s'est déroulé sans guerre. Pour sa générosité et pour l'attention qui est la sienne pour atténuer les misères de son peuple, il est presque considéré comme un saint. C'est Henri Ier qui lui succède.
1031 HENRI Ier (1031-1060)
1031 Henri Ier. Deuxième fils de Robert II le Pieux et de Constance d'Arles. Henri est associé au trône par son père en 1027 et lui succède à sa mort en 1031. Il doit faire face à l'hostilité de sa mère qui lui a toujours préféré son frère Robert, celui-ci lui dispute la couronne soutenu par les grands vassaux. Après la mort de sa mère en 1032 il reçoit la soumission de son frère mais doit lui donner en apanage le duché de Bourgogne. Il aide le jeune duc de Normandie Guillaume le Bâtard (qui plus tard s'appellera Guillaume le Conquérant) à se défendre contre la rébellion de ses barons, leur soulèvement est écrasé à la bataille de Val-les-Dunes en 1047 mais Guillaume se retourne contre Henri qui est vaincu à deux reprises à Mortemer (1054) et à Varaville (1058). A partir de 1040 la France se couvre de châteaux de pierre. Mathilde sa première femme meurt en 1044, il se remarie avec Anne de Kiev qui lui donnera d'abord un fils Philippe puis deux autres. En 1059 il prépare sa succession, il fait sacrer son fils Philippe et meurt en 1060.
1031 Avènement de Henri Ier, fils de Robert le Pieux et de Constance. Cette dernière avait projeté de faire donner la couronne à son autre fils Robert, et elle le poussa à renverser Henri, qui dut prendre les armes pour se défendre. Robert fut vaincu dans cette lutte, mais Henri, dans un but de pacification, lui céda le duché de Bourgogne (qui resta dans sa famille jusqu'en 1361).
1031 Robert, soutenu par la reine-mère et par Eudes comte de Chartres revendique le trône. Robert Ier de France, dit le Vieux, né en 1011, mort à Fleury sur Ouche le 21 mars 1076, duc de Bourgogne de 1032 à 1076, fils de Robert II le Pieux, roi de France et de Constance d'Arles. En 1031 il se révolta avec son frère Henri Ier contre leur père, lui prirent quelques châteaux puis firent la paix. L'année suivante, après la mort de son mère, soutenu par sa mère, il se révolta contre son frère, revendiquant le trône. La guerre s'ensuivit entre les deux frères et finalement Robert obtint le duché de Bourgogne en échange de sa renonciation à la succession. Robert était d'un caractère violent et farouche. Il tua son beau-frère le seigneur de Sémur dans un accès de colère à la suite d'une querelle au cours d'un repas. Il dut faire un pèlerinage à Rome et fonder un prieuré en pénitence.
1031 Réconciliation entre Henri Ier et Robert Ier de France à qui il cède le duché de Bourgogne. C'est à la fin du IXe siècle que la Bourgogne occidentale est érigée en duché. Passée aux mains de princes capétiens en 956, elle est remise en 1031 par le roi Henri Ier à son frère Robert, qui fonde la deuxième maison capétienne de Bourgogne, mais la moitié lui échappe et devient le comté de Bourgogne.
1031 Début de l'éclatement du califat de Cordoue (fin en 1039). Le pays est partagé entre 23 roitelets indépendants. Leurs gouverneurs se proclament émirs et lient des relations diplomatiques avec les royaumes chrétiens.
1031 La Normandie acquiert le Vexin et Pontoise. Fidèle soutien aux Capétiens comme son père Richard III de Normandie, Robert le Magnifique reçoit le Vexin pour service rendu. Aux côtés de Conrad II du Saint-Empire, il avait en effet soutenu Henri Ier face aux prétentions de son frère Robert, soutenu par une partie des autres vassaux francs.
1032 Année de cruelle famine, conséquence de l'incurie résultant des terreurs vécues dans l'attente de l'an mille.
1033 Rodolphe III de Bourgogne, lègue en mourant son royaume à Conrad II du Saint-Empire, empereur d'Allemagne. Rodolphe III de Bourgogne, dit Le Pieux ou Le Fainéant, (né en 970 - mort le 6 septembre 1032) fut le dernier roi de Bourgogne. Rodolphe III était le fils du roi de Bourgogne Conrad III dit le Pacifique (925-993) et de Mathilde de France (943-980), fille du roi de France Louis IV dit d'Outremer. Conrad II du Saint-Empire, appelé Conrad II le Salique, est né vers 990 et mort le 4 juin 1039 à Utrecht. Il fut empereur allemand, roi des Romains et empereur des Romains. Conrad II le Salique fut élu roi de Germanie à Mayence en 1024, succèdant à Henri II du Saint-Empire. Lointain descendant de Othon Ier, il inaugura la dynastie salienne (ou dynastie franconienne). Le 26 mars 1027, il fut couronné empereur à Rome, des mains du pape Jean XIX. Il fit désigner son fils Henri (futur Henri III) qui fut couronné de son vivant à Aix-la-Chapelle par l'archevêque de Cologne. Il pacifia l'Italie en 1026-1027 puis en 1035-1037 et favorisa la réforme monastique inspirée de l'expérience clunisienne. Il a du faire face à l'affaire de la succession de Bourgogne après le décès du dernier roi de Bourgogne Rodolphe III qui en avait fait son héritier. Il annexa le royaume d'Arles en 1032. Il intervint dans les élections épiscopales en plaçant des candidats allemands à la tête de plusieurs diocèses italiens.
1033 Des aventuriers normands, commandés par les fils de Tancrède de Hauteville, s'emparent de la Pouille (Italie) et l'érigent en comté au bénéfice de leur chef. Cette conquête amena la création du royaume de Sicile, sur lequel régna dès 1130 Roger II de Sicile, fils de Tancrède. Tancrède de Hauteville (seigneur du Cotentin) Petit seigneur normand de la région de Coutances dans le Cotentin, il a par la suite sous son autorité 10 chevaliers normands. Roger II de Sicile, Roger de Hauteville est le second fils du "Grand comte" Roger de Hauteville, 1er comte normand de Sicile et de Adélaïde de Montferrat. Né en décembre 1095, il est le fondateur et le 1er roi normand du royaume de Sicile (1130). La Maison de Hauteville ou la Casa D'Altavilla en italien, est une famille de la petite noblesse normande issu de Hialtt et dont de nombreux membres s'établirent à partir des années 1030 dans le Sud de l'Italie pour en faire petit à petit la conquête, avant de s'attaquer à la Sicile alors sous domination musulmane. Elle est à l'origine du royaume de Sicile. Une branche de cette famille fait également souche en Angleterre après la bataille d'Hastings de 1066, branche issue d'un arrière-petit-fils de Tancrède de Hauteville.
1034 Période de rédaction des Historiae par Raoul Glaber. Raoul Glaber, né en 985 en Bourgogne et mort en 1047, est un moine chroniqueur de son temps (l'époque de l'an Mil) et l'une des sources les plus importantes dont disposent les historiens sur le royaume de France durant cette période.
1035 Mort de Robert le Magnifique, le Libéral, duc de Normandie, son fils Guillaume le Conquérant lui succède. Guillaume le Conquérant, successivement connu sous les noms de Guillaume le Bâtard, Guillaume II de Normandie, Guillaume le Conquérant et enfin Guillaume Ier d'Angleterre, fils illégitime de Herleva (ou "Arlette") et de Robert le Magnifique. Il naquit à Falaise, Normandie. Il appartient à la sixième génération des ducs de Normandie depuis Rollon. Il est marié avec Mathilde de France en 1051. L'année 1066 est une date importante de l'histoire de l'Angleterre. Cette année-la, Guillaume avec 7000 hommes environ conquit l'île, emporte la victoire d'Hastings sur le roi Harold II d'Angleterre. Il devient roi à son tour. Il est connu alors sous le nom de "Guillaume le Conquérant". Bâtard, enfant né hors mariage, d'une concubine ou d'une favorite. Il n'a aucun droit sur l'héritage de son père, à moins d'être reconnu par ce dernier dans une lettre de légitimation. De nombreux rois de France reconnaissent leurs bâtards : Henri IV légitime les enfants qu'il a eus avec sa favorite Gabrielle d'Estrées, Louis XIV ceux de Mademoiselle de La Vallière et de Madame de Montespan, etc. La bâtardise, dont Guillaume le Conquérant ne se cache pas, n'est pas perçue comme une honte.
1035 Avènement au duché de Normandie de Guillaume le Bâtard, plus connu sous le nom de Guillaume le Conquérant, né en 1027, fils du duc Robert le Diable ou le Magnifique.
1035 Quelques seigneurs Normands contestent l'autorité de Guillaume le Conquérant.
1035 12 novembre Les Saxons prennent l'Angleterre aux Danois. Le roi Knud le Grand meurt en Angleterre. Avec lui s'éteint la dynastie danoise qui régnait sur le royaume anglais depuis 1017. Son immense empire, le Danemark, la Norvège et l'Angleterre est partagé en trois. Les Saxons prennent le pouvoir jusqu'à l'arrivée de Guillaume le Conquérant en terre britannique en 1066. Knud Ier le Grand (994/995 - 12 novembre 1035) est roi d'Angleterre, de Danemark et de Norvège, gouverneur et seigneur du Schleswig et de Poméranie.
1037 à 1123 - naissance et mort de Omar Khayyam. Poète et mathématicien persan. Né d'un père fabricant de tentes, Omar Khayyâm, devient célèbre, dès 1074, comme mathématicien en Orient. Il vécut sous l'occupation turque en Perse (Iran actuel) au XIIe siècle, époque où les plus grands érudits en mathématiques et en médecine venaient d'Orient: il eut pour prédécesseurs Al-Khwarizmi et Ibn Sina, dit Avicenne. Ses brillantes études lui permirent de rédiger divers ouvrages d'algèbre, arithmétique et musique qui contribuèrent à sa renommée de son vivant. Entre autres, il est l'auteur d'un traité sur les équations cubiques avec les solutions trouvées géométriquement par l'intersection de sections coniques, et il réussit à approximer la durée d'une année à 365,24219858156 jours. Omar Khayyâm, géomètre de renom, est aussi l'auteur d'un traité de physique sur les métaux précieux.
1040 vers - 'Vie de Saint Alexis'; commencement de l'ancien français. La Vie de saint Alexis, que l'on peut dater des environs de 1040-1045, fut un grand succès de son époque. Elle a été conservée par cinq manuscrits du XIe siècle, qui tous sont altérés, puis a fait l'objet de trois remaniements aux XIIe et XIIIe siècles. Ce poème de 625 vers, soit 120 strophes de 5 décasyllabes assonancés, se caractérise par sa construction très élaborée. Alexis, fils d'un riche romain, quitte la maison de son père et sa femme le soir de ses noces, pour vivre en ermite mendiant. Il vit en Orient pendant de longues années, et revient méconnaissable. Dans sa propre maison, il est logé comme un chien sous l'escalier, en butte aux mauvais traitements des domestiques, et se nourrit de rebuts. Avant de mourir, il rédige son histoire sur un papier que seul le Pape parvient à lui arracher après sa mort. La vérité éclate et provoque miracles et conversions : le poème se termine sur l'affirmation du bonheur céleste de ce saint et l'assurance de son intercession en faveur des siens et de tous les hommes. Ce récit de la légende du "pauvre sous l'escalier" dont la vocation est hagiographique est aussi l'un des premiers textes romanesques de la littérature française : c'est une fiction assez complexe, qui comporte de nombreuses situations narratives, se déroule dans des espaces variés (Rome, l'Orient), et son personnage principal est défini psychologiquement avec soin. Saint Alexis de Rome ou l'Homme de Dieu est mort en 412. Fête le 17 mars en Orient et le 17 février en Occident. (10 juillet). Sa vie est connue par une Vie de saint Alexis, du XIe siècle. Selon la légende, Alexis, fils d'Euphémien et d'Agalé, serait un patricien romain, fiancé à une femme vertueuse qu'il convainc, le soir de ses noces, de renoncer au mariage. Il se serait embarqué vers la Syrie du Nord (actuelle Turquie) pour arriver à la ville d'Édesse (Urfa), où il se fit mendiant. Il revint dix-sept ans plus tard à Rome et fut hébergé par son père qui ne l'avait pas reconnu. Il vécut sous un escalier pendant dix-sept ans, et, à sa mort, ses parents furent prévenus par une voix céleste. Selon une autre version de la légende, il mourut en mendiant à l'hôpital d'Édesse, et révéla, avant de mourir, qu'il était d'une famille noble romaine et qu'il avait fui le mariage pour se consacrer à Dieu.
1041 Établissement, à l'instigation des évêques, de la Trêve de Dieu, instituée dans le but de réduire les guerres privées et de protéger les gens sans défense contre les brutalités et les exactions des hommes de guerre: elle interdisait tout acte de violence entre le mercredi soir et le lundi matin. Inutile de dire que cette généreuse institution ne fut pas toujours appliquée. La Chevalerie fut instituée à la même époque, aussi à l'instigation de l'Église, pour faire respecter la Trêve de Dieu et protéger les faibles. La Trêve de Dieu et la Chevalerie eurent une action indéniablement bienfaisante sur les idées et les moeurs de la féodalité.
1043 Apparition en France du mal des Ardents, fléau épidémique, sorte de lèpre qui sévit pendant deux siècles.
1047 Victoire des troupes de Guillaume le Conquérant et Henri Ier contre les barons rebelles à Val-les-Dunes. Alors qu'il n'est encore surnommé que Guillaume le Bâtard, Guillaume Premier de Normandie profite de son accession à la majorité pour affronter les rebelles ligués contre lui depuis la mort de Robert le Magnifique. Ayant déjà échappé à une tentative d'assassinat, Guillaume reçoit le soutien d'Henri Premier, puis de Raoul Taisson, ancien conjuré, pour défaire les vassaux au Val-de-Dunes. La victoire est sans appel et ne laisse pas de place à la pitié pour les perdants dont nombres se noient dans l'Orne. Le règne du futur Guillaume le Conquérant sur l'ensemble de la Normandie peut alors commencer. La bataille de Val-les-Dunes opposa en 1047 le jeune duc de Normandie Guillaume le Conquérant dit le Bâtard, aidé de son suzerain le roi Henri Ier de France, à une coalition de barons normands rebelles.
1050 Les Chinois inventent l'imprimerie à caractères mobiles (en bois)
1050 17 mai Mort de Guido d'Arezzo. Le théoricien de la musique Guido d'Arezzo s'éteint et lègue à l'occident une notation musicale plus avancée. On lui doit notamment le nom des notes (ut, ré, mi, fa, sol, la, si) fondé sur l'hymne à Saint Jean en latin, ainsi que la portée musicale telle qu'elle est encore en vigueur, etc. Autrement dit, il apparaît comme le véritable initiateur du solfège. Guido d'Arezzo est un moine bénédictin italien, né vers 990 et mort après 1033, d'après certaines sources le 17 mai 1050. Guido d'Arezzo est l'auteur du Micrologus — copié 17 fois jusqu'au XVIe siècle. On lui doit également la main guidonienne sur laquelle sont placées les claves, et qui, dans le domaine du solfège, équivalait à un instrument de musique — elle permettait de visualiser plus facilement les intervalles et de jouer de la musique, même sans instrument. Professeur de musique, il est à l'origine du système occidental de dénomination des notes, basé sur les premiers mots d'un chant religieux latin, l'hymne à saint Jean-Baptiste, attribué à Paolo Diacono (vers 720 - 799)
1053 Les armées du roi entrent en Normandie.
1053 Mariage de Guillaume le Conquérant et de Mathilde de Flandre. Malgré l'opposition du Pape, Guillaume de Normandie et Mathilde de Flandre décident de se marier. Au-delà de l'intérêt politique, Guillaume et Mathilde étaient également mus par l'amour. Toutefois, leur consanguinité au cinquième degré était un facteur discriminant aux yeux du Pape Léon IX. Pour ne pas s'aliéner l'Église, ils construiront à Caen deux superbes abbayes : l'abbaye de la Sainte-Trinité, dite Abbaye aux dames et l'abbaye Saint-Etienne, dite Abbaye aux hommes. Elles recevront respectivement les tombeaux de Mathilde et de Guillaume. Mathilde de Flandre (née vers 1032, décédée le 2 novembre 1083 à Caen), duchesse de Normandie (1052-1087) et reine d'Angleterre (1066-1087). Elle était la fille de Baudouin V (v. 1012-1067), dit Baudouin de Lille, comte de Flandre, et d'Adélaïde de France (1009-1079), comtesse de Corbie, et donc par sa mère, petite-fille du roi de France Robert II.
1054 Défaite de Henri Ier à Mortemer face à Guillaume le Conquérant, duc de Normandie, mettant fin à sa tentavive de conquête de la Normandie.
1054 14 juillet, le pape Léon IX est excommunié par le patriarche de Constantinople, Michel Cérulaire, qui est lui-même excommunié à Sainte-Sophie par le légat du pape, Humbert de Moyenmoutier. Ces excommunications réciproques consacrent ainsi le Grand Schisme d'Orient ou Schisme Est-Ouest, rupture entre l'Église catholique et l'Église orthodoxe. Les raisons de cette rupture sont à chercher tant du côté des divergences doctrinales et lithurgiques qui couvaient entre les deux Églises depuis le VIIIe siècle, que du côté des rivalités politiques entre Rome et Constantinople, l'Empire byzantin étant devenu la première puissance du monde médiéval. Jusqu'à ce jour, chacune prétend être l'unique Église catholique, déniant ce titre à l'autre, même si les relations se sont partiellement détendues au XXe siècle dans un effort d'oecuménisme. L'Église catholique romaine est la principale religion du monde et la branche la plus importante du christianisme. Elle se définit comme "une" (en elle substiste l'unique institution fondée par le Christ pour y rassembler le peuple de Dieu), "sainte" (par son lien unique avec Dieu, d'"Épouse du Christ"), "catholique" (répandue par toute la terre et portant l'intégralité du dépôt de la foi) et "apostolique" (fondée par les apôtres et poursuivant leur mission). Les catholiques romains sont les chrétiens baptisés dans cette Église. Un des traits qui les caractérise est la reconnaissance de l'autorité du pape, à la fois en tant qu'évêque de Rome et en tant que successeur direct de Pierre. L'épithète "romain" les distingue d'autres formes de catholicisme apparues au cours de l'histoire récente, même si eux-mêmes se dénomment simplement "catholiques". Les Églises orthodoxes sont les Églises chrétiennes nées ou fondées dans l'antique zone de culture grecque, c'est-à-dire dans la zone orientale du bassin de la Méditerranée. Ce groupe d'Églises partage une compréhension, un enseignement et des offices d'une grande similitude avec un fort sentiment de se considérer les unes les autres comme les parties d'une seule Église. La Bible et la Liturgie sont lues dans les langues nationales actuelles ou anciennes. Le schisme d'Orient est la séparation entre l'Église d'Occident et l'Église d'Orient, traditionnellement placée en 1054. Elle est l'aboutissement de nombreuses décennies de conflits et de réconciliations entre les deux Églises. Le schisme a pour origine le souci de la Papauté d'uniformiser les rites dans la partie sud de l'Italie, récemment conquise par les Normands sur les Byzantins. Il se heurte à l'opposition du patriarche de Constantinople, Michel Cérulaire (Keroularios), tout aussi soucieux de les uniformiser dans le domaine du patriarcat de Constantinople. La pierre d'achoppement est l'usage du pain non levé en Occident, mais notons aussi comme autres points de litige la discipline du jeûne des latins, le baptême réduit par les Latins à une simple immersion (3 pour les grecs), l'absence d'une épiclèse avant le récit de l'institution, la prière eucharistique de la messe latine, le célibat ecclésiastique ainsi que le port de la barbe chez les clercs. Suit un échange de lettres maladroites où est soulevée l'oecuménicité du patriarcat de Constantinople, alors que l'empereur Constantin IX est partisan d'une alliance avec Rome et se veut conciliant. L'oecuménisme, dans son sens actuel, est le mouvement qui préconise l'union de tous les chrétiens en une seule Église, il vise donc la réunion de toutes les Églises chrétiennes.
1055 Rattachement du comté Sens au domaine royal.
1057 15 août : Le roi d'Écosse Macbeth est tué au cours de la bataille de Lumphanan par Malcolm III Canmore, fils du roi Duncan Ier, dont il estimait que Macbeth avait usurpé la couronne. (Fin du règne de Malcolm III en 1093). Macbeth Ier d'Écosse (né v. 1005 - mort le 15 août 1057, à la bataille de Lumphanan) fut roi d'Écosse à partir de 1040 jusqu'à sa mort. Le règne du Picte Macbeth, qui succéda par la force en 1040 au Scot Duncan Ier, avant d'être, dix-sept ans plus tard, vaincu et renversé à son tour par le fils de Duncan, Malcolm III Canmore nous est surtout connu par la tragédie de Shakespeare et l'opéra de Verdi, qui ont rendu célèbre cette histoire, finalement assez anecdotique, avec laquelle, d'ailleurs, Shakespeare a pris de grandes libertés.
1058 Nouvelle défaite d'Henri Ier face à Guillaume le Conquérant, duc de Normandie.
1059 23 mai Henri Ier fait sacrer Philippe son fils, à Reims.
1060 4 août Mort de Henri Ier à Vitry-aux-Loges, son fils Philippe Ier lui succède. Henri Ier meurt à Vitry-aux-Loges. Durant son règne son autorité a été affaiblie par trop de guerres et il a perdu la Bourgogne acquise si chèrement par son père. Son fils Philippe Ier lui succède.
1060 PHILIPPE Ier (1060-1108)
1060 Philippe Ier. Fils ainé de Henri Ier et Anne de Kiev, Philippe est associé au trône en 1059 et devient roi en 1060. Il a 8 ans, c'est son oncle Baudouin V comte de Flandre qui assure la régence sous le nom de Marquis de France. Il épouse tout d'abord Berthe de Hollande (1071) et tombe amoureux de la femme du comte d'Anjou (Bertrade de Montfort, femme de Foulque IV le Réchin), il répudie Berthe en 1091 prétextant un lien de parenté et enlève Bertrade à son mari ce qui lui vaut d'être excommunié par le pape Urbain II en 1094. Il ne se sortira de cette situation, après avoir longtemps fait la sourde oreille, qu'en s'humiliant devant Pascal II en 1105. En 1066, Guillaume le Conquérant duc de Normandie avec la bénédiction du pape, conquiert l'Angleterre. Il a bénéficié de l'aide de nombreux contingents d'autres provinces et notamment de Eudes III comte de Troyes. Ce dernier ne reviendra jamais en France il se verra confié les comtés d'Aumale et de Holderness. Devant le danger que représente la puissance de Guillaume le Conquérant, le roi de France, Philippe Ier, incite le fils de Guillaume, Robert Courteheuse, à se révolter contre son père (1078) mais ils sont vaincus. Guillaume le Conquérant envahit le Vexin mais Philippe Ier est sauvé par la mort de Guillaume en 1087. Malgré les intrigues de sa belle mère Bertrade de Montfort qui le déteste, le premier fils de Philippe Ier, Louis (futur Louis VI le gros), sera adoubé chevalier en 1097 et sera associé au trône en 1100. Louis mène des expéditions victorieuses contre des seigneurs pillards, Bouchard de Montmorency, Mathieu de Beaumond, Ebles de Roucy, Léon de Meung, Humbaut de Sainte Sévère et fait raser le château de Monthléry dont la puissance inquiétait son père. Ses problèmes avec la religion ont empêché Philippe Ier de participer à la première croisade mais il saura jouer des problèmes des participants, (décès, besoins d'argent) pour agrandir le domaine par le Gatinais, le Vexin, Bourge et Corbie. Il meurt en 1108.
1060 Avènement de Philippe Ier, fils de Henri Ier et d'Anne de Russie, né en 1052. Indolent et ami des plaisirs, ce roi ne prit que peu de part aux grandes choses qui s'accomplirent sous son règne. Âgé seulement de huit ans à la mort de son père, il régna d'abord sous la tutelle de Baudouin V, comte de Flandre. Il eut, comme Robert le Pieux, maille à partir avec le Saint-Siège à propos de ses mariages. En effet, il avait épousé Berthe, fille de Florent, comte de Hollande, et il la répudia pour vivre avec Bertrade de Montfort, femme de Foulques, comte d'Anjou, qu'il avait enlevée. Il fut pour ces faits excommunié. Baudouin V de Flandre, dit Baudouin 'le Pieux' ou Baudouin 'de Lille' (vers 1012 à Arras - 1er septembre 1067) est comte de Flandre de 1036 à 1067. Marié à Adèle de France, fille du roi Robert II de France, il est donc beau-frère de Philippe Ier de France
1060 Construction de l'église Saint-Marc à Venise. La Basilique Saint-Marc est la plus importante église de la ville de Venise. Située sur la place Saint-Marc, adjacente et reliée au Palais des Doges, elle est un remarquable exemple d'architecture byzantine. À partir du XIe siècle, l'église est remodelée sur le modèle de l'église des Saints-Apôtres à Constantinople et adopte le plan en forme de croix grecque.
1061 Les Normands commandés par Robert Guiscard défont les Zirides à Messine et s'installent en Sicile. Robert Guiscard - "l'Avisé" - (Roberto D'Altavilla - il Guiscardo en italien), né vers 1015 (après l'an 1020 selon d'autres sources), est le plus remarquable des aventuriers normands issus du duché de Normandie. A partir de 1057, il commence la conquête de l'Italie du Sud, principalement sur les Byzantins, avant d'entamer celle de la Sicile musulmane à partir de 1061, en compagnie de son frère cadet Roger. Le baronnage italo-normand correspond à la noblesse originaire du duché de Normandie qui s'est implantée d'abord en Italie méridionale à partir de la première moitié du XIe siècle, puis en Sicile, conquise par les Normands de 1061 à 1091, à partir de la seconde moitié du XIe siècle. Si de nombreuses familles de cette noblesse italo-normande sont issues de la noblesse du duché normand, certaines de ces familles sont issues de simples aventuriers normands sans fortune, de cadets de famille sans grand avenir en Normandie, de bannis, de mercenaires, de brigands, etc.
1066 5 janvier Mort d'Édouard le Confesseur, roi d'Angleterre, cousin de Guillaume le Conquérant duc de Normandie. À la mort de son cousin Édouard le Confesseur, roi des Anglo-Saxons, en janvier 1066, Guillaume revendique son trône, affirmant qu'Édouard, sans enfant, l'a désigné comme héritier lors d'une visite que Guillaume lui fait (probablement en 1052), et qu'Harold II d'Angleterre le lui a promis lorsque Guillaume le fait chevalier. Harold s'estime plus tard dégagé de sa promesse, arguant que Guillaume l'a trompé en le faisant jurer sur des reliques d'un saint dissimulées sous un livre. Guillaume, fin politique, profite de ce fait pour obtenir l'excommunication de Harold par le pape Alexandre II. (Ethelred II d'Angleterre se maria avec Emma de Normandie, en 1002, et lui donna trois fils, dont Édouard le Confesseur, qui régna de 1042 à 1066. Le petit-neveu d'Emma de Normandie, Guillaume le Conquérant, utilisera plus tard cette union comme argument lui permettant de prétendre au trône.) Édouard le Confesseur (env. 1004 - 5 janvier 1066), fils d'Ethelred II le Malavisé, fut l'avant-dernier souverain à avoir régné sur l'Angleterre avant la prise du pays par Guillaume le Conquérant. Il mourut sans avoir de descendance. Guillaume le Conquérant (son cousin) - son successeur désigné - et Harold II d'Angleterre (son beau-frère) se firent la guerre pour pouvoir accéder à cette couronne. Il mourut en 1066, à l'abbaye de Westminster, qu'il avait lui-même fondée sur les ruines d'un ancien monastère.
1066 6 janvier Harold se fait proclamer roi d'Angleterre. Harold II d'Angleterre, Harold Goswinson ou Harold II d'Angleterre (1022 - 14 octobre 1066) fut le dernier des rois saxons d'Angleterre. Il régna entre le 5 janvier et le 14 octobre 1066 et fut tué à la bataille de Hastings.
1066 10 septembre La flotte de Guillaume le Conquérant prennent la mer et jettent l'ancre à Saint Valéry.
1066 28 septembre Guillaume le Conquérant quitte la Normandie à la tête de 700 navires et 14 000 hommes.
1066 29 septembre Débarquement des armées normandes sur les côtes d'Angleterre. Les 650 navires de Guillaume duc de Normandie débarquent dans la baie de Penvensey en Angleterre. Après la victoire d'Hastings (le 14 octobre 1066), où l'armée du roi Harold II d'Angleterre sera défaite, Guillaume le Conquérant deviendra roi d'Angleterre.
1066 Conquête de l'Angleterre par les Normands dirigés par Guillaume le Conquérant. Guillaume prétendait avoir des droits sur l'Angleterre en vertu d'un testament d'Édouard le Confesseur. Il prit ce prétexte pour faire une descente en Angleterre. A la bataille d'Hastings, il battit le roi Harold II d'Angleterre, qui fut tué, touché à l'oeil.. Guillaume établit sa souveraineté sur le pays et le distribua en fiefs entre ses compagnons. Cette conquête fut une des causes des longues guerres qui eurent lieu entre l'Angleterre et la France.
1066 14 octobre Guillaume le Conquérant remporte la bataille de Hastings contre Harold II d'Angleterre qui y trouve la mort. Guillaume de Normandie dit le "bâtard" débarque en Angleterre avec 4000 hommes dans le but de détrôner le Roi Harold II d'Angleterre. Il remporte une éclatante victoire et envahi le pays. Guillaume, descendant du viking le Duc Rollon, est un digne héritier du trône d'Angleterre. Il se dispute le titre avec le roi de Norvège et Harold, le comte de Wessex. Celui-ci meurt dans la bataille touché par un archer normand. Guillaume sera alors est proclamé roi d'Angleterre sous le nom de William. Après sa mort il est surnommé Guillaume "le conquérant". La bataille d'Hastings sera immortalisée dans l'une des 58 scènes de la tapisserie de Bayeux réalisée entre 1066 et 1077. Bataille de Hastings, prétendant au trône d'Angleterre, Guillaume le Conquérant dit "le Bâtard", duc de Normandie, débarque à Pevensey le 28 septembre 1066 et prend ses quartiers dans la ville de Hastings. Il attend le résultat des affrontements au nord à York entre les deux autres candidats : Harold Godwinson, comte de Wessex, autoproclamé roi (Harold II d'Angleterre) et Harald Hardraada, roi de Norvège. La victoire de Stamford Bridge est revenue à Harold, qui apprend le 2 octobre le débarquement normand. En catastrophe, il lève le maximum de troupes. Le 11 octobre, il quitte Londres où il avait rassemblé ses forces. Le 13, Guillaume est averti de la proximité d'Harold II d'Angleterre et met ses forces en alerte. Le 14 octobre 1066, les deux armées se mettent en mouvement et les Saxons prennent position sur la colline de Santlache que les Normands rebaptiseront Senlac qui correspond sans doute à la petite ville touristique actuelle de Battle, à six miles au nord de Hastings, loin de la côte. Le baronnage anglo-normand correspond principalement à la noblesse du duché de Normandie qui a reçu des terres en Angleterre à partir du temps de Guillaume le Conquérant après la bataille de Hastings d'octobre 1066. Comme les Varègues dans la Russie kiévienne des IXe au XIe siècles, il s'agit d'une noblesse d'origine étrangère vis-à-vis d'une population autochtone largement majoritaire, anglo-saxonne et danoise notamment en ce qui concerne l'Angleterre. Ses membres ont pour origines, essentiellement les tenants-en-chef de la principauté normande, et souvent des Normands issus de la famille ducale (Rollonides) mais également des nobles issus des contingents mercenaires extérieurs. En effet, en plus des Normands, de nombreuses troupes de mercenaires arrivant de régions même de pays divers participent à la conquête normande de l'Angleterre : des (Bretons, des Flamands, des Picards, des Angevins, des Manceaux, des Poitevins, et des Bourguignons, jusqu'à des Germains et des Normands d'Italie, attirés par l'appât du gain, à la recherche de butin et, pourquoi pas, même de terres pour rester définitivement en pays conquis.
1066 25 décembre Guillaume le Conquérant est couronné roi d'Angleterre à Westminster. Suite à la victoire d'Hasting, Guillaume le Conquérant accède au pouvoir suprême en Angleterre en se faisant couronner à l'abbaye de Westminster. Il introduit ainsi un geste qui va devenir une tradition monarchique anglaise. Cependant, le nouveau royaume anglo-normand doit encore faire face à des difficultés : la conquête de l'Angleterre ne sera achevée qu'en 1070. La situation de ce royaume est de surcroît très particulière : roi d'Angleterre, Guillaume n'en reste pas moins un vassal du roi de France pour les territoires normands. Ce dernier, Philippe Ier, devient alors l'adversaire le plus important de Guillaume, d'autant plus que les Capétiens n'apprécient guère l'avènement du puissant royaume anglo-normand.
1066 conquête de l'Angleterre par les Normands et diffusion de la langue d'oil parmi les élites et particulièrement dans l'administration et le droit (de 1327 à 1485 le français domine largement)
1066 Dernière invasion : aux IXème / XIème siècles, les Vikings, ou Normands (= hommes du Nord : ils viennent de Scandinavie). Ils pillent et détruisent beaucoup [ils ont des techniques supérieures : le drakkar, voilier rapide à faible tirant d'eau ; l'étrier pour la cavalerie ; les princes en place résistent peu et payent beaucoup] ; les germains, eux, avaient pour but de profiter de l'Empire romain plutôt que de le détruire. Les Normands enfin s'installent dans ce qui deviendra le duché de Normandie, et s'assimilent par leurs mariages et leurs descendances, mais en formant une aristocratie turbulente. [à noter qu'aux alentours de l'an 1000, le viking Erik le Rouge aborde au Groenland, donc découvre l'Amérique...] En 1066 (XIème s.), Guillaume le Conquérant part à la conquête de l'Angleterre ; il y implante le "français" dans la noblesse (francien = dialecte de la langue d'Oïl qui deviendra le français ; terme inventé fin XIXème). Le mélange linguistique donne le dialecte anglo-normand, dialecte de langue d'Oïl parlé des deux côtés de la Manche ; ce sera la langue des rois de Grande Bretagne jusqu'à la fin du XIVème, début du XVe siècle (c'est leur langue maternelle !), la langue officielle de la monarchie anglaise, utilisée par l'Administration, les tribunaux, l'Église, l'Université, le Parlement. On trouve par exemple des devises en cette langue : "Dieu et mon droit". Exemples de mots français implantés en Grande Bretagne : charity, council, duke, mutton, rich... En français, on trouve quelques mots d'origine scandinave ; dans le vocabulaire de la mer : turbot, hauban... ; des toponymes en -tot (toft = ferme, puis village) en Normandie (Yvetot). Les Normands envahisseurs et pillards n'avaient pas amené de femmes avec eux, et se francisèrent dès la 2nde génération.
1071 Défaite de Philippe Ier, intervenant dans les affaires de Flandre, à Mont-Cassel face au comte de Flandre. Robert le Frison, comte de Flandre écrase l'armée franco-anglaise du roi Philippe Ier et d'arnoul III de Flandre dans les Flandres à la bataille du mont Cassel avec le soutien de l'empereur germanique. Robert le Frison, Robert Ier de Flandre dit Robert le Frison (vers 1031 - octobre 1093, château de Winendale), fils cadet du comte Baudouin V et d'Adèle de France. Il est comte de Flandre de 1071 à 1093.
1071 19 août La défaite des Byzantins à Manzikert. L'empereur byzantin Romain IV Diogène essuie une cuisante défaite contre les Seldjoukides. Il tentait alors de reconquérir la forteresse de Manzikert, située non loin du lac de Van, en Arménie. Cette défaite permettra aux armées turques de s'emparer de quasiment toute l'Asie Mineure. Sept années plus tard, les Seldjoukides prendront Jérusalem, rendant les pèlerinages chrétiens de plus en plus difficiles. Ce sera sans doute l'une des causes de la première croisade, lancée en 1095. Les Seldjoukides, Seljoukides ou Saljûqides sont les membres d'une tribu d'origine turque qui a émigré du Turkestan vers le Proche-Orient avant de régner sur les actuels Iran et Irak ainsi que sur l'Asie mineure entre le milieu du XIe siècle et la fin du XIIIe siècle.
1071 à 1127 - naissance et mort de Guillaume IX de Poitiers. Poète. Guillaume IX de Poitiers surnommé le Troubadour, comte de Poitiers sous le nom de Guillaume VII et duc d'Aquitaine et de Gascogne de 1086 à sa mort. Il fut également l'un des premiers poètes en langue vernaculaire occitane. Il succède à son père Guillaume VIII à l'âge de 15 ans, ce qui lui vaut le surnom de Guillaume le Jeune au début de son règne.
1073 Début du pontificat de Grégoire VII (fin en 1086). Il succède à Alexandre II. Hildebrand, réformateur est porté au pontificat par la vague populaire (réforme grégorienne). Grégoire VII, Hildebrand (vers 1020/1030–1085), originaire de la Toscane, devient pape sous le nom de Grégoire VII. Hildebrand se trouve dès avant 1050 dans l'entourage des papes réformateurs, qui l'envoient à plusieurs reprises comme légat pour veiller à l'application de leurs décisions. Il est l'un des proches collaborateurs d'Alexandre II et lui succède en juin 1073. Son pontificat est dominé par deux desseins, dont la réalisation constitue la réforme dite grégorienne bien qu'il n'en soit pas le seul artisan : lutter contre le trafic des bénéfices et notamment des évêchés, et mettre fin au scandale dû à la situation des prêtres ou évêques mariés et en mal de pourvoir leurs enfants. S'appuyant sur des princes pourtant simoniaques comme Philippe Ier ou Guillaume le Conquérant, il parvient à réduire les prérogatives de la féodalité et à mettre en place un épiscopat moins étroitement tenu dans le réseau des fidélités séculières.
1073 à 1083 - La broderie de la reine Mathilde à Bayeux. La tapisserie de Bayeux, aussi connue sous le nom de tapisserie de la reine Mathilde, semble avoir été commandée par Odon de Bayeux, demi-frère de Guillaume le Conquérant. Elle décrit les faits relatifs à la conquête de l'Angleterre en 1066. Elle détaille les événements clés de cette conquête, notamment la bataille de Hastings. Il faut toutefois noter que près de la moitié des images relatent des faits antérieurs à l'invasion elle-même. Bien que très favorable à Guillaume le Conquérant, la tapisserie de Bayeux a une valeur documentaire inestimable pour la connaissance du XIe siècle normand et anglais : elle nous renseigne sur les vêtements, les châteaux, les navires, les conditions de vie de cette époque par ailleurs assez obscure.
1075 Par le Dictatus papae, Grégoire VII proclame l'évêque de Rome chef absolu de l'Église ; Décret de Grégoire VII interdisant aux évêques de recevoir leur charge des mains d'un laïc : Un recueil de 27 propositions, les Dictatus papae, définit les pouvoirs du pontife et justifie son programme : seul le pape a, par le Christ, un pouvoir absolu et universel. Maître de l'Église, il est au dessus de tous les princes laïcs qu'il peut déposer s'ils ne respectent pas les droits de Dieu et de l'Église. Le décret n'est publié par les princes, qui y voient une atteinte à leur autorité, ni en Angleterre, ni en Espagne, ni dans le Saint Empire. En France, le légat Hugues de Die peut épurer l'épiscopat, malgré l'opposition de Philippe Ier et de la noblesse. Le Dictatus papae est un ensemble de 27 propositions, publié en 1075 par le pape Grégoire VII, pape qui donna son nom à la Réforme grégorienne. C'est une oeuvre majeure du droit canonique au Moyen Âge, qui vise à établir la monarchie absolue du Christ sur l'ensemble du monde (dominium mundi), et donc celle de son vicaire, le pape. C'est ce qu'on appelle la théocratie.
1076 24 janvier : Synode de Worms à propos de la succession archiépiscopale de Milan, qui dépose le pape Grégoire VII : début de la Querelle des Investitures. La Querelle des Investitures est le nom donné au long conflit qui opposa la papauté et l'Empire entre 1076 et 1122. Elle tire son nom de l'investiture des évêques. Depuis les Othoniens, l'Empire avait le contrôle total sur l'Église, allant même jusqu'à demettre plusieurs papes. Cependant dans la dynamique de la réforme grégorienne, le pape Grégoire VII, élu en 1073, malgré l'opposition impérale, ne tarde pas à revendiquer l'investiture, droit jusqu'alors impérial. En réaction, à la diète de Worms (1076), l'empereur Henri IV du Saint-Empire fait prononcer la déposition du pape. Celui-ci ne se démonte pas et prononce la déchéance et l'excommunication de l'empereur. Des princes allemands, en désaccord avec l'empereur, profitèrent de la situation et s'assemblèrent à Tribur au prétexte de régler la déchéance de l'Empire. Menacé, l'empereur est contraint de demander une entrevue avec le pape à Canossa, il se présente en pénitent, mais les deux premiers jours (26 et 27 janvier 1077), le pape refuse de le recevoir et ne le reçoit que le 28 janvier. Cette entrevue ne règle cependant pas la question. Le 15 mars 1077, des princes allemands, avec l'accord tacite du pape, élisent Rodolphe de Souabe. En 1081, ils éliront Hermann de Salm. De son côté le pape interdit en 1078 toute investiture laïque portant sur des bénéfices et fonctions ecclésiastiques. En 1080, il excommunie à nouveau l'empereur. Ce dernier réunit un synode qui dépose le pape et élit un antipape, Clément III. En 1084, Henri IV du Saint-Empire entre dans Rome et se fait couronner par Clément III. En 1088, à la mort d'Hermann de Salm, aucun antiroi n'est élu pour lui succéder. Henri IV du Saint-Empire n'est cependant pas au bout de ses difficultés, entre 1093 et 1097, son fils Conrad de Basse-Lotharingie lui interdit tout retour en Allemagne, sa femme Praxède, puis son second fils, le futur Henri V du Saint-Empire, l'abandonnent. Il meurt en 1106, étant toujours excommunié il ne recevra une inhumation religieuse qu'en 1111. Après avoir brièvement désigné un nouvel antipape, en 1118, Henri V finit par s'accorder avec la papauté par le Concordat de Worms en 1122, qui décida de la double investiture, réservant l'élection à l'Église.
1076 14 février : Le pape excommunie et dépose l'empereur romain germanique Henri IV du Saint Empire, ce qui déclenche la rébellion de ses vassaux, libérés de leur serment de fidélité.
1077 25-28 janvier : Affaire de Canossa où l'empereur germanique Henri IV du Saint-Empire, isolé, implore son pardon devant le pape Grégoire VII, qui accepte son repentir, après l'avoir fait patienter trois jours dans la cour du château de Mathilde de Toscane. "L'empereur s'est rendu à Canossa sur les genoux". L'expression "aller à Canossa" désigne depuis le fait d'aller s'humilier devant son ennemi. La levée de l'excommunication permet à Henri de triompher des Féodaux révoltés en Allemagne. Mais, il rompt à nouveau avec Grégoire VII, le fait déposer et fait élire l'antipape Clément III (Guibert de Ravenne), qu'il ne réussit pas à imposer hors de l'Empire (1080).
1077 Paix entre Philippe Ier et Guillaume le Conquérant, roi d'Angleterre.
1078 Les Turcs Seldjoukides délogent de Jérusalem les Arabes Abbassides qui y étaient installés depuis 637. Une période de libre accès à Jérusalem par les pèlerins chrétiens se termine alors. Dans le même temps, vaincus à la bataille de Manzikert en 1071, les Byzantins voient les Turcs s'établir à Nicée en 1078 et y fonder un royaume en 1081. A la fin du XIième siècle, l'empereur Alexis Ier Comnène qui voit son Empire Chrétien menacé par les Turcs demande à plusieurs reprises le secours de Rome contre les Seldjoukides. C'est en 1095 que le pape Urbain II, constatant la hargne des chevaliers lors de son séjour estival en France, répond à la demande d'Alexis Ier. Ainsi, il lance un appel à Clermont le 27 novembre 1095 où il prêche le secours à l'empereur Byzantin et la libération de l'Église de Dieu à Jérusalem en promettant aux chevaliers, en l'échange de leur participation à la Croisade, le pardon de leurs pêchés. Il s'agit d'aller au secours des chrétiens d'Orient. Alexis Ier Comnène, né en 1048, mort le 15 août 1118, empereur byzantin de 1081 à 1118, troisième fils du curopalate Jean Comnène et d'Anne Dalassène, neveu de l'empereur Isaac Ier Comnène.
1079 à 1142 - naissance et mort de Pierre Abélard. Poète, philosophe et théologien scolastique, père de la méthode scolastique avec Alexandre de Hales. Philosophe et théologien, Pierre Abélard crée une oeuvre considérable, qui est le développement de la réflexion critique, de la foi en la raison. Son audience est telle qu'il supplante ses mentors, et se voit proposer les chairs de dialectique et d'écriture sacrée au cloître Notre Dame de Paris, alors qu'il n'est même pas homme d'église. En pleine gloire à 35 ans, il tombe amoureux d'Héloise âgée de 16 ans, et la fait enlever de chez son oncle Fulbert pour l'épouser secrètement. Puis il la rend à son oncle qui la brutalise. Il l'enlève à nouveau et pour se venger, Fulbert paie des écorcheurs qui surprennent Pierre Abélard dans son sommeil et le châtre. Les coupables sont arrêtes et mutilés, mais Pierre Abélard se fait moine et oblige Héloise à prendre le voile à Argenteuil. Il rédige un traité de théologie sur la Sainte Trinité qui est condamné par l'église. Pierre Abélard est alors emprisonné, et son livre brûlé. Libéré il reprend son enseignement et est à nouveau condamné 26 ans plus tard en 1140, par Bernard de Clairvaux. Il se voit contraint d'errer de monastère en monastère, accueilli à l'abbaye de Cluny il meurt dans l'anonymat en 1142. Scolastique vient du latin schola, école. Il s'agit d'une philosophie développée et enseignée dans les universités du Moyen Âge, et visant à réconcilier la philosophie antique, et en particulier l'enseignement d'Aristote, avec la théologie chrétienne. Cette réconciliation passe en particulier par la tentative de résoudre les tensions entre philosophie première et théologie (selon Aristote), autrement dit entre une métaphysique générale (philosophie première appelée plus tard ontologie, ou ontosophie) et une science de l'être par excellence (plus tard, métaphysica specialis, la théologie).
1080 vers - Apparition des premiers troubadours et trouvères. Un troubadour est un poète, un chanteur, durant le Moyen Âge, en Occitanie, en Catalogne et en Italie. C'est au XIIe siècle que naquit l'amour courtois ("fin amor" en occitan), genre littéraire dont l'invention est attribuée à Guillaume IX de Poitiers, dit le Troubadour (1071-1127). Il fut un modèle pour des générations de trouvères (troubadour a pour équivalent trouvère en langue d'oïl, et Minnesänger (ménestrel) en allemand). Empreint de valeurs héroïques propres à la chevalerie, son fin amor est souvent réaliste et franchement charnel, n'écarte pas l'adultère, mais évoque aussi des sentiments délicats. L'amour courtois se développa pour répondre à des règles très précises, finalement codifiées par plusieurs arrêts pris à la cour d'Aliénor d'Aquitaine.
1080 vers - Essor de la chanson de geste. La geste ou chanson de geste désigne un récit versifié (un long poème) en décasyllabes ou, plus tardivement, en alexandrins, assonancés regroupés en laisses (longues strophes de taille variable) relatant des épopées légendaires héroïques mettant en scène les exploits guerriers de rois ou de chevaliers, remontant aux siècles antérieurs. Geste (féminin) est ici à comprendre comme "action d'éclat accomplie". Ce type de récit apparaît à l'aube de la littérature française, vers la fin du XIe siècle. Les dernières ont été produites au cours du XVe. Les chansons de geste sont caractéristiques de la littérature médiévale et prennent la suite des grandes épopées de l'Antiquité. Elles sont rédigées en ancien français et, plus précisément dans des dialectes d'oïl. Elles s'opposent à un autre grand genre littéraire médiéval : la poésie lyrique, dont la langue est, cette fois-ci l'occitan. Souvent anonyme, son auteur est un trouvère, qui la destinait à être chantée et accompagnée musicalement, devant un public large, populaire ou noble. Chanson de geste. En latin, gesta signifie exploit. Ainsi, nomme-t-on au Moyen Âge les poèmes épiques relatant les exploits des chevaliers héroïques. La Chanson de Roland en est un admirable exemple.
1084 L'empereur romain germanique Henri IV du Saint-Empire dévaste Rome et installe l'antipape Clément III qui le couronne empereur. Henri IV du Saint-Empire, né le 11 novembre 1050 et mort le 7 août 1106, est le roi des Romains de 1056 à 1084, puis empereur romain germanique jusqu'à sa mort en 1106. Il est le fils de l'empereur Henri III et d'Agnès d'Aquitaine.
1084 24 mars : Sacre de l'antipape Clément III.
1084 Robert Guiscard, normand allié de Grégoire VII reprend Rome, mais les pillages provoquent l'hostilité de la population. Grégoire se réfugie dans le sud et meurt à Palerme en 1085. Apparemment vaincu, il a en fait réussi à rendre la papauté indépendante et à faire appliquer en partie la réforme ecclésiastique.
1084 Fondation de l'ordre des Chartreux pas Saint-Bruno. L'ordre des Chartreux est un ordre religieux à voeux solennels fondé en 1084 par Saint Bruno aidé de six compagnons, et dont le nom vient du massif de la Chartreuse, au nord de Grenoble où ils se sont d'abord établis. Le premier Chapitre de l'Ordre, réunissant toutes les maisons, se tient en 1140 sous le priorat de Saint Anthelme. C'est donc la naissance officielle de l'Ordre des Chartreux qui prend désormais place à côté des grandes institutions monastiques du Moyen Âge. Saint Bruno, fondateur de l'ordre des Chartreux, né à Cologne en 1030, mort en 1101.
1087 Intervention de Philippe Ier dans le différend entre Guillaume le Conquérant et son fils Robert CourteHeuse (en faveur de Robert); il est battu à Mantes. Robert Courteheuse, Robert II de Normandie (vers 1054-1134 emprisonné au château de Cardiff), duc de Normandie de 1087 à 1106. Il était le fils aîné de Guillaume le Conquérant, demandeur sans succès au trône d'Angleterre et participant à la première croisade. Son règne comme duc est notable pour la discorde avec ses frères en Angleterre, qui aboutit finalement à rétablir l'union entre la Normandie et l'Angleterre.
1087 Mort de Guillaume le Conquérant près de Rouen. Le dernier homme de l'histoire qui soit parvenu à envahir l'Angleterre, Guillaume le Conquérant, s'éteint à Rouen des suites d'une blessure accidentelle. Décrit comme obèse, le roi se serait blessé à cheval en rentrant de la bataille de Mantes qui l'opposait à Philippe Ier pour le contrôle du Vexin. La petite histoire raconte que le rapatriement et l'enterrement de Guillaume à l'Abbaye-aux-Hommes de Caen furent bien difficiles. Un homme se serait opposé au convoi faute de reconnaître la légitimité de Guillaume tandis qu'un incendie à Caen aurait perturbé le cortège. Enfin, au sein de l'Église Saint-Étienne de Caen où repose toujours son tombeau, le peu d'hommes venu lui rendre hommage a dû fuir après que le corps se soit éventré lors de sa mise en terre… Son héritage politique est également mis à mal puisque l'Angleterre et la Normandie sont provisoirement séparées.
1090 invention de la boussole (Chine, Arabie). Des boussoles ont été initialement utilisées dans le mysticisme dans l'Antiquité chinoise. L'utilisation du champ magnétique de la Terre fait de cette façon constituait un spectacle. Des flèches ont été fabriquées comme les dés. Ces flèches magnétisées s'alignaient sur le Nord, impressionnant l'assistance. Curieusement, cela a pris un certain temps pour que ce phénomène soit utilisé par les Chinois pour les besoins de la navigation, mais au XIe ou XIIe siècle le procédé était devenu commun. La connaissance de la boussole arrive en Europe au XIIe siècle. Les marins arabes l'ont apparemment apprise des Européens, adoptant son utilisation dans la première moitié du XIIIe siècle.
1090 à 1153 - naissance et mort de Saint-Bernard, propagandiste de la foi cistercienne fondateur de l'abbaye de Clairvaux et prédicateur de la II° croisade à Véselay en 1146; fut séduit par la vocation des Templiers (pauvreté, chasteté, obéissance et protection des pèlerins en Terre Sainte). Il rédigea pour une grande partie leur règle en 1128 et écrivit pour les encourager et diffuser leur idéal "la louange de la nouvelle milice" (De laudae novae militiae ad milites templi).
1091 Philippe Ier répudie sa femme pour épouser la femme d'un vassal.
1092 Philippe Ier épouse Bertrade de Montfort. Bertrade de Montfort (1070-1117). Elle est la fille de Simon Ier de Montfort et d'Agnès d'Évreux. Elle épouse en première noces le comte d'Anjou Foulques IV le Rechin. Mais le roi de France Philippe Ier (fils d'Anne de Kiev et d'Henri Ier) s'éprend d'elle - elle reste en effet célèbre pour sa grande beauté - et répudie sa première femme Berthe de Hollande, pour enlever Bertrade. Elle épouse donc le roi et devient reine en 1092. Ceci crée de vives tensions entre le roi et le pape Urbain II, jusque vers 1104. À la mort de Philippe Ier, en 1108, elle tente de faire monter sur le trône le fils qu'elle a eu de son royal époux et s'oppose ainsi à l'héritier légitime, Louis VI le Gros (fils de Berthe de Hollande). Néanmoins, cette tentative reste vaine et Louis VI accède donc au trône. Les autres enfants de Bertrade ne jouèrent aucun rôle politique.
1093 Saint Anselme, abbé du Bec, est nommé archevêque de Cantorbéry. Il entre en lutte avec Guillaume II le Roux à propos de l'investiture des membres de l'Église conférée par le roi. Il doit s'exiler en Italie. Saint Anselme, Anselme de Cantorbéry ou Saint Anselme est né à Aoste en 1033 (ou 1034 selon les sources) et mort le 21 avril 1109. Il est aussi parfois nommé Anselme d'Aoste, ou Anselme du Bec, selon qu'on veut insister sur son origine italienne ou sur sa longue présence en France. Il devint archevêque de Cantorbéry en 1093 avant d'être forcé à l'exil par le roi. Coloman Viola note qu'il "refuse" d'envoyer des hommes du royaume d'Angleterre en Terre Sainte, tout en conseillant par ailleurs à son beau-frère et à ses neveux de participer à ce que l'on appellera plus tard la "croisade". Il composa un grand nombre d'ouvrages sur la théologie et la métaphysique, et eut une large influence sur la théologie et la philosophie de son époque.
1094 Fondation du royaume de Portugal. Deux chevaliers de Bourgogne, Henri de Bourgogne et Raymond de Bourgogne, ayant été appelés en Espagne par le roi de Castille Alphonse VI, devinrent ses gendres. Le fils de Henri (Alphonse Henriques) fut roi du Portugal (que les deux frères avaient fondé); le fils de Raymond succéda au roi de Castille. Henri de Bourgogne (1066-1112) fut comte de Portugal depuis 1093 jusqu'à sa mort. Il était le fils d'Henri de Bourgogne, héritier de Robert Ier, duc de Bourgogne et frère de Eudes Ier, duc de Bourgogne. Étant le cadet, Henri avait peu de possibilités d'atteindre la fortune et d'obtenir des titres par héritages, et ainsi, il participa à la Reconquista contre les Maures dans la péninsule Ibérique. Il aida le roi Alphonse VI de Castille et Leon à conquérir le royaume de Galice qui comprenait à peu près la Galice moderne et le nord du Portugal. Comme récompense, il reçut la main de la fille d'Alphonse IV, Thérèse de Leon. Il devint ainsi, également, comte de Portugal, un comté qui dépendait à l'époque du royaume de Leon. Raymond de Bourgogne (1059 - 1107) roi de Léon et de Galice en Espagne, fils du comte Guillaume Ier de Bourgogne, frère des comtes Renaud II de Bourgogne, Étienne Ier de Bourgogne et du pape Calixte II... Alphonse VI de Castille, surnommé le Vaillant, né avant juin 1040, mort le 1er juillet 1109, roi de Castille (1065-1109), roi de Leon (1072-1109) à la mort de son frère, roi de Tolède (1085-1109) par conquête et roi de Galice (1090-1109) à la mort de son autre frère. Il était le fils de Ferdinand Ier de Castille, de Leon et Asturies et de Sancha de Leon. La Castille est un ancien royaume du nord de l'Espagne. À la fin du Moyen Âge, le royaume de Castille s'étendait depuis le golfe de Gascogne au nord jusqu'à l'Andalousie au sud et comprenait la majeure partie du centre de la péninsule Ibérique.
1094 Excommunication de Philippe Ier par Urbain II, pape. Au Concile d'Autun, Philippe Ier de France, est excommunié par l'évêque Hugues de Die, au nom du pape Urbain II, pour avoir répudié Berthe de Hollande et épousé sa cousine Bertrade de Montfort (bigamie et inceste).
1095 25 octobre Bénédiction de l'autel de l'abbaye de Cluny par Urbain II. Urbain II, Eudes de Châtillon ou Odon de Lagery, né à Châtillon-sur-Marne en 1042, mort à Rome le 29 juillet 1099, 157e pape sous le nom d'Urbain II (1088–1099).
1095 18 octobre Ouverture du concile de Clermont par Urbain II.
1095 18 novembre-27 novembre : Concile de Clermont. Le pape Urbain II, puis Adhémar de Monteil, consacrent le mouvement de la trêve de Dieu et prêchent la première croisade d'Orient qui détourne l'activité belliqueuse des chevaliers. Le moine Pierre l'Ermite prêche la première croisade au concile de Clermont-Ferrand, présidé par le pape Urbain II. Cet appel aux armes de la chrétienté se justifiait par les mauvais traitements que les musulmans, maîtres de la Palestine, faisaient subir à leurs sujets chrétiens et aux pèlerins qui allaient visiter les Lieux saints. Le but de l'expédition réclamée par Pierre l'Ermite, et des sept autres croisades qui suivirent celle-là, était donc de libérer les chrétiens d'Asie et les Lieux saints du joug des musulmans, et en occupant ces lointains territoires, de prévenir de nouvelles entreprises des sectateurs de Mahomet contre les nations d'Occident. Les croisades échouèrent à ce point de vue, mais elles eurent pour la civilisation de l'Europe des conséquences indéniablement heureuses. Pierre l'Ermite, né au milieu du XIe siècle, Pierre d'Archères, dit l'Ermite, probablement originaire d'Amiens, avait vraisemblablement parcouru ce que le monde chrétien considérait comme la Terre sainte quand Urbain II proclama la première croisade en 1095. Le motif du pape était que les Turcs qui avaient conquis Jérusalem sur les Arabes Abbassides en 1078, en interdisaient désormais l'accès aux pèlerins chrétiens. De Bourges à Cologne, l'éloquence de Pierre souleva l'enthousiasme de milliers de chrétiens qui se mirent en marche en mai 1096 et atteignirent Constantinople dès la fin de juillet où le mouvement prit encore de l'ampleur.
1095 27 novembre Urbain II prêche la première croisade lors du concile de Clermont. Dans son prêche, le pape Urbain II exhorte les chevaliers à partir à la reconquête de la Terre sainte, alors sous le joug des Turcs. La première croisade est lancée.
1096 avril Départ d'une "armée de pèlerins", marquant le début de la première croisade. La première croisade eut lieu de 1096 à 1100, sous le pontificat d'Urbain II : prêchée par Pierre l'Ermite, puis par Urbain lui-même, elle eut pour chefs Godefroy de Bouillon (Les Enfances de Godefroy de Bouillon), Eustache et Baudouin, ses frères; Hugues de Vermandois, Robert II, duc de Normandie, Boémond, prince de Tarente, Tancrède, son neveu, et Raymond de Toulouse. Les faits les plus importants de l'expédition sont la bataille de Dorylée (1097), où les Musulmans furent entièrement défaits; la prise de Nicée, d'Édesse (1097), d'Antioche (1098) et celle de Jérusalem (1099). Les Croisés formèrent à Jérusalem un royaume chrétien, dont ils déférèrent la couronne à Godefroy de Bouillon; et dans les villes voisines plusieurs principautés, où régnèrent les autres chefs des croisés.
1096 15 août Départ des armées régulières pour la Ière Croisade. Une armée bien organisée, avec à sa tête Godefroy de Bouillon, part pour la Terre sainte à l'instigation du pape Urbain II. Ce dernier a assuré : “Et ils deviendront des soldats, ceux qui, jusqu'à ce jour, furent des brigands ; ils combattront légitimement contre les barbares, ceux qui se battaient contre leurs frères et leurs cousins ; et ils mériteront la récompense éternelle, ceux qui se louaient comme mercenaires pour un peu d'argent”. Godefroy de Bouillon, fils d'Ide d'Ardenne, héritière des ducs de Basse-Lorraine et d'Eustache II, comte de Boulogne, au royaume de France, Godefroy de Bouillon est un descendant de Charlemagne et, comme son illustre ancêtre, un personnage de légende. Godefroy est né fils cadet en 1060. Son oncle Godefroy III le Bossu lui lègue en 1076 son duché de Basse-Lorraine, mais l'empereur d'Allemagne le prive de cet héritage et ne lui concède que le marquisat d'Anvers, où se trouve la terre de Bouillon (1076). Godefroy se range néanmoins aux côtés d'Henri IV du Saint-Empire dans la lutte qui oppose l'empereur germanique et le pape Grégoire VII. Touché par le comportement du jeune homme et pour le récompenser de ses fidèles et loyaux services, l'empereur germanique le reconnaît duc de Basse-Lorraine, ou Lothier, en 1089. L'un des premiers à répondre à l'appel d'Urbain II, en 1095, Godefroy de Bouillon devient aussi l'un des principaux chefs de la première croisade. En 1096, pour financer son départ, il vend son domaine de Bouillon à Otbert, prince-évêque de Liège. Les armoiries du duché de Bouillon sont visible dans le blason de la Principauté de Liège. Parti de Vézelay avec une suite nombreuse, il passe par Ratisbonne, Vienne, Belgrade et Sofia, arrive à Constantinople, et se heurte aussitôt à Alexis Comnène... Il est au premier rang lors de la prise de Jérusalem en 1099. La couronne de roi de Jérusalem lui est proposée après la prise de la ville mais il la refuse, arguant que seul le Christ est autorisé a porter ce titre. Il est donc fait Avoué du Saint-Sépulcre. Il meurt l'année suivante et son frère Baudouin, qui avait aussi participé à la croisade, devient roi.
1096 à 1099 - Première croisade : elle comprit deux expéditions: d'abord Pierre l'Ermite et Gautier Sans-Avoir, pauvre gentilhomme bourguignon, partirent à la tête d'une masse confuse, indisciplinée, ignorante et dénuée de tout: ces bandes à peu près désarmées et affamées, traversèrent péniblement l'Europe, trouvèrent à Constantinople un accueil qui les réconforta sans les rendre plus redoutables et passèrent en Asie où le sultan de Nicée, à la bataille de ce nom, les tailla en pièces. La deuxième expédition ne comprenait que des gens aguerris et pourvus, en armes et en approvisionnements, de ce qui leur était nécessaire: c'était une véritable armée, qui marcha en bon ordre sous le commandement de Godefroy de Bouillon, duc de Basse-Lorraine. Cette expédition rencontra en Asie de grandes difficultés; néanmoins, après s'être emparée des villes de Nicée, Tarse, Antioche, elle assiégea et prit Jérusalem. Godefroy de Bouillon en fut proclamé roi (1099), et y promulgua, d'accord avec les seigneurs qui l'accompagnaient, les Assises de Jérusalem, qui instauraient en Asie la féodalité européenne. Le nouvel État dura jusqu'en 1187, époque à laquelle il fut détruit par le sultan Saladin.
1096 21 octobre L'armée "populaire" est anéantie par les Turcs prés de Nicée. “Croisade des pauvres”. Sous la conduite de Pierre l'Ermite et Gautier Sans Avoir, c'est une troupe de gueux qui tente de gagner la Terre sainte, où elle sera mise en pièce. Nicée est une ville d'Anatolie (Turquie)"
1096 à 1141 - naissance et mort de Hugues de Saint-Victor. Théologien et philosophe français, auteur du 'Didascalicon' et du 'De sacramentis' qui assure le rayonnement de l'abbaye de Saint-Victor de Paris comme école.
1097 26 juin Les Croisés s'emparent de Nicée.
1097 1er juillet Victoire des Croisés à Dorylée contre les Turcs. La bataille de Dorylee opposa les croisés aux turcs en 1097.
1097 21 octobre Début du siège d'Antioche. Antioche est une ville de Turquie proche de la frontière syrienne. Elle est située au bord du fleuve Oronte.
1098 21 mars Fondation de l'abbaye de Cîteaux. Robert de Molesme fonde l'abbaye pour y prêcher un retour à la doctrine de Saint Benoît : pauvreté, travaux des champs et uniformité. L'ordre de Cîteaux est né. L'ordre de Cîteaux, également connu sous le nom d'ordre cistercien ou encore de saint ordre de Cîteaux est un ordre monastique catholique réformé, fondé en 1098 à l'abbaye de Cîteaux par Robert de Molesme pour suivre la Règle de Saint Benoît. Le plus célèbre des cisterciens n'est autre que saint-Bernard, à qui l'ordre doit son considérable développement de la première moitié du XIIe siècle. Les monastères cisterciens se distinguent par la simplicité et la sobriété de l'architecture et des ornements. La robe est blanche avec un capuchon noir. Le symbole de l'ordre est la feuille d'eau (Cîteaux). Des couvents de religieuses cisterciennes ont été établis ; l'un des plus célèbres est celui de Port-Royal. Robert de Molesme (v.1029–1111), moine et réformateur français, considéré comme saint par l'Église catholique romaine. Règle de Cîteaux. Il s'agit de la règle bénédictine appliquée dans toute sa rigueur par les moines de l'abbaye de Cîteaux, fondée par Robert de Molesme en 1098 : retrait du monde, extrême pauvreté, culture de la terre et copie de manuscrits.
1098 3 juin Les Croisés s'emparent d'Antioche et se retrouvent piégés dans la ville.
1098 28 juin Victoire de Kerbogha, émir de Mossoul, permettant la libération des troupes assiégées dans Antioche. Kerbogha était l'Atabeg de Mossoul. C'était un chef de guerre qui jouissait d'une grande renommée mais il dut subir une cuisante défaite lors de la première croisade. Mossoul, ville d'Iraq sur les deux rives du Tigre.
1098 à 1179 - naissance et mort de Hildegarde von Bingen, Sainte Hildegarde. Sainte allemande, fut l'une des grandes figures du XIIe siècle, voire de tout le Moyen Âge. Hildegard (sainte Hildegard, bien qu'elle ne fut jamais canonisée) écrivit un traité de science et de médecine, qui fait preuve d'un sens de l'objectivité et de l'observation rare dans ces temps-là. Elle écrivait également des poèmes, et de la musique. Sainte Hildegarde de Bingen est confiée aux Bénédictines alors qu'elle n'a que huit ans, en 1105. Elle a des visions qu'elle note méticuleusement dans un petit carnet qui donnera son 'Livre des subtilités et des créatures divines'.
1099 Le roi Philippe Ier associe à la couronne son fils Louis, né de Berthe de Hollande en 1081: ce sera dans l'histoire, Louis VI le Gros, surnommé aussi le Batailleur et l'Éveillé. Louis VI de France, dit Louis le Gros, né le 1er décembre 1081 à Herbst, mort le 1er août 1137. Il fut roi de France de 1108 à 1137, cinquième de la dynastie dite des Capétiens directs.
1099 7 juin Les armées Croisées arrivent devant Jérusalem.
1099 8 juillet Procession autour de Jérusalem.
1099 14 juillet Échec du premier assaut contre Jérusalem.
1099 15 juillet Prise de Jérusalem par les croisés qui vont se livrer au pillage et au massacre de la population. Godefroy de Bouillon prend la ville sainte en ce vendredi, à trois heures de l'après-midi. Son beau-frère Baudouin de Boulogne fonde le royaume latin de Jérusalem. La population musulmane de la ville est massacrée pendant deux jours. Les Juifs sont brûlés vifs dans la synagogue où ils s'étaient réfugiés. Baudouin de Boulogne (v. 1065-2 avril 1118), comte d'Édesse de 1098 à 1100 puis roi de Jérusalem, Baudouin Ier, de 1100 à 1118. Troisième fils d'Eustache II, comte de Boulogne et de Sainte Ide de Boulogne.
1099 Godefroy de Bouillon proclamé roi de Jérusalem. Les croisés, après avoir pris Nicée, Antioche, Tarse, ont pris Jérusalem le 15 juillet précédent. Godefroy de Bouillon, Raymond de Saint-Gilles, comte de Toulouse, et le légat du pape écrivent au pape Urbain II : “Si vous désirez savoir ce qu'on a fait des ennemis trouvés à Jérusalem, sachez que dans le portique de Salomon et dans le temple, les nôtres chevauchaient dans le sang immonde des Sarrasins et que leurs montures en avaient jusqu'aux genoux”.
1099 12 août Victoire des armées croisées à Ascalon contre les armées égypto-turques. Ascalon site balnéaire en Israël, proche de Gaza, sur la côte méditerranéenne
1100 15 juillet Mort de Godefroy de Bouillon, avoué du Saint-Sépulcre à Jérusalem, son frère Baudouin lui succède.
1100 Rattachement de Bourges et Dun-le-roi au domaine royal. Eudes Arpin, vicomte de Bourges, partant pour la Croisade, vendit son fief au roi pour 60 000 écus d'or. Depuis cette époque, les pays qui forment le département du Cher demeurèrent directement soumis à l'autorité royale.
1100 à 1200 - Écriture gothique. L'écriture gothique ou lettre noire est une déformation de la minuscule caroline. On écrivait alors avec une plume à pointe coupée. Plus étroite que la caroline, donc prenant moins de place sur les parchemins coûteux, l'écriture gothique apparaît au XII° siècle en Allemagne. Ces caractères seront conservés par ce pays jusqu'au milieu du XX°. Dès la fin du XIX° siècle, les copistes florentins jugent les gothiques illisibles. Ils reprennent la caroline et la modifient. Ils créent l'humanistique (dite aussi l'italique) qui devient la base de nos écritures modernes.
1100 à 1532 - L'empire Inca (Pérou). L'empire inca s'étendait à son apogée de l'actuelle Colombie jusqu'à l'Argentine et au Chili, par delà l'Équateur, le Pérou, la Bolivie. Les Incas formèrent un des trois grands empires de l'Amérique précolombienne. L'empire inca regroupait de nombreux peuples différents et jusqu'à plus de 700 langues différentes furent parlées sur son territoire ; cependant les Incas imposèrent le quechua comme langue officielle. Ils vécurent du XIe siècle au XVIe siècle. La fin de l'empire inca coïncide avec la mort du dernier empereur lors de la conquête espagnole en 1533.
1100 à 1150 - naissance et mort de Marcabru, poète et troubadour. Le troubadour enchanta les cours de France et de Castille. Surtout grâce à un "tube", célèbre dans les années quarante (du XIIe siècle) et intitulé "le chant du lavoir", dont l'air et les paroles sont une exhortation à partir en croisade.
1100 vers - La Chanson de Roland. Elle est célèbre dès le Moyen Âge : il en existe plusieurs versions, ainsi que des remaniements datant de diverses époques. Le récit, inspiré par un référent historique, la bataille de Roncevaux (778), est savamment composé en deux fois deux parties : la mort de Roland (la trahison, la bataille) et la vengeance de l'Empereur (le châtiment des païens, le châtiment de Ganelon), encadrées par une exposition et une double conclusion. L'unité de l'ensemble est renforcée par de nombreux parallélismes, contrastes et échos. Certains passages pourtant très sobres possèdent une grande intensité dramatique et sont restés justement célèbres (la mort de la belle Aude ou celle de Roland). Comme toutes les chansons de geste, la Chanson de Roland comporte une forte charge idéologique, mais c'est également une peinture assez fine des tensions internes de la société féodale (entres vassaux et suzerain, entre l'ambition personnelle et le dévouement), ainsi qu'un drame humain : en dépit du caractère un peu stylisé des personnages, la subtilité des caractères explique et implique le déroulement inéluctable des événements. La Chanson de Roland est un poème épique et une chanson de geste de la fin du XIe siècle attribué à Turold (Ci falt la geste que Turoldus declinet). Neuf manuscrits du texte nous sont parvenus, dont un (manuscrit d'Oxford) est en anglo-normand. Ce dernier, redécouvert par l'abbé de La Rue en 1834, est considéré par les historiens comme étant l'original. La Chanson de Roland comporte environ 4000 vers en ancien français répartis en laisses, transmis et diffusés par voie orale. Elle relate, trois siècles après, le combat fatal du chevalier Roland (ou Hroudland), marquis des marches de Bretagne et de ses fidèles preux contre une puissante armée maure à la bataille de Roncevaux puis la vengeance de Charlemagne.
1100 à 1160 - naissance et mort Pierre Lombard, ou encore Petrus Lombardus, enseignant et religieux. Plus connu sous le nom du Maître des sentences, il est né à la fin du XIe siècle près de Novarre, en Lombardie (d'où son nom). L'Abbé de Cluny le fit admettre à l'école de Reims, puis il se rendit à Paris où il fût d'abord longtemps professeur à l'Université, pour devenir ensuite évêque de Paris. Dans la cadre de son enseignement, il élabora, suite à une originale méthode basée sur les Questions / Discutions, une méthode scolastique aux fins de l'enseignement des Maîtres de l'Université, le "Livre des Sentences" (1152), où pour la première fois, dans l'enseignement universitaire, on faisait la distinction entre l'Écriture et la Théologie ; ce livre, cette Somme, servit de modèle à Thomas d'Aquin.
1102 La Croatie intégrée à la Hongrie. Moins de deux siècles après sa proclamation, le Royaume Croate perd sa souveraineté. Rongé de l'intérieur dès la mort de Tomislav par des guerres intestines en vue de la succession, l'État a progressivement perdu sa puissance militaire ainsi que certains territoires. Ainsi après une lourde défaite en 1097, les Croates passent un accord avec la Hongrie : les "Pacta Conventa". Ainsi, le roi de Hongrie Koloman devient-il le roi de Croatie. Toutefois celle-ci conservera un gouverneur et une assemblée autonomes. L'État autonome croate disparaît ainsi pour près de neuf cent ans. Koloman le Bibliophile Arpad, né entre 1065 et 1070, décédé le 3 février 1116, inhumé à Székesfehérvar, fut roi de Hongrie en 1095 et de Croatie en 1105. Il est le fils de Géza Ier et de Synadena Synadène.
1104 Abrogation de l'excommunication de Philippe Ier par le pape Pascal II. Pascal II, de son vrai nom Rainier de Bieda, est né à Ravenne vers 1050. Il fut pape du 13 août 1099 au 21 janvier 1118, lutta contre les empereurs Henri IV du Saint-Empire et Henri V du Saint-Empire et créa l'Ordre des Chevaliers teutoniques et l'Ordre des Templiers.
1104 Mariage de Louis (futur Louis VI), fils de Philippe Ier avec Lucienne de Rochefort. Lucienne de Rochefort-Monlhéry, appelée aussi Lucianne, est la fille de Guy Ier le Rouge, seigneur de Rochefort et d'Élisabeth de Crécy. La famille des Rochefort étant de plus en plus puissante en Ile-de-France, le roi Philippe Ier compte réduire son influence en s'emparant de leurs seigneuries, mais Bertrade de Montfort, qui compte faire alliance avec les Monlhéry pour placer sur le trône son fils, et ce au détriment de Louis, héritier du trône, propose de marier Louis VI le Gros à Lucienne. Les fiancailles ont donc lieu en 1104, malgré la réticence de l'époux. Pourtant, une autre famille puissante, les Garlande font valoir à Louis VI les desseins de sa belle-mère, et celui-ci décide de casser l'alliance en faisant appel au Pape Pascal II, lors du concile de Troyes en 1107, prétextant des liens de consanguinité. Ce divorce marque la disgrâce définitive des Rochefort, cependant Lucienne aurait eu une fille avec le futur roi, Isabelle de France (v. 1105-apr. 1175) qui épouse av. 1119, un cousin, un certain Guillaume de Vermandois. Plus tard, Lucienne épouse le seigneur Guichard III († 1137), sire de Beaujeu.
1106 28 septembre La Normandie retrouve l'Angleterre à Tinchebray. Après la mort de Guillaume le Conquérant, le royaume anglo-normand fut provisoirement partagé, l'Angleterre revenant à Guillaume le Roux et la Normandie à son frère Robert Courteheuse. Mais après la mort douteuse du souverain anglais, victime d'un accident de chasse, c'est le dernier fils de Guillaume le Conquérant, Henri, qui s'empare de la couronne d'Angleterre, la soufflant à un Robert impopulaire. Cette guerre fratricide se termine lors du combat de Tinchebray, en Normandie. Henri Ier d'Angleterre inflige une sévère défaite à son frère Robert, le fait prisonnier et prend le commandement de la Normandie. Celle-ci est à nouveau rattachée à l'Angleterre. La bataille de Tinchebray a eu lieu le 28 septembre 1106, dans la ville de Tinchebray en Normandie, entre des troupes de l'envahisseur Henri Ier Beauclerc, roi d'Angleterre, et celle du duc de Normandie, son frère aîné Robert Courteheuse. Cette bataille s'est soldée par une victoire décisive d'Henri Beauclerc, qui lui permit de rattacher la Normandie à l'Angleterre, ce qui n'était plus le cas depuis la mort de leur père Guillaume le Conquérant en 1087. La Normandie restera une possession de la couronne d'Angleterre jusqu'en 1204. Henri Ier d'Angleterre (v. 1068 – 1er décembre 1135), appelé Beauclerc à cause de ses intérêts d'études, était le plus jeune fils de Guillaume le Conquérant. Il régna comme roi d'Angleterre de 1100 à 1135, succédant à son frère, Guillaume le Roux. Il était aussi connu comme Lion de Justice. Son règne est connu pour les limitations des pouvoirs de la couronne, ses améliorations dans les rouages du gouvernement, sa réunification des territoires de son père, et sa décision controversée de choisir sa fille comme héritière.
1107 Concile de Troyes annulant le mariage de Louis VI et Lucienne. Lucienne de Rochefort-Monlhéry (dates de vie inconnues), appelée aussi Lucianne, est la fille de Guy Ier le Rouge, seigneur de Rochefort et d'Élisabeth de Crécy.
1108 Les communes étaient les villes qui, ayant obtenu de leur suzerain une charte d'autonomie, sanctionnée par le roi, s'administraient et se gardaient elles-mêmes. Leur émancipation ne pouvait que restreindre le pouvoir féodal, aussi fut-elle toujours favorisée par les rois de France, auquel elles étaient reconnaissantes de leur appui moral. A l'émancipation des communes remonte la naissance de la bourgeoisie et la formation du Tiers État. Les premières communes affranchies furent: Le Mans en 1066, Cambrai en 1076; ensuite, parmi les plus importantes, Laon et Amiens en 1111.
1108 29 juillet Mort de Philippe Ier à Melun, son fils Louis VI le Gros lui succède. Diminué et impotent, le roi Philippe Ier meurt dans son château à Melun. Déjà associé au trône, son fils et successeur Louis VI gouverne seul depuis 1101.
1108 LOUIS VI le Gros (1108-1137)
1108 Louis VI le Gros l'était effectivement ses parents l'étaient déjà et son appétit fit le reste mais ses autres surnoms montrent les qualités de ce roi qu'on appela aussi - le père des communes - le batailleur - le grand - l'éveillé - le justicier. Louis VI le Gros succède à son père en 1108. Il est couronné à Orléans. Il s'attache tout d'abord à fortifier son autorité dans le domaine royal en luttant contre les seigneurs pillards tels que Hugues du Puiset dont il rasera le château en 1118 et Thomas de Marle seigneur de Coucy qui finira par se soumettre. Il interviendra également en dehors de son domaine, dans les affaires de certains fiefs notamment en Bourbonnais (1109) en Auvergne (1122 - 1126) en Flandres (1128). Certains féodaux ont refusé de lui prêter hommage lors du sacre, notamment les ducs de Normandie (Henri Ier d'Angleterre) et d'Aquitaine (Guillaume IX de Poitiers). La guerre contre Henri Ier de Beauclerc duc de Normandie et roi d'Angleterre débute dès 1109 et Louis perd devant le roi d'Angleterre. Il s'en suit une succession de luttes autour de Gisors et du Vexin qui conduisent le roi d'Angleterre à s'allier à son gendre l'empereur du Saint Empire Germanique, Henri V. La menace d'invasion étrangère, suscite un sentiment national français. Louis VI sous l'étendard de Saint Denis à la tête d'une grande armée attend Henri V. Henri V rebrousse chemin et Louis en tire un grand prestige. C'est vers 1112 que Paris prend le pas sur Orléans et devient la capitale du royaume de France. C'est dans l'abbaye de Saint Denis que Louis VI dépose sa couronne. L'armée française adopte son cri de guerre "Montjoie-Saint-Denis". Le duc de Normandie, préparant sa succession, marie sa fille Mathilde au comte d'Anjou Geoffroy le Bel dit Plantagenêt (Geoffroy V d'Anjou). Il meurt en 1135. La guerre qui s'amorce entre les deux prétendants à sa succession Geoffroy V d'Anjou et Étienne de Blois (neveu du Duc) sert les intérêts de Louis VI. C'est à cette période que le duc d'Aquitaine se soumet également. La paix régnant, les progrès de l'agriculture: on ferre les chevaux, le collier permet une meilleur exploitation de la force de l'animal, la charrue, l'outillage métallique, les techniques de culture, améliorent les rendements et assurent une certaine prospérité. Louis VI, conseillé par son ami l'abbé Suger excellent administrateur pressentant un mouvement d'évolution, accorde à certains villages de s'organiser autour d'un maire et de sages. Le village bénéficiera d'une assez large autonomie administrative et judiciaire. En 1110 et les quelques années qui suivent on comptera 82 villages dans le domaine royal à en bénéficier. Paris reçoit sa charte en 1121. La reconstruction de l'abbaye de Saint Denis commandée par l'abbé Suger commence en 1132. Cette date marque le début du style gothique et de la diffusion des vitraux, technique mise au point en Allemagne. Le règne de Louis VI fait apparaître un affermissement du pouvoir des Capétiens Louis VI assure sa succession en faisant couronner son fils Louis (Louis VII) en 1131 (son fils aîné Philippe vient de mourir d'une chute de cheval dans les rues de Paris) et le marie à Aliénor d'Aquitaine ce qui permet d'agrandir le domaine royal jusqu'aux Pyrénées. Louis VI meurt en 1137.
1108 3 août Sacre de Louis VI le Gros. Surnommé ainsi à cause de son obésité et de sa taille de géant, le fils de Philippe Ier est sacré ce jour à Orléans. C'est un roi dans la force de l'âge, qui exerçait déjà une régence de fait sur son père depuis sept ans, qui monte sur le trône.
1108 Avènement de Louis VI. - Ce prince turbulent, mais brave et intelligent, passa son règne à batailler pour agrandir le royaume et affermir la royauté. Tous ses efforts tendirent à réduire, avec l'appui du clergé et des villes, les privilèges des grands vassaux, à faire régner l'ordre dans le royaume, et à établir une administration centralisatrice. Dès son avènement, il partit en guerre contre les seigneurs de Montlhéry et du Puiset qui ravageaient les campagnes à leur portée et détroussaient pèlerins et voyageurs: il s'empara de leurs repaires et les détruisit.
1108 à 1124 - Le règne de Louis VI fut marqué surtout par l'activité que prit le mouvement communal, qu'il favorisa et dont il fit profiter la monarchie, mais sans y prendre directement part.
1113 Le pape érige en ordre indépendant l'hôpital Saint-Jean de Jérusalem (hospitaliers) fondé par Gérard Tencre. Ordre hospitalier, l'Ordre souverain militaire hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem, de Rhodes et de Malte, plus communément appelé, suivant les époques, Ordre de l'Hôpital, Ordre hospitalier, Ordre de Rhodes, Religion ou Ordre de Malte, est une organisation catholique souveraine à vocation humanitaire, créée au milieu du XIe siècle par des Latins originaires d'Amalfi (Campanie) du monastère Saint-Jean-l'Aumônier à Jérusalem. L'origine de l'Ordre est au monastère Sainte-Marie-des-Latins, fondé à Jérusalem au milieu du XIe siècle par des marchands amalfitains. Vers 1080, Gérard Tenque, supérieur du monastère crée un "hôpital" ou hospice, dédié à saint Jean, à côté du monastère. Le rôle de cet hospice est d'accueillir et de soigner les pèlerins chrétiens venus accomplir le "voyage de Terre Sainte". Jérusalem est alors sous domination musulmane. La première Croisade de 1099 fait passer la ville sous la domination chrétienne, mais renforce l'insécurité dans la région. Les frères hospitaliers, reconnus comme ordre monastique le 15 février 1113 par le pape Pascal II, deviennent vite des chevaliers hospitaliers. C'est le second ordre militaire de Terre Sainte après les Templiers fondés vers 1120. C'est le maître Hospitalier Raymond du Puy (mort vers 1160) qui transforme l'Ordre charitable en ordre militaire. Sur sa demande le pape Innocent II attribue aux Hospitaliers le drapeau à croix blanche en 1130 pour les différencier des Templiers qui portent la croix rouge.
1113 Construction du temple d'Angkor Vat. Angkor Vat est le plus grand et le plus harmonieux des temples du complexe monumental d'Angkor, au Cambodge. C'est un des exemples les mieux conservés d'architecture khmère. Angkor Vat fut construit par le roi Suryavarman II dans la première moitié du XIIe siècle.
1113 Albertus Magnus dans son 'De vegetalis' différencie les plantes à partir de la structure de la tige. Albertus Magnus, Albert le Grand, ou encore Albrecht von Bollstädt est un savant, philosophe et théologien germanique né à Lauingen en Souabe entre 1193 et 1206 et mort à Cologne en 1280. Il a introduit dans les universités d'Europe les sciences grecques et arabes.
1115 Saint Bernard fonde l'abbaye de Clairvaux (fille de Cîteaux), au nord de Dijon, dans l'Aube et en devient le premier abbé. Sous sa direction, l'abbaye se développe considérablement et devient l'abbaye la plus éminente de l'ordre cistercien, essaimant elle-même rapidement en cent soixante monastères. La rumeur selon laquelle il aurait accompli de nombreux miracles et les sermons éloquents de Bernard attirent de nombreux pèlerins. L'abbaye de Clairvaux a été fondée en 1115 par le moine cistercien Bernard de Clairvaux qui a été sanctifié quelques années après son décès. Le terrain dédié à l'implantation de l'abbaye fut choisi avec précaution : il fallait de l'eau et du bois. Ce terrain offert par un proche parent de Bernard comprenait ces éléments essentiels à l'organisation d'une abbaye cistercienne. En effet, les cisterciens se doivent de respecter la règle de Saint Benoît qui stipule la vie en autarcie et le respect du voeu de stabilité (enfermement).
1115 3 août Mariage de Louis VI et Adélaïde de Savoie.
1118 Fondation en Palestine, par Hugues de Payens, de l'ordre militaire et religieux des Templiers. L'Ordre du Temple ou Ordre des Templiers était un ordre religieux et militaire qui fut créé lors des Croisades. Fondé en 1118, il disparaît en 1312. En 1118, neuf chevaliers francs, menés par Hugues de Payns offrent à Baudouin II, roi de Jérusalem de créer un ordre militaire qui protégerait les pèlerins, sous le nom de "Pauvres chevaliers du Christ". Le roi leur accorde une résidence dans son palais situé sur le site de l'ancien Temple de Salomon - aujourd'hui recouvert par la Mosquée Al-Aqsa - et leur nom évolue en "chevaliers du Temple" puis en Templiers. L'ordre est officialisé par la bulle pontificale Omne datum optimum le 29 mars 1139. Ordre des Templiers. Ordre militaire fondé en 1118 par Hugues de Payns et Godefroi de Saint-Amour lors de la première croisade, et qui a apporté son soutien à Philippe IV le Bel lorsqu'il a dû lutter contre le pape Boniface VIII. Mais en ce tout début du XIVe siècle, les caisses de l'État sont vides. Certains des chevaliers font montre avec ostentation de leur puissance financière. On reproche, qui plus est, à ces moines soldats de n'avoir pas su conserver la Terre sainte. Des bruits courent. On soupçonne l'ordre de contraindre ceux qui veulent y entrer à cracher sur un crucifix, à renier la croix. Le 13 octobre 1307, dans tout le royaume, les Templiers sont arrêtés sur ordre du roi. Leurs biens sont confisqués. L'acte d'accusation qui est lu dans toutes les provinces du royaume, et qui dénonce aussi bien l'hérésie que les plus terribles crimes, est l'oeuvre de Guillaume de Nogaret, chancelier du royaume. Commence alors un long procès. Le grand maître Jacques de Molay, comme les autres chevaliers, est accusé et comparaît devant le tribunal de l'Inquisition entre le 19 et le 24 novembre 1307. Exemple de questions posées : "Comment les frères ont-ils été reçus au Temple ? Les a-t-on dévêtus et baisés en bout de l'échine, sous la ceinture, sur le nombril et en la bouche, puis invités à pratiquer la sodomie ?" Pour obtenir des aveux, les chevaliers sont soumis à toutes les tortures. L'un d'entre eux confie : "J'avouerais que j'ai tué Dieu si on me le demandait". Le 3 avril 1312, la Bulle pontificale du pape Clément V, Vox Clamantis, dissout l'ordre des Templiers. Lorsqu'il monte sur le bûcher, le grand maître des Templiers lance, le 19 mars 1314 : "Clément, juge inique et cruel bourreau, je t'ajourne à comparaître dans quarante jours, devant le tribunal du souverain juge". Quarante jours plus tard, le pape Clément V meurt, et le 29 novembre 1314, Philippe IV le Bel meurt à son tour. La Mosquée Al-Aqsa fait partie d'un ensemble de bâtiments religieux situé à Jérusalem. Selon la tradition musulmane, Mahomet est monté au paradis depuis le Mont en 621, raison pour laquelle la mosquée érigée plus tard à cet endroit est considérée comme le troisième lieu saint de l'Islam. Après le Dôme du Rocher (construit vers 690), la première mosquée fut érigée en bois par les Omeyyades et terminée en 710. Certains éléments montrent que la mosquée fut construite sur les ruines du bâtiment annexe (le Chanuyos) de l'ancien Temple. Détruite par des séismes, elle fut reconstruite au moins cinq fois, la dernière reconstruction majeure datant de 1035. La Mosquée Al-Aqsa est la plus grande de Jérusalem.
1118 Campagne de Louis VI contre Thomas de Marle, frappé d'anathème pour pillage d'églises par les conciles de Beauvais et de Soissons. Thomas de Marle (1078 - 1130) était sire de Coucy, seigneur de La Fère. Parti en avril 1096 pour la première croisade, Thomas s'y couvrit de gloire et participa à de nombreuses batailles. Rentré au pays, certainement frustré et déçu du peu de profit d'une si longue expédition en Terre sainte, Thomas de Marle se mit à ravager et dévaster les régions autour de Laon, d'Amiens à Reims. Il fut même excommunié par les évêques lors d'un concile tenu à Beauvais en 1114. En octobre 1130, il fut griévement blessé par le comte de Vermandois Raoul Ier le Vaillant lors du siège de Coucy ordonné par le roi Louis VI qui voulait en finir avec les exactions de son vassal. Thomas de Marle rendait l'âme le 9 novembre 1130. L'anathème est une excommunication dite "majeure", c'est-à-dire avec plus de force et de cérémonie que les autres types d'excommunication.
1119 20 août Défaite de Louis VI à Brémule face à Henri Ier d'Angleterre.
1119 Louis VI ayant excité Robert Courteheuse (fils de Guillaume le Conquérant) à exiger de Henri Ier d'Angleterre, le duché de Normandie, Henri s'empara par vengeance de la place de Gisors, mais il fut ensuite battu à Brenneville. La paix de Gisors mit fin à cette courte guerre.
1120 à 1170 - naissance et mort de Jaufré Rudel. Troubadour occitan, il est le seigneur de Blaye (surnommé le prince de Blaye), mort vers 1170. Il prit part à la deuxième croisade. Troubadour occitan, il écrit des chansons d'amour au cours de la première moitié du XIIe siècle et chante "l'amour lointain", - c'est-à-dire l'amour impossible et sans espoir, – en célébrant peut-être une dame de Tripoli, bien née et inaccessible.
1121 Querelle des universaux. Querelle des universaux, opposant les réalistes, menés par Guillaume de Champeaux, aux nominalistes, représentés par Roscelin, et aux conceptualistes (Pierre Abélard). Le terme "universaux" utilisé comme un nom est une notion métaphysique et plus précisément de la scolastique médiévale. Le philosophe Porphyre, dans son introduction à la Logique d'Aristote définit cinq universaux : le genre l'espèce la différence le propre l'accident. Les universaux sont des types, des propriétés ou des relations et caractérisent ce qui est invariable dans le temps et dans l'espace. Les universaux s'opposent donc aux particuliers, et sont assimilables, en première approche, à des concepts. Ainsi la chevalinité, la circularité,... sont des universaux. À l'inverse, tel cheval, tel cercle sont des particuliers. Au cours du Moyen Âge, les universaux furent l'enjeu d'une querelle demeurée célèbre. Les écoles s'opposaient sur la question de savoir si les universaux sont de pures conceptions de l'esprit, c'est-à-dire de simples concepts, ou, s'ils sont des idées, assimilables à la conception platonicienne des Idées et ont à ce titre une existence propre. Cette opposition traverse de part en part l'histoire de la philosophie. Platon, idéaliste, et Aristote, réaliste, ont présenté des thèses opposées. Pour Platon, les Idées existent et sont même la seule réalité. Si la thèse platonicienne a longtemps été dominante voire exclusive, elle fût remise en cause par le chanoine de Compiègne Roscelin, qui affirma que les universaux sont avant tout des abstractions, qui n'ont d'existence que dans l'esprit de celui qui les forme et aux moyens des mots ou des noms dont on les désigne ; ce qui a donné son nom à cette thèse : le Nominalisme.
1122 Expédition de Louis VII contre le comte d'Auvergne. Le comté d'Auvergne est l'une des plus ancienne seigneuries de France, puisqu'elle a déjà été érigée à la fin de la période romaine. Durant l'ère mérovingienne, il devient même momentanément un duché.
1122 à 1204 - naissance et mort de Éléonore d'Aquitaine ou Aliénor est la fille et héritière de Guillaume X, dernier duc d'Aquitaine. Elle deviendra duchesse à la mort de son père en 1137, la même année elle épousa à l'âge de 15 ans le futur roi de France Louis VII auquel elle apporta le duché d'Aquitaine (qui resta cependant distinct du domaine royal malgré les attentes des conseillers du roi qui, comme Suger, avaient envisagé une assimilation rapide de cette principauté au royaume). Elle va accompagner son époux à la deuxième croisade (1147-1149) et fit scandale en raison de son infidélité présumée (avec son propre oncle Raimond de Poitiers, prince d'Antioche), c'est ce qui aurait poussé Louis VII à ne pas mener une expédition contre Édesse (ville du Sud de l'Anatolie en Turquie) qui aurait soulagé la principauté d'Antioche, ce fut lourd de conséquences puisqu'il aurait pu ainsi lever le principal danger qui pesait sur la Terre sainte et qu'il ne le fit pas). Louis demanda le divorce et l'obtint. Aliénor se remaria avec Henri II d'Angleterre, alors comte d'Anjou et duc de Normandie. (Il deviendra roi d'Angleterre en 1154 sous le nom d'Henri II). Le domaine d'aquitaine passait donc sous la domination des Plantagenêt, Aliénor, dont il semble qu'elle fut peu attachée à son mari continua d'administrer le duché (elle maintenait une cour brillante à Poitiers). Lorsque leurs fils se soulevèrent contre leur père (tantôt Richard coeur de Lion, tantôt Jean sans Terre) elle prit parti pour eux. Henri II la fit emprisonner dans divers châteaux anglais, en particulier à Salisbury. Elle n'en sortit que lorsque Richard devint roi (en 1189), son fils lui confia le gouvernement lorsqu'il partit pour la troisième croisade (1190). Elle joua aussi un rôle prédominant dans l'avènement de Jean sans Terre en 1199 (malgré les droits éventuels d'Arthur de Bretagne, fils de son fils aîné). Elle dirigea ensuite la résistance royale contre la rébellion des grands feudataires du duché, que soutenait Philippe Auguste. Malgré son âge, elle déploya une remarquable énergie dans les derniers soubresauts de l'indépendance aquitaine, qui disparut peu après sa mort (elle mourut en l'abbaye de Fontevrault où se trouve encore son tombeau), grâce à l'habileté de Philippe Auguste qui exploita les erreurs politiques de Jean sans Terre.
1122 23 septembre : Le concordat de Worms, signé entre Henri V et le pape Calixte II, met fin à la Querelle des Investitures entre Église et États au profit de la papauté. L'empereur renonce à l'investiture spirituelle par la crosse et l'anneau et respecte la libre élection des évêques et abbés. Il obtient la présidence de ces élections et de donner ensuite une investiture par le sceptre par laquelle il remet les biens et les fonctions politiques au nouvel évêque, suivie d'un serment de fidélité. Le concordat de Worms est l'accord qui suspendit la Querelle des Investitures en 1122 et marquant ainsi la séparation du pouvoir temporel et du pouvoir spirituel. L'empereur du Saint-Empire romain Henri V et le Pape Calixte II convinrent des éléments suivants: les évêques seraient élus par leurs chanoines, mais l'empereur aurait le droit d'exercer une influence discrète sur l'élection en y assistant. L'évêque, une fois élu, recevrait l'investiture spirituelle du Pape sous la forme de la crosse et de l'anneau, et l'investiture temporelle de l'empereur sous la forme d'un sceptre. De fait, ce concordat ne satisfit aucune des deux parties et ne suffît pas à effacer les tensions entre elles; plusieurs empereurs furent ainsi excommuniés par la suite.
1122 Pierre le Vénérable devint abbé de Cluny. Pierre le Vénérable, Pierre de Montboissier dit Pierre le Vénérable était un abbé de Cluny dès 1122, né en 1092 et mort en 1157. Lors de son séjour en Espagne, il fait traduire le Coran de l'arabe en latin, afin de pouvoir le réfuter par des arguments écrits, et non par la Croisade, qu'il a condamnée. Il réforme l'abbaye de Cluny, en proie à des difficultés financières. Il réforme le domaine seigneurial pour assurer le train de vie des moines (Dispositio rei familiaris). Les inventaires qui sont constitués (Constitutio expense cluniaci) constitue une précieuse source pour les historiens, avec des données sur les rendements, les semences, les techniques agricoles... A noter le rôle essentiel d'Henri de Blois, évêque de Winchester, dans cet ouvrage.
1123 Ier concile du Latran. Le Ier concile du Latran se déroule du 18 mars 1123 au 11 avril de la même année, sur une convocation du pape Calixte II, à la basilique Saint-Jean de Latran. Considéré comme le neuvième concile oecuménique par l'Église catholique, c'est le premier concile général tenu en Occident. Pandolphe, dans sa biographie de Calixte II, mentionne 997 participants, chiffre qui paraît nettement exagéré : on estime ce nombre plutôt à 200 ou 300. Concile du Latran, en 1123, le Ier concile du Latran se tient dans la basilique du même nom, à Rome, siège épiscopal jusqu'au départ des papes pour Avignon. Lors de ce concile présidé par Calixte II, le concordat de Worms — qui met fin à la querelle des Investitures —est confirmé et vingt-deux canons, dont l'interdiction de la simonie, sont promulgués. La simonie est, pour les chrétiens, l'achat et la vente de biens spirituels, tout particulièrement d'une charge ecclésiastique. Elle doit son nom à un personnage des Actes des Apôtres, Simon le Magicien qui voulut acheter à saint Pierre son pouvoir de faire des miracles (Actes, VIII.9-21), ce qui lui valut la condamnation de l'apôtre : "Que ton argent périsse avec toi, puisque tu as cru que le don de Dieu s'acquérait à prix d'argent !". Simonie. Acte désignant la vente ou le trafic des biens ou des charges du clergé. Le mot "simonie" dérive de celui de Simon le Magicien qui tenta de corrompre l'apôtre Pierre. Le Latran est un site de Rome, appartenant aujourd'hui à l'État de la Cité du Vatican. L'Archibasilique Saint-Jean-de-Latran (San Giovanni in Laterano) qui se trouve à Rome sur la place du même nom, est une église cathédrale, siège de l'évêché de Rome, dont l'évêque n'est autre que le pape. Elle est la propriété du Saint-Siège et bénéficie à ce titre du privilège d'exterritorialité. Elle est considérée comme la « mère » de toutes les églises de Rome et du monde.
1124 L'empereur d'Allemagne, Henri V du Saint-Empire, poussé par Henri Ier d'Angleterre, envahit la Champagne. Louis VI se met à la tête des milices communales, porteur de l'oriflamme de Saint-Denis et marche à la rencontre des Allemands, qui ne jugent pas prudent de l'attendre. C'est au cours de cette campagne que devint général pour les Français, le cri de guerre: Montjoie-Saint-Denis. Henri V du Saint-Empire, (1081-1125), roi des Romains 1106 à 1111 puis empereur du Saint-Empire romain germanique de 1111 à 1125. Il épouse en 1114 Mathilde (1103-1167) fille de Henri Ier Beauclerc et de Mathilde d'Écosse. Fils du précédent empereur Henri IV, il contraignit ce dernier à abdiquer en sa faveur, bénéficiant pour ce faire de l'appui du pape Pascal II. Il entra ensuite en conflit avec ce dernier et fit élire contre lui l'antipape Sylvestre IV. Durant son règne, il dut signer le concordat de Worms (1122), mettant fin à la querelle des Investitures, avec le pape Calixte II.
1124 Prise du Vexin par Henri Ier d'Angleterre. Le Vexin est une région du nord-ouest de la France dont l'origine remonte au découpage des premiers temps du royaume de France. En réalité, le Vexin est plus une entité géographique et naturelle que politique et historique.
1124 Février : La flotte vénitienne fait le blocus de Tyr par mer pendant que l'armée franque assiège à nouveau la ville. La ville manque vite d'eau potable. Les Tyriens, n'attendant rien des Égyptiens, leurs protecteurs habituels, se tournent vers Balak d'Alep, alors en train d'assiéger la forteresse de Manbij, où l'un de ses vassaux est entré en rébellion. Tyr est une ville du sud Liban.
1124 7 juillet : Tyr se rend aux Francs. Sa population est épargnée.
1125 à 1180 - naissance et mort de Bernard de Ventadour, grand poète troubadour. Il est l'un des plus célèbres troubadours. Il se démarque d'autres auteurs par l'expression de sentiments plus personnels de façon simple et imagée plutôt que par un travail formel sur la technique poétique ce qui lui valut d'être pleinement reconnu seulement à partir de l'époque romantique.
1126 Nouvelle expédition du roi de France contre le comte de Clermont.
1126 à 1198 - naissance et mort de Averroès, à la fois un philosophe, un théologien islamique, un juriste, un mathématicien et un médecin berbère du XIIe siècle. Son ouverture d'esprit et sa modernité déplaisent aux autorités musulmanes de l'époque qui l'exilent comme hérétique et ordonnent que ses livres soient brûlés. Il demeura profondément méconnu jusqu'au XIIIe siècle où son importance fut cependant minimisée. Ce n'est qu'actuellement que les historiens de la philosophie reconnaissent son importance. Averroès est devenu célèbre notamment au travers de sa conception des vérités métaphysiques. Pour lui, elles pouvaient en effet s'exprimer de deux manières différentes et pas forcément contradictoires : par la philosophie (Aristote, néoplatoniciens) et par la religion. Cette façon de présenter deux catégories de vérités fut perçue de manière hostile par les religieux à l'esprit étroit. Son influence posthume en Islam fut quasi nulle, et c'est à des juifs et des chrétiens qu'on doit la conservation et la traduction de ses oeuvres. Son oeuvre majeure est le 'Tahafut al-Tahafut' (L'Incohérence de l'Incohérence). Ses commentaires des oeuvres d'Aristote figurent parmi les plus fidèles ; ils furent traduits en latin et en hébreu et eurent une grande influence sur la pensée chrétienne et philosophique dans l'Europe médiévale.
1129 13 janvier Concile de Troyes sur la création de l'ordre des Chevaliers du Temple. Le Concile de Troyes est un concile de l'Église catholique, qui s'est ouvert à Troyes le 13 janvier 1129, afin de reconnaître officiellement l'Ordre du Temple. A l'automne 1127, Hugues de Payns voulut faire connaître son ordre, qui traversait une crise de croissance, et qu'il souhaitait étendre vers l'Occident. Il partit pour Rome avec cinq compagnons (dont Geoffroy de St-Omer) afin de solliciter du pape Honorius II une reconnaissance officielle. Celui-ci accepta et convoqua un concile à Troyes. Y étaient présents : le cardinal Matthieu d'Albano (représentant du Pape); l' archevêque de Reims et celui de Sens ; dix évêques; huit abbés cisterciens de Vézelay, Cîteaux, Clairvaux (il s'agit de saint Bernard), Pontigny, Troisfontaines et Molesmes ; et quelques laïcs tels que Thibaut II, le comte de Champagne, André de Baudemont, le sénéchal de Champagne, le comte de Nevers et un croisé de 1095.
1129 Mariage de Mathilde, fille de Henri Ier d'Angleterre, avec Geoffroy V d'Anjou, comte d'Anjou. Geoffroy V d'Anjou, Geoffroy Plantagenêt dit le Bel ou Plantagenêt (1113 – 7 septembre 1151, Le Mans), fut comte d'Anjou et du Maine (1129-1151), et plus tard comte de Mortain (1141–1151) et duc de Normandie (1144-1150). Il est surnommé Plantagenêt à cause du brin de genêt qu'il avait l'habitude de porter à son chapeau. Il était le fils de Foulque V († 1143), comte d'Anjou et roi de Jérusalem, et d'Erembourge du Maine († 1126), héritière du Maine. Il devint le fondateur de la dynastie Plantagenêt des rois anglais par son fils Henri II d'Angleterre. Plantagenêt, surnom d'une dynastie princière dont le premier membre fut Geoffroy V, comte d'Anjou et du Maine (1128-1151) et dont les successeurs régnèrent sur le royaume d'Angleterre de 1154 à 1399.Henri II Plantagenêt (Henri II d'Angleterre) (1151-1189) est peut-être le plus important représentant de cette famille. Fils de Geoffroy, il réussit en l'espace d'une dizaine d'années, à concentrer entre ses mains de nombreux territoires : en 1154, il domine le royaume d'Angleterre, le duché de Normandie, le comté d'Anjou, le comté du Maine le comté de Poitou et le duché d'Aquitaine. Quelques historiens appellent l'ensemble "l'empire Plantagenêt".
1130 Couronnement à Palerme du premier roi normand de Sicile, Roger II qui régnera jusqu'en 1154. Roger II de Sicile, roi de Sicile de 1113 à 1154. Son père était Roger Ier, comte de Sicile, dernier fils du fameux aventurier normand Tancrède de Hauteville et sa mère Adélaïde de Montferrat. Il conquiert la principauté de Salerne, puis les Pouilles, mais, beau-frère de l'anti-pape Anaclet, il devient l'ennemi du pape Innocent II, qui appelle contre lui l'empereur Lothaire III. Vaincu, il fait la paix avec le Saint-Siège, dont il se reconnaît le vassal. Il s'empare ensuite de Corfou et de la Tunisie, réserve de mercenaires. Il marie sa fille Constance à Henri VI du Saint-Empire, empereur d'Allemagne, dont le fils Frédéric II du Saint-Empire se proclamera roi de Sicile.
1131 Mort de Philippe, fils aîné de Louis VI.
1131 25 octobre Sacre du futur Louis VII à Reims par le pape Innocent II. Louis VII de France, dit Louis le Jeune, né en 1120, mort en 1180 à Paris, roi des Francs de 1137 à 1180, sixième de la dynastie des Capétiens directs.
1131 construction de Cathédrale Notre-Dame de Noyon. La cathédrale Notre-Dame de Noyon, construite sur le site d'une église incendiée en 1131, est chronologiquement la première cathédrale construite en France, avant les cathédrales de Laon et Paris. Elle constitue un bel exemple de transition architecturale entre le Roman et le Gothique.
1132 Construction de la basilique de Saint-Denis, un des plus anciens monuments de style "gothique" (1132-1144). Pose de la première pierre du chevet de style gothique de la basilique de Saint-Denis par l'abbé de Saint-Denis Suger. Dans la première moitié du XIIe siècle, l'abbé Suger, conseiller de Louis VI le Gros et de Louis VII le Jeune, détruisit l'église carolingienne et fit édifier une église gothique. Avec lui, l'abbaye devint encore plus importante; elle abrita les regalia (instruments du sacre), devint nécropole royale et plus seulement dynastique. Depuis Hugues Capet, elle est considérée comme la principale nécropole de la monarchie française. La basilique Saint-Denis est une église de style gothique située à Saint-Denis, en Seine-Saint-Denis (93). Elle a le statut de cathédrale depuis 1966. Depuis Hugues Capet, elle abrite les tombeaux des rois de France sauf celui de Philippe Ier (inhumé au monastère de Saint-Benoît-sur-Loire).
1135 A la mort de Henri Ier d'Angleterre, Étienne, comte de Blois, petit-fils par sa mère de Guillaume le Conquérant, s'empare de la couronne au détriment de Mathilde, femme de Geoffroy V d'Anjou. Début du règne d'Étienne de Blois, roi d'Angleterre (fin en 1154). Henri Ier d'Angleterre meurt sans laisser de fils. Son neveu Étienne de Blois parvient à se faire couronner. Mais sa faiblesse et les concessions dont il avait payé l'appuis du clergé et des barons multiplie les révoltes, aggravés par les interventions écossaise. Ses réactions d'une violence excessive permettent à Mathilde, fille d'Henri Ier Beauclerc et épouse de Geoffroy V d'Anjou, spoliée du trône d'Angleterre, d'intervenir et de se faire reconnaître comme reine. Mais un nouveau retour de fortune ramène Étienne sur le trône. Mathilde se maintient en Normandie. Étienne de Blois (1096 - 25 octobre 1154), sire d'Eye, comte de Boulogne et de Mortain, roi d'Angleterre de 1135 à 1154. Il abdiqua peu avant sa mort en faveur de son cousin issu de germain Henri II Plantagenêt.
1135 contruction de la Cathédrale Saint-Étienne de Sens. La cathédrale Saint-Étienne de Sens, est considérée comme la première des cathédrales gothiques. Vers 1135, l'archevêque Henri Sanglier décide de remplacer la cathédrale du Xe siècle, par un édifice grandiose et digne de l'importante métropole sénonaise. Au moment où s'élèvent partout des constructions romanes, Henri Sanglier appelle un architecte novateur qui va proposer une conception révolutionnaire du voûtement, la croisée d'ogives. Naît alors une cathédrale ample, d'un volume simple et continu, constituée d'un vaisseau central et de deux collatéraux. Le chantier ne s'achève à la façade occidentale qu'à la fin du XIIe siècle. Entre 1490 et 1517, on entreprend la construction, dans un gothique flamboyant, d'un grand transept dont les travaux sont confiés à un important maître d'oeuvre parisien, Martin Chambiges.
1135 à 1183 - naissance et mort de Chrétien de Troyes, écrivain français du Moyen Âge. On connaît très peu de choses sur lui. On suppose qu'il est né à Troyes, qu'il est issu de la bourgeoisie et qu'il a effectué des études classiques, il aurait notamment appris le grec. Il est à peu près certain qu'il a vécu à la cour de Marie de Champagne. Il est considéré comme un des premiers auteurs de romans de chevalerie où mythe et folklore s'unissent admirablement pour former des récits de quête. Il est l'initiateur de la littérature courtoise en France : 'Érec et Énide', 'Cligès', 'Lancelot ou Le Chevalier de la Charrette', 'Yvain ou le Chevalier au lion', 'Perceval ou Le Conte du Graal'. Arthur, héros de nombreuses légendes médiévales, est le fils adultérin du roi Uter Pendragon et de la reine Ygerne. Chef militaire des Bretons (Britons), il lutta contre l'envahisseurs saxon vers l'an 500. Devenu légendaire, il représente le roi idéal venu rétablir dans leur puissance les Bretons divisés. Chantée par les bardes gallois puis par divers auteurs de chroniques (Nennius, Geoffrey de Monmouth), sa geste fut développée en France par Wace puis par Chrétien de Troyes qui en fit un portrait moins avantageux que celui de la légende. Le cycle romanesque qui s'achève avec le célèbre roman 'La Mort le roi Artu' (1215/1235) a largement contribué à diffuser l'image traditionnelle du roi Arthur et des chevaliers de la Table ronde. Arthur est le fils du roi Uter Pendragon et de la duchesse Ygerne de Cornouailles. Sa mère avait été mariée une première fois à Gorlois, duc de Cornouailles et vassal d'Uter. Mais un soir, grâce à Merlin, Uter prend l'apparence du duc et partage la couche d'Ygerne. Pendant cette même nuit le duc meurt dans une escarmouche hors de son château. Uter épouse alors Ygerne.
1135 Geoffroy de Monmouth, évêque de Saint Asaph au Pays de Galles, écrit son 'Histoire des Bretons' (Historia regum Britanniae) source de la légende arthurienne. Geoffroy de Monmouth (Monmouth, vers 1100 - Saint Asaph, 1155), est un évêque et historien gallois, qui a écrit en langue latine. Familier du monastère de Glastonbury. Il est l'auteur de la 'Vita Merlini', 'des Prophetiae Merlini' et 'de Historia regum Britanniae' (1135) qui est l'un des premiers ouvrags de l'histoire britannique et sera la source de la légende arthurienne.
1136 Le célèbre philosophe Pierre Abélard commence à enseigner à l'Université de Paris. Quelques années auparavant (en 1122), ses ouvrages sur la, Trinité avaient été déclarés hérétiques et condamnés par le concile de Soissons.
1137 25 juillet Mariage de Louis, futur Louis VII, fils aîné de Louis VI avec Aliénor d'Aquitaine, héritière du duché. Par cette union, Louis VII annexe la Guyenne, la Gascogne, le Poitou, la Marche, l'Angoumois, la Saintonge et le Périgord. Aliénor d'aquitaine (dite également Éléonore de Guyenne), née en 1122 et morte le 1er avril 1204, à l'abbaye de Fontevraud, près de Saumur, est une femme qui joue un rôle pivot dans l'occident du XIIe siècle : duchesse d'aquitaine, elle épouse successivement le roi de France Louis VII, puis le futur roi d'Angleterre, Henri II d'Angleterre, renversant le rapport des forces en apportant sa dot à l'un puis à l'autre des rois. Elle tient une cour fastueuse dans son domaine aquitain, y jouant un rôle de mécène pour les troubadours.
1137 1er août Mort de Louis VI à Paris. Son fils Louis VII lui succède.
1137 LOUIS VII le Jeune (1137-1180)
1137 Louis VII le Jeune. Deuxième fils de Louis VI le Gros, Louis VII a été éduqué par l'abbé Suger. On le marie à Aliénor d'Aquitaine qui apporte en dot notamment la Guyenne, le Poitou, la Gascogne, mais les noces sont écourtées par la mort de Louis VI. Dés le début de son règne Louis est confronté à une grave crise avec le Pape et avec Thibaud de Champagne à propos de la nomination de l'Archevêque de Bourges (1142-1144). Finalement il devra se soumettre par le traité de Vitry. Pour expier ses fautes et notamment l'incendie de Vitry et de son église dans laquelle périrent de nombreuses victimes, il décide de participer à la seconde croisade en Terre Sainte. Aliénor l'accompagne, Louis va perdre son armée, la croisade est un échec et apparaît un début de mésentente entre les époux. La régence est assurée par Suger. Suger meurt en 1151, et Louis fait annuler son mariage avec Aliénor par le concile de Beaugency en 1152. Aliénor qui reprend sa dot, se remarie avec Henri II de Plantagenêts comte d'Anjou et de Normandie, qui deviendra roi d'Angleterre en 1154 (Henri II d'Angleterre). Louis s'inquiète de la puissance du roi d'Angleterre qui possède la moitié de la France. C'est le début d'une longue lutte entre Capétiens et Plantagenêts. Il soutient les ennemis des Plantagenêts, Thomas Becket archevêque de Cantorbéry, puis ses fils révoltés mais il ne parviendra pas à entamer la puissance de son voisin. Le traité de Gisors (1180) mettra fin à ces hostilités. Grâce à Suger, Louis a contribué au renforcement de l'autorité du roi sur l'administration. C'est de cette époque que datent les premières ordonnances. Louis VII meurt en 1180
1137 Mort de Louis VI et avènement de Louis VII dit le Jeune (fils de Louis VI et d'Alix de Savoie, né en 1119). Tué en quelque sorte par sa gloutonnerie, qui l'a rendu obèse et lui a valu le surnom de “le Gros”, à cinquante-six ans, Louis VI n'en laisse pas moins le royaume pacifié et bien administré. Sur son lit de mort il dit à son fils, qui va devenir Louis VII : “Souvenez-vous, mon fils, que la royauté n'est qu'une charge publique, dont vous rendrez un compte rigoureux à Dieu, qui seul dispose des sceptres et des couronnes”.
1137 25 décembre Sacre de Louis VII le Jeune à Bourges.
1139 Le concile du Latran II met fin au schisme pontifical (Anaclet), condamne l'usure, la simonie et les tournois. Il proclame que "Rome est la tête du monde" et lance un anathème contre les employeurs d'arbalétriers. Le deuxième concile du Latran, tenu du 4 au 11 avril 1139 sous la présidence d'Innocent II, est considéré comme le dixième concile oecuménique par l'Église catholique romaine. Le concile convoqué au Latran a d'abord pour but de réparer les déchirures crées par le schisme : Innocent II ouvre la réunion en déplorant le trouble causé par Anaclet dans l'Église, et dépose les évêques schismatiques. Ensuite, il s'agit de poursuivre et parachever l'oeuvre du Ier concile du Latran (1129). Dans un même esprit, Innocent II souhaite donner une plus grande solennité aux décrets des synodes qu'il a lui-même tenus auparavant : à Clermont (1130), Reims (1131) et Pise (1135).
1139 25 juillet Victoire portugaise sur les musulmans. Le comte du Portugal Alphonse Henriques remporte une victoire décisive sur les Maures à Ourique. Fort de cette victoire, il prend le titre d'Alphonse Ier, roi du Portugal et déclare son royaume indépendant de celui de Léon. Le premier souverain du Portugal poursuivra la reconquête chrétienne des terres portugaises vers le Sud. La bataille d'Ourique a eut lieu dans la campagne d'Ourique, actuel Alentejo (au sud du Portugal) le 25 juillet 1139. Là s'opposèrent les troupes chrétiennes, commandées par Alphonse-Henriques de Portugal et celles de cinq rois Maures qui étaient affaiblis par des dissidences internes. La victoire chrétienne fut telle qu'Alphonse-Henriques s'auto-proclama roi de Portugal sous le nom d'Alphonse Ier de Portugal avec l'appui total de ses troupes. Alphonse Henriques, Alphonse Ier de Portugal, plus connu par son nom de prince Alphonse Henriques, (né en 1109, traditionnellement le 25 juillet, à Guimarães, mort le 6 décembre 1185 à Coimbra) est le fils d'Henri de Bourgogne et de Thérèse de Leon. Il fut le premier roi de Portugal de 1139 à 1185, et le père entre autres de Sanche Ier de Portugal, son successeur au trône.
1140 Concile de Sens condamnant les idées d'Abélard. Saint Bernard, (Bernard de Clairvaux, abbé de Clairvaux), qui juge dangereuse l'influence de la pensée d'Abélard, demande au concile de Sens et au pape Innocent II de le condamner pour le scepticisme et le rationalisme de ses écrits et de son enseignement. Le concile de Sens fut tenu en 1140. Il fut l'objet de discussions théologiques sur les positions d'Abélard. Celles-ci furent considérées comme approximatives et condamnées à l'instigation de saint Bernard. Abélard avait déjà été condamné au concile de Soissons en 1121 pour ses vues peu orthodoxes, notamment au sujet de la Trinité.
1140 à 1215 - naissance et mort de Bertrand de Born, troubadour périgourdin. Il écrivit des sirventès (genre poétique provençal, traitant de l'actualité, notamment politique, de façon satirique).
1140 Décret de Gratien. Le Décret de Gratien, la papauté n'avait jamais compilé les documents élaborés par l'Église en un millénaire. Vers 1140, Gratien, moine et professeur à Bologne entre 1139 et 1148, rassemble tous les documents qu'il peut trouver, les trie et les classe: c'est le Décret de Gratien, dont le vrai titre est Concordance des canons discordants. Cette mise en ordre du passé de l'Église n'est pas une oeuvre de commande. C'est sur ce socle que va se construire tout le droit canon.
1142 Louis VII incendie l'église de Vitry-sur-Marne (1300†) en représailles contre le pape et le comte de Champagne (Thibaut II de Champagne) s'opposant à la révocation d'un évêque. Louis VII le Jeune se brouille avec le Saint-Siège au sujet du titulaire de l'archevêché de Bourges. Le protégé du pape s'étant réfugié auprès de Thibaut II de Champagne, Louis envahit la Champagne (incendie de l'église de Vitry) mais l'évacue après l'intervention du pape. Thibaut II de Champagne, Thibaud de Blois ou Thibaut IV le Grand, né en 1093, mort le 10 janvier 1151, comte de Blois, de Chartres, de Meaux, de Châteaudun et de Sancerre, seigneur d'Amboise (1102-1151), comte de Troyes et de Champagne (Thibaut II 1125-1151), fils aîné d'Étienne-Henri, comte de Blois, Chartres, Châteaudun, Sancerre et Meaux, seigneur d'Amboise, et d'Adèle d'Angleterre, fille de Guillaume le Conquérant, il hérite en 1102 des domaines de son père, qui se fait tuer à la Bataille de Rama, en Terre-Sainte. En 1125, son oncle Hugues Ier de Champagne se fait templier et lui lègue, le comté de Troyes, ainsi que le titre de comte de Champagne que ce dernier s'était créé, bien que ne possédant pas la totalité de la province.
1142 mort de Pierre Abélard
1144 19 janvier : Geoffroy V d'Anjou prend Rouen.
1144 20 janvier : Geoffroy V d'Anjou, comte d'Anjou et du Maine est intrônisé duc de Normandie à Rouen
1144 11 juin : Consécration du chevet et du choeur de la basilique de Saint-Denis devant le roi de France Louis VII et la reine Aliénor : première voûte gothique de vastes dimensions. Début de l'art gothique.
1144 à 1450 - Art gothique. L'architecture gothique est née en Île-de-France dans la deuxième moitié du XIIe siècle, elle se répand rapidement au nord de la Loire et s'impose en Europe jusqu'au milieu du XVIe siècle, où se développe l'architecture classique, sous l'influence de la Renaissance italienne. L'architecture gothique est essentiellement religieuse. Son identité très forte est autant philosophique que technique et elle représente probablement de ces deux points de vue, l'un des plus grands achèvements artistiques du Moyen Âge. Ce nouveau style, d'abord appelé art français sera imité dans toute l'Europe. Au XVIe siècle les Italiens utiliseront le mot "gothique" pour désigner l'architecture imitant cet art français du Moyen Âge. Au XIIe siècle, les architectes découvrent une technique révolutionnaire, la clef de voûte. Elle permet de diviser la poussée et de répartir le poids de la voûte le long des arcs et des piliers. Au lieu de la voûte ronde romane, ces nouvelles églises que l'on appelle gothiques, adoptent la clé de voûte et la voûte brisée en ogive. A l'extérieur de la nef des arcs boutants étaient l'édifice. Il est alors possible d'élever la voûte de plus en plus haut mais aussi de multiplier les fenêtres: les églises deviennent de vrais pièges à lumière. Gothique. L'art gothique commence au milieu du XIIe siècle et se prolonge jusqu'au milieu du XVIe siècle. L'église gothique est plus grande et plus haute, percée de plus hautes baies. En peinture, le style gothique est caractérisé par l'assouplissement du dessin, d'élégance aristocratique, de vivacité naturaliste. En sculpture, le langage des gestes et des vêtements s'assouplit. Le réel prend le pas sur les canons idéaux. Le Gothique Classique correspond à la phase de maturation et d'équilibre des formes (fin XIIe-1230 environ). On construit alors toutes les plus grandes cathédrales : Reims, Bourges, Amiens,... Le rythme et la décoration se simplifient. En réalité, on privilégie le colossal au détriment du raffinement; l'élan vertical est de plus en plus prononcé. L'architecture s'uniformise : on abandonne l'idée de principe de piles alternantes très marqué à Sens. Pour cette période, on commence à connaître le nom des architectes, notamment grâce aux labyrinthes (Reims). Le travail se rationalise. La pierre se standardise. Le monument prototype est Chartres, projet ambitieux avec une élévation à trois niveaux qui a pu être possible grâce au perfectionnement dans le contrebutement. La mise au point des arcs-boutants permet de supprimer les tribunes qui jusqu'alors jouaient ce rôle. Les autres pays d'Europe commencent à s'intéresser à cette nouvelle forme architecturale (Canterbury, Salisbury,...). La cathédrale de Laon qui servit probablement de modèle à d'autres aura 3 niveaux de tribunes. Histoire des cathédrales en France, jusqu'à la fin du XIIe siècle, les cathédrales n'avaient pas les dimensions que nous leur connaissons aujourd'hui ; beaucoup d'églises abbatiales étaient beaucoup plus grandes. Jusqu'à cette époque, le morcellement féodal constituait un obstacle à la constitution civile des populations; l'influence des évêques était limitée par ces grands établissements religieux du XIe siècle. Propriétaires puissants, jouissant de privilèges étendus, seigneurs féodaux protégés par les papes, tenant en main l'éducation de la jeunesse et participant à toutes les décisions politiques, les abbés attiraient tout à eux : richesse et pouvoir, intelligence et activité. Lorsque les populations urbaines, instruites, enrichies, laissèrent paraître les premiers symptômes d'émancipation, s'érigèrent en communes, il y eut une réaction contre la féodalité monastique et séculière dont les évêques, appuyés par la monarchie, profitèrent avec autant de promptitude que d'intelligence. Ils comprirent que le moment était venu de reconquérir le pouvoir et l'influence que leur consentait l'Église, pouvoir concentré dans les établissements religieux. Ce que les abbayes purent faire pendant le XIe siècle, les évêques n'en auraient pas eu le pouvoir. Mais, au XIIe siècle, l'épiscopat entreprit de reconstruire ses cathédrales ; il trouva dans les populations un concours si énergique qu'il pu vérifier la justesse de ses prévisions, comprendre que son temps était venu, et que l'activité développée par les établissements religieux, dont il avait d'ailleurs profité, allait lui venir en aide. Il est difficile aujourd'hui de donner une idée de l'empressement avec lequel les populations urbaines se mirent à élever des cathédrales. La foi avait certes son importance, mais il s'y joignait un instinct très juste d'unité et de constitution civile. Où voyons-nous les grandes cathédrales s'élever à la fin du XIIIe siècle ? A Noyon, Soissons, Laon, Reims, Amiens, Saint-Denis, villes qui toutes avaient, les premières, donné le signal de l'affranchissement des communes; dans la ville-capitale de l'Île-de-France, centre du pouvoir monarchique, Paris; à Rouen, centre de la plus belle province conquise par Philippe Auguste; à Liège, capitale de la principauté de Liège. Mais, du point de vue architectural, c'est de celle de Senlis, l'archétype du genre, que toutes s'inspirent.
1144 24 décembre Prise et massacre d'Édesse par Zengui, Émir de Mossoul. Comté d'Édesse, c'est l'États latins d'Orient le plus avancé dans le monde islamique. Il s'étend de part et d'autre du cours supérieur de l'Euphrate et sur les régions de Marach, Mélitène, du Commagène du Chabakhtan et de l'Osrohène. La capitale est Édesse. Zengui, Imad ed-Din Zengi (également appelé Zangi ou Zengui) (1087-1146) était le fis de Aq Sunqur al-Hajib, Alep sou le Shah Malik I. Il devint l'atabeg de Mossoul en 1127 et d'Alep en 1128, unifiant les deux villes sous son règne personnel. Il fonda la dynastie Zengide.
1145 1er décembre Bulle "Quantum Predecessores" d'Eugène III appelant à la seconde croisade.
1146 31 mars Saint Bernard (Bernard de Clairvaux) prêche la deuxième croisade à Vézelay. Assemblée de Vézelay (1146). Au cours de cette assemblée de Pâques, à laquelle assistent le roi Louis VII, Aliénor d'Aquitaine et les grands vassaux du royaume, saint Bernard de Clairvaux prêche la deuxième croisade. Vézelay est une commune française, située dans le département de l'Yonne et la région Bourgogne.
1147 Le moine Arnaud de Brescia qui avait été le disciple d'Abélard, philosophe et théologien français, ennemi du pouvoir temporel des papes, tente de le renverser et d'établir à Rome le gouvernement républicain. Arnaud de Brescia, réformateur supplicié à Rome, en 1155, à cause de la part qu'il avait prise aux soulèvements du peuple pour se donner un gouvernement indépendant de la papauté.
1147 16 février Assemblée des grands à Étampes. Lors de cette assemblée, on confie à l'abbé Suger la régence du royaume pour toute la durée de l'absence de Louis VII qui part en croisade. Suger, homme d'église et homme d'état français né en 1081, mort à Saint-Denis en 1151. Fils de serf, il a le privilège d'être l'ami de Louis VI durant leur enfance; ce qui lui permettra de devenir moine à l'abbaye de Saint-Denis, puis abbé de Saint-Denis de 1122 à 1151. Ayant toute la confiance de Louis VI, il jouera un rôle proche de celui, aujourd'hui, d'un premier ministre. Chargé de missions diplomatiques à l'étranger, conseiller, notamment pour les opérations militaires et même entremetteur puisqu'il sera à l'origine du mariage de Louis VII, fils du roi et futur roi lui-même, avec Aliénor d'Aquitaine (1137). Il sera régent de la France de 1147 à 1149 lors du départ de Louis VII pour la deuxième croisade.
1147 Deuxième croisade, prêchée par saint-Bernard à Vézelay. Les troupes partent sous le commandement de Louis VII et de Conrad III de Hohenstaufen, empereur d'Allemagne. L'expédition fut malheureuse. Les croisés assiégèrent inutilement Damas (1148) et la discorde s'étant mise entre les deux princes qui les commandaient, Conrad III regagna ses États. La deuxième croisade, de 1147 à 1149, entreprise sous le pontificat d'Eugène III, et prêchée par Saint Bernard (Bernard de Clairvaux), eut pour chefs Louis VII de France, et Conrad, empereur d'Allemagne (1147). Ces deux princes n'éprouvèrent que des revers. Ils étaient cependant sur le point de prendre Damas (1148), lorsque la discorde se mit entre les seigneurs de leurs armées, et les contraignit à revenir en Europe. Deuxième croisade (1147-1149). Prêchée par saint Bernard de Clairvaux à l'instigation du pape Eugène III, la deuxième croisade vise à la reconquête d'Édesse. Elle est menée par le roi de France Louis VII et l'empereur Conrad III de Hohenstaufen. Leur mésentente conduit la croisade à l'échec. Le roi rentre en France en 1149. Conrad III de Hohenstaufen, né en 1093, décédé en 1152, empereur romain germanique de 1138 à 1152. Fils de Frédéric Ier de Hohenstaufen, duc de Souabe et d'Agnès de Germanie. Il épouse Gertrude de Soultzbach (?-1146) et eurent deux enfants
1147 4 octobre Arrivée des armées croisées françaises à Constantinople.
1148 6 janvier Défaite des armées croisées françaises à Pisidie. Pisidie, région ancienne de l'Asie Mineure
1149 Louis VII lève le siège de Damas marquant la fin de la seconde croisade. Damas est la capitale de la Syrie.
1149 Retour en France, presque sans armée, et sans gloire, de Louis VII. Pendant son absence, le gouvernement avait été exercé par le moine Suger, abbé de Saint-Denis, qui avait été aussi le premier ministre de Louis VI et mérita par sa sagesse d'être appelé par le peuple, le Père de la patrie.
1150 à 1220 - naissance et mort de Blondel de Nesles, chevalier ou ménestrel picard, est l'un des premiers trouvères courtois. Il compose une vingtaine de chansons savamment versifiées entre 1175 et 1200-1210.
1150 Chanson de Guillaume. L'étrange et superbe Chanson de Guillaume, récit poignant de la grande bataille de Larchamp ou d'Aliscans, est, avec la Chanson de Roland, la plus ancienne chanson de geste. A partir de ce noyau initial, d'autres poèmes ont bientôt chanté les nombreuses aventures de Guillaume d'Orange (Guillaume de Gellone), "le marquis au court nez", ses combats, ses révoltes, ses amours, mais aussi les aventures de ses aïeux, en remontant à son arrière-grand-père Garin de Monglane, celles de ses oncles, celles de son neveu Vivien, celles de son beau-frère, le bon géant Rainouart. Ainsi s'est formé un ensemble considérable de vingt-quatre chansons de geste, certaines fort longues. Guillaume d'Orange, Guillaume de Gellone, dit Guillaume au Court Nez, aussi connu sous le nom de Guillaume d'Orange (v.742 - †812). Il est le petit-fils de Charles Martel par sa mère, Hadeloge (Aude), et donc cousin de Charlemagne. Son père serait un certain comte Théodoric (Thierry), comte d'Autun et descendant des Mérovingiens. Il eut les titres de comte de Toulouse et marquis de Septimanie. Ayant retrouvé son ancien ami d'enfance saint Benoît à l'abbaye Saint-Sauveur d'Aniane, il décide de fonder en 804 l'abbaye bénédictine de Gellone à Saint-Guilhem-le-Désert. C'est dans cette abbaye qu'en 806 il s'y retire à la tête d'une migration de moines. Il meurt le 28 mai 812. Il est canonisé en 1066 et devient alors connu sous le nom de Saint Guilhem. Il entre également dans la légende comme le héros d'un cycle épique sous le nom de Guillaume d'Orange.
1150 Charroi de Nîmes (chansons de gestes) inspiré d'une chanson de geste de Guillaume d'Orange (Guillaume de Gellone). Le Charroi de Nîmes, comme toute chanson de geste, est un texte épique et légendaire qui sert à édifier dames et damoiselles et à conforter les vertus chevaleresques des seigneurs et chevaliers. Il est aussi un témoignage précieux et une invitation à réfléchir sur toute société et sur tous contextes internationaux qu'ils soient médiévaux ou de notre temps.
1150 Traduction latine du Canon d'Avicenne (1150-1180). Avicenne était un philosophe, médecin et mystique Persan et musulman. D'origine iranienne, il naquit en 980 à Afshéna, près de Boukhara, et mourut à Hamadan en 1037.
1150 vers - Développement de la tradition de l'amour courtois (fin'amor). La fin'amor - c'est là que s'épanouit son chant lyrique, en partie influencé par l'ambiance cathare - se veut sublimation du désir, inachèvement de la conquête, idéalisation de l'amour charnel. L'amor, c'est l'éros supérieur qui transcende et élève l'âme. Il suppose chasteté. "E d'amor mou castitaz" ("d'amour vient chasteté"), chante le Toulousain Guilhem Montanhagol, auquel la Dame inspire une véritable exaltation mystique. Ce "jeu subtil avec le désir contrarié" (Pierre Bec) s'appuie sur les leys d'amor, lois d'amour parfaitement codifiées qui reposent sur la joie (extase, allégresse, bonheur, jouissance), la cortezia (qui consiste à courtiser, honorer, se montrer gracieux) et la mezura (mesure, longue patience, ce qui purifie le désir). La courtoisie, c'est d'abord une nouvelle attitude envers les femmes : davantage de respect. Le chevalier courtois accorde une grande place à l'amour, la "fine amor". Cet amour exige du chevalier un dévouement total aux désirs de sa dame: il doit la mériter par son obéissance, sa fidélité et par les prouesses qu'il accomplit pour elle. La courtoisie, c'est est aussi un mode de vie : chevaliers et dames ont du goût pour les riches vêtements (tissus, broderies, fourrures, bijoux...); ils aiment les fêtes où se manifeste la largesse de celui qui les offre. Le chevalier courtois recherche à la fois la gloire personnelle et l'amour de sa dame. Il doit pour cela faire preuve de certaines qualités: le courage : le chevalier doit être "preux" et vaillant. la fidélité à sa parole : il doit être loyal. la générosité, envers son adversaire, envers ceux qui ont besoin de son aide. (De plus, il doit faire preuve de largesse : il n'a pas à épargner !) la maîtrise de soi : il ne doit pas se laisser conduire par la haine ou la colère. Il doit aussi se montrer courtois au sens moderne du mot, c'est-à-dire qu'il doit respecter des règles de vie en société, de politesse. Il doit chercher l'aventure, ce qui en fait souvent un chevalier errant. S'il a toutes ces qualités, le chevalier est un chevalier parfait... mais les chevaliers ne correspondaient pas tous, loin de là, à cet idéal et les romans nous présentent aussi des chevaliers félons !"
1150 vers - Débuts de la grammaire (vers la grammaire modiste ou spéculative: une sorte de grammaire générale qui cherche à étudier le langage en général, ses raisons et ses causes, et qui écarte les spécificités de chaque langue dans la catégorie des 'accidents'): analyse des modes de construction et de signification. Grands auteurs: Guillaume de Conches et Pierre Hélie.
1150 Le chevalier du XIIème siècle, époque où écrit 'Chrétien de Troyes', vit dans la société féodale. Il est lié par serment à son seigneur: le suzerain doit protéger son vassal et lui donner les moyens de vivre. De son côté, le vassal doit aide -en particulier à la guerre- et conseil à son seigneur. D'où l'importance de la fidélité à la parole donnée : le chevalier félon, celui qui ne respecte pas son serment, trouble l'ordre de la société. Les liens personnels entre le chevalier et son seigneur sont très importants: les chevaliers vont rendre visite à leur suzerain, participer à des fêtes. Le seigneur s'occupe de l'éducation du fils de son vassal, entre sept et dix-huit ans environ. Le jeune garçon est alors page, puis écuyer (celui qui porte l'écu). Le chevalier est avant tout un homme de guerre. La force physique, le savoir-faire dans la bataille sont de la plus grande importance. Son cheval et ses armes, qui coûtent fort cher, lui sont remis par son seigneur lors de la cérémonie de l'adoubement. Ensuite, la guerre et les tournois pourront être source de profit: il est par exemple courant de demander une rançon pour libérer un chevalier ennemi capturé. Les loisirs du chevalier sont souvent en rapport avec ses activités guerrières: il aime la chasse - qui prend des formes variées: chasse avec des oiseaux de proie, traque au sanglier... Cette activité, souvent violente et pratiquée en groupe, lui fournit une viande qu'il apprécie, mais lui donne aussi l'occasion de se maintenir en bonne condition physique. Les tournois, qui sont des combats simulés, lui permettent d'établir aux yeux des autres chevaliers, et aussi aux yeux des dames, sa bravoure et sa valeur. Ils développent aussi l'habileté et la force physique nécessaires à la guerre. Dans la grande salle du château, il peut écouter les chansons des jongleurs, les regarder faire des acrobaties, présenter des animaux savants; un lettré, souvent un clerc, lui lit quelques livres. Ces récits - chansons de gestes ou romans- racontent souvent les hauts faits de chevaliers du passé.
1152 21 mars Louis VII fait casser son mariage avec Aliénor d'Aquitaine par le concile de Beaugency. Annulation du mariage entre Louis VII et Aliénor d'Aquitaine. Le divorce est prononcé par le concile de Beaugency. Il sera la cause des guerres qui éclatent peu après entre la France et l'Angleterre dont Aliénor épouse le roi.
1152 Divorce (prononcé par le concile de Beaugency) de Louis VII et d'Aliénor d'Aquitaine; celle-ci porta la même année sa main et son immense dot à Henri Plantagenêt (Déjà comte du Maine, de l'Anjou et de Touraine, et duc de Normandie depuis 1149, il devint roi d'Angleterre, sous le nom de Henri II d'Angleterre, en 1154 et possédait en France un territoire égal à 22 de nos actuels départements). Ce divorce fut la deuxième des causes des guerres qui éclatèrent plus tard entre la France et l'Angleterre. Louis avait déjà indisposé les Anglais en recueillant Thomas Becket, archevêque de Cantorbéry, adversaire déclaré du roi Henri Ier (et qui mourut peu après, assassiné en Angleterre). Enfin Louis VII avait soutenu certaines prétentions des fils de Henri Ier contre leur père. Il était résulté de ce mécontentement quelques conflits armés entre Anglais et Français; les traités de Montmirail en 1169 et de Montlouis en 1174 les firent cesser.
1152 18 mai Aliénor d'Aquitaine épouse Henri Plantagenêt (futur Henri II d'Angleterre), duc de Normandie et comte d'Anjou, qui deviendra roi d'Angleterre. Elle apporte, en dot, la province de Guyenne, actuelle Aquitaine, accroissant considérablement les provinces de l'empire des Plantagenêts. Les vues de la monarchie française sur cette province, et le refus du roi d'Angleterre de considérer le roi de France comme son suzerain seront, entre autres, à l'origine de la première guerre de Cent Ans entre la France et l'Angleterre. Henri II d'Angleterre (5 mars 1133 – 6 juillet 1189), comte d'Anjou et du Maine, duc de Normandie, roi d'Angleterre (1154–1189), dit parfois Henri Court-manteau (Curtmantle) à cause du vêtement court et pratique qu'il affectionnait. Il est le premier roi de la dynastie des Plantagenêt. La Guyenne est une région aux contours variables selon les époques, située dans le sud-ouest de la France. Son nom provient d'une évolution populaire du mot Aquitaine qui est passé par le stade "Aguiaine" aux XIIe et XIIIe siècles, le "A" initial disparaissant peu à peu. Guyenne est la forme du nom Aquitaine qui fut de loin la plus usitée par les populations locales du XIIIe siècle au XVIIIe siècle. Aquitaine apparaissait comme un terme plus archaïsant et plus cultivé quand Guyenne était le nom courant de la province. Cette ancienne province du sud-ouest de la France avait pour capitale Bordeaux et se confond avec l'Aquitaine en tant que région au nord nord-est de la Gascogne.
1155 10 juin Trêve de dix ans dans le royaume. Louis VII a déchu, en 1152, son vassal Henri II d'Angleterre de tous ses fiefs français, parce que celui-ci a osé se marier sans en demander l'autorisation au roi. La chose est d'autant plus grave qu'Henri II épouse Aliénor d'Aquitaine que Louis VII a répudiée et qu'elle apporte pour son mariage la dot qu'elle a reprise. Sans moyen pour imposer que sa sentence soit exécutée, Louis VII proclame la paix du roi. Ce geste constitue la première ordonnance capétienne qui renoue avec la période carolingienne. Dès l'année suivante, Henri II fera allégeance au roi de France pour ses fiefs français.
1155 à 1210 - naissance et mort de Raimbaut de Vaqueiras, poète provençal. Raimbaut de Vaqueiras est né en 1180 ou 1155, il habitait en Italie où il était un des premiers troubadours. Il aimait chanter à propos de l'amour et dans beaucoup de langues différentes, souvent ses chansons avaient plus d'une langue.
1155 à 1220 - naissance et mort de Guiot de Provins, poète lyrique et satirique
1155 Wace écrit Roman de Brut. Robert Wace (ou Robert de Gacé), né vers 1115 sur l'île de Jersey, est considéré comme un poète "français" ou plus précisément normand. Il est également chanoine de Bayeux et meurt vers 1175 en Angleterre.
1158 Traité de Gisors entre Henri II d'Angleterre et Louis VII.
1159 En juin, Henri II d'Angleterre s'empare de Cahors et Rodez, mais échoue devant Toulouse où s'est enfermé Louis VII, venu au secours du comte Raymond V.
1159 Rivalité entre les Capétiens et les Plantagenêt (1159-1299)
1159 Première Guerre de Cent Ans. Première Guerre de Cent Ans, en 1159, les armées d'Henri II d'Angleterre entrent dans Périgueux. Le roi d'Angleterre avait décidé d'agrandir encore ses possessions dans le Sud-Ouest en annexant le comté de Toulouse qui comprenait, entre autres, le Quercy. C'est l'origine de la première Guerre de Cent Ans qui se déroula de 1159 à 1299. À partir de 1170, Aliénor d'Aquitaine, pourtant toujours épouse d'Henri II, lui dispute territoires et légitimité au trône en soulevant contre lui ses propres fils. Cette guerre est aussi la lente reconquête capétienne de son royaume. En effet, le pouvoir royal est encore peu étendu sur le tout le territoire de France et la faiblesse de Louis VII n'arrange rien, bien au contraire. Mais par la suite, la France a la chance de connaître trois souverains exceptionnels servis par une non moins exceptionnelle longévité.
1159 Jean de Salisbury écrit Polycraticus. Jean de Salisbury (1115-1180) : philosophe scolastique et élève d'Abélard. Il fut évêque de Chartres, secrétaire et ami de Thomas Becket dont il écrivit la vie. Il est aussi l'auteur d'un traité de logique (Metalogicus). Dans son 'Polycraticus' (1159), le corps est l'image métaphorique de la société, dont le roi ou le pape est la tête, et dont artisans et paysans sont les pieds. Jean n'est ni un mystique, ni un théologien; pour lui, le but des études et d'abord l'acquisition d'une sagesse humaine qui doit permettre l'exercice des vertus et la recherche de l'amour de Dieu.
1160 Mort de la reine Constance de Castille. Constance de Castille (v. 1136-4 octobre 1160, à Paris), reine de France, est la fille du roi de Castille Alphonse VIII. Elle est la deuxième épouse de Louis VII, après Aliénor d'Aquitaine. Leur mariage et son sacre eurent lieu à Orléans en 1154. Elle est mère de Marguerite, successivement mariée à Henri le Jeune, fils de Henri II d'Angleterre, puis roi de Hongrie Béla III. Après un pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle, elle meurt à Paris en accouchant d'une fille, Adélaïde, future comtesse de Vexin. Le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle est un pèlerinage chrétien, qui mène à la ville de Saint-Jacques-de-Compostelle en Galice (Espagne), où seraient conservées les reliques de Saint Jacques, apôtre du Christ. Avec celui de Rome (via Francigena) et de Jérusalem, c'est l'un des trois grands pèlerinages de la chrétienté. Traditionnellement, le pèlerinage vers Saint-Jacques-de-Compostelle se fait à pied et en partant de chez soi. Cependant pour des raisons pratiques les pèlerins se sont rapidement rassemblés sur des voies précises. Des chemins de pèlerinage partent de la plupart des régions d'Europe, au départ entre autres de Liège, Paris, Vézelay, Le Puy-en-Velay. S'il est parcouru depuis le VIIIe siècle par des chrétiens faisant étape dans des monastères qui jalonnent les chemins de Compostelle, le pèlerinage de Saint-Jacques est également devenu une randonnée célèbre, où les marcheurs croisent les amateurs d'art roman.
1160 13 novembre Mariage de Louis VII avec Alix de Champagne. Alix de Champagne, Adèle, Alix ou Alice de Champagne (vers 1140 - 4 juin 1206, au Palais de la Cité, à Paris), reine de France, est la fille du comte de Champagne et de Blois Thibaut II le Grand et de Mahaut de Carinthie. Elle est la troisième épouse de Louis VII, veuf de Constance de Castille, le 13 novembre 1160 à Paris et sacrée le jour-même. Elle en profite pour jouer une grand rôle dans la vie politique du royaume et pour mettre en avant ses frères le comte de Champagne Henri le Libéral, le comte de Blois Thibaut V et l'archevêque de Reims Guillaume aux Blanches Mains - en lui obtenant son premier siège, l'évêché de Chartres. Elle marie les deux premiers aux filles qu'a eues Louis VII d'Aliénor d'Aquitaine. Écartée du pouvoir par Philippe Auguste en 1180, elle est cependant régente du royaume, en 1190, lors de la troisième croisade. Au retour du roi, en 1192, la reine Adèle rentre de nouveau dans l'ombre et participe à la fondation d'abbayes.
1160 à 1205 - naissance et mort de Peire Vidal, le troubadour le plus original de cette période. Il accepte et se fait passer lui-même pour un peu fou. C'est un grand voyageur.
1162 Henri II s'empare du Vexin.
1163 Début de la construction de Notre-Dame de Paris. Notre-Dame de Paris, est l'église cathédrale de Paris, d'architecture gothique située sur l'île de la Cité. Elle est située sur la place du parvis Notre-Dame. Elle possède des caractères du gothique primitif (voûtes sexpartites de la nef) et du gothique rayonnant : on remarque particulièrement l'audace des arcs-boutants du choeur. Sa façade occidentale est un chef d'oeuvre d'équilibre architectural. La construction, commencée sous le règne de Louis VII par l'évêque Maurice de Sully, a duré de 1163 à 1345. À cette époque, Paris n'était qu'un évêché, suffragant de l'archevêque de Sens. Une cathédrale s'entend comme une église dans laquelle est placé le trône de l'évêque du diocèse. Ce sont les "commune" qui, à partir de 1160, vont ériger les cathédrales gothiques, émanations de leur indépendance, de leur foi et de leur communauté : Lille, Beauvais, Amiens, Reims, Arras, Laon, Chartres, Rouen, etc. Et aussi Paris, ville royale depuis Philippe Auguste. Tout à la fois édifice religieux et lieu d'accueil, la cathédrale est, au Moyen Âge, l'espace de sociabilité par excellence. Les fidèles entrent, sortent, bavardent, font de la musique, ce qui ne les empêche pas d'écouter la parole de l'évêque.
1163 Concile de Tours où l'on commence à s'inquiéter de l'hérésie cathare. Hérésie. Elle est le fait de chrétiens qui renient un ou plusieurs dogmes de la foi, et proposent leur vision comme seule conception authentique du catholicisme. En ce sens, l'hérésie a toujours paniqué l'Église car elle est naît à l'intérieur de ses rangs, à l'initiative de chrétiens baptisés. La chasse intransigeante aux hérétiques atteint son paroxysme avec l'instauration de l'Inquisition. Inquisition. "Et pourtant, elle tourne !" s'exclame Galilée à l'issue de son procès devant le tribunal de l'Inquisition (1633), qui l'a sommé de renier sa conception héliocentrique de l'univers. Établie pour lutter contre l'hérésie cathare, l'Inquisition est un organisme judiciaire ecclésiastique qui fonctionne par la dénonciation et l'enquête. Elle fait la chasse aux sorcières et aux hérétiques, les arrête, et les menace du bûcher s'ils n'abjurent pas. Après une mise à la question en rigueur, le degré de culpabilité est établi et la peine prononcée. Les pénitences varient du port d'insignes infamants à la prison. Ceux qui n'abjurent pas sont brûlés vifs. L'Espagnol Torquemada reste sans doute l'inquisiteur le plus tristement célèbre.
1164 Thomas Becket, l'archevêque de Canterbury se réfugie en France suite au conflit qui l'oppose à Henri II d'angleterre. Thomas Becket (21 décembre 1117 - 29 décembre 1170) fut archevêque de Canturbery de 1162 à 1170. Il engagea un conflit avec le roi Henri II sur les droits et privilèges de l'église catholique romaine et fut assassiné par les partisans du roi. Ami, conseiller et chancelier du roi Henri II d'Angleterre, il devient archevêque de Cantorbéry (Canterbury) et chef de l'église d'Angleterre en 1162. Il s'oppose au roi, qui veut diriger l'Église. Menacé, il se réfugie en France pendant sept ans ; à son retour en Angleterre, des soldats du roi l'assassinent dans la cathédrale de Cantorbéry en 1170.
1164 Pierre Le Mangeur écrit 'Historia scholastica'. Pierre Le Mangeur ainsi surnommé en raison de son appétit pour la lecture. Théologien français (Troyes vers 1100 - Paris, vers 1179). Chanoine et chancelier de Paris en 1164. Il a laissé un manuel d'histoire religieuse, 'Histoire scolastique', qui connut un grand succès.
1165 Gengis Khan premier empereur mongol. Il utilisa son génie politique et militaire pour unifier les tribus turques et mongoles de l'Asie centrale et ainsi fonder son Empire. Il mena pour cela la conquête de la majeure partie de l'Asie, incluant la Chine, la Russie, la Perse, le Moyen-Orient et l'Europe de l'Est. Son petit-fils, Kubilai Khan, fut le premier empereur de la dynastie Yuan en Chine. Gengis Khan, conquérant mongol. Gengis Khan, Khan des Mongols étendit sa puissance sur l'Asie centrale, la Chine septentrionale et le Turkestan russe. Fondateur d'une lignée de dominateurs, il est l'un des personnages les moins bien connus, mais aussi l'un des plus célèbres, de l'histoire des hommes. Après avoir unifié la Mongolie (l'Ulus mongol) sous son autorité, Gengis Khan organise son empire sur lequel il fait régner une discipline sévère.
1165 à 1210 - naissance et mort de Jehan Bodel, écrivain et rédigea entre 1197 et 1200 une chanson de geste romanesque: "La chanson des Saines (Saxon)". C'est un des derniers poèmes épiques qui raconte les péripéties de la guerre victorieuse de Charlemagne contre Guitelin. Puis, il écrit une pièce de théâtre de type bouffon: "Le jeu de Saint Nicolas" entre Mars et Octobre 1200. La première représentation de cette pièce eut lieu le 5 Décembre 1200.
1165 Benoît de Sainte-Maure écrit 'Roman de Troie'. Benoît de Sainte-Maure, qui dédie le 'Roman de Troie' à Éléonor, composera entre 1173 et 1185, une 'Estoire des Ducs de Normandie', commandée par le roi d'Angleterre, s'inspirant des chroniques de Guillaume de Jumièges, Guillaume de Poitiers et Dudon de Saint-Quentin. De ce dernier, il adopte et théorise la tripartition de la société féodale, thème qui sera repris par son proche Étienne de Fougères.
1165 Bernard de Ventadour écrit 'Cansos'.
1170 29 décembre Assassinat de Thomas Becket. L'archevêque de Cantorbéry Thomas Becket est assassiné au sein même de sa cathédrale par quatre chevaliers anglo-normands fidèles d'Henri II. Bien que ceux-ci agissent sans ordre royal, l'histoire veut qu'ils aient pris cette initiative après qu'Henri II ait prononcé de colère la phrase : "N'y aura-t-il donc personne pour me débarrasser de ce clerc outrecuidant ?". Nommé par son ancien ami le roi, Thomas Becket s'aliéna ce dernier lorsqu'il commença à opposer une résistance intransigeante aux Constitutions de Clarendon. Celles-ci prévoyaient en fait de réduire le pouvoir de l'Église et de la faire dépendre du pouvoir royal. Après un exil en France et une série d'excommunications contre les prêtres qui ne le soutenaient pas, Thomas Becket avait pu revenir en Angleterre. Cet assassinat provoqua la colère de l'Église et des croyants, forçant Henri II à faire pénitence publiquement. Thomas Becket sera sanctifié trois ans plus tard.
1170 Marie de France écrit 'Lais'. Marie de France est une poète médiévale célèbre pour ses lais - sortes de poèmes - rédigés en ancien français. Elle a vécu pendant la seconde moitié du XIIe siècle, en France puis en Angleterre, où on la suppose abbesse d'un monastère, peut-être celui de Reading. Son oeuvre examine l'amour courtois et relève de la matière de Bretagne.
1170 Chrétien de Troyes, Romancier médiéval français, écrit 'Lancelot ou le Chevalier à la charrette', 'Érec et Énide'.
1170 Composition du 'Tristan et Iseut' de Béroul. Tristan et Iseut, l'histoire de Tristan et Iseut a traversé les siècles pour intégrer la littérature. D'origine celtique, ce sont les poètes normands qui en ont fait les premières rédactions qui nous sont conservées. Issue de la tradition orale, la très populaire histoire de Tristan et Iseut fait son entrée dans la littérature écrite au XIIe siècle. Plusieurs textes différents ont vu le jour, dont les célèbres versions de Béroul et de Thomas d'Angleterre, certains ont été malheureusement perdus comme celui de Chrétien de Troyes, aucun de ceux qui nous sont parvenus ne sont intégraux. Béroul est un jongleur et conteur de métier normand du XIIe siècle. Il a écrit une version de la légende de Tristan et Iseut dans un dialecte normand dont on a conservé un certain nombre de fragments (environ 3000 vers).
1171 Début du règne de Saladin (Salah al-Din al-Ayyubi) (fin en 1193). Il renverse la dynastie Fatimide à la tête de l'Égypte, restaure la légitimité des Abbassides et le rite sunnite. Il se proclame sultan d'Égypte et fonde la dynastie Ayyoubides. Au même moment, le calife de Bagdad accorde à Nur ad-Din l'investiture de la Syrie et de l'Égypte. Apprenant la fin de la dynastie Fatimide, le chef de la secte des Assassins, Rachideddin Sinan ("le vieux de la montagne") envoie un message à Amaury Ier de Jérusalem pour lui annoncer qu'il est prêt, avec tous ses partisans, à se convertir au christianisme. Les Assassins possèdent alors plusieurs forteresses et villages en Syrie centrale. Beaucoup d'adeptes de la secte, devenus de paisibles paysans, versent un tribut régulier aux Templiers. En promettant de se convertir, le "vieux" espère exempter ses fidèles du tribut, que seul les non-chrétiens sont tenus de payer. Saladin (1137-1193) fonda la dynastie ayyoubide, d'origine ethnique kurde en Égypte et en Syrie. Il est également connu pour s'être battu contre les croisés et l'honneur avec lequel il traitait les vaincus.
1173 23 juin Siège de Verneuil. Révoltés contre leur père, Henri II d'Angleterre, Henri le Jeune, Richard et Geoffroy, soutenus par Louis VII de France, mettent le siège devant Verneuil. Révolte de 1173-1174 en Angleterrre et Normandie. Les fils d'Henri II se rebellent contre leur père : Révolte de Richard Coeur de Lion en Aquitaine contre son père Henri II d'Angleterre avec l'appui d'Aliénor d'Aquitaine (fin en 1183). En novembre, Aliénor est capturée par son mari alors que, vêtue d'un habit masculin, elle tentait de se réfugier auprès du roi de France. La reine est enfermée au château de Chinon (fin en 1189). Révolte des barons en Angleterre et en Normandie (fin en 1174). Guillaume le Lion, roi d'Écosse, fait la guerre à l'Angleterre, mais est capturé et emprisonné à Falaise par Henri II. Il ne sera libéré que contre rançon et reconnaissance de souveraineté. La révolte de 1173-1174 est la rébellion contre Henri II d'Angleterre de trois de ses fils, de son épouse Aliénor d'Aquitaine et de barons qui les soutenaient. Elle dura 18 mois, et fut un échec. Les membres rebelles de sa famille durent se résigner face à sa puissance, et se réconcilièrent avec lui.
1174 30 septembre Paix de Montlouis. Elle est signée entre Louis VII et Henri II d'Angleterre, roi d'Angleterre. On y réalise le partage des domaines des Plantagenêts entre le roi Henri et ses fils rebelles. Pour sceller la paix, la fille de Louis VII, Adélaïde, doit épouser le fils d'Henri II d'Angleterre, Richard Coeur de Lion. Richard Coeur de Lion, Richard Ier d'Angleterre de 1189 à 1199, duc d'Aquitaine, comte du Maine, comte d'Anjou, né le 8 septembre 1157 au palais de Beaumont à Oxford (Angleterre), mort le 6 avril 1199 lors du siège de Châlus (France). Fils de Henri II d'Angleterre, ou Plantagenêt, et d'Aliénor d'Aquitaine, Richard est élevé en France à la cour de sa mère, dont il devient l'héritier à l'âge de onze ans. Après la mort de son frère aîné, il devient aussi l'héritier de la couronne d'Angleterre, mais aussi de l'Anjou, la Normandie, le Maine. Pendant son règne, il ne passera que quelques mois dans le royaume d'Angleterre et utilisera toutes ses ressources pour partir en croisade, puis défendre ses territoires français contre le roi de France, Philippe Auguste, auquel il s'était pourtant auparavant allié contre son propre père. Ces territoires, pour lesquels il avait prêté allégeance à Philippe, constituaient la plus grande partie de son héritage Plantagenêt. Avant d'être roi d'Angleterre, Richard fut donc surtout un prince du continent, surtout désireux d'entrer dans la légende par de hauts faits d'armes.
1175 Bertrand de Born écrit Cansos. Bertrand de Born (v.1140 - v.1215), seigneur de Hautefort en Limousin, troubadour qui célèbre l'amour et la guerre. Il fut mêlé aux luttes des fils de Henri II d'Angleterre, et prit parti contre Richard Coeur de Lion pour Henri le Jeune. À la mort de celui-ci, il se réconcilia avec Richard, qu'il soutint à son tour contre Philippe Auguste.
1175 à 1221 - naissance et mort de Dominique de Guzman, dit Saint Dominique. Religieux catholique, le fondateur de l'ordre des dominicains. Canonisé par l'Église catholique.
1176 Chrétien de Troyes compose "Yvain ou le Chevalier au lion". Grand poète de la littérature courtoise, Chrétien de Troyes s'attelle à la rédaction d'un des plus grands ouvrages du genre. Inspiré des mythes bretons du roi Arthur et de la Table ronde, il donne vie à Yvain, un chevalier qui a choisi l'aventure à l'amour. Il ne pourra reconquérir la main de la belle Laudine qu'en accomplissant de grandes prouesses. "Yvain ou le Chevalier au lion" est l'un des trois romans de Chrétien de Troyes - avec "Lancelot ou le Chevalier de la charrette" et "Perceval ou le conte du Graal" - qui traversera les siècles.
1177 à 1236 - naissance et mort de Gautier de Coinci. Bénédictin français, Grand prieur à l'abbaye Saint Médard de Soissons en 1236, il fut un dignitaire ecclésiastique important de la région parisienne. On lui doit des discours édifiants, des récits hagiographiques et surtout un recueil de 58 Miracles de Nostre Dame d'environ 30 000 vers, répartis en deux livres, dont il commença la rédaction vers 1218.
1179 1er novembre Louis VII fait sacrer son fils Philippe (futur Philippe Auguste) à Reims à qui il laisse le pouvoir. Philippe Auguste, Philippe II, dit Philippe Auguste, né le 21 août 1165 à Gonesse Val-d'Oise, mort à Mantes-la-Jolie Yvelines, France le 14 juillet 1223, fut roi de France de 1180 à 1223, septième roi de la dynastie dite des Capétiens directs.
1179 Troisième concile oecuménique du Latran présidé par Alexandre III. Il tente de résorber le schisme. Innocent III, antipape contre Alexandre III, se le fait enfermer. Il impose l'élection du pape par la majorité des deux tiers du collège des cardinaux. Le pape oblige tout les Juifs à porter la rouelle jaune. L'hérésie cathare est condamnée. Le concile jette l'anathème sur les mercenaires (routiers). Le pape interdit le commerce avec les musulmans. Le concile menace d'excommunication ceux qui créeront de nouveaux péages ou augmenteront les tarifs des anciens sans autorisation. Le troisème concile du Latran se tient à Rome en mars 1179, suite à la paix de Venise conclue entre l'empereur Frédéric Barberousse et la Ligue lombarde fomentée par le pape Alexandre III. Il est le XIe concile oecuménique.
1179 Fondation de la secte des Vaudois à Lyon. Églises vaudoises, elles sont apparues avec Pierre Valdo ou Valdès, en 1179 dans la paroisse Saint-Nizier à Lyon. Pierre Valdès était un riche marchand. on raconte qu'il vendit ses biens pour suivre l'idéal de pauvreté apostolique, c'est-à-dire en imiter la vie des apôtres. Selon la tradition vaudoise, il se serait fait traduire des passages de la Bible du latin en langue vulgaire, et les aurait appris par coeur. Il commença à prêcher dans les rues de Lyon, acte qui était alors interdit par l'Église catholique. Seuls les prêtres et les clercs, en effet, étaient autorisés à le faire. L'Église toléra dans un premier temps la présence de Valdès et de ses disciples à condition qu'ils ne prêchent plus. Mais, ayant bravé cet interdit, ces derniers furent chassés de Lyon. Ils constituèrent dès lors les premiers vaudois, qui se nommaient eux-même "Pauvres de Lyon". Pierre Valdo (également Pierre Valdès ou Pierre Vaudès selon les sources) dit Pierre de Vaux (1140-1206) est un riche marchand de Lyon. Passant par une crise religieuse, à la suite de laquelle il fit traduire le Nouveau Testament en langue vulgaire, il vendit tous ses biens et devint prédicateur itinérant. D'autres en firent autant. Ce mouvement appelé la fraternité des Pauvres de Lyon rencontra tout de suite de l'hostilité. Ils durent expliquer leur vision de la foi devant un collège de trois ecclésiastiques et notamment des points qui faisaient alors débat au sein de l'Église comme le sacerdoce universel, L'évangile en langue vulgaire, une plus grande pauvreté de l'Institution. Persécutés, chassés de Lyon, Valdo et ses disciples s'installèrent dans les hautes vallées du Piémont, puis, en France, dans le Luberon : l'Église vaudoise est née. Excommuniés par le Concile de Vérone en 1184, sa doctrine fut condamnée par le Concile de Latran en 1215.
1180 Au Cambodge, apogée de l'empire d'Angkor. Angkor est l'ancienne capitale de l'Empire khmer qui prospéra du IXe au XVe siècle.
1180 invention du gouvernail (Arabie)
1180 15 Février Édit d'expulsion des juifs.
1180 28 avril Mariage de Philippe (futur Philippe Auguste), fils de Louis VII avec Isabelle de Hainaut. Isabelle de Hainaut est la nièce de Philippe d'Alsace, comte de Flandre. Elle apporte en dot l'Artois. Philippe d'Alsace, Philippe Ier dit Philippe d'Alsace (° 1143 - † St-Jean d'Acre, 1er juin 1191), fils de Thierry d'Alsace, comte de Flandre, et de Sibylle d'Anjou (†1165). Comte de Flandre 1157 - 1191. Comte de Vermandois par mariage v. 1168 - 1186, à titre viager 1186 - 1191. Son règne correspond à l'apogée et au début du déclin de la puissance féodale flamande. Il lutta avec les visées de Philippe Auguste sur la Flandre, l'Artois et la Picardie. Le problème de sa succession fut au coeur de la politique de la fin de sa vie.
1180 29 mai Couronnement de Philippe Auguste à Saint-Denis.
1180 28 juin Traité de Gisors entre Henri II d'Angleterre et Louis VII le Jeune.
1180 18 septembre Mort de Louis VII à Paris. Au retour d'un pèlerinage, Louis VII prend froid et est terrassé par une hémiplégie. Il meurt paralysé à l'abbaye de Saint-Port. - Avènement de Philippe II (Philippe Auguste) né en 1165, fils de Louis VII et d'Adèle de Champagne, que celui-ci avait épousée après la répudiation d'Aliénor.
1180 PHILIPPE II Auguste (1180-1223)
1180 Philippe Auguste. Philippe n'a que 15 ans à la mort de son père. Cette même année, avant le décès de son père il épouse Isabelle de Hainaut fille du comte de Flandre. Cela n'empêchera pas celui-ci de comploter avec les comtes de Champagne et de Bourgogne. Malgré sa parenté, Isabelle n'hérite pas de sa tante Isabelle de Vermandois, décédée en 1182. Philippe parvient à faire respecter ses droits et à la suite d'une expédition militaire contre les coalisés (comtes de Champagne et de Bourgogne) obtient par le traité de Boves (1185) le Vermandois, l'Artois et Amiens. Il reprend la lutte contre Henri II d'Angleterre en soutenant Richard Coeur de Lion révolté contre son père (1187-1189). En 1189 Henri II meurt et Richard lui succède. A la demande du pape, il part pour la troisième croisade avec Richard Coeur de Lion pour délivrer Jérusalem tombée aux mains de Saladin. C'est l'Archevêque Guilaume de Reims qui sera régent en son absence. En 1190, Philippe rencontre des succès devant Saint Jean d'Acre et décide de rentrer. Il quitte la Terre Sainte le 31 juillet 1191. Richard qui n'a pas eu son content de gloire poursuit sa lutte au cours de laquelle il conquiert son surnom, Coeur de Lion. Ayant obtenu de Saladin un accord d'accès aux lieux saints et quelques concessions territoriales Il décide de rentrer en octobre 1192. A son retour, son bateau est jeté par la tempête sur la côte dalmate (Croatie) il est fait prisonnier par le duc d'Autriche avec lequel il était en hostilité qui le remet aux mains de l'Empereur d'Allemagne. Pendant ce temps le frère de Richard, Jean sans Terre, personnage à demi fou, a pris le pouvoir. Philippe continuant à jouer la division dans le camp anglais le soutient, en retour Jean lui fait des concessions territoriales. Il mène également une action auprès de l'empereur d'Allemagne pour qu'il garde Richard le plus longtemps possible. Au retour de Richard qui récupère son trône la guerre reprend, il fait construire une forteresse sur la Seine, clé de la Normandie (Chateau Gaillard). Elle sera achevée en 1198 et entreprend des expéditions mais il se fait tuer au siège de Chalus en Limousin. Jean lui succède. Au cours de la bataille de Fréteval remportée par Richard, tous les bagages de Philppe Auguste tomberont aux mains des Anglais. Ceux-ci comprenaient notamment tous les documents constituant l'histoire du royaume et notamment les chartes qui suivaient le roi dans tous ses déplacements. Richard Coeur de Lion meurt le 6 avril 1199. Il avait été blessé au siège de Châlus en Limousin le 26 mars d'un carreau d'arbalète. La succession de Richard qui n'a pas de descendance est revendiquée par le petit-fils de Henry II, Arthur de Bretagne fils de Geoffroi l'ainé et Jean sans Terre frère cadet de Richard. Jean soutenu par sa mère, Aliénor d'Aquitaine, finit par être couronné Roi d'Angleterre le 27 mai 1199. Philippe Auguste conformément à sa technique qui consiste à créer des dissensions chez les Anglais, s'empresse de soutenir Arthur. Pour être reconnu comme roi d'Angleterre par Philippe Auguste, Jean sans Terre conclut le traité du Goulet avec Philippe Auguste lui cèdant le Vexin normand, Évreux et des possessions en Auvergne et en Berry. Malgré cela, Philippe fidèle à sa politique soutient Arthur neveu de Richard contre Jean. Le comte d'Angoulême (vassal de Jean sans terre) voulant marier sa fille, Isabelle d'Angoulême, à Hugues de Luzignan (vassal de Philippe Auguste) le Poitou risquait alors de devenir français coupant ainsi la continuité des possessions anglaises en France (Normandie - Aquitaine). Jean déclare alors qu'il veut épouser la fille en question et le comte son père qui est le vassal de Jean est bien obligé d'accepter (Août 1200). Hugues de Luzignan frustré se plaint au roi de France. Heureux de cela Philippe décide de traduire Jean en Cour de France. Jean ne se présente pas et Philippe lui confisque la Normandie et les autres possessions anglaises en France et les attribue à Arthur de Bretagne. Plus difficile est de faire appliquer ces décisions. Arthur est vaincu par Jean qui le fait prisonnier et le met à mort. Philippe en profite pour juger à nouveau Jean et lui confisque la plupart de ses biens en France. En 1206 les anglais ne possèdent plus sur le continent que la Guyenne (nom anglais de l'Aquitaine). Jean se coalise avec Othon Ier Empereur Germanique et avec le comte de Flandre contre Philippe. Les troupes françaises prises entre deux feux doivent se scinder en deux l'une menée par le futur Louis VIII, fils de Philippe qui vainc Jean à La Roche aux Moines le 2 juillet 1214 coupant ainsi toute possibilité d'unification des forces coalisées. Louis poursuit les Anglais jusqu'à Londres qu'il occupe sans problème. Philippe commande l'autre armée qui est renforcée par des milices populaires constituées par les villes affranchies qui craignaient une invasion. Philippe vainc les coalisés à Bouvines contraignant Othon à s'enfuir et à reconnaître les possessions françaises. Le comte de Flandre est fait prisonnier, enfermé au Louvre et ses états rattachés à la couronne. Philippe Auguste fait de Paris sa capitale. Il favorise le commerce. A Paris, il fait construire la tour du Louvre pour protèger la Seine et ses marchands, il fait paver les voies de communication et construire une enceinte autour de la ville. Il favorise l'évolution de la Bougeoisie. Lorsqu'il part en croisade il confie à 6 bourgeois de Paris la garde du trésor et du sceau royal pendant son absence. Paris bénéficie alors d'un renom internationnal, des étudiants de partout viennent à l'Université française à laquelle Philippe accorde des privilèges. Il fait régner la justice favorisant souvent le petit contre le grand, il est considéré comme le protecteur des villes. L'extension du commerce, la France est maintenant le chemin naturel entre le sud et le nord, entre l'Italie et la Flandre ce qui crée un afflux monétaire, les prix montent et les agriculteurs vendent mieux leurs produits. Grâce à ces revenus supplémentaires ils peuvent acheter leur liberté. On peut constater un reflux de la féodalité favorisé par le roi. La France est en Europe le pays le plus riche et le plus peuplé. Dans le sud de la France l'hérésie cathare se développe. Le pape Innocent III appelle à la croisade. Les barons du nord viennent en nombre attirés par les terres du midi et la soif de pillage. Ils sont menés par Simon de Montfort (Simon IV le Fort Comte de Montfort). Bientôt ils assiègent Toulouse et vainquent les princes cathares. En 1215 ils font leur entrée dans Toulouse qu'ils pillent. Les Languedociens se révolteront rapidement, Simon le pillard sera tué, son fils s'enfermera dans Carcassonne et fera appel à Philippe Auguste promettant le rattachement des terres du Midi à la couronne. Philippe refusera ne voulant pas faire la guerre au peuple mais surtout ne voulant pas laisser le royaume sans défense face à l'Anglais. En 1193 Philippe Auguste épouse Ingeburge de Danemark le 15 août dans la cathédrale d'Amiens, le lendemain ils sont couronnés par l'Archevêque de Reims et le surlendemain Philippe annonce sa volonté de se séparer de Ingeburge. Il la séquestre dans le monastère de Saint-Maur-des-Fossés. Le 5 novembre une assemblée présidée par l'Archevêque de Reims conclut à la nullité du mariage. C'est dans la période de 1194-1196 qu'apparaît dans les écrits la cérémonie de l'adoubement. En 1215 se tient le troisième concil du Latran (palais romain résidence des papes à cette époque) au cours duquel il est décidé la publication des bans afin d'éviter les mariages consanguins. Philippe Auguste meurt en 1223 il laisse le domaine royal quintuplé.
1180 Lorsque Philippe II monte sur le trône (1180-1223), des forces nouvelles sont en place, dont il saura diriger l'élan pour consolider définitivement la royauté française. Par une succession d'alliances matrimoniales éminemment politiques, la monarchie a réalisé une synthèse entre les trois dynasties : mérovingienne, carolingienne et capétienne. Les racines de la maison capétienne plongent solidement dans un passé fabuleux. La gloire de Charlemagne et de Roland, toujours chantée par les trouvères dans les manoirs ou sur les places de village, rejaillit sur la maison royale. L'éclatante victoire de Bouvines (27 juillet 1214) sur la coalition anglo-allemande, suivie par quelques grands feudataires du royaume, a suscité une immense liesse populaire. Auréolé de gloire, Philippe prend le titre d'"Augustus". Il est considéré comme le sauveur du pays contre l'ennemi anglais. Les conquêtes réalisées sur l'empire "angevin" des Plantagenêts semblent définitivement acquises. En moins de trente années, la monarchie a atteint les rivages de la Manche, de l'Atlantique et de la Méditerranée. Le domaine royal a quadruplé, avec en son centre l'Ile-de-France, la région des plus grasses terres du royaume. Plus qu'aucun de ses grands vassaux, le roi est désormais riche et puissant. A l'extérieur de ce que l'on commence à appeler la France, la puissance capétienne en Occident est respectée et son prestige reconnu. A l'intérieur du royaume le souverain détient l'autorité suprême. Le pape Innocent III déclare : "De notoriété publique le roi de France ne reconnaît au temporel aucune autorité supérieure à la sienne". Extension du territoire et unification du pays sont les tâches majeures accomplies par Philippe Auguste. Les grands barons, dont nombre se livraient au pillage ou fomentaient des guerre civiles, sont enfin soumis. Le roi, que la cérémonie du sacre place au-dessus de tous, ne doit l'hommage à personne, mais ses sujets sont obligés de respecter les rites et les obligations de la vassalité. De bas en haut de l'échelle sociale les hommes vivent sous le régime de la féodalité. Seigneurs, hommes libres ou serfs sont assujettis à des lois de subordination créant des droits et des devoirs entre eux. Une stricte hiérarchie existe également entre seigneurs eux-mêmes (ducs, marquis, comtes, châtelains). Par le contrat vassalique, suzerain et vassal s'engagent par "l'hommage" et le "serment de fidélité". Le vassal doit à son seigneur "aide" et "conseil". L'aide, ou "ost", c'est avant tout le service militaire. C'est aussi une contribution financière, dont la plus courante consiste à réunir la rançon d'un seigneur fait prisonnier. Le conseil oblige le vassal à siéger à la cour seigneuriale ("plaid" de justice). En retour le seigneur doit au vassal "protection" et "entretien", ce qui se traduit par la concession gratuite de terres. Ce fief, concédé à l'origine de manière viagère, est devenu progressivement un bien héréditaire. Si les seigneurs, maîtres en leur domaine, peuvent exercer le pouvoir de commander et de punir, tous, du plus petit au plus grand, doivent rendre un hommage prioritaire au seigneur-lige, c'est à dire au roi. Dans les structures médiévales la chevalerie est une caste à part. Née au début du XIe siècle en Occident, elle se développe considérablement au XIIe siècle. Qu'il appartienne à la haute aristocratie ou à un lignage de moindre importance, le chevalier doit être suffisamment riche pour acquérir un équipement très coûteux (heaume, haubert, lance, épée, baudrier) et un cheval de combat. Car le chevalier est avant tout un homme de guerre. Dès l'enfance il apprend à manier des armes et à supporter le port de l'armure. Très tôt la chevalerie prend un caractère sacré que lui confère le rite de l'adoubement, au cours duquel un jeune écuyer est intronisé chevalier. En même temps qu'il jure de sa foi chrétienne, de défendre l'Église, de protéger son seigneur et les pauvres, il reçoit ses armes et des éperons bénis par un prêtre. Faire partie de la chevalerie c'est partager un même idéal (valeur militaire) et respecter un même code moral (loyauté au combat, mépris du profit, idéalisation de l'amour humain). A la suite des différentes croisades, les chevaliers, engagés dans la lutte contre les Infidèles, sont devenu de redoutables "Soldats du Christ", ce qui conduira à la création d'ordres religieux militaires (Templiers). Constituée à l'origine par des éléments issus de la noblesse, la chevalerie a progressivement ouvert ses rangs à des gentilshommes de plus modeste naissance, petits hobereaux ou seigneurs de village. Une nouvelle classe est née de paysans qui se sont considérablement enrichis, ont acquis des terres, puis, pour les plus entreprenants, une châtellenie. Quelques uns ont ainsi pu accéder à la chevalerie. Les exemples sont encore très rares d'une spectaculaire promotion sociale en ce début du XIIIe siècle. Mais une prospérité générale et un formidable dynamisme dans tous les domaines marquent le règne de Philippe Auguste et la fin du siècle. Tout d'abord l'expansion démographique fait un bond et se poursuit sans désemparer. Cette montée de la population est un facteur essentiel de la croissance économique. Entre population et ressources du sol, l'équilibre est atteint. On pioche, on laboure, on sème, on multiplie les rendements. On arrache à une nature hostile des terres nourricières au détriment des forêts, des landes, des marécages. Nourrir une population en progression et exploiter ce nouvel espace agricole nécessitent des améliorations décisives. L'outillage se perfectionne (charrue à soc métallique), les bêtes de trait se généralisent (le cheval supplante le boeuf), les labours s'organisent (assolement triennal), des cultures plus lucratives que les céréales s'étendent (vigne, lin, chanvre et plantes tinctoriales), les moulins hydrauliques et les fours à pain couvrent les campagnes. Dans le même temps les rapports entre seigneurs et paysans se modifient. Le système des corvées, ou “tailles”, dues au maître est progressivement remplacé par le salariat et des manoeuvres agricoles se louent de domaine en domaine. A force de lutte et à renfort de deniers, l'émancipation paysanne se réalise par l'institution de “franchises” passées entre seigneur et paysans et dont les chartes fixent et limitent les exigences seigneuriales. Sur les tenures ou concessions de terre louées aux maîtres, les hommes libres peuvent disposer du fruit de leur travail et s'enrichir ; les serfs s'affranchissent plus progressivement. Le “vilain” (de “villa”, qui désigne le domaine rural), bénéficie en premier des surplus de l'agriculture. La famille paysanne qui s'accroît mange désormais régulièrement à sa faim et un sensible mieux-être se manifeste dans les conditions d'existence. Dans la maison où le récent usage du verre à vitre apporte de la clarté, on prend le temps de s'asseoir et d'échanger entre voisins des nouvelles autour du tout nouveau foyer de la cheminée ; foyer où règne la femme et dont le rôle au sein de la communauté familiale et rurale s'est fortement affirmé. Les plus riches demeures paysannes s'équipent en meubles, encore grossièrement façonnés mais plus nombreux, en toutes sortes d'ustensiles de cuisine ; dans les coffres de bois sont enfermés des vêtements taillés dans un drap plus fin et rendus plus pratiques depuis l'invention du bouton ; on montre avec fierté l'acquisition d'un miroir de verre et non plus de métal poli. La paysannerie se regroupe en paroisses rurales, encadrées par le clergé et sous l'autorité d'un maire, où jouent pleinement la solidarité et le travail collectif. Mais souvent le prix de la liberté à payer au seigneur (le “ cens ”, redevance foncière) était trop cher, comme étaient lourds les impôts dus au clergé (la dîme). Aussi de nombreux paysans ruinés vont rejoindre les bandes de mendiants aux portes des villes, ou verser dans le brigandage sur le chemin des forêts. L'espace forestier, malgré les progrès du défrichement, occupe la majeure partie du royaume. Les grandes voies qui le traversent ne suffisent plus aux échanges commerciaux qui se sont beaucoup développés. Parallèlement, un réseau nouveau de routes se constitue, qui relie villages, châteaux, bourgs, abbayes, ports et grandes cités. Ponts, digues et embarcadères sur les rivières sont partout construits et facilitent encore le trafic. Des chariots aux roues renforcées par des lames métalliques et tirés par des chevaux ferrés assurent mieux l'acheminement des marchandises. La sécurité des caravanes marchandes qui sillonnent le territoire est assurée par les marchands eux-mêmes, regroupés en "gildes" ou "frairies" et armés contre d'éventuels concurrents pillards ou seigneurs avides. Les foires sont les lieux privilégiés des rencontres marchandes et les centres de commerce entre le monde nordique et le monde méditerranéen. D'une durée de une à six semaines, les foires se tiennent à proximité immédiate de la ville et se succèdent tout au long de l'année. Champagne et Brie sont les deux pôles de l'activité la plus intense. De tout le royaume, et de l'étranger, on vient commercer à Provins, Troyes, Bar-sur-Aube ou Lagny-sur-Marne où l'on trouve quantité de marchandises : laines, draps de luxe, ustensiles en métal, épices, cuir travaillé, soieries, fourrures, produits tinctoriaux. L'essor de la circulation et des échanges a déterminé la montée spectaculaire des villes. A aucune autre époque les créations urbaines n'ont été aussi nombreuses qu'alors. Ces “ville-neuves” ou “ville-franches”, qui se sont gonflées du trop plein des campagnes surpeuplées, sont les centres nerveux de la vie régionale. Des bourgades ont grandi et peuvent abriter quelques milliers d'habitants. Au coeur des cités, des maisons à étages se disputent la moindre parcelle d'espace vide. Au delà des enceintes, des faubourgs grossissent démesurément. Les "gens du bourg", d'où vient leur nom de bourgeois, exercent presque tous un "métier" : ce mot est du temps et désigne une activité économique spécialisée, distincte du labeur commun, celui de la terre. Les gens d'un même métier se regroupent en corporations qui réglementent leur professions et dont le pouvoir va s'étendre fortement au Moyen Âge. Les villes abritent autour de leurs marchands une très grande diversité d'entreprises artisanales. Les industries du vêtement, du cuir, des métaux ou du bois ont chacune leurs nombreux spécialistes. Petites manufactures, ateliers groupés dans une même rue, échoppes et comptoirs marchands occupent une grande partie de la cité. Si la plupart de ces activités sont encore pauvres en moyens et en capitaux, ce n'est pas le cas de la draperie. Activité de pointe du monde occidental, la "grande draperie" va s'implanter dans les villes de Rouen, Amiens, Beauvais, Châlons-sur-Marne et Reims. Elle va également susciter une quantité d'emplois : fileurs, peigneurs, tisserands, foulons, tendeurs et teinturiers, tous dépendants du marchand drapier qui fournit la matière première et fixe le prix du travail. Riche de ses nombreuses activités, forte d'un négoce et d'un artisanat florissants, la ville va s'émanciper à son tour. Cette liberté, arrachée à prix d'argent à la tutelle des seigneurs locaux par les bourgeois, trouve son expression dans le mouvement "communal". La commune résulte d'une association jurée entre les habitants d'une ville pour la défense de leurs intérêts collectifs, le droit de s'administrer elle-même et de rendre justice. Plus ou moins suivie selon les régions, l'émancipation urbaine se développe cependant rapidement. De nombreuses villes moyennes et grandes ont acquis le statut de commune. A l'exception de Paris. A Paris, comme dans tout le royaume, Philippe Auguste est maître. Paris est la ville où il est né, dont il a fait sa capitale. Le roi y séjourne désormais quand il ne chasse pas sur les terres de son domaine d'Ile-de-France. Plus qu'aucune autre, la ville subit le dynamisme général, se transforme et s'embellit. L'expansion est désordonnée, le roi l'organise. Une nouvelle muraille entoure le quartier marchand et cerne celui des écoles. La grosse tour du Louvre est édifiée pour défendre le passage de la Seine. Les rues principales sont pavées, les nouvelles halles fortifiées. Gonflés par l'afflux de nouvelles populations, les faubourgs hier disséminés ne forment plus qu'un bloc. Combien sont-ils ces Parisiens ? Sans doute plus de 50 000, et Paris est sans conteste la ville la plus vaste et la plus peuplée d'Occident. Autour de la toute neuve cathédrale Notre-Dame (achevée en 1230), et de chaque coté de la Seine, apparaissent paroisses et églises. L'île de la Cité abrite le palais du roi, dont les bâtiments et les écuries prennent place parmi les jardins et les vergers. Dans le palais sans cesse agrandi s'installent à demeure les nouveaux services de la royauté, les clercs et les officiers du roi. Ce centre du pouvoir, enfin fixe, facilite les tâches du gouvernement et de l'administration. Dans ses méthodes et son esprit, l'administration royale s'est totalement transformée. Elle s'est rendue singulièrement efficace par l'institution des "baillis". Ces baillis ou sénéchaux sont des agents gagés par le roi, fréquemment mutés et révocables. Ils sont issus de la noblesse, mais doivent leur fortune au roi qui les emploie, et dont ils deviennent naturellement les plus ardents défenseurs. Les baillis ont pour mission d'administrer les provinces, de surveiller les vassaux, le clergé et les communes, de faire exécuter les décrets royaux. Ils président aux tribunaux, sont chefs de police, et surtout gestionnaires des finances royales dont ils rendent compte devant la cour plusieurs fois l'an. Pour remplir leurs multiples fonctions ils ont acquis des rudiments de comptabilité et des connaissances juridiques. Ils sont secondés par un personnel spécialisé et par des clercs, tous conscients de leur valeur et séduits par le pouvoir qu'ils servent. Et tous apportent au roi une arme redoutable : l'écrit. Les actes émanant de l'Administration se comptent maintenant par milliers et constituent de précieuses archives, enfermées au Temple comme l'est également le trésor royal. La capitale agit comme un aimant sur les grands vassaux qui construisent des hôtels pour y séjourner et profiter des agréments de la ville. La présence de la cour, le passage des barons et des évêques stimulent l'artisanat de luxe et intensifient le commerce. Le système monétaire s'est stabilisé et adapté aux réalités commerciales nouvelles. La forte monnaie royale, "parisis" ou "tournois", se substitue aux "deniers" locaux frappés dans des dizaines d'ateliers seigneuriaux. Sur le Grand Pont, l'activité est intense autour des boutiques de changeurs qui s'y sont installées. Paris est devenu le plus grand centre artisanal du royaume : une centaine d'associations professionnelles réunit près de cinq mille maîtres artisans. L'aménagement des berges de la Seine et les nombreux débarcadères développent encore les liaisons avec les grandes foires marchandes de Champagne. Bien que très puissant, le prévôt des marchands est contrôlé par le prévôt royal qui gère la ville au nom du roi. Philippe Auguste a cependant associé des riches bourgeois à la gestion de Paris et même appelé certains à faire partie de son Conseil de régence, à l'égal des barons. Capitale royale, centre politique et foyer économique, Paris est aussi le carrefour de la culture. Ses activités intellectuelles y ont une place essentielle. Paris a ses cercles poétiques, ses écoles, son milieu cultivé, ses tournois philosophiques. L'enseignement se dispense partout, dans des locaux loués par des maîtres (fondations religieuses, cloîtres, églises) mais aussi dans les rues et sur les places. Animés par la passion de la connaissance, les étudiants viennent de l'Europe entière. Issus de toutes origines sociales, Scandinaves, Anglais, Italiens, Espagnols, Allemands se mêlent aux Français venus de toutes les régions du royaume. Les plus pauvres s'engagent comme serviteurs ou répétiteurs pour gagner quelques deniers dans leurs moments de liberté. Les plus fortunés trouvent à se loger dans le quartier de la Montagne Sainte-Geneviève où s'est déplacé le foyer d'études et où se multiplient les logeurs, les fabricants de livres et d'encre. Maîtres et étudiants combattent ensemble pour établir leurs statuts : définir les disciplines d'études et défendre leurs intérêts. Ils se sont regroupés en une association semblable aux corporations professionnelles des villes et ont formé une "conjuration" qu'on appelle dès 1208 l'Université. Dans les bagarres, le sang et les grèves prolongées, l'Université a enfin pu naître, gagner sa reconnaissance officielle et son autonomie. Elle s'ordonne autour de quatre facultés : Théologie, Droit, Médecine, Arts (enseignement de la rhétorique, la dialectique, la littérature et avant tout la philosophie). Bientôt l'Université va introduire l'étude révolutionnaire de la logique formelle d'Aristote, de ce qu'on tient alors pour "science" et qui va provoquer une autre façon de vivre et de comprendre le monde. Grâce au prestige de ses maîtres, Paris est considérée comme le "grand atelier d'Occident" d'où rayonne la culture. Comme la culture est de Paris, l'art en architecture est de l'Ile-de-France. Après avoir assimilé les découvertes artistiques des pays du sud, L'Ile-de-France voit l'éclosion d'un style nouveau : le gothique. L'innovation de l'arc-boutant permet d'ériger des églises et des cathédrales aux voûtes vertigineuses. La nef de Notre-Dame peut ainsi s'élever d'un élan inouï, jusqu'à 32 mètres. De "l'obscurité" romane, l'édifice religieux passe à la "lumière" gothique. Les architectes s'attachent à percer de fenêtres les façades des églises ou des abbatiales pour laisser couler la lumière qui est le lien parfait entre l'homme et Dieu, "pour éclairer les esprits et les mener par les vraies lumières à la lumière véritable du Christ". L'abbatiale de Saint-Denis est le modèle de cet art gothique nouveau et de toute la lignée des cathédrales qui sortent de terre, comme Noyon, Senlis, Laôn, Chartres. Pour les faire "resplendir d'une merveilleuse lumière ininterrompue" les maîtres verriers font des prodiges. Pour orner l'intérieur de ces murs, peintres et sculpteurs travaillent à un nouveau thème : la nativité. Pour y louer le Seigneur, la musique polyphonique emplit tout l'espace architectural d'une étonnante floraison. Comme se propage partout dans le royaume l'art gothique, se diffuse une nouvelle littérature à la cour du roi et à celle de fastueux et lettrés seigneurs de province. Les "chansons de geste", ces longs poèmes épiques célébrant les exploits de héros associés à l'histoire de la France royale, sont peu à peu remplacées par un nouveau genre : le roman "courtois". A la Chanson de Roland se substitue le Roman de la Rose de Guillaume de Lorris ou le Lancelot ou le Perceval de Chrétien de Troyes. Les troubadours y exaltent les valeurs de la "courtoisie": le culte de la femme, la fidélité dans les relations amoureuses, un art nouveau de savoir-vivre, une forme d'élégance morale et l'idéal de la chevalerie qui reflète au plus haut degré la société féodale du XIIIe siècle.
1180 à 1189 - Les premières années du règne furent employées par le jeune roi à lutter pour le rabaissement de Henri II d'Angleterre, qui mourut en 1189 et eut pour successeur Richard Ier, Coeur de Lion. A l'intérieur, il fortifia les institutions sur lesquelles reposait la monarchie et amorça les réformes heureuses et les créations qui ont fait de lui un des rois auxquels la France doit le plus.
1181 Coalition de la Flandre et de la Champagne contre Philippe Auguste.
1181 Intervention de Henri II en faveur de Philippe Auguste.
1182 Édit d'expulsion et de confiscation des biens juifs du royaume.
1182 Chrétien de Troyes écrit 'Perceval ou le Conte du Graal'.
1182 vers - Poète Conon de Béthune se plaint (dans poème Moult me semont Amors que je m'envoise) que la Reine Adèle de Champagne se moque de son parler picard - ses 'mots d'Artois' - alors qu'ils étaient très compréhensibles en français. Conon de Béthune est un trouvère né vers 1150 en Artois, et mort en 1220 à Constantinople. Il est le fils de Robert V de Béthune. Renommé pour ses chansons d'amour et de croisade, il participe à la IIIe et IVe croisade dans lesquelles il tient un rôle politique important. Il écrit aussi une satire attaquant ceux qui s'approprient les fonds rassemblés pour financer ces croisades.
1182 à 1226 - naissance et mort de François d'Assise, de son nom véritable Francesco Bernardone, fondateur de l'ordre franciscain (ou ordre des frères mineurs, o.f.m.), considéré comme saint par l'Église catholique romaine. Religieux italien. Personnage majeur du Moyen Âge occidental, François d'Assise a proposé à la chrétienté un modèle de pauvreté, de simplicité évangélique et de contestation de l'ordre social fondé sur les privilèges et l'argent. Fils d'un riche marchand, il rompt avec le monde en 1206 pour se vouer au renoncement total et à la pauvreté. Il fonde avec ses disciples la fraternité des Pénitents d'Assise vénérant le Christ crucifié. L'ordre des franciscains s'étend alors sur toute l'Italie du Centre et du Nord mais aussi en Allemagne, en France, en Hongrie, en Angleterre, au Maroc. François d'Assise ira jusqu'en Égypte. A la fin de sa vie, il se consacre à la prédication, à la prière et à la vie d'ermite. Déjà malade et presque aveugle, il compose le 'Cantique au soleil', louange joyeuse et sublime de Dieu. Il meurt en 1226, après avoir dicté son testament. Canonisé en 1228. Sa légende revit dans les Fioretti et dans les fresques de Giotto à Assise.
1183 mort de Chrétien de Troyes.
1183 Marie de France écrit Wace.
1184 Les Vaudois sont reconnus comme hérétiques.
1185 juillet Traité de Boves avec le comte de Flandre (Philippe d'Alsace) annexant les comtés d'Amiens et de Mondidier au domaine royal. Philippe d'Alsace (° 1143 - † Saint-Jean-d'Acre, 1er août 1191), fils du comte Thierry d'Alsace (dit Thierry III de Lorraine) et de Sibylle d'Anjou (†1165). Comte de Flandre 1157 - 1191. Comte de Vermandois par mariage v. 1168 - 1186, à titre viager 1186 - 1191. Son règne correspond à l'apogée et au début du déclin de la puissance féodale flamande. Il lutta avec les visées de Philippe Auguste sur la Flandre, l'Artois et la Picardie. Le problème de sa succession fut au coeur de la politique de la fin de sa vie.
1185 Fondation de l'Ordre du Carmel. Ordre du Carmel ou Carmes, ordre religieux. Les Carmes vivaient cloîtrés, observaient le silence et se livraient au jeûne et à la prière. Ils portaient une robe brune et une chape blanche avec des barres de couleur brune, d'où le nom de Barrés qu'on leur donnait aussi. Les Carmélites sont une congrégation de religieuses qui suivaient la règle des Carmes. Cette congrégation, introduite en France dès 1452; fut réformée par Thérèse d'Avila en 1562 : le cardinal de Bérulle et Madame Acarie firent adopter cette réforme en France. C'est dans un couvent de Carmélites de Paris (rue d'Enfer) que se retira Mademoiselle de La Vallière. Ordre des Carmélites. L'ordre des Carmes est un ordre religieux mendiant fondé en 1185 par le croisé Berthold de Calabre sur le mont Carmel, où il prône la vie érémitique. Au XVe siècle, la branche féminine dite ordre des Carmélites est créée par le carme Jean Soreth. Dans les années 1560, Thérèse d'Avila et saint Jean de Croix, en quête d'une discipline plus rigoureuse, réforment l'ordre. Ils fondent les carmes déchaussés (port de sandales) fidèles à la règle primitive dominée par la solitude, la pauvreté extrême, la prière et les travaux manuels.
1186 Alliance de Philippe Auguste et Geoffroy de Bretagne contre Richard Coeur de Lion. Geoffroy II de Bretagne, (1158 - 1186), le troisième fils d'Henri II d'Angleterre et d'Aliénor d'Aquitaine, fut duc de Bretagne. Fiancé à Constance, fille du duc Conan IV et héritière du duché de Bretagne, il devient duc de Bretagne dès 1175, après la mort de Conan, donc avant même la célébration de son mariage en 1181. Il trouve la mort dans un tournoi et laisse une femme enceinte de celui qui sera Arthur de Bretagne.
1187 5 juillet Saladin écrase les armées chrétiennes à Hattin.
1187 2 octobre Prise de Jérusalem par Saladin. Le roi de Jérusalem, Guy de Lusignan, est vaincu à Tibériade par Saladin qui, magnanime, le libère. Cet épisode est l'un de ceux qui ponctuent le temps des Croisades, entre la première prêchée par Urbain II en 1095 et la dernière au cours de laquelle meurt Louis IX en 1270. Guy de Lusignan (1159 † 1194), roi de Jérusalem (1186-1192), puis roi à Chypre (1192-1194), fils de Hugues VIII le Vieux, seigneur de Lusignan et comte de la Marche, et de Bourgogne de Rançon.
1187 Reprise des hostilités entre la France et l'Angleterre.
1188 Traité de paix de Gisors entre Philippe Auguste et Henri II. Au départ de la 3e croisade à Gisors, en Normandie, Philippe Auguste, Henri II d'Angleterre et le comte de Flandre (Philippe d'Alsace) conviennent de distinguer leurs hommes par couleurs. La croix de gueules (rouge) est attribuée aux Français, d'argent (blanc) aux Anglais et de sinople (vert) aux Flamands.
1189 4 juillet Paix d'Azay-le-Rideau. Par cette paix humiliante, le roi Henri II d'Angleterre désigne son fils Richard Coeur de Lion comme nouveau roi et abandonne à Philippe Auguste l'Auvergne, Issoudun et Châteauroux. Il meurt quelques jours plus tard. Azay-le-Rideau est une commune française du département d'Indre-et-Loire, dans la région Centre.
1189 6 juillet Mort du premier souverain Plantagenêt d'Angleterre. Après dix ans de conflit de pouvoir avec ses fils Jean Sans Terre et Richard Coeur de Lion, Henri II d'Angleterre s'éteint à Chinon. Il a alors cédé le pouvoir à celui qui va devenir Richard Coeur de Lion lors d'un traité signé à Azay-le-Rideau. En constante lutte avec le roi de France Philippe Auguste lors de la fin de son règne, Henri II donna une place centrale à la Normandie et fut à l'origine de nombreuses réformes qui ont modernisé le royaume anglo-normand. Il est également connu pour l'assassinat de Thomas Becket. Jean Sans Terre (24 décembre, 1166-18 octobre, 1216), seul roi d'Angleterre ainsi nommé, était le fils le plus jeune du roi Henri II d'Angleterre. Son sobriquet, Jean Sans Terre (en anglais, John Lackland) venait du fait que son père n'avait pas de terres à lui donner jusqu'à la mort de ses frères ainés. Isabelle d'Angoulême était la fiancée de Hugues IX de Lusignan quand Jean sans Terre la lui ravit. Hugues IX de Lusignan fit appel au roi de France qui se servit du refus de Jean sans Terre de paraître devant lui pour prononcer la commise - confiscation - de ses biens continentaux. Veuve de Jean sans Terre, Isabelle épousera Hugues X de Lusignan, fils de Hugues IX. Jean, contraint et forcé, accorde la Magna Carta en 1215, une charte limitant les pouvoirs royaux. La royauté en Angleterre n'est dorénavant plus absolue. Pour le bonheur des Anglais, ce prince cruel décède après avoir ingurgité une pêche trempée dans de la bière à moins que ce ne soit du vin...
1189 Après la mort d'Henri II, le 6 juillet 1189, Aliénor d'Aquitaine est libérée par le nouveau roi, Richard Coeur de Lion, qui est sur le point de partir pour la Troisième croisade.
1189 18 juillet Philippe Auguste restitue les conquêtes d'Henri II. Pour le remercier, Philippe Auguste redonne à Richard Coeur de Lion, qui monte sur le trône d'Angleterre, les territoires enlevés à son père.
1189 3 septembre Richard Coeur de Lion est couronné roi d'Angleterre. Roi le 6 juillet 1189 après la mort d'Henri II, Richard Ier Coeur de Lion est couronné à Westminster le 3 septembre. Mais Richard Coeur de Lion est surtout préoccupé par les faits d'armes et décide un an plus tard de partir à la conquête de Chypre. Couronné de succès lors des Croisades notamment à Saint-Jean d'Acre, il subit aussi des revers comme à Jérusalem et se fait emprisonné lors de son retour en Europe par le duc Léopold V d'Autriche.
1189 Début de la troisième croisade. La troisième croisade, de 1189 à 1193, fut entreprise sous le pontificat de Clément III, et prêchée par Guillaume, archevêque de Tyr. Il s'agissait de reconquérir Jérusalem, retombée au pouvoir des musulmans en 1187. Trois souverains partirent avec de nombreuses armées pour la Terre-Sainte : Philippe Auguste, roi de France, Richard Coeur de Lion, roi d'Angleterre, et Frédéric-Barberousse, empereur d'Allemagne. Mais le succès ne répondit point à l'espérance générale : l'armée de Frédéric fut presque entièrement détruite en Asie, et lui-même il périt en Cilicie (1190); les deux autres princes s'emparèrent de St-Jean-d'Acre, mais, une fâcheuse rivalité s'étant établie entre eux, Philippe revint bientôt en France (1191), et tout le courage de Richard n'aboutit qu'à obtenir de Saladin une trêve de 3 ans.
1189 à 1192 - Troisième croisade. - Le sultan Saladin venait en 1187, en remportant sur Guy de Lusignan la victoire de Tibériade, de détruire le royaume français de Jérusalem et de s'emparer de cette ville. Guillaume, archevêque de Tyr, vint réclamer le secours des princes d'Occident en faveur des chrétientés d'Asie menacées dans leur existence par le triomphe des musulmans. C'est à Gisors, en France, que ce prélat prêcha la croisade ; le départ eut lieu en 1189 : Philippe Auguste et Richard Coeur de Lion se mirent à sa tête. De son côté, l'empereur d'Allemagne Frédéric Barberousse, prit la croix et partit pour les rejoindre avec une armée nombreuse. Frédéric s'empara de la ville d'Iconium et quelque temps après se noya en Cilicie. Les croisés français et anglais s'emparèrent de Saint-Jean-d'Acre. Des différents ayant surgi entre les chefs, Philippe rompit avec Richard et rentra en France en 1191, le laissant continuer seul la croisade (jusqu'en 1192). La troisième croisade, qui débuta en 1189 et s'acheva en 1194, fut menée par les rois de France, d'Angleterre et l'empereur d'Allemagne, dans le but de reprendre la Terre Sainte à Saladin. Frédéric Barberousse, Frédéric Ier (1122/25-1190), dit Frédéric Barberousse fut élu roi d'Allemagne le 4 mars 1152 en succédant à son oncle Conrad III de Hohenstaufen, et couronné empereur romain germanique en 1155. Prélat, membre du haut clergé investi par le Saint-Siège. Les cardinaux et les archevêques sont des prélats.
1190 15 mars Mort d'Isabelle de Hainaut, reine de France.
1190 10 juin Barberousse meurt noyé. L'empereur d'Allemagne Frédéric de Hohenstaufen, dit Barberousse, se noie en voulant se baigner dans un torrent glacé de Cilicie, au sud de l'actuelle Turquie. Il s'en allait rejoindre la troisième croisade avec son armée. Durant son règne, il tenta de consolider la position impériale en Germanie et en Italie. Il deviendra le symbole des espérances populaires et nationales du peuple allemand.
1190 24 juin Testament de Philippe Auguste. Sur le point de partir avec Richard Coeur de Lion pour la troisième croisade, Philippe Auguste organise par un testament ce que doit être le gouvernement pendant son absence.
1190 4 juillet La troisième croisade. Symboliquement, c'est sur la colline de Vézelay d'où est partie la première croisade après l'appel du pape Urbain II en 1095, c'est dans cette basilique où Pierre l'Ermite a prêché pour les pauvres en 1096, que se retrouvent Philippe Auguste et Richard Coeur de Lion avant de partir pour la troisième croisade. Celle-ci est décidée en raison de la prise de Jérusalem par Saladin, le 2 octobre 1187. L'empereur Frédéric Barberousse a déjà pris la route.
1190 Fondation de l'ordre Teutonique. Ordre teutonique, l'ordre de la Maison de sainte Marie des Teutoniques, plus connu sous le nom d'ordre des Chevaliers teutoniques ou maison des chevaliers de l'hôpital de sainte Marie des Teutoniques à Jérusalem, est un Ordre militaire. Il fut fondé à Saint-Jean-d'Acre en 1190, lors de la troisième croisade, après la prise de Jérusalem par Saladin. il fut dénommé ainsi parceque composé pour l'essentiel de chevaliers allemands ou teutons. A l'origine simple communauté charitable venant en aide aux pélerins chrétiens, il fut réorganisé en ordre militaire vers 1192 et obtint la reconnaissance officielle du pape Innocent III en 1198. Le premier grand-maître Heinrich Walpot fut élu en terre sainte où il fit bâtir une église et un hôpital. Un siècle plus tard, en 1291, la prise d'Acre par les Mamelouks obligea les croisés à quitter la Terre sainte et contraignit l'ordre à reconsidérer sa mission.
1190 à 1253 - naissance et mort de Uc de Saint-Circ poète, jongleur troubadour
1190 à 1262 - naissance et mort de Gilles Le Vinier. Trouvère appartenant au puy d'Arras.
1190 Début de la construction du Louvre à Paris. À l'origine du Louvre il y a un château fort, la Grosse tour du Louvre, érigé par le roi Philippe Auguste, en 1190. L'une de ses principales missions est la surveillance de l'aval de la Seine, qui constitue l'une des voies traditionnelles des invasions et razzias depuis l'époque des Vikings.
1191 8 juin Arrivée de Richard Coeur de Lion, devant Saint-Jean-d'Acre. Saint-Jean-d'Acre est une ville d'israël, située au nord de la baie de Haïfa, sur un promontoire et doté d'un port en eaux profondes.
1191 13 juillet Prise de Saint-Jean-d'Acre par les croisés. Malgré leur mésentente, les deux rois croisés Philippe Auguste et Richard Coeur de Lion qui ont entrepris cette troisième croisade pour délivrer Jérusalem des mains des infidèles, combattent au côté l'un de l'autre. Ils reprennent au sultan Saladin Saint-Jean-d'Acre, grâce au courage de Richard. Après cette victoire, le roi de France laisse seul en Terre sainte le roi d'Angleterre et rentre.
1191 Retour de Philippe Auguste en France.
1191 De retour en France, Philippe Auguste voulut profiter de l'éloignement de Richard Coeur de Lion et de leur rupture, pour mettre la main sur les provinces que le roi d'Angleterre possédait en France.
1192 Ayant conclu la paix avec Saladin, Richard s'achemina vers l'Europe; mais il fut jeté par un naufrage sur la côte de Dalmatie où il fut reconnu pour avoir, pendant la croisade, insulté la bannière d'un seigneur du pays. Retenu prisonnier par le duc d'Autriche (Léopold V d'Autriche) il recouvra la liberté en payant une rançon et vint prendre en France la direction de la résistance contre Philippe Auguste. La Dalmatie est une région de Croatie qui va de l'île de Pag, au nord-ouest, à la baie de Kotor au sud-est, non loin du Monténégro. Elle s'étend sur 350 km sur la côte est de la mer Adriatique sur environ 60 km de large.
1192 à 1199 - Philippe Auguste avait été aidé dans ses projets contre Henri II, puis contre Richard Coeur de Lion, par le frère de celui-ci, Jean sans Terre. En apprenant le retour de Richard; pour se faire pardonner de l'avoir trahi, Jean trahit le roi de France et fit massacrer par des Anglais la garnison d'Évreux. Cependant, la lutte entre les deux souverains restant indécise, un accord intervint entre eux, qui mettait fin pour le moment aux hostilités. Mais Richard voulut avoir raison de quelques seigneurs qui avaient déserté sa cause. Il alla dans ce but assiéger le château de Chalus en Limousin, et fut tué pendant cette opération (1199), laissant pour héritier de la couronne, son neveu Arthur de Bretagne, fils posthume de Geoffroy V d'Anjou. Le déloyal Jean sans Terre fit enfermer et plus tard (1203) assassiner dans la Tour de Rouen le prétendant Arthur, afin de monter sur le trône à sa place. Arthur Ier de Bretagne, (30 avril 1187 - 3 avril 1203), le fils posthume de Geoffroy V d'Anjou, fut proclamé duc de Bretagne par les grands en 1196. Il est élevé à la cour de Philippe Auguste, qui le protège des convoitises de Richard Coeur de Lion. Sous Jean sans Terre, il devient le chef nominal des barons bretons qui tendent vers l'indépendance. Vaincu et pris par Jean sans Terre à Mirabeau en 1202, il meurt en prison à Rouen, assassiné par son oncle.
1192 21 août Création du shogunat. Conscient de l'incapacité de l'empereur à prendre le pays en main, le samouraï Minamoto-no-Yoritomo adopte le titre de shogun ("général" en japonais). Sans supprimer le gouvernement impérial, qui reste en place à Kyoto, il édifie à Kamakura (au sud de la ville actuelle de Tokyo) un gouvernement militaire qui exercera le vrai pouvoir. Le shogunat sera le régime officiel du Japon de 1192 à 1867. Minamoto no Yoritomo (9 mai 1147 - 9 février, 1199) est le fondateur et le premier shogun du shogunat de Kamakura au Japon, il a régné de 1192 à 1199. Shogun, signifie "général", c'est la contraction de seiitaish?gun, qui veut dire "le grand général qui triomphe des sauvages". Néanmoins, après qu'il fut attribué à Minamoto no Yoritomo, il devint un titre héréditaire de la lignée Minamoto, indiquant le dirigeant de facto du Japon (dictateur militaire), alors même que l'empereur restait le dirigeant de jure (en quelque sorte le gardien des traditions). L'équivalent français serait les Cardinaux Mazarin et Richelieu du pouvoir consulaire (potestas) par rapport à l'autorité (auctoritas) royale. Dans la tradition du droit romain, auctoritas est le pouvoir sénatorial des auteurs de la loi, potestas est le pouvoir consulaire des grands commis de l'État et potentas le pouvoir administratif de l'exécution des détails. Samouraï est un mot japonais désignant un membre de la classe guerrière qui a dirigé le Japon féodal durant près de 700 ans.
1192 Philippe Auguste s'empare de l'Artois et du Vermandois, dot d'Isabelle de Hainaut.
1192 2 septembre Traité entre Saladin et Richard Coeur de Lion instaurant une trêve.
1192 Gautier Map écrit 'Nugiae curalium'. Gautier Map, connu par le tout dernier passage de son livre, 'La Queste del Saint Graal', se dit de Salebieres. les poêtes du Graal: On connaît l'oeuvre de Chrétien de Troyes: elle a été souvent traduite, reprise, mise en scène parfois. Celle de Robert de Boron n'était connue jusque récemment que de ceux qui manient avec une suffisante dextérité le français médiéval pour pouvoir l'aborder dans le texte. Gerbert de Montreuil n'est quant à lui, jamais traduit, sinon pour de courts extraits. Gautier Map est le seul des quatre grands conteurs du Graal à avoir écrit en prose, ce qui ne nuit en rien à la poésie de son récit. Il a souvent été traduit pour les passages qui se rapportent à Galaad, personnage qui n'apparaît pas chez les autres auteurs.
1193 février Capture de Richard Coeur de Lion. Sur le chemin de retour de la croisade, le roi Richard coeur de Lion est pris en otage par le duc Léopold V d'Autriche et livré à l'empereur Henri VI.
1193 14 août Mariage de Philippe Auguste avec Ingeburge de Danemark. Philippe Auguste épouse Ingeburge, soeur de Knut VI de Danemark, scellant l'alliance anti-anglaise. Il la répudie dès le lendemain du mariage (il n'aurait pas pu la déflorer) et l'accuse de sorcellerie. Ingeburge est mise dans un couvent. Philippe Auguste la reprendra en 1213.
1193 5 novembre Philippe Auguste répudie Ingeburge de Danemark. Ingeburge de Danemark ou encore Ingeborg ou Isambour, reine de France, née vers 1175, est la fille de Waldemar Ier. Philippe Auguste, désireux d'une alliance danoise contre l'Angleterre et veuf d'Isabelle de Hainaut, épouse Ingeburge le 14 août 1193. Les témoins s'accordent de parler de la beauté de la princesse. Néanmoins, à la fin de la nuit de noces, le roi manifeste une vive aversion pour sa jeune femme et s'enfuit. Une assemblée d'évêques et de barons, tenue à Compiègne à la fin de l'année, casse le mariage, ce que n'accepte pas le pape Innocent III, fort heureux de pouvoir se mêler des affaires du royaume.
1194 Conquête de la Normandie par Philippe Auguste.
1194 mars Libération de Richard Coeur de Lion.
1195 Averroès en exil. Le philosophe islamique est contraint à l'exil pour avoir exposé ses conceptions. Grand commentateur d'Aristote, il s'est également appuyé sur le néoplatonisme pour établir que la matière est éternelle. Le monde n'a ni début, ni fin. Dieu agit alors comme celui qui concrétise et donne un souffle aux éléments déjà existants. Au travers de ces considérations, Averroès tend à distinguer la raison de la foi, ce qui lui vaut cet exil. Il sera toutefois gracié peu de temps avant sa mort. On lui attribuera plus tard la théorie de la double vérité (révélée et rationnelle). Ses pensées influenceront fortement l'Occident médiéval et la scolastique chrétienne.
1196 Construction de Château-Gaillard (Normandie) par Richard Coeur de Lion. Château-Gaillard est une forteresse médiévale en ruine qui situe au coeur du Vexin normand, à 100 km de Paris sur la commune des Andelys (Eure). Il constitue un morceau d'histoire de France qui domine la vallée de la Seine, mêlant Richard Coeur de Lion et les rois maudits en haut d'une falaise de calcaire. Château-Gaillard a plus de 800 ans. Sa construction a coûté environ 50 000 livres.
1196 13 mars Le pape Celestin III casse l'annulation du mariage de Philippe Auguste et Ingeburge.
1196 14 août Mariage de Philippe Auguste avec Agnès de Méranie. Agnès de Méranie ou de Meran (1172--1201), reine de France, est la fille du duc de Méranie Berthold IV. C'est elle qu'épouse Philippe Auguste en juin 1196 après avoir répudié sa deuxième femme Ingeburge de Danemark au terme de la nuit de noces. Le mariage avec Ingeburge ayant été annulé par une assemblée d'évêques complaisants, Innocent III casse la décision des évêques, somme le roi de reprendre Ingeburge et met le royaume en interdit en janvier 1200, ce qui suspend toute vie sacrementelle et liturgique. La mesure étant de nature à soulever contre le roi ses sujets privés de sacrements et de sépultures, Philippe Auguste feint de céder, envoie Agnès au couvent de Poissy et rend à Ingeburge un rang à la cour, mais sans reprendre avec elle la vie conjugale. En revanche, le roi, inquiet d'une succession mal assurée par le seul fils qu'il a eu de sa première femme, Isabelle de Hainaut, négocie avec le pape la reconnaissance des deux enfants qu'il a d'Agnès, Philippe Hurepel, qui épouse Mathilde de Dammartin, héritière du comté de Boulogne, et Marie, qui épouse Philippe Ier de Namur puis Henri Ier de Brabant.
1197 Coalition des comtés de Flandre, Boulogne, Blois et Toulouse avec Richard Coeur de Lion contre Philippe Auguste.
1198 Le pape Innocent III lance un Interdit contre le royaume de France et menace Philippe Auguste d'excommunication.
1198 Défaite de Philippe Auguste à Gisors contre Richard Coeur de Lion.
1198 août Le pape Innocent III appelle à délivrer Jérusalem.
1199 janvier Trêve de Vernon entre Richard Coeur de Lion et Philippe Auguste.
1199 6 avril Mort de Richard Coeur de Lion. Libéré après le versement d'une rançon qui met l'Angleterre au bord de la faillite, Richard Coeur de Lion n'aura eu l'occasion de retourner dans son pays. Luttant contre le roi de France Philippe Auguste, notamment en Normandie où il construit sa forteresse de Château Gaillard, il est blessé lors du siège de Chalus dans le Limousin. Il meurt alors quelques jours plus tard sur les mêmes terres que son père, dix ans plus tard, à Chinon.
1199 25 mai Jean Sans Terre est couronné roi d'Angleterre.
1199 6 décembre Concile de Dijon; interdit contre Philippe Auguste (mariage irrégulier).
1199 novembre Thibaud de Champagne, comte de Champagne, prend la tête d'une prochaine croisade. Thibault de Champagne, né le 30 mai 1201, mort le 14 Juillet 1253 fut comte de Champagne de 1201 à 1253 (sous le nom de Thibault IV de Champagne), et roi de Navarre de 1234 à 1253 (sous le nom de Thibault Ier de Navarre).
1200 15 janvier Innocent III jette l'interdit sur le royaume. Le légat du pape Innocent III lance l'interdit sur le royaume. Philippe Auguste s'incline et reconnaît Ingeburge de Danemark pour épouse.
1200 22 mai Traité du Goulet entre Philippe Auguste et Jean sans Terre sur les possessions anglaises. Conclu entre Philippe Auguste et Jean sans Terre. Philippe garde Évreux et le Berry mais renonce à ses droits sur la Bretagne. Le traité du Goulet date du 22 mai 1200. C'est un traité entre Philippe Auguste et Jean sans Terre, réconciliés aux dépens d'Arthur de Bretagne, après l'invasion de la Normandie par le roi de France et à la suite de la trêve de Vernon (janvier 1199). Le Capétien y gagne le comté d'Évreux et le Berry, mais il abandonne au Plantagenêt ses droits sur la Bretagne. Arthur doit renoncer à ses prétentions sur la Normandie, l'Anjou et l'Aquitaine, et fait hommage à son oncle Jean sans Terre pour le duché de Bretagne. Le roi d'Angleterre renonce à son alliance avec Otton IV du Saint-Empire. Un mariage scelle l'entente : le futur Louis VIII est fiancé à Blanche de Castille, nièce de Jean sans Terre. Blanche apporte en dot Châteauroux, Issoudun et Graçay.
1200 23 mai Mariage de Louis, futur Louis VIII, fils de Philippe Auguste et Blanche de Castille. Pour sceller le traité du Goulet qui a été signé la veille, Louis, fils de Philippe Auguste, épouse la nièce de Jean sans Terre, Blanche de Castille qui apporte Évreux en dot. Louis VIII de France, dit Louis le Lion, né le 5 septembre 1187 à Paris, mort le 8 novembre 1226 à Montpensier (Auvergne), fut roi de France de 1223 à 1226, huitième de la dynastie dite des Capétiens directs. Blanche de Castille, (née le 4 mars 1188 à Palencia, Espagne - morte le 27 novembre 1252 à Melun), reine de France, était la fille d'Alphonse VIII de Castille et d'Aliénor d'Angleterre, elle-même fille d'Aliénor d'Aquitaine et d'Henri II d'Angleterre, roi d'Angleterre. Elle fut mariée en 1200 au futur Louis VIII, fils de Philippe Auguste.
1200 30 août Jean sans Terre enlève et épouse Isabelle d'Angoulême. Promise à Hugues X de Lusignan, comte de la Marche, la fille unique du comte d'Angoulême est conduite à l'autel le 24 août 1200 par le roi d'Angleterre, Jean sans Terre, qui la soustrait à son fiancé et l'épouse le 30 août à Chinon. La jeune Isabelle d'Angoulême devient donc reine d'Angleterre à l'âge de 14 ans. A la mort de Jean sans Terre, en 1216, elle épousera Hugues X de Lusignan, tandis que leur fils aîné deviendra roi d'Angleterre sous le nom d'Henri III.
1200 'Prise d'Orange' (chanson de geste). Dès la fin du XIIe siècle, des trouvères ou simplement des copistes eurent l'idée de regrouper dans un même manuscrit des poèmes épiques d'époques et d'auteurs différents, dont l'unité était cependant sauvegardée par un héros principal ou par plusieurs personnages du même lignage. Ainsi apparurent les cycles. C'est à l'un des plus célèbres d'entre eux, le cycle de Guillaume d'Orange (Guillaume de Gellone), qu'appartient 'La Prise d'Orange'.
1200 Robert de Boron écrit 'Le Roman de l'histoire du Graal'. Robert de Boron, son oeuvre, s'appuyant sur celle de Chrétien de Troyes et de Robert Wace, marque une évolution du mythe du roi Arthur principalement par sa christianisation. C'est lui qui fait du Graal une relique chrétienne.
1200 vers - Essor du fabliau. Le fabliau est la forme picarde du mot français fableau, dérivé de fable. Le fabliau est essentiellement un conte du XIIIe ou du XIVe siècle destiné à faire rire. Parmi les fabliaux, beaucoup ne sont que des récits plaisants, souvent grossiers parfois même à la limite de la pornographie. La satire vise le plus souvent les nobles, les gens de guerre, le clergé, les moines, les femmes, etc. Le comique repose sur des jeux de mots, sur des quiproquos. D'autres fabliaux, cependant, ne sont que des ingénieuses intrigues destinées à satisfaire la curiosité et à émettre un enseignement moral. Il nous est parvenu environ 150 fabliaux.
1200 vers - Jean Bodel écrit le Jeu de saint Nicolas, Congés. Jean Bodel (1165-1210) fut un trouvère ayant vécu vers la fin du XIIe siècle à Arras. Ce poète a écrit un certain nombre de chansons de geste en ancien français.
1200 Le monde paysan. Le paysan libre et sa famille sont installés sur une terre louée à un seigneur, la tenure. Les menaces de guerre l'obligent régulièrement à se réfugier au château. Durant les mois d'hiver, les paysans restent dans leurs chaumières, faites de pierres et de bois, et recouvertes d'un toit de chaume. En général, elles ne sont constituées que d'une pièce. On se tient la plupart du temps près de la cheminée, source de chaleur et de lumière. Dans le fond, une grande paillasse fait office de lit unique. Les bêtes sont parquées dans une salle attenante, la chaleur animale s'ajoutant ainsi à celle du foyer. Le pain est la base de l'alimentation. Cuit dans le four du seigneur, il est bis, mêlé de froment et de son - ce qui lui donne une couleur brune, peu appréciée par la noblesse. Quotidiennement une soupe de légumes, souvent de chou, mijote dans la marmite, laissée dans l'âtre. Manger de la viande est rare. Parfois du Lard vient améliorer l'ordinaire. Le cochon est une véritable richesse. Engraissé de glands à l'automne dans les forêts du seigneur, il sera tué entre la Toussaint et Mardi gras. L'absence de mouches à cette période est la garantie d'un meilleur début de conservation dans le sel. Les travaux des mois. Avec le retour des beaux jours, les paysans peuvent de nouveau s'occuper du jardin potager et préparer les semailles. Le moment est venu de tondre les moutons. Le berger leur fait traverser plusieurs fois la rivière pour bien nettoyer leur toison avant de couper la laine à l'aide de gros ciseaux à ressort, les forces. En juin ou juillet, l'herbe a bien poussé et les paysans commencent les foins. L'herbe coupée, bien séchée au soleil puis engrangée, nourrira les bêtes durant tout l'hiver. Septembre est le mois des vendanges. C'est un dur travail mais aussi une grande fête. Les raisins sont rassemblés dans une grande cuve en bois. Hommes et femmes, pieds nus, les foulent en dansant pour en extraire le jus qui, quelques mois plus tard, donnera un bon vin. Les champs ne sont pas tous cultivés. Un sur trois est laissé en jachère. Les blés, coupés à la faucille, sont battus sur l'aire du village, pour faire tomber les grains des épis. Une partie est réservée aux futures semailles, l'autre, portée au moulin du seigneur, donnera de la farine. Mais les menaces de guerre incitent les paysans à ne semer que le minimum et à partir à la première alerte se réfugier en un lieu sûr, fortifié le château, l'abbaye ou la ville. Les récoltes restent médiocres, sensibles aux variations climatiques. A plusieurs reprises des disettes ravagent le pays.
1200 Vivre à Paris. La ville s'est beaucoup développée depuis le XIIIe siècle. Elle représente une forte puissance économique et abrite de nombreux intellectuels. De nouvelles fortifications la protègent. La ville s'agrandit. Charles V fait construire autour de Paris une nouvelle enceinte plus grande qui protège les faubourgs. Aux portes de la ville la circulation des hommes et des marchandises est contrôlée. La nuit, les entrées sont closes et de lourdes chaînes sont tendues en travers de la Seine. Certaines portes sont plus célèbres que d'autres. Au nord, celle de Saint-Denis s'ouvre sur la route de l'abbaye du même nom. À l'est, celle de la Bastille est une vraie forteresse. Elle peut contenir une garnison utile en cas de révolte urbaine, et le roi peut y trouver refuge s'il fuit discrètement vers Vincennes. La rive gauche de la Seine est occupée par les lettrés, c'est le quartier Latin. Les étudiants viennent de loin, bien souvent de l'étranger, pour recevoir l'enseignement de l'université de Paris. Son diplôme est le gage d'un avenir brillant au service de l'Église ou d'un prince. On y professe le droit, la médecine, la théologie, et les sept arts libéraux : la grammaire, la rhétorique ou art de bien parler, la dialectique ou art de la discussion, l'arithmétique, la musique, la géométrie et l'astronomie. Comme les chambres chez l'habitant reviennent très cher, les étudiants les plus modestes s'installent dans des collèges fondés par les ordres religieux. La vie et la discipline y sont très strictes. La rive droite de Paris appartient aux artisans et aux marchands. Certains sont très puissants. Ils fournissent au roi et à sa cour les produits nécessaires à une vie luxueuse : viandes, épices, vins, draps, tapisseries, pièces d'orfèvrerie... Pour se défendre auprès de l'administration royale, ils élisent un prévôt des marchands. Les membres d'une même profession sont regroupés en "métiers". Ces associations organisent le travail entre maîtres, compagnons et apprentis. Elles assurent une solidarité entre tous. Chaque métier a sa propre juridiction et son saint protecteur : saint Éloi est le patron des orfèvres, saint Luc celui des peintres et des sculpteurs, appelés "les imagiers". L'atelier des artisans fait aussi office de boutique ouverte sur la rue - ce qui facilite les contrôles et garantit un travail honnête.
1200 Des divertissements violents. En ces temps mouvementés, les seigneurs restent avant tout des guerriers et aiment les jeux physiques et dangereux. Les codes de la chevalerie régissent les rapports entre joueurs. Les seigneurs cherchent à s'illustrer dans les tournois. Ces jeux militaires contribuent à l'apprentissage puis à l'entraînement à la guerre. Ce sont de grandes fêtes organisées sur deux ou trois jours. Le sol de la lice est constitué de terre et de sable, arrosé d'eau pour limiter la poussière. Les dames sont à l'honneur. Annoncée par les hérauts, chacune conduit son chevalier, revêtu d'une armure de parade et portant ses couleurs, dans la lice. Dans Le combat à la lance, les adversaires doivent se désarçonner et ensuite s'affronter à pied à l'épée ou à la hache. Les jeux de stratégie font partie de l'éducation du jeune noble. On s'affronte aux dames, au trictrac, à la marelle, mais surtout aux échecs. Les plateaux sont, la plupart du temps, faits de bois de couleur, les pions et les figurines sculptés dans l'os ou l'ivoire. Pour les plus riches, ces jeux peuvent être taillés dans des pierres de couleur ou dans du cristal de roche. Lors d'une partie, chacun doit se comporter noblement, avec modération et galanterie. Les jeux d'argent et de hasard, comme les dés, n'ont pas bonne réputation, mais suscitent un grand engouement. Sport princier par excellence, les chasses à courre ont lieu dans les vastes forêts royales de Vincennes et de Compiègne. Il y est interdit de braconner. On y trouve des cerfs, des renards, des sangliers et même des loups. L'animal est poursuivi par la meute et les piqueurs, qui guident les chasseurs en sonnant du cor. Le sanglier est particulièrement dangereux, car il peut faire soudain volte-face et attaquer ses poursuivants à coups de boutoir mortels. Le cavalier, muni d'une courte épée, doit le tuer, tout en protégeant son cheval. La chasse au vol a la préférence des dames. Dressés pour s'envoler du poing, les faucons fondent sur des pigeons ou des la pins.
1200 Les grands banquets. Le roi et musique, décoration et mets raffinés doivent éblouir les invités. Les grandes dates du calendrier chrétien (Noël, Pâques, la Pentecôte...) ou les événements familiaux (mariage, baptême...) fournissent de nombreuses occasions d'organiser un banquet. Le roi et les princes en profitent pour impressionner leurs invités par un étalage de luxe. Les murs de la salle choisie pour la réception sont parés des plus belles tapisseries. Dans un coin, un dressoir accueille les plus somptueuses pièces d'orfèvrerie du service de la boisson: gourdes, aiguières et bassins. À table! On dresse la table devant la cheminée, en posant une planche sur des tréteaux, le tout recouvert d'une nappe blanche. Les invités prennent place du même côté. Le plus noble d'entre eux s'assoit dans une chaire surmontée d'un dais orné de ses armoiries. S'il est roi ou prince, une nef de table sera posée devant lui. Cet objet en forme de bateau conserve un couvert personnel à l'abri des poisons. Il s'agit d'un couteau, d'une cuillère et d'un gobelet ou d'un hanap. Il n'y a pas d'assiette. La viande est piquée avec un couteau à lame pointue puis découpée sur un tranchoir que l'on se partage à deux. Les maîtres queux ont préparé des plats extraordinaires présentés avec art pour éblouir les convives. Les volailles, par exemple, ont le bec et les pattes dorés. Les mets sont accompagnés de sauces relevées par des épices coûteuses rapportées d'Orient comme le poivre, Le gingembre, la cannelle ou encore le safran. L'écuyer tranchant, muni de son bâton, ordonne aux pages d'apporter les plats qui seront tous disposés sur la table. Les invités ne peuvent goûter à tout. Ils ne doivent se servir que dans les plats situés devant eux. Les officiers de bouche coupent la viande avecart, tandis que l'échanson, responsable du service de la boisson, choisit le vin du maître. Il le coupe avec de l'eau et vérifie qu'il n'a pas été empoisonné. Régulièrement des acteurs et des musiciens viendront divertir l'assistance.
1200 Une grande piété. La futilité de la mode et des divertissements cache une grande ferveur chrétienne. Le temps est aux épreuves et les hommes se tournent vers Dieu pour trouver du réconfort. La religion fait partie de la vie quotidienne. Dans chaque demeure, un espace est dédié à la prière. Les plus pauvres se recueillent simplement autour d'une image pieuse ou d'une croix, les plus riches dans une chapelle ou un oratoire. Tableaux, statuettes ou objets d'orfèvrerie à caractère religieux sont eux aussi autant de supports à la prière. Le seigneur comme te bourgeois peut en emporter dans ses déplacements. Le fidèle fortuné se tourne vers Dieu plusieurs fois par jour et trouve dans son livre d'heures une prière adaptée à chaque moment. Cet ouvrage est illustré de scènes de la vie du Christ et des saints. En ces temps de guerre, d'épidémies de peste et de famines, les hommes se tournent vers la religion avec l'espoir que Dieu entendra leurs prières. L'art religieux met l'accent sur les souffrances et la douleur de son fils Jésus-Christ dans les scènes de la Passion. Elles rappellent le fondement de ta foi : le Christ est Dieu fait homme, descendu sur ta Terre pour racheter les péchés des hommes. Chacun doit se repentir de ses fautes s'il veut entrer au paradis après sa mort. Les reliques, conservées dans des reliquaires, sont tout particulièrement vénérées. Ce sont des parties du corps d'un saint, un objet lui ayant appartenu, ou ayant servi à son supplice. Les fidèles trouvent dans ces reliques une aide à la prière. Depuis le règne du roi Saint Louis, Paris possède les plus sacrées : la couronne d'épines du Christ et un morceau de la croix sur laquelle il fut crucifié. Elles sont abritées au sein de la Sainte-Chapelle construite dans l'île de la Cité dans ce but. Le pèlerinage est un voyage, à pied ou à cheval, seul ou en groupe, vers un lieu sacré dans lequel sont conservées des reliques. Le pèlerinage n'est pas obligatoire mais permet d'affirmer sa foi. Les motivations diffèrent d'un individu à l'autre demande de guérison ou d'un pardon à Dieu, remerciement pour un heureux événement...Ces pèlerins partent peu chargés : un manteau, une besace en bandoulière, un bâton et un grand chapeau suffisent. Ils se rendent en France à Saint-Denis, Tours, Vézelay, Conques, Toulouse... Certains vont même à Saint-Jacques-de-Compostelle en Espagne, à Rome, ou à Jérusalem.
1200 invention de la loupe par Robert Grossetête. Robert Grossetête ou Grosseteste est un érudit anglais, franciscain, évêque de Lincoln, né vers 1175 et mort en 1253. Dans son ouvrage De luce, Robert Grossetête présente la lumière (lux) comme à l'origine de toute chose: la lumière visible (lumen), la chaleur, la matière. Il développe la théorie selon laquelle tout le monde physique peut se décrire par de la géométrie. S'appuyant sur les traités d'optique d'Ibn al-Haytham, il étudie les rayons directs, les rayons réfléchis, les rayons déviés. Il s'intéresse à la formation de l'arc-en-ciel (De iride) et travaille sur les lentilles et les miroirs. Il découvre ainsi que les lentilles, non seulement ont la propriété de pouvoir mettre le feu, mais aussi peuvent servir plus simplement de loupe. Il étudie la réfraction de la lumière à travers un récipient sphérique rempli d'eau (De natura locorum). Il est à l'origine d'une règle (imparfaite) sur la notion de réfraction : "l'angle de réfraction est égal à la moitié de l'angle d'incidence".
1201 Philippe Auguste accepte de se séparer d'Agnès de Méranie, qu'il envoie à Senlis.
1201 20 juillet Mort d'Agnès de Méranie.
1202 Début de la quatrième croisade (Jusqu'en 1204). La quatrième croisade, de 1202 à 1204, prêchée par Foulques de Neuilly sous le pontificat d'Innocent III, fut dirigée par Baudouin IX, comte de Flandre, Villehardouin, sénéchal de Champagne Boniface II, marquis de Montferrat, et Enrico Dandolo, doge de Venise. L'armée des chrétiens n'alla pas plus loin que Constantinople. Elle en chassa d'abord l'usurpateur Alexis l'Ange (1203), et plaça sur le trône Alexis le Jeune; l'année suivante, elle reprit Constantinople sur un nouvel usurpateur, Ducas Murtzuphle, mais cette fois ses chefs se partagèrent l'empire grec : Baudouin eut le titre d'empereur; les Vénitiens s'emparèrent des plus belles stations maritimes.
1202 à 1204 - Quatrième croisade, qui fut prêchée par Foulques de Neuilly, curé de Neuilly-sur-Marne. La couronne n'y prit pas une part active. Elle eut pour chefs Baudouin IX, comte de Flandre, Boniface, marquis de Montferrat et Simon de Montfort. Baudouin comptait sur la marine vénitienne pour le transport de ses troupes, mais le doge Dandolo exigea pour prix de son aide que Baudouin fasse au profit des Vénitiens la conquête de Zara, en Dalmatie. Une deuxième cause le détourna de sa route. Isaac II Ange, empereur d'Orient, que son frère Alexis III venait de détrôner en 1195, sollicita son appui pour reprendre le trône. La croisade se dirigea donc sur Constantinople dont elle s'empara, et rétablit Isaac (1203). Celui-ci ayant été assassiné quelques mois après, Baudouin fut proclamé par ses troupes, empereur de Constantinople (1204). Ce fut l'empire latin de Constantinople qui dura jusqu'en 1261, époque à laquelle les princes byzantins de la famille des Comnène recouvrèrent le trône; ce nouvel empire durera cinquante-sept ans. Pendant ce temps, de nombreux seigneurs croisés avaient reçu en fiefs des territoires situés en Grèce, en Bulgarie et en Roumanie, et qui restèrent longtemps dans la famille de certains d'entre eux. Un des croisés, Geoffroi de Villehardouin, s'est immortalisé par le récit qu'il a laissé de la conquête de Constantinople par les croisés, et qui est un des plus anciens monuments de la prose française. Il avait reçu de grands biens en Roumanie. L'empire latin de Constantinople a été instauré suite à la quatrième croisade en 1204 et dure jusqu'en 1261.
1202 avril Confiscation de l'Aquitaine à Jean Sans Terre par Philippe Auguste.
1202 juin Philippe Auguste envahit la Normandie.
1202 juin Arrivée des troupes croisées à Venise.
1202 Le doge de Venise demande aux Croisés de l'aider à reprendre Zara. Zara, port de l'Adriatique appartenant au roi de Hongrie.
1202 1er octobre Départ des armées croisées de Venise.
1202 24 novembre Prise et Pillage de Zara (hongroise) par les Croisés.
1202 Le pape excommunie les Vénitiens pour la prise de Zara.
1202 Alexis IV demande de l'aide aux Croisés pour récupérer le trône de Constantinople aux mains d'Alexis III. Alexis IV Ange, né vers 1182, mort en 1204 à Constantinople, empereur byzantin (1203-1204), fils d'Isaac II. Il est enfermé par son oncle Alexis III, qui a détrôné son père. Il réussit à s'évader et conclut une alliance avec les chefs de la quatrième croisade, pour rétablir son père sur le trône. En échange de l'aide des Croisés, il promet de rétablir l'union religieuse avec Rome et d'aide les Latins dans leur lutte contre les Turcs. Après le siège de Constantinople en 1203 et la prise de la ville, Isaac II est rétabli sur son trône et Alexis IV devient co-empereur. Il heurte l'opposition du peuple byzantin en pratiquant une politique favorable aux Latins. Il est renversé par Alexis V Doukas, gendre d'Alexis III. Emprisonné, il périt étranglé.
1202 Fibonacci utilise les chiffres arabes dont le zéro. Fibonacci, Leonardo Pisano (Léonard de Pise) plus connu sous le surnom de Fibonacci (v.1170-v.1250) est né en Italie à Pise mais a été éduqué en Afrique du Nord. Son père gérait les marchés de la république de Pise en Algérie, Tunisie, Maroc,... Il introduit par la suite en Europe le système de notation Arabo-Indien. Ce système est bien plus puissant que la notation romaine et Fibonacci en est pleinement conscient. Cependant, ce système a eu de la peine à s'imposer avant plusieurs siècles.
1203 Jean sans Terre capture Arthur Ier de Bretagne et l'assassine. A la nouvelle de l'assassinat d'Arthur, fils posthume de Geoffroy V d'Anjou, les Bretons, ses sujets, se soulevèrent. Philippe Auguste cita Jean Sans Terre à comparaître devant sa cour pour être jugé.
1203 16 avril Entrée de Philippe Auguste dans Rouen.
1203 24 juin Arrivée des armées croisées devant Byzance.
1203 17 juillet Prise de Byzance par les Croisés.
1204 janvier Alexis V rejette l'ultimatum croisé, concernant leur promesse de rétribution. Alexis V Doukas, surnommé Murzuphle est un empereur byzantin mort en 1204. Il épouse Eudoxie Ange, troisième fille d'Alexis III. Il renverse Isaac II et Alexis IV en février 1204. Mais, il ne peut défendre Constantinople contre les croisés de la quatrième croisade, qui s'emparent une deuxième fois de la ville le 12 avril 1204. Alexis V s'enfuit et rejoint son beau père Alexis III. Après l'avoir bien accueilli, celui-ci lui fait crever les yeux et l'emmène avec lui en Asie Mineure. C'est là qu'en novembre 1204, il est prit par les Latins et amené à Constantinople, ou l'on le précipite du haut de la colonne de Théodose.
1204 6 mars Philippe Auguste s'empare de Château-Gaillard.
1204 31 mars Mort d'Aliénor d'Aquitaine. C'est à l'abbaye de Fontevraux, où elle s'est retirée, que meurt la reine de France et d'Angleterre, épouse successive de Louis VII le Jeune et de Henri II d'Angleterre.
1204 12 avril Début de l'assaut des Croisés contre Constantinople.
1204 13 avril Prise et pillage de Constantinople par les Croisés marquant la fin de la quatrième croisade. L'empire byzantin est partagé : un quart pour le nouvel empereur, trois quarts pour Venise et les chevaliers. Isaac II Ange à nouveau renversé, les Croisés prennent Constantinople et la mettent à sac. Démembrement de l'Empire : Fondation de l'Empire latin de Constantinople. Baudouin Ier, empereur; La Morée française; Le duché d'Athènes à Othon de la Roche; Le royaume de Thessalonique à Boniface de Montferrat; L'Ionie à Venise; Le despotat d'Épire à Michel-Ange Comnène; L'Empire grec de Trébizonde à Alexis Comnène. Début du règne de Théodore Lascaris, empereur grec de Nicée (Bithynie, Lydie, Phrygie, Archipel (fin en 1222). Venise fonde un empire maritime en Crète, Messénie, mer Noire et s'empare de l'île de Samothrace. La mer Noire est ouverte au commerce occidental. Constantinople, pillé et brûlée, est désertée par sa population qui ne reviendra qu'en 1261. Isaac II Ange (1155 † 1204) est un empereur byzantin (1185-1195 et 1203-1204), fils d'andronic Ange et d'euphrosyne Kastamonides. C'est un arrière petit-fils d'alexis Ier Comnène.
1204 18 juin La Normandie redevient française. Philippe Auguste, roi de France, vainc à Rouen le souverain anglais Jean sans Terre et peut ainsi prendre possession de la Normandie. Dès 1202, Philippe Auguste avait confisqué les terres de Jean, ce qui avait donné naissance à ce sobriquet peu flatteur. Le roi de France avait frappé un grand coup en prenant le célèbre Château Gaillard construit par Richard Coeur de Lion. Philippe Auguste s'emparera ensuite par les armes de l'Anjou et de la Touraine.
1205 La Cour prononça la confiscation des biens de la couronne d'Angleterre en France: Normandie, Maine, Anjou, Touraine, Poitou, pendant que le pape Innocent III frappait Jean Sans Terre de déchéance et chargeait Philippe d'exécuter sa sentence et de s'emparer de la personne dit criminel. Philippe Auguste faisait ses préparatifs de guerre dans ce but, lorsque Jean Sans Terre fit acte de soumission envers le pape, qui ordonna à Philippe Auguste de s'en tenir là. Mais des troupes anglaises, en France, n'en continuaient pas moins à désoler les campagnes.
1205 Conquête de la Touraine et de l'Anjou par Philippe Auguste.
1206 Annexion de la Touraine, du Maine et de l'Anjou sur les Plantagenêt
1206 Qûtb ud-Dîn Aibak fonde le sultanat de Dehli. Gouverneur du territoire de Delhi depuis sa conquête par Muhammad Ghûrî, Qûtb ud-Dîn Aibak se proclame le Sultan et fonde la dynastie des esclaves. Ancien esclave passé au service de Ghûrî, il avait connu une ascension fulgurante et son talent de colonel lui avait donné toute la confiance de ce dernier. Le sultanat de Delhi règnera sur l'Inde pendant un peu plus de trois siècles. Qutb ud-Dîn Aibak est un gouverneur de l'Inde musulmane, puis premier sultan de Delhi (1206-1210) et fondateur de la dynastie des Esclaves, également connue sous le nom de dynastie de Muizzî.
1207 Raymond VI, comte de Toulouse est excommunié pour sa passivité à l'égard des Cathares. Raymond VI de Toulouse, né en 1156, il est le descendant Raymond IV, principal acteur de la première Croisade en Terre Sainte, et a été de manière involontaire le personnage central de cette période. Comte de Toulouse, dès 1194, duc de Narbonne, marquis de Provence, suzerain de comté de foix, du vicomté de Bézier et de Carcassonne, c'est avec indépendance qu'il "régna" sur ses états du Midi. Marié cinq fois, il avait des liens de parenté, non seuleument avec la France, mais aussi avec l'Aragon en Espagne et en Angleterre. Cathare, il ne l'était pas, pas plus que juif ou musulman. A l'image du Languedoc, il cultivait la tolérance, acceptait la diversité, ca qui lui vaudra le reproche de protéger les cathares. Il mourut excommunié en août 1222.
1207 Geoffroi de Villehardouin écrit 'Conquête de Constantinople'. Geoffroi de Villehardouin était un historien et chevalier croisé du moyen âge. De 1207 à 1213 il rédige ses Mémoires intitulées 'Histoire de la conquête de Constantinople' ou 'Chronique des empereurs Baudouin et Henri de Constantinople' y décrivant les événements survenus entre 1198 et 1207. Il y expose en français et non en latin, les événements de la croisade dans un style remarquable. Néanmoins, son point de vue est partial car il a pour objectif de faire l'apologie des chefs croisés. Il laisse donc de côté certains détails dont les raisons du détournement des objectifs initiaux de l'expédition.
1208 janvier Assassinat du légat du pape Pierre de Castelnau par un écuyer du comte de Toulouse. Pierre de Castelnau, cistercien français, légat du pape Innocent III en Languedoc, il tenta vainement d'endiguer l'hérésie cathare. Son assassinat, sur l'ordre Raymond V de Toulouse qu'il avait excommunié, fut la cause du début de la Croisade des Albigeois.
1208 Le pape ordonne la croisade contre les Albigeois sous la conduite de Simon de Montfort.
1208 Robert de Clari écrit Chronique. Robert De Clari, chroniqueur de la conquête de Constantinople
1209 Commencement de la croisade contre les Albigeois (qui ne prendra fin qu'en 1229). Les Albigeois étaient une secte hérétique, fondée aux environs d'Albi et dont les doctrines se propageaient rapidement dans tout le Midi de la France : on les appelait aussi cathares, d'un mot grec qui signifie purifiés. Les Albigeois comptaient parmi leurs plus puissants protecteurs Raymond VI, comte de Toulouse, Roger, vicomte de Béziers et le propre roi d'Aragon, Pierre. En 1208, quelques-uns de ces hérétiques assassinèrent, sur les terres de Raymond VI, un moine de Cîteaux, légat du pape, nommé Pierre de Castelnau ; chargé d'enquêter sur leurs doctrines qui d'ailleurs étaient jugées hérétiques et dangereuses pour l'État. Le pape Innocent III ordonna une croisade contre eux. Ce fut surtout le Nord qui fournit le personnel volontaire de l'expédition ; l'antipathie des gens de langue d'oil contre ceux de langue d'oc vint renforcer le sentiment religieux des rudes barons du Nord. La croisade avait à sa tête Simon de Montfort, un des hommes de guerre les plus cruels de son temps, et son fils Amaury. Les croisés s'emparèrent de Béziers dont les habitants furent passés au fil de l'épée, saccagèrent Carcassonne, battirent les Albigeois à Muret (1213) et mirent le siège devant Toulouse; Simon de Montfort y fut tué d'une pierre lancée du haut des remparts par une femme, et qui lui enleva le sommet du crâne. Les femmes en effet contribuèrent vaillamment à la défense, en accablant de pierres les assiégeants (1218). Son fils Amaury lui succéda et continua la guerre; plus tard, il céda ses droits et ses conquêtes à Louis VIII, fils de Philippe Auguste, qui vit là une occasion de réunir effectivement sous son sceptre des provinces qui jusqu'alors ne tenaient à la couronne que par un lien assez lâche de vassalité. Cette guerre ne se termina que pendant la régence de Blanche de Castille. Cathares, adeptes d'un mouvement religieux dualiste médiéval. Les adeptes de ce mouvement se nommaient eux-mêmes "Bons Hommes", "Bonnes Femmes" ou "Bons Chrétiens", mais étaient appelés "Parfaits" par l'Inquisition, qui désignait ainsi les "parfaits hérétiques", c'est-à-dire ceux qui étaient ordonnés et faisaient la prédication, par opposition aux simples "fidèles" hérétiques. Principalement concentré dans le Midi de la France, le catharisme subit une violente répression armée à partir de 1209 lors de la croisade contre les Albigeois puis, durant un siècle, la répression judiciaire de l'Inquisition. La théologie cathare n'est qu'un travail de recherche scripturaire, centré sur l'Évangile selon Jean, dont les rapports avec la gnose et le docétisme sont manifestes. Les cathares poussent à l'extrême le sens du message des Écritures. Ils formulent la croyance dans l'existence de deux mondes, l'un bon et l'autre mauvais. Le premier, le monde invisible, attribué aux créatures éternelles, est l'oeuvre de Dieu le Père ; le second, visible et corruptible, est l'oeuvre du diable. Désirant exempter Dieu du mal constaté dans le monde matériel, les cathares échafaudent leur propre système de croyances, variable selon les périodes et les aires culturelles d'implantation. Catharisme. Doctrine des cathares. Dualiste, elle oppose le Bien (Dieu) et le Mal (la matière). L'homme, soumis à une vie chaste et austère, doit se détacher des biens matériels pour se rapprocher de Dieu. Cette doctrine apparue au XIe siècle dans le Limousin se diffuse bientôt dans le midi de la France. Jugé hérétique au XIIIe siècle, le catharisme est âprement combattu et décimé lors de la "croisade des Albigeois" (1208-1244). Croisade des Albigeois. Cathares de la région d'Albi — d'où leur nom —, les Albigeois prônent une vie austère détachée des biens matériels, ce qui, au début du XIIIe siècle, tranche avec l'opulence du clergé catholique. En 1208, le pape Innocent III prend prétexte de l'assassinat du légat Pierre de Castelnau par un officier de Raymond VI, comte de Toulouse, pour prêcher la croisade contre les Albigeois. Simon de Montfort en prend la tête. Les massacres se multiplient : sac de Bézier (1209), tuerie de Pujols (1213), bataille de Muret (1213)… Après la mort de Raymond VI à Muret et celle de Simon de Montfort en 1218, leurs fils reprennent le flambeau. Il faudra l'intervention du roi Louis VIII et le traité de Paris en 1226 pour pacifier le Languedoc. Les terres conquises par Simon de Montfort sont rattachées à la Couronne, tandis que l'hérésie est neutralisée par la prise de Montségur en 1244. Simon de Montfort, né en 1150, Simon IV le Fort, second fils de Simon III, se distingua en 1202 lors de la quatrième Croisade et, à la demande du pape Innocent III, il partit à la croisade contre les Albigeois, croisade dont il devint le chef en 1209. Il reçut du pape les domaines attenants à Carcassone et à Béziers qui appartenaient alors à Raymond Roger, vicomte de Carcassonne et de Béziers. En 1212, à Castelnaudary, il battit Raymond VI, comte de Toulouse. En 1213, il gagna la célèbre bataille de Muret. Le 30 novembre 1215, le concile de Latran, décida la destitution de raymond VI à son profit, le déclarant à cette occasion comte de Toulouse. C'est lors du siège de Toulouse que Simon de Montfort mourut en juin 1218 dont le flambeau fut repris par son fils Amaury de Montfort.
1209 22 juillet Prise de Béziers et de Carcassonne par les croisés. Massacre de Béziers. L'immense armée, conduite par Simon de Montfort pour réduire l'hérésie cathare, est devant la ville depuis la veille. Les croisés ont exigé de l'évêque Renaud de Montpeyroux que 222 bourgeois hérétiques leur soient livrés pour que la ville soit épargnée. La ville refuse ces conditions. En ce 22 juillet, jour de la Madeleine, quelques soldats catholiques parviennent à forcer une porte. Les chevaliers se précipitent dans la brèche. Le massacre commence dans la ville que, selon un témoin, Pierre des Vaux-de-Cernay “rien ne peut sauver, ni croix ni autel, pas un seul en soit réchappé”. Aux croisés qui s'inquiètent de ne pouvoir distinguer les hérétiques de ceux qui ne le sont pas, Arnaud Amaury, abbé de Cîteaux, crie : “Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens”. Il y a au soir 7 000 morts dans Béziers.
1210 Raoul de Houdenc écrit 'Méraugis de Portlesguez'. Raoul de Houdenc, trouvère probablement originaire du village de Houdenc en Bray, près de Beauvais. Disciple et imitateur de Chrétien de Troyes, il est semble-t-il devenu moine après une vie mondaine de jongleur. D'autres sources lui attribuent une vie pauvre et errante après des études de clerc. Connu à son époque comme moraliste, il est l'auteur de 'Méraugis de Portlesguez', roman arthurien qui marque le passage du roman épique au roman allégorique dont il contribua à faire le succès.
1210 Fondation de l'Ordre des Franciscains. L'ordre franciscain, ou ordre des frères mineurs (o.f.m. - ordo fratrum minorum), est né en Italie sous l'impulsion de François d'Assise en 1210. Franciscains. Moines de l'ordre mineur de frères laïcs mendiants fondé par saint François d'Assise en 1210, sur les principes rigoureux de l'humilité totale et de la pauvreté extrême. Les franciscains ont une mission de prédication itinérante. Au XIIIe siècle, l'ordre se divise, malgré les tentatives de conciliation de saint Bonaventure, entre les adeptes de la règle de pauvreté originelle et les spirituels, qui jugent la mission d'enseignement incompatible avec la misère matérielle. Malgré ces dissensions, et les diverses branches qui en découlent, les franciscains poursuivent une lutte active contre les hérésies et se répandent rapidement au travers de la chrétienté.
1211 Début du siège de Toulouse par les armées de Simon de Montfort.
1211 Coalition des comtes de Flandre, de Boulogne et Jean Sans Terre contre Philippe Auguste.
1212 Victoire des armées catholiques contre le comte de Toulouse, Raymond VI, à Castelnaudary. Castelnaudary, commune française, située dans le département de l'Aude et la région Languedoc-Roussillon.
1212 Croisade des enfants français et allemands qui précède la cinquième croisade proprement dite. Des milliers de jeunes gens, qui suivent Étienne de Cloyes et le jeune Allemand Nicolas, affluent à Marseille. Ils sont dispersés ou vendus comme esclaves dans les pays musulmans du Maghreb. La Croisade des enfants est une croisade organisée en 1212. Deux croisades des enfants existent, une partie de Cloyes-sur-le-Loir en France sous la direction d'un adolescent d'origine modeste appelé Étienne et l'autre de Cologne sous la direction d'un jeune adolescent de 14 ans nommé Nicolas. La croisade est composée d'adolescents d'origine paysanne qui ont suivi les deux jeunes Étienne et Nicolas qu'ils prenaient pour des prophètes.
1213 mai Soumission de Jean Sans Terre au Pape. Abandon du projet d'invasion de l'Angleterre.
1213 12 septembre Victoire des armées catholiques contre le comte de Toulouse, Raymond VI, et le roi d'Aragon, Pierre II d'Aragon, lors de la bataille du Muret. Bataille de Muret eut lieu dans la plaine à 25 km au sud de Toulouse dans le cadre de la croisade des Albigeois entre les troupes du comte Raymond VI de Toulouse et ses alliés occitans comme Raymond-Roger de Foix avec son beau-frère Pierre II d'Aragon, comte de Barcelone opposés à l'ost des chevaliers du nord de la France sous les ordres de Simon IV de Montfort pour le compte de Philippe Auguste. L'Aragon était l'un des royaumes chrétiens qui se partagèrent la Péninsule ibérique lors de la Reconquista. La première émanation de l'Aragon, le comté d'Aragon naquit dans les ruines de la Marche d'Espagne carolingienne, sous la dépendance du royaume de Navarre. Il devint au XIe siècle un royaume rassemblant outre l'Aragon proprement dit, les comtés de Sobrarbe et de Ribagorza. Les rois d'Aragon, participant à la Reconquista, développèrent le royaume hors de son réduit pyrénéen pour le porter sur l'Èbre. Le roi Alphonse Ier le Batailleur conquit Saragosse qui devint la capitale du royaume. L'Aragon atteignit alors ses frontières actuelles, qui sont celles de l'actuelle communauté d'Aragon. Avec le mariage de la reine Pétronille d'Aragon et du comte Raymond Bérenger IV de Barcelone, il devint l'un des royaumes composant la Couronne d'Aragon. Il faut signaler à cet égard que le titre de "roi d'Aragon" désigne souvent non seulement le souverain du royaume d'Aragon, mais aussi et surtout le souverain de la couronne d'Aragon. L'Aragon conserva toutefois son particularisme à l'intérieur de la couronne d'Aragon, grâce à ses cortès (parlement général) et aux pouvoirs étendus de sa noblesse. De plus, l'Aragon était le seul royaume à l'intérieur de la couronne à parler le castillan et non le catalan.
1214 Obligé de suspendre ses préparatifs contre Jean sans Terre, Philippe Auguste s'était retourné contre le comte Ferrand de Flandre qui, quoique étant son vassal, s'était déclaré pour le roi d'Angleterre; Philippe arma pour cette campagne les milices communales grâce auxquelles il devait en sortir victorieux. Ferrand était soutenu par les Anglais et par l'empereur d'Allemagne Otton IV. Malgré ces alliés, Philippe remporta sur lui la célèbre victoire de Bouvines. Les Anglais avaient été, la veille même de ce jour, battus à la Roche-aux-Moines par le fils de Philippe Auguste. Ferrand de Flandre ou Ferdinand de Portugal ou de Bourgogne, dit Ferrand de Flandre (° 1188 - † Noyon, 27 juillet 1233). Comte de Flandre 1215 - 1233 par son mariage avec le comtesse Jeanne de Constantinople. Otton IV du Saint-Empire, Othon IV de Brunswick, né en Normandie en 1174 ou 1182, décédé à Harzburg en Saxe en 1218, empereur romain germanique de 1198 à 1218. Fils d'Henri le Lion duc de Bavière et de Saxe. En 1212, il épouse Béatrice de Hohenstaufen (1198-1212). En 1208, il assassine son rival Philippe de Souabe et se fait couronner par le pape Innocent III. Excommunié par Innocent III (1210), qui soutenait la candidature de Frédéric II du Saint-Empire, il fut défait à Bouvines (27 juillet 1214) par Philippe Auguste et ne conserva que le Brunswick.
1214 25 avril : naissance de Louis IX dit saint Louis, futur roi de France. Louis IX de France, plus connu sous le nom de saint Louis, est né le 25 avril 1214 ou 1215 à Poissy Yvelines, et meurt le 25 août 1270 à Tunis. Il fut roi de France de 1226 à 1270, neuvième de la dynastie des Capétiens directs.
1214 2 juillet Victoire de Philippe Auguste sur Jean Sans Terre à la Roche-aux-Moines. Le prince Louis (futur Louis VIII), fils du roi de France Philippe Auguste pousse le roi d'Angleterre Jean sans Terre à une retraite précipitée. Quelques jours plus tard, une nouvelle victoire française à Bouvines sonne la fin du conflit entre le roi de France et son vassal anglais. Bataille de la Roche-aux-Moines, en 1214, Jean sans Terre, alors roi d'Angleterre, allié à l'empereur du Saint-Empire romain germanique Otton IV du Saint-Empire, attaque le royaume de France. Ils ont pour objectif Paris. Pendant que les Anglais attireraient les Français au sud, les impériaux auraient le champ libre et pourraient attaquer la capitale par le nord.
1214 27 juillet Victoire de Philippe Auguste à Bouvines sur la coalition Boulogne-Flandre-Othon. “Il est interdit d'assaillir son ennemi depuis la neuvième heure du samedi jusqu'à la première heure du lundi”, a décrété le concile d'Elne en 1027. En dépit de cet interdit, en ce dimanche 27 juillet 1214, Otton IV du Saint-Empire, empereur du Saint Empire romain germanique attaque. Combat violent, acharné, intense. Philippe II de France, qui veut une victoire absolue s'engage lui-même dans la mêlée au risque d'être pris, blessé, tué peut-être. Sa fougue redouble l'ardeur de ses hommes. En trois heures, tout est joué. La victoire est sans appel. Dans les rangs des chevaliers français, seuls dix sont morts. Le rex christiannissimus, le roi très chrétien Philippe II qui vient de l'emporter à Bouvines prend le titre de Augustus, Philippe Auguste.Elle opposa les troupes royales françaises de Philippe Auguste, renforcées par les milices communales soutenues par Frédéric II du Saint-Empire, rival d'Othon IV pour la couronne impériale aux troupes coalisées d'Othon IV et les comtes de Flandre, Ferrand - fils cadet du roi de Portugal - et de Boulogne, Renaud de Dammartin et le comte de Frise Guillaume le Velu. Les coalisés étaient principalement financés par l'Angleterre. Pourtant, le roi d'Angleterre Jean sans Terre était absent lors la bataille. Il avait été mis en déroute à La Roche-aux-Moines près d'Angers le 2 juillet 1214 par le prince Louis, fils du roi de France (futur Louis VIII). La bataille de Bouvines eut lieu le dimanche 27 juillet 1214. Elle opposa les troupes royales françaises de Philippe Auguste, renforcées par les milices communales soutenues par Frédéric II de Hohenstaufen, rival d'Othon IV pour la couronne impériale aux troupes coalisées d'Othon IV et les comtes de Flandre, Ferrand - fils cadet du roi de Portugal - et de Boulogne, Renaud de Dammartin et le comte de Frise Guillaume Ier, dit le Velu. Les coalisés étaient principalement financés par l'Angleterre. Pourtant, le roi d'Angleterre Jean sans Terre était absent lors la bataille. Il avait été mis en déroute à la bataille de la Roche-aux-Moines près d'Angers le 2 juillet 1214 par le prince Louis, fils du roi de France. Selon Jean Favier, Bouvines est "l'une des batailles décisives et symboliques de l'histoire de France". Pour Philippe Contamine, "la bataille de Bouvines eut à la fois d'importantes conséquences et un grand retentissement". Othon s'enfuit et perd sa couronne ; le Saint Empire romain germanique éclate en morceaux. Ferrand de Portugal passa quinze ans en prison au Louvre. Dépossédé de la Normandie, du Maine, de l'Anjou de la Touraine et de la Bretagne depuis 1206, Jean Sans Terre cesse les hostilités contre la France, et regagne l'Angleterre. Pour sauver sa couronne, Jean sans Terre est contraint d'accorder à ses barons la Grande Charte (1215). Du côté français, la dynastie capétienne sort renforcée tandis que les récentes acquisitions de Philippe Auguste sur Jean sans Terre sont consolidées. Contrairement à Jean sans Terre, Philippe Auguste est désormais l'arbitre incontesté au-dessus de ses barons. Le retour de Philippe Auguste à Paris est triomphal; ces festivités seront exploitées par la monarchie pour en faire, non sans abus, l'une des premières manifestations de l'unité nationale. Après Bouvines, la paix dure en France jusqu'en 1337 ; C'est la "grande paix du XIIIe siècle". Frédéric II du Saint-Empire, Frédéric II de Hohenstaufen (26 décembre 1194 à Jesi près d'Ancône - † 13 décembre 1250 à Fiorentino près de San Severo) régna sur le Saint Empire romain germanique de 1220 à 1250. Son règne fut marqué par les conflits avec la papauté et il fut excommunié deux fois. Le pape Grégoire IX alla même jusqu'à l'appeler l'Antéchrist.
1214 18 septembre Traité de Chinon. Les possessions anglaises du nord passent au domaine royal. Bouvines, où le 27 juillet Philippe Auguste a défait les troupes d'Otton IV du Saint-Empire et du comte Ferrand de Flandre alliées à Jean sans Terre, permet la signature de cette paix. Le roi d'Angleterre paye 60 000 livres au roi de France et renonce à l'Anjou, au Maine, à la Touraine, au Poitou. Il garde l'Aquitaine. Un chroniqueur déclare : “Jamais depuis ne fut personne qui osa faire la guerre au roi Philippe, mais il vécut depuis en grande paix et toute la Terre fut en grande paix un grand moment”. Le traité de Chinon est un traité signé entre le roi de France Philippe Auguste et le roi d'Angleterre Jean sans Terre le 18 septembre 1214 à Chinon, après la défaite des coalisés le 27 juillet à Bouvines. Lors de cette bataille, Philippe Auguste brisa une terrible coalition (Angleterre, Flandre, Allemagne), et remporta une victoire décisive sur l'Empereur germanique Otton IV du Saint-Empire, allié au roi d'Angleterre Jean sans Terre, et au comte de Flandre Ferrand. Cette victoire va entraîner l'éclatement de l'empire angevin des Plantagenêts. Jean sans Terre dut évacuer le territoire français et fut contraint par le pape Innocent III d'accepter le traité de Chinon qui consacrait la perte de ses possessions au nord de la Loire : le Berry et la Touraine, avec le Maine et l'Anjou retournaient dans le domaine royal, qui couvrait désormais le tiers du territoire de la France actuelle. Il dut en outre payer 60 000 livres au roi de France. Il ne conservait que l'Aquitaine.
1214 Annexion du Poitou, la Bretagne passe dans le giron français
1215 Juin : Simon IV de Montfort et Louis le Lion prennent Montpellier, Narbonne et Toulouse. Montfort est institué comte de Toulouse par le concile du Latran IV le 11 novembre. La garde du marquisat de Provence est confiée au pape pour le comte mineur, Raymond VII de Toulouse. Raymond VII de Toulouse, Raymond VII (IX) de Saint-Gilles, (né en juillet 1197 à Beaucaire - mort le 27 septembre 1249 à Millau), comte de Toulouse, duc de Narbonne et marquis de Provence.
1215 15 juin La Magna Carta. Les barons anglais imposent au roi d'Angleterre Jean sans Terre un traité appelé Magna Carta ou Grande Charte. Par ce traité, la noblesse anglaise s'assure le respect des coutumes et des droits féodaux. Le roi s'engage notamment à ne pas lever d'impôts extraordinaires sans l'accord du Grand Conseil. La Grande Charte, première limitation imposée au pouvoir monarchique, est à la base de la tradition constitutionnelle anglaise. Magna Carta, La Grande Charte est une charte de 63 articles arrachée par le baronnage anglais au roi Jean sans Terre le 15 juin 1215 après une courte guerre civile notamment marquée par la prise de Londres, le 17 mai, par les rebelles. Les barons étaient excédés des exigences militaires et financières du roi et de ses échecs répétés en France à Bouvines et à La Roche-aux-Moines. Ce texte limite l'arbitraire royal et établit en droit l'habeas corpus qui empêche, entre autres, l'emprisonnement arbitraire. Il garantit les droits féodaux, les libertés des villes contre l’arbitraire royal et institue le contrôle de l’impôt par le Grand Conseil du Royaume. L'archevêque de Cantorbéry, Langton défend ardemment les barons, son nom restant le premier à avoir été apposé en qualité de témoin de la Grande Charte.
1215 1er novembre : Ouverture du concile du Latran IV après 2 ans et demi de préparation. Ce concile du Latran IV organise la cinquième croisade, impose aux chrétiens de se confesser et de communier une fois l'an et impose le port d'un vêtement particulier aux juifs et aux musulmans et leur interdit toutes charges publiques. Il consacre aussi la suzeraineté pontificale sur la Sicile et l'Angleterre et décrète la centralisation de l'administration de la papauté dont le prestige est à son zénith. Le quatrième concile oecuménique du Latran (souvent surnommé Latran IV) est le douzième concile oecuménique de l'Église catholique. Il est tenu à Latran en 1215 sur l'initiative du pape Innocent III.
1215 Fondation de l'Ordre des Dominicains. Dominicain, l'Ordre des Prêcheurs, plus connu sous le nom d'Ordre dominicain est né sous l'impulsion de Dominique de Guzman (saint Dominique) en 1215. Cet ordre catholique appartient, comme l'ordre franciscain, à la catégorie des ordres mendiants. Suivant en partie la règle d'Augustin d'Hippone, héritée des Prémontrés, il s'est donné pour mission l'apostolat et la contemplation. Sa devise est Veritas (la vérité). Une autre de ses devises, issue des Actes des Apôtres, et reprise par Thomas d'Aquin, est "annoncer ce que nous avons contemplé". Les dominicains ne sont pas des moines mais des religieux : ils font voeu de pauvreté, de chasteté et d'obéissance, mais non de stabilité. Ils vivent dans des couvents et non dans des abbayes. Leur vocation étant de prêcher au monde, leurs couvents sont souvent dans des grandes villes. Dominicains. Frères prêcheurs de l'ordre catholique mendiant fondé par saint Dominique en 1215. Leur mission première est l'apostolat, par la prédication et l'enseignement, et, en ces temps d'hérésie, ils participent à l'Inquisition et à la lutte contre les Cathares. Au XIIIe siècle, saint Thomas d'Aquin, frère dominicain, élabore la doctrine de l'ordre. Supprimé par la Révolution, il est rétabli en 1843 par Lacordaire.
1216 19 octobre Mort de Jean sans Terre et début du règne de Henri III d'Angleterre (fin en 1272). Le prince héritier du trône de France, Louis (futur Louis VIII), débarque en Angleterre et essuie une défaite à Lincoln. Lincoln est une cité et chef-lieu du comté de Lincolnshire, en Angleterre.
1216 Henri III est couronné roi d'Angleterre. Henri III d'Angleterre, Henri III ou Henri III Plantagenêt (1207 - 1272), fils aîné du roi Jean-sans-Terre et d'Isabelle d'Angoulême fut un roi d'Angleterre au règne long, agité et peu glorieux. Il faut cependant rappeler qu'à cette époque, Louis, fils de Philippe Auguste et futur Louis VIII le Lion, avait été appelé en Angleterre par les barons anglais, qui ne reconnaissaient plus l'autorité de Jean sans Terre. Mais, comme ce dernier mourut, les Anglais se rallièrent au jeune Henri III d'Angleterre. Henri III fut donc couronné à Westminster, en 1216, par les derniers fidèles des Plantagenêt.
1216 Guerre de Succession de Champagne. La guerre de succession de Champagne est un conflit qui opposa au XIIIème siècle deux nobles champenois, partagea la noblesse champenoise et déborda sur les duchés frontaliers. En 1190, le comte de Champagne Henri II quitta son comté pour partir en croisade avec ses deux oncles Philippe Auguste et Richard Coeur de Lion (sa mère est en effet fille de Louis VII de France et d'Aliénor d'Aquitaine, donc soeur de Philippe par son père et de Richard par sa mère). Il fit jurer aux barons de Champagne de rendre hommage à son frère Thibaud au cas où il mourait pendant la croisade. En Terre Sainte, Henri fut couronné roi de Jérusalem et pour asseoir sa légitimité, épousa la reine Isabelle, veuve de Conrad de Montferrat son second mari, mais son premier mari, duquelle elle avait été contrainte de ses séparer, vivait toujours. Henri II mourut en 1197, après avoir eu trois filles, et son frère devint le comte Thibaud III de Champagne. Ce dernier mourut en 1201 sans enfant, laissant sa veuve Blanche de Navarre, enceinte d'un fils posthume, Thibaut IV. De son côté, un noble champenois vivant en Terre Sainte, Erard de Brienne, seigneur de Ramerupt, cousin de Jean de Brienne, roi de Jérusalem, épousa en 1215 Philippine de Champagne, la troisième fille d'Henri II de Champagne. Il se mit en tête de réclamer le comté de Champagne. Erard et Philippine débarquent en France au début de l'année 1216. De passage au Puy-en-Velay, il est mis en arrestation par les agent du roi de France, mais parvient à s'échapper et se rend en Champagne. Tout de suite, le duc de Lorraine Thiébaud Ier prit fait et cause pour lui. Blanche de Navarre assiège Noyers en avril 1216, où Erard et ses partisans se sont retranchés. Erard accepte la trêve et s'en remet à l'arbitrage du roi de France. Celui-ci ordonne en octobre d'attendre la majorité de Thibaud IV pour faire valoir ses droits. Mais la guerre reprit peu de temps après, et les barons champenois, tous plus ou moins apparentés aux Brienne, abandonnent Blanche pour se rallier à Erard. Il fallu l'intervention du roi de France Philippe Auguste, du duc de Bourgogne Eudes III et de l'empereur Frédéric II du Saint-Empire, pour ramener la paix en Champagne. Frédéric II envahit la Lorraine, prend et incendie Nancy en 1218, fait prisonnier le duc de Lorraine, et l'oblige à retirer son soutient envers Erard de Brienne. Erard renonça à la Champagne le 2 novembre 1221 et Philipine en avril 1222. Henri II de Champagne, (° 29 juillet 1166 † 10 septembre 1197), comte de Champagne (Henri II 1181-1197) et roi de Jérusalem (1192-1197), fils d'Henri Ier, comte de Champagne et de Marie de France.
1217 Simon de Montfort, devenu comte de Toulouse est chassé de la ville par une révolte.
1217 24 août Défaite de la flotte de Louis (futur Louis VIII). Vaincu et pris par les Anglais lors de la Bataille de Sandwich (encore appelée Bataille de South-Foreland), près de Douvres, au cours de laquelle la flotte anglaise battit la flotte française, Eustache le moine, l'un des plus célèbres pirates du XIIIe siècle, eut la tête tranchée.
1217 1er septembre Traité de Kingston. Quelques mois plus tôt, Blanche de Castille est intervenue auprès de son beau-père pour lui demander les sommes nécessaires au Dauphin, son mari Louis VIII, auquel des barons anglais en révolte contre Jean sans Terre ont proposé le trône d'Angleterre. Elle en est presque arrivée au chantage en lui lançant cette menace : “J'ai de beaux enfants, par la Sainte Mère de Dieu ! Je les mettrai en gage, car je trouverai bien quelqu'un qui me prêtera dessus”. Ce à quoi Philippe Auguste a répondu : “Gardez vos enfants et puisez à votre gré dans mon trésor”. Par le traité signé ce jour, Louis (futur Louis VIII), dauphin de France, fils de Philippe Auguste, renonce au trône d'Angleterre contre la somme de 10 000 marcs.
1217 11 septembre Traité de Lambeth mettant fin aux prétentions de Louis (futur Louis VIII) sur le trône d'angleterre.
1217 à 1221 - Cinquième croisade, à laquelle le roi de France resta étranger. Jean de Brienne, héritier du titre de roi de Jérusalem et André II de Hongrie, menèrent contre les Sarrasins d'Égypte une expédition sans résultat. La cinquième croisade, entreprise sous le pontificat d'Honorius III (1217-1221), eut pour chefs Jean de Brienne, roi titulaire de Jérusalem, et André, roi de Hongrie. André fut rappelé dans ses États par la révolte de ses magnais; Jean de Brienne prit Damiette, qu'il fut bientôt forcé de rendre. Jean de Brienne, né vers 1148, décédé vers 1237, roi de Jérusalem (1210-1225), empereur latin de Constantinople (1229-1237), fils cadet d'Erard IV, comte de Brienne et d'Agnès de Nevers (fille de Guillaume III de Nevers). André II de Hongrie, roi de Hongrie (né en 1176– mort le 21 octobre 1235), de la dynastie d'Arpad. Il anima la Ve croisade en 1217. Il s'est autoproclammé roi de Galicie-Volhynie. Un de ses enfants est sainte Élisabeth de Hongrie née en 1207.
1218 25 juin Mort de Simon de Montfort, lors du second siège de Toulouse.
1220 Sacre de Frédéric II du Saint-Empire. Frédéric II du Saint-Empire, Frédéric II Hohenstaufen (26 décembre 1194 à Iesi près d'Ancône - † 13 décembre 1250 à Fiorentino près de Lucera) régna sur le Saint Empire romain germanique de 1220 à 1250. Son règne fut marqué par les conflits avec la papauté et il fut excommunié deux fois. Le pape Grégoire IX alla même jusqu'à l'appeler l'Antéchrist. Il fut le dernier empereur de la famille des Hohenstaufen et après sa mort, il devint légendaire, la stupor mundi (l'émerveillement du monde), au point qu'on attendait même son retour après sa mort (son personnage était alors confondu avec celui de son grand-père Frédéric Barberousse).
1220 Trouvère inconnu écrit 'Huon de Bordeaux'. Chanson de geste qui fait partie des romans carolingiens. Elle a été composée par un trouvère dont on ne connaît ni le nom ni le pays, à une époque où la veine héroïque commençait à s'épuiser, où les contes bretons s'emparaient de la faveur jusque-là réservée aux oeuvres françaises, et où les poèmes d'aventures allaient remplacer. les poèmes dits historiques ou chansons de geste.
1222 à 1282 - naissance et mort de Nichiren, fondateur de la religion bouddhisme japonais, Zennichi-maro dit Nichiren est né le 16 février 1222 dans le village de pêcheurs de Kominato, dans l'actuelle préfecture de Chiba au Japon. Ordonné moine Tendaï à l'âge de 16 ans, il prend le nom de Zesho-bo Renchô. Son voeu d'alors est de devenir la personne la plus sage du Japon. Par ses idées, il est le fondateur du bouddhisme Nichiren appellé aussi parfois école du lotus. Dans un texte célèbre le Risho Ankuko Ron, il envoie des remontrances au gouvernement, lui demandant de supprimer si besoin par la force les nouvelles sectes bouddhistes amidistes et zen, responsables selon lui de la dégénérescence et des calamités survenus au Japon. La loi s'enseigne selon le temps et les capacités des auditeurs, et Renchô estima en cet période de Mappo (dégénérescence de la loi) qu'il fallait revenir à la vénération du sutra du lotus pour donner un enseignement valable pour les périodes modernes. Il mit en avant la seule pratique invocatoire du titre du Sutra du lotus le Daimoku sur le modèle de l'amidisme qui repète le nom du Boudha Amida inlassablement, dans le meme temps il fit un objet de vénération le Gohonzon mandala créé sur le modèle de l'ésoterisme. Le Sutra du Lotus ou Sutra sur le Lotus Blanc du Dharma Sublime est l'un des sutras Mahayana les plus populaires et influents en Extrême-Orient ; il est le fondement des écoles bouddhistes Tiantai et Nichiren. Comme tous les textes bouddhiques, il fut écrit plusieurs siècles après la mort du Bouddha. Selon le traducteur Burton Watson, le Sutra du Lotus pourrait avoir été à l'origine écrit dans un dialecte prâkrit avant d'être plus tard traduit en sanskrit pour lui accorder une plus grande respectabilité.
1222 Proclamation de la Charte du Manden. La Charte du Manden a été conçue par la confrérie des chasseurs du Mandé (au sud de Bamako). Cette déclaration, solennellement proclamée le jour de l'intronisation de Sundjata Keïta comme empereur du Mali, à la fin de l'année 1222. Elle affirme l'opposition totale de la confrérie des chasseurs à l'esclavage qui était devenu courant en Afrique de l'ouest. L'abolition de l'esclavage fût une oeuvre maîtresse de Soudjata Keïta et de l'Empire du Mali. Cette charte peut être considérée comme la première déclaration des Droits de l'Homme.
1223 14 juillet Mort de Philippe Auguste à Mantes. Accablé de fièvres tenaces depuis près d'un an, le roi, âgé de quarante-trois ans, prend, parce qu'il se sent mieux, un copieux repas. Le lendemain, il est au plus mal. On lui administre les derniers sacrements. Le roi veux mourir à Paris. Il meurt sur la route, à Mantes. Pour la première fois dans l'histoire de la royauté, de grandes funérailles sont faites au roi qui vient de mourir. Cet excellent roi avait considérablement fortifié la monarchie; il agrandit le domaine royal de sept provinces: Normandie, Maine, Anjou, Touraine, Poitou, Valois et Vermandois. Il établit en France, divisée par lui dans ce but en bailliages et prévôtés, l'administration directe par la couronne; il adoucit les moeurs violentes du temps, en instituant la trêve appelée quarantaine-le-roi, en vertu de laquelle on ne pouvait tirer vengeance d'une injure avant quarante jours écoulés; il embellit Paris, dont il bâtit les premiers remparts, bâtit l'Hôtel-Dieu et acheva Notre-Dame. Philippe Auguste fut marié trois fois: 1° avec Isabelle de Hainaut; 2° avec Ingeburge de Danemark qu'il répudia pour épouser; 3° Agnès de Méranie, ce qui le fit excommunier.
1223 Louis VIII succède à son père Philippe Auguste qui l'a eu en 1187 d'Isabelle de Hainaut. Il avait guerroyé en Angleterre contre Jean sans Terre, au profit des barons de ce pays, qui l'avaient élu pour leur roi. Mais il fut ensuite défait et rentra en France. Roi de France, il conquit sur les Anglais un certain nombre de places, et prit part à la croisade contre les Albigeois. Il fut surnommé le Lion et mourut en 1226
1223 LOUIS VIII le Lion (1223-1226)
1223 Louis VIII le Lion. Avant d'accéder au trône, il participe à la lutte contre les Plantagenêts. Il remporte sur Jean sans Terre une victoire à La Roche Aux Moines en 1214. Il poursuit celui-ci jusqu'en Angleterre (1216) où il se voit offrir la couronne par les barons révoltés. Vaincu à Lincoln (1217) il renonce à ses prétentions par le traité de Kingston et se retire avec une forte somme. Il succède à son père, Philippe Auguste, en 1223 et poursuit la lutte contre les Plantagenêts auxquels il enlève le Poitou et une partie de la Gascogne. Après la mort de Simon de Montfort (1218) et la renaissance du Catharisme, il reprend la croisade contre les Albigeois, il s'empare d'Avignon mais ne va pas jusqu'à Toulouse. Malade il meurt sur le chemin du retour.
1223 6 août Louis VIII le Lion est couronné à Reims.
1224 15 juillet Siège de La Rochelle par Louis VIII. Louis VIII, soutenu par Hugues de Lusignac, répond à la demande du roi Henri III d'Angleterre qui exigeait la restitution des biens Plantagenêts en envahissant le Poitou, en prenant Niort, et en assiégeant La Rochelle qu'il va prendre le 3 août.
1224 Louis VIII conquiert le Poitou et le Saintonge.
1225 à 1274 - naissance et mort de Saint Thomas d'Aquin. Théologien italien est le plus connu des philosophes de l'époque médiévale. Alors qu'à la suite des croisades, l'Occident retrouve les oeuvres perdues d'Aristote qu'avaient conservées la civilisation arabe, le chrétien Thomas d'Aquin va tenter de faire la synthèse de la philosophie d'Aristote et du christianisme. Il influencera profondément la scolastique, doctrine qui dominera la philosophie occidentale jusqu'au XVII° siècle, époque où le système s'effondrera avec la naissance des sciences expérimentales. Considéré comme l'un des principaux maîtres de la scolastique et de la théologie catholique, il a été proclamé docteur de l'Église en 1568. Il est aussi appelé "Docteur Angélique" par le clergé. Après saint Augustin (354-430) - et en filiale continuité avec la pensée de l'évêque d'Hippone - Thomas d'Aquin a réalisé au XIIIe siècle la grande synthèse de la raison et de la foi, tentant de concilier la philosophie d'Aristote et la pensée chrétienne. Pour concilier les contradictions entre la philosophie aristotélicienne et la doctrine chrétienne, il sépare les vérités de la raison de celles de la foi, définie comme une adhésion inconditionnelle à la parole de Dieu. La philosophie doit cependant demeurer la servante de la théologie. De son nom dérivent thomisme et thomiste, qualifiant, entre autres, sa philosophie. Le thomisme est devenu la doctrine officielle de l'Église. Le thomisme est un courant philosophique faisant référence à Saint Thomas d'Aquin. Thèses philosophiques défendues par les thomistes : Dieu est acte pur ; l'homme peut saisir l'existence de Dieu à partir des choses visibles ; En philosophie de matière et de forme ; une seule forme substantielle actualise chaque corps physique ; l'individualisation d'un corps est réalisée par une matière déterminée ; les substances séparées sont dépourvues de tout principe d'individuation ; chaque créature est divisée en existence et essence ; Conception de l'homme : distinction dans les substances crées entre nature essentielle et activités de l'étant ; l'âme rationnelle est l'unique forme substantielle de l'être humain individuel. Ces thèses forment un réalisme métaphysique qui s'oppose nettement à l'idéalisme et au positivisme.
1226 9 septembre Louis VIII prend Avignon, et conquit le Languedoc. Avignon, assiégée depuis trois mois par les troupes du roi de France Louis VIII capitule. Le roi reçoit la soumission du Languedoc.
1226 8 novembre Mort de Louis VIII à Montpensier (Auvergne), son fils Louis IX (12 ans) lui succède. C'est une dysenterie aiguë qui emporte le roi en ce jour à Montpensier. Il rentre de la troisième croisade des albigeois. Les médecins, convaincus qu'une trop longue continence sexuelle est la cause du mal du roi, resté fidèle à la reine Blanche de Castille, mettent dans son lit une jeune fille. Lorsqu'au réveil il la découvre, il lui dit : “Non, ma fille, j'aime mieux mourir que de sauver ma vie par un péché mortel”. Louis IX est son successeur.
1226 LOUIS IX (Saint Louis) (1226-1270)
1226 Saint Louis. Louis IX accède au trône à la mort de son père Louis VIII à l'âge de 12 ans. C'est sa mère Blanche de Castille qui assure sa tutelle. Souhaitant mettre fin à la guerre contre les Albigeois elle signe le traité de Paris en 1229 avec le comte de Toulouse. Elle prépare la réunion à la couronne du comté de Toulouse en mariant son fils Alphonse à la fille du comte, Jeanne, fille de Raymond VII de Toulouse. En 1234 la majorité de Louis est déclarée, Blanche, toujours guidée par l'intérêt du royaume, le marie à Marguerite de Provence jeune fille intelligente et d'une grande beauté dont le roi est très amoureux. Elle en devient très jalouse. En 1241 Louis IX doit fait face à la révolte de Hugues de Luzignan soutenu par Henri III d'Angleterre qui débarque sur le continent en 1242. Louis IX le bat à Taillebourg et à Saintes. Une trêve est conclue l'année suivante qui débouchera sur le traité de Paris en 1258 par lequel chacun fera des concessions territoriales. Le roi d'Angleterre renonce aux terres conquises par Philippe Auguste et Louis renonce au Limousin, au Quercy et au Périgord. Il en fera de même avec Jacques Ier d'Aragon la même année à Corbeil, Louis IX renonce aux comtés de Barcelone et du Roussillon et Jacques à tout ce qui est au dessus des Pyrénées (excepté Montpellier dont il était seigneur par son mariage avec la fille de Guilhem VIII). A la suite d'une grave maladie Louis IX fait la promesse de se croiser. La septième croisade est provoquée par la perte de Jérusalem et la défaite des Latins en 1245. Blanche assurera la régence. Marguerite accompagne Louis et embarque à Aiguemorte enceinte, elle refuse de retarder le départ. Après plusieurs mois de préparation à Chypre en vue de l'action sur l'Égypte, les Croisés prennent Damiette en juin 1249 puis ils marchent sur Le Caire ils battent les Musulmans à Mansourah en février 1250 mais son armée est ravagée par la peste. Louis IX couvrant la retraite est fait prisonnier. Il faudra verser une forte somme pour sa libération et restituer Damiette ou son fils Jean Tristan est né. Louis IX et Marguerite se rendront en Palestine et y resteront plusieurs années pendant lesquelles Louis IX fortifiera les villes franques. Une fille, Blanche, naîtra à Jaffa en 1252. Louis IX retourne en France fatigué et malade en 1254. Tout le long du trajet français, de Hyères à Paris il est acclamé par la foule. Louis repart en Croisade, la huitième, en 1270, pour la Tunisie. On ne sait pas réellement l'objectif de Saint Louis, on suppose qu'il voulait convertir le Sultan de Tunis et ainsi se ménager une base arrière pour retourner en Égypte. A peine débarquée son armée est décimée par la peste (ou le typhus?). Louis IX laissera sa vie sous les murs de Tunis ainsi que son fils Jean de Damiette et 3 autres membres de la famille royale. Sur le plan intérieur, Louis IX organisa la justice royale en créant le "Parlement" corps de légistes et les grands "Bailliages" qui avaient le droit d'appel sur la justice seigneuriale et qui relevaient eux même du parlement. Il crée un embryon de "Cour des comptes". Il place un fonctionnaire royal à la tête de Paris (Étienne Boileau). Paris devient un très grand centre marchand. Il fait édifier la Sainte Chapelle, dentelle de pierres, pour abriter la couronne d'épines du Christ qu'il a achetée en 1239. La chapelle sera terminée en 1248. Il crée l'hôpital des Quinze-Vingts (façon de compter à l'époque, l'hôpital était construit pour accueillir 15x20 = 300 malades) pour accueillir les aveugles fait construire l'Abbaye de Royaumont, aménage le Louvre qui était alors une austère forteresse. C'est le sommet de la civilisation française du moyen âge Louis IX favorise l'éducation, la Sorbonne reçoit sa charte de fondation en 1257 et de toute l'Europe les étudiants affluent vers l'université de Paris.
1226 Avènement de Louis IX (saint Louis), fils de Louis VIII et de Blanche de Castille, âgé seulement de 11 ans (né en 1214). La reine Blanche de Castille prend la régence (qu'elle exercera avec fermeté et habileté). Les principaux faits de la régence se rapportent à la lutte que la régente eut à soutenir (et dont elle sortit victorieuse) contre les grands vassaux désireux de profiter de la minorité de Louis IX pour recouvrer des privilèges et acquérir des avantages matériels. Blanche de Castille détache de leur parti le plus puissant, Thibaut, comte de Champagne, dont la défection amène la soumission du duc de Bretagne et la cessation de l'hostilité des autres vassaux.
1226 29 novembre Louis IX est sacré à Reims. Le jeune roi n'est âgé que de onze ans lorsque sa mère, Blanche de Castille, en raison d'une révolte des vassaux qui menace la couronne, précipite le sacre de son fils. La cathédrale est en chantier et le siège épiscopal de Reims est vacant. C'est à l'évêque de Soissons qu'il est fait appel. Seul Thibaud IV de Champagne apporte son soutien à la régente pour l'organisation de ce sacre, auquel elle a voulu qu'assistent tous les vassaux qui remettent en cause la puissance du pouvoir royal. Régence de Blanche de Castille (jusqu'en 1236). Louis IX n'a que douze ans. Son père, Louis VIII, est au plus mal. Blanche de Castille devient régente du royaume. Une tâche difficile pour la reine : la rébellion couve. Les grands seigneurs, vassaux du roi de France, sont certains qu'une femme ne peut leur tenir tête et qu'ils vont pouvoir reprendre tout ce qu'ils ont dû céder à la couronne.
1226 Coalition des barons avec l'aide de Henri III d'Angleterre contre Blanche de Castille.
1226 Révision du texte latin de la vulgate à l'Université de Paris
1227 16 mars Traité de Vendôme mettant fin à la révolte des barons. Révolte des grands vassaux contre Blanche de Castille (fin en 1234) : Le trouvère Thibaud IV de Champagne, Pierre Mauclerc, duc de Bretagne, Philippe Hurepel, comte de Boulogne, Enguerrand III, sire de Coucy. Ils tentent d'enlever le jeune roi qui est sauvé par l'énergie de la régente, appuyée par l'église et les villes. Les comtes de Bretagne et de la Marche se soumettent lors du traité de Vendôme.
1227 18 août La mort de Gengis Khan. Le chef des Mongols, Gengis Khan (du chinois Chêng-Sze "guerrier précieux" et du turc Khan "seigneur"), meurt à environ 60 ans, au soir de sa victoire contre le royaume des Tangoutes (au nord-ouest de la Chine). A la tête d'une armée de nomades, il a conquis un immense empire allant des confins orientaux de la Chine à la mer Caspienne. L'Empire mongol sera divisé entre ses trois fils.
1228 à 1229 - sixième croisade sans la participation des Français: elle était conduite par Frédéric II, empereur d'Allemagne, héritier de Jean de Brienne, roi nominal de Jérusalem, qui, ayant réussi à se faire livrer sans combat Jérusalem par le sultan d'Égypte, s'en fit proclamer roi, mais comme il était excommunié, des légats du pape défendirent aux chrétiens de lui obéir. La sixième croisade commençée en 1228 et terminée en 1229, fut lancée par l'empereur romain germanique Frédéric II du Saint-Empire pour conquérir le royaume de Jérusalem. Elle fut victorieuse sans aval du pape et sans soutien militaire, créant un précédent qui influencera les prochaines croisades.
1229 26 février Traité de Paris. Celui-ci met un terme aux troubles religieux du Languedoc par l'annexion au domaine royal des terres de Nîmes, Beaucaire, Béziers et Carcassonne. Le mariage d'Alphonse de Poitiers, frère du roi Louis IX, avec Jeanne, fille de Raymond VII de Toulouse, est décidé. Le traité de Paris de 1229 met fin au conflit albigeois opposant le Royaume de France au comté de Toulouse. Il scelle aussi le sort de l'autonomie occitane vis à vis du Royaume de France. Alphonse de Poitiers (11 novembre 1220-21 août 1271), frère du roi Louis IX de France dit Saint Louis, comte de Poitiers de 1241 à 1271, de Toulouse de 1249 à 1271. Fils du roi Louis VIII et de Blanche de Castille, il reçu en 1225, par testament de son père, le comté de Poitou et une partie de l'Auvergne en apanage. Conformément au traité de Paris en 1229, il épouse Jeanne, fille de Raymond VII de Toulouse, comte de Toulouse. À la mort de ce dernier, en 1249, il hérite du comté de Toulouse. Jeanne de Toulouse, née en 1220, morte le 25 août 1271, était la fille et l'héritière de Raymond VII de Toulouse, comte de Toulouse et de Jeanne d'Angleterre. Elle fut comtesse de Toulouse de 1249 à 1271.
1229 12 avril Traité de Meaux (dit aussi Traité de Paris) qui met fin à la croisade ou guerre contre les Albigeois. Beaucaire, Nîmes et Carcassonne sont rattachés au royaume. Le traité de Paris de 1229 met fin au conflit albigeois opposant le Royaume de France au comté de Toulouse. Il scelle aussi le sort de l'autonomie occitane vis à vis du Royaume de France. Appelé aussi Traité de Meaux-Paris, il fut ratifié le 12 avril 1229 par Blanche de Castille, alors régente du Royaume de France pour son fils Louis IX et par Raymond VII de Toulouse. Ce dernier, dans une situation politique très incomfortable (il est en effet excommunié et dépossédé des terres dont il est l'héritier légitime par la croisade royale), n'a d'autre choix que d'accepter ce traité. Pour ce faire, il se rend à Paris en pélerin, va chercher l'absolution en pénitent sur les marches de Notre-Dame de Paris où il sera flagellé après sa déclaration publique de repentir et enfin il signera le traité. Ceci lui permet de voir sa situation régularisée auprès de l'Église et du Royaume de France, au prix d'un traité dont les conditions sont très dures. Raymond VII de Toulouse, comte de Toulouse se voit contraint de prêter allégeance au roi de France Louis IX. De plus, il doit céder près de la moitié de son territoire, principalement les anciennes vicomtés de Trencavel. Les sénéchaussées de Beaucaire et de Carcassonne seront données au Royaume de France et le marquisat de Provence (connu plus tard sous le nom de Comtat Venaissin) sera cédé au Saint-Siège. Le comté de Toulouse perd ainsi les territoires actuels du Gard, de l'Hérault, de la Drôme, du Vaucluse et de l'Aude. Il conserve l'Agenais, le Rouergue, le nord de l'Albigeois et le bas Quercy (ce qui représente actuellement la Haute-Garonne, l'Aveyron, le Tarn et le Tarn-et-Garonne). Ce traité prévoit également le mariage de Jeanne de Toulouse (fille et seule héritière de Raymond VII de Toulouse) avec l'un des frères du roi, Alphonse de Poitiers, ce qui permet à plus ou moins brève échéance de rattacher les territoires restants du comté de Toulouse au royaume de France.
1229 Annexion du Languedoc
1230 à 1286 - naissance et mort de Adam de La Halle est un poète et un musicien remarquable. Il a composé de nombreuses pièces courtes (chansons, jeux-partis, rondets de carole, motets, rondeaux polyphoniques), un dit, un congé, et surtout une importante oeuvre théâtrale, qui marque l'éclosion des premiers textes du théâtre profane français. Un motet est une composition musicale apparue au XIIIe siècle, à une ou plusieurs voix, avec ou sans accompagnement musical, généralement religieuse, courte, et écrite sur un texte en latin. Motet. Oeuvre polyphonique (le plus souvent sacrée) sur des textes latins, chantée par le choeur. La tradition du motet s'étend de 1200 à 1750. A l'origine, le motet est composé à l'occasion d'une fête, souvent religieuse. Le motet médiéval est issu du développement de la "clausule", forme empruntant en partie ses textes et sa musique au chant grégorien. Il existe un continuum d'une forme à l'autre. La clausule monodique (une seule ligne mélodique) devient polyphonique, et les rythmes libres du grégorien sont remplacés par des rythmes définis et notés, fondés sur les "modes rythmiques" en vigueur à l'époque. Ceux-ci sont au nombre de six, ils sont à trois temps et ont présidé à la fondation de la clausule comme du motet du XIIIe siècle. L'âge d'or du motet exclusivement polyphonique est le XVIe siècle. Il devient une forme à part entière, d'une polyphonie luxuriante, à quatre voix et souvent plus. Josquin des Prés en est l'un des plus brillants représentants. La dernière époque du motet est le "Chapelle Royale" de la cour de Versailles connaît une brillante floraison d'oeuvres intimes ("petits motets") et grandioses ("grands motets"), genres que structure l'omniprésent Lully — que reprennent tous les compositeurs jusqu'à la Révolution. Le dit est un poème narratif à la première personne, destiné à être récité. Il peut cependant contenir des poèmes lyriques en musique, comme 'Le Remède' de Fortune de Guillaume de Machaut, qui intègre sept chansons. Le congé est un genre poétique médiéval né au tout début du XIIIe siècle. Façon poétique de se séparer d'une femme ou bien du monde en général, ces oeuvres lyriques sont souvent rédigées à la première personne, conférant aux vers un aspect autobiographique (avec lequel il faut savoir distance garder cependant).
1230 apparition de 'La Mort le Roi Artu', auteur inconnu. Le cycle romanesque s'achève avec le célèbre roman La Mort le roi Artu a largement contribué à diffuser l'image traditionnelle du roi Arthur et des chevaliers de la Table ronde.
1230 Auteur inconnu écrit Aucassin et Nicolette. Aucassin et Nicolette, roman d'amour que Roquefort fait remonter au XIIe siècle, et qui est une des plus charmantes productions du moyen âge. Ce roman, d'un auteur inconnu, est plein de naïveté, de pureté et de grâce. Il est écrit alternativement en prose et en vers de 7 ou 8 syllabes. Les couplets sont monorimes; ils étaient chantés, comme l'indiquent, sur le manuscrit, des notes de musique sur des portées de quatre lignes; chaque portée est précédée d'un signe qui ressemble à la clé d'ut.
1230 apparition de 'Le Roman de Renart'. 'Le Roman de Renart' est un recueil de récits médiévaux français des XIIe et XIIIe siècles ayant pour héros des animaux agissant comme des humains.
1230 Barthélemy L'Anglais écrit Liber de proprietatibus rerum. Barthélemy l'Anglais fut, avec Thomas de Cantimpré et Vincent de Beauvais, l'un des trois encyclopédistes majeurs du XIIIe siècle, véritable âge d'or de l'encyclopédisme médiéval selon Jacques Le Goff. La vie de ce franciscain anglais, qui enseigna à Paris et à Magdebourg, nous est fort mal connue. Sa notoriété lui vient de l'écriture d'une célèbre encyclopédie sur la nature, en 19 livres, intitulée De proprietatibus rerum ou Livre des propriétés des choses, authentique best-seller de la fin du Moyen Âge et des premiers temps de l'imprimerie.
1230 Gerbert de Montreuil et Manessier écrit Continuation du Conte du Graal
1231 Organisation par Grégoire IX de l'Inquisition, chargée de poursuivre les erreurs contre la foi catholique. Grégoire IX, né vers 1145, prénommé Ugolino, il appartient à la famille des comtes de Segni. En 1198, il fut fait cardinal par son oncle, le pape Innocent III. En 1206 il fut nommé cardinal-évêque d'Ostie avant d'être élu pape en 1227 sous le nom de Grégoire IX. Ami de Saint-François d'Assise, il joua un rôle, avant son pontificat, dans la création de l'Ordre des Frères mineurs ou Franciscains. Le faisant nommer cardinal protecteur de l'ordre, il l'entraîna alors vers un idéal qui n'était pas le sien, le mettant ainsi au service de l'Église romaine pour l'aider dans ses tâches. Mais l'oeuvre principale de Grégoire IX, troublé par l'hérésie en Albigeois, fut l'organisation de l'Inquisition. Il publia en effet en 1231 la contitution Excommunicamus qui plaçait la poursuite des hérétiques sous la direction papale et établissait l'Inquisition. En 1234 il ordonna le rassemblement des Décrétales qui constituèrent alors une étape dans la codification du droit canon. L'Inquisition était une juridiction spéciale de l'Église catholique romaine chargée de lutter contre l'hérésie. Elle fut fondée en 1231 par Grégoire IX. L'Inquisition eut pour but de pallier les déficiences des tribunaux épiscopaux. C'était une juridiction spéciale et permanente. Elle était affranchie de l'autorité des évêques. Son seul but était la défense de la foi catholique. Créée pour lutter contre les Vaudois et les Cathares, elle s'étendit ensuite aux autres hérésies, puis à la sorcellerie en tant que survivance du paganisme et au blasphème.
1231 L'abbé de Saint-Denis Eudes Clément poursuit les travaux de reconstruction de la basilique entrepris par Suger en 1140. Apogée de l'art gothique et début du gothique rayonnant. Le gothique rayonnant, encore une fois, ce style est né à Saint-Denis avec la réfection du choeur de l'abbatiale en 1231. Le rayonnant va se développer peu à peu jusqu'en 1350 environ. Les églises deviennent de plus en plus hautes, dépassant parfois les limites comme à Beauvais, construction trop ambitieuse : en 1272 une partie des voûtes du choeur de la cathédrale s'effondrèrent; les voûtes étaient trop hautes et les piliers trop espacés. Les principales caractéristiques de cette architecture sont la virtuosité des remplages, la verticalité toujours plus importante, des piliers fasciculés, et les surfaces vitrées qui deviennent de plus en plus grandes (Cathédrale Saint-Étienne de Metz avec 6496 m²) ; les églises deviennent de véritables squelettes de pierre, le reste étant de verre, laissant pénétrer une lumière abondante. Le gothique rayonnant s'impose réellement à partir des années 1240. Les édifices alors en chantier prennent immédiatement en compte cette nouvelle "mode" et changent partiellement leur plan. C'est à cette époque que la rose devient vraiment un élément incontournable du décor, même si elle était déjà très utilisée avant (Notre-Dame de Paris, transept). La multiplication des chapelles latérales permet aussi d'agrandir l'espace de la cathédrale. L'abbatiale Saint-Ouen de Rouen est un excellent exemple d'édifice rayonnant.
1234 27 mai Mariage de Louis IX avec Marguerite de Provence (née en 1221 et qui mourut en 1295).
1235 Trêve de cinq ans entre Louis IX et Henri III d'angleterre.
1235 à 1315 - naissance et mort de Raymond Lulle, est considéré comme l'un des plus grands philosophes, théologiens et mystiques de son époque. Raymond Lulle, bien que marié, mène une vie dissipée jusqu'à l'âge de trente ans où il se convertit et prêche le christianisme aux infidèles. Surnommé le "Docteur illuminé", il fonde un monastère à Miramar, où les moines étudient les langues orientales à des fins missionnaires, puis il parcourt les pays méditerranéens et africains, écrit, étudie, enseigne à Montpellier, Naples et Paris. Lapidé dans le port africain de Bougie, il meurt des suites de ses blessures en 1316 à Majorque.
1237 Guillaume de Lorris écrit 'Roman de la Rose'. Le Roman de la Rose est un travail de 22000 vers octosyllabiques sous la forme d'un rêve allégorique. Il a été écrit en deux temps: Guillaume de Lorris écrivit la première partie (4058 vers) en 1237, puis l'ouvrage fut complété par Jean de Meung (18000 vers) entre 1275 et 1280. Une traduction en vers et en français contemporain en a été effectuée par Bordas. Celle-ci est introuvable aujourd'hui, mais on peut en lire un extrait dans l'Anthologie de la poésie française de Pierre Seghers. Le texte d'époque, quant à lui, est à peu près illisible aujourd'hui par un non spécialiste, hormis quelques mots identifiables de ci, de là.
1238 9 octobre : Jacques Ier d'Aragon reprend Valence aux Maures. Les musulmans ne tiennent plus que le royaume Nasride de Grenade (fin en 1492). Muhammad al-Ghalib Billah, fondateur de la dynastie nasride, choisit Grenade comme siège du gouvernement. Il commence la construction du palais de l'Alhambra. L'Alhambra de Grenade est un des monuments majeurs de l'architecture islamique. C'est avec la Grande mosquée de Cordoue le plus prestigieux témoin de la présence musulmane en Espagne du VIIIe au XVe siècle (voir péninsule Ibérique ou Al-Andalus). Leurs caractères sont d'ailleurs opposés : à la sobriété grandiose du monument religieux représentatif de la première architecture islamique (voir Art des Omeyyades d'Espagne), s'oppose l'exubérance de la dernière manière hispano-mauresque : celle-ci s'exprime en effet dans les palais des derniers souverains nasrides, alors en pleine décadence, et qui disparaîtront bientôt lors derniers assauts de la Reconquista.
1239 Saint Louis achète le comté de Mâcon.
1239 11 août : Le roi Saint Louis accueille à Villeneuve-l'Archevêque la Couronne d'épines du Christ, pour la conservation de laquelle il a entrepris la construction de la Sainte-Chapelle.
1241 Soulèvement des barons Poitevins avec l'appui de Henri III d'Angleterre contre Louis IX. Révolte contre le roi de France Louis IX du comte de la Marche, Hugues de Lusignan, du comte de Toulouse, Raymond VII de Toulouse, avec le soutien du roi d'Angleterre, Henri III. Hugues X de Lusignan († le 5 juin 1249 devant Damiette), dit Le Brun, sire de Lusignan, comte de la Marche et d'Angoulême, fils d'Hugues IX de Lusignan et de Mahaut d'Angoulême
1241 11 avril Écrasante victoire Mongole en Hongrie. Les Mongols conduits par le petit-fils de Gengis Khan, Batû Khan, écrasent les troupes hongroises du roi Bela IV à Mohi. Depuis 1237 la "Horde d'Or" mongole a entrepris de s'emparer de l'Europe. Avant la Hongrie, elle a ravagé l'Ukraine, la Pologne et une partie de la Russie. L'Europe occidentale échappera à la terrible invasion mongole. La bataille de Mohi (également appelée bataille de la rivière Sajo) le 11 avril 1241 est la principale bataille entre les Mongols (menés par Batû-Khan, petit-fils de Gengis Khan) et le Royaume de Hongrie pendant l'invasion mongole de l'europe.
1242 A la majorité de Louis IX, un des grands vassaux, le comte de La Marche, Hugues de Lusignan, avait formé, avec l'aide de Henri III d'Angleterre, une nouvelle ligue contre lui. Le roi de France marcha contre ces ennemis et battit le roi d'Angleterre (Plantagenêt et leur allié poitevin) à Taillebourg et à Saintes. Ces victoires marquent la fin de la lutte des grands vassaux contre la Couronne. Louis IX fait accepter le principe que les seigneurs possédant des fiefs en France et en Angleterre devront désormais choisir celui des deux suzerains auquel ils entendent s'attacher; il rend à Henri III certains territoires en France, à condition qu'il renonce à ses prétentions sur toutes autres provinces qui lui auraient été précédemment enlevées. Bataille de Taillebourg, opposa, en 1242, les troupes capétiennes du roi de France Saint Louis et de son frère le comte de Poitiers Alphonse à celles de leurs vassaux révoltés, Henri III d'Angleterre et Hugues X de Lusignan. Le départ de ce dernier épisode de la première guerre de Cent Ans entre Français et Anglais se trouve dans la révolte d'un baron poitevin, Hugues X, seigneur de Lusignan.
1243 janvier Traité de Lorris entre Louis IX et Raymond VII de Toulouse, comte de Toulouse. La paix de Lorris est signée par le roi de France et Raymond VII, comte de Toulouse. Elle confirme globalement le traité de Paris de 1229 qui prépare l'annexion du comté de Toulouse au domaine royal.
1243 7 avril Trêve de cinq ans entre Saint Louis et Henri III d'Angleterre. Henri III d'Angleterre, en guerre avec la France depuis de nombreuses années, conclut avec Louis IX une trêve de cinq ans. Mais il faudra attendre 1258, soit quinze ans plus tard, pour que le traité de Paris mette fin à la guerre et que le roi d'angleterre reconnaisse être le vassal du roi de France pour ses possessions françaises que sont l'Anjou, la Normandie, la Touraine, le Maine et le Poitou.
1244 20 mars Capitulation de la forteresse cathare de Montségur. Le 1er mars 1244, Pierre-Roger de Mirepoix se voit contraint de négocier la reddition de la place forte. Les termes en seront les suivants : la vie des soldats et des laïcs sera épargnée, les parfaits qui renient leur foi seront sauvés, une trêve de 15 jours est accordée pour les cathares qui veulent se préparer et recevoir les derniers sacrements. 16 mars, la forteresse s'ouvre à nouveau. Tous les cathares qui n'avaient pas abjurés leur foi périrent sur le bûcher qui engloutit ainsi un peu plus de 200 suppliciés (le nombre varie légèrement suivant les sources) dont la femme, la fille et la belle-mère de Raymond de Péreille. La tradition veut que le bûcher soit monté à 200 m du castrum dans le "Prat dels Cremats" (le champs des brûlés) où une stèle fut érigée par la contemporaine Société du souvenir et des études cathares. Sur cette dernière figure l'inscription : "Als cathars, als martirs del pur amor crestian. 16 mars 1244". Il semblerait que le lieu réel du bûcher soit situé sur la colline au-dessus du parking à droite du col en se rendant sur Montferrier.
1244 mort de Jeanne de Constantinople, début de Guerre de Succession de Flandre et du Hainaut. Guerre de Succession de Flandre et du Hainaut, une série de conflits qui opposèrent les enfants de Marguerite de Flandre au milieu de XIIIe siècle. Baudouin IX, comte de Flandre et de Hainaut était parti à la quatrième croisade en laissant ses comtés à sa fille aîné Jeanne Celle-ci mourut en 1244, sans héritier malgré deux mariages, et sa soeur Marguerite lui succéda. Elle avait épousé en premières noces, un chevalier de modeste condition Bouchard d'Avesnes (1182 †1244), et dont elle dut se séparer en 1221 par ordre de sa soeur et parce que Bouchard avait été excommunié. Elle avait eu trois fils, dont Jean d'Avesnes. En 1223, elle s'était remariée avec Guillaume (†1231), seigneur de Dampierre, et avait eu trois enfants, dont Guillaume et Guy.Un premier conflit éclata en 1244 entre Jean d'Avesnes et Guillaume de Dampierre pour savoir qui hériterait des comtés. Les demi-frères se combattirent, jusqu'à ce que Saint Louis intervienne et décide que le Hainaut reviendrait à Jean d'Avesnes et la Flandre à Guillaume de Dampierre. Fort de ce jugement, Marguerite laissa le gouvernement de la Flandre à Guillaume de Dampierre dès 1247, mais ne manifesta pas l'intention d'en faire autant avec le Hainaut. Lorsque Guillaume meurt en 1251, elle laisse la Flandre à Guy de Dampierre, qui devient à son tour comte de Flandre. Le second conflit : en 1250, Saint-Louis est parti en Croisade, et y restera quatre ans. Jean d'Avesnes ne tarde pas à comprendre que sa mère n'a pas l'intention de lui laisse le Hainaut, et attaque Guy et Marguerite. Différent combats opposent les demi-frères, jusqu'à la bataille de West-Capelle, le 4 juillet 1253, où les Avesnes remportent une éclatante victoire contre les Dampierre, et les obligent à respecter l'arbitrage de Saint-Louis et à renoncer définitivement au Hainaut. Le troisième conflit : Marguerite de Flandre ne s'avoue pas vaincu, et ne voulant toujours pas laisser le comté de Hainaut à Jean d'Avesnes, le donne à Charles d'Anjou, frère de Saint Louis, qui est revenu de la Croisade avant son frère. Charles entreprend de conquérir le comté, mais échoue à prendre Valenciennes, et manque d'être tué au cours d'une escarmouche. Enfin Saint Louis revient de Terre Sainte et oblige son frère à renoncer au Hainaut. Jean d'Avesnes pourra enfin recevoir son héritage.
1244 vers - Rédaction de l'encyclopédie 'Speculum majus' par Vincent de Beauvais (av. 1244-1258). Vincent de Beauvais (vers 1190-1267) fut un dominicain célèbre pour avoir écrit une encyclopédie. On pense qu'il fait partie des Dominicains de Paris entre 1215 et 1220, et à Beauvais, lorsqu'un monastère dominicain y est fondé par Louis IX. Il est plus certain qu'il occupe le poste de lecteur à l'abbaye de Royaumont dans l'Oise, fondée également par Louis IX entre 1228 et 1235. Le roi, comme la reine Margaret, son fils Philip et son beau-frère Theobald V de Champagne et Navarre, lui commandent la réalisation de nombreuses oeuvres. La grande oeuvre de Vincent est son 'Speculum Majus', grande compilation de la connaissance du Moyen Âge. Elle est constituée de trois parties : Speculum Naturale, le Speculum Doctrinale et le Speculum Historiale. Ces ouvrages seront abondamment réédités jusqu'à la Renaissance.
1248 12 juin Départ de Saint Louis pour la septième croisade. A Aigues-Mortes, Louis IX embarque pour respecter le voeu fait lors d'une maladie qui l'a presque amené à mourir, en 1244. 25 000 soldats montent à bord de navires génois. Sa femme, Marguerite de Provence, l'accompagne.
1248 28 août Saint Louis quitte Aigues-Mortes pour Chypre.
1248 Construction de la Sainte-Chapelle. La Sainte-Chapelle fut édifiée sur l'île de la Cité, à Paris, à la demande de Saint Louis afin d'abriter la Sainte Couronne, un morceau de la Sainte-Croix ainsi que diverses autres reliques qu'il avait acquises. Ce bâtiment est un petit chef d'oeuvre de l'art gothique, certains auteurs considérant qu'il marque l'apogée de cet art. Conçue comme une chasse précieuse devant mettre en valeur les reliques y étant conservées, elle devait également servir de chapelle royale, étant construite dans le palais royal de l'île de la Cité. Elle superpose deux chapelles, l'inférieure pour les gens du commun, la supérieure pour l'entourage du roi, selon un usage courant dans la construction des palais royaux du Moyen Âge. Dans les premiers temps, la chapelle haute n'était d'ailleurs accessible que par les galeries supérieures du Palais, Saint Louis n'ayant pas fait construire d'escalier public.
1248 apparition du Psautier de saint Louis. Réalisé pour le roi de France Louis IX (1214-1270) entre 1253 et 1270, ce psautier de grand luxe, dit Psautier de saint Louis était destiné à l'usage des chanoines de la Sainte-Chapelle, construite à Paris en 1248 pour abriter les reliques de la Passion. Un psautier comporte traditionnellement trois parties: un calendrier qui signale les fêtes liturgiques particulières à l'église à laquelle il est destiné, ainsi que les fêtes de certains défunts; une histoire sainte en images; le texte latin des cent cinquante psaumes, tirés de la Bible.
1249 à 1254 - Septième croisade. Louis IX, au cours d'une grave maladie, avait fait voeu d'entreprendre une croisade, s'il en guérissait. Il était prévenu d'ailleurs que les musulmans avaient repris la Palestine, et menaçaient l'Empire latin de Constantinople, qui était en pleine décadence. Il réunit donc des troupes et s'embarqua pour la Terre Sainte à Aigues-Mortes, emmenant sa femme Marguerite. Il débarqua en 1249 à Damiette et s'empara de cette ville après avoir livré bataille. La septième croisade fut dirigée contre l'Égypte : le roi de France prit Damiette, et remporta même un avantage à la Massoure (1250); mais, la peste s'étant mise dans son armée, il fut contraint de reculer devant l'ennemi, et fut lui-même fait prisonnier. Il racheta chèrement sa liberté, passa 4 ans en Palestine, occupé à fortifier quelques places, et revint en France en 1254, après la mort de la reine Blanche, sa mère, qu'il avait instituée régente.
1249 5 juin Débarquement des armées de Saint Louis devant Damiette. Damiette est un port du Dimyat, en Égypte, dans le delta du Nil, à environ 200 kilomètres au Nord-Est du Caire.
1249 6 juin Les armées de Saint Louis entrent dans Damiette que les armées du sultan ont évacués dans la nuit. En ce jour, Louis IX, qui vient de débarquer en Égypte où commence la septième croisade, prend cette ville de Damiette qui, sur la rive droite du Nil, est censée ouvrir la route de Jérusalem que les croisés se sont promis de reprendre aux infidèles.
1249 27 septembre Mort de Raymond VII de Toulouse, le frère de Louis IX, Alphonse de Poitiers récupère le titre. Alphonse de Poitiers (11 novembre 1220-21 août 1271), frère du roi Louis IX de France dit Saint Louis, comte de Poitiers de 1241 à 1271, de Toulouse de 1249 à 1271. Fils du roi Louis VIII et de Blanche de Castille, il reçu en 1225, par testament de son père, le comté de Poitou et une partie de l'Auvergne en apanage. Conformément au traité de Paris en 1229, il épouse Jeanne, fille de Raymond VII de Toulouse, comte de Toulouse. À la mort de ce dernier, en 1249, il hérite du comté de Toulouse.
1250 8 février Défaite de La Mansourah, Saint Louis échappe de justesse aux Mamelouks, et son frère (Robert Ier d'Artois) meurt au combat. Gênés par les crues du Nil, les croisés ont livré bataille à Mansourah dans de mauvaises conditions. Robert Ier d'Artois, frère préféré du roi, est tué. Louis IX tombe lui-même aux mains des mamelouks. Mansourah est une ville du nord-est de l'Égypte dans l'est du Delta du Nil, à 120 Km du Caire, chef-lieu du gouvernorat de Dakhalieh, sur le bras oriental (Damiette) du Nil. Les mamelouks sont les membres d'une milice formée d'esclaves (affranchis), au service des califes musulmans et de l'Empire ottoman, qui à de nombreuses reprises a occupé le pouvoir par elle-même. Robert Ier d'Artois, né en 1216, mort à Mansourah en 1250, est comte d'Artois (1237-1250), fils de Louis VIII et de Blanche de Castille et frère de Saint Louis. Conformément à la volonté de son père, il reçut en 1237 le comté d'Artois. En 1240, il refusa de prétendre à l'empire, comme le souhaitait le pape Grégoire IX. Il prit part à la septième croisade de Saint Louis et trouva la mort dans un assaut inconsidéré contre Mansourah en 1250. Les mamelouks sont les membres d'une milice formée d'esclaves (affranchis), au service des califes musulmans et de l'Empire ottoman, qui à de nombreuses reprises, a occupé le pouvoir par elle-même. En Égypte, ils sont issus de la garde servile du sultan ayyoubide qu'ils renversèrent à l'occasion de la IXe croisade (Mansura, dans le Delta égyptien, en 1249). L'histoire de cette dynastie non héréditaire se divise en deux lignées, les Bahrites (1250-1382) et les Burjites (1382-1517)Ils régnèrent sur l'Égypte, la Syrie et le Hedjaz, vainquirent les Mongols à Aïn Jalut (1260), devinrent les protecteurs des Abbassides rescapés, dont ils recueillirent un descendant à qui ils donnèrent le titre de calife. Ils conquirent les dernières possessions des Francs au Levant. Les Ottomans mirent fin à cette dynastie en 1517.
1250 6 avril Saint Louis et son armée sont capturés et fait prisonniers. Louis IX, qui a été défait à Mansourah où son frère préféré Robert Ier d'Artois a été tué, est fait prisonnier par le sultan qui, par les égards qu'il a pour lui, témoigne du respect qu'il porte à celui qu'il appelle le “sultan juste”. Traité avec égards par les musulmans, il put se racheter moyennant l'abandon de Damiette, et racheter ses compagnons en payant une rançon de 400 000 besants, monnaie byzantine, (d'autres auteurs disent un million de besants). Cependant, les maladies et la famine décimaient ses troupes; d'autre part, il apprit la mort de sa mère qui exerçait de nouveau la régence en son absence; il se rembarqua donc avec son armée et rentra en France en 1254. Il avait mis à profit son séjour en Palestine, après sa libération, pour parcourir ce pays, et fortifier les dernières places qu'y possédaient encore les chrétiens. Il laissait parmi les musulmans la réputation d'un prince brave, généreux et vertueux.
1250 2 mai Le sultan est reversé par les Mamelouks, une rançon est exigé pour la libération de Saint Louis. Le roi, prisonnier des musulmans depuis le 6 avril, signe une convention avec le sultan qui le libère ainsi que ses compagnons contre une somme de 400 000 besants et la restitution de la ville de Damiette conquise par les croisés, l'année précédente.
1250 6 mai Saint Louis et les survivants de son armée rejoignent Saint-Jean d'Âcre.
1250 Vincent de Beauvais écrit 'le Speculus Majus'
1250 vers - Langue française commence à concurrencer le latin: elle acquiert un véritable prestige en France comme à l'étranger avec de nouveaux domaines de compétence (savoir, droit, etc.) Développement du pouvoir royal sur le territoire (administration apporte le français); multiplication des actes en français, rôle des notaires; ce français est peu marqué régionalement "
1250 vers - Le français (anglo-normand) perd du terrain en Angleterre; la noblesse est généralement bilingue "
1251 Sous prétexte d'aller libérer Saint Louis des bandes de paysans pillards se constituent, c'est la croisade des Pastoureaux. La croisade des Pastoureaux fait partie des croisades populaires initiées sans l'appui des puissants et même souvent contre eux. L'appel solennel aurait eu lieu pour Pâques. Des milliers de bergers et de paysans prennent la croix, et marchent vers Paris, armés de haches, de couteaux et de bâtons. Ils sont 50 000 à Paris, où Blanche de Castille les reçoit. Dans un premier temps elle donne son appui, le mouvement est trop dangereux sur le plan social et religieux pour être accepté par les puissants: il accuse abbés et prélats de cupidité et d'orgueil, et s'en prend même à la Chevalerie, accusée de mépriser les pauvres et de tirer profit de la croisade. Des conflits s'ensuivent avec le clergé dans plusieurs villes. Lorsque les villes ne veulent pas les nourrir, des pillages ont lieu en France, par exemple à Bordeaux, où Simon de Montfort réprime les Pastouraux. Le mouvement s'étend en Rhénanie et dans le nord de l'Italie. La répression est de plus en plus féroce et seuls quelques rescapés parviennent jusqu'à Marseille et s'embarquent pour Saint Jean d'Acre, où ils rejoignent les croisés. Croisade des Pastoureaux. En avril 1250, Louis IX est fait prisonnier à Mansourah lors de la septième croisade. Des bandes de paysans, que l'on nomme les Pastoureaux, se forment pour aller délivrer le roi. Bientôt, des éléments subversifs se mêlent à l'équipée qui dégénère en une bande de pillards. En 1251, la reine Blanche de Castille met fin à la croisade des Pastoureaux.
1252 à 1270 - Cette période fut consacrée par Louis IX à l'organisation de ses États. Il fit régner en France l'ordre et la sécurité; d'excellentes institutions fortifièrent la monarchie (enquêteurs qui visitaient les provinces pour réprimer les abus, confirmation et extension de la Quarantaine-le-Roi, abolition du duel judiciaire, établissement d'une sorte de Cour royale de Justice, formation d'un corps de Légistes, mesures propres à établir en France l'unité monétaire, garanties assurées au Clergé par la Pragmatique Sanction de 1269, etc.). Louis IX bâtit la Sainte-Chapelle pour y placer la Couronne d'épines rapportée de Terre Sainte, fonda la Sorbonne, centre d'études universitaires, et les Quinze-Vingts, destinés à hospitaliser les chevaliers revenus aveugles ou blessés de Palestine. Il se montra un souverain éclairé et passionné pour le bien public.
1252 27 novembre Mort de Blanche de Castille, mère de Saint Louis qui assurait la régence. La mère du roi s'éteint, épuisée par les épreuves successives : la mort de son fils Robert Ier d'Artois, la défaite de Mansourah et la captivité de Louis IX.
1254 25 avril Saint Louis quitte Saint Jean d'Acre pour la France. Après avoir consolidé des forteresses, apaisé des conflits, versé une rançon pour ses chevaliers et rendu Damiette au sultan, Louis IX s'embarque pour la France. C'est la fin de la septième et avant-dernière croisade.
1254 17 juillet Saint Louis débarque en Provence.
1254 juillet Saint Louis édicte les premières ordonnances de réforme administrative. "Grande ordonnance" pour la réforme du royaume (1254-1270). Louis IX de France (Saint Louis) codifie le rôle des baillis pour améliorer l'administration. Les baillis se voient attribuer une circonscription bailliagère fixe où il jugent en appel, encaissent les recettes royales, lèvent l'ost et transmettent les ordres du roi. Les sénéchaux installés dans le midi et dans l'ouest du royaume ont des attributions semblables. Le bailli était dans l'Ancien Régime français le représentant de l'autorité du roi ou du prince, chargé de faire appliquer la justice et de contrôler l'administration en son nom. Il était à l'origine porté par des commissaires royaux qui rendaient la justice, percevaient les impôts et recevaient, au nom de la couronne, les plaintes du peuple contre les seigneurs. Leur juridiction, régularisée avec les Capétiens fut d'abord très étendue ; mais l'abus qu'ils firent de leur puissance obligea les rois à la réduire, et vers le XVIe siècle, ils n'étaient plus que des officiers de justice.
1257 Fondation du collège de la Sorbonne à Paris. La Sorbonne est une des plus anciennes universités d'Europe fondée par Robert de Sorbon à Paris en 1257. On y enseignait principalement la théologie aux étudiants pauvres et elle s'est développée rapidement. Paris devint un grand centre culturel et scientifique en Europe dès le XIIIe siècle avec plus de 20 000 étudiants. Robert de Sorbon (9 octobre 1201 à Sorbon - 15 août 1274 à Paris) est un théologien français. Chapelain et confesseur du roi Saint Louis IX, il créa le Collège de Sorbonne à Paris pour "seize pauvres maîtres ès arts, aspirants au doctorat en théologie" en 1257. Le Collège devint par la suite la maison la plus célèbre de l'Université de Paris.
1258 11 mai Traité de Corbeil entre Louis IX et Jacques Ier d'Aragon où ils renoncent mutuellement à leur prétention sur la Catalogne et le Languedoc. Jacques Ier dit le Conquérant, né le 2 février 1208 à Montpellier, mort le 27 juillet 1276 à Valence (Espagne), roi d'Aragon, comte de Barcelone et seigneur de Montpellier à partir de 1213, roi de royaume de Majorque à partir de 1229 et de Valence à partir de 1232. Traité de Corbeil, traité passé en 1258 à Corbeil (Essonne) entre les représentants du roi Jacques Ier d'Aragon (dont Guillaume de Roquefeuil) et du roi de France Louis IX, dans lequel le roi de France cède ses droits sur la Catalogne et le roi d'Aragon cède ses droits sur le Languedoc (sauf Montpellier). Ce traité fixe la frontière du royaume de France au sud des Corbières gardée, côté français par les forteresses de Termes, Aguilar, Quéribus, Peyrepertuse et Puylaurens. Les chevaliers Olivier de Termes et Raimond Gaucelm de Lunel sont sans doute les principaux artisans de ce traité. Traité de Corbeil. Saint Louis renonce, par ce traité signé en 1258, à ses prétentions sur la Cerdagne et le Roussillon au profit du roi d'Aragon ; il rend au roi d'Angleterre les terres au sud de la Charente, mais s'assure de la possession de la Touraine et de la Normandie.
1258 10 février : Les Mongols de Houlagou Khan mettent Bagdad à sac (la ville compte un million d'habitants) et mettent fin au califat abbasside. Les combattants musulmans, malgré l'intervention du calife, sont exterminés dès qu'ils ont déposé les armes. La ville est pillée, ses monuments détruits, ses quartiers incendiés, sa population massacrée (près de 80 000 personnes). Seule la communauté chrétienne de la cité est épargnée grâce à l'intercession de la femme du khan.
1258 28 mai : Le roi de France Saint Louis signe le traité de Paris avec Henri III d'Angleterre qui renonce à l'Anjou, la Normandie, la Touraine, le Maine et le Poitou en échange de domaines dans les diocèses de Limoges, Cahors et Périgueux.
1259 La Guyenne passe sous le giron français. La Guyenne est une ancienne province du sud-ouest de la France. Elle avait pour capitale Bordeaux et correspondait approximativement à l'actuelle Aquitaine. C'était une province royale représentée et administrée, dans un premier temps, par un Lieutenant général pour le roi, puis par un gouverneur, détenant l'autorité militaire, politique et administrative. Le nom de duché de Guyenne fut donné à l'ancien duché d'Aquitaine amoindri par les conquêtes des souverains français. Il succéda à celui d'Aquitaine au moment du Traité de Paris conclu le 12 avril 1229 entre Saint Louis et Raymond VII comte de Toulouse, qui cédait la plus grande partie du Languedoc à la France et mettait fin au conflit albigeois. Possession des rois d'Angleterre de 1188 à 1453, la Guyenne est réunie au domaine du roi de France après la bataille de Castillon, qui mit fin à la guerre de Cent Ans. Donné en apanage à son frère Charles de Valois, par Louis XI en 1469, le duché revint définitivement à la couronne à la mort de celui-ci en 1472. C'est en 1561 que la province est érigée en gouvernement de Guyenne avec pour siège Bordeaux.
1259 4 décembre Traité de Paris sur la restitution d'une partie des possessions anglaises par Saint Louis, Henri III d'Angleterre devient vassal du roi de France. Traité de Paris, le 4 décembre 1259, le roi d'Angleterre Henri III Plantagenêt signe avec Louis IX, le futur Saint Louis, le traité de Paris (aussi appelé traité d'Abbeville). Louis IX rétrocède à Henri III, le Limousin, le Périgord, la Guyenne, le Quercy, l'Agenais et la Saintonge. Mais le roi d'Angleterre s'engage, pour ces possessions, à rendre au roi de France l'hommage féodal dû au suzerain. Le roi de France conserve par ailleurs la Normandie et les pays de Loire (Touraine, Anjou, Poitou et Maine). Ces riches provinces ont été confisquées par son aïeul Philippe Auguste au père de Henri III, le roi Jean sans Terre. Par ce traité équitable, tissé de concessions réciproques et appuyé par les victoires des armées françaises à Saintes et Taillebourg, le roi de France devient le monarque le plus puissant d'Occident. Le traité de Paris met fin à ce que l'on appelle parfois la première Guerre de Cent Ans. Ce conflit entre la France et l'Angleterre avait débuté au siècle précédent avec le mariage d'Aliénor d'Aquitaine et du futur roi d'Angleterre Henri II d'Angleterre.
1260 Rutebeuf écrit 'Poèmes de l'infortune'. Rutebeuf (v.1230 - v.1285), probablement du surnom "boeuf vigoureux", serait originaire de Champagne (il a décrit les conflits à Troyes en 1249) mais a vécu adulte à Paris. On ne sait quasiment rien de sa vie sauf qu'il était probablement un jongleur avec une formation de clerc (il connaissait le latin). Son oeuvre, très diversifiée, qui rompit avec la tradition de la poésie courtoise des trouvères, comprend des hagiographies, du théâtre, des poèmes polémiques et des poèmes satiriques.
1260 vers - Brunetto Latini, florentin, compose à Paris son 'Livres dou trésor' (en français): 'Et se aucuns demandoit pour quoi cis livres est escris en roumanç, selonc le raison de France, puis ke nous somes italien, je diroie que c'est pour ii raisons, l'une ke nous somes en France, l'autre por çou que la parleure est plus delitable et plus commune à tous langages (gens)'.
1261 13 mars : traité de Nymphaeon. Gênes et Byzance font alliance. Michel VIII Paléologue octroie à Gênes des privilèges commerciaux important à Smyrne et à Constantinople (Pera et Galata) au détriment de Venise, qui perd le monopole du commerce avec la mer Noire. Michel VIII Paléologue (1224 † 1282) est un empereur byzantin du XIIIe siècle qui régna entre 1261 et 1282.
1261 25 juillet : le basileus Michel VIII Paléologue, aidé par Gênes, vainc Guillaume de Villehardouin et le despote d'epire et entre triomphalement dans sa capitale, Constantinople (le général Alexios Stratigopoulos reprend la ville presque sans combats en l'absence de la flotte vénitienne). Michel VIII Paléologue prend Constantinople aux croisés. Alors capitale de l'Empire latin de Constantinople fondé par les croisés, Constantinople ne résiste pas à l'armée de Michel VIII Paléologue. Après avoir subi des années de ravages et de pillages en tout genre, la cité n'est plus qu'un amas de ruines presque sans valeur. Difficile, dans ce cas, de faire retrouver à l'ancienne capitale byzantine son rayonnement et sa puissance d'autrefois. Michel VIII sera proclamé empereur et fondera la dynastie des Paléologues mais ne pourra enrayer le déclin de la ville.
1261 15 août : l'empereur byzantin Michel VIII Paléologue refonde l'Empire byzantin. Fin de l'Empire latin de Constantinople. Il renverse, emprisonne et aveugle Jean IV Lascaris, l'héritier légitime mineur et fonde la dynastie Paléologue. Les Paléologue sont une famille noble de Byzance datant du XIIe siècle qui régna sur l'Empire Byzantin et originaire de Macédoine. Jean IV Lascaris, Jean IV Doukas Lascaris fut empereur byzantin de Nicée de 1258 à 1261, né en 1250, mort en 1305, fils de Théodore II, empereur de Nicée, et d'Hélène de Bulgarie.
1261 29 août Élection du pape Urbain IV. Urbain IV, Jacques Pantaléon, devient pape sous le nom d'Urbain IV. Évêque de Verdun en 1253, puis patriarche de Jérusalem en 1255. Il est élu pape le 29 août 1261. Il est le premier pape français depuis Sylvestre II - le savant Gerbert - et Urbain II. Empêché de gagner Rome par les gibelins de Manfred, il prend délibérément le parti guelfe et offre la Couronne de Sicile à Saint Louis, qui refuse, puis à Charles d'Anjou, en faveur duquel il prêche la Croisade contre Manfred. Manfred Ier de Sicile (vers 1232-1266), roi de Sicile en 1258, souvent désigné sous le nom de Manfred de Hohenstaufen, était le fils illégitime de l'empereur Frédéric II du Saint-Empire (empereur) et de Bianca Lancia, ou Lanzia, qui semble avoir été mariée à l'empereur juste avant sa mort. Les Guelfes tirent leur nom de l'allemand Welf, désignant la dynastie rivale des Hohenstaufen. Plus tard, lorsqu'eut lieu l'opposition entre Papauté et Empire, les partisans du pape se nommèrent naturellement "guelfes", par référence aux opposants aux Hohenstaufen en Allemagne. Le conflit fut particulièrement violent dans la ville de Florence, en Toscane, où il avait pour base la querelle entre deux familles, les Buondelmonte et les Arrighi, qui s'identifièrent vite respectivement aux Gibelins et aux Guelfes.
1261 Jacques de Voragine écrit Légende dorée. Jacques de Voragine, frère prêcheur, archevêque de Gênes (1298) Originaire de Varase en Italie, d'où son nom, dans la région de Savone, il entra dans l'Ordre de saint Dominique dont il devint le provincial pendant 19 ans. Devenu évêque de Gênes, il écrivit une compilation des "Légendes dorées des saints", riche d'enseignement moral mais aussi accompagnée souvent de récits étranges et légendaires. Il a été béatifié en 1816.
1262 28 mai Mariage de Philippe (futur Philippe III de France), fils de Louis IX avec Isabelle d'aragon. Philippe III de France, dit Philippe le Hardi, né le 30 avril 1245 à Poissy, mort le 5 octobre 1285 à Perpignan, fut roi de France de 1270 à 1285, le dixième de la dynastie dite des Capétiens directs. Isabelle d'Aragon, née en 1247, morte de 28 janvier 1271 à Cosenza (Calabre), infante d'Aragon, fut, par mariage, reine de France (1270-1271). Elle était la fille de Jacques Ier d'Aragon "le Conquérant" (v. 1207-1276), roi d'Aragon, de Valence et de Majorque, et de sa deuxième femme Yolande de Hongrie (v. 1215-1251), dite Yolande arpad. Le 28 mai 1262 à Clermont-Ferrand, elle épousa le futur Philippe III (1245-1285), fils du roi de France Louis IX dit saint Louis (1214-1270) et de Marguerite de Provence (1221-1295).
1265 Le pape Clément IV propose la couronne de Sicile à Charles d'Anjou, frère du roi de France. Charles d'Anjou, Charles Ier de Sicile, couramment appelé Charles Ier d'Anjou (mars 1227 - 7 janvier 1285) Il est le fils de Louis VIII le Lion et Blanche de Castille.
1265 5 mars Prise de Césarée par les Mamelouks. Le sultan mamelouk Baïbars qui avait pris le pouvoir en Égypte s'empare de Césarée tenue par les croisés, ce qui décide Louis IX à partir à nouveau pour une huitième croisade. Celui-ci quitte Aigues-Mortes le 2 juillet 1270. Césarée de Palestine, la ville de Césarée en Israël est située sur la côte méditerranéenne, au sud de la ville de Dor (20 km).
1265 à 1321 - naissance et mort de Dante à Florence dans la famille guelfe d'Alighiero, d'où son nom: Dante di Alighiero ou Dante Alighieri (Divine comédie). Poète italien. A la naissance de Dante Alighieri, Florence est sur le point de devenir la cité la plus puissante d'Italie, bien qu'elle soit rongée par des luttes intestines concernant la légitimité du pouvoir temporel du Pape. Après des études de philosophie et de théologie, Dante est élu à la charge de prieur. Il fait partie des six hauts magistrats dirigeant la ville en 1300. Mais les partisans de l'extension du pouvoir papal l'évincent de ses fonctions et le condamnent à l'exil. S'ensuit une longue errance, à Ravenne, puis à Venise en tant qu'ambassadeur. Marié depuis l'âge de vingt ans, c'est néanmoins d'une autre femme - Béatrice - dont il est amoureux. En dépit de sa mort prématurée qui le laisse fou de douleur, elle demeure la source d'inspiration de sa poésie, et notamment de 'La divine comédie', chef-d'oeuvre qui le place aujourd'hui au rang de fondateur de la poésie italienne du Moyen Age.
1266 Prise de la forteresse des Templiers à Safed par les Mamelouks. Safed, située dans le nord d'Israël à une altitude de 900 mètres au dessus du niveau de la mer.
1266 Brunetto Latini écrit Trésor. Brunetto Latini (Brunet Latin), naissance: Florence, 1210 - Décès: 1294. notaire et rhétoricien de Florence, rédigera le Livre du Trésor - témoignage de la tradition scientifique médiévale héritée du savoir antique (Galien, Pline l'Ancien, Aristote...) - en français. Ce poème encyclopédique fera de son auteur le premier encyclopédiste en prose de la littérature. Membre du parti guelfe, il trouvera refuge à Paris. Dante sera son élève, comme en témoigne le chant XII de l'Enfer.
1267 24 et 27 juillet : Traités de Viterbe : Charles Ier d'Anjou est reconnu par l'empereur titulaire de Constantinople pour suzerain de la Morée et du tiers des territoires à reconquérir sur Michel VIII Paléologue. Il obtient la vassalité de Guillaume de Villehardouin. La principauté de Morée passe sous la suzeraineté des Angevins de Naples. Elle recule au cours du XIVe siècle devant la reconquête byzantine partie de Mistra.
1267 à 1337 - naissance et mort de Giotto. Ce peintre et architecte toscan de la fin du Moyen Âge, auteur de fresques de la vie de saint François à Assise, sera l'un des précurseurs de la Renaissance. Peintre, sculpteur et architecte italien du Trecento, dont les oeuvres sont à l'origine du renouveau de la peinture occidentale. C'est l'influence de sa peinture qui va provoquer le vaste mouvement de la Renaissance à partir du siècle suivant. Giotto se rattache au courant artistique de la Pré-Renaissance, dont il est l'un des maîtres, qui se manifeste en Italie, au début du XIVe siècle. En cette fin du Moyen Âge, Giotto est le premier artiste dont la pensée et la nouvelle vision du monde aidèrent à construire ce mouvement, l'humanisme, qui place l'homme à la place centrale de l'univers et le rend maître de son propre destin. Les fresques que Giotto a peintes à Florence (église Santa Croce de Florence), à Assise (basilique Saint-François d'Assise) et à Padoue (chapelle des Scrovegni ou chapelle Santa Maria dell'Arena dans l'église de l'Arena de Padoue) figurent parmi les sommets de l'art chrétien.
1268 Prise de Jaffa et Antioche par les Mamelouks. Jaffa ou Yaffo est une ville située en Israël, dont l'existence est attestée au moins depuis 3 500 ans (elle fut prise par les Égyptiens vers -1465) et qui a fusionné en 1950 avec Tel-Aviv. Antioche est une ville de Turquie proche de la frontière syrienne. Elle est située au bord du fleuve Oronte.
1268 Roger Bacon: opus majus; favorable à apprentissage des langues (contre monopole du latin et risques de la traduction): promotion de la grammaire (il a écrit une gramm. du grec). Roger Bacon (1214 - 1294), surnommé le doctor mirabilis (docteur admirable) en raison de sa science prodigieuse, philosophe et alchimiste anglais, considéré comme le père de la méthode scientifique. Roger Bacon est né à Ilchester, dans le Somerset en Angleterre, en 1214. Il entra chez les Franciscains en 1240. Ayant étudié à Oxford et à Paris, il se fixa à Oxford, enseignant en particulier Aristote. Il se livra avec ardeur à l'étude de toutes les sciences connues de son temps, surtout de la physique et acquit bientôt une instruction fort supérieure à son siècle. Quelques-uns de ses confrères, jaloux de son mérite et irrités de ce qu'il avait censuré leurs moeurs dissolues, l'accusèrent de sorcellerie : quoiqu'il eût écrit lui-même contre la magie, il fut condamné et passa dans les cachots la plus grande partie de sa longue vie. À l'avènement du pape Clément IV, qui l'avait en grande estime, il retrouva la liberté en 1265, mais après la mort de ce pape éclairé, il resta en butte à de nouvelles persécutions et fut enfermé à Paris, pendant dix ans, dans le couvent des Franciscains. Il ne sortit de prison que peu d'années avant sa mort. On lui doit d'ingénieuses observations sur l'optique (il eût l'idée de la trichromie) et la réfraction de la lumière; une réflexion sur l'arc-en-ciel - dont il mesure l'ouverture angulaire : 42° et recense les variantes : rosée, fontaines, prismes - qui prend position pour la vision de Robert Grossetête plutôt que celle d'Ibn al-Haytham, ainsi qu'une description de la chambre noire. On lui a parfois attribué l'invention de la poudre à canon, celle des verres grossissants, du télescope, de la pompe à air et d'une substance combustible analogue au phosphore ; on trouve en tout cas dans ses écrits des passages où ces diverses inventions sont assez exactement décrites. Il proposa dès 1267 la réforme du calendrier, sans avoir eu connaissance des travaux antérieurs d'Omar Khayyam. Son plus grand mérite enfin est d'avoir renoncé à la méthode purement spéculative et d'avoir conseillé et pratiqué lui-même l'expérience. Cependant, il ne fut pas exempt des erreurs de son temps, et crut à l'alchimie et à l'astrologie, ou du moins le laissa-t-il penser.
1269 La dynastie des Mérinides. Le peuple berbère des Mérinides s'empare du pouvoir et établit sa capitale à Fès, en édifiant Fès Djedid (1276). L'empire, déjà morcelé par la reprise de l'indépendance des Hafsides de Tunisie, sera affaibli par la progression de la Reconquête espagnole. Les Mérinides se replieront finalement au Maroc et ne pourront empêcher les Portugais et les Espagnols d'envahir le littoral. Les Mérinides ou Marinides ou Banû Marin ou Bénî Marin (1258-1465) dynastie de berbères appartenant au groupe des Zénètes (nomades originaires du bassin de la haute Moulouya), qui régna pendant deux siècles sur les diverses régions du Maroc et qui imposa temporairement son pouvoir à l'ensemble du Maghreb. À l'origine ce sont des nomades du nord Sahara. La désertification progressive de la région et l'avancée des tribus berbères Hafsides en Libye et en Tunisie les repoussèrent vers le Maroc.
1270 Huitième croisade. - A l'instigation de Charles d'Anjou, son frère, Louis IX prépara une nouvelle croisade (ce fut la dernière de ces expéditions). Cette fois, il allait attaquer les musulmans sur les rivages de l'Afrique, peut-être pour attirer leurs forces de ce côté, et ainsi soulager les dernières villes chrétiennes de Palestine qu'ils ne cessaient d'attaquer. Louis IX porta donc son armée près de Tunis, sur l'emplacement de l'ancienne Carthage. Il remporta d'abord quelques succès, mais la peste se mit dans son armée, lui-même fut frappé du fléau et y succomba devant Tunis (1270). Le reste de l'armée se distingua encore par quelques faits d'armes et Philippe III qui succédait à saint Louis la ramena en France. La huitième croisade (1270), Saint Louis était accompagné de ses 3 fils et du prince Édouard d'Angleterre; il se dirigea sur Tunis, espérant, disent quelques historiens, convertir le maître de cette ville, Mohammed Mostanser; mais, à peine arrivé sous les murs de Tunis, il fut enlevé par une maladie contagieuse. Charles d'Anjou, son frère, qui était venu le rejoindre, se mit à la tête des troupes, remporta quelques avantages et revint en France après avoir forcé Mohammed à payer les frais de la guerre. Huitième croisade. 2 juillet 1270 : Louis IX quitte Aigues-Mortes pour la croisade. Le sultan mamelouk Baïbars qui avait pris le pouvoir en Égypte s'est emparé de Césarée, tenue par les croisés en mars 1265, ce qui décide Louis IX à partir à nouveau pour une huitième croisade. 18 juillet 1270 : Débarquement à Tunis de la huitième croisade. "Grand péché firent ceux qui lui conseillèrent la croisade, vu la grande faiblesse de son corps". C'est de Louis IX (épuisé par une dysenterie qui ne cesse pas) que parle Joinville, Louis IX qui, le 14 mars, s'est croisé à Saint-Denis. En ce jour, ce roi qui ne peut même plus tenir à cheval, débarque dans la plaine à côté de la ville de Tunis. Mais là, au-delà du scorbut qui a déjà commencé d'atteindre ses hommes depuis leur départ d'Aigues-Mortes, c'est la peste qui est le premier ennemi du roi. 25 août 1270 : Mort de Louis IX à Tunis. "O Jérusalem ! Jérusalem ! Beau sera, Dieu, que tu aies merci de ce peuple qui ici demeure ! Qu'il ne tombe en la main de ses ennemis et ne sois pas contraint de renier ton saint nom". C'est à Tunis que Louis IX, qui va mourir, en ce 25 août, alors qu'il vient d'entamer la huitième croisade, prononce ces mots. Il murmure encore : "Mon Dieu, je remets mon esprit entre tes mains". Philippe III le Hardi, son fils, rapporte en France les os de son père pour les inhumer à Saint-Denis. La chair, le coeur et les entrailles du roi sont déposés par Charles d'Anjou, son frère, à l'abbaye de Monreale en Sicile.
1270 16 mars Départ de Saint Louis pour la huitième croisade.
1270 1er juillet Saint Louis quitte Aigues-Mortes en direction de Tunis. Aigues-Mortes est une commune française, située dans le département du Gard et la région Languedoc-Roussillon.
1270 18 juillet Débarquement à Tunis de la huitième croisade. “Grand péché firent ceux qui lui conseillèrent la croisade, vu la grande faiblesse de son corps”. C'est de Louis IX épuisé par une dysenterie qui ne cesse pas, que parle Joinville, Louis IX qui, le 14 mars, s'est croisé à Saint-Denis. En ce jour, ce roi qui ne peut même plus tenir à cheval, débarque dans la plaine à côté de la ville de Tunis. Mais là, au-delà du scorbut qui a déjà commencé d'atteindre ses hommes depuis leur départ d'aigues-Mortes, c'est la peste qui est le premier ennemi du roi.
1270 3 août Mort de Jean Tristan comte de Nevers, fils du roi Saint Louis, de la dysenterie, à Tunis. Jean Tristan, né à Damiette le 8 avril 1250, mort à Tunis le 3 août 1270, comte consort de Nevers (1265-1270) et de comte de Valois (1268-1270), fils de Saint Louis, roi de France et de Marguerite de Provence.
1270 25 août Mort de Saint Louis à Tunis son fils Philippe III le Hardi lui succède. “O Jérusalem ! Jérusalem ! Beau sera, Dieu, que tu aies merci de ce peuple qui ici demeure ! Qu'il ne tombe en la main de ses ennemis et ne sois pas contraint de renier ton saint nom”. C'est à Tunis que Louis IX, qui va mourir, en ce 25 août, alors qu'il vient d'entamer la huitième croisade, prononce ces mots. Il murmure encore : “Mon Dieu, je remets mon esprit entre tes mains”. Philippe III le Hardi, son fils, rapporte en France les os de son père pour les inhumer à Saint-Denis. La chair, le coeur et les entrailles du roi sont déposés par Charles d'anjou, son frère, à l'abbaye de Monreale en Sicile.
1270 PHILIPPE III le Hardi (1270-1285)
1270 Philippe III le Hardi. Fils de Louis IX il avait accompagné son père à la croisade où Louis IX mourut du typhus. Il est proclamé roi sous les murs de Tunis en 1270. Son frère Jean Tristan meurt également et il est lui même ainsi que son épouse Isabelle atteint. C'est son oncle Charles d'Anjou qui prend le commandement. Il conclut une trève de 10 ans avec le Calife al-Mostancer qui fait libérer les prisonniers, assure la sécurité pour les voyageurs et les commerçants francs, permet aux missionnaires de célébrer leur culte et de prêcher ce qui ouvre la voie à une politique de rapprochement entre l'Orient et l'Occident. De retour en Sicile, Charles d'Anjou était roi de Naples et de Sicile, Philippe voit mourir son beau frère Thibaud roi de Navarre et sur le chemin du retour, en Italie c'est Isabelle qui décède ainsi que son oncle Alphonse de Poitiers. Charles d'Anjou qui avait été fait roi de Sicile par le pape Clément IV en 1265 à la suite d'une croisade prêchée par Urbain IV contre Manfred qui s'était fait roi et qui était en hostilité avec le pape. Manfred fut tué et certains de ses partisans trouvèrent refuge auprès du roi d'Aragon, Pierre III qui avait épousé la fille de Manfred. Charles d'Anjou n'était pas populaire, il avait restreint les libertés et pressurait le peuple pour payer ses ambitions méditerranéennes. Pierre III d'Aragon soutenait la résistance à la domination française, la révolte éclata en Sicile le 30 mars 1282 à l'heure des Vèpres, les Français furent égorgés (cette révolte prendra le nom de Vèpres Siciliennes) les Angevins durent abandonner la Sicile et Pierre III y pris le pouvoir. Le pape excommunia Pierre III et donna son royaume à Charles de Valois, fils de Philippe le Hardi. Ce dernier engagea donc la guerre contre l'Aragon mais échoua, l'armée de Philippe vaincue fait retraite à Perpignan où il mourra du paludisme le 5 octobre 1285. Pierre III d'Aragon le suivra en Novembre. Philippe III hérita de son oncle Alphonse de Poitiers du comté de Toulouse, le Poitou et l'Auvergne qu'il incorpore au domaine royal ainsi que le Perche et le comté d'Alençon hérités de son frère Pierre (1283) et les comtés de Nemours et de Chartres achetés. Par contre il cèda au pape le comtat Venaissin (région au nord est d'Avignon).
1270 Avènement de Philippe III le Hardi, fils de Louis IX et de Marguerite de Provence, né en 1245, proclamé roi devant Tunis. En 1271, il hérita de son oncle Alphonse de Poitiers, recueillant ainsi le Poitou, l'Auvergne et le Comté de Toulouse, qui furent incorporés au domaine royal.
1270 4 septembre Victoire des Croisés contre les armées musulmanes.
1270 20 octobre Victoire des Croisés contre les armées musulmanes.
1270 5 novembre Traité de paix avec les Hafsides mettant fin à la huitième croisade. Les Hafsides sont une dynastie berbère qui a commencé par être l'alliée des Almohades. Elle s'en est séparé pour devenir la dynastie régnante en Tunisie de 1230 à 1574.
1270 Raymond Lulle écrit 'Libro del gentile e e dei tre savi'.
1271 Marco Polo quitte Venise pour accomplir son extraordinaire voyage en Chine. Marco Polo était un voyageur et explorateur italien. Il est né en 1254 à Venise et est mort en 1324, également à Venise. Il est surtout connu pour son voyage en Chine, entrepris quand il avait 17 ans en compagnie de son père et de son oncle qui étaient marchands. Il y entra au service de Kubilai Khan. Il y est resté 12 ans et fut l'un des premiers occidentaux à se rendre en Extrême-Orient et à emprunter la Route de la soie. Rentré à Venise 24 ans après en être parti, il participe ensuite à la guerre avec Gênes, où il est fait prisonnier. Les récits qu'il a fait à Rusticello de Pise, un compagnon de détention, permirent à celui-ci de rédiger le Livre des merveilles du monde, écrit en français, un ouvrage qui a par la suite inspiré notamment Christophe Colomb. Kubilai Khan, (1215–1294), mongol Xubilaï, khan mongol puis empereur de Chine, fondateur de la dynastie Yuan. Petit-fils de Gengis Khan, il est né en 1215, durant l'année de la prise de Pékin par Gengis Khan, qui la détruira complètement ; il succède à Möngke, son frère, comme grand khan des Mongols en 1260. Il achève la conquête de la Chine en renversant les derniers empereurs de la dynastie Song en 1279. En 1280, il se proclame empereur de Chine, fondant ainsi la dynastie Yuan. Il échoue pourtant à conquérir le Japon et le Viêt Nam. En Chine, c'est un souverain éclairé. Il rénove et étend le réseau de routes, fait rebâtir les édifices publics et creuser le Grand canal. Il introduit la monnaie papier, protège les arts et se montre tolérant à l'égard des différentes religions, accueillant des prêtres nestoriens et des lamas tibétains — en revanche, il fait preuve de méfiance à l'égard du taoïsme. À sa cour, Marco Polo est un fonctionnaire important.
1271 28 janvier Mort de la reine Isabelle d'Aragon.
1271 mai Arrivée à Paris de Philippe III de retour de la huitième croisade.
1271 15 août Sacre de Philippe III le Hardi à Reims.
1271 Annexion du Comté de Toulouse. Raymond VII de Toulouse choisit alors de transiger : le bas Languedoc est annexé au domaine royal et Raymond VII de Toulouse garde le Toulousain - de même que son marquisat de Provence - mais il doit donner sa fille Jeanne en mariage à un frère de Saint Louis, Alphonse de Poitiers, le comté de Toulouse revenant au domaine royal si Jeanne meurt sans enfant. C'est ce qui se produit en 1271. Entre-temps, Alphonse aura réorganisé l'administration du comté et assaini la situation financière de villes souvent touchées par les troubles sociaux.
1274 7 mars Mort de Saint Thomas d'Aquin.
1274 21 août Mariage de Philippe III avec Marie de Brabant. Marie de Brabant, née à Louvain le 13 mai 1254, morte le 10 janvier 1321, près de Meulan, reine de France, fille du duc de Brabant Henri III le Débonnaire et de Adélaïde de Bourgogne. Ellle devint, à vingt ans, la deuxième épouse de Philippe III le Hardi, de neuf ans son aîné, le 21 août 1274, à Vincennes. Elle fut couronnée le 24 juin 1275 à la Sainte-Chapelle. Le Duché de Brabant est un ancien duché situé à cheval sur les Pays-Bas et la Belgique actuels. Son étendue couvrait l'actuelle province néerlandaise du Brabant septentrional, les actuelles provinces belges d'Anvers, du Brabant wallon, du Brabant flamand, ainsi que la région de Bruxelles.
1274 Première rédaction en français des 'Grandes Chroniques' de Primat de Saint-Denis. Primat de Saint-Denis, auteur, compilateur de la première version des 'Grandes Chroniques de France'. 'Les Grandes Chroniques de France', est une compilation d'oeuvres historiques élaborées remarquablement enluminé, d'après des modèles latins, entre les XIIIe et XIVe siècles. Elles retracent l'histoire des rois de France depuis leur origine jusqu'en 1461. Il s'agit d'une chronique commandée par Saint Louis, qui fait remonter l'origine des rois de France aux Troyens de l'Antiquité.
1275 Guerre de la vache (Wallonie) (1275-1278). La Guerre de la vache est le nom donné à une guerre qui mit à feu et à sang une soixantaine de villages du Condroz de 1275 à 1278 faisant environ 15 000 morts. Les Liégeois, Namurois, Brabançons et Luxembourgeois y étaient engagés, soutenant soit le comte de Namur, soit le prince-évêque de Liège, tous deux en dispute à cause d'une vache volée à Ciney (alors Pays de Liège) et retrouvée sur une foire à Andenne (dépendant du comté de Namur). Cet incident futile n'est en fait qu'un prétexte à vider une querelle qui met aux prises le duc de Brabant et les comtes de Namur et de Luxembourg, contre l'évêque de Liège, de qui la cité cinacienne dépend depuis l'an 1000.
1275 Rédaction de la suite du 'Roman de la rose' de Guillaume de Lorris par Jean de Meung. Jean de Meung, Jean de Meun ou Jean Chopinel, Jean Clopinel (v.1240 à Meung - v.1305 à Paris) est un poète français du XIIIe siècle. Il est surtout connu comme auteur de la seconde partie du 'Roman de la rose', continuation du travail de Guillaume de Lorris tout en lui donnant un ton plus proche du débat d'idées. Comme beaucoup de poète de la fin du XIIIe siècle, il écrit sur ton satirique démontrant une bonne connaissance des faiblesses de son époque. Ce ton sarcastique, devenant parfois excessif, provoque une célèbre polémique, à propos de ses positions antiféministes, lancé par Christine de Pisan dans ce qui est considéré comme une des premières querelles féministes.
1275 Guillaume de Moerbeke traduit en latin le corpus des commentaires d'Aristote (1275-1300). Guillaume de Moerbeke, savant dominicain, né à Moërbeka (Flandre) au XIIIe siècle, mort archevêque de Corinthe à un âge avancé. Il fut missionnaire en Orient. Il a laissé un Traité de la géomancie (Divination), qui est demeuré inédit, une traduction d'une partie des oeuvres d'Aristote et les traductions partielles de Galien et d'Hippocrate, ainsi que de plusieurs ouvrages de Proclus.
1276 Adam de la Halle écrit 'Le jeu de la feuillée' (1276-1277).
1277 Étienne Tempier condamne l'aristotélisme averroïsant. La connaissance des ouvrages d'Aristote provoque une crise, dans la mesure où deux aspects de son oeuvre, la question de l'éternité du monde et le problème de l'immortalité de l'âme, sont contradictoire avec l'enseignement de l'Église. La première réaction est l'interdiction de l'enseignement de la Physique et de la Métaphysique d'Aristote (1210, 1215, 1228). Mais dès 1229 l'université de Toulouse signale que ces oeuvres seront enseignées. Les interdictions restent lettre morte, les oeuvres interdites figurent dans les programmes. La construction thomiste semble avoir réglé le problème, mais la crise avérroïste va tout remettre en question. Dès 1270, Étienne Tempier, évêque de Paris, condamne les averroïstes, en interdisant l'enseignement de 13 propositions d'Averroès. En 1273, un statut de l'université de Paris interdit l'étude de textes théologiques dans le cadre de la faculté des arts. Enfin, en 1277, à la demande de Jean XXI, Étienne Tempier condamne 219 propositions, qui sont plutôt un amalgame de diverses "déviations".
1278 Exécution de Pierre de la Brosse, conseiller du roi. Marie de Brabant fut accusée par le conseiller et ministre royal Pierre de la Brosse d'avoir empoisonné Louis le fils aîné d'Isabelle d'Aragon (Louis de France). On invoqua le célèbre jugement de Dieu et un chevalier fut envoyé par le frère de Marie pour défendre la vie et l'honneur de la reine. Ce chevalier étant maître en armes, il innocenta la reine et Pierre de la Brosse fut pendu au gibet.
1278 Les Habsbourg prennent la tête de l'Autriche. Habsbourg, la Dynastie des Habsbourg ne régne plus sur aucun pays depuis 1918. Elle régna sur plusieurs pays d'Europe : dirigeants de l'Autriche, comme ducs 1282-1453 puis archiducs 1453-1806, souverains des Espagnes (1516-1700), du Saint Empire romain germanique pour plusieurs siècles jusqu'en 1806, ils devinrent Empereur d'Autriche 1806-1918, roi de Hongrie et de Bohême jusqu'en 1918. Le nom Habsbourg dérive d'un lieu suisse Habichtsburg (Château des autours, bâti vers 1020 dans le canton d'Argovie), siège de la famille aux XIIe et XIIIe siècles. Depuis le sud-ouest de l'Allemagne, la famille étendit son influence vers l'est, contrôlant le Saint Empire romain germanique dès 1273, l'étendant jusqu'à l'actuelle Autriche (1278-1382).
1278 Rodolphe Ier du Saint-Empire cède à Nicolas III l'exarchat, la Marche d'Ancône et le duché de Spolète qui forment les contours définitifs de l'État pontifical. Rodolphe Ier du Saint-Empire, il fut roi des Romains de 1273 à sa mort. Il est le fils de Albert IV (-1240) comte de Habsbourg et de Heilwige de Kybourg (-1260). Durant son règne, il agrandit ses terres avec l'Autriche, la Styrie et la Carniole au détriment d'Ottokar II de Bohême. C'est grâce à Rodolphe Ier que les Habsbourg ont pu fonder leur puissance. Nicolas III, de son vrai nom Giovanni Gaetano Orsini est né à Rome entre 1210 et 1220 et mort à Soriano près de Viterbe le 22 août 1280, probablement d'une attaque d'apoplexie. Il fut pape de 1277 à 1280. "Rosa composita" dans la prophétie de Saint Malachie. Il était membre de la célèbre famille Orsini. Il fut le premier pape à vivre régulièrement à Rome, où il établit la résidence pontificale. Les États pontificaux sont les États qui étaient sous l'autorité temporelle du pape. On parle aussi de patrimoine de saint Pierre. Les États pontificaux n'existent plus de facto en 1870, et sont formellement abolis par les accords de Latran en 1929.
1279 23 mai Traité d'Amiens entre Philippe III et Édouard Ier d'Angleterre. Édouard Ier d'Angleterre (17 juin 1239 – 7 juillet 1307), fut roi d'Angleterre de 1272 à 1307. Il est connu comme le conquérant du Pays de Galles et de l'Écosse.
1279 Début du règne de la dynastie Yuan en Chine, instituée par Koubilaï Khan (Qubilai Khan) (jusqu'en 1368). Kubilai conserve les institutions et tente de rallier les fonctionnaires chinois. La Chine entre dans une période de paix et de tolérance religieuse. En quelques décennies, l’aristocratie mongole établie en Chine assimile la civilisation chinoise. La dynastie Yuan a régné sur la Chine de 1271 à 1368. Elle fut fondée par Kubilai Khan et succède à la dynastie Song qui a régné sur la Chine entre 960 et 1279.
1279 Gilles de Rome (1243-1316) dédie son 'De regimine principum' à Philippe le Bel. Gilles de Rome écrit pour son élève le futur Philippe IV le Bel, petit-fils de saint Louis, un De Regimine principum ("Du gouvernement des Princes"), où il propose le modèle d'un roi-clerc omniscient qui maîtrise une culture encyclopédique bâtie sur les arts libéraux, la théologie, la métaphysique et les sciences morales. Cet ouvrage, marqué par l'influence aristotélicienne, reflète la volonté de former une intelligentsia royale. Il connaîtra un succès extraordinaire : copié, adapté, traduit dans plusieurs langues, il sera ensuite imprimé et réimprimé jusqu'en 1617. Gilles de Rome, surnommé doctor fundatissimus et theologorum princeps (né à Rome en 1247, mort en 1316). Disciple de Thomas d'Aquin, il enseigna avec éclat dans l'université de Paris, devint général des Augustins et archevêque de Bourges en 1295. Il fut chargé en 1278 de l'éducation de Philippe le Bel, et composa pour ce prince le traité 'De regimine principum'.
1280 Le philosophe juif espagnol Rashba (Rabbi Shlomo ben Adret) tranche la "question de Maïmonide" qui divise la communauté juive : les jeunes juifs doivent pratiquer le Talmud et ses commentaires autorisés de la tradition tosafiste (ceux "qui ajoutent" des commentaires au Talmud), puis après l'âge de vingt ans, sous la surveillance d'un maître, ils peuvent lire Maïmonide, voire Aristote et Averroès. En réaction avec la diffusion des idées rationalistes de Maïmonide, les Cabalistes, suivis par le petit peuple juif, propagent une doctrine mystique en faveur de la foi, de la vie intérieure, de l'adhésion de l'âme et non de l'intelligence à la croyance divine (Josef ha-Cohen de Soria, Josef Gikatila d'Aragon, Todros de Tolède, Abraham Abulafia de Tudela). Le livre le plus célèbre est le Zohar ("Le Livre des Splendeurs") écrit en araméen tardif, anonyme, se référant à simon bar Yohaï, maître de Méron en Haute-Galilée au début de l'ère talmudique, l'un des premiers prédicateurs de l'extase et de l'adhésion mystique. Le Zohar serait en fait l'oeuvre du castillan Mossé de León (vers 1280-1300). La Kabbale est une tradition mystique, philosophique. Elle est présentée comme la Loi orale secrète, donnée par YHWH à Moïse sur le Mont Sinaï en même temps que la Torah (ou Loi écrite). Ashlag connu sous le nom de Baal HaSoulam, kabbaliste, et commentateur du Zohar, en donne la définition suivante : "Cette sagesse n'est ni plus ni moins que l'ordre des racines, descendant à la manière d'une cause et de sa conséquence, selon des règles fixes et déterminées, s'unissant au nom d'un but unique et exalté, décrit par le nom "révélation de Sa Divinité à Ses Créatures en ce monde" ".Selon ses adhérents, la compréhension intime et la maîtrise de la Kabbale rapproche spirituellement l'homme de Dieu, ce qui confère à l'homme un plus grand discernement sur l'oeuvre de la Création par Dieu. Zohar, Le Sefer Ha Zohar ("Livre de la Splendeur"), aussi appelé Zohar, est un des ouvrages majeurs de la Kabbale. Rédigé en araméen par Moïse de Leon entre 1270 et 1280, il s'agit d'une exégèse ésotérique et mystique de la Torah ou Pentateuque (principalement de la Genèse) attribuée à un rabbin du IIe siècle, Shimon Bar Yochaï. L'importance de ce maître livre justifie la tendance que l'on a souvent à confondre la doctrine entière avec cette oeuvre particulière. Moïse de Leon (1240 -1305) est le nom d'un rabbin espagnol que l'on évoque souvent comme étant l'auteur ou le compilateur du Sefer HaZohar, l'ouvrage le plus important de la mystique kabbaliste juive.
1280 invention du canon (Chine)
1280 Cimabue peint 'La vierge et l'enfant'. Cimabue est un peintre italien de la pré-Renaissance. Il assure le renouvellement de la peinture byzantine en introduisant des éléments de l'art gothique, tels que le réalisme des expressions des personnages. Giotto fut son élève.
1280 vers - Développement de la langue juridique, particulièrement à l'écrit, est un vecteur d'unification et de standardisation de la langue française dans une scripta (diminution des traits dialectologiques indentifiables comme tels).
1280 vers - invention des lunettes correctrices. Les "lunettes à nez" ou "lunettes d'yeux" ont été inventées en Toscane, entre 1280 et 1285. Suite à des expériences sur la réfraction de la lumière le physicien florentin Salvino degli armati (1245-1317) mit au point en 1280 deux verres qui, à un certain degré de courbure grossissaient les objets. On peut logiquement lui attribuer l'invention des lunettes. (L'invention de la loupe arrive au XIe siècle).
1281 En 1281, une ordonnance royale permet le développement de bureaux d'écriture juridique et laïque, dont le personnel est en relation avec la cour et avec les bureaux parisiens, et est amené à éliminer les traits dialectaux des écrits. Fin XIIIème, début XIVème, le français se développe de plus en plus (par rapport au latin) dans tous les actes juridiques, comme les plaidoiries ou les jugements. A cette époque, le français de Paris est incontestablement diffusé dans l'ensemble des provinces. Le français de Paris, c'est-à-dire celui de la cour et des parlements (au XVIIème, on considérera que c'est le seul bon). On notera qu'au XIVème siècle débute la guerre de Cent ans (1346, Crécy), entre deux rois de langue française, pour la conquête du Royaume de France. En Angleterre, le français recule, on commence à l'apprendre comme une langue étrangère. Avec Jeanne d'Arc (. 1431), la guerre prend un caractère national, et les destinées des deux pays se séparent définitivement, le règne du français se termine en Angleterre.
1282 Charles d'Anjou (le même qui avait provoqué la huitième croisade), régnait sur la Sicile, où ses hommes d'armes passaient pour terroriser et dépouiller la population. A l'instigation de Pierre III d'Aragon, à Palerme et dans quelques autres villes, elle se souleva en masse, le lundi de Pâques, au moment où les cloches appelaient aux vêpres, et massacra traîtreusement tous les Français qui purent être atteints: il en périt huit mille et deux seulement s'échappèrent. C'est à cette journée que l'on a donné le nom de Vêpres siciliennes. Un médecin nommé Jean de Procida avait été le principal agent de Pierre d'Aragon dans cette affaire. Pierre III d'Aragon, Pierre III le Grand (1239 - 11 novembre 1285), fut roi d'Aragon (Pierre III) et de Valence (Pierre Ier), et comte de Barcelone (Pierre II) de 1276 à 1285.
1282 30-31 mars "Vêpres Siciliennes"; révolte contre les Français en Sicile. En ce lundi de Pâques, à Palerme comme dans quelques autres villes de Sicile, les cloches sonnent pour les vêpres. Elles donnent le signal du massacre. Les 8 000 Français qui occupent l'île pour y soutenir les prétentions de Charles Ier d'Anjou (oncle du roi de France Philippe III le Hardi) au trône de Sicile sont passés au fil de l'épée par les Siciliens soutenus par Pierre III d'Aragon. Deux parviennent à s'échapper... Les Vêpres siciliennes sont un soulèvement populaire de l'île de Sicile contre la tutelle du roi français Charles d'Anjou. À la suite de ce soulèvement, le roi d'Aragon Pierre III met la main sur l'île.
1282 8 mai Charles de Valois nommé roi d'Aragon. Le pape Martin IV, qui a excommunié le roi Pierre III d'Aragon pour avoir soutenu les Siciliens, lors du massacre des Vêpres siciliennes du 30 mars 1282, lui confisque son royaume. Il donne ce dernier à Charles de Valois, fils de Philippe III le Hardi. Charles de Valois (1270 - 16 décembre 1325), fils du roi Philippe le Hardi et Isabelle d'Aragon. Moyennement intelligent, démesurément ambitieux et passablement avide, Charles de Valois collectionne les principautés. Il eut en apanage les comtés de Valois et d'Alençon (1285). Il devint en 1290 comte d'Anjou, du Maine et du Perche, par son mariage avec Marguerite, fille aînée de Charles II d'Anjou, roi nominal de Sicile ; par un deuxième mariage, contracté avec l'héritière de Baudouin II de Courtenay, dernier roi latin de Constantinople, il avait aussi des prétentions sur ce trône. Mais il est fils, frère, beau-frère et gendre de rois ou de reines (de France, de Navarre, d'Angleterre et de Naples), en attendant d'être de surcroît, après sa mort, père de roi (Philippe VI).
1283 Philippe de Beaumanoir écrit Coutumes de Beauvaisis. Philippe de Beaumanoir fut comme son père bailli et écrivain, mais son oeuvre est d'une toute autre nature. Il est l'auteur d'un ouvrage juridique très célèbre écrit en 1283. "Les Coutumes de Clermont en Beauvaisis" est parmi les écrits juridiques de l'époque, le plus complet, le mieux rédigé et le plus personnel. Il est composé de 70 chapitres qui représentent plus de 1000 pages d'impression !"
1284 16 août Mariage du futur Philippe IV avec Jeanne de Navarre. Philippe IV de France, dit Philippe le Bel, né en 1268, mort le 29 novembre 1314 à Fontainebleau, fut roi de France de 1285 à 1314, le onzième de la dynastie dite des Capétiens directs. Jeanne de Navarre, Jeanne Ière de Navarre (née le 17 Avril 1271 à Bar-sur-Seine, Aube - morte le 4 avril 1305 à Vincennes, France), princesse de la maison de Champagne, fut reine de Navarre de 1274 à 1305 et reine de France de 1285 à 1305. Jeanne Ière était la fille du roi Henri Ier de Navarre et de Blanche d'Artois de lignée capétienne. Elle épousa, en 1284, l'héritier de la couronne de France, Philippe, qui devint le roi de Navarre Philippe Ier (1284-1305) et le roi Philippe IV le Bel (1285-1314).
1284 Philippe III intervient en Aragon.
1284 28 novembre Effondrement de la voûte du coeur de la cathédrale de Beauvais. La cathédrale Saint-Pierre de Beauvais est un chef-d'oeuvre de l'architecture gothique. Elle est renommée pour ne pas avoir de nef -seule la première travée a été construite- et posséder le plus haut choeur gothique au monde (47 mètres). C'est après un incendie dans la "Basse Oeuvre" qu'a commencé, en 1247, la construction de la cathédrale. En 1284, les voûtes du choeur s'effondrent. À l'intérieur, les dégâts sont considérables, mais le chevet ne semble pas avoir été touché. On décide donc de reconstruire en doublant les piliers avec d'autres, intermédiaires, moins larges. Les réparations se terminent aux alentours de 1347. La guerre de Cent Ans passe et marque une période de pause dans la construction de la cathédrale. C'est seulement 150 ans après l'édification du choeur que le transept va être construit sous la direction de Martin Chambiges. Celui-ci ne connaitra pas la fin des travaux : il meurt en 1532 le 29 août. Une fois le transept érigé (entre 1500 et 1548), on décide de construire la flèche la plus haute de toute la chrétienté. "Nous construirons une flèche si haute, qu'une fois terminée, ceux qui la verront penseront que nous étions fous". Les travaux commencent en avril 1563 et se terminent en 1569, elle atteint alors 150m de hauteur. Le 30 avril 1573 est un jour noir dans l'histoire de la cathédrale, alors que les fidèles sortent de la célébration de l'Ascension, la flèche et les trois étages du clocher s'effondrent. La reconstuction prive la cathédrale des fonds nécessaires pour édifier la nef. La cathédrale reste depuis inachevée.
1284 à 1344 - naissance et mort de Simone Martini. Cet artiste peindra de nombreuses fresques. Il introduira cette discipline au sein de l'école de Sienne dont il sera l'un des maîtres. 'Sa Maesta', réalisée en 1315 pour le palais public de Sienne, constitue la plus ancienne de ces oeuvres connues à ce jour.
1285 Philippe le Hardi soutint la politique sicilienne de son oncle Charles d'Anjou, après les massacres des Vêpres Siciliennes en 1282, le pape excommunia Pierre III d'Aragon considéré comme l'instigateur du massacre et donna son royaume à Charles de Valois, fils de Philippe le Hardi. Philippe III engagea la croisade d'Aragon, attaqua sans succès la Catalogne (siège de Gérone du 26 juin au 7 septembre 1285), il mourut à Perpignan suite à une retraite désastreuse, causée par les épidémies et le manque de ravitaillement.
1285 Échec de l'opération de Philippe III en Aragon.
1285 5 octobre Mort de Philippe III à Perpignan. C'est sur la route des croisades que la malaria atteint l'armée de 20 000 cavaliers et 80 000 fantassins que le roi Philippe III le Hardi commande. Lui-même, âgé de quarante ans, trouve la mort à Perpignan. Son fils, Philippe IV le Bel, lui succède.
1285 PHILIPPE IV le Bel (1285-1314)
1285 Philippe IV le Bel monte sur le trône en 1285 et met fin à la croisade contre l'Aragon par le traité de Tarascon en 1291 donnant le royaume de Naples à la maison d'Anjou et la Sicile à l'Aragon. Le palais de la citée à Paris subit de grandes réfections. Le parlement qui avait été créé par son grand-père Saint Louis et la chambre des comptes se réuniront à Vincennes. Il s'entoure de légistes, Pierre Flote, Enguerran de Marigny, Guillaume de Nogaret. Le rôle du parlement est précisé. Philippe réunit fréquemment les trois ordres (préfiguration des états généraux) pour faire approuver sa politique. Pour Philippe le roi est le maître dans l'ordre temporel et ne peut accepter de limitations à son pouvoir et notamment il ne peut admettre la suprématie pontificale dans son domaine. La guerre avec l'Angleterre reprend en 1293. En 1294 l'armée anglaise prend Blaye et Bayonne. Philippe joue l'atout maritime fait construire des navires et fait le blocus de l'Angleterre. L'armée du roi conquière la Guyenne, possession anglaise en 1296. La guerre se termine par le traité de Montreuil en 1299 prévoyant notamment le mariage de la soeur du roi (Marguerite de France) avec Édouard Ier d'Angleterre (le roi d'Angleterre) et celui de sa fille (Isabelle de France) avec l'héritier du trône d'Angleterre (Édouard II d'Angleterre). Cependant, la Flandre, dont le comte Guy de Dampierre est vassal du roi de France, qui commerçait principalement avec l'Angleterre était entrée dans le conflit alliée aux Anglais. Le roi organise une expédition punitive contre le félon, les Français occupent la Flandre en 1300 mais le 18 mai 1302 une révolte les chasse de Bruges et Philippe subit une défaite écrasante à Courtrai en juillet 1302 il prendra sa revanche en 1304 à Mons-en-Pévèle et imposera la paix à la Flandre. Le traité de Paris (1303) conclu entre Édouard Ier et Philippe le Bel restitue les terres confisquées par le roi de France aux Anglais. Philippe le Bel qui entend que le pape ne lui impose pas ses vues en politique et qui veut une église de France à ses ordres (gallicanisme) entre en conflit avec le pape Boniface VIII d'autant plus que, ayant besoin d'argent il impose une taxe au clergé. Une lutte s'ouvre le roi réunit les états généraux pour faire approuver sa politique. Il envoie de partout des messagers expliquer en quoi le pape se rend coupable. Il envoie une délégation en Italie qui, rencontrant également des ennemis du pape, arrêtent le pape à Agnani où il est gardé à résidence dans son palais. Il sera rapidement délivré mais il ne survivra pas au choc moral subit. Philippe le Bel fera élire un pape Français : Clément V, élu en 1305, est couronné à Lyon. La population de Rome étant très agitée, il s'installe à Avignon et convoque un concile à Vienne sur le Rhône en 1312. Après ces événements, les autres papes n'interviendront plus dans les affaires intérieures des royaumes. En 1367 Urbain V quittera Avignon pour Rome, mais les troubles subsistant, il devra revenir en Avignon en 1370. Son successeur Grégoire XI effectuera un retour définitif en 1378. Les régimes d'imposition sont très anarchiques, à chaque fois que le roi à besoin d'argent, il lève un impôt plus ou moins bien organisé, souvent peu réfléchi, injuste quelques fois, ces impôts sont mal acceptés, des révoltes ont lieu, or l'organisation de l'état qui s'étoffe et les guerres, grêvent lourdement le budget royal. Philippe à dévalué la monnaie en faisant incorporer moins d'or dans les pièces de monnaie, mais c'est une arme à double tranchant qui fait perdre la confiance des marchands et nuit au commerce. Philippe décide de prendre l'argent où il est, c'est à dire d'abord chez les marchands Juifs et les Lombards, qui alors ont tendance à quitter la France, ce qui aggrave les problèmes. Alors il décide de s'attaquer aux Templiers qui sont très riches et qui, depuis leur repli de Palestine, sont de véritables banquiers. Ils sont accusés d'hérésie en 1312, l'ordre est supprimé par Clément V et en 1314 condamné pour hérésie. De nombreux Templiers mourront sur le bûcher dont le grand maître Jacques de Molay le 19 mars 1314. Le roi contracte la typhoïde à Fontainebleau et meurt le 29 novembre 1314. Son conseiller Guillaume de Nogaret l'avait précédé d'une année (1313) et Enguerran de Marigny le suivra l'année suivante (1315).
1285 Avènement de Philippe IV le Bel, fils de Philippe III de France et d'Isabelle d'Aragon, né en 1288. C'est une des personnalités les plus curieuses de la monarchie française et un des rois qui ont fait le plus pour la France, bien qu'en usant souvent de moyens critiquables. En 1284, Philippe avait épousé Jeanne de Navarre, qui lui apporta la Champagne et la Navarre, et pris le titre de roi de Navarre. La Champagne rentra de ce fait dans le domaine royal.
1285 10 novembre Mort de Pierre III d'Aragon, roi d'Aragon.
1285 Philippe le Bel acquiert la Champagne. Comté depuis le début du XIIe siècle, la Champagne fut réunie à la couronne de France grâce à un mariage : celui de Jeanne de Champagne avec Philippe de France, qui devint roi en 1285 sous le nom de Philippe IV le Bel. Cependant la Champagne garda son autonomie jusqu'à sa mort en 1314 et c'est son fils Louis X le Hutin qui la rattacha définitivement à la France.
1286 6 janvier Sacre de Philippe IV le Bel. Philippe est sacré à Reims avec la reine Jeanne. Bien qu'il n'ait que dix-sept ans à la mort de son père Philippe III le Hardi, il sait aussitôt s'imposer.
1286 Guillaume Durand écrit 'Rationale divinorum officiorum'. Guillaume Durand, il fut évêque de Mende. Ce fut également un juriste, canoniste et liturgiste très renommé. Ses écrits ont servi de guide à l'application de la liturgie dans toute la chrétienté.
1289 4 octobre Naissance de Louis (futur Louis X), fils de Philippe IV. Louis X de France, dit Louis le Hutin (c'est-à-dire le Querelleur), né le 4 octobre 1289 à Paris, mort le 5 juin 1316 à Vincennes, fut roi de Navarre de 1305 à 1316 (sous le nom de Louis Ier) et roi de France de 1314 à 1316 (sous le nom de Louis X), douzième de la dynastie dite des Capétiens directs.
1291 Traité de Tarascon, qui met fin à la guerre entreprise par Philippe III contre l'Espagne. En vertu de ce traité, le royaume de Naples reste à la maison d'Anjou et la Sicile est attribuée à l'Aragon. Le traité de Tarascon, fut signé le 19 février 1291. Philippe IV le Bel et le pape Nicolas IV désirant empêcher la domination de l'Aragon-Catalogne sur la Sicile, mais dans l'incapacité de battre par les armes la résistance de Jacques II, roi de Sicile, entamèrent des négociations avec son frère Alphonse III d'Aragon-Catalogne qui aboutirent à la signature du traité de Tarascon entre le roi d'Aragon-Catalogne, d'une part, et Charles de Salerne et le Pape, de l'autre.
1291 18 mai Entrée des armées musulmanes à Saint-Jean-d'Acre.
1291 28 mai Chute de Saint-Jean-d'Acre.
1291 1er août Serment du Grütli. Walter Fürst, Arnold de Melchtal et Werner Stauffacher, les représentants des trois cantons alpins, concluent un pacte de défense mutuelle contre les Habsbourg. Ce serment est considéré comme l'acte de naissance de la Confédération helvétique (Suisse). En 1315, la victoire sur Léopold Ier d'Autriche à Morgaten, renforcera la cohésion des cantons. Le Serment du Grütli est un mythe fondateur suisse. Il se déroule sur la prairie du Grütli dominant le lac des Quatre-Cantons, et rassemble les hommes libres des vallées d'Uri, de Schwytz et d'Unterwald. Cet accord entre trois communautés situées dans ce qui forme de nos jours la Suisse centrale, a été considéré jusqu'au XIXe siècle comme l'acte fondateur de la Confédération suisse. Léopold Ier du Saint Empire (né à Vienne en 1640 - Décédé à Vienne en 1705), roi de Hongrie-Croatie, et roi de Bohême (1656), puis archiduc d'Autriche et empereur germanique (1658). Fils de Ferdinand III de Habsbourg (1608-1657) et de Marie Anne d'Espagne (1606-1646).
1291 Fin des royaumes croisés en Terre sainte
1292 Rixe à Bayonne entre matelots français et anglais, origine de la guerre qui éclatera peu après entre la France (alliée à l'Écosse) et l'Angleterre (alliée à la Flandre).
1292 Philippe IV ordonne la saisie des biens Lombards.
1292 Dante écrit 'La Vita Nova'.
1293 Au Japon, un séisme tue 30 000 personnes.
1293 Naissance de Philippe (futur Philippe V), second fils de Philippe IV. Philippe V de France, dit Philippe le Long, né vers 1293, mort le 3 janvier 1322 à Longchamp (Paris), fut roi de France de 1316 à 1322, le quatorzième de la dynastie dite des Capétiens directs. Il fut aussi roi de Navarre sous le nom de Philippe II.
1293 Naissance de Philippe (futur Philippe VI). Philippe VI de France, dit Philippe de Valois ou le "roi trouvé", (né en 1293 - mort le 22 août 1350 à Nogent-le-Roi, Eure-et-Loir), fut roi de France de 1328 à 1350, premier de la branche dite de Valois de la dynastie capétienne. Il était le fils de Charles de Valois, frère cadet de Philippe IV dit Philippe le Bel, et donc cousin des trois fils de ce dernier qui se succédèrent sur le trône de France. À la mort de son cousin germain Charles IV dit Charles le Bel, en 1328, et en l'absence d'héritier mâle survivant, il fut reconnu roi de France. Cette succession, contestée par le roi d'Angleterre Édouard III d'Angleterre, lui-même petit-fils de Philippe IV le Bel par sa mère Isabelle, fut la principale cause de la guerre de Cent Ans.
1294 19 mai Début de la guerre franco-anglaise pour la Guyenne (jusqu'en 1297). Philippe le Bel prend la Gascogne (1294-1303).
1294 Arrivée en Chine du missionnaire franciscain Jean de Montecorvino. Parti d'Europe en 1289, il meurt à Pékin en 1330. Il reste pendant de longues années sans nouvelle de Rome à qui il réussit à faire parvenir deux lettres par des marchands occidentaux. Jean de Montecorvino (ou de Montecorvin), né en 1246 à Montecorvino dans le sud de l'Italie et mort à Beijing (Pékin) en 1328 est un Franciscain fondateur de la mission catholique de Chine. Des "nestoriens" étaient disséminés dans toute l'Asie et en particulier en Chine. Ils n'étaient pas forcémment des disciples de Nestorius, mais des chrétiens descendants de l'Église de Perse et complètement coupés de Rome depuis des siècle. On trouvait plus particulièrement de nestoriens chez les öngüt, une ethnie turque bien représentée à la cour de Kubilaï. Pour répondre aux demandes de Kubilaï, le pape Nicolas IV envoya en mission d'abord deux dominicains qui ne dépassèrent pas l'Arménie, puis Jean de Montecorvino qui quitta Rome en 1289. Il était accompagné de deux compagnons, le Dominicain Nicolas de Pistoia et le marchand Pierre de Lucalongo. Il navigua du Golfe Persique jusqu'en Inde où il débarqua en 1291, y prêcha pendant 13 mois et y baptisa une centaine de personnes. Il s'embarqua pour la Chine à Meliapur, sans Nicolas de Pistoia qui était mort. C'est en 1294 qu'il arrive en Chine, au port de Zaïton (Tsiuan-Tchéou) dans le Fo-kien. De là, il gagne Khanbaliq où on lui dit que Kubilaï vient de mourir. Chengzong, son fils, qui lui succède, ne fait aucun obstacle à l'apostolat missionnaire.
1295 Début des altérations monétaires de Philippe IV le Bel.
1295 Naissance de Charles (futur Charles IV), troisième fils de Philippe IV. Charles IV de France, dit Charles le Bel, né vers 1295, mort le 1er février 1328 à Vincennes, fut, de 1322 à 1328, roi de France, le quinzième et dernier de la dynastie dite des Capétiens directs, et roi de Navarre (sous le nom de Charles Ier).
1296 Création de la décime (taxe perçue par le roi sur les revenus du clergé).
1296 Bulle "Clericis Laicos" interdisant le paiement du décime sans accord du Saint-Siège.
1296 Formation d'une coalition autour de Édouard Ier d'Angleterre contre Philippe IV.
1297 à 1305 - premières hostilités de la guerre France-Angleterre, dont les faits principaux sont : les victoires remportées par les Français sur les Anglais à Furnes (1297) et à Comines (1299). Ces succès et l'intervention du pape Boniface VIII amènent les Anglais à signer la paix (traité de Montreuil, 1299). La fille de Philippe IV, Isabelle de France, fut mariée en vertu de cet arrangement au fils du roi d'Angleterre. Cependant la guerre, un moment interrompue avec la Flandre, se ralluma par suite du massacre, à Bruges, de 3 000 Français par les Flamands outrés de la déloyauté de Philippe qui, ayant attiré à Paris le comte de Flandre, Guy de Dampierre, l'y retenait prisonnier (il mourut de cette captivité en 1305). En 1302, les Flamands infligent une sanglante défaite aux Français commandés par Robert II d'Artois (cousin de Philippe IV) à Courtrai; mais en 1304 les Français battent les Flamands à Mons-en-Pévèle. Cette guerre se termine en 1305: la Flandre française reste à la France. Robert II d'Artois, fils posthume de Robert Ier et de Mathilde de Brabant, devient comte d'Artois en 1250. Il prit part à la croisade de Tunis en 1270, et se montra un farouche combattant, voulant venger son père qui avait été tué à la précédente croisade. Sa soeur Blanche d'Artois, épouse d'Henri Ier de Navarre, mort en 1274 en laissant une fille de trois ans, se réfugia en France afin d'échapper aux luttes pour le pouvoir et la régence. Philippe III le Hardi confia à son cousin Robert d'Artois le soin de rétablir la paix. Il assiégea et prit Pampelune et rétablit l'autorité de la reine. A la suite des Vêpres Siciliennes (1282), il se rendit en Italie pour secourir son oncle Charles Ier d'Anjou. A la mort de ce dernier, il fut nommé régent du royaume de Naples, Charles II étant prisonnier du roi d'Aragon. Mais Charles II, redevenu libre, conclut un arrangement avec le rois d'Aragon et Robert, courroucé, quitta l'Italie en 1287. Philippe IV le Bel l'envoya combattre les Anglais en Guyenne (1296), puis en Flandre. Robert battit les Flamands à Furnes en 1297, mais son fils Philippe qui combattait à ses côtés y fut gravement blessé et mourut un an après. Robert fut tué à la bataille de Courtrai le 11 juillet 1302. La Flandre était autrefois un comté, créé en 866. Plus vaste que la Flandre belge actuelle, il était situé géographiquement plus à l'ouest (le Brabant et le Limbourg n'en faisaient pas partie). La Flandre historique s'étend sur : deux des cinq provinces flamandes de la Belgique : la Flandre occidentale (Bruges) et la Flandre orientale (Gand), plus le pays de Waes (partie de la province d'Anvers située sur la rive gauche de l'Escaut), et quelques communes aujourd'hui rattachées à la province de Hainaut; la partie nord-ouest du département français du Nord où l'on distingue la Flandre maritime (Dunkerque), la Flandre intérieure ou Coeur de Flandre (Hazebrouck, Armentières) et la Flandre méridionale (Lille, Douai) ; aux Pays-Bas, la Flandre zélandaise, en néerlandais Zeeuws-Vlaanderen, une petite zone coincée entre l'Escaut et la Belgique, dans le sud de la province de Zélande. L'Artois, au sud, en fut détaché en 1237. À la mort du dernier comte de Flandre, Louis de Male à Saint-Omer en 1384, le comté de Flandre cessa d'être un fief direct de la couronne de France et fut intégré aux Pays-Bas bourguignons suite au mariage de Marguerite de Male avec le duc de Bourgogne Philippe le Hardi, fils cadet du roi de France Jean II le Bon. Pendant les siècles suivants, des liens de plus en plus importants se sont tissées entre les populations du comté de Flandre et des territoires néerlandophones du duché de Brabant et de la principauté de Liège. Cette évolution s'est accélérée au sein des Pays-Bas espagnols, suite à la scission des Provinces-Unies, et plus tard, après l'indépendance de la Belgique. C'est ainsi que les provinces néerlandophones ou "flamandes" de la Belgique font aujourd'hui partie de l'entité politique et culturelle "Flandre". Parallèlement, la partie sud de l'ancien comté a été annexée par la France après le siège de Lille par Louis XIV. Elle forme aujourd'hui la partie nord-ouest du département du Nord, à laquelle il faut ajouter le reste de la Flandre française, anciennement de culture flamande, au nord de la Lys. On distinguait ainsi en France la Flandre gallicane parlant le français, et Flandre flamingante (ancienne Flandre néerlandophone), parlant le flamand.
1297 7 février Le pape Boniface VIII accorde à Philippe IV le droit d'imposer le clergé en cas de nécessité. Par cette bulle pontificale, le roi se voit conférer par le pape même le droit de lever des subsides sur le clergé sans son autorisation, en cas de nécessité urgente.
1297 juin Les troupes de Philippe IV le Bel entrent en Flandre.
1297 9 août Canonisation de Saint Louis par Boniface VIII qui cherche à se réconcilier avec le roi. Pour apaiser le conflit qui l'oppose au roi de France Philippe IV le Bel, le pape Boniface VIII autorise le clergé à verser le décime au roi de France, et canonise Louis IX, qui devient saint Louis. La canonisation est un rituel suivi par l'Église catholique et les Églises orthodoxes, permettant d'ajouter une personne au nombre des saints. Canonisation. Acte par lequel un homme dont la vie fut irréprochable aux yeux de la religion chrétienne, généralement un martyr, acquiert après sa mort le statut de saint. A partir de 1170, seul le Saint-Siège a le pouvoir de canoniser un défunt. Une enquête est menée pour s'assurer de la réelle sainteté du personnage durant sa vie, qui aboutit au procès en canonisation, où des contemporains viennent témoigner de la droiture du candidat.
1297 13 août Victoire de Philippe IV à Furnes contre les troupes allemandes et flamandes. La bataille de Furnes opposa les troupes françaises aux troupes flamandes le 20 août 1297. Les Français, conduits par Robert II d'Artois, en ressortirent victorieux.
1298 Marco Polo dicte à Rusticien de Pise le récit de ses voyages en français.
1299 19 juin Accord de Montreuil-sur-mer entre Philippe IV le Bel et Édouard Ier d'Angleterre. Par ce traité, Philippe IV le Bel rend au roi d'Angleterre Édouard Ier la Guyenne mais conserve la ville de Bordeaux. Pour sceller leur accord, il lui offre d'épouser sa soeur Marguerite et promet le mariage de sa fille Isabelle de France avec celui qui sera le roi Édouard II d'Angleterre.
1300 La population mondiale atteint 360 millions.
1300 La formation des grands États d'Europe'. Au Moyen Âge tardif au XIVe - XVe siècles, le développement du commerce européen se développe. Indice de vitalité économique, la monnaie pénètre toutes les activités économiques, les techniques commerciales se répandent et se complexifient. Le commerce international s'organise d'abord à partir de deux pôles: les Pays-Bas et les villes italiennes. La guerre de Cent ans (1328-1453) a lieu entre l'Angleterre et la France. L'Italie favorise un renouveau artistique, l'art se transforme il est moins marqué par la religion. Après deux siècles d'expansion vont succéder aux XIVe et XVe siècles de crise profonde, famines, la peste, des guerres et le pillage des campagnes. C'est également la naissance des États moderne en France, au Royaume-Uni, en Espagne, au Portugal en Germanie et en Suisse.
1300 janvier Reprise des hostilité, et occupation de la Flandre par les troupes françaises.
1300 Le pape Boniface VIII commande à Giotto des oeuvres, aujourd'hui disparues, pour célébrer le premier jubilé. Un jubilé est une fête qui célèbre le n-ième anniversaire d'un événement qui dure dans le temps (règne, mariage, etc.). Dans l'Église catholique romaine, un jubilé est, depuis l'année 1300, une fête ayant lieu tous les 25 ans, consacrée à la pénitence. On appelle aussi ces jubilés des "années saintes". Le premier jubilé formellement organisé fut celui décrété en 1300 par le pape Boniface VIII. À cette époque, des rumeurs couraient selon lesquelles une indulgence générale était accordée tous les cent ans. Le mot de "jubilé" était déjà dans l'air du temps. Le dominicain Humbert de Romans, dans un sermon de 1367, déclarait ainsi : "Voici maintenant le jubilé, non pas celui des Juifs mais des chrétiens, tellement meilleur". De même, dans la Chronique d'Albéric des Trois-Fontaines, le mot fut utilisé pour désigner la croisade d'Innocent III contre les Albigeois. Le 22 février 1300, fête de la chaire de saint Pierre, Boniface VIII promulgua la bulle d'indiction Antiquorum fida relatio. Il y institua l'année sainte et précisa les conditions de l'indulgence : être en état de pénitence (après confession et absolution), avoir visité les basiliques de Rome. Les chiffres donnés par les chroniqueurs médiévaux sont extravagants : ils s'échelonnent de 200 000 personnes à deux millions. Dante nota néanmoins que la densité de la foule obligea à aménager un sens unique sur le pont Saint-Ange, près du Vatican.
1300 Le parti guelfe à Florence se sépare en deux factions rivales, Noirs (ultras) et Blancs (modérés). Les Blancs sont menés par la famille de Cerchi, désireuse de répondre aux aspirations du popolo, et les Noirs, alliés du pape, dirigés par Corso Donati, refusant tout compromis avec le peuple. Afin de préserver la paix dans la cité, le Conseil décide d'exiler les dirigeants des deux partis. Mais, par l'entremise du pape Boniface VIII, les chefs des Noirs peuvent regagner Florence à la fin de 1301, et s'emparer du pouvoir. Guelfes et gibelins, au Moyen Âge, les guelfes et les gibelins sont des factions qui soutenaient la papauté ou le Saint Empire romain germanique et qui s'affrontèrent en Italie aux XIIe et XIIIe siècles.À la fin du XIIIe siècle, le parti guelfe se divise en deux factions : les blancs et les noirs. À l'origine de cette division est encore une querelle de clans, celle qui oppose les Vieri dei Cerchi (blancs) aux Donati (noirs). Cette division est également sociale, les Cerchi étant proches du peuple et les Donati de l'élite florentine. Ces derniers entendent s'opposer aux Ordonnances de Justice émises par Giano della Bella. En 1300, sur la Place de la Sainte Trinité à Florence, éclate une bataille qui marquera un clivage définitif entre les deux partis. Les Guelfes noirs, très proches de Boniface VIII vont prévaloir sur les blancs incapables de se défendre convenablement, et Charles de Valois, venu de France en appui du pape, investira Florence sans rencontrer aucune résistance. Dès janvier 1302, on commence à exiler les blancs, dont Dante Alighieri. C'est le comte de Gabrieli de Gubbio qui règne alors sur la ville.
1300 à 1377 - naissance et mort de Guillaume de Machaut. Célébré comme un maître et un chef de file par tous les poètes des XIVe et XVe siècles, il compose environ 400 pièces lyriques d'inspiration courtoise. Il reprend des formes anciennes, les raffine, en explore les possibles, en définit les règles, et fait leur succès. Son 'Remède de Fortune' (v. 1340), un dit narratif, contient ainsi neuf pièces lyriques qui sont considérées comme des modèles de chacun des genres. A la fin de sa vie il rédige un Prologue à ses oeuvres qui, sous la forme d'une fiction allégorique, constitue un véritable art poétique. Il écrit aussi une dizaine de dits narratifs en octosyllabes avec insertions lyriques, souvent consacrés à des débats de casuistique amoureuse où le narrateur est soit témoin soit confident soit partie.
1301 mai Visite de Philippe IV le Bel et Jeanne de Navarre en Flandre.
1301 12 Juillet L'évêque Bernard Saisset accuse Philippe IV d'être un faux-monnayeur. Bernard Saisset est un prélat français, mort en 1314. Évêque de Pamiers, il est célèbre par ses démêlés avec Philippe le Bel. Bernard Saisset conteste haut et fort la légitimité du roi de France. Il suggère au comte de Foix et au comte de Comminges de se libérer de la tutelle capétienne. Philippe le Bel ouvre une enquête et met les biens de l'évêque sous sequestre. Dans la nuit du 12 au 13 juillet 1301, Bernard Saisset est arrêté.
1301 24 octobre Arrestation de Bernard Saisset, évêque de Senlis.
1301 5 décembre Bulle Ausculta fili exigeant la libération de Bernard Saisset.
1301 Traité de Bruges: abandon par Albert de Habsbourg du Barrois à Philippe IV le Bel. Albert Ier de Habsbourg, né en juillet 1255, mort le 1er mai 1308, fut, duc d'Autriche et de Styrie, d'abord conjointement avec son frère Rodolphe II, de 1282 à 1283, puis seul, de 1283 à sa mort. Le Barrois fait partie de la Haute Lorraine
1301 Début du différend entre Philippe IV et le pape Boniface VIII
1302 Pour satisfaire aux grands besoins d'argent du Trésor, Philippe altérait les monnaies et, de plus, avait fait saisir les revenus des églises. Un évêque de Pamiers, Bernard Saisset, refusant d'obéir aux injonctions royales, Philippe le fit arrêter et prétendit le faire juger par une cour laïque. Le pape s'interposa, réclamant l'évêque comme n'étant justiciable que de lui seul. Une première bulle, lancée contre le roi, demeura sans effet; Philippe fit même emprisonner le légat du pape. Ce dernier adressa au monarque un nouvel avertissement, la bulle Ausculta filii. Philippe voulut faire la nation entière juge du différend et pour la première fois convoqua les États généraux (trois ordres), afin de leur soumettre la bulle (dont il avait d'ailleurs eu la précaution de dénaturer le texte). Les États réunis à Paris donnèrent raison à Philippe le Bel contre Boniface VIII.
1302 12 mars Discours de Guillaume de Nogaret contre Boniface VIII devant le Conseil Royal. Guillaume de Nogaret (né vers 1260 à Saint-Félix de Lauragais - mort le 27 avril 1314) était un juriste français, originaire du Languedoc, qui devint conseiller du roi de France Philippe IV le Bel, son Garde du Sceau, et fut à partir de 1306 le véritable maître d'oeuvre de la politique royale. La part la plus importante de son action politique est peut-être l'oeuvre quotidienne pour la défense, la préservation, la définition, voire l'extension des droits du roi à l'intérieur de son propre royaume. C'est là qu'il est, entre autres, le "légiste" du roi. Il s'y montra intransigeant et efficace, mais n'y conquit guère la popularité. On connaît davantage son rôle dans la lutte contre Boniface VIII et dans l'affaire des Templiers. Contre le pape, il infléchit la ligne politique de Flote, qui défendait contre le Saint-Siège le droit du roi à être maître dans son royaume, donc maître de son clergé ; pour Nogaret, il s'agit surtout de défendre l'Église et le royaume contre un pape indigne ; venu à la curie pour notifier à Boniface VIII un appel devant le futur concile - qui annulait toute sentence que pourrait rendre le pape contre le roi - et placer la personne du pape sous l'autorité de l'appelant, Nogaret se trouva mêlé au tumulte déclenché par une faction romaine (Anagni, 7 sept. 1303) et, par là, compromis avec les fauteurs de violence. Le pape mort, il entretint une lutte de plus en plus vaine contre la mémoire de celui-là ; il multiplia les écrits pour se justifier, ce qui contribua à associer son nom au souvenir de l'attentat d'Anagni. Il fut implicitement inclus dans l'absolution négociée en 1311. L'affaire du Temple lui avait également servi de moyen de pression sur la papauté. Nogaret fut le premier homme d'État français qui fit appel à l'opinion publique, convoqua systématiquement des assemblées, fit répandre des pamphlets et lança une campagne de pétitions. L'offensive de 1303 contre Boniface est un modèle du genre. Mais Nogaret demeura souvent à l'arrière-plan, faisant parler ses hommes de confiance, parmi lesquels Guillaume de Plaisians. C'est ce dernier qui harangua la foule dans les jardins du palais et qui prit part à l'interrogatoire des Templiers. Nogaret mourut alors que la prépondérance dans la gestion de la politique royale était déjà passée au très réaliste Enguerrand de Marigny.
1302 17-18 mai "Matines brugeoises" contre les troupes du gouverneur français en Flandre. Outrés par la déloyauté de Philippe le Bel qui retient prisonnier le comte de Flandre, Guy de Dampierre, les Flamands massacrent dans Bruges quelque trois mille Français. L'armée, envoyée en renfort par le roi de France, est défaite à Courtrai. Matines brugeoises, au petit matin du 18 mai 1302, à Bruges, en Flandre, des insurgés en armes pénètrent dans les maisons et abordent les occupants en leur demandant de répéter après eux : "Schild en vriend !" (Bouclier et ami !). Il est impossible à qui n'est pas natif des Flandres de prononcer correctement cette expression. C'est ainsi que les soldats de la garnison française sont démasqués les uns après les autres et assassinés au pied de leur lit. On compte un millier de morts. Cette journée a été appelée "Matines de Bruges" (on dit aussi "Matines brugeoises") par analogie avec les "Vêpres siciliennes" qui chassèrent 20 ans plus tôt les Français de Sicile. Elle réduit à néant le rêve des rois capétiens d'annexer les Flandres. Guy de Dampierre, ou Gui, né vers 1226, mort à Compiègne le 7 mars 1305, fut proclamé Comte de Flandre en 1253 par sa mère et devint comte effectif à la mort de cette dernière en 1279 jusqu'en 1305. Il fut également comte de Namur de 1264 à 1305. Il était le second fils de Guillaume II de Dampierre et de Marguerite de Constantinople.
1302 18 mai Début de la révolte en Flandre contre l'occupation française.
1302 10 avril Les États Généraux confirme l'indépendance du roi face au pape. Philippe IV le Bel, qui est en conflit avec le pape, a fait arrêter l'évêque de Pamiers qui l'avait critiqué et l'accuse d'intelligence avec les Anglais, ses ennemis. Pour obtenir sa libération, le pape convoque un concile. Le roi de France réagit en réunissant à Notre-Dame de Paris des États généraux qui reconnaissent sa supériorité dans le domaine temporel. La France signifie ainsi au pape qu'elle ne peut admettre que le pouvoir spirituel qui est le sien empiète sur la conduite des affaires politiques. États généraux, créés en 1302 et réunis vingt-deux fois en 487 ans, les États généraux étaient une assemblée d'exception convoquée par le roi de France soit pour connaître l'opinion de ses sujets, soit pour consolider une décision, en particulier en matière d'impôts. Elle réunissait les représentants des trois États ou Ordres : le clergé, la noblesse et le tiers état. Les membres étaient élus par leurs pairs à Paris et dans les provinces. Chaque Ordre disposait d'une seule voix aux États généraux, ce qui donnait au clergé et à la noblesse - représentant à peine 2% à 4% de la population - une influence considérable : comparé à leur nombre réel, la représentativité du clergé et de la noblesse était multipliée par 30, tandis que celle du Tiers État était divisée par 3. Les requêtes du peuple et des autorités locales et provinciales étaient exprimées sous forme de doléances inscrites dans les carnets de doléances. Tiers État, sous l'Ancien Régime, la population de la France était divisée en trois ordres : le clergé, la noblesse et le Tiers État. Le "Tiers" tire son nom de la tenue des États, assemblée représentative convoquée par le prince à partir du début du XIVe siècle en France. Cette division en trois ordres, héritée du Moyen Âge, est supprimée lors de la Révolution française par le principe de l'Égalité. États généraux. Assemblée politique de la monarchie, réunie par le roi dans les moments critiques, notamment pour obtenir la levée d'impôts exceptionnels. Des représentants des trois ordres (noblesse, clergé, tiers état) siègent aux États généraux. Les premiers sont convoqués par Philippe le Bel en 1302, les derniers par Louis XVI en 1789.
1302 14 juin Accusations de Guillaume de Plaisians contre le pape.
1302 Excommunication de Philippe IV par Boniface VIII.
1302 11 juillet : Bataille de Courtrai dite aussi bataille des Éperons d'Or : défaite de la chevalerie française devant les fantassins des communes flamandes révoltées. Défaite de la chevalerie française contre les Flamands révoltés à Courtrai. Philippe le Bel, en guerre avec la Flandre, assiste impuissant au massacre de ses chevaliers ­ parmi lesquels il y a Pierre Flotte, Raoul de Nesle et Robert II d'Artois ­ qui se sont enlisés dans les marais des environs de la ville de Courtrai. Ils sont taillés en pièces par les milices flamandes. Une chronique artésienne rapporte : “Là, on put voir toute la noblesse de France gésir en de profonds fossés, la gueule bée et les grands destriers, les pieds amont et les chevaliers dessous”. Philippe IV le Bel n'oubliera pas cette humiliation. Deux ans plus tard, il prendra sa revanche en particulier lors de la bataille de Mons-en-Pévèle. La bataille de Courtrai opposa le roi de France aux milices communales flamandes le 11 juillet 1302, près de Courtrai, appelée également bataille des éperons d'or. L'industrie textile faisait la prospérité de la Flandre, province du nord du royaume de France. Elle utilisait la laine, essentiellement importée de Grande-Bretagne. Les artisans tisserands et commerçants estimaient que les taxes levées par le roi Philippe le Bel pour gêner l'Angleterre étaient trop élevées. Guy de Dampierre, Comte de Flandre, qui avait pris le parti de ses tisserands, foulons et autres drapiers, a été attiré et emprisonné à Paris. Après les "Matines de Bruges" les rebelles tenaient le pays sauf deux places fortes importantes, Cassel et Courtrai.
1302 18 novembre Bulle "Unam Sanctam" du pape rappelant sa supériorité.
1302 États Généraux de Paris affirmant l'indépendance du roi face au pape.
1302 Dante Alighieri est condamné à mort par les autorités de Florence. Dante finit ses jours en exil. En 1302, alors qu'il est en mission diplomatique auprès du pape, Dante, en tant que guelfe blanc, est condamné à un exil de deux ans et à une forte amende. Comme il est dans l'impossibilité de payer celle-ci, il est condamné à mort s'il rentre à Florence, ce qui équivaut à un exil définitif.
1303 18 mars Premières Ordonnances de réforme du royaume.
1303 20 mai Traité de Paris restituant la Guyenne à l'Angleterre. Traité de Paris, entre Philippe IV le Bel et Édouard Ier d'Angleterre. La France restitue l'Aquitaine (la Guyenne), à condition que le roi d'Angleterre rende hommage pour ses possessions continentales. Le traité de Paris de 1303 est conclu entre le roi de France Philippe IV le Bel et le roi d'angleterre Édouard Ier d'Angleterre. Il est signé à Paris le 20 mai 1303, et met un terme définitif à la guerre avec l'angleterre, déclenchée en 1292, à la suite d'une rixe entre des marins français et anglais à Bayonne. Il confirme les dispositions arrêtées dans le traité de Montreuil, signé le 19 juin 1299, qui instaurait une trêve entre les belligérants.
1303 14 juin Les États Généraux chargent Guillaume de Nogaret d'organiser un concile pour juger le pape.
1303 Des envoyés de Philippe IV, Nogaret et Sciarra Colonna, chargés de notifier à Boniface VIII le résultat de la tenue des États généraux, insultent gravement à Anagni le souverain pontife, d'où résulte une rupture entre la France et le Saint-Siège.
1303 7 septembre Attentat d'Anagni de Guillaume de Nogaret contre Boniface VIII.
1303 9 septembre Les habitants d'Agnani libère le pape captif des Français.
1303 11 octobre Mort du pape Boniface VIII.
1304 10-11 août Victoire navale de Philippe IV contre les Flamands.
1304 14-16 août Échec des négociations entre Philippe IV et les Flamands.
1304 18 août Victoire de Mons-en-Pévèle de Philippe IV contre les Flamands. En Flandre, Philippe IV le Bel est venu venger la défaite de Courtrai dont il a été humilié. Il remporte sur les Flamands la victoire de Mons-en-Pévèle.
1304 septembre Prise de Lille par les armées du roi de France.
1304 à 1374 - naissance et mort de Pétrarque. Poète et humaniste italien, Francesco Petrarqua est né à Arezzo en 1304 et mort à Arqua, près de Padoue, en 1374. Ce sont ses démêlées avec la faction des Guelfes qui pousse la famille de Pétrarque à fuir Florence pour la Provence. Elle arrive à Avignon en 1311, mais les problèmes de logement sont tels à l'époque où la présence du Pape attire une énorme population, qu'elle ne peut s'y installer et part à Carpentras. Pétrarque effectue des études de Droit à Montpellier et à Bologne, il s'impreigne alors des textes des auteurs antiques et des poètes contemporains. En 1325, il retourne à Avignon, attiré par la cour papale, abandonne le Droit et entre dans les ordres mineurs. Il cotoya alors des personnages éminents auprès desquels sa culture faisait impression, car bien qu'il reprochait aux papes d'avoir quitté Rome, la cour l'attirait. Il rencontra aussi Laure de Noves, en 1327, qui inspira dans le coeur du poète, une passion folle et impossible, symbole de la perfection divine.Il entra au service du Cardinal Giovanni Colonna, voyagea en Europe, écrivit, ('De viris illustribus' notamment) et lut beaucoup. Il se retire alors une première fois à Vaucluse loin des agitations et des fastes des grandes villes, pour méditer. En 1341, il est couronné poète des poètes au Capitole, à Rome -Il est à noter que Paris lui avait offert la même distinction, remerciant ainsi celui qui permettait la renaissance des lettres, la redécouverte les textes anciens oubliés et ouvrait la voie aux humanistes-. Pétrarque songe alors à se fixer en Italie mais l'agitation politique le fait retourner à Avignon. C'est à ce moment qu'il écrit le Canzoniere, plus de 300 poèmes, pour la plupart des sonnets, regroupés en Rimes et Triomphes où l'on retrouve l'amour idéal, platonique inspiré par Laure. En 1347, Cola di Rienzo, qui avait été en exil dans la cité des Papes se fait élire Tribun. Pétrarque, partisan des gouvernements populaires et de celui de di Rienzo depuis longtemps, quitte le cardinal Colonna et part pour Rome, le soutenir. La mort de di Rienzo dans une émeute interrompt son voyage, en 1354. Pétrarque s'établit à Milan jusqu'à ce que la peste l'oblige à fuir. Il ira successivement à Venise, Padoue puis, finalement, Arqua, où il mourra en 1374.
1304 Dante écrit 'La divine comédie'. Les deux premières parties intitulées 'L'enfer' et 'Le purgatoire' furent divulguées de son vivant. En 1321, à peine quelques heures après avoir terminé la troisième partie, Le paradis, Dante succombe à l'âge de 56 ans des suites de la malaria à Ravenne. 'Le paradis' sera publié après sa mort.
1304 Le latin classique est appelé grammatica par Dante (mais aussi en vieux français: 'gramaire')
1305 Bertrand de Got, évêque de Bordeaux, est élu pape sous le nom de Clément V en remplacement de Boniface VIII, grâce au concours de Philippe le Bel. Clément V, Bertrand de Got naquit vers 1264 près de Villandraut en Gironde, et décéda le 20 avril 1314, à Roquemaure (Gard). Son tombeau se trouve dans l'église collégiale (qu'il avait fait bâtir) à Uzeste, en Gironde. Il fut évêque de Saint-Bertrand-de-Comminges puis archevêque de Bordeaux avant de devenir pape sous le nom de Clément V.
1305 2 avril Mort de la reine Jeanne de Navarre à Vincennes.
1305 23 juin Traité d'Athis-sur-Orge entre Philippe le Bel et Guy de Dampierre, comte de Flandre. Par le traité d'Athis-sur-Orge qu'il conclut avec le comte de Flandre (Guy de Dampierre), Philippe le Bel obtient les châtellenies de Lille, Douai et Orchies. Le traité d'Athis-sur-Orge, actuellement Athis-Mons, a été signe entre la France et la Flandre le 23 juin 1305 après la bataille de Mons-en-Pévèle. La 'paix' permettra au roi d'annexer Lille, Douai et Béthune.
1305 23 août Exécution de William Wallace. Le nationaliste écossais William Wallace est écartelé à Londres pour s'être opposé au roi d'Angleterre Édouard Ier d'Angleterre. Celui-ci annexé l'Écosse en 1296, après la mort d'Alexandre III d'Écosse sans héritier. qui avait annexé l'Écosse en 1296. La victoire du roi écossais Robert Ier d'Écosse sur les Anglais à la bataille de Bannockburn le 24 juin 1314, assurera l'indépendance de l'Écosse. Sir William Wallace (v. 1270-1305) fut un patriote écossais qui emmena son pays contre l'invasion de l'Écosse par les Anglais (Normands) et contre le roi Édouard Ier d'Angleterre, plus connu sous le nom de Edward Longshanks ou Édouard le Sec, pendant une partie des guerres d'indépendance de l'Écosse. Il est aussi connu sous son surnom de Bruce Braveheart Wallace. Son histoire a eu des similitudes avec celle de Jeanne d'Arc ou encore de Spartacus.
1305 23 septembre Mariage du futur Louis X avec Marguerite de Bourgogne. Marguerite de Bourgogne, née en 1290, morte en 1315 est une princesse de la première branche bourguignonne de la dynastie capétienne. Elle était la fille de Robert II (1248-1306), duc de Bourgogne (1272-1306), et d'Agnès de France (1260-1325), fille du roi Louis IX.
1305 Giotto peint 'Lamentation sur le corps du Christ'
1306 22 juillet Expulsion des juifs du royaume, et confiscation de leurs biens.
1307 14 septembre Philippe IV décide l'arrestation des Templiers. Les caisses de l'état sont vides et les chevaliers des Templiers font montre d'une richesse ostentatoire. Il n'en faut pas plus pour que le roi Philippe le Bel mette la main sur ce “trésor”. Sous prétexte d'hérésie, il donne l'ordre en ce jour d'arrêter tous les Templiers du royaume. Leurs biens sont confisqués et l'acte d'accusation, oeuvre de Guillaume de Nogaret, est affiché sur tous les murs.
1307 13 octobre Arrestation des Templiers en France.
1308 24 mars États Généraux de Tours. Pour la première fois dans l'histoire de la monarchie, un roi de France convoque une assemblée formée de représentants des trois ordres, le clergé, la noblesse et la bourgeoisie des villes. Philippe IV le Bel veut ainsi obtenir un soutien plus large que celui que peut lui accorder un conseil. Cette assemblée annonce ce que deviendront les États généraux. États généraux de 1308, réunion des états généraux du royaume de France, convoqués par Philippe IV le Bel, à Tours. L'assemblée fut convoquée au sujet de l'abolition des Templiers.
1308 12 août Le pape Clément V accepte le principe d'un procès contre son prédécesseur.
1308 Édouard II d'Angleterre épouse Isabelle de France, fille de Philippe le Bel. Édouard II d'Angleterre (25 avril 1284, château de Caernarfon, Pays de Galles – 21 septembre 1327), fut roi d'Angleterre de 1307 à 1327. Il était le fils du roi Édouard Ier d'Angleterre et d'Aliénor de Castille. Isabelle de France (vers 1292 à Paris - 1358), reine d'Angleterre, était la fille du roi de France Philippe IV le Bel et de la reine Jeanne Ière de Navarre et surnommée la Louve de France pour son tempérament particulièrement violent.
1309 Le nouveau pape Clément V, afin de témoigner sa gratitude au roi de France (qui l'a fait élire) transporte le siège de la papauté en France, à Avignon (où il demeurera jusqu'en 1378).
1309 Les papes à Avignon (1309-1417). Papauté d'Avignon, l'histoire de la papauté d'Avignon débute lorsqu'après un long conclave d'un an, le français Bertrand de Got est élu pape le 20 avril 1314 sous le nom de Clément V à Pérouse. L'usage voulait à l'époque que le conclave ait lieu dans la ville où était mort le précédent pape. Le prédécesseur de Clément V, Benoît XI, était mort en exil à Pérouse. La guerre civile à Rome empêche Clément V d'y retourner. Il doit se faire couronner à Lyon, puis s'installe à Poitiers et finalement dans la campagne autour d'Avignon qui appartenait aux États pontificaux. C'est ainsi que la papauté s'installe durablement à Avignon. Dès lors, la plupart des cardinaux nommés par le pape et ses successeurs seront français ou espagnols. Les successeurs immédiats de Clément V restent à Avignon et sont tous français. Ce sont Jean XXII, Benoît XII, Clément VI, Innocent VI, Urbain V et Grégoire XI. Urbain V prendra la décision de retourner à Rome mais la situation chaotique qu'il y trouve l'empêche de s'y maintenir. Il doit retourner en France pour arbitrer un conflit entre les Français et les Anglais et, de fait, il se réinstalle à Avignon. Il meurt très peu de temps après. Son successeur Grégoire XI décide à son tour de rentrer à Rome, ce qui met fin à la première période de la papauté d'Avignon. Siège de la papauté en Avignon (1309-1376). En 1309, Clément V, pape français, décide d'installer le siège de la papauté en Avignon. Débute alors pour la cité une période de prospérité sans précédent. La cour pontificale accueille les poètes, les princes, les savants et les artistes européens. Après le retour du Saint-Siège à Rome (1377), deux antipapes maintiennent successivement leur fonction en Avignon. Conclave. Étymologiquement "chambre fermée à clef", le conclave est le lieu où se réunissent les cardinaux pour élire un nouveau pape. Il a été institué en 1271 par saint Bonaventure pour mettre fin à une vacance de trois ans du Saint-Siège après le décès de Clément IV, mort en 1268. Il est stipulé que le conclave doit se réunir le 10ème jour après la mort du pape dans une pièce fermée. Chaque jour passé, les portions de repas diminuent afin d'inciter les cardinaux à faire un choix rapide.
1309 Jean de Joinville écrit Vie et miracles de Saint Louis. Jean de Joinville (1224 - 24 décembre 1317), noble champenois et biographe de saint Louis.
1310 Procès des Templiers (1310-1314)
1310 12 mai Premières exécutions des Templiers. La chute de Saint-Jean-d'acre avait ramené en France 2 000 templiers. Leur ordre s'avère très riche et le roi qui n'admet pas que cet ordre du Temple, fondé en 1119 par Hugues de Payns et Godefroi de Saint-Amour, puisse ne dépendre que du pape, fait arrêter un premier groupe de cinquante-quatre templiers qu'il fait supplicier et mettre à mort, après avoir obtenu des aveux invraisemblables. Leur ordre sera supprimé par ordre du pape Clément V et leur chef, Jacques de Molay, brûlé, le 19 mars 1314. Jacques de Molay, né en 1243, fut le 23e et dernier maître de l'ordre des Templiers. Le dernier maître des Templiers s'est distingué par sa valeur au combat en Terre Sainte. Mais, en France, il se montrera piètre politique face à Philippe IV le Bel et à Enguerrand de Marigny, et il ne pourra empêcher la chute de son Ordre. Arrêté le 13 octobre 1307, en même temps que la plupart des templiers de France, il est brûlé vif sur l'île de la Cité à Paris le 11 ou 18 mars 1314 en compagnie de Geoffroy de Charnay, qui portait le titre de "précepteur de Normandie".
1310 17 juin Les Templiers sont reconnus innocents à Ravenne. Ravenne est une ville d'Italie, capitale de province en Émilie-Romagne. Ravenne était un port important sous l'Empire romain et au début du Moyen Âge
1310 1er juillet Les Templiers sont reconnus innocents à Mayence. Mayence, ville d'Allemagne, capitale et plus grande ville du Land de Rhénanie-Palatinat. Entourée de vignoble, elle est sur la rive gauche du Rhin, en face de l'embouchure du Main. C'est une ancienne cité romaine.
1310 21 octobre Les Templiers sont reconnus innocents à Salamanque. Salamanque est une ville, capitale de la Province de Salamanque en Espagne. Elle est célèbre pour son activité estudiantine. En effet, une grande université forme quelques milliers d'étudiants chaque année.
1311 16 octobre Ouverture du concile de Vienne sur les Templiers en présence de Clément V et Philippe IV le Bel.
1311 Apparition des premiers portulans, cartes marines donnant le tracé des côtes. Un portulan était une sorte de carte nautique servant essentiellement à repérer les ports et connaître les dangers qui pouvaient les entourer : courants, bas-fonds... Les portulans étaient grossièrement dessinés, les détails ne s'attachant qu'à ce qui avait de l'importance pour la navigation.
1312 Concile de Vienne, dans lequel Clément V prononce l'abolition de l'ordre des Templiers. Philippe le Bel ne réussissant toujours pas à équilibrer les finances du royaume par des expédients, songeait depuis longtemps à s'emparer des immenses richesses que les Templiers possédaient en France. Cet ordre était accusé par la rumeur publique de pratiquer, sous le couvert du catholicisme, une hérésie rapportée d'Asie, le manichéisme ; on les accusait aussi de se livrer entre eux à la sodomie. Philippe prit acte de ces bruits pour réunir de nouveau, en 1308, les États généraux, afin de faire déclarer par eux que les Templiers, par leurs crimes, avaient mérité la mort. Armé de cette décision, Philippe ordonna la confiscation de leurs biens et exigea de Clément V (qui ne pouvait rien lui refuser) l'abolition de l'ordre, contre lequel d'autre part était ouverte une instruction qui ne pouvait pas ne pas donner les résultats que le roi en attendait. Reconnus donc coupables à tort ou à raison, un grand nombre de Templiers furent emprisonnés. En 1310, 54 d'entre eux périrent sur le bûcher. En 1314, leur grand-maître, Jacques Molay, et les trois derniers dignitaires de l'ordre, montèrent à leur tour sur le bûcher. Le concile de Vienne, convoqué par le pape Clément V, se réunit entre octobre 1311 et mai 1312 pour discuter de l'avenir de l'Ordre du Temple. Tout commence le 13 octobre 1307 lorsque le roi de France Philippe le Bel fait arrêter lors d'un vaste coup de filet tous les Templiers du royaume. Lors des premiers interrogatoires, ils avouent sous la torture tout ce qu'on veut leur faire avouer : reniement du Christ, crachat sur la croix, idolâtrie, sodomie. Tout cela se fait sans en référer au pape de qui ils dépendent. Clément V, surpris par les arrestations mais ébranlé par les aveux, décrète la bulle Pastoralis praeminentiae qui ordonne l'arrestation de tous les Templiers de la Chrétienté. Seul le pape a le pouvoir de décider de leur sort. Par la bulle Faciens misericordiam du 12 août 1308, il crée des commissions diocésaines, chargées d'enquêter sur les agissements des Templiers, et des commissions pontificales, chargées de juger l'Ordre du Temple comme tel. Ces dernières livreront leurs rapports lors d'un concile oecuménique convoqué à Vienne en 1310, qui discutera de son sort.
1312 3 avril Bulle pontificale Vox Clamantis mettant fin à l'ordre des Templiers.
1312 12 avril Lyon est rattaché au domaine royal. A la fin du Xe siècle, l'archevêque de Lyon s'empara du pouvoir temporel. Cette autorité, contestée par les bourgeois de Lyon en 1274, entraîna le rattachement de la ville à la France en 1312 avec création d'un consulat par Philippe le Bel.
1313 à 1375 - naissance et mort de Jean Boccace. Écrivain italien. Célèbre auteur du 'Décaméron' composé entre 1350 et 1353. Né en 1313 à Certaldo ou à Florence, mort le 21 décembre 1375 à Certaldo. Fils illégitime d'un marchand et d'une Française, il fit ses études de droit canon à Naples où il fut largement intégré à la cour du roi de Naples. Il y vécut une passion pour une dame qu'il surnomma Fiammetta. A la fin de l'année 1340, il rentre à Florence où il se lie d'amitié avec Pétrarque. En 1362, il subit une profonde crise religieuse pendant laquelle il voulut même détruire tous ses manuscrits. Pétrarque l'en dissuada. Retiré à Certaldo, il vécut la fin de sa vie dans la misère. Enfin, en 1373-1374, il fut invité par la ville de Florence à faire la lecture publique de la "divine comédie" de Dante dans l'église San Stefano di Badia, ce qu'il fit jusqu'à sa mort. Si Dante est considéré comme le fondateur de la poésie italienne, Boccace est généralement admis comme le créateur de la prose italienne.
1314 Robert Ier d'Écosse, roi d'Écosse défait les Anglais à Bannockburn. Robert Ier d'Écosse, Robert Bruce, Robert De Brus (en normand), Roibert a Briuis (en Écossais méd.), Robert the Bruce ou Robert Bruce (en anglais moderne), né le 11 juillet 1274 et mort le 7 juin 1329), est un roi d'Écosse de 1306 à 1329, de la dynastie Bruce, fils de Robert Bruce VIIcomte de Carrick. La bataille de Bannockburn fut une écrasante victoire de l'armée écossaise menée par Robert Bruce sur les troupes anglaises menées par Édouard II d'Angleterre. Cette victoire, due à la stratégie de génie de Robert Bruce, paracheva l'indépendance du pays. Il restera indépendant jusqu'en 1603, quand Jacques VI d'Écosse, descendant de Bruce, devint à la fois roi d'Angleterre et d'Écosse sous le nom de Jacques Ier d'Angleterre.
1314 18 mars Exécution de Jacques de Molay et Hugues de Pairaud.
1314 On dit que Jacques Molay, en montant sur le bûcher, avait prédit à Philippe le Bel et à Clément V qu'ils ne tarderaient pas à comparaître eux-mêmes devant le Souverain Juge. Cette prédiction se réalisa la même année : les deux persécuteurs de l'ordre du Temple moururent en effet en 1314. Philippe le Bel laissait le souvenir d'un prince habile mais fourbe ; mais il a créé des institutions qui ont été heureuses pour la France ; on lui doit la réorganisation du Parlement, qu'il divisa en trois sections : le Parlement proprement dit qui était une Cour de justice, le Grand-Conseil qui était chargé de préparer les lois, et la Chambre des Comptes qui avait à s'occuper des finances du royaume. Il établit les premières douanes et permit aux serfs, du moins dans le Midi, d'acheter leur libération à prix d'argent. Par contre, afin de remplir les coffres de l'État, il expulsa les juifs de France après avoir confisqué leurs biens, et il pressura toutes les classes de la société afin de tirer d'elles de l'argent, avec le concours des légistes (hommes de loi dont les décisions étaient censées justifier ses exactions). Ceux-ci s'étant attiré, par leur servilité à l'égard du roi et l'iniquité de leurs sentences, l'animadversion de la population, une révolte éclata contre eux: le plus puissant, Enguerrand de Marigny, surintendant des finances, qui était peut-être le moins coupable, fut pendu en 1315 au gibet de Montfaucon. Enfin, Philippe le Bel avait agrandi par son mariage le domaine royal, et il lutta pendant tout son règne pour la consolidation des droits de la couronne (c'est-à-dire alors de l'État) à l'encontre de la noblesse et de la papauté. Philippe le Bel laissait trois fils qui lui succédèrent à tour de rôle.
1314 avril Adultère des belles-filles de Philippe le Bel à la tour de Nesle : leurs amants sont châtrés, écorchés vifs. Les princesses coupables sont enfermées à Château-Gaillard. Marguerite de Bourgogne est répudiée. Louis X la fera étrangler (1315). Jeanne de Bourgogne sera reprise par son mari Philippe le Long. En avril 1314, année même de la mort de Philippe le Bel, un grand scandale éclate : Marguerite de Bourgogne, épouse de Louis X déjà roi de Navarre (par sa mère, Jeanne de Champagne et de Navarre) et Blanche de Bourgogne, femme de Charles (futur Charles IV le Bel, sont dénoncées par Isabelle, fille de Philippe le Bel et reine d'Angleterre. Elles auraient trompé leur mari sans honte avec deux frères : Philippe et Gautier d'Aunai, tous deux chevaliers de l'hôtel royal. Les deux amants sont jugés et condamnés pour crime de lèse majesté, ils sont exécutés sur le champ en place publique à Pontoise : dépecés vivants, leur sexe tranché et jeté aux chiens, ils sont finalement décapités, leurs corps traînés puis pendus par les aisselles au gibet. Une telle cruauté s'explique par l'affront fait à la famille royale, mais aussi une atteinte aux institutions du royaume : cet acte met en péril la dynastie capétienne. Les implications politiques sont si graves que le châtiment se doit d'être exemplaire. Marguerite de Bourgogne est condamnée à être tondue et est conduite dans un chariot couvert de draps noirs à Château-Gaillard. Occupant une cellule ouverte à tous vents au sommet du donjon, elle y mourra en 1315 (certains disent qu'elle fut étranglée, ses conditions d'incarcération ne mettent pas en doute une mort d'usure...). Blanche de Bourgogne est aussi tondue mais bénéficie d'un "traitement de faveur" : elle est emprisonnée sous terre pendant sept ans, puis obtiendra l'autorisation de prendre l'habit de religieuse. Femme du cadet, et non pas du futur roi de France (du moins c'est ce que l'on croit, puisque son époux deviendra roi en 1322), Blanche a donc un traitement moins cruel que sa soeur. Quant à la troisième, Jeanne de Bourgogne, femme du futur Philippe V, elle est enfermée à Dourdan pour avoir gardé ce secret. Soutenue par sa mère Mahaut d'Artois, elle se réconciliera avec Philippe le Long. Mahaut d'artois, née vers 1270 et morte en 1329, était une princesse de la maison capétienne d'artois, comtesse d'artois et paire de France.
1314 Louis X répudie sa femme, Marguerite de Bourgogne pour adultère, la fait emprisonner Chàteau-Gaillard.
1314 20 avril Mort du pape Clément V. Il faudra au conclave vingt-sept mois de délibération pour choisir un nouveau pape en la personne de Jean XXII, candidat du roi de France. Jamais la vacance du siège pontifical n'aura été aussi longue.
1314 29 novembre Mort de Philippe IV le Bel son fils Louis X le Hutin lui succède. Lorsqu'il monte sur le bûcher, Jacques de Molay, grand maître des Templiers ­ ordre dissous par Philippe le Bel ­ lance : “Clément, juge inique et cruel bourreau, je t'ajourne à comparaître dans quarante jours, devant le tribunal du souverain juge”. Quarante jours plus tard, le pape Clément V meurt, et le 29 novembre, c'est le roi qui disparaît.
1314 LOUIS X le Hutin (1314-1316)
1314 Louis X le Hutin. Il succède à son père Philippe le Bel en 1314, il doit faire face à une puissante réaction féodale dont le chef de file est son oncle Charles de Valois. C'est une opposition à la politique de Philippe le Bel et particulièrement contre ses légistes. Un procès est intenté contre Enguérrand de Marigny, qui, abadonné de tous finira au gibet de Montfaucon. Cependant, Charles est pris de remords, il se repend et le réhabilite publiquement. Louis le Hutin (ce qui signifie le bagareur) réussit alors qu'il n'est pas encore roi, en 1312, par la négociation, le rattachement de la ville de Lyon au royaume. Dés le printemps 1315, les hostilités qui étaient apparues contre son père renaissent, Louis réussira à calmer le jeu pacifiquement en accordant des chartes. Mais le comte de Flandre (Robert III de Flandre) refuse de prêter hommage au roi qui doit lancer une campagne contre l'opposant, il réunit les états généraux à Bourges en 1316. Des pluies dilluviennes s'abattent sur la Flandre et des torrents de boues font cesser les hostilités. Jeanne de Navarre, sa mére, est morte en 1305, Philippe le Bel, ce qui est très rare, ne s'est pas remarié, mais elle n'est plus là pour veiller à ce que la cour se comporte correctement et notamment les femmes de ses 3 fils qui font de la cour un lieu de plaisir. Convaincu d'adultère, les trois jeunes femmes seront arrêtées elles ne subiront pas toutes le même sort, Louis X répudie Maguerite de Bourgogne en 1314, elle meurt en 1315. Remarié à Clémence de Hongrie celle-ci est enceinte lorsque le roi meurt subitement de problèmes respiratoires. C'est son frère Philippe V, le Long qui assure la régence, le fils de Louis X le Hutin, Jean Ier, nait roi le 14 novembre 1316 mais ne vit que 5 jours, son règne aura été de courte durée. Pour la première fois depuis Hugues Capet il n'y a pas d'héritier mâle direct c'est le frère de Louis, Philippe V le Long, qui sera désigné roi. Jeanne, fille de Marguerite qui sera écartée du trône en vertue de la loi salique conservera la Navarre qui avait été amenée à la couronne par sa grand mère Jeanne de Navarre épouse de Philippe le Bel.
1314 Avènement de Louis X le Hutin, né en 1289, fils aîné de Philippe le Bel et de Jeanne de Navarre. Ce surnom lui fut donné à cause de son caractère querelleur. Son court règne fut marqué par le triomphe de la réaction de la bourgeoisie contre les agissements de la noblesse, réaction dont fut victime Enguerrand de Marigny (1315). Toujours à court d'argent, comme son père dont il imita les procédés, Louis X affranchit les serfs de ses domaines moyennant finance. Une expédition militaire qu'il entreprit contre les Flamands n'eut pas de résultat. Louis X avait épousé Marguerite de Bourgogne, qu'il fit étrangler en 1315, à cause des scandales de sa conduite. II mourut en 1316.
1315 Création de la gabelle (impôt sur le sel). La gabelle, bien qu'il y ait localement des gabelles sur d'autres produits (comme le vin), la gabelle sert essentiellement à qualifier l'impôt sur le sel organisé au XIVe siècle. Après les guerres de religion, une compagnie unique obtient la ferme des greniers à sel de 11 généralités. Par la suite, le bail des gabelles est incorporé dans la ferme générale. Le Trésor royal prélève donc un droit fiscal et contrôle strictement, amis sans les prendre en charge, l'exploitation et la vente du sel. Gabelle. Impôt indirect sur le sel, en usage en France jusqu'en 1790.
1315 19 mars La Charte aux Normands. Suite aux différentes révoltes nées des pressions fiscales, Louis X le Hutin est contraint d'octroyer la Charte aux Normands. Cette exception rappelle la puissance de la Normandie dans les siècles qui ont précédé et sera par la suite perçue comme l'expression du particularisme normand dans l'histoire de France. Elle confère une plus grande indépendance au duché concernant ces lois et garantit l'absence d'impôts extraordinaires. Charte aux Normands est un texte octroyé le 19 mars 1315, par le roi de France Louis le Hutin, qui fait écho à la Grande Charte des Anglais. Pour apaiser les révoltes périodiques des Normands, le roi a dû reconnaître la spécificité de la Normandie, et cette charte, ainsi que la seconde de 1339, sera considérée jusqu'en 1789 comme le symbole du particularisme normand.
1315 30 avril : Le grand argentier de Philippe le Bel, Enguerrand de Marigny, est pendu au gibet de Montfaucon sous la pression des nobles. Enguerrand de Marigny (né vers 1260 - mort le 30 avril 1315) était chambellan et ministre du roi Philippe IV le Bel. Né à Lyons-la-Forêt en Normandie, d'une vieille famille de petit baronnage appelé "Le Portier". La famille n'avait pris le nom de Marigny que vers 1200, lors du mariage d'Hugues Le Portier avec Mahaut de Marigny. La mort de Philippe le Bel, le 29 novembre 1314, fut le signal de la réaction contre sa politique. Le parti féodal, dont le roi avait essayé de limiter le pouvoir, se retourna contre ses ministres et surtout contre son chambellan. Enguerrand fut arrêté sur l'ordre de Louis X, répondant à la demande de Charles de Valois ; on porta sur lui vingt-huit articles d'accusation y compris celle d'avoir reçu des pots-de-vin.
1315 11 juillet Affranchissement des serfs du domaine royal. Comme son père Philippe IV le Bel, Louis X le Hutin ne cesse pas d'être à court d'argent. Pour remplir ses caisses, il affranchit ses serfs… moyennant finances.
1315 14 août Assassinat sur les ordres de Louis X de Marguerite de Bourgogne à Château-Gaillard. Au début de l'année 1314, Philippe IV le Bel, alors roi de France, fit arrêter ses trois belles-filles Marguerite de Bourgogne, Jeanne de Bourgogne et Blanche de Bourgogne, sur dénonciation de sa fille Isabelle d'Angleterre, selon un chroniqueur, parce qu'elles auraient été prises en flagrant délit d'adultère avec deux jeunes chevaliers, Philippe et Gautier d'Aunay. Sous la torture, ceux-ci auraient avoué leurs relations avec les princesses, qui duraient depuis trois ans, avant d'être, à Pontoise, écorchés vifs, écartelés, châtrés, décapités, puis suspendus à un gibet. Marguerite, enfermée dans la forteresse de Château-Gaillard aurait reconnu son adultère et fut tenue au secret dans sa prison. Elle devint reine de France à la mort de son beau-père Philippe IV le Bel, survenue le 29 novembre 1314. Le 15 août 1315, elle fut retrouvée étranglée ou étouffée à l'aide de ses cheveux.
1315 19 août Louis X épouse Clémence de Hongrie. Clémence de Hongrie, (née en 1293 - morte le 12 octobre 1328 à Paris), reine de France et de Navarre, fut la fille de Charles-Martel d'Anjou, roi titulaire de Hongrie et de Clémence de Habsbourg, fille de l'empereur Rodolphe Ier.
1315 24 août Couronnement de Louis X le Hutin.
1315 15 novembre La bataille de Morgarten. Se sentant menacé par la Confédération suisse, Léopold Ier de Habsbourg tente de réaffirmer son autorité, accompagné d'une importante armée. Les confédérés n'ont cependant aucun mal à remporter la victoire à Morgarten. Cet événement consolidera le pacte signé en 1291 et permettra d'enrichir l'union avec l'adhésion des cantons de Zurich, Lucerne, Glaris, Zoug et Berne. Multipliant les défaites, les Habsbourgs finiront par reconnaître l'indépendance de la Confédération et établiront un traité de paix en 1389. La bataille de Morgarten eut lieu le 15 novembre 1315, au sud de Zurich où quelque 1500 montagnards suisses (avec des troupes de la vallée de Dompierre-Ducry) repoussèrent les troupes (entre 3000 et 5000 soldats professionnels) du duc Léopold Ier d'Autriche, seigneur de Habsbourg. C'est l'une des rares occasions, au Moyen Âge, où des communautés paysannes réussirent à s'émanciper de leur suzerain féodal. Confirmée quelques années après le célèbre serment du Grütli (Rütli en allemand), la victoire de Morgarten renforca la cohésion des cantons alpins. Elle leur rallia les cantons environnants et surtout les villes de Zurich, Bâle et Berne.
1315 mort de Raymond Lulle
1316 5 juin Mort de Louis X. Régence de Philippe V le Long frère de Louis X. Louis X le Hutin a vingt-sept ans, lorsqu'il rend son dernier soupir. Son épouse, Clémence de Hongrie, est enceinte de cinq mois. Elle accouchera le 15 novembre de la même année d'un fils, Jean Ier qui meurt quatre jours plus tard. Le frère cadet du roi défunt, Philippe de Poitiers, monte sur le trône et devient Philippe V le Long.
1316 15 novembre Naissance de Jean, fils posthume de Louis X.
1316 Jean Ier
1316 20 novembre Mort de Jean Ier (4j), le régent, Philippe V le Long, devient roi.
1316 Jean Ier (fils de Louis X) ne règne pas (mort en bas âge). Avènement de Philippe V le Long (deuxième fils de Philippe le Bel et de Jeanne de Navarre) né en 1294. Louis X laissait deux enfants: Jean (Jean Ier) et Jeanne, tous deux en bas âge. Philippe V prit la régence et sur ces entrefaites, Jean mourut; Philippe V se fit reconnaître pour roi. La couronne fut réclamée au nom de Jeanne. Philippe réunit les États généraux (1317) en leur demandant de se prononcer sur l'application dans ce cas de la loi salique. (Cette loi établie par les Francs Saliens et qui se rapportait aux diverses circonstances de leur vie sociale, contenait une clause en vertu de laquelle, chez eux, les femmes étaient exclues du partage de la terre conquise. Étant donné l'origine de la monarchie française, on pouvait regarder la loi salique comme l'un de ses fondements.) Les États généraux interprétèrent la vieille loi franque dans le sens des prétentions de Philippe, et déclarèrent les femmes incapables de succéder au trône de France. Philippe V eut à réprimer un soulèvement des pastoureaux du Midi qui, fanatisés par quelques meneurs, se croyaient appelés à entreprendre une nouvelle croisade; il persécuta les juifs, prit des mesures contre la libre circulation des lépreux qui constituaient un danger public, et amorça l'unification dans le royaume des poids et mesures. Il organisa une Cour des Comptes. Il épousa Jeanne de Bourgogne qui lui survécut de trois ans. II mourut en 1322.
1316 PHILIPPE V le Long (1316-1322)
1316 Philippe V le Long. Désigné régent à la mort de son frère Louis X, il attend la naissance de l'enfant que porte Clémence de Hongrie, ce sera un garçon mais qui ne vivra que 5 jours. Il se rend à Lyon où se tient le conclave des cardinaux qui cherchent depuis 2 ans un successeur à Clément V mort en 1314. Il fait fermer les portes du couvent des dominicains dans lequel ils sont réunis et menace de faire enlever le toit. Efficace un nouveau pape Français est élu Jean XXII. Philippe est marié à Jeanne d'Artois en 1307, ils ont cinq enfants lorsqu'éclate le scandale de l'adultère de Marguerite de Bourgogne et de Blanche d'Artois, les femmes de ses deux frères. Jeanne est soupçonnées, enfermée à Dourdan mais réussira à faire reconnaitre son innocence qui sera proclamée par le Parlement de Paris. Sa seule faute était de ne pas avoir dénoncé sa soeur. Il se fait nommer roi et tuteur de sa nièce Jeanne de Navarre (fille de Louis X) ce qui le fait également roi de Navarre. Pour officialiser cela il réunit les états généraux en 1317 pour leur faire déclarer "Femme ne succède pas à la couronne de France" (loi salique) cette loi se retournera contre ses propres filles. Il met fin à la guerre contre la Flandre en 1320 et son règne ne sera plus troublé que par la révolte des pastouraux du midi. Les pastoureaux étaient des bandes de paysans et de vagabonds qui avaient été créées sous Louis IX pour aller le délivrer alors prisonnier en Égypte (vers 1250) et qui dégénéra en jacquerie. Disparu on le voit réaparaitre dans la région de la Garonne et du Languedoc pour s'attaquer aux juifs. Il se consacre au renforcement de l'administration intérieure, réorganisation du conseil du roi (1318) et statut définitif de la Chambre des comptes (1320). Il développe les milices urbaines et place à leur tête des officiers royaux, règle la fabrication des monnaies et amorce l'unification des poids et mesures. Il déclare inaliénable le domaine de la couronne. Il prend des mesures sévères contre les juifs, restreint la circulation des lèpreux qu'on accusait d'empoisonner les fontaines et favorise l'inquisition dans le midi. Il meurt en 1322 sans descendant mâle, c'est son frère Charles, troisième fils de Philippe le Bel qui prendra sa succession.
1316 Jean Maillart écrit 'Roman du comte d'Anjou'. Ce roman du XIVe siècle se présente comme une des premières versions de Peau d'Âne. Une jeune fille y est poursuivie par le désir incestueux de son père, s'enfuit, subit calomnies et infortunes, jusqu'au châtiment des coupables et au bonheur de l'innocente. Il s'agit d'un roman de formation, où une adolescente devient adulte à travers de cruelles épreuves, y compris une condamnation à mort. Le récit a, certes, un caractère fabuleux et mythique. Mais il a aussi le dessein de servir d'exemple : l'héroïne se conforme à un modèle religieux, figure de la Vierge Marie. Elle est environnée de pauvres, qui forment un contrepoint à la richesse. Le monde courtois cache des réalités moins brillantes : la société médiévale est en pleine mutation. Un des premiers romans réalistes incarne ici ce tournant historique.
1317 9 janvier Sacre de Philippe V le Long à Reims.
1317 Les Grands du royaume, confirment le principe de loi salique.
1319 Naissance de Jean, futur Jean II de France. Jean II de France, dit Jean le Bon, (né le 16 avril 1319 à Château de Gué-Maulin - mort à Londres le 8 avril 1364), fut roi de France de 1350 à 1364, le deuxième de la branche dite de Valois de la dynastie capétienne.
1320 Fin de la guerre de Flandre. Bon stratège, Philippe le Long arrive à vaincre les oppositions grâce à son esprit de décision, ce qui lui permet de résoudre les problèmes flamands par la diplomatie (paix du 2 juin 1320).
1320 à 1391 - naissance et mort du poète persan Hafiz. Né à Shiraz aux environs de 1320, Khodja Shams-eddine Muhammad, plus connu sous le pseudonyme de Hafiz (celui qui connaît le Coran par coeur), est, avec Saadi, Firdousi et Khayyâm, un des quatre poètes unanimement reconnus en Iran. Le père de Hafiz aurait émigré d'Ispahan à Shiraz où il serait mort durant la petite enfance du poète, laissant sa famille dans la plus grande gêne. Dans un centre de civilisation islamique aussi florissant que le Shiraz de cette époque, d'humbles débuts n'étaient qu'un désavantage relatif et il est plausible qu'Hafiz ait reçu une éducation classique achevée. Ses vers portent témoignage de sa connaissance de l'arabe, des sciences islamiques et de la littérature persane.
1320 à 1382 - naissance et mort de Nicolas Oresme, fut évêque de Lisieux de 1377 à 1382. Ce philosophe, écrivain et érudit exerça une influence considérable sur le futur Charles V. Il fut son précepteur et conseiller. A sa demande, il traduisit Aristote. Il étudia aussi la physique et l'astronomie, préfigurant les intuitions ou démonstrations relatives à la loi de la chute des corps ou au mouvement de la terre autour du soleil. Les idées d'Oresme en matière de politique économique ont inspiré la pensée et l'action du Dauphin, qui assura la régence pendant l'emprisonnement de Jean II le Bon, puis du roi. Le retour d'une relative stabilité monétaire sous le règne de Charles V est à mettre au crédit d'un de ceux dont le roi reconnut : "Nous avons, pour donner des conseils à la majesté royale, des hommes illustres et super-illustres, lettrés, sages et savants dont les pensées et les actions sont l'honneur du monde".
1321 Traité "Ars Nova" de Philippe de Vitry. Le compositeur et théoricien de la musique Philippe de Vitry écrit son traité "Ars Nova". Par l'importance des innovations qu'elle présente au XIVe siècle, cette oeuvre voit désormais son nom désigner une époque musicale. Ces innovations concernent avant tout la notation. Ars nova est une période dans la musique médiévale occidentale. Philippe de Vitry, Philippe de Vitry, évêque de Meaux, considéré par ses contemporains comme un esprit brillant, loué pour ses connaissances en mathématiques, philosophie, poésie, rhétorique et musique, fut une figure emblématique du Moyen Âge. Bien que ses compositions musicales — hormis quelques motets — aient disparu, ses traités de musique ont pu nous parvenir. Vers 1320, il publia son fameux traité Ars Nova, dans lequel il proposait une notation musicale novatrice, utilisant des signes inconnus. Il encouragea l'emploi de nouvelles règles de composition, notamment des arrangements rythmiques novateurs, ce qui permit l'émergence d'un style polyphonique plus harmonieux et moins dépendant des contraintes de l'art liturgique, l'Ars antiqua.
1321 mort de Dante
1322 3 janvier Mort de Philippe V, son frère Charles IV le Bel lui succède. Atteint de dysenterie, Philippe V succombe après cinq mois de lutte acharnée contre le mal. Sans enfant, il laisse le royaume à son frère, Charles IV le Bel.
1322 CHARLES IV le Bel (1322-1328)
1322 Charles IV le Bel. Troisième fils de Philippe le Bel, il succède à son frère Philippe V, mort sans héritier mâle. Il sera confronté à la suspicion d'adultère de Blanche (1314) mais à un degré moindre que Marguerite femme de Louis X son frère aîné, plus jeune elle aurait été entraînée. Répudiée, elle sera enfermée pendant 8 années dans Château Gaillard. Le mariage sera annulé par le pape Jean XXII (pour parenté au 4ème degré, pour adultère l'église aurait prôné le pardon) après quoi elle sera autorisée à prendre le voile, elle meurt en 1326. Il se remarie avec Marie de Luxembourg qui n'a que 17 ans deux ans après elle meurt en mettant au monde un garçon qui ne vivra pas. Il se marie à nouveau en 1326 Jeanne d'Évreux qui lui donnera 3 filles mais lui mourra en 1328 sans héritier mâle. Charles devra faire face à nouveau à une révolte de la Flandre en 1323 qui se terminera par la paix d'Arques en 1326. Les tensions avec l'Angleterre reprennent, Charles prononce à nouveau la confiscation de la Guyenne, son oncle, Charles de Valois (frère de Philippe le Bel) commande les troupes qui la conquièrent en 1324. Un arrangement sera trouvé entre les deux rois Charles IV de France et Édouard II d'Angleterre. Édouard II cède son titre de duc de Guyenne à son fils Édouard III d'Angleterre. En 1326 sa soeur Isabelle d'Angleterre vient se réfugier accompagnée de son fils Édouard III d'Angleterre auprès de son frère Charles IV le Bel fuyant son mari Édouard II qui préfère les hommes. Elle recontrera un autre réfugié Anglais Mortimer qui deviendra son favori et avec lequel elle parviendra à faire prononcer la déchéance de son époux (1327) qui sera assassiné peu de temps après dans son cachot de la Tour de Londres. Son fils Édouard succèdera au roi déchu sous le nom de Édouard III. Charles étant mort sans héritier mâle, il y a trois prétendants au trône de France : le fils de Charles de Valois mort en 1325, Philippe (futur Philippe VI) qui est cousin germain des trois derniers rois de France, Philippe d'Évreux lui aussi petit fils de Philippe III le Hardi mais par les femmes et Édouard III (roi d'Angleterre) neveu de Charles IV. C'est Philippe (futur Philippe VI) qui sera choisi. La branche des Capétiens directs s'éteint et s'ouvre une nouvelle branche les Capétiens Valois. Suite à ce choix, les hostilités avec l'Angleterre qui étaient fréquentes vont redoubler de gravité, ici va commencer la guerre de cent ans.
1322 Avènement de Charles IV le Bel, troisième fils de Philippe IV et de Jeanne de Navarre, né en 1294. Le seul fait vraiment intéressant de ce règne de six ans fut l'érection en duché-pairie de la baronnie de Bourbon, en faveur de Louis Ier de Bourbon, comte de Clermont, fils de Robert de France, petit-fils de Louis IX le Saint (qui devait être l'origine de la maison royale de Bourbon). Charles IV fut le dernier des Capétiens directs. Il mourut en 1328.
1322 11 février Sacre de Charles IV le Bel.
1322 21 septembre Mariage de Charles IV avec Marie de Luxembourg. Marie de Luxembourg, née vers 1305, morte le 21 mars 1324 à Issoudun, fille de l'empereur Henri VII de Luxembourg et de Marguerite de Brabant. Le mariage du roi de France Charles IV le Bel et de Blanche de Bourgogne ayant été annulé, le 19 mai 1322 par le pape Jean XXII, le roi épousa, en secondes noces, Marie de Luxembourg. Le mariage fut célébré à Provins, le 21 septembre 1322. Marie mit au monde un premier enfant, une fille. Alors qu'elle était de nouveau enceinte, elle fut grièvement blessée dans un accident de voiture. Elle accoucha prématurément d'un fils qui mourrut quelques heures plus tard. Marie ne survécut pas à cet accident et succomba à son tour le 21 mars 1324 à l'âge de 19 ans. Elle fut inhumée à Montargis, dans l'église des dominicaines.
1323 Révolte des Karls en Flandre maritime (fin en 1328). Ce soulèvement, mené par les riches paysans, gagne les villes de Bruges et d'ypres. La révolte des Karls s'explique par les récoltes médiocres de 1323, une soudure difficile, le refus de payer la dîme et l'impôt comtal, la haine envers la noblesse et l'autorité, mais surtout par l'action des paysans qui possèdent une belle exploitation et poussent à la révolte leurs chefs (Jacques Peyte, Nicholas Zannekin). Des membres de la petite noblesse les rejoignent, comme le chef de la révolte, Guillaume de Deken.
1323 Création de la Compagnie du Gai Savoir (future Académie des Jeux Floraux) à Toulouse: née pour défendre la tradition poétique des troubadours et la langue d'oc, elle deviendra au XVIIe siècle un agent de propagation de la langue française
1324 21 mars Mort de Marie de Luxembourg et de son fils.
1324 1er juillet Charles IV envahit la Guyenne. Prétextant du fait qu'Édouard II n'ait pas encore rendu l'hommage pour la Guyenne, Charles IV de France décide la confiscation du duché. Les troupes royales, menées par Charles de Valois, occupent le terrain sans trop de résistance.
1325 13 juillet Mariage de Charles IV avec Jeanne d'Évreux. Jeanne d'Évreux, née vers 1307, décédée le 4 mars 1371 à Brie-Comte-Robert, reine de France, fille de Louis d'Évreux et de Marguerite d'Artois, petite-fille du roi Philippe III et de Marie de Brabant. Étant la cousine germaine du roi, elle bénéficie de la complaisance du pape français Jean XXII, qui délivre la dispense nécessaire à Charles IV, pour qu'elle puisse devenir, le 13 juillet 1325, sa troisième épouse. Elle est sacrée reine le 11 mai 1326 à la Sainte-Chapelle.
1325 Ibn Battuta part de Tanger pour son pèlerinage à La Mecque. Ibn Battuta, né le 24 février 1304 à Tanger (Maroc) et décédé entre 1368 et 1377 (ses dernières années restant obscures), était un voyageur marocain. Il termina sa vie au Maroc comme juge appartenant à l'école malikite. C'est le "Marco Polo" (Venise 1254-Venise 1324) de l'islam. Ibn Battuta parcourut 120 000 km en 28 ans de voyages. Ses récits sont plus précis et moins fabulateurs que ceux de Marco Polo.
1326 19 avril Traité d'Arques mettant fin à la révolte en Flandre.
1326 11 mai Couronnement de Jeanne d'Évreux.
1327 Le Bourbonnais est érigé en duché. Louis Ier de Bourbon (1279-1342) devient le premier duc de Bourbon. Le Bourbonnais est une province historique du centre de la France, qui correspond à l'actuel département de l'Allier, ainsi qu'à une partie du département du Cher (vers Saint-Amand-Montrond). Duché de Bourbon, province historique du centre de la France, le Bourbonnais correspondait à l'actuel département de l'Allier, ainsi qu'à une partie du département du Cher. Les Bourbon avaient conclu une alliance avec le pouvoir royal. Ils avaient mis leurs forces au service du roi, profitant ainsi de la position géographique du Bourbonnais situé entre le domaine royal et les duchés d'Aquitaine et d'Auvergne. Cette alliance, ainsi que le mariage de Béatrix de Bourgogne et Robert de France, facilitèrent l'essor et la prospérité du Bourbonnais. En 1327, il fut d'ailleurs érigé en duché-pairie par le roi Charles le Bel. Louis Ier de Bourbon, dit le Grand ou le Boiteux (v. 1280-1342) était un prince de sang royal français, fils aîné de Robert, comte de Clermont-en-Beauvaisis (ancêtre par les mâles du roi Henri IV) et de Béatrice de Bourgogne, dame de Bourbon. Il était donc un petit-fils de saint Louis. Louis de Bourbon fut Sire de Bourbon, comte de Clermont-en-Beauvaisis (1310), grand chambrier de France (1312), comte de la Marche et de Castres (1322), premier duc de Bourbon et pair de France (1327).
1327 Pétrarque (Francesco Petrarca), aperçoit une belle femme, mariée, dans l'église de Santa Clara à Avignon. Au cours de sa vie, il lui écrit 366 poèmes, l'appelant Laura pour protéger son identité. Dans l'église Sainte-Claire d'Avignon, Francesco Petrarca fait la connaissance de celle qui inspirera toute son oeuvre poétique : Laure de Noves. L'amour platonique que lui inspire la jeune femme inspirera de très nombreux poèmes dont le Canzoniere (le Chansonnier), publié en 1470.
1328 1er février Mort de Charles IV. Fin des Capétiens directs. Philippe VI petit-fils de Philippe III lui succède. Charles a trente-quatre ans lors de sa mort. Il laisse une femme sur le point d'accoucher mais c'est à une fille qu'elle donnera naissance. La dynastie des Capétiens s'éteint.
1328 LES VALOIS - DIRECTS
1328 La maison de Valois est la branche de la dynastie Capétienne qui régna sur la France de 1328 à 1589. Elle succède aux Capétiens directs et précède les Bourbons. Elle tire son nom de l'apanage donné à Charles, fils de Philippe III le Hardi et père du roi Philippe VI. La branche aînée s'est éteinte en 1498, mais elle compte plusieurs rameaux cadets : celui des ducs d'Alençon, éteint en 1549, issus de Charles II, second fils de Charles de Valois ; celui des ducs d'Anjou, éteint en 1481, issu de Louis, second fils de Jean II le bon ; celui des ducs de Berry, éteint en 1416, issu de Jean, troisième fils de Jean II le bon ; celui des ducs de Bourgogne, éteint en 1477, issu de Philippe le hardi, quatrième fils de Jean II le bon. Ce rameau eut lui-même deux autres sous-rameaux : les ducs de Brabant, éteint en 1430, et issu d'Antoine, fils de Philippe le Hardi ; les comtes de Nevers, éteint en 1491, et issu de Philippe, fils de Philippe le Hardi ; celui des ducs d'Orléans, éteint en 1515 après avoir accédé au trône et issu de Louis, second fils de Charles V. Ce rameau eut lui-même un autre sous-rameau : les comtes d'Angoulême, éteint en 1589 après avoir accédé au trône et issu de Jean, second fils de Louis. Les Valois directs : Charles, comte de Valois et frère de Philippe IV le Bel. Il est le fondateur de la branche, mais n'a pas régné ; Philippe VI de Valois, son fils aîné, comte de Valois, puis roi de France (1328-1350) ; Jean II le Bon son fils (1350-1364) ; Charles V le Sage fils aîné du précédent (1364-1380) ; Charles VI le Fou fils du précédent (1380-1422) ; Charles VII le Victorieux fils du précédent (1422-1461) ; Louix XI le Prudent fils du précédent (1461-1483) ; Charles VIII l'Affable fils du précédent (1483-1498).
1328 PHILIPPE VI (1328-1350)
1328 Philippe VI de Valois. Charles IV le Bel étant mort sans héritier mâle, il y a trois prétendants au trône de France le fils de Philippe III de France, Charles de Valois mort en 1325, Philippe (futur Philippe VI) qui est cousin germain des trois derniers rois de France, Philippe d'Évreux lui aussi petit fils de Philippe III le Hardi mais par les femmes et Édouard III d'Angleterre neveu de Charles IV. C'est Philippe VI qui sera choisi. La branche des Capétiens directs s'éteint et s'ouvre une nouvelle branche les Capétiens Valois. Suite à ce choix, les hostilités avec l'Angleterre qui étaient fréquentes vont redoubler de gravité, ici va commencer la guerre de cent ans. Depuis fort longtemps, la Flandre est spécialisée dans le filage de la laine et cette laine vient principalement d'Angleterre. C'est pour cette raison que la Flandre est souvent plus liée à l'Angleterre qu'à la France. Lorsque Édouard III décide d'arrêter les exportations de laine vers la France il sait qu'il va provoquer une nouvelle révolte de celle-ci contre le roi de France. Philippe VI vainc les Flamands à Cassel en 1328. En 1337 il décide à nouveau la confiscation de la Guyenne. Édouard III d'Angleterre envahit la Flandre et se proclame roi de France en 1340. La flotte française subit la même année une grave défaite. Édouard débarque avec ses troupes dans le Cotentin et ravage la Normandie jusqu'à Poissy en passant par Caen. Philippe répugne au combat mais il s'y voit contraint notamment par sa chevalerie qui rêve de gloire, et de combat. Il prend donc la route mais le commandement est déplorable. Les troupes arrivent épuisées devant l'ennemi, en forêt de Crécy, les cordes des arbalètes sont mouillées ce qui les rend inutilisables. En face, en infériorité numérique, les Anglais rompant avec les règles de la chevalerie de l'époque, gardent les chevaliers en réserve et place l'infanterie et les archers en première ligne derrière des retranchements de fortune. Lorsque les chevaliers français chargent beaucoup sont tués, c'est la débacle. La guerre de 100 ans est commencée, mal commencée. La fine fleur de la chevalerie française, 1500 noms y laissent la vie. C'était le 26 août 1346. L'année suivante les Anglais s'emparent de Calais après un siège de 11 mois pendant lequel le roi de France ne sera pas intervenu son prestige s'en ressentira gravement. Édouard exigera que les clefs de la ville lui soient remises par 6 bourgeois en costume de pénitent. Ils obtiendront sa grace. Une terrible épidémie de peste noire s'abat sur l'Europe occidentale. Elle arrive en France par Marseille sur une population affaiblie, depuis plusieurs années le temps est froid et humide et les récoltes mauvaises. L'emploi de mercenaires dans les armées crée une insécurité grave, mal payés ou irrégulièrement ils vivent sur l'habitant, des bandes désorganisent la production agricole, les paysans se réfugient dans les villes. La famine fait son apparition en 1315-1317, l'hygiène est inexistante la peste tue 40% de la population. L'Angleterre n'est pas épargnée une trève est conclue en 1348. Le roi Philippe VI de Valois meurt en 1350. Malgré les vissicitudes, Philippe laisse un domaine de la couronne agrandi, d'une part, par ses propres terres, les comtés de Valois, de Chartres, d'Anjou et du Maine d'autre part par transaction avec Jeanne de Navarre et Philippe d'Évreux, la Champagne et la Brie et avec le roi de Majorque Jacques II, la seigneurerie de Montpellier.
1328 Règne de Philippe VI (1328-1350), cousin germain de Charles IV, début de la dynastie capétienne des Valois (1328-1589). En ce 1er avril, Jeanne d'Évreux, la femme de Charles IV qui vient de mourir le 1er février à l'âge de trente-trois ans, accouche. On espère un fils. Une fille naît. La succession au trône de France se trouve ouverte. Des trois prétendants, Philippe, comte d'Évreux, Édouard III d'Angleterre et Philippe de Valois, c'est ce dernier, l'actuel régent, qui est proclamé roi le 8 avril. Il est désormais Philippe VI.
1328 Avènement de Philippe VI de Valois ou le Hardi. - Charles IV ne laissait pas d'héritiers du trône. A sa mort, la couronne fut revendiquée par trois prétendants : Philippe de Valois, fils de Charles de Valois (frère de Philippe IV) et de Marguerite de Sicile (né en 1293) ; Édouard III d'Angleterre, qui était fils d'Isabelle, fille de Philippe IV ; et Philippe d'Évreux, gendre de Louis X le Hutin. Les États généraux (réduits à la réunion des pairs et des barons) furent convoqués pour se prononcer entre eux, et écartèrent Édouard III d'Angleterre et Philippe d'Évreux par application de la loi salique (ces deux prétendants ne postulant la couronne qu'en vertu du droit que pouvaient y avoir leurs femmes, nièce et petite-fille de Philippe IV). Dès le début de son règne, Philippe VI prit fait et cause pour Louis Ier de Flandre dans le différend qui mettait celui-ci aux prises avec ses sujets, Flamands révoltés, et vainquit ces derniers à Cassel. Louis Ier de Flandre, Louis de Dampierre dit Louis de Nevers ou Louis de Crécy, (°Nevers, vers 1304 - † Crécy, 26 août 1346), comte de Flandre (Louis Ier, de 1322 à 1346), de Nevers et de de Rethel (Louis II, de 1322 à 1346), fils de Louis Ier de Dampierre, comte de Nevers, et de Jeanne, comtesse de Rethel.
1328 29 mai Sacre de Philippe VI à Reims.
1328 24 août Victoire de Cassel sur les Flamands. A l'appel du comte de Nevers, Philippe VI apporte son concours pour écraser les Flamands qui se sont révoltés contre leur suzerain. La ville prise, toute la population est passée au fil de l'épée. Les chevaliers français reviennent enrichis du butin qu'ils se sont partagé et que la vengeance du désastre de Courtrai justifie. Bataille de Cassel s'est déroulée le 23 août 1328 à proximité de la ville de Cassel dans le nord de la France entre l'armée du roi de France Philippe VI de Valois et les milices flamandes menées par Nicolaas Zannekin, petit propriétaire foncier de Lampernisse dans la châtellenie de Furnes (Belgique actuelle). Le roi de France, Philippe VI de Valois, après son sacre à Reims, dans le but de tenter de consolider son autorité, décide de partir en guerre contre les Flamands révoltés (bourgeois de Bruges, artisans et paysans du Franc de Bruges, artisans et ouvriers de Courtrai), insurgés contre leur seigneur, le comte de Flandre Louis Ier de Flandre.
1328 Première rédaction des 'Leys d'amor'. 'Leys d'Amor', nom d'un des premiers ouvrages qui présentait, au début du XIVe siècle, la somme la plus complète des connaissances touchant la grammaire, la rhétorique et la poétique de la langue d'oc. Les "Leys d'Amor" faisaient déjà préssentir une sorte d'Humanisme tout de bon sens et de logique.
1329 à 1337 - La victoire de Cassel donnait à Philippe VI un prestige qu'il jugea suffisant pour exiger d'Édouard III d'Angleterre que celui-ci vînt lui rendre hommage comme son vassal pour la Guyenne et la Gascogne. Lié par la loi féodale, Édouard se soumit à cette exigence, en venant faire hommage à son suzerain, à Amiens; mais il prédit qu'il se vengerait de cette humiliation. En effet, il s'assura le concours du comte de Hainaut, Guillaume Ier de Hainaut, de l'empereur Louis de Bavière, du duc de Brabant et de Jacques van Artevelde, échevin de Gand et des communes de Flandre. Puis, à l'instigation de Robert II d'Artois (beau-frère de Philippe), il réclama de nouveau le trône de France. Prévenu de la naissance de cette coalition, Philippe crut bon de prendre les devants en faisant saisir quelques places en Guyenne et en Flandre. Ce furent les premiers faits de guerre de la longue période qui devait être appelée guerre de Cent ans (1337-1453). Rappelons que les causes lointaines de ce long conflit furent: la conquête de l'Angleterre par Guillaume le Conquérant; le divorce de Louis VII avec Aliénor d'Aquitaine (ou de Guyenne) qui épousa ensuite Henri Plantagenêt (futur roi d'Angleterre Henri II d'Angleterre) et lui apporta en dot une grande partie de la France; enfin, en tout dernier lieu, les prétentions d'Édouard III d'Angleterre à la couronne de France. La province de Hainaut, couramment appelée le Hainaut, est une province du sud-ouest de la Belgique qui a pour chef-lieu Mons. Elle se situe en Wallonie dont elle en constitue la partie la plus importante en population. Louis IV de Bavière (v.1286-1347), empereur allemand de 1314 à 1347. Fils de Louis II le Sévère, duc de Bavière et de Mathilde de Habsbourg. Le Duché de Brabant est un ancien duché situé à cheval sur les Pays-Bas et la Belgique actuels. Son étendue couvrait l'actuelle province néerlandaise du Brabant septentrional, les actuelles provinces belges d'Anvers, du Brabant wallon, du Brabant flamand, ainsi que la région de Bruxelles. Un échevin, en Belgique, est un élu adjoint au bourgmestre. Les tâches des échevins varient en fonction des communes. Une commune aura ainsi par exemple un échevin des travaux publics, un échevin de l'enseignement, etc. Ils sont élus par le conseil communal en son sein. leur nombre varie en fonction de la population de la commune (entre 2 et 10). Robert III d'Artois, né en 1287, seigneur de Domfront, reçoit en 1310 le comté de Beaumont-le-Roger en dédommagement du comté d'Artois auquel il prétendait. Il est le fils du Capétien Philippe d'Artois, seigneur de Conches-en-Ouche et de la Capétienne Blanche, fille du duc Jean II de Bretagne. La mort prématurée de son père Philippe d'Artois va écarter Robert III de la succession du comté d'Artois. À la mort de Robert II, le grand-père de Robert III, c'est sa fille Mahaut d'Artois qui prend possession de l'héritage, et le jeune Robert III ne peut songer à faire valoir une représentation des droits de son père qu'ignore la coutume d'Artois. La rancoeur et les intrigues entre Mahaut d'Artois (appelée parfois Mathilde) et Robert vont émailler toute la période et finir par mettre le feu aux poudres entre la France et l'Angleterre et déboucher sur la guerre de Cent Ans.
1329 6 juin Édouard III d'Angleterre rend hommage à Philippe VI pour la Guyenne.
1332 28 juillet Mariage du futur Jean II avec Bonne de Luxembourg. Bonne de Luxembourg, née le 20 mai 1315, morte le 11 septembre 1349 à l'abbaye de Maubuisson, fut l'épouse de Jean II dit le Bon. Fille de Jean Ier l'Aveugle, comte de Luxembourg et roi de Bohême, et d'Élisabeth de Bohême, elle épouse le dauphin Jean le 28 juillet 1332 à Melun.
1333 Simone Martini écrit Portement de la croix
1335 Construction du premier palais pontifical d'Avignon, le palais des papes, par Benoît XII. Benoît XII, Jacques de Novelles, dit Fournier (vers 1285-1342), issu d'une famille modeste du comté de Foix devient pape sous le nom de Benoît XII. Élu pape le 20 décembre 1334 à la mort de Jean XXII, il entreprend de vastes réformes. Il assainit le système de collation des bénéfices et sa conséquence, la fiscalité pontificale. Il rétablit dans plusieurs ordres religieux les bases de la discipline ecclésiastique et favorise les universités (Toulouse, 1337; Grenoble, 1339). En vue d'une éventuelle croisade, il oeuvre pour la paix entre les royaumes chrétiens, notamment entre la France et l'Angleterre, et tente une reconciliation avec l'empereur excommunié Louis de Bavière. Tenté de gagner Rome en 1335, il s'accommode en définitive de demeurer à Avignon et construit le premier palais pontifical, dont l'austérité architecturale est un bon reflet de sa personnalité. Il ne refuse cependant pas un certain décor, et c'est lui qui fait appel au peintre siennois Simone Martini. Le Palais des papes, à Avignon en France, est la plus grande des constructions gothiques du Moyen Âge du monde. Avignon devient la résidence des papes en 1309, et le palais est construit entre 1335 et 1352 sur une protubérance rocheuse au nord de la ville, surplombant le Rhône, sous les pontificats de Benoît XII et Clément VI.
1337 24 mai Philippe VI confisque le duché de Guyenne à Édouard III d'Angleterre. La Guyenne est une possession anglaise. La victoire remportée à Cassel confère à Philippe VI un prestige qui lui permet d'exiger d'Édouard III d'Angleterre qu'il devienne son vassal. L'anglais se soumet. Humilié, il se venge en formant une coalition. Il est condamné par défaut et son fief est saisi. Cette saisie provoque la guerre de Cent Ans.
1337 7 octobre Édouard III d'Angleterre revendique le trône de France.
1337 1er novembre Lettre de défi d'Édouard III d'Angleterre.
1337 Début de la guerre de Cent Ans
1337 à 1453 - Guerre de Cent ans. La guerre de Cent ans n'a pas consisté en une suite ininterrompue de batailles; elle a été une longue série d'actes hostiles de part et d'autre, entre lesquels s'écoulent des pauses plus ou moins longues de paix armée. On la divise en quatre périodes: la première est malheureuse pour la France (Philippe VI et Jean le Bon); la deuxième est marquée par les succès des Français (Charles V); la troisième voit revenir, pour les Français, les revers de toute sorte: la France est à moitié conquise par les Anglais (Charles VI); la quatrième et dernière est la période de revanche glorieuse dont Jeanne d'Arc est le plus éclatant personnage (Charles VII). La guerre de Cent ans, en réalité de cent seize ans, se termine par les victoires françaises de Formigny en 1450 et de Castillon en 1453, par lesquelles les Anglais sont définitivement expulsés de France. La guerre de Cent Ans décrit la période de 116 ans (1337 à 1453) pendant laquelle s'affrontent la France et l'Angleterre lors de nombreux conflits, entrecoupés de trêves plus ou moins longues. La guerre commence lorsque Édouard III d'Angleterre envoie un défi (déclaration de guerre) au roi de France Philippe VI de Valois. Le traité de paix définitif qui en marque la fin est signé le 29 août 1475 à Picquigny, en Picardie. Il a débouché sur la constitution de deux nations européennes indépendantes : la France et l'Angleterre qui, jusqu'alors, étaient imbriquées légalement et culturellement et étaient en lutte pour le contrôle territorial de l'Ouest de la France. Pour le contrôle de ce territoire, les Plantagenêts (dynastie royale anglaise) et les Capétiens avaient déjà lutté près de 140 ans, entre 1160 et 1299. Cette première période avait vu évoluer les deux royaumes d'une organisation féodale très morcelée à une structure d'État centralisé. Le problème posé par le duché de Guyenne n'ayant pas été résolu, (le roi d'Angleterre étant théoriquement vassal du roi de France en tant que duc d'Aquitaine) à la fin du dernier conflit, est largement à l'origine du déclenchement des hostilités. Guerre de Cent Ans (1337-1453). En 1337, Philippe VI prononce la saisie de la Guyenne (Aquitaine). Cette dernière est une possession anglaise. La victoire remportée à Cassel lui confère un prestige qui lui permet d'exiger d'Édouard III d'Angleterre qu'il devienne son vassal. L'Anglais se soumet. Humilié, il se venge en formant une coalition. Il est condamné par défaut et son fief est saisi. Cette saisie provoque la guerre de Cent Ans. La France, en mauvaise posture au début, perd plusieurs batailles (L'Écluse, Crécy) et les villes de Calais (1347) et de Poitiers (1356). Cependant, un regain intervient sous Charles V où elle récupère la plupart des possessions anglaises, hormis Calais, Bordeaux et Cherbourg. L'affaiblissement intérieur et militaire des deux pays provoque une trêve jusqu'au début du XVe siècle. En 1415, Henri V d'Angleterre allié à Jean sans Peur remporte la bataille d'Azincourt et contraint ses rivaux à le reconnaître par le traité de Troyes (1420) roi de France et d'Angleterre. C'est à ce moment qu'intervient Jeanne d'Arc. Grâce à ses victoires sur les Anglais, elle fait renaître l'espoir des troupes françaises et parvient à faire couronner Charles VII à Reims. La France souveraine à nouveau, malgré la mort sur le bûcher de la "pucelle d'Orléans" (1431), regagne patiemment du terrain sur les Anglais, qui ne possèdent plus, en 1453, que la ville de Calais. Le traité de paix entre Louis XI et Édouard IV d'Angleterre sera signé en 1475 à Picquigny.
1338 décembre Les Flamands reconnaissent Édouard III d'Angleterre roi de France.
1338 naissance de Charles, futur Charles V. Charles V de France, dit Charles le Sage (né à Vincennes, le 31 janvier 1338 - mort à Beauté-sur-Marne, le 16 septembre 1380) fut Roi de France de 1364 à 1380. Il est le fils de Jean II le Bon et de Bonne de Luxembourg. Il est le troisième roi de la branche dite de Valois de la dynastie capétienne. Il est le premier héritier à utiliser le titre dauphin, après que son grand-père Philippe VI acquit la province du Dauphiné. Dauphin est un titre de noblesse français, assez rare. Dauphin était d'abord le surnom, puis le titre des seigneurs du Dauphiné, comtes de Viennois, qui s'intitulaient "dauphins de Viennois et comtes d'Albon". En imitation des dauphins de Viennois, une branche des comtes d'Auvergne prit le titre de "dauphin d'Auvergne", qui subsista jusqu'à la Révolution. Les héritiers du trône de France portaient le titre de dauphin, depuis que, en 1349, Humbert II avait vendu sa seigneurie du Dauphiné au roi de France Philippe VI, à la condition que l'héritier portât le titre de dauphin. Pour avoir le titre de dauphin, il fallait non seulement être l'héritier du trône, mais aussi descendre du roi régnant. Ainsi François Ier, cousin de son prédécesseur Louis XII ne fut jamais titré "dauphin". Jusqu'au règne de Louis XIV, on parlait de "dauphin de Viennois", après lui de "dauphin de France". Le premier prince français surnommé le Dauphin fut Jean II, qui succéda à Philippe VI. Le dernier fut le duc d'Angoulême (Louis Antoine d'Artois, duc d'Angoulême, devenu Louis Antoine de France, dauphin de France, puis Louis de France), fils de Charles X, qui renonça au titre en 1830.
1339 20 septembre Édouard III d'Angleterre entre dans le Cambraisis avec son armée.
1339 9 octobre Édouard III d'Angleterre entre en France avec son armée.
1339 24 octobre Édouard III d'Angleterre se retire avec son armée.
1339 Apparition des 'Miracles de Notre-Dame' (1339-1382). Les formes théâtrales se développent considérablement au XIVe et au XVe siècles. les miracles par personnages, sont l'occasion de mettre en scène des personnages et des situations variées (le motif de la femme injustement accusée revient souvent). Composés d'une succession de tirades en octosyllabes dont la fin est signalée par un quadrisyllabe, entre lesquelles sont parfois insérés des rondeaux chantés signalant par exemple les apparitions de la Vierge, ce sont souvent des commandes des confréries, religieuses ou non, à l'occasion de la fête de leur saint patron. On a ainsi conservé une collection de quarante 'Miracles de Notre-Dame' par personnages représentés presque chaque année entre 1339 et 1382 lors de la réunion annuelle de la confrérie Saint-Éloi des orfèvres de Paris. Le miracle est une petite narration (500 à 3000 vers) relatant une action humaine où l'élément divin apparaît dans le dénouement. Le plus souvent, c'est une intervention de la Vierge, parfois des Saints. Les miracles se jouent au XIIIe et XIVe siècles. Le plus célèbre recueil de miracles est celui de Gautier de Coinci, mort en 1236, et qui comprend 30 000 vers.
1340 Les hostilités, commencées par Philippe VI par la saisie de villes en Guyenne et en Flandre, eurent pour second acte la bataille navale de l'Écluse, dans laquelle la flotte française fut anéantie par les flottes conjuguées de l'Angleterre et de Flandre.
1340 24 juin Destruction de la flotte française lors de la bataille de l'Écluse (près de Bruges). Parce que Jacques Van Artevelde a reconnu Édouard III d'Angleterre comme roi de France légitime, Philippe VI, qui a à sa disposition une puissante flotte, veut engager une bataille navale contre les Zélandais. Ses amiraux sont ancrés dans le port de l'Écluse près de Bruges. Les bateaux sont pris à l'abordage par les archers anglais. La flotte française est presque totalement détruite. Bataille de l'Écluse, Le 24 juin 1340, lors de la bataille navale de l'Écluse (ou de Sluys), le roi anglais Édouard III, prétendant à la couronne de France, anéantit la flotte de son rival, le roi de France Philippe VI de Valois, devant l'estuaire du Zwin, ce bras de mer (de nos jours ensablé) qui mène à Bruges. C'est la première bataille d'importance de la guerre de Cent Ans. Jacques Van Artevelde, ou Jacob Van Artevelde, né à Gand vers 1287, est un membre de la haute bourgeoisie gantoise qui a fait fortune dans l'industrie drapière au début du XIVème siècle. Ses différents contacts avec le pouvoir comtal en ont fait l'un des porte-paroles de sa ville d'abord, des communes flamandes ensuite, dans les diverses négociations avec le comte de Flandre Louis de Nevers.
1340 23 septembre Trêve d'Esplechin-sur-Escaut entre Français et Anglais. La trêve d'Esplechin-sur-Escaut fut signée le 25 septembre 1340 malgré la bataille de l'Écluse remportée par Édouard III d'Angleterre le 24 juin 1340 sur l'armée royale conduite par Philippe VI de France. En effet le roi d'Angleterre se trouvait dans une situation très incommode. Le souverain anglais faisait le siège devant Tournai, tandis que Robert III d'Artois assiégeait Saint-Omer. En outre, les troupes anglaises connaissaient de sérieux revers en Guyenne et les Écossais en l'absence d'Édouard III d'Angleterre s'étaient révoltés. Cette situation obligea le roi d'Angleterre à négocier avec la France. Le monarque anglais et Philippe VI de Valois se rencontrèrent à Esplechin-sur-Escaut où fut signée une trêve d'un an. Grâce à cette dernière le roi de France put sauver Tournai et Saint-Omer assiégées.
1340 Guillaume de Machaut écrit 'Remède de Fortune'.
1341 Mort de Jean III de Bretagne. Jean III de Bretagne, dit le Bon, né le 8 mars 1286, mort le 30 avril 1341, duc de Bretagne de 1312 à 1341, fils de Arthur II de Bretagne, duc de Bretagne, et de Marie, vicomtesse de Limoges, sa première épouse. Dès son avènement, il essaya de contester la légitimité du mariage entre son père et Yolande de Montfort. En 1315, il participa à une campagne de Louis X le hutin contre la Frandre. Il fut fidèles aux rois de France et combattit au côté de Philippe VI de Valois à la bataille de Cassel (1328), où il fut blessé. Édouard III d'Angleterre lui confisqua le comté de Richemont en raison de son alliance avec la France. Il tenta de léguer à sa mort le duché de Bretagne à la France, mais ses sujets s'y opposèrent, et il maria alors sa nièce Jeanne de Penthièvre avec Charles de Blois, neveu de Philippe VI. En 1338, il envoya sa flotte à l'Écluse en soutien de celle du roi de France, mais celles ci furent détruite par les anglais. Il mourut à Caen en 1341 en revenant de Flandre. Sa succession provoqua la guerre de succession de Bretagne.
1341 à 1385 - Guerre des Deux Jeanne ou de Bretagne. - Jeanne de Penthièvre (femme de Charles de Blois) et son oncle Jean de Montfort (mari de Jeanne de Flandre) se disputent le duché de Bretagne dont le dernier duc leur oncle, vient de mourir sans héritier direct. Philippe VI prend le parti de Jeanne de Penthièvre, Édouard III d'Angleterre celui de Jean de Montfort (Jeanne de Flandre). Tous les deux en appellent aux armes: cette guerre de quatorze ans a pris le nom des femmes des prétendants à cause du rôle actif qu'elles y jouèrent; elle se termina par le traité de Guérande, en vertu duquel la Bretagne restait à la maison de Montfort, la maison de Penthièvre recevant en compensation la vicomté de Limoges. La guerre de Succession de Bretagne (1341-1364) — ou guerre des deux Jeanne — est l'une des guerres secondaires qui eurent lieu au cours de la guerre de Cent Ans. Le 30 avril 1341, meurt le duc Jean III de Bretagne. Malgré trois mariages, avec Isabelle de Valois, Isabelle de Castille et Jeanne de Savoie, Jean III n'a pas eu le moindre enfant. Et il n'est jamais parvenu à se décider à désigner l'un des deux candidats à sa succession. Il y a d'une part Jeanne de Penthièvre, fille de son frère Guy de Penthièvre, mariée depuis 1377 à Charles de Blois, parent du roi, d'autre part son demi-frère Jean de Montfort, comte de Montfort-l'Amaury, fils du second mariage d'Arthur II de Bretagne avec Yolande de Dreux, comtesse de Montfort-l'Amaury. Par sa naissance, Charles de Blois est le neveu du nouveau roi, Philippe VI de Valois, choisi pour roi aux dépends des prétentions d'Édouard III d'Angleterre, en vertu de la loi salique. Charles de Blois a en outre hérité des prétentions de la maison de Penthièvre sur le duché de Bretagne. En réaction, Édouard III se rappproche du Montfort qui sait avoir peu à attendre du roi. Cette alliance est assortie du comté de Richemont, fief anglais entré dans le patrimoine des ducs de Bretagne. Par sa naissance, Charles de Blois est le neveu du nouveau roi, Philippe VI de Valois, choisi pour roi aux dépends des prétentions d'Édouard III d'Angleterre, en vertu de la loi salique. Charles de Blois a en outre hérité des prétentions de la maison de Penthièvre sur le duché de Bretagne. En réaction, Édouard III se rappproche du Montfort qui sait avoir peu à attendre du roi. Cette alliance est assortie du comté de Richemont, fief anglais entré dans le patrimoine des ducs de Bretagne. Jeanne de Penthièvre, elle est duchesse de Bretagne, Dame d'Avaugour, l'Aigle et Châtel-Audren, Comtesse de Penthièvre et Goëllo, Vicomtesse de Limoges. Nièce de Jean III, duc de Bretagne, et femme de Charles de Blois. Elle fit valoir par les armes ses droits à la succession de Bretagne contre Jean IV de Bretagne, son oncle, époux de Jeanne de Flandre ; mais en 1365, elle dut y renoncer par le traité de Guérande. Charles de Blois, aussi appelé Charles Ier de Bretagne, est né en 1319 à Blois. Il a été canonisé comme Charles de Blois (bienheureux). Il est Baron de Mayenne, comte de Penthièvre, seigneur de Guise, et duc de Bretagne. Il est devenu duc de Bretagne en 1341, ayant épousé Jeanne de Penthièvre (dite la Boiteuse), nièce du duc Jean III de Bretagne et petite-file d'Arthur III de Bretagne le 4 juin 1337 à Paris, ce qui a déclenché la guerre de Succession de Bretagne lorsque par l'arrêt de Conflans, le roi Philippe VI de France le reconnaît Charles de Blois duc de Bretagne. Jean de Montfort ou Jean de Bretagne, comte de Montfort-l'Amaury, né vers 1294 à Hennebont, mort le 26 septembre 1345 à Hennebont, fils d'Arthur II, duc de Bretagne et de Yolande de Dreux, comtesse de Montfort l'Amaury. Son demi-frère Jean III de Bretagne, duc de Bretagne, avait désigné sa nièce Jeanne de Penthièvre pour lui succéder, l'écartant. Cependant, à la mort de Jean III, il se trouvait à Nantes et se fit proclamer duc de Bretagne, s'emparant du trésor ducal. Charles de Blois en appela à la Cour des Pairs, qui trancha en sa faveur. Un certain nombre de barons bretons se rallièrent à Charles de Blois, le mari de Jeanne de Penthièvre. Une guerre s'ensuivit durant vingt ans, appelée guerre de Succession de Bretagne ou guerre des deux Jeanne, du nom des deux duchesses en compétition. Jean de Montfort était soutenu par le roi d'Angleterre, et Charles par le roi de France. Jeanne de Flandre, duchesse de Bretagne, épouse de Jean IV de Bretagne. Elle disputa le duché de Bretagne à Jeanne de Penthièvre, ce qui fit donner le nom de guerre des Deux Jeannes à la guerre de succession de Bretagne.
1342 juin Intervention d'Édouard III d'Angleterre en Bretagne.
1342 18 août Arrivée de renforts anglais à Brest, Charles de Blois lève le siège.
1342 30 septembre Défaite des armées de Charles de Blois contre les Anglais devant Morlaix.
1343 19 janvier Seconde trêve dans la Guerre de Cent Ans. Celle-ci est conclue à Malestroit grâce à l'intervention du Pape. Trêve de Malestroit signée en 1343 entre Édouard III d'Angleterre et Philippe VI de France. Après la signature de cette trêve le souverain anglais et ses troupes quittèrent la Bretagne pour l'Angleterre. Malestroit est une commune du département du Morbihan, dans la région Bretagne,
1343 août Ouverture des États Généraux pour la levée de nouveaux impôts.
1344 Le Dauphiné échoit aux héritiers du trône de France. Le Dauphiné est une ancienne province française, qui correspond approximativement aux départements de l'Isère, de la Drôme et des Hautes-Alpes.
1345 26 septembre Mort de Jean de Montfort, son fils Jean IV de Bretagne, hérite du duché de Bretagne. Jean IV de Bretagne, né en 1339, mort le 9 novembre 1399 à Nantes, duc de Bretagne de 1364 à 1399, comte de Montfort (1345-1399) et duc de Bretagne (1364-1399), fils de Jean de Montfort et de Jeanne de Flandre. Son père mourut en pleine lutte contre Charles de Blois pour la succession de Bretagne et alors qu'il n'avait que six ans. Ce fut sa mère qui poursuivit la guerre, remportant des succès. Il commença à prendre parts aux opérations militaires en 1357.
1346 février Les États Généraux votent des aides (impôts exceptionnels).
1346 7 juin Édouard III d'Angleterre débarque en Normandie.
1346 Édouard III d'Angleterre, conseillé et dirigé par le traître Geoffroy d'Harcourt, seigneur de Saint-Sauveur-le-Vicomte, envahit la France. Philippe VI marcha à sa rencontre et lui livra bataille à Crécy, où les Anglais firent, pour la première fois en Europe, usage de la poudre et des canons; les Français y furent complètement défaits. C'est à cette bataille que fit ses premières armes le fils aîné d'Édouard III qu'on surnomma le Prince Noir, à cause de la couleur de son armure. Geoffroy d'Harcourt, dit "le Boîteux", baron de Saint-Sauveur-le-Vicomte, mort à Coutances en novembre 1356, fut l'instigateur de la première invasion anglaise de la Normandie lors de la guerre de Cent Ans. Il était l'un des plus puissants seigneurs de Normandie. Le Prince Noir, Édouard de Woodstock, dit le Prince Noir, prince de Galles et duc de Cornouailles (Woodstock, 1330 - Westminster, 1376), était le fils aîné d'Édouard III d'Angleterre et de Philippa de Hainaut. Il a été choyé par son père, ne négligeant ni son éducation ni son instruction de prince. Son père l'appelait "The Boy".
1346 21 juillet Prise de Caen.
1346 26 août Défaite des armées françaises à Crécy face aux Anglais. Débarqué quelque temps plus tôt à Saint-Vaast-la-Hougue, dans le Cotentin, Édouard III d'Angleterre ravage la Normandie puis remonte vers la Flandre. Ses troupes se composent de 10 000 hommes à pied et de seulement 4 000 chevaliers. Qui plus est, il a à sa disposition trois bouches à feu (canons). De leur côté, les Français ne doutent pas de leur puissance. Pressés, les chevaliers veulent aussitôt en découdre. Selon le chroniqueur Froissart les “arbalétriers génois crièrent pour faire peur à l'Anglais”. Indifférence anglaise. Si les cordes mouillées des Génois les empêchent de tirer, en revanche les Anglais “firent voler leurs flèches : elles descendirent et entrèrent si uniment dans les Génois qu'il semblait que ce fut neige”. Le roi de France, outré que ses mercenaires génois refluent, lance à ses chevaliers : “Tuez la piétaille !” Il reste aux Anglais à tirer à nouveau sur ces chevaliers qui déciment les Génois et à lancer dans la mêlée des soldats qui coupent au couteau les jarrets des chevaux. C’est la débandade. Quelque 5 000 chevaliers français meurent. Philippe VI, qui a fui au cours des combats, ignore le lendemain encore l'ampleur du désastre. Pour leur part, les Anglais n'ont perdu qu'une centaine d'hommes.
1346 États Généraux conjointement à Paris et Toulouse.
1347 juin Charles de Blois prétendant au duché de Bretagne est capturé à la Roche-Derrien par les Anglais.
1347 En 1346 et 1347, Édouard III d'Angleterre fit le siège de Calais, dont la population lui résista pendant onze mois. Exaspéré par cette résistance, il jura de la passer au fil de l'épée; la famine ayant obligé les habitants à capituler, il eût mis sa menace à exécution, sans les instances de sa femme, Philippa de Hainaut, qui obtint non seulement la grâce des Calaisiens, mais encore celle de cinq notables qui, conduits par Eustache de Saint-Pierre, venaient se livrer à lui, ayant offert leur vie pour sauver celle de leurs concitoyens. La ville de Calais devait rester deux cent dix ans aux mains des Anglais, auxquels elle ne fut reprise qu'en 1558 par le duc de Guise.
1347 4 août Prise de Calais par Édouard III d'Angleterre. Calais se rend à Édouard III d'Angleterre. Après un siège de onze mois qui a excité la colère du roi d'Angleterre, Édouard III d'Angleterre, la ville a signifié qu'elle est prête à se rendre. Le roi a songé à un massacre, mais il s'est ravisé et a fait savoir sa volonté : “Six des bourgeois les plus notables, nu-pieds et nu chef, en chemise et la hart (corde) au col, apporteront les clefs de la ville et du château, et de ceux-ci je ferai ma volonté”. En ce 4 août, les bourgeois attendus sont aux pieds du roi. Ils lui déclarent : “Noble sire et noble roi, nous voici tous les six… Veuillez donc avoir de nous pitié et merci dans votre très haute magnanimité”. Édouard III, selon Froissart qui le rapporte dans ses chroniques, grâce à l'intervention de la reine Philippine de Hainaut, “durement enceinte”, qui lui demande “de bien vouloir prendre ces six hommes en pitié”, accorde leur grâce. Le roi lui déclare : “Tenez, je vous les donne : faites-en ce qu'il vous plaira”.
1347 28 septembre Trêve (Jusqu'en sept 1355). Trêve générale entre Philippe VI et Édouard III d'Angleterre. La France est épuisée après la perte de Calais, le 4 août, et la défaite de Crécy, un mois plus tôt, à la suite de laquelle le roi a dû frapper à la porte du château de Broye et répondre à celui qui s'inquiétait de savoir qui pouvait “heurter” à une pareille heure : “Ouvrez, châtelain, c'est l'infortuné roi de France”. Le pays accepte sur les instances du pape Clément VI la trêve proposée, qui va durer jusqu'en 1355. Pendant la durée de celle-ci une autre fatalité accable l'europe : la peste noire. Un chroniqueur rapporte : “Le nombre des personnes ensevelies est plus grand que le nombre même des vivants. Les villes sont dépeuplées : mille maisons sont fermées à clef, mille ont leur porte ouverte et sont vides d'habitants et remplies de pourriture”. La peste noire est une pandémie de peste bubonique qui a affecté toute l'Europe entre 1346 et 1350. Ce n'est ni la première ni la dernière épidémie de ce type, mais c'est la seule à porter ce nom. Par contre c'est la première épidémie de l'histoire à être bien décrite par les chroniqueurs contemporains. On estime que la peste noire a provoqué la mort d'au moins un tiers de la population européenne, soit autour de 25 millions de victimes, et probablement le même nombre en Asie. La peste noire eut des conséquences durables sur la civilisation européenne, d'autant qu'après cette première vague, la maladie refait ensuite régulièrement son apparition dans les différents pays touchés (par exemple entre 1353 et 1355 en France, en 1360 et 1369 en Angleterre, etc.)
1347 novembre Nouvelle réunion des États Généraux à Paris.
1348 9 juin Le pape Clément VI achète Avignon à la reine de Naples.
1348 Édouard III d'Angleterre fonde l'ordre de la Jarretière. L'Ordre très Noble de la Jarretière (The Most Noble Order of the Garter) est un ordre de chevalerie anglais, fondé par Édouard III d'Angleterre en 1348. Selon la légende, la comtesse de Salibury, maîtresse d'Édouard III, laissera tomber sa jarretière lors d'un bal de la cour. Le roi la ramassera vivement et la rendra à la comtesse. Devant les plaisanteries des courtisans, il s'écriera : "Honni soit qui mal y pense". Il promettra à sa favorite de faire de ce ruban bleu un insigne si prestigieux que les courtisans les plus fiers s'estimeraient trop heureux de le porter. Les premiers membres seront Édouard III d'Angleterre lui même, le prince de Galles (Édouard, le Prince Noir), ainsi que 24 compagnons. Ces "chevaliers fondateurs" étaient des hommes d'armes, dont certains n'avaient pas plus de vingt ans. L'ordre de la Jarretière est le plus important ordre de chevalerie britannique, et l'un des plus prestigieux au monde. L'admission en son sein donne à ses membres le droit au titre de "Sir". Les bannières et armoiries des compagnons chevaliers sont suspendus dans la chapelle la chapelle Saint-George à Windsor. Chaque stalle est dotée d'une plaque indiquant le nom et les armes de l'occupant. Les bannières et armoiries, suspendues en permanence au dessus de la stalle du chevalier, ne sont retirées qu'à sa mort.
1349 Philippe VI acquiert de Humbert II, le Dauphiné, à la condition que dans l'avenir, le fils aîné du roi de France portera le titre de dauphin; par la suite, le titre passa aux fils aînés des dauphins, lorsque ceux-ci mouraient sans avoir régné.
1349 Mort de Jeanne II de Navarre, reine de Navarre, fille de Louis le Hutin. Son fils, Charles le Mauvais, lui succède. La Navarre, ancien État des basques, a été indépendante jusqu'en 1512, année de sa conquête militaire par le Duc de Alba. Jeanne II de Navarre, reine de Navarre, née en 1311, morte en 1349, était la fille du roi de France et de Navarre Louis X dit le Hutin et de Marguerite de Bourgogne. Elle fut reine de Navarre de 1328 à 1349. Charles le Mauvais, Charles II de Navarre, dit Charles le Mauvais (1332 - 1387) fut roi de Navarre de 1349 à 1387 et comte d'Évreux de 1343 à 1378. Il est le fils de Philippe III et Jeanne II. En plus de ses titres officiels, et grâce aux tractations de sa mère, il détient également des droits en Champagne, le comté de Mortain, une partie du Cotentin, et dans le Vexin : Pontoise, Beaumont-sur-Oise et Asnières-sur-Oise. Il espéra longtemps une hypothétique restauration de ses droits éventuels à la couronne de France (à laquelle sa mère avait pourtant renoncé en 1328, avant sa naissance) et intrigua beaucoup dans ce but, allant jusqu'à épouser Jeanne de France, fille de Jean le Bon.
1349 30 mars Le Dauphiné est rattaché au royaume. Humbert II du Viennois, en mauvaise posture financière et politique, cède le Dauphiné au roi de France au traité de Romans. Le prince héritier du trône de France, Charles, petit-fils du roi, prend le titre de dauphin. Humbert II du Viennois, Humbert II de la Tour-du-Pin, né en 1312, mort en 1355, fut un dauphin du Viennois de 1333 à 1349. Le dernier Dauphin a été sévèrement jugé par ses contemporains comme un incapable et un dépensier : il n'avait pas l'ardeur guerrière de son frère et se rangeait plutôt dans le camp des pacifiques. Il avait passé sa jeunesse à la cour de Naples où il avait pris goût pour le faste et les plaisirs du "quattrocento" italien. Il entretenait une cour fastueuse à Beauvoir-en-Royans qui est mal perçue par ses frustes contemporains. A la différence de ses prédécesseurs, Humbert ne mène plus cette vie itinérante d'un château delphinal à l'autre et préfère rester à Beauvoir. Il avait vidé les caisses de son Trésor pour organiser une vaine Croisade en Terre Sainte, quarante ans après le départ des derniers chrétiens de Saint Jean d'Acre. Après la perte de son fils unique André, Humbert abandonne vite l'espoir d'avoir une descendance et projette dès 1337 de céder son héritage. Les difficultés financières s'accumulant, Humbert fait procéder à l'inventaire de ses biens en 1339 dans le but de vendre sa principauté au pape Benoît XII. La transaction avec le Pape ayant échoué, c'est finalement au roi de France Philippe VI de Valois que le Dauphiné est cédé en 1349. Pour sauver les apparences, la cession est appelée Transport. Le traité de Romans a été signé le 30 mars 1349 entre le Dauphin Humbert II et le royaume de France. Le Dauphin vendait sa principauté à la France, qui faisait alors un grand bond territorial à l'est du Rhône. Le traité prévoit également : que le Dauphiné serait le fief du fils aîné du roi de France, qui porte désormais le titre de Dauphin ; que le Dauphiné bénéficierait d'un statut fiscal particulier, le statut delphinal. Le Dauphiné de Viennois est une ancienne province française, qui correspond approximativement aux départements de l'Isère, de la Drôme et des Hautes-Alpes.
1349 avril Philippe VI achète Montpellier au roi de Majorque (Pierre IV d'Aragon). Pierre IV d'Aragon (1319-1387), roi d'Aragon (1336-1387), le Cérémonieux ou el del punyalet (celui avec une petite dague). Il déposa Jacques III de Majorque et joignit les Iles baléares et le Roussillon sous la couronne d'Aragon. Il a écrit les Chroniques de son nom.
1349 11 septembre Mort de Bonne de Luxembourg, épouse de Jean II. Bonne de Luxembourg, née le 20 mai 1315, morte le 11 septembre 1349, fut l'épouse du futur roi de France, Jean II dit le Bon. Fille de Jean Ier l'Aveugle, comte de Luxembourg et roi de Bohême, et d'Élisabeth de Bohême, elle épouse le dauphin Jean le 28 juillet 1332. De cette union naquirent 9 enfants dont les futurs Charles V et Philippe le Hardi, ainsi que Jean Ier de Berry, Jeanne de France, Marie, Agnès de France, Marguerite de France, Isabelle de France et Louis Ier d'Anjou. La réapparition de la peste en Occident entraîna son décès.
1349 Première implantation chinoise à Singapour. La République de Singapour est un pays d'asie situé à 137 km au nord de l'équateur.
1350 11 janvier Mariage de Philippe VI avec Blanche de Navarre. Blanche de Navarre (1333-1398). Elle est la fille de Philippe III de Navarre et de Jeanne de France. D'abord destinée à une alliance avec la Castille, Blanche est ensuite promise au futur Jean II, mais c'est le père de celui-ci, Philippe VI de Valois - veuf de Jeanne de Bourgogne - qui l'épouse le 29 janvier 1349.
1350 19 février Jean II le Bon se remarie avec Jeanne d'Auvergne (1326-1361) fille de Guillaume comte d'Auvergne. Jeanne d'Auvergne, comtesse d'Auvergne et reine de France, est la fille et héritière de Guillaume XII d'Auvergne et de Marguerite d'Evreux. Mariée une première fois à Philippe de Bourgogne, fils du duc Eudes, elle est la mère du dernier duc capétien de Bourgogne, Philippe de Rouvre. Elle épouse en secondes noces le roi Jean le Bon, veuf de Bonne de Luxembourg ; elle en a trois enfants, qui ne vécurent pas.
1350 8 avril Mariage du futur Charles V avec Jeanne de Bourbon. Jeanne de Bourbon, née le 3 février 1337 à Vincennes, morte le 6 février 1378 à Paris. Elle était fille du duc de Bourbon Pierre Ier de Bourbon, mort à la bataille de Poitiers en 1356, et d'Isabelle de Valois (1313-1383). Par son mariage (8 avril 1350 à Tain-l'Hermitage) avec le futur Charles V (1337-1380), roi de France (1364-1380), elle devint reine de France de 1364 à 1378.
1350 22 août Mort de Philippe VI à Nogent-le-Roi, son fils Jean II le Bon lui succède.
1350 Mort de Philippe VI. - Il avait épousé en premières noces Jeanne de Bourgogne, fille du duc Robert II; en secondes noces, Blanche, fille de Philippe d'Évreux, roi de Navarre. Tant par ses mariages que par son accession au trône et ses négociations, il ajouta au domaine royal, outre le Dauphiné, la seigneurie de Montpellier, les duchés de Valois, d'Anjou et du Maine. Philippe VI laissait le souvenir d'un souverain incapable et d'un prince hautain: il imita à plusieurs reprises Philippe le Bel en altérant les monnaies et institua sur le sel l'impôt dit de la Gabelle.
1350 JEAN II le Bon (1350-1364)
1350 Jean II le Bon fut un bon chevalier mais un piètre roi. Mal conseillé, il dilapide le trésor royal et entre en conflit avec Charles le Mauvais roi de Navarre qui prétend secrètement au trône de France. Ce dernier était le fils de Philippe d'Évreux un des trois prétendants au trône lors de la succession de Charles IV. Il aurait donc pu prétendre au trône de France au cas ou Jean le Bon mourrait sans descendance aussi il ne cessa de fomenter des troubles dans le royaume. Malgré son mariage avec Jeanne, fille de Jean le Bon en 1352, il persévère dans ses actions de sape et est emprisonné en 1356. Profitant des troubles le roi d'Angleterre Édouard III attaque la France. Son fils, le Prince Noir à la tête des troupes chevauche en Gascogne et en Languedoc. Le duc de Lancastre (Henry de Grosmont) débarque en Normandie. Jean le bon tente d'arrêter le prince Noir qui remonte vers la Normandie. Alors qu'il aurait pu vaincre, des erreurs tactiques vont lui faire perdre la bataille et sa liberté. Les Anglais en mauvaise posture se réfugient dans des vignes empêchant les chevaliers de charger, ceux-ci doivent mettre pied à terre mais leurs lourdes armures les rendent vulnérables. La bataille fait rage, Jean met à l'abri deux de ses fils mais en garde un près de lui et c'est le fameux "père gardez-vous à droite, père gardez-vous à gauche". Jean perd la bataille, il est fait prisonnier avec son fils et emmené en Angleterre. C'était près de Poitiers le 19 septembre 1356. C'est son fils Charles futur Charles V qui assure la régence. Il devra faire face à une situation très dégradée. C'est la plus grave crise qu'ait connu la monarchie française. Les états généraux tentent d'imposer au régent une réforme profonde du système de gouvernement avec un contrôle de leur part, c'est la grande ordonnance de 1357. Accéder à leurs demandes reviendrait à instaurer une monarchie parlementaire. Les campagnes se révoltent (jacqueries). Charles le Mauvais qui s'est évadé traite avec Édouard III d'Angleterre pour se partager la France. Des bandes à la solde de Charles le Mauvais ravagent le royaume, et de connivence avec Étienne Marcel (prévôt des marchands de Paris) ils organisent des manifestations. Étienne Marcel sera tué par le peuple de Paris accusé de vouloir livrer Paris à l'Anglais. Charles parviendra à surmonter toutes ces difficultés. Deux traités de Londres 1358 et 1359 permettent à Jean le Bon de revenir en France mais les conditions sont exorbitantes. Abandon de toute la façade atlantique du royaume à l'Angleterre et une forte rançon, plusieurs millions d'écus d'or. Deux fils du roi son pris en otage en attendant le paiement de la rançon. Les états généraux refusent les conditions. La guerre reprend. En 1363 l'un des otages, Louis duc d'Anjou (futur Louis Ier de Naples, fils de Jean le Bon), s'évade. Le roi n'écoutant que les lois de l'honneur retourne en Angleterre. Il y mourra quelques mois plus tard.
1350 à 1355 - Avènement en 1350 de Jean II le Bon (fils de Philippe VI de France). il régnait depuis peu de temps lorsqu'il fit exécuter sans jugement le connétable Raoul, comte d'Eu, parce qu'il le soupçonnait d'intelligences avec la cour d'Angleterre : il donna la charge devenue ainsi vacante à son favori Lacerda que, peu après, Charles le Mauvais fit assassiner. Par représailles, Jean profita de l'occasion d'un banquet à Rouen pour faire saisir Charles le Mauvais qui fut emprisonné, et un certain nombre de ses compagnons que l'on décapita séance tenante. Le mécontentement que cet événement causa aux Anglais, dont Charles était l'allié, s'aggrava de l'échec subi dans le Combat des Trente par les champions anglais. On a donné ce nom à un combat que livrèrent en 1351, près de Ploërmel, trente chevaliers français, tenants de Charles de Blois, commandés par Beaumanoir de Josselin, à trente chevaliers anglais commandés par Richard Benborough, qui furent vaincus. La reprise de la guerre avec l'Angleterre devenait inévitable. En 1355, Jean le Bon convoqua les États généraux pour leur demander des subsides pour la soutenir. Le Prince Noir débarqua à Bordeaux à la tête d'une armée.
1350 26 septembre Sacre de Jean II le Bon à Reims.
1350 vers - Épanouissement de la ballade et du rondeau, avec Guillaume de Machaut et Eustache Deschamps, genres portés à leur perfection au XVe siècle par Christine de Pisan, Charles d'Orléans et François Villon.
1350 Gothique flamboyant (Rouen, Paris, Lisieux). Le gothique flamboyant, appelé aussi gothique tardif, il naît dans les années 1350 et se développe jusqu'à la fin du XVe siècle, et parfois même dans certaines régions, telle la Lorraine, durant la première partie du XVIe siècle telle la Basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Durant cette période, les innovations sont rares. La structure des édifices reste la même, mais leur décor évolue vers un ornement exubérant, "flamboyant", qui forme des sortes de flammes que l'on peut remarquer dans les remplages des baies ou sur les gâbles par exemple. L'élévation se simplifie quelque peu avec souvent une élévation à deux niveaux (Saint-Germain l'Auxerrois), ou bien avec une élévation à trois niveaux mais avec un triforium aveugle. La voûte d'ogive se fait plus complexe, devenant dans certains édifices, décorative ; c'est le cas à la cathédrale Saint-Guy de Prague. La clef pendante ou cul-de-lampe, véritable prouesse technique, se fait plus fréquente (Saint-Ouen de Rouen, portail des Marmousets). Exemples d'édifices flamboyants : l'église Saint-Maclou et le Parlement de Rouen, la basilique Saint-Urbain de Troyes, l'église de Louviers, l'église de Brou, près de Bourg-en-Bresse, dans l'Ain.
1350 vers - Le français perd progressivement le statut de langue dominante en Europe. En Angleterre, où le français est de moins en moins maternelle et où elle doit être soutenue par un enseignement spécifique, cela se traduit notamment par l'augmentation du nombre de traités didactiques (et souvent juridiques ou épistolaires, le français devenant une langue spécialisée) visant à professer le français (qui sera nécessaire pour les postes importants jusque tard: XVIe siècle grosso modo: les lois sont en français ou en anglais jusque 1487 et imprègnera longtemps le domaine juridique: 'law french')
1351 Nouvelle convocation des États Généraux pour la levée d'impôts.
1351 Création de l'ordre de l'Étoile par Jean II. Sur le modèle anglais, le roi de France Jean II le Bon, crée le premier ordre de chevalerie français. La célébration de l'instauration de l'ordre de l'Étoile se déroule à Saint-Ouen. L'ordre de l'Étoile est un ordre de chevalerie fondé le 6 novembre 1351 par Jean le Bon, roi de France. La cérémonie inaugurale a lieu à Saint-Ouen le 6 janvier 1352. Il le crée pour s'attirer une nouvelle fidélité auprès des chevaliers français, et afin de les discipliner, pour éviter de renouveler le désastre de Crécy. Pour y être admis, seuls les mérites personnels sur le champ de bataille comptaient ; la valeur lors des tournois n'était pas prise en compte. Une solde était versée aux chevaliers membres. Ses statuts prévoyaient que ses membres ne devaient jamais tourner le dos à l'ennemi. Lors de la bataille de Poitiers, cette disposition provoqua la mort ou la capture de plusieurs membres, dont le grand-maître, le roi en personne. L'ordre tomba ainsi rapidement en désuétude. Ordre de l'Étoile. Ordre français de chevalerie — l'un des tous premiers — créé par Jean le Bon en 1351. Sa devise "les astres montrent la voie aux rois" est symbolisée par une étoile blanche sur fond rouge.
1351 25 mars Combat de chevaliers français et anglais à Ploermël. Trente chevaliers français “tenants” de Charles de Blois et commandés par Beaumanoir de Josselin se battent contre trente chevaliers anglais commandés par Richard Benborough et les défont. La reprise de la guerre avec l'Angleterre, alors que Jean II le Bon règne depuis 1350, est inévitable. Combat des Trente, pendant la guerre de Succession de Bretagne, Josselin était aux mains de Jean de Beaumanoir, partisan de Charles de Blois. Ploërmel, en revanche, était tenu par l'Anglais Richard de Brandenburg (ou Bembro) partisan des ducs de Bretagne de la maison de Montfort. Les deux garnisons s'affrontant continuellement, Beaumanoir proposa à Brandenburg un duel entre soldats pour régler l'attribution du territoire. Le 26 mars 1351 le combat épique se déroula près du "chêne de Mi-Voie", entre Ploërmel et Josselin. Les trente Bretons de Jean de Beaumanoir s'immortalisèrent en luttant contre les trente Anglais commandés par Brandenburg. Huit Anglais furent tués et les autres se rendirent. On raconte que, dans l'ardeur du combat, le chef des Bretons, épuisé de chaleur et de fatigue, demanda à boire; l'un de ses compagnons lui répondit "Bois ton sang, Beaumanoir, la soif te passera". Malheureusement l'issue du combat ne règla rien et les garnisons anglaises continuèrent à traiter la région en pays conquis, l'exploitant et la rançonnant durement.
1354 8 janvier : Assassinat du connétable de France, Charles de la Cerda par des hommes de Charles II dit le Mauvais, roi de Navarre et comte d'Évreux. Charles de la Cerda, favori du roi Jean II le Bon, s'était vu offrir le comté d'Anjou que le roi avait promis à Charles de Navarre. Celui-ci, par vengeance, fait assassiner le favori, revendique son crime devant les plus hautes autorités, y compris le pape, et ses droits sont reconnus. Charles de la Cerda était le favori de Jean II le Bon. Il fut assassiné le 8 janvier 1354 à l'auberge de la "Truie-qui-File" par les hommes de main de Charles le Mauvais, roi de Navarre. Il est aussi connu sous le titre de comte Charles d'Angoulême ou Charles de la Cerda d'Angoulême.
1354 22 février Traité de Mantes entre Jean II le Bon et Charles II de Navarre, à l'avantage de ce dernier. Traité de Mantes, ce traité fut signé le 22 février 1354 à Mantes par Jean II de France et Charles II de Navarre. Par ce traité, Charles II le Mauvais, roi de Navarre accepta de perdre Asnières, Pontoise et Beaumont. En contrepartie il reçut le comté de Beaumont-le-Roger, les châteaux de Breteuil, Conches et de Pont-Audemer, le clos du Cotentin avec la ville de Cherbourg, les vicomtés de Carentan, Coutances et Valognes en Normandie. Ce traité lui donnait également la permission de tenir chaque année un échiquier, prérogative ducale. De plus ce traité lui donna l'assurance de percevoir rapidement la dot de son épouse Jeanne de France (1343-1373), dot qui s'élevait à 60 000 deniers or. Lorsque l'on étudie ce traité, on se rend compte que le roi de Navarre fut largement gagnant, malgré la perte des châtellenies du Vexin et de l'Île-de-France, ce traité fut pour Charles II de Navarre très avantageux.
1354 Les Turcs ottomans acquièrent Gallipoli, sur la rive des Dardanelles, leur première possession en Europe. Gallipoli, ou Gelibolu est une ville turque située près du détroit des Dardanelles.
1355 10 septembre Traité de Valogne avec Charles le Mauvais. Par ce traité, Charles de Navarre, qui vient d'assassiner le connétable Charles d'Espagne, obtient du roi Jean II le Bon une totale amnistie pour son crime. Le traité de Valognes fut signé après moult plaintes du roi de Navarre auprès du pape. En effet Charles II de Navarre se plaignait des mauvais traitements que lui infligeait Jean II de France. Le roi de Navarre réussit à apitoyer le pape Innocent VI et le Conseil royal, ceux-ci demandèrent la clémence pour Charles II le Mauvais. Le roi de France se méfiait des Anglais, mais malgré tout Jean II le Bon accepta avec regret de traiter avec son gendre le roi de Navarre. Le traité qui fut signé à Valognes le 10 septembre 1355 confirmait le traité de Mantes. En outre, le roi de France rendait à Charles II de Navarre tous ses biens et privilèges. Par son changement d'attitude, le roi de Navarre anéantissait les projets qu'Édouard III d'Angleterre avait échafaudés pour l'avenir.
1355 octobre Reprise de la guerre. Le Prince Noir, fils d'Édouard III d'Angleterre, lance l'offensive dans le Languedoc.
1355 2 décembre Les États généraux accordent une subvention exceptionnelle.
1355 28 décembre Les États généraux votent la Grande Ordonnance limitant les pouvoirs royaux.
1356 10 janvier : L'empereur Charles IV du Saint-Empire promulgue la Bulle d'or, qui fixe les conditions d'élection à la tête du Saint Empire : Trois électeurs ecclésiastiques (les archevêques de Mayence, Trèves et Cologne), et quatre électeurs laïques (le roi de Bohême, le comte palatin du Rhin, le duc de Saxe et le margrave de Brandebourg) réunis à Francfort choisissent le souverain, couronné à Aix-la-Chapelle. La désignation du souverain échappe à la papauté, mais son pouvoir est réduit à néant. Les grandes principautés peuvent préserver l'indépendance totale qu'elles ont acquise et les Électeurs prennent soin de choisir des candidats sans prestige et sans autorité. Cette politique entraîne le recul du germanisme vers l'Est et compromet la cohésion allemande. Charles IV du Saint-Empire, Charles IV de Luxembourg (14 mai 1316 - 29 novembre 1378) est roi des Romains (1346-1378), empereur du Saint-Empire (1355-1378), roi de Bohème (1346-1378), comte de Luxembourg (1346-1353) et margrave de Brandebourg (1373-1378). Fils de Jean de Luxembourg, roi de Bohême et empereur du Saint-Empire et d'Élisabeth Premyslovna, héritière par son père Venceslas II de la couronne de Bohème. Il reçoit le titre de Margrave de Moravie dès 1333 et, en 1346, il accède au trône de Bohème. Il est élu en 1355 empereur du Saint-Empire. La Bulle d'or, parfois appelée Bulle d'Or de Metz, était la charte de constitution du Saint Empire Romain Germanique, promulguée par l'empereur Charles IV le 10 janvier 1356. Elle donne sa forme constitutionnelle à l'Empire et attribue le choix du roi aux princes-électeurs. Les Princes-Électeurs - ou Électeurs - étaient les sept princes allemands qui élisaient l'empereur romain germanique, dont le statut fut défini par la Bulle d'Or de 1356. Il fallait la majorité des voix pour être élu Empereur. Les Électeurs disposaient de privilèges très étendus dont la souveraineté territoriale ("Landeshoheit") qui les rendaient quasi indépendants de l'Empereur.
1356 5 avril Jean II le Bon fait emprisonner Charles le Mauvais à Rouen. Charles le Mauvais, roi de Navarre et gendre du roi de France, complote avec le roi d'Angleterre et tente de dresser le Dauphin contre son père, Jean II le Bon. Excédé, le roi vient lui-même à Rouen où il fait enfermer son gendre.
1356 19 septembre : bataille de Poitiers : Édouard de Woodstock dit le Prince Noir, défait les Français à Poitiers et capture le roi Jean II le Bon ainsi que de nombreux chevaliers. Bataille de Poitiers en 1356 (livrée à Maupertuis), dans laquelle les Français furent battus par les Anglais et le roi Jean fait prisonnier et emmené à Londres. Le dauphin Charles (futur Charles V), régent pendant la captivité de son père, réunit à deux reprises (1358-1357) les États généraux pour leur demander de nouveaux subsides destinés à entretenir une armée pour défendre le territoire pendant la captivité du roi. Les États, dirigés par Robert Le Coq, évêque de Laon et Étienne Marcel, prévôt des marchands, firent preuve d'une vive hostilité envers la couronne: ils accordèrent néanmoins les subsides demandés; mais à la condition qu'une commission de trente-six membres, nommée dans leur rein, aurait le contrôle de leur emploi. Étienne Marcel, prévôt des marchands de Paris et homme politique français né vers 1315, mort à Paris en 1358, Étienne Marcel joua un rôle considérable aux États généraux de 1355 et 1357. Devant l'opposition du dauphin (futur Charles V) il organisa le 22 février 1358 la première journée révolutionnaire parisienne. Avec ses partisans, il envahit le palais et obligea le dauphin à renouveler l'ordonnance de 1357 qui prévoyait le contrôle des subsides par les États généraux, un conseil adjoint au dauphin. Devenu maître de Paris, il s'efforça de gagner la province à sa cause, mais le dauphin ayant pu s'enfuir bloqua Paris. Étienne Marcel se compromis par son alliance avec Charles II le Mauvais; alors qu'il essayait de faire entrer ce dernier dans Paris au milieu de la nuit, il fut surpris par l'échevin Jean Maillard, partisan du dauphin, qui l'éxecuta.
1356 Régence du futur Charles V
1357 3 mars Grande Ordonnance sur la réforme du royaume. Les États généraux contraignent le dauphin Charles, futur Charles V le Sage, à promulguer la Grande Ordonnance qui vise à établir une sorte de monarchie constitutionnelle sur le modèle de la Grande Charte anglaise.
1357 23 mars Trêve de Bordeaux entre la France et l'Angleterre. Après la bataille de Poitiers où il a été fait prisonnier le 17 septembre 1356, Jean II le Bon signe une trêve de deux ans avec le Prince Noir. Il est envoyé en Angleterre où il demeurera en captivité pendant trois ans.
1357 9 novembre Évasion de Charles le mauvais.
1357 apparition du linceul de Turin à Lirey. Le Suaire de Turin est un drap en lin ancien qui montre l'image d'un homme qui présente, semble-t-il, les traces de tortures physiques correspondant à une crucifixion. Il est conservé dans la chapelle royale de la Cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Turin, Italie. Les partisans de l'authenticité pensent que c'est le linceul, qui a recouvert Jésus de Nazareth quand il fut mis au tombeau : son image fut, d'une certaine manière, imprimée en négatif sur les fibres, à un moment qui correspondrait, peu ou prou, l'époque de la proclamation de la résurrection de Jésus. Pour les sceptiques, le suaire est un faux : ou une contrefaçon médiévale ou l'oeuvre réaliste d'un artiste, à des fins de dévotions. Le Saint-Suaire désigne, dans le langage courant, un linge qui a recouvert le visage du Christ, ou bien le linceul qui a servi à envelopper son corps après la mort, selon le mode de sépulture en usage chez les Juifs, avant de le déposer au tombeau selon le Nouveau Testament. Très tôt, des linges assimilés à cet événement sont devenus l'objet d'un culte. Dans l'Histoire, l'Église n'a pas toujours reconnu l'authenticité de ces reliques, cela fut fonction des époques et des personnalités concernées. Depuis une vingtaine d'années, le linceul de Turin a fait l'objet de nouvelles études scientifiques.
1358 janvier Signature du traité de Londres entre Jean II et Édouard III d'Angleterre. Premier traité de Londres (janvier 1358), ce premier traité de Londres fut signé en janvier 1358, par Édouard III d'Angleterre et Jean II de France. Ce traité concernait la libération du roi de France. Édouard III obtient : Les anciennes possessions d'Aquitaine des Plantagenêts : La Guyenne (qui a été confisquée par Philippe VI en début de conflit), la Saintonge, la Poitou, le Limousin, le Quercy, le Périgord, le Rouergue et la Bigorre; Une rançon de 4 millions d'écus; Il ne renonce pas à la couronne de France.
1358 22 février Étienne Marcel soulève Paris avec l'aide de Charles le Mauvais. Étienne Marcel à la tête d'insurgés parisiens force les portes du Louvre et assassine devant le Dauphin, futur Charles V, le maréchal de Champagne et le maréchal de Normandie qui sont les conseillers du roi. A la tête d'un mouvement insurrectionnel, le chef de la municipalité de Paris, Etienne Marcel pénètre dans l'hôtel du dauphin. Il fait assassiner sous ses yeux les maréchaux de Champagne et de Normandie. En l'absence du roi Jean II, prisonnier des anglais depuis septembre 1356, le dauphin, futur Charles V, se soumet aux exigences d'Etienne Marcel. Il accepte de renouveler l'ordonnance de réforme de mars 1357 associant les bourgeois à la gestion du royaume et prend le titre de régent dans l'attente de la libération de son père.
1358 Tentative de coup d'État d'Étienne Marcel, prévôt des marchands de Paris. Prévôt, au Moyen Âge et sous l'Ancien Régime, le prévôt est un agent d'administration domaniale. Il existe également des prévôts dans l'administration sous l'Ancien Régime, comme le prévôt de Paris (mort en 1789), le prévôt des maréchaux de France, le prévôt général et les prévôts royaux. Prévôt. Officier du roi ou du seigneur chargé à partir du XIe siècle de rendre la justice et d'administrer les domaines. A Paris, le prévôt des marchands est le chef de la municipalité. Il gère l'arrivée des marchandises par voie d'eau, juge les officiers de la ville, exerce la justice entre les marchands et les commis, répartit la capitation, administre les dépenses relatives aux édifices, etc. Après la révolte d'Étienne Marcel, le roi limite les pouvoirs du prévôt dans la capitale.
1358 14 mars Le dauphin Charles devient régent.
1358 mars Le dauphin, régent quitte Paris pour Compiègne.
1358 21 mai Grande jacquerie contre les seigneurs. Des paysans du Beauvaisis (nord du Bassin parisien) se révoltent contre les taxations royales et seigneuriales (il faut alors payer la rançon du roi Jean le Bon, prisonnier des Anglais). Ils se regroupent en bande, pillent et incendient les châteaux, tuent les nobles. La révolte s'étend, menée par Etienne Marcel, le prévôt des marchands de Paris. Mais le roi de Navarre, Charles le Mauvais, écrasera les "Jacques" à Mello le 10 juin. Le mot "jacquerie" vient de "Jacques" le surnom des paysans, des vilains.
1358 28 mai Début du mouvement de la Jacquerie. Cette révolte des paysans de Picardie, d'Ile-de-France et de Champagne commence ce jour par une rixe entre paysans armés et les habitants de Saint-Leu-d'Esserent. L'émeute des Jacques, paysans riches qui soutiennent le roi de France, prisonnier en Angleterre, qui ont coupé l'approvisionnement de Paris où Étienne Marcel se dresse contre le Dauphin, futur Charles V, sera violemment écrasée par Charles de Navarre, le 10 juin suivant à Mello. La Jacquerie, éclata le mouvement populaire appelé la Jacquerie, du nom de Jacques sous lequel on désignait par dérision les paysans. Ceux-ci, exaspérés par les longues misères résultant de l'invasion de la France par les bandes anglaises, se soulevèrent contre l'autorité royale et contre leurs seigneurs, dont ils pillèrent et brûlèrent les châteaux. Cette révolte fut durement réprimée et échoua misérablement. Pendant ce temps, le pays était dévasté par les Grandes Compagnies, bandes formées, pour la plus grande partie, des mercenaires étrangers qui avaient fait partie de l'armée du roi Jean, défaite à Poitiers, et avaient été licenciés sur place, et probablement sans solde. Gens de sac et de corde, ils ne vivaient que de pillage dans les pays qu'ils parcouraient en tous sens jusqu'à ce qu'ils n'en pussent plus rien tirer. Les méfaits de ces bandes, en révélant le danger qu'il y avait à faire défendre le territoire national par des mercenaires étrangers dont on ne pouvait plus ensuite se débarrasser, furent sans doute une des raisons pour lesquelles les États généraux de 1357 votèrent la création d'une armée permanente de 30 000 hommes. Cette année 1358 fut encore marquée par une insurrection des habitants de Paris contre le dauphin Charles, qui faisait percevoir des impôts sans l'autorisation des États généraux.
1358 10 juin Écrasement de la révolte paysanne par Charles le Mauvais et Étienne Marcel. Charles le Mauvais écrase les jacques. Charles le Mauvais qu'Étienne Marcel a fait sortir de prison, achève de tailler en pièce, à Meaux, les jacques qu'entraîne un certain Guillaume Carle et qui se sont révoltés en Picardie, en Champagne et en Beauvaisis, depuis le 28 mai, contre les nobles et les propriétaires.
1358 31 juillet Étienne Marcel est exécuté par les partisans du dauphin (futur Charles V). Troublés que le prévôt des marchands de leur ville, capitale du royaume de France, puisse espérer le secours des armées de l'Angleterre et de la Navarre, et inquiets qu'il nomme capitaine de la ville, Charles le Mauvais qui prétend au trône de France avec le soutien des Anglais, les Parisiens, en ce 31 juillet 1358, exécutent Étienne Marcel et ses partisans.
1358 2 août Le dauphin (futur Charles V) regagne Paris.
1359 24 mars Jean II signe le second traité de Londres. Deuxième traité de Londres (l'endenture mars 1359), Ce second traité de Londres appelé également l'Endenture fut signé par Édouard III d'Angleterre et Jean II de France le 24 mars 1359. En France, le pouvoir de la noblesse est discréditée par les défaites militaires. Les Jacqueries sont exploitées par des opportunistes qui font sombrer le pays dans la guerre civile. Etienne Marcel le prévôt des marchands de Paris et chef du tiers état tente de prendre le pouvoir à la faveur des états généraux. Charles le Mauvais tente de profiter de la situation pour revendiquer la couronne alors que ses parents y avaient renoncé. Profitant des troubles, Édouard III d'Angleterre impose un second traité encore plus contraignant. Par ce traité Jean II le Bon accordait au roi d'Angleterre les anciennes possessions d'Aquitaine des Plantagenêts: La Guyenne (qui a été confisquée par Philippe VI en début de conflit), la Saintonge, le Poitou, le Limousin, le Quercy, le Périgord, les comtés de Gaure et de Bigorre, l'Angoumois, l'Agenais, Calais, le Ponthieu et la Gascogne. Il accordait également toutes les terres qui ont un jour appartenu à l'Angleterre : le Maine, la Touraine, l'Anjou et la Normandie. Le roi d'Angleterre reçois l'hommage du duc de Bretagne. Ce qui permet de régler la guerre de succession de Bretagne en faveur de Jean de Montfort allié des Anglais. De plus il accordait la suprématie du duché de Bretagne au souverain anglais. Il s'agissait d'un véritable dépeçage du royaume de France. Quelles furent les menaces utilisées par le roi d'Angleterre, quelles furent les serments faits par Édouard III d'Angleterre, quelle rouerie, quelle perfidie le souverain anglais a t-il employé pour amener Jean II le Bon à céder autant de terres françaises au souverain anglais. Le montant exhorbitant de la rançon pour la libération de Jean II le Bon (4 millions d'écus) devait être versé aux Anglais avant le 24 juin 1360. Cela représente plus de la moitié du territoire et plusieurs années de recettes fiscales. Accepter ces conditions discréditerait définitivement les Valois et risqueraient de faire ressombrer le Royaume dans la guerre civile offrant à Édouard III d'Angleterre la couronne sur un plateau. Lorsque ce second traité de Londres se trouva entre les mains des conseillers royaux, d'une seule voix ceux-ci refusèrent ce traité déshonorant, humiliant et dangereux pour le royaume de France.
1359 18 juin Bertrand du Guesclin prend Melun à Charles le Mauvais. Bertrand du Guesclin, né en 1320 à la Motte-Broons près de Dinan, mort en juillet 1380 devant Châteauneuf-de-Randon, est un connétable de France. il gagne le respect de la noblesse à la pointe de son épée. Engagé dans l'armée française à l'âge vingt ans et ne la quittera plus par la suite, il conduira de nombreuses attaques contre les Anglais dans les forêts bretonnes entre 1342 et 1360, à la tête d'une bande de partisans. Il participera à la défense de Rennes, assiégé par le duc de Lancaster, en 1356, avant d'être nommé lieutenant l'année suivante. Il rendra part alors à plusieurs batailles contre les Anglais et les Navarrais, jusqu'en 1364. Victorieux à Cocherel, il sera nommé capitaine général des pays situés entre la Seine et la Loire, puis partira pour l'Espagne à la tête d'une armée de mercenaires. Il détrônera le roi de Castille Pierre le Cruel pour le remplacer par son demi-frère, Henri de Trastamare, allié des Français. Cette campagne durera cinq ans. Promu connétable de France en 1370, Du Guesclin entreprendra la conquête du Périgord, du Poitou, de l'Angoumois, d'Aunis, et de la Normandie. Il luttera contre les Grandes Compagnies (pilleurs) qui sévissaient en Auvergne, à partir de 1379. Du Guesclin décédera pendant le siège de Châteauneuf-de Randon et aura droit à quatre sépultures : une à la basilique Saint-Denis, près du roi de France, une au Puy, une à Clermont-Ferrand et la dernière à Dinan, la seule demeurée inviolée. Le cénotaphe où repose son coeur, se trouve à l'église Saint-Sauveur de Dinan.
1359 25 juin Rejet du traité de Londres par le régent et les États Généraux.
1360 1er mai Ouverture des négociations du traité de Brétigny. Les négociations commencent. L'Angleterre envisage de libérer le roi Jean II le Bon moyennant une rançon de 3 millions d'écus et des avantages en droit sur la Guyenne, le Ponthieu, Calais et Guines. Jean le Bon, le traité signé, rentrera en France, laissant en otage son fils le duc d'Anjou (futur Louis Ier de Naples). Mais, parce que ce dernier s'évade, par respect pour sa parole donnée, le roi revient à Londres. Louis Ier de Naples, Louis Ier, comte, puis duc d'Anjou, roi titulaire de Naples, (né à Vincennes le 23 juillet 1339 - mort au château de Biseglia, près de Bari, Italie, le 20 septembre 1384) est le deuxième fils de Jean le Bon et de Bonne de Luxembourg. Il est fait comte de Poitiers en 1350, comte d'Anjou et du Maine en 1356 ainsi que lieutenant du royaume la même année et enfin duc d'Anjou en 1360. Il est empereur titulaire de Constantinople (1383-1384), roi titulaire de Naples (1382-1384), duc d'Anjou, comte de Provence et de Forcalquier (1381-1384) et roi titulaire de Jérusalem.
1360 8 mai Traité de Brétigny. Édouard III d'Angleterre renonce au trône de France en échange de l'Aquitaine. l'Angleterre rendait la liberté au roi Jean II moyennant une rançon de trois millions d'écus d'or; et la France renonçait à tous droits sur la Guyenne, le Ponthieu et les villes de Guînes et de Calais. Jean le Bon rentra en France, laissant son second fils, le duc d'Anjou (Louis Ier de Naples), en otage à Calais, jusqu'au paiement de la rançon, mais le jeune prince s'étant évadé, le roi vint reprendre à Londres sa captivité, par respect dit-il de sa parole, et surtout, disait-on, parce que la captivité lui était douce. Le traité de Brétigny est signé le 8 mai 1360, à Brétigny, (un village près de Chartres), entre Édouard III d'Angleterre et Jean II le Bon, à la fin d'une chevauchée, interrompue après un terrible orage de grêle. Il ne fut pas durable, mais permis une trève de neuf ans pendant la Guerre de Cent Ans (1337-1453), dont il marque la fin de la première phase. Le traité met un terme aux quatre années de captivité à Londres de Jean II le Bon, prisonnier à la bataille de Poitiers le 19 septembre 1356, libéré contre une rançon de 3 000 000 de livres. Des otages sont livrés pour garantir le paiement, dont le plus important est sans doute son ambassadeur et conseiller : Bonabes IV, sire de Rougé et de Derval. Durant cette captivité le Dauphin, futur Charles V avait du faire face à une révolte d'Étienne Marcel, prévôt des marchands de Paris, et à une jacquerie paysanne qui avaient affaibli le pouvoir de négociation français. L'Anglais obtient la Guyenne et la Gascogne en toute souveraineté ainsi que Calais, le Ponthieu et le comté de Guines. Il obtient également le Poitou - dont l'un des fils de Jean II, Jean, est pourtant comte -, le Périgord, le Limousin, l'Angoumois et la Saintonge. Enfin, il devient souverain de toutes les terres du comte d'Armagnac (Jean Ier d'Armagnac) en recevant l'Agenais, le Quercy, le Rouergue, la Bigorre et le comté de Gaure. Les années suivantes, l'armée française commandée par Bertrand Du Guesclin, bat le roi de Navarre Charles le Mauvais et ses alliés anglais à Cocherel le 16 mai 1364, mais sera vaincu à la bataille d'Auray et fait prisonnier. Traité de Brétigny. Nous sommes en pleine guerre de Cent Ans. L'Angleterre envisage de libérer le roi Jean II le Bon moyennant une rançon de 3 millions d'écus et des avantages en droit sur la Guyenne, le Ponthieu, Calais et Guines. Jean le Bon, le traité de Brétigny signé (3 mai 1360), rentre en France, laissant en otage son fils le duc d'Anjou (Louis Ier de Naples). Mais, parce que ce dernier s'évade, par respect pour sa parole donnée, le roi revient à Londres.
1360 24 octobre Paix de Calais, ratification du traité de Brétigny. Édouard III d'Angleterre a déjà compris qu'il lui sera impossible de monter sur le trône de France. Le traité de Brétigny signé le 9 mai précédent était le premier signe de cette acceptation. En ce jour, il a renoncé à sa prétention à la couronne de France et libéré, en contrepartie d'une rançon de trois millions d'écus, le roi Jean II le Bon, prisonnier à Londres. En échange, la France reconnaît sa suzeraineté sur la Guyenne, la Gascogne, la Saintonge, l'angoumois, le Périgord, le Rouergue, l'agennais, le Poitou, le Limousin, le Ponthieu et Calais.
1360 8 juillet Jean II rentre en France.
1360 5 décembre Ordonnance de Compiègne instaurant l'impôt et le franc. C'est la guerre qui a convaincu les Français de se résigner à l'impôt. En 1356, le roi Jean le Bon est battu et fait, prisonnier par les Anglo-Gascons à Poitiers. Après quatre années noires, la paix est conclue et le roi libéré, mais il faut payer sa rançon, ou du moins, la première échéance, même si elle est un peu réduite. En conséquence, l'ordonnance de Compiègne, du 5 décembre 1360, met en place un système fiscal qui repose sur l'impôt indirect. Franc, la première monnaie ainsi désignée est le franc à cheval, frappée en 1360. Le franc à cheval est le premier franc français, monnaie d'or à 24 carats pesant 3,88 grammes, émise pour financer la rançon du roi Jean II le Bon (1350-1364), prisonnier des Anglais. Crée le 5 décembre 1360, et mis en circulation en février 1361 jusqu'en 1364. Le nom "franc" signifiant "libre". Le franc fut émis à la valeur d'une livre tournois, et le mot franc devint vite synonyme de livre.
1360 Retour de captivité du roi Jean II
1361 21 novembre Philippe Ier de Bourgogne meurt de la peste à Rouvres sans postérité.
1361 Jean le Bon fonda la deuxième maison de Bourgogne, en donnant cette province en apanage à son quatrième fils, Philippe II de Bourgogne (dit Philippe le Hardi), qui avait bravement combattu à ses côtés à Poitiers. Cette maison, qui devait s'éteindre en 1477, fut successivement représentée, après Philippe le Hardi, par Jean sans Peur, Philippe le Bon et Charles le Téméraire. La première maison de Bourgogne était issue de Robert le Pieux. Philippe II de Bourgogne, Philippe de France, duc de Bourgogne sous le nom de Philippe II, dit le Hardi, né à Pontoise le 17 janvier 1342, est le quatrième fils du roi de France Jean le Bon et de Bonne de Luxembourg. Il gagne son surnom au côté de son père à la bataille de Poitiers en 1356. Il reçoit le duché de Bourgogne en 1363. Il épouse en 1369 Marguerite de Flandre, veuve de Philippe de Rouvre, et se trouve ainsi à la tête des deux principautés quand meurt en 1384 le comte de Flandre Louis II de Male. Le duché de Bourgogne prend forme en 888 lorsque que Richard le Justicier se voit autorisé par le roi Eudes de réunir les comtés d'Autun, de Sens, d'Auxerre et de Troyes. Il prend alors le titre de marquis (marchio) puis celui de duc (dux). En 1361 le duc Philippe de Rouvre meurt sans héritier, le roi de France Jean II le Bon récupère le duché et l'octroie à son fils Philippe le Hardi. Les descendants de ce dernier s'attachent à en faire une grande principauté, tendant à l'indépendance. Conquêtes et alliances matrimoniales mettent les ducs de Bourgogne à la tête de vastes et riches domaines en Flandre et aux Pays-Bas, faisant d'eux de redoutables compétiteurs des rois de France au moment ou ceux-ci affrontent l'ennemi anglais. Philippe le Bon se fait reconnaître indépendant par le roi français Charles VII avec le traité d'Arras en 1435. En 1471, Charles le Téméraire proclame l'indépendance, cependant il ne tarde pas à mourir et le roi Louis XI s'empare alors du duché de Bourgogne. Charles Quint, héritier des ducs de Bourgogne n'aura de cesse de faire reconnaître ses droits au duché de Bourgogne auprès de son adversaire François Ier, sans aucun succès.
1362 Édouard III d'Angleterre donne à son fils, le Prince Noir, le duché d'Aquitaine, avec Bordeaux pour capitale.
1362 6 avril Défaite de Jean II le Bon à Brignais. La bataille de Brignais oppose les Grandes compagnies et l'armée royale française commandée par Jean de Melun, comte de Tancarville. Le 6 avril 1362, les Grandes compagnies bénéficiant de l'effet de surprise, taillèrent en pièce l'armée royale. Plusieurs barons trouvèrent la mort, parmi lesquels Jacques de Bourbon, comte de La Marche, connétable de France et Louis Ier d'Albon, comte de Forez. En outre, beaucoup de seigneurs furent capturés. Cette défaite fut provoquée par le manque de discipline des chevaliers, qui progressaient sans la protection indispensable des éclaireurs et des flanqueurs (éclaireurs disposés sur les flancs d'une armée) et ne disposaient pas de piétaille (infanterie). Brignais est une commune française, située dans le département du Rhône et la région Rhône-Alpes.
1362 Édouard III d'Angleterre permet que l'on plaide en anglais devant le parlement anglais. / Statute of Pleading qui encourage l'anglais est rédigé en français
1363 27 juin Jean II nomme son fils Philippe le Hardi gouverneur de Bourgogne.
1363 6 septembre Jean II donne le duché de Bourgogne en apanage à son fils Philippe le Hardi.
1363 à 1431 - naissance et mort de Christine de Pisan. Femme de lettres italienne, elle est une des rares figures féminines de la littérature française du Moyen Âge. Elle est aussi la première femme à avoir fait de son goût pour les lettres un métier, considérée d'ailleurs de ce fait avec sévérité par les critiques du XIXe siècle. Grâce à ses propres oeuvres, riche en confidences autobiographiques, son existence passablement mouvementée et son parcours littéraire sont relativement bien connus.
1363 Session du Parlement anglais s'ouvre par discours en anglais.
1364 2 janvier Jean II retourne en Angleterre se constituer prisonnier à la place de son fils qui s'est échappé.
1364 7 avril Bertrand du Guesclin prend Mantes.
1364 8 avril Mort de Jean le Bon à Londres, en captivité. On ne sait de quoi, à cinquante-cinq ans, meurt le roi à nouveau prisonnier. Par respect pour sa parole donnée, il est revenu se constituer prisonnier après l'évasion de son fils, le duc d'Anjou (Louis Ier de Naples). A Londres, on le dit mort d'apoplexie mais, parce qu'on le sait mauvais joueur, on est prêt à croire qu'il aurait pris un mauvais coup au cours d'une partie d'échecs. Il avait épousé Bonne de Luxembourg, dont il eut Charles V qui lui succéda, et Philippe le Hardi qu'il fit duc de Bourgogne. - Avènement de Charles V (né en 1337) surnommé le Sage, tant à cause de son savoir que de la prudence avec laquelle il gouverna. Le règne s'ouvrait dans de mauvaises conditions. Charles V sut s'entourer d'hommes de valeur et arriva à surmonter toutes les difficultés résultant des règnes précédents. Il eut surtout à lutter contre Charles le Mauvais, roi de Navarre, Pierre le Cruel, roi de Castille, les Grandes Compagnies et les Anglais. Son meilleur général fut le Breton Du Guesclin. Il laissa la France relativement prospère.
1364 Premiers établissements français à la Côte d'Afrique (les Dieppois en Guinée et au Sénégal).
1364 16 mai Victoire de Bertrand du Guesclin en Normandie à la bataille de Cocherel. Charles le Mauvais s'est rebellé en raison de la succession de Bourgogne à laquelle il prétend. Les troupes du captal de Buch qu'il envoie sont taillées en pièces par un chevalier “d'une laideur à faire peur aux dames” aussi fort qu'illettré, Bertrand du Guesclin. Victoire de Du Guesclin, sur Jean de Grailly, Captal de Buch, qui commandait les troupes de Charles le Mauvais. Captal de Buch, Jean III de Grailly, dit le Captal de Buch, mort à Paris en 1377, est l'un des principaux capitaines de la guerre de Cent Ans. À l'instar de ses ancêtres, il épouse avec ardeur la querelle anglaise contre la maison de France. La bataille de Cocherel a lieu le 16 mai 1364 entre Charles V de France dont l'armée est commandée par Bertrand du Guesclin et Charles II de Navarre dont les troupes sont sous les ordres du captal de Buch (Jean de Grailly) ainsi que des archers anglais sous Blancbourg et Joüel et des routiers tels que Arnaud-Amanieu d'Albret.
1364 CHARLES V le Sage (1364-1380)
1364 Charles V le Sage. Lorsque Jean le Bon est fait prisonnier par les Anglais de 1356 à 1360, c'est son fils Charles futur Charles V qui assure la régence. Il devra faire face à une situation très dégradée. C'est la plus grave crise qu'ait connu la monarchie française. Les états généraux tentent d'imposer au régent une réforme profonde du système de gouvernement avec un contrôle de leur part, c'est la grande ordonnance de 1357. Accèder à leurs demandes reviendrait à instaurer une monarchie parlementaire. Les campagnes se révoltent (jacqueries). Le roi de Navarre, Charles le Mauvais qui était prisonnier pour avoir semé des troubles, s'est évadé et traite avec Édouard III d'Angleterre pour se partager la France. Des bandes à la solde de Charles le Mauvais ravagent le royaume, et de conivence avec Étienne Marcel (prévôt des marchands de Paris) ils organisent des manifestations. Étienne Marcel est tué par le peuple de Paris accusé de vouloir livrer Paris à l'Anglais. Charles V parvient à surmonter toutes ces difficultés. Le 8 avril 1364 Charles V devient roi de France. Charles V confie le commandement de ses armées au chevalier Bertrand du Guesclin. Il doit tout d'abord faire face à la révolte de Charles le Mauvais qu'il bat à Cocherel en 1364. En suite il doit résoudre le problème des grandes compagnies, ces bandes de soldats ou de mercenaires qui pillent les campagnes. En Espagne un conflit nait entre Pierre le Cruel (il à déjà fait assassiner un de ses frères) roi de Castille et son autre frère Henri de Trastamar qui est réfugié en France, pour le trône de Castille. C'est l'occasion pour du Guesclin de regrouper ces compagnies et de les envoyer se battre en Castille afin de placer Henri de Trastamar sur le trône. Pierre le cruel s'alliera au Prince Noir (fils du roi Édouard III d'Angleterre) gouverneur de Guyenne. Du Guesclin est battu à Najera le 3 avril 1367 mais dégouté du comportement de Pierre le Cruel, le Prince Noir l'abandonne. Cette fois Du Guesclin sera vainqueur à Montiel le 14 mars 1369, Pierre le Cruel meurt le 23 mars de la même année. Charles V et Du Guesclin se consacrent ensuite à reconquérir les territoires aux mains des Anglais, non pas par de grandes batailles mais par la technique du harcèlement, une guerre d'usure. Elle sera payante, le Rouergue, le Quercy et le Périgord sont récupérés en 1369, puis ce sont le Limousin et le Poitou en 1372 l'Aunis et la Saintonge en 1373. En 1375 les Anglais ne possèdent plus en France que la Guyenne et Calais. Du Guesclin qui avait été fait Conètable de France en 1370 meurt le 13 juillet 1380 au siège de Châteauneuf de Randon. Le roi le fait inhumer à Saint Denis et il l'y rejoint deux mois après, le 16 septembre 1380. Tout en déployant une activité militaire, Charles V a redressé le royaume, il a renforcé l'autorité royale et rétablit la monnaie. Dépourvu de tout fanatisme religieux il a protégé les Juifs et s'est efforcé de freiner l'activité religieuse dans le Languedoc. Ce fut un roi lettré aimant à s'entourer d'hommes savants et un roi batisseur, il crée une nouvelle enceinte de Paris, modifie la forteresse du Louvre, fait construire la Bastide Saint Antoine dite Bastille, fait construire le donjon de Vincennes et le fortifie.
1364 19 mai Sacre de Charles V à Reims.
1364 2 juin Lettres de patentes constituant le duché de Bourgogne en apanage pour Philippe le Hardi. Lettres patentes. Actes royaux, scellés du sceau de la monarchie, dans lesquels le souverain s'adresse en législateur aux diverses cours de justice du royaume.
1364 29 septembre Bataille d'Auray (épisode de la guerre de Bretagne ou des Deux Jeanne), dans laquelle Jean de Montfort battit son rival Charles de Blois qui y fut tué, et fit prisonnier Du Guesclin qui d'ailleurs racheta peu après sa liberté. Depuis la mort de Jean II le Bon, la guerre de Succession de Bretagne oppose l'épouse de Charles de Blois, Jeanne de Penthièvre, nièce du défunt, à celui qui fut son demi-frère, Jean de Montfort. Le roi de France, Charles V, soutient les prétentions de la première, le roi d'Angleterre celles du second. En ce jour, les armées anglaises et bretonnes sont commandées par Olivier de Clisson. Les armées des Français (et des Bretons) sont commandées par Charles de Blois. Auprès de lui, Bertrand du Guesclin. Au cours de la bataille, si Olivier de Clisson a un oeil crevé, Charles de Blois est tué, et Bertrand du Guesclin, se battant encore avec une épée brisée, est fait prisonnier par un conseiller du Prince Noir, qui lui lance : “Vous serez plus heureux une autre fois, messire Bertrand”. Ce sont 40 000 florins d'or que du Guesclin fixe pour sa rançon. Si les Anglais alliés aux Bretons l'emportent et imposent que Jean de Montfort devienne duc de Bretagne sous le nom de Jean IV de Bretagne, le roi de France obtient qu'à ce titre il lui rende hommage. Charles de Blois, aussi appelé Charles Ier de Bretagne, est né en 1319 à Blois. Il a été canonisé comme Charles de Blois (bienheureux). Il est Baron de Mayenne, Comte de Penthièvre, Seigneur de Guise, et duc de Bretagne. La bataille d'Auray (29 septembre 1364) est la dernière bataille de la guerre de Succession de Bretagne. Elle joue un rôle dans la guerre de Cent Ans.
1364 Giovanni de Dondi (1318-1389) vient d'achever l'astrarium, une horloge astronomique, après seize années de labeur. L'ensemble de son travail est relaté dans deux traités l'Opus Planetarium et le Tractatus Astrarium. Ces traités sont si précis qu'ils ont même permis la reproduction de l'horloge. C'est le début de l'horlogerie de précision.
1364 Messe de Notre-Dame de Guillaume de Machaut. Probablement à l'occasion du sacre de Charles V, Guillaume de Machaut compose la Messe de Notre-Dame. Cette oeuvre est la première messe polyphonique à être composée par un seul homme. Elle représente l'apogée de l'Ars Nova dont Machaut fut le principal représentant.
1365 mars Traité d'Avignon : Après sa défaite à la bataille de Cocherel, Charles le Mauvais signe le traité d'Avignon où il abandonne ses possessions de Basse-Seine en Normandie contre la ville de Montpellier. La trêve d'avignon est une interruption des combats de la guerre de Cent Ans, ignée par les plénipotentiaires navarrais et français tous réunis à Avignon sur la demande du pape Urbain VI qui présidait les négociations. Cette trêve ordonnait que les armes soient déposés le 6 mars 1365.
1365 12 avril Traité de Guérande: Après la victoire d'Auray en septembre 1364 où Charles de Blois a été tué et Bertrand du Guesclin fait prisonnier, Jean de Monfort se fait reconnaître le titre de duc de Bretagne par Charles V le Sage, roi de France. Cette décision met fin à ce que l'on a appelé la guerre des Jeanne, Jeanne de Penthièvre, nièce de Jean III de Bretagne et Jeanne de Flandre. La Bretagne était attribuée à la maison de Montfort qui se reconnaissait vassale du roi de France et la maison de Blois (soutenue dans cette guerre par la France) recevait le comté de Penthièvre et la vicomté de Limoges. Le premier traité de Guérande est signé en 1365. Il met fin à la première guerre de Succession de Bretagne qui opposait Jeanne de Penthièvre, nièce du dernier duc Jean III de Bretagne, soutenue par son époux Charles de Blois, à Jean de Montfort, demi-frère du précédent. Après sa mort, son fils Jean IV de Bretagne reprend sa revendication et finit par triompher à la bataille d'Auray.Le traité établit Jean IV de Bretagne comme héritier légitime. Il ne repousse pas totalement les prétentions des Penthièvre, puisqu'il établit ainsi la loi successorale en Bretagne : le duché se transmettra de mâle en mâle dans la famille des Montfort ; si l'héritage tombe en quenouille, il passera aux mâles de la famille de Penthièvre.

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1365 Traité de Saint-Denis, qui mit fin à la guerre entre la France et la Navarre. Charles le Mauvais renonçait à ses prétentions au trône de France et abandonnait le duché de Normandie; il recevait par contre la seigneurie de Montpellier.
1366 à 1369 - Les Grandes Compagnies infestaient la France de leurs déprédations. Pour en débarrasser le pays, Charles V chargea Du Guesclin de les conduire en Espagne, au service d'Henri de Transtamare, révolté contre son frère, Pierre le Cruel, roi de Castille, qui avait fait étrangler leur mère. Du Guesclin pénétra avec ces bandes en Castille et fit couronner Henri de Transtamare à Burgos. Pierre le Cruel se réfugia à Bordeaux auprès du Prince Noir, avec l'appui duquel il ne tarda pas à recommencer la lutte. Les grandes compagnies de mercenaires durant la guerre de Cent Ans, pendant les périodes de paix, se regroupaient en Grandes Compagnies ou routes - on parle aussi de routiers - et vivaient sur le pays environnant. Pierre le Cruel, Pierre Ier de Castille, (né le 30 août 1334 à Burgos mort le 23 mars 1369 à Montiel), seul fils légitime du roi Alphonse XI et de Marie de Portugal (fille du roi Alphonse IV de Portugal), connu comme Pierre le Cruel, fut roi de Castille et Leon (1350 – 1369). Henri de Trastamare (13 janvier 1334 Séville - 29 mai 1379 Santo Domingo de la Calzada), fut le fils bâtard d'Alphonse XI de Castille et Éléonore de Guzman, le demi-frère de Pierre Ier de Castille le cruel.
1366 janvier-mars Intervention française en Espagne.
1367 3 avril Bataille de Navarette. Du Guesclin, qui mène campagne pour le roi Charles V, tente de renverser depuis le début de 1366 Pierre le Cruel, roi de Castille, pour imposer sur le trône de Castille Henri de Trastamare. En ce jour, il est battu à Najera par les alliés de Pierre le Cruel : le Prince Noir et Chandos. Ces derniers le monnaient contre une rançon.
1367 16 octobre Le pape Urbain V quitte Avignon pour s'installer à Rome.
1368 3 septembre Naissance de Charles (futur Charles VI), fils de Charles V. Charles VI de France, dit Charles le Bien Aimé, puis Charles le Fol, (né à Paris, le 3 décembre 1368 - mort à Paris, le 21 octobre 1422) fut roi de France de 1380 à 1422. Il est le fils de Charles V et Jeanne de Bourbon.
1368 à 1644 - La dynastie mongole Yuan est renversée en Chine et est remplacée par la dynastie chinoise Ming (1368-1644). La dynastie Ming, 1368-1644, fut une lignée d'empereurs de Chine. Au milieu du XIVe siècle, après plus d'un siècle de domination mongole sous les Yuan, la population chinoise rejeta le "règne des étrangers". Ce mouvement, qui pris la forme d'une suite de révoltes paysannes, repoussa la dynastie Yuan dans les steppes mongoles et établit la dynastie Ming en 1368. La dynastie Ming s'ouvrit sur une renaissance culturelle : les arts, particulièrement l'industrie de la porcelaine, se développèrent comme jamais auparavant. Hongwu, de son nom personnel Zhu Yuanzhang, fut l'empereur fondateur de la dynastie Ming. Il régna en Chine de 1368 à 1398. Paysan dans la province de l'Anhui, il dut se faire moine pour échapper à la famine qui résulta de l'incapacité à régner de la dynastie tombante des Yuan. Puis, à Gwongjau, il rejoint la secte du lotus blanc qui fomenta des troubles contre la dynastie régnante. Il en vint à combattre les Mongols de l'empereur Shundi. C'était un excellent général et, scrupuleux, il interdit à ses hommes tout pillage, ce qui lui valut le soutien des populations qu'il conquit. Il eut également la sagesse d'éclipser la plupart des autres chefs rebelles. Puis, quand il arriva à Khanbalik (Pékin) avec ses troupes, les Mongols avaient déjà fui. L'année 1368 marqua la fin de la dynastie Yuan en Chine. Il se proclama empereur la même année. Il installa sa capitale à Nanjing et s'y fit bâtir un palais et commença même à y faire construire son grandiose mausolée. C'était un homme particulièrement méfiant, et il était convaincu qu'un complot mettant en scène des fonctionnaires et des eunuques le menaçait. Ainsi, il en fit condamner nombre d'entre eux pour écrits subversifs. Il prit tout le pouvoir dans ses mains, l'autocratie montait. Il reboisa les endroits qui se déboisaient pour ainsi éviter les glissements de terrains. Il recommença à faire irriguer les terrains agraires. Le but était de renouveler et de faire prospérer une économie ruinée par les Mongols. Finalement, l'économie en revint à prospérer. Il mourut à Nanjing à 70 ans.
1368 Charles V reprend l'avantage sur les Anglais avec l'aide de Du Guesclin et des nombreuses régions du Sud-Ouest soulevées contre le Prince noir (1368-1380).
1368 Le roi Charles V installe sa librairie au Louvre, elle compte 900 manuscrits (début de la Bibliothèque nationale de France). Charles est un patron des arts, et il reconstruit le Louvre en 1367 et y fonde la première Bibliothèque royale de France qui deviendra quelques siècles plus tard la Bibliothèque nationale. Charles V fit aménager dans la Tour de la Fauconnerie des pièces où il transféra une partie de ses livres (à l'époque de 965 livres), il confia cette bibliothèque à Gilles de Malet (1368). La légende veut que Charles V les ait tous lus, ce qui ne serait pas étonnant, son surnom de Sage incluant sa grande culture et ses connaissances variées, un fait exceptionnel pour son époque. La Bibliothèque nationale de France tire son origine de la bibliothèque du roi, constituée au Louvre par Charles V au XIVe siècle. Le premier libraire du roi s'appelait Gilles Mallet. Toutefois, c'est seulement à partir de Charles VIII (fin du XVe siècle) que la bibliothèque du roi connaît une certaine continuité, sans dispersion des collections.
1369 15 janvier Victoire française à Montalzat contre Édouard III d'Angleterre.
1369 19 juin Bataille de Montiel, gagnée sur les Anglais et les partisans de Pierre par Du Guesclin. Pierre le Cruel est tué peu après dans une rixe par son frère, Henri de Transtamare, qui prend la couronne de Castille.
1369 à 1380 - Sur les plaintes des seigneurs gascons, causées par les exactions du Prince Noir, Charles V cita ce dernier à comparaître devant la Cour de Paris, mais il se déroba, et Du Guesclin reprit les armes contre lui, secondé par Olivier de Clisson et par Boucicaut. Dans cette guerre, sur les instructions de Du Guesclin, les chefs français évitèrent les grandes rencontres, s'attachant surtout à réduire les Anglais en détail. Cette tactique réussit pleinement; les Anglais furent peu à peu chassés des territoires qu'ils occupaient. A la mort de Charles V, ils ne tenaient plus que les places de Calais, Cherbourg, Brest, Bordeaux et Bayonne. Olivier V de Clisson est né le 23 avril 1336 au château de Clisson. Son existence fut jalonnée de multiples retournements. Il fit preuve d'une exceptionnelle valeur militaire, mais sa position de grand féodal qui le plongea au coeur des antagonismes de la guerre de Cent ans en fait un personnage-clé de l'Histoire de France. Boucicaut, Jean II Le Meingre, surnommé Boucicaut deuxième du nom, (né en 1364, Tours - mort en Angleterre, dans le Yorkshire, le 21 juin 1421), maréchal de France.
1369 30 novembre Charles V confisque l'Aquitaine aux Anglais.
1369 décembre Convocation des États Généraux pour la levée de nouveaux impôts.
1369 Philippe le Hardi, frère du roi, devient duc de Bourgogne
1370 11 août Charles V prend Limoges.
1370 19 septembre : Sac de Limoges par le Prince Noir qui reprend la ville : massacre de la garnison "française".
1370 27 septembre retour du pape Urbain V en Avignon. Urbain V, Guillaume de Grimoard (1310-1370) devint pape sous le nom de Urbain V. La papauté à Avignon, les papes d'Avignon sont tous français selon le territoire actuel. En réalité, ce sont des papes de langues d'oc dont la région d'origine dépendait, soit directement du roi de France, soit du roi d'Angleterre (pour ses terres relevant du roi de France), soit du comté de Provence (qui relevait du saint Empire romain germanique. Ce sont Clément V, Jean XXII, Benoît XII, Clément VI, Innocent VI, Urbain V et Grégoire XI. Urbain V prendra la décision de retourner à Rome mais la situation chaotique qu'il y trouve l'empêche de s'y maintenir. Il doit retourner en France pour arbitrer un conflit entre les Français et les Anglais et, de fait, il se réinstalle en Avignon. Il meurt très peu de temps après. Son successeur Grégoire XI décide à son tour de rentrer à Rome, ce qui met fin à la première période de la papauté d'Avignon.
1370 2 octobre Du Guesclin devient connétable. Connétable (du latin comes stabuli, le comte de l'étable, comprendre comte chargé des écuries et donc, à l'origine, de la cavalerie de guerre) était une haute dignité de nombreux royaumes médiévaux. Selon les pays son rôle était généralement de commander l'armée et de régler les problèmes entre chevaliers ou nobles, via un tribunal spécial, comme la court of Chivalry anglaise ou la juridiction du point d'honneur française. Parfois, il avait aussi un pouvoir de police. Le connétable était secondé par un ou plusieurs maréchaux. Connétable. Tirant son nom de son origine de "comte de l'étable", le connétable a, au Moyen Âge, la charge de l'écurie et de l'organisation des voyages du roi. Au XIVe siècle, sa fonction évolue vers le commandement de l'armée en temps de guerre et le conseil militaire du roi en temps de paix. Du Guesclin, Clisson, Bourbon… font partie des grands connétables de France. Supprimée en 1627, la charge de connétable est rétablie par Napoléon Ier en 1804 pour son frère Louis.
1370 4 décembre Victoire de du Guesclin à Pontvallin sur les Anglais.
1370 Jean Froissart écrit 'Chroniques'. Ce célèbre chroniqueur, auquel on doit le plus de renseignements sur la guerre de Cent ans et dont les écrits ont beaucoup contribué à nous faire connaître le Moyen Âge, vécut sous ce règne (1325-1400). Jean Froissart (vers 1337, Valenciennes - après 1404) est l'un plus importants des chroniqueurs de la France médiévale. Pendant des siècles, les chroniques de Froissart ont été reconnues comme l'expression majeure de la renaissance chevaleresque dans l'Angleterre et de la France du 14e siècle. Il s'agit également d'une des sources les plus importantes sur la première moitié de la guerre de Cent Ans.
1370 Traduction en français pour Charles V du corpus d'Aristote par Nicolas Oresme (1370-1374). Un corpus est un ensemble de documents, artistiques ou non (textes, images, vidéos, etc.), regroupés dans une optique précise. On peut utiliser des corpus dans plusieurs domaines : études littéraires, linguistiques, scientifiques, etc.
1370 Nicolas Oresme: Traduction de 'l'Éthique à Nicomaque' et de la 'Politique' d'Aristote : enrichissement de la langue avec lexique mais aussi et surtout grande réflexion sur la langue française dans texte joint : 'Excusacion et commendacion de ceste oeuvre' : dans ce texte Oresme est le premier à avoir une vue à long terme sur les progrès de la langue française, conscient de ses défauts, il est convaincu que le travail des traducteurs la rendra plus précise (perfectibilité du français); il s'inspire de Cicéron face au grec. Il développe également le thème de la translatio studii, le savoir est passé de la Grèce à Rome, il doit passer de Rome à Paris. Il remet totalement en question la situation du latin.
1370 vers - Enrichissement du français (nombreuses traductions, aux importantes conséquences sur la langue française, sous Philippe le Bel et particulièrement Charles V, ce dernier étant le premier à vouloir réaliser une bibliothèque d'État).
1371 mars Traité de Vernon entre Charles V et Charles le Mauvais, roi de Navarre. Le traité de Vernon fut signé le 29 mars 1371 par Charles V de France et Charles II de Navarre. Ce traité consistait à confirmer celui de Pampelune (3 mars 1365). Toutefois grâce à ce traité Charles II le Mauvais prêta pour la première fois hommage à son beau-frère le roi de France pour ses possessions normandes. De plus Charles II de Navarre bénéficiait de la pleine possession de la baronnie de Montpellier mais toutefois le roi de France conservait un droit de souveraineté sur cette possession du roi de Navarre.
1371 septembre Le duc de Bretagne, Jean IV de Bretagne, s'allie au roi d'Angleterre.
1372 23 juin Les Castillans (Castille) détruisent la flotte anglaise au large de La Rochelle.
1372 13 août Du Guesclin prend Poitiers.
1372 23 août Du Guesclin prend La Rochelle.
1373 21 mars Victoire de Du Guesclin à Chizé. Chizé est une commune française, située dans le département des Deux-Sèvres et la région Poitou-Charentes.
1373 25 juillet Débarquement anglais à Calais.
1374 mort du poète italien Pétrarque à Arquà en Toscagne, un jour avant son 70ème anniversaire.
1375 1er juillet Trêves de Bruges entre la France et l'Angleterre. La trêve de Bruges fut signée le 27 juin 1376. Le roi Charles V de France gardait tous les territoires conquis lors de ses diverses opérations militaires. Le duché de Bretagne fut rendu à la France, hormis Brest, Auray et Berval qui demeuraient les possessions de Jean IV de Bretagne.
1376 Mort d'Édouard de Woodstock, prince de Galles, dit le Prince Noir, (Woodstock, 1330 - Westminster, 1376).
1377 17 janvier Grégoire XI réinstalle la papauté à Rome. Grégoire XI, Pierre-Roger de Beaufort (château de Maumont, diocèse de Limoges, France (1329 ou 1331 - Rome, 27 mars 1378) fut le 201ème pape du 30 décembre 1370 à sa mort sous le nom de Grégoire XI.
1377 21 juin Mort d'Édouard III d'Angleterre son petit-fils Richard II lui succède. Richard II d'Angleterre, né le 6 janvier 1367 à Bordeaux et mort le 17 février (?) 1400), est roi d'Angleterre de 1377 à sa mort. Il succède à Édouard III, son grand-père. Richard naît à Bordeaux, où ses parents, Édouard le Prince Noir et Jeanne de Kent, résident en tant que prince et princesse d'Aquitaine. Il devient l'héritier du trône d'Angleterre à la mort du Prince Noir en 1376 et roi le 22 juin 1377 à l'âge de dix ans lorsque son grand-père Édouard III d'Angleterre meurt.
1377 juin Reprise des hostilités avec l'Angleterre.
1377 à 1446 - naissance et mort de Brunelleschi. Sculpteur et architecte italien. Brunelleschi puise sa vigueur créatrice aux sources antiques pour rationaliser l'espace de la cité moderne et invente la perspective, opposant ainsi au gothique tardif un nouveau système de représentation du monde. Tenu pour un novateur par ses propres contemporains, Brunelleschi laisse une oeuvre architecturale - réalisée pour l'essentiel à Florence, pendant la première moitié du Quattrocento, puis complétée par des élèves comme Michelozzo et Alberti - qui fait de lui un brillant initiateur de la Renaissance.
1378 8 avril Urbain VI est élu pape. Urbain VI, premier pape italien, élu à Rome, depuis le retour du Saint-Siège dans cette ville le 17 janvier 1377. Né Bartolemeo Prignano, à Naples en 1318, élu pape au printemps 1378, il se rendra tellement odieux auprès des cardinaux français que ceux-ci, six mois plus tard, éliront un pape "avignonais", Clément VII. Ce sera le début du Grand Schisme d'Occident, qui verra deux (et même parfois trois) papes sur le trône de Saint-Pierre. Urbain VI mourra, à Rome en 1389.
1378 25 avril Capture de Charles le Mauvais par Charles V.
1378 20 septembre L'élection de Clément VII à la papauté marque le début du Grand Schisme. Grand Schisme (1378-1418), deux papes règnent, un à Rome et un autre en Avignon (jusqu'en 1415). Début du pontificat d'Urbain VI (jusqu'en 1389). Début du pontificat de l'antipape Clément VII (jusqu'en 1394). L'événement fondateur de la crise papale d'alors fut l'accession au titre de pape d'Urbain VI (1378–1389), successeur à Rome de Grégoire XI (qui avait résidé un temps en Avignon). Urbain VI serait devenu fou en prenant sa charge, c'est pourquoi le royaume de Naples déclara que Clément VII (1378–1394) serait le nouveau pape et régnerait en Avignon. Lors du concile de Pise (1409), on déclara qu'Alexandre V (1409–1410) était lui aussi pape. C'est le concile de Constance (1414), présidé par Jean Allarmet de Brogny qui résolu ce problème d'Église tricéphale. En effet, Jean XXIII fut déposé et Grégoire XII fut poussé à abdiquer. Cependant, Benoît XIII était exilé à Peniscola, au Royaume d'Aragon, qui était le dernier État à le reconnaître. Ne voulant pas abdiquer, dépourvu de presque tout appui, il continuait à se déclarer pape. Il mourut seul (1423) mais avec la certitude d'être toujours le seul pape légitime. Trois de ses quatre derniers cardinaux élirent tout de même, à Peniscola, l'antipape Clément VIII, qui finit par renoncer, quand le roi d'Aragon lui-même se rallia à Martin V. Martin V, élu le 11 novembre 1417 par ce conclave composé de cardinaux et de représentants de l'Allemagne, de l'Angleterre, de l'Espagne, de la France et de l'Italie, prit la suite et s'installa à Rome en 1418, mettant ainsi un terme au Schisme. Martin V avait eu la bonne idée d'annoncer au préalable qu'il ne remettrait pas en cause les nominations de cardinaux effectuées par les deux autres papes, ce qui facilita probablement le consensus à son sujet. La papauté d'Avignon en compétition avec celle de Rome, la deuxième période de la papauté d'Avignon débute quand les cardinaux, en conflit avec Urbain VI, qu'ils venaient d'élire à Rome après la mort de Grégoire XI, se révoltent contre lui, se réunissent à Fondi, le déposent, et élisent à la place le cardinal français Robert de Genève qui prend le nom de Clément VII. Soutenu par de nombreux États, dont la France, c'est naturellement à Avignon qu'il se réinstalle avec sa cour, tandis qu'Urbain VI et la sienne restent à Rome (les détails de cette période sont donnés à l'article Grand Schisme d'Occident). À Clément VII succédera à Avignon l'Aragonais Benoît XIII : tous deux sont aujourd'hui considérés comme antipapes par l'Église catholique. Le concile de Pise échoue en 1409 à résoudre le schisme. Il élit un troisième pape (dit pape de Pise bien qu'il ne réside pas à Pise), en la personne d'Alexandre V, très vite remplacé par Jean XXIII. Cependant, le pape de Pise reçoit de nombreux soutiens d'États jusqu'ici fidèles à l'un ou l'autre pape. Le pape Benoît XIII d'Avignon perd ainsi le soutien français et doit s'exiler en Aragon, dernier pays à le soutenir. Il y restera jusqu'à sa mort, aura même des successeurs qui sombreront peu à peu dans l'oubli, mais le départ de Benoît XIII marque la fin définitive de la papauté d'Avignon.
1378 18 décembre Charles V confisque la Bretagne à Jean IV allié aux Anglais. Jean IV de Bretagne, né en 1339, mort le 9 novembre 1399 à Nantes, duc de Bretagne de 1364 à 1399, fils de Jean de Montfort et de Jeanne de Flandre. Son père mourut en pleine lutte contre Charles de Blois pour la succession de Bretagne et alors qu'il n'avait que six ans. Ce fut sa mère qui poursuivit la guerre, remportant des succès. Il commença à prendre parts aux opérations militaires en 1357. En 1364, il assiégeait Auray quand il apprit que Charles de Blois se préparait à l'attaquer. Aidé par des renforts envoyés par le Prince Noir, il écrasa Charles de Blois à Auray. Il négocia avec Jeanne de Penthièvre, la veuve de Charles de Blois, le traité de Guérande en 1365, qui le reconnaissait comme duc de Bretagne. Allié à l'Angleterre (il avait épousé une soeur puis une belle-fille du Prince Noir), il se vit attaqué par Charles V qui lui confisqua le duché en 1378. Appuyé sur le nationalisme breton et sur la volonté d'indépendance des barons, Jean IV réagit fortement. Réconcilié avec Charles VI, il gouverne en paix son duché mais doit faire face à la rébellion d'Olivier de Clisson. Il parvient à racheter aux Anglais la place de Brest en 1397.
1378 Le 'Songe du Verger' texte anonyme. Le règne de Charles V le Sage est marqué par les progrès du pouvoir royal. Ce roi lettré, qui passait des heures dans sa "librairie" du Louvre, a puisé dans Aristote, qu'il fit traduire, quelques principes de gouvernement exposés en partie dans le 'Songe du verger' : le roi n'est pas seulement l'oint du Seigneur, mais il est encore le gardien de la "République", dont les actes, guidés par la raison, doivent se conformer à certaines règles.
1379 3 août Jean IV de Bretagne et Richard II d'Angleterre débarquent en France.
1380 1er mars Le duc de Bretagne s'allie au roi d'Angleterre.
1380 13 juillet Mort de du Guesclin devant la forteresse de Châteauneuf-Randon tenue par les Anglais et dont il faisait le siège. Charles V voulut qu'il fût inhumé auprès des rois de France, dans l'abbaye de Saint-Denis
1380 19 juillet Débarquement anglais à Calais.
1380 16 septembre Mort de Charles V - Charles le Sage a quarante-quatre ans. Souvent on l'a appelé Charles le Maladif. Une maladie singulière lui a fait perdre ses cheveux et ses ongles. Au moment de mourir, après avoir aboli un impôt qui pesait sur son peuple, il se fait apporter la couronne royale. C'est à elle qu'il s'adresse : “Ah ! précieuse couronne, à cette heure si impuissante et si humble, précieuse par le mystère de justice renfermé en toi, mais vile à cause du fardeau du travail, des angoisses, des tourments, des périls de conscience que tu donnes à ceux qui te portent, s'ils pouvaient le savoir d'avance, ils te laisseraient plutôt tomber en boue que de te placer sur leur tête”. Le règne de Charles V doit être regardé comme un des meilleurs que la France ail connus. II vit la réalisation de réformes heureuses el de grands progrès. Citons : l'agrandissement et la consolidation du domaine royal; la restauration des finances (vide à l'avènement, le Trésor contenait plusieurs millions à la mort de Charles V); l'économie instaurée dans les services publics, notamment dans la perception des impôts ; la substitution dans le Parlement des légistes aux barons ; la création, sous le nom de Librairie royale, de la Bibliothèque Nationale, dont le premier siège fut dans la Tour du Louvre (commencée avec 20 volumes, elle en contenait 900 quand mourut le roi) ; l'établissement du Palais de justice (dans l'ancien château de saint Louis) ; la fondation de la Bastille (qui ne fut du reste achevée que plus tard), etc. De plus, Charles V fixa à 13 ans révolus la majorité des rois de France. Charles V avait épousé Jeanne de Bourbon, dont il eut Charles VI (né en 1368) qui lui succéda. A la mort de Charles V son fils (né en 1368 de Jeanne de Bourbon) lui succède sous le nom de Charles VI, mais il est mineur et ne gouverne d'abord que sous la tutelle de ses oncles, les ducs d'Anjou, de Bourgogne et de Berry, qui mettent au pillage le trésor royal, lentement constitué par Charles V, et mécontentent la population par leur attitude hautaine et arrogante.
1380 CHARLES VI le Fou (1380-1422)
1380 Charles VI le fou. Lorsque Charles V meurt, Charles VI n'a que 12 ans. Il est placé sous l'autorité d'un conseil de régence. Il est constitué de ses oncles, les ducs d'Anjou (Louis Ier de Naples, Louis II d'Anjou), de Bourgogne (Philippe le Hardi) et de Berry (Jean Ier de Berry) ainsi que le duc de Bourbon (Louis II de Bourbon) son oncle maternel qui se disputent l'autorité. Sa minorité est marquée par des troubles sociaux les Maillotins à Paris, de la Harelle à Rouen, des Tuchins en Auvergne et par l'insurrection des villes de Flandre ce qui oblige l'armée à intervenir et qui réveille la lutte avec l'Angleterre. A sa majorité Charles VI renvoie ses oncles et rappelle les anciens conseillers de son père "les marmousets" par dérision et en 1389 Charles VI le bien aimé (appellation d'alors) fait entrer dans Paris Isabeau de Bavière qu'il avait épousée en 1385. Il gouverne avec sagesse conclut des accords avec Gaston Phébus comte de Foix, et Jean duc de Bretagne. Il entreprend des discussions avec Richard II d'Angleterre mais cette négociation échoue à Amiens en 1392. C'est au cours d'une opération contre l'Anglais que les troubles mentaux de Charles VI apparaissent. Il aura des crises plus ou moins espacées d'abattement et de démence. Encouragés par la folie du roi, les oncles reviennent et se disputent à nouveau le pouvoir. Le duc de Bourgogne, Philippe le Hardi meurt, son fils Jean Sans Peur prend sa succession. On s'aperçoit vite que Jean Sans Peur, duc de Bourgogne, mène une politique d'intérêt personnel alors que Louis Ier d'Orléans menait une politique Française. En 1407 Jean Sans Peur fait assassiner le duc d'Orléans (Louis Ier d'Orléans). Soutenu par l'université et la puissante corporation des bouchers, les Bourguignons massacrent les partisans du duc d'Orléans à Paris. Les Bourguignons gouvernent la France. Pour mettre fin à la guerre avec l'Angleterre on conclut un contrat de mariage entre la fille de Charles VI, Isabelle, et Richard II d'Angleterre, une trêve de 28 ans est signée. Mais voici que des troubles surviennent en Angleterre et Richard II est détrôné par Henri de Lancastre qui règne sous le nom de Henri IV (1399). Il meurt en 1413 son fils hérite du trône. Il règne sous le nom de Henri V et revendique à son tour le trône de France. La guerre reprend. Bernard VII duc d'Armagnac dont la fille a épousé le fils du duc d'Orléans (1410) s'arme. En 1413 en réaction aux exactions causées par les Cabochiens, qu'on appelait aussi les écorcheurs et dont le Chef Simon Caboche règne en dictateur à Paris, une révolte des parisiens las des violences font appel aux Armagnac. Bernard VII parvient à chasser les Bourguignons de Paris et est fait connétable (chef des armées royales et régent de fait) par la Reine Isabeau de Bavière en 1415. Les armées anglaises débarquent en Normandie avec pour mission de prendre Harfleur qui servira de tête de pont pour les prochaines incursions. L'objectif atteint elles sont sur le point de repartir. Mais il avait été décidé du coté Français d'attaquer, mais que le roi ne devait pas être présent, bien que lucide, souvenir cuisant de Jean le Bon mais de ce fait il n'y avait personne dont la stature était suffisante pour commander. Un noble ne reçoit d'ordres que du roi. Lorsque les Français attaquent (25 octobre 1415) dans la plaine d'Azincourt, il a plu pendant plusieurs jours, dans la boue les chevaux glissent les cavaliers doivent mettre pied à terre, les flancs sont mal disposés, c'est un massacre. 1500 Anglais et 5000 Français ont péri. Toute la fine fleur de l'aristocratie française est décimée. C'est toute l'administration civile et militaire qui vient de disparaître. De plus Bernard VII qui a un comportement odieux et tyrannique, est détesté par le peuple de Paris. Abandonné par la Reine il est massacré ainsi que plusieurs milliers de ses partisans par les Parisiens (1418). A nouveau ce sont les Bourguignons qui reviennent au pouvoir, qui concluent une alliance avec l'Angleterre (1419) et avec la complicité de la reine Isabeau de Bavière concluent le traité de Troyes (1420) qui fait du roi d'Angleterre l'héritier du trône de France au détriment du fils de Charles VI. Les Armagnacs deviennent alors le parti de la France. Une entrevue entre le Jean Sans Peur et le dauphin (Charles VII de France) est organisée le 10 septembre 1419 sur la pont de l'Yonne à Montereau mais le duc y est assassiné par un Armagnac Tanneguy Duchatel qui voulait venger l'Assassinat du duc d'Orléans (1407). En 1422, la même année Henri V roi d'Angleterre qui a 34 ans et le roi Charles VI, délaissé par tous meurent. Le successeur de Henri V, son fils Henri VI d'Angleterre, n'a qu'un an, c'est le duc de Bedford (Jean de Lancastre) qui devient son tuteur. Charles VII qui s'était réfugié à Bourges lorsque les Bourguignons occupèrent Paris (1418) déshérité par sa mère en 1420 n'est pas vraiment le roi de France.
1380 Le palais du roi. Charles VI possède plusieurs palais, transformés par son père, dans Paris. La capitale compte également des demeures princières très luxueuses. Chartes VI délaisse le palais royal. Le palais royal au coeur de l'île de la Cité symbolise le pouvoir. Les événements importants y sont marqués par des réceptions officielles. L'administration royale et le Parlement y siègent, mais Charles VI préfère vivre dans trois autres résidences plus vastes, aménagées de manière somptueuse par son père. Vincennes en chantier. Le château de Vincennes, à une demi-journée de cheval de Paris, fut construit par Philippe VI, Jean le Bon puis Charles V. C'est une véritable petite ville, protégée par une enceinte rectangulaire et des fossés en eau. Les appartements royaux sont dans le donjon. Poursuivant L'oeuvre de son père, Charles VI achève la réalisation d'une sainte-chapelle comme celle du palais de la Cité. Ses murs sont percés de fenêtres élancées, ornées de dentelles de pierre. Ces longs travaux ne seront pas terminés sous son règne. L'hôtel Saint-Pol a la préférence du roi. De joyeuses fêtes y sont organisées. Ce palais est situé sur la rive nord de la Seine, près de la Bastille. Il est composé de plusieurs bâtiments reliés par des galeries couvertes. Le roi, la reine et leurs enfants y ont chacun un hôtel indépendant. Les jardins sont célèbres dans toute l'Europe. Ils abritent une ménagerie et ses lions ravissent les visiteurs. Le Louvre se transforme. Le palais du Louvre situé à l'ouest, sur la rive nord de la Seine, fut construit par Philippe Auguste à l'extérieur des murs de la ville. La nouvelle enceinte de Charles V inclut le château qui perd tout intérêt défensif. Le roi décide alors de le transformer en palais. En cette fin du XIVe siècle, ses façades sont percées de nombreuses fenêtres, les toits hérissés de hautes cheminées. La Cour aime à se promener dans le jardin du roi, composé de parterres de fleurs, de petits pavillons de treillages et d'un verger. Les demeures princières. Les grands princes, qui doivent rester proches du roi, occupent ou se font construire à Paris une résidence digne de leur rang. Le duc de Berry possède l'hôtel de Nesle sur la rive gauche. Celui des ducs de Bourgogne et l'hôtel de Bohême occupé par Louis Ier d'Orléans sont sur la rive droite, non loin du Louvre. Ces palais, presque aussi luxueux que celui du souverain, accueillent de véritables Cours.
1380 16 septembre Le duc d'Anjou, Louis Ier de Naples (frère de Charles V) assure la régence. Louis Ier de Naples, comte, puis duc d'Anjou, roi titulaire de Naples, (né à Vincennes le 23 juillet 1339 - mort au château de Biseglia, près de Bari, Italie, le 20 septembre 1384) est le deuxième fils de Jean le Bon et de Bonne de Luxembourg. Il est fait comte de Poitiers en 1350, comte d'Anjou et du Maine en 1356 ainsi que lieutenant du royaume la même année et enfin duc d'Anjou en 1360. Il est empereur titulaire de Constantinople (1383-1384), roi titulaire de Naples (1360-1384), duc d'Anjou, comte de Provence et de Forcalquier (1381-1384) et roi titulaire de Jérusalem.
1380 30 novembre Charles VI est sacré à Reims. Le roi n'a pas douze ans encore en ce jour où il est sacré à Reims. L'ordonnance qu'a signée son père en 1374 établissant la majorité du roi à quatorze ans ne saurait lui être appliquée. Les quatre oncles du roi assurent le conseil de régence. Parce qu'ils viennent d'apprendre que la suppression des fouages, décidée par feu le roi Charles V le Sage, est maintenue, les habitants de Reims saluent le sacre par les cris de : “Vive le roi de France ! Montjoie Saint Denis !”
1380 Le roi d'Angleterre ne conserve que Calais, Cherbourg, Brest, Bordeaux et Bayonne.
1381 4 avril Second traité de Guérande rétablissant Jean IV de Bretagne. Le duc de Bretagne, Jean IV de Bretagne renonce à son alliance anglaise, sollicite et obtient le pardon du roi de France moyennant un nouvel hommage et la promesse de verser une indemnité de guerre de 200 000 livres. Il doit encore accepter le principe d'une amnistie générale, renvoyer chez eux les capitaines et ses conseillers anglais, récupérer les places fortes tenues par des mains étrangères, y compris Brest. Un article secret, absent du texte officiel, dispense le duc de Bretagne de participer en personne à la lutte contre ses anciens alliés. Dépitées, les troupes britanniques évacuent le duché, sauf Brest. Une brouille s'installe entre Bretagne et Angleterre, qui confisque le comté de Richemont. Le second traité de Guérande est signé le 4 août 1381. Le duc Jean IV de Bretagne recouvre ses biens, contre l'hommage prêté au roi de France, le versement d'une indemnité et le renvoi des conseillers anglais.
1381 1er septembre Émeutes de Béziers. Bien que le roi Charles VI le Fou ait atteint sa majorité, ses oncles les ducs d'Anjou (Louis II d'Anjou), de Bourgogne (Philippe le Hardi) et de Bourbon (Louis II de Bourbon) continuent d'assumer la régence. Ce qui leur permet de vider les caisses royales. Ils ont créé de nouvelles taxes, dont les fouages. Cet impôt provoque des troubles et des émeutes dans tout le royaume. Les bourgeois de Béziers se révoltent eux aussi. Ils sont réprimés par les "tuchins" (autrement dit par les “tue-chiens” !), qui pillent, violent et volent. En dépit de cette répression, l'agitation gagne dans tout le Languedoc. La révolte des Tuchins ou tuchinat est une révolte languedocienne survenue entre 1381 et 1384 contre les prélévements fiscaux et la présence des mercenaires. C'est aussi une organisation de défense active contre les garnisons anglo-gascones.Elle est menées par de bandes armées composées de paysans et d'artisans et soutenues par certains grands seigneurs et l'élite urbaine de la province. Elle toucha aussi l'Auvergne entre 1384 et 1389.
1382 Les régents font annoncer qu'ils rétablissent des taxes qui avaient été abolies par le feu roi. A cette nouvelle, le peuple de Paris se révolte, massacre un collecteur d'impôts et s'empare des armes qui étaient tenues en réserve à l'Hôtel de Ville, notamment de maillets de plomb fabriqués autrefois pour être distribués en cas de besoin aux défenseurs des remparts : de là le surnom de Maillotins donné à ces insurgés qui, maîtres de la ville, y font régner la terreur et y commettent toute sorte d'excès. En même temps, des troubles analogues éclatent dans plusieurs villes, telles que Reims, Sens, Compiègne, Amiens et Rouen, et jusque dans le Languedoc, où les révoltés prennent le nom de Tuchins. Pendant ces troubles, les Flamands se sont, de leur côté, soulevés contre leur comte, et se sont donné pour chef Philippe van Artevelde (fils de Jacques van Artevelde que les Français ont combattu sous le règne de Philippe VI). Le comte de Flandre étant le beau-père du duc de Bourgogne (l'un des régents de France), celui-ci pousse Charles VI à prendre les armes en sa faveur. La chevalerie française obéit d'autant plus volontiers en cette circonstance à Charles VI, que le mouvement qui se produit dans les Flandres est en réalité une révolte des artisans et des bourgeois contre les seigneurs. Les Français sont commandés par un ancien compagnon d'armes de Du Guesclin, le connétable Olivier de Clisson. La rencontre a lieu le 17 novembre 1382 à Roosebecke; les Flamands y sont complètement battus par les Français et leur chef Artevelde y est tué. A la suite de cette victoire, Charles VI entre à Gand et y fait décapiter plusieurs bourgeois regardés comme les chefs du mouvement. Après quoi il rentre à Paris pour réduire la révolte des Maillotins. Révolte des maillotins. Insurrection de Parisiens en mars 1382. Ayant pillé l'Arsenal où ils s'arment de maillets de plomb — d'où leur nom —, ils sèment la terreur en tuant de nombreux percepteurs. Leur révolte a en effet pour origine l'annonce de la collecte d'une taxe indirecte sur les comestibles, en dépit de promesses contraires. La révolte n'est écrasée qu'en novembre 1382, par les troupes royales de retour de guerre.
1382 27 novembre : Charles VI remporte la bataille de Roosebeke sur les Flamands, à l'issue d'une véritable expédition militaire menée à la suite de la révolte des tisserands de Gand, menée par Philippe van Artevelde, qui sera pendu sans procès au lendemain de la victoire. La bataille de Roosebecke se déroula près du village de Roosebecke, actuellement Westrozebeke en Flandre-Occidentale, le 27 novembre 1382. Les chefs furent d'une part Philippe van Artevelde pour les Flamands, d'autre part Charles VI de France conduisant l'armée française commandée par Olivier IV de Clisson. Philippe van Artevelde né en 1340, fut tué à la bataille de Roosebecke le 27 novembre 1382. Fils de Jacob Van Artevelde. Lors de la bataille qui l'opposa à Louis Ier de Flandre, comte de Flandre, Philippe van Artevelde capitaine des Gantois fut victorieux. Mais il subit une cuisante défaite à la bataille de Roosebecke le 27 novembre 1382. Charles VI de France écrasa l'armée flamande commandée par Philippe van Artevelde à Roosebecke. Au cours de cette bataille, Philippe van Artevelde mourut par étouffement au milieu de ses soldats aissaillis par les troupes françaises.
1382 mort de Nicolas d'Oresme
1383 29 février Exécution du dernier prévôt des marchands. En janvier, le roi Charles VI le Fol a mis fin à la prévôté des marchands de Paris, il a supprimé les maîtrises des métiers et interdit les assemblées. Pour signifier sa volonté, il fait exécuter le dernier des prévôts des marchands, des Marès.
1383 mars Débarquement des Anglais à Calais qui occupent la Flandre.
1384 14 septembre Trêve entre la France et l'Angleterre.
1384 La Flandre devient bourguignonne. Le dernier comte de Flandre trouve la mort. Son gendre, Philippe le Hardi, duc de Bourgogne obtient le territoire flamand. C'est ainsi que naissent les Pays-Bas bourguignons. Par la suite, Philippe le Bon annexera au territoire le comté de Namur, le duché de Brabant-Limbourg, les comtés de Hainaut, Zellande, Hollande et Frise. Il y ajoutera encore le duché de Luxembourg et la principauté de Liège. Bourguignons, lors de la guerre de Cent Ans, les Bourguignons sont un des partis, qui s'oppose aux Armagnacs dans la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons. L'histoire du parti des Bourguignons s'inscrit dans celle de la guerre de Cent Ans. En 1361 le duc Philippe de Rouvre meurt sans héritier, le roi de France Jean II le Bon récupère le duché et l'octroie en apanage à son fils Philippe le Hardi en 1363. Celui-ci et ses descendants s'attachent à en faire une grande principauté, tendant à l'indépendance. Les Armagnacs furent au XVe siècle l'un des deux partis qui s'opposèrent dans une guerre civile en France. Leurs adversaires étaient les Bourguignons. À l'origine le conflit oppposait le duc de Bourgogne, Jean sans Peur à Louis Ier d'Orléans. Suite à la folie de Charles VI, la France est gouvernée par un conseil de régence présidé par la reine Isabeau depuis 1393. La reine est piètre politique, et le membre le plus influent du conseil est le duc de Bourgogne (Philippe le Hardi) qui est l'oncle du roi.
1385 17 juillet Charles VI épouse Isabeau de Bavière, qui est restée célèbre par les scandales de sa vie privée et publique. Dans le but d'obtenir de l'aide de certains États du Saint Empire romain germanique contre l'angleterre, Charles VI le Fol épouse Isabeau de Bavière, fille du duc Étienne II de Bavière-Ingolstadt. Isabeau de Bavière, Élisabeth avant son mariage (1371-29 août 1435) est la fille d'Étienne II, duc de Bavière-Ingolstadt et de Thadée Visconti. Elle se marie le 17 juillet 1385, à Amiens, avec Charles VI de France (dit le Bien-Aimé) et devient reine de France.
1385 à 1433 - naissance et mort de Alain Chartier, écrivain et diplomate français du Moyen Âge, étudia à l'université de Paris, fut secrétaire de Charles VI et de Charles VII, et exerça comme ambassadeur en Allemagne, à Venise et en Écosse. L'oeuvre de ce grand poète de la fin du Moyen Âge reste injustement négligée: il a pourtant laissé une marque profonde et subtile dans la littérature française. Clément Marot dit de ses vers qu'ils étaient un honneur pour toute la Normandie et sa province natale. Le grand humaniste Étienne Pasquier (1529-1615) prolongea cet éloge, nommant Chartier le "grand poète de son temps".
1386 à 1466 - naissance et mort de Donatello. Sculpteur italien. Il est né à Florence en 1386. Il commença à pratiquer la sculpture à l'âge de 20 ans et travailla dans le magasin de Lorenzo Ghiberti. Plus tard dans sa vie il étudia les ruines romaines et devint un humaniste. Il eut également un atelier à Florence où il créa plusieurs de ses chefs d'oeuvre. Parmi ceux-ci ont peu citer son: 'Saint Pierre', 'Saint Georges et le dragon', 'Saint Jean l'Évangéliste', 'Saint Antoine' et une statue équestre appelée 'Gattamelata'. Beaucoup de ses sculptures annonçaient la Renaissance. Son 'David' fut la première statue nue de la Renaissance, et sa 'Gattamelata', a été considérée comme une des meilleures sculptures la mieux proportionnées. Il a employé un réalisme puissant qui donna à ses statues un regard distinct. Donatello a eu un immense impact sur l'art et les artistes de la Renaissance. Il caractérisa chacune de ses figures. Il fit également la première sculpture en bronze. Il créa les premières statues libres de la Renaissance, indépendantes de l'architecture ou de la décoration. Un de ses premiers ouvrages pour la cathédrale de Florence fut son 'Saint Michel'. A cette occasion il défini un type de statuaire monumental dont les concepts sont demeurés incontesté jusqu'au début du XXème siècle. Les cinq statues des prophètes faits entre 1418 et 1435 ont fixé ces concepts définitivement. Dès le début, Donatello était sensible à la physionomie et il eu le talent d'exprimer des émotions dans ses oeuvres notamment avec le plissement des fronts, les regards fixes. Il fut un des artistes les plus admirés et les plus respectés de son temps. Le sens tactile de la profondeur et de la récession était un des dispositifs constants de l'art de Donatello. Le meilleur éclairage à cet égard est son 'Pazzi Madonna' considéré comme un de ses premiers travaux, précédant son 'Saint Georges'. Dans son oeuvre postérieure connu sous le nom de Madone des nuages, Donatello a recourt, comme dans son 'saint Georges', à des effets plus imagés. Il est souvent associé à l'épanouissement de Florence. Mais sa renommée se fait dans toute l'Italie. Il réussit à présenter une grande diversité dans son oeuvre, dans un domaine plutôt restreint - la sculpture - et cela en fait un créateur incomparable à d'autres artistes de son époque. Il travaille la sculpture sous plusieurs aspects comme la statue, le relief, tabernacle, statue équestre. Il exploite plusieurs matériaux comme le marbre, le bronze, le stuc, la terre cuite et le bois.
1387 Gaston Phébus écrit 'Livre de Chasse'. Gaston Phébus, Gaston III de Foix-Béarn, comte de Foix, vicomte de Béarn, né le 30 avril 1331 à Orthez et mort en 1391 est un écrivain et un seigneur féodal du Midi de la France. Il est le fils de Gaston II de Foix-Béarn, comte de Foix-Béarn et d'Aliénor de Comminges.
1387 Le père de la poésie anglaise, Geoffrey Chaucer, écrit ses 'Contes de Cantorbéry'. Geoffrey Chaucer (Londres vers 1343 - 1400) fut un auteur, philosophe, diplomate et poète anglais, mieux connu comme l'auteur des "Canterbury tales" (Contes de Cantorbéry). Il est parfois considéré comme le premier auteur à démontrer la légitimité artistique de la langue anglaise.
1388 3 novembre Charles VI, décidé à gouverner seul, renvoie ses oncles dont l'action a été si funeste, et rappelle les anciens conseillers de son père, gens de petite noblesse, et même de mince origine (et que pour cette raison on appela les Marmousets), mais sages et prévoyants. L'administration prudente et économe des Marmousets ramène quelque prospérité dans le pays. Les marmousets furent entre autres : Jean de Montagu, Olivier IV de Clisson, Bureau de la Rivière, Jean Le Mercier. Ils n'étaient pas issus du peuple, il n'étaient pas des princes, ni des fonctionnaires, ils étaient tout simplement très proches du roi Charles VI de France. C'est grâce à cette position qu'ils ont pu accéder aux plus hautes fonctions de l'État. Ces hommes étaient dotés d'une autre qualité, la solidarité entre eux. Choisis par Charles VI en 1388, ils firent le serment de rester unis et amis, solidaires l'un envers l'autre.
1388 18 août Trêve de Leulinghem entre la France et l'Angleterre.
1389 Louis Ier d'Orléans, duc d'Orléans, frère de Charles VI, épouse Valentine Visconti, qui reçoit en dot des droits sur le Milanais (cause des futures guerres d'Italie). Louis Ier d'Orléans (1372 - Orléans, 1407) fut duc d'Orléans. Fils du roi de France Charles V, et frère de Charles VI, il était le chef de la faction des Armagnacs et fut assassiné sur l'instigation du chef des Bourguignons, Jean sans Peur. Il épouse en 1389 Valentine Visconti (1368 † 1408), fille de Jean-Galéas Ier Visconti, seigneur de Milan, et d'Isabelle de France. C'est ce mariage qui seront à l'origine des prétentions des rois Louis XII et François Ier sur le duché de Milan. Duc d'Orléans, le titre de duc d'Orléans est un titre de noblesse présent dans la famille royale française depuis 1344. Il était traditionnellement réservé au deuxième fils du roi. C'est donc un apanage de la couronne.
1389 Les Turcs ottomans battent les croisés et les Serbes à la bataille de Kosovo Polje le 28 juin et annexent la Serbie. Le prince de Serbie Lazare est tué. Le Serbe Miloc Kobilovic poignarde le sultan Murat Ier. Le grand vizir ottoman écrase les Bulgares à Nicopolis. Les Ottomans occupent en Europe la Macédoine, la Thrace orientale et la Bulgarie. La bataille de Kosovo Polje eut lieu le 28 juin 1389 au Kosovo sur le "champ des Merles" entre l'empire Ottoman et les Serbes. Cette bataille est particulièrement chère au coeur de la plupart des serbes, qui aiment à se rappeler cette date particulière, qui marqua la fin de leur indépendance, pour près de cinq siècles et leur passage sous la domination ottomane.
1389 Pierre d'Ailly devient chancelier de l'Université de Paris. Pierre d'Ailly, né en 1351 et mort en 1420, est un prélat français fort influent de son temps et un auteur universitaire prolixe. Né à Compiègne en 1351 dans une famille bourgeoise aisée (son père était un boucher prospère), Pierre d'Ailly étudie à Paris au Collège de Navarre à partir de 1364 et devient maître en théologie en 1381, puis recteur du collège en 1384. Il devient aumônier du roi Charles VI en 1389 et, la même année, il est nommé chancelier de l'université de Paris. Il est alors le maître de Jean Gerson qui sera son disciple préféré et deviendra son ami et successeur en tant que chancelier de l'université.
1390 à 1441 - naissance et mort de Jan van Eyck. Déjà considéré en son temps comme le plus grands des peintres, Jan van Eyck est resté le plus célèbre des primitifs flamands. Depuis le XVIe siècle, la tradition lui attribue l'invention de la peinture à l'huile. Même si cette technique existait bien avant lui, il est certainement celui qui a le plus contribué à son amélioration et son expansion (l'utilisation de l'huile de térébenthine, c'est lui). Obsédé par le réalisme et guidé par un perfectionnisme ambitieux, il est devenu inégalable dans le rendu des surfaces, matières, textures (brocards, fourrures, velours, pierres précieuses, métaux, armures, marbres, verre, chair...) et de tous leurs effets de lumière, reflets et transparences. Le même souci d'exactitude se retrouve dans ses portraits, dont il peint chaque détail avec acuité. Il ne nous est parvenu que 9 tableaux signés et datés par Van Eyck et une dizaine dont l'attribution est à peu près certaine. Sa devise était 'Als ich kan' (Comme je peux).
1392 Attentat à Paris de Pierre de Craon contre Olivier de Clisson, qui est laissé pour mort, mais réchappe de ses blessures. Cette tentative de meurtre a eu lieu à l'instigation du duc de Bretagne, Jean IV de Bretagne, ennemi mortel du connétable. Charles VI exige la remise du meurtrier qui s'est réfugié à la cour du duc, et que celui-ci refuse de livrer. Le roi de France, pour venger son fidèle lieutenant auquel il doit la victoire de Roosebecke (1382) ainsi que le rétablissement du prestige royal et qui est du reste un personnage considérable, prépare une expédition contre le duc, et entre en campagne. Le 5 août, comme l'armée, au sortir de la forêt du Mans, débouchait en plaine par une chaleur torride, Charles VI, déjà troublé par l'apparition soudaine d'un individu qui, sous bois, lui avait crié d'arrêter parce qu'il était trahi, devient subitement fou en entendant le bruit d'armes qu'un soldat laissait par négligence s'entrechoquer. Il se jette l'épée haute sur son entourage, tue quatre hommes de son escorte et n'est maîtrisé qu'à grand-peine. Ses oncles reprennent le pouvoir concurremment avec son frère Louis Ier d'Orléans. Sa folie cependant n'est pas absolue, et on le voit pendant trente-cinq ans que dure encore son règne, s'occuper fréquemment des affaires de l'État. Pierre de Craon, ce digne chambellan, est encore connu par l'assassinat d'Olivier de Clisson, qu'il fit attaquer la nuit, à Paris, au sortir de l'hôtel Saint-Pol, par plusieurs hommes armés. Olivier de Clisson, laissé pour mort, guérit de ses blessures. Ce fut en se dirigeant vers l'Anjou pour tirer vengeance de ce crime que le roi Charles VI fut atteint de cette démence fatale qui livra la France aux fureurs rivales de ses parents et aux dévastations des étrangers. Condamné par le parlement, enfermé dans la tour du Louvre, Pierre de Craon, dont les biens devaient être confisqués, obtint du roi des lettres d'abolition pour son double crime. Le parlement, indigné, refusa l'entérinement des lettres de grâce et confirma son premier arrêt par un autre plus sévère, mais qui ne fut pas plus exécuté que le premier.
1392 5 août, le roi Charles VI de France est victime, dans la forêt du Mans, de la première crise de la folie qui va marquer tout le reste de son règne. Après avoir tué quatre hommes et tenté de tuer son frère Louis Ier d'Orléans, il s'enfuit. Ses suivants mettront une heure à le retrouver et à le maîtriser. C'est le début d'une alternance entre crises de folie et périodes de lucidité qui va durer trente ans et avoir des conséquences terribles pour le royaume de France. Ses retours intermittents à la raison empêchent l'établissement d'une régence solide.
1393 28 janvier Son frère Louis Ier d'Orléans devient régent avec les ducs de Berry (Jean Ier de Berry) et de Bourgogne (Philippe le Hardi). Jean Ier de Berry, Jean de France, né le 30 novembre 1340 à Vincennes, mort en 1416 à Paris, est un prince français de la branche Valois de la dynastie capétienne, Duc de Berry de 1360 à sa mort.
1393 Début de la rivalité entre le régent Orléans et le duc de Bourgogne
1394 17 septembre Ordonnance sur l'expulsion des Juifs. Par ordre du roi, Charles VI le Fol, tous les Juifs de France perdent l'autorisation de résider dans le royaume.
1395 à 1455 - naissance et mort de Fra Angelico (Guido di Piero). Peintre italien. Considéré dès son vivant comme l'un des peintres les plus importants de la première moitié du Quattrocento, Fra Angelico a, pendant des siècles, fasciné les mémoires pour ce trait supplémentaire, mais essentiel, d'avoir été "saint homme", prêtre et frère dominicain. De cette mémoire, une mythologie est née, faisant du peintre ce personnage "angélique" qui n'aurait, dit-on, jamais pris ses pinceaux avant d'avoir fait une prière... L'histoire de l'art cherchant, quant à elle, l'apport spécifique de l'artiste - ou, au contraire, ses résistances - aux grands bouleversements stylistiques de la Renaissance. Mais l'art de Fra Angelico exige une approche médiane, ou plutôt dialectique. Dépositaire d'un immense savoir - théologique, exégétique, liturgique -, l'artiste aura dû forger une poétique singulière qui utilisait, voire détournait les formes "humanistes" aux fins d'une pensée ancrée dans le Moyen Âge. Et une telle poétique démontre toute sa génialité dans le jeu qu'elle instaure, souvent paradoxal, d'une intense matérialité colorée aux effets toujours "anagogiques": signe d'une peinture constamment en quête de son au-delà.
1396 Naissance de Philippe le Bon, futur duc de Bourgogne. Philippe le Bon, Philippe III de Bourgogne, dit Philippe le Bon, né en 1396, mort en 1467, était un prince français de la deuxième branche bourguignonne de la dynastie capétienne. Il fut duc de Bourgogne de 1419 à 1467. Il était le fils unique de Jean sans Peur. Son fils Charles le Téméraire lui succéda.
1396 Jean sans Peur, fils du duc de Bourgogne, conduit une expédition de chevaliers français à la défense de la Hongrie contre les Turcs; il est battu à Nicopolis par le sultan Bayezid Ier. Jean sans Peur, Jean Ier de Bourgogne, dit Jean sans Peur, duc de Bourgogne est né le 28 mai 1371 à Dijon. Il est le fils aîné de Philippe le Hardi, duc de Bourgogne, et de Marguerite III de Flandre. Il est d'abord comte de Nevers en 1384, comté qu'il abandonne en 1404 à son frère Philippe. La Bataille de Nicopolis eut lieu le 25 septembre 1396 sur la rive droite (sud) du Danube (aujourd'hui Nikopol en Bulgarie). Le Sultan ottoman Bayezid Ier ("Bajazet" en français, fils de Mourad Ier) et le Prince Stefan Lazarevic de Serbie défirent une croisade d'ampleur sans précédent menée par Sigismond de Luxembourg, Roi de Hongrie-Croatie. C'est la cavalerie serbe de Stefan Lazarevic, vassal et beau-frère du Sultan qui, en attaquant l'armée hongroise sur son flanc droit, assura la défaite de la coalition chrétienne. Bayezid conquiert ensuite la Thessalie sur ce qui reste de Byzance. Cependant l'irruption en Europe de Tamerlan, qui écrase Bayezid à la Bataille d'Angora en 1402, retarde la chute des Balkans aux mains des Ottomans. Bayezid Ier est né à Edirne en 1360. Désigné par testament, il succéda à son père Murad Ier en 1389. À peine eut-il pris le pouvoir qu'il fit étrangler son frère aîné Yakub Çelebi. Son caractère emporté, et la rapidité de ses décisions lui valurent son surnom de "Foudroyant". Il est fait prisonnier en 1402 par Tamerlan et est mort en captivité.
1396 Trêve anglo-française signée pour 28 ans (1396-1415)
1396 Jean Gerson devient chancelier de l'Université de Paris. Jean Gerson (1363-1429) : Né à Gerson, de son vrai nom Jean Charlier. Élève de Pierre d'Ailly au collège de Navarre, docteur en 1392, chancelier de l'Université en remplacement de D'Ailly. Doyen de Notre-Dame de Bruges de 1397 à 1401, il est en contact avec les Frères de la Vie Commune et lit les 'Noces Spirituelles' de Ruysbroeck, mais il les trouve trop proches des Beghards. Il tenta de participer aux solutions diplomatiques du grand Schisme, puis prôna énergiquement les réformes : il écrit le 'De Auferibilitate papae ab ecclesia' pour défendre le concile de Pise, puis assiste au concile de Constance et y compose en 1417 son 'De Potestate ecclesia'. Menacé par Jean sans Peur, il s'exile pendant deux ans dans le Tyrol et en Autriche, puis rentre à Paris en 1419 avant de se retirer chez les Célestins à Lyon. Il y mourra. Nicolas de Clémanges est un de ses plus célèbres élèves.
1397 à 1475 - naissance et mort de Paolo Uccello, est un peintre, mosaïste et marqueteur italien, qui travailla notamment à la basilique Saint-Marc de Venise. On lui doit deux "Saint Georges et le dragon".
1398 17 décembre Victoire de Tamerlan en Inde. Le conquérant tuco-moghol Tamerlan, vainc les troupes du sultanat et parachève sa conquête avec la destruction de Delhi. La ville est pillée et les habitants massacrés par les armées de Tamerlan. Il abandonne ensuite la région à la famine et reprend la route pour d'autres conquêtes. Le sultanat de Delhi se reformera pour encore 150 ans. Tamerlan, parent éloigné de Gengis Khan, se considéra comme son fils spirituel. Son prénom, Timur, signifie "fer" en turco-mongol et se rapproche de celui de Gengis Khan, Temüdjin. On l'appelle aussi Amir Timur (Émir de fer). Né près de Samarcande en Ouzbékistan en 1336 et devenu émir de Transoxiane, il se révéla un redoutable chef de guerre, bâtissant un immense empire reposant sur la force et la terreur. Il se montra cependant aussi protecteur des arts et des lettres qui firent la grandeur de sa capitale, Samarcande. Apres la mort de Tamerlan en 1405 son empire, gouverné par ses descendants (les Timourides), fut grignoté par les puissances voisines jusqu'à l'assaut final des Ouzbeks de la dynastie des Chaybanides.
1399 Henri IV d'Angleterre: premier roi de langue maternelle anglaise
1400 Enguerrand de Monstrelet, 'Chroniques' (1400-1444). Enguerrand de Monstrelet, chroniqueur né sans doute à Montrelet (Somme) vers 1390, mort vers le 15 juillet 1453. il a écrit en français, pour continuer Froissart, une Chronique qui s'étend de 1400 à 1444 en deux livres.
1400 à 1456 - naissance et mort de Jacques Coeur. Jacques Coeur, l'argentier du roi. Homme d'affaires audacieux, Jacques Coeur devint en quelques années un personnage puissant et incontournable du royaume de France. Anobli par Charles VII, il est chargé de combler les moindres exigences du roi et de la cour, une fonction domestique qui va lui permettre de s'enrichir. Jacques Coeur est l'ami des rois, des papes et des princes. Grand Argentier du roi Charles VII, c'est avec l'argent prêté au roi qu'il permet au "Petit Roi de Bourges de bouter les Anglais hors de France". Il fut un homme d'affaires remarquable. Sa vie dans les honneurs et sa fin tragique font de cette existence un véritable roman. Argentier, surintendant ou ministre des Finances.
1401 à 1428 - naissance et mort de Masaccio (Tommaso di Ser Giovanni) eut une influence déterminante sur les artistes de la Renaissance, dont on peut considérer qu'il est l'un des premiers avec Brunelleschi et Donatello. Masaccio se rend à Florence, où, en 1422, il s'inscrit à la corporation des médecins et des pharmaciens. Il entre dans le cercle de Masolino da Panicale et des peintres florentins. On ne sait exactement si Masolino (bien plus âgé que lui) fut son maître, ou si la position de Masaccio était plus indépendante. Masaccio est en fait le continuateur de Giotto par la force de ses sentiments, le calme de sa composition, la mise en valeur des volumes. Léonard de Vinci, dans son Traité de la peinture, a défini, avec justesse, la nouveauté de Masaccio: "Après Giotto, l'art retomba en décadence pendant plus d'un siècle, parce que les peintres commencèrent à imiter les oeuvres de Giotto. Puis vint le Florentin Tommaso (Masaccio); il prouva, par la perfection de ses oeuvres picturales, que tous ceux qui ne prennent pas comme modèle la nature, cette éducatrice de tous les maîtres, s'efforcent vainement de faire de l'art".
1401 Jean Gerson écrit 'Sermons' (1401-1413)
1402 20 juillet : Tamerlan (Timour lenk) défait les Turcs Ottomans à Ankara et s'empare du sultan Bayezid Ier. Les Ottomans perdent des émirats turcs d'anatolie. Brousse est occupée et pillée. Smyrne, ville chrétienne, est prise et détruite par Tamerlan. A Sivas, Tamerlan fait enterrer vivant 4000 guerriers arméniens et fait écraser sous les sabots de ses chevaux tous les enfants de la cité. Tamerlan, parent éloigné de Gengis Khan, se considéra comme son fils spirituel. Il se révéla un redoutable chef de guerre, bâtissant un immense empire reposant sur la force et la terreur. Il se montra cependant aussi protecteur des arts et des lettres qui firent la grandeur de sa capitale, Samarkand. Brousse, ville de Turquie, appelée Bursa en turc.
1402 Querelle du 'Roman de la Rose'. La seconde partie a provoqué des polémiques sur la vision de la femme par Jean de Meung, en particulier la réponse de Christine de Pisan sur ses positions conduisant à une des premières querelles féministes. Elle a été impliqué dans la première querelle littéraire française que certains considèrent comme un manifeste, sous une forme primitive, du mouvement féministe. En effet 'Epistre au Dieu d'Amours' 1399 et son 'Dit de la Rose' 1402, critique de la seconde partie du Roman de la rose écrite par Jean de Meun, provoquèrent des remous considérables dans l'intelligentsia de l'époque.
1403 Naissance de Charles (futur Charles VII), cinquième fils de Charles VI et Isabeau de Bavière. Charles VII de France, dit Charles le Victorieux ou encore Charles le Bien Servi (né à Paris le 22 février 1403 - Mehun-sur-Yèvre, 22 juillet 1461). Roi de France de 1422 à 1461. Il mit fin en 1453 à la guerre de Cent Ans sur une victoire française. Son nom reste principalement attaché à l'épopée de Jeanne d'Arc, qui lui permit de renverser une situation compromise et d'être sacré à Reims (17 juillet 1429).
1403 26 avril 1403 Ordonnance concernant la régence. Une ordonnance est créée qui institue la régence et le gouvernement pendant “les absences” du roi Charles VI le Fol, faible mot pour parler des crises de démence du souverain.
1404 janvier Reprise des hostilités entre la France et l'Angleterre.
1404 26 avril Mort de Philippe le Hardi, son fils Jean sans Peur devient duc de Bourgogne.
1404 à 1472 - naissance et mort de Léon Battista Alberti. Humaniste et architecte florentin. L'architecte est mêlé à l'édification d'un monument en 1454; c'est après cette date qu'il laisse dans l'histoire de l'architecture une marque profonde qui lui vaut sa réputation universelle, concevant plusieurs édifices qui vont ouvrir des voies radicalement nouvelles à cet art. Mais de l'âge de vingt ans à l'âge de cinquante ans (et au-delà), les résultats prodigieux qu'il réussit à atteindre en particulier comme écrivain, en latin et en italien, comme philosophe ou comme ingénieur - et que ce livre se fixe aussi comme objectif d'illustrer - ne peuvent que surprendre et fasciner. Sa devise était d'ailleurs Quid tum et son symbole un oeil ailé, signes de cette volonté d'aller toujours de l'avant, de ne jamais répéter ce que les autres ont fait ou de ne jamais se répéter lui-même. Son jeune contemporain Landino parlera plus tard de lui comme d'un caméléon, qui s'adapte sans cesse à de nouveaux domaines au point que son esprit polymorphe est impossible à classer. Ce qui fait de lui, sans conteste, le génie le plus universel du XVe siècle.
1404 Christine de Pisan écrit 'Livre des fais de Charles V'
1405 juin Débarquement anglais dans le Cotentin. Le Cotentin est un pays de la Normandie autrefois appelé Pagus Constantiensis (pays de Coutances).
1405 Début des voyages de l'amiral chinois eunuque Zheng He vers l'Indonésie, l'Inde, l'Arabie et la côte Est de l'Afrique (jusqu'en 1433). Il mène sept expéditions qui conduisent à l'hégémonie navale de la Chine sur les mers de la Sonde et sur l'océan indien (1405-1424) : Champa, Cambodge, Siam, Malacca, Java, Sumatra, Ceylan, Bengale et Inde méridionale. Les escadres chinoises sont présentes à Ormuz, à Aden et à Djedda. A deux reprises, la flotte touche la côte orientale de l'Afrique. Zheng He était un eunuque chinois et un explorateur maritime célèbre. Zheng He, surnomé "l'Eunuque aux trois joyaux", né en 1371 et mort en 1433, était un eunuque chinois et un explorateur maritime célèbre.
1406 Début de la construction de la Cité interdite à Pékin. La Cité Interdite est le Palais impérial de Pékin dont la construction fut ordonnée par Yongle, troisième empereur Ming. Ce palais, d'une envergure inégalée, fait partie des palais les plus anciens et les mieux conservés. Le nom "cité interdite" vient du fait que son accès était interdit au "peuple" à l'époque des grands empereurs chinois. Comme résidence de ces grands empereurs, elle est devenue symbole d'interdit. Son nom complet est "cité interdite pourpre", en référence à l'étoile "sacrée", l'étoile polaire, de couleur pourpre pour les Chinois.
1407 La mésintelligence règne entre les régents du royaume au nombre desquels se place la reine Isabeau de Bavière: elle est particulièrement vive entre le duc d'Orléans (Louis Ier d'Orléans), et le duc de Bourgogne (Jean sans Peur), qui, pour se débarrasser de son rival, le fait assassiner à Paris dans un guet-apens.
1407 23 novembre : L'assassinat à Paris de Louis Ier d'Orléans, frère cadet du roi Charles VI le Fou, par les hommes de Jean sans Peur, duc de Bourgogne, déguisés en une bande de malfrats masqués et dirigés par Raoul d'Octonville. Le Duc de Bourgogne avait pour dessein d'unir l'Artois et la Flandre à son duché. Mais son cousin, Louis Ier d'Orléans, fils du roi de France Charles VI, s'opposait à son projet. Cet assassinat entraîne la guerre civile en France entre Armagnacs et Bourguignons. Jean sans Peur quitte Paris après avoir fait assassiner Louis Ier d'Orléans. C'est alors que Louis Ier d'Orléans sort de l'hôtel Barbette, où réside sa belle-soeur la reine Isabeau de Bavière, à laquelle il vient de rendre visite, qu'il est poignardé par des sbires de Jean sans Peur, duc de Bourgogne. La haine que celui-ci porte à Louis dure depuis des années. Trois jours plus tôt, le duc de Bourgogne avait feint de se réconcilier avec son cousin…
1407 à 1435 - guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons. - Charles d'Orléans, fils de Louis Ier d'Orléans qui vient d'être assassiné, épouse la fille du comte d'Armagnac (Bonne d'Armagnac, fille du comte Bernard VII d'Armagnac) et rallie autour de lui tous les partisans de sa maison, auxquels on donne le nom d'Armagnacs; il entre en lutte armée avec les partisans du duc de Bourgogne, appelés les Bourguignons. Cette querelle, qui partage la France en deux camps, dégénère en une véritable guerre civile; les deux factions rivalisent d'atrocités. Les Bourguignons dominent d'abord dans Paris, où ils s'appuient sur la corporation des bouchers dirigés par Caboche et Capeluche, et surnommés les Cabochiens. Ceux-ci poussent les excès si loin que la population appelle les Armagnacs à son secours (1413), et l'on voit les fureurs des Armagnacs succéder à celles des Bourguignons. La lutte continue entre ces irréconciliables adversaires. Le parti Armagnac s'aliène les sympathies du peuple en sollicitant le concours des Anglais. En 1414, Charles VI marche contre le duc de Bourgogne qu'il va assiéger à Arras. C'est au cours de ce siège qu'il est fait pour la première fois usage des arquebuses que l'on appelait alors les canons à mains. Cette expédition n'a pas de suites: Charles VI accorde la paix au duc. Les Armagnacs furent au XVe siècle l'un des deux partis qui s'opposèrent dans une guerre civile en France. Leurs adversaires étaient les Bourguignons. À l'origine le conflit oppposait le duc de Bourgogne, Jean sans Peur à Louis Ier d'Orléans. Suite à l'assassinat de ce dernier en 1407, ses partisans se rallièrent à Bernard VII d'Armagnac, comte d'Armagnac, beau-père de son successeur Charles d'Orléans. Les Bourguignons sont les habitants de la Bourgogne. En 1411 un conflit ouvert éclate entre les Armagnacs, partisan de Louis Ier d'Orléans puis de Bernard VII d'Armagnac, comte d'Armagnac et les Bourguignons partisans de Jean sans Peur, duc de Bourgogne. Les Armagnac sont proches du pouvoir royal, notamment du Dauphin, tandis que les Bourguignons s'allient aux Anglais en France. La guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons est un conflit qui ravagea la France, déjà en lutte avec l'Angleterre pendant la guerre de Cent Ans. Le conflit trouve ses racines sous le règne de Charles VI. Pendant la minorité de ce dernier, son oncle Philippe le Hardi fut régent. Puis lorsque la folie de Charles VI se révela, les princes de Bourgogne et d'Orléans se partagèrent le pouvoir, tandis que Jean Ier de Berry servait de médiateur. En 1407, craignant de se voir écarter du pouvoir, le duc de Bourgogne fait éliminer son concurrent, déclenchant la guerre civile. Le 19 septembre 1419, l'assassinat de Jean sans Peur, duc de Bourgogne, sur le pont de Montereau-Fault-Yonne empêche tout apaisement. Charles d'Orléans (24 novembre 1394, Paris- 5 janvier 1465, à Amboise), duc d'Orléans est surtout connu par son oeuvre poétique réalisée lors de sa longue captivité anglaise. Son enfance est marquée par le conflit qui oppose son père à Jean sans Peur, duc de Bourgogne, conflit qui est à l'origine de la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons. Son père est tué sur l'ordre du duc de Bourgogne le 23 novembre 1407. En sa qualité d'aîné, il recueille la plus grande part de l'héritage dont le duché d'Orléans, les comtés de Valois et de Blois, et les seigneuries de Coucy et de Chauny.
1409 9 mars Paix de Chartres. Jean sans Peur a le pardon du roi. Paix de Chartres signée le 9 mars 1409 comportait 21 articles rédigés par Jean de Montaigu. Dans ces articles on peut y lire entre autres : l'aveu de Jean sans Peur, duc de Bourgogne concernant le meurtre de Louis Ier d'Orléans "Par sa volonté et par ses ordres, pour le bien du royaume". des excuses aux enfants du duc d'Orléans. Il fut prévu une cérémonie en la cathédrale de Chartres le 9 mars 1409. Cette cérémonie de réconciliation fut une véritable crève-coeur pour Charles d'Orléans (1394-1465) et son frère Philippe d'Orléans (1396-1420), comte de Vertus. En effet, en larmes ils accordèrent leur pardon à Jean sans Peur l'assassin de leur père. Puis, ils prêtèrent le serment sur les Évangiles de respecter cette paix qui venait d'être signée.
1409 26 juin Concile de Pise élit un nouveau pape Alexandre V, mais Grégoire XII et Benoît XIII refusent d'abdiquer. Alexandre V (antipape) (né en 1340 et mort le 3 mai 1410) a été élu pape à Pise sous le nom d'Alexandre V durant le Grand Schisme d'Occident. Comme tous les papes d'Avignon et les papes de Pise de cette époque, il est aujourd'hui considéré par l'Église catholique romaine comme un antipape. Grégoire XII, né à Venise en 1325, pape de 1406 à 1415. Benoît XIII (antipape) Pedro de Luna (1329 - 1423), originaire d'Aragon, devient pape sous le nom de Benoît XIII. Le concile de Pise a été convoqué en 1409 pour tenter de régler le sérieux problème du Grand Schisme d'Occident. Depuis 1378, deux papes rivaux se trouvent à la tête de la Chrétienté. Celui de Rome a l'appui de l'Italie du nord, de l'Angleterre, de l'Allemagne, de la Pologne et de la Hongrie. Derrière son adversaire, installé à Avignon, se rangent la France, la Castille, l'Aragon, le Portugal, le royaume de Sicile, la Savoie et le royaume de Chypre. En 1394, Philippe le Hardi, duc de Bourgogne et véritable maître de la France (Charles VI est devenu fou), demande à l'Université de Paris de le conseiller sur les moyens de mettre fin au schisme. Celle-ci présente trois solutions: la voie de compromis (laisser aux pontifes le soin de mettre fin eux-mêmes au schisme), la voie de cession (il faut les obliger à abdiquer simultanément puis en faire élire un autre), et la réunion d'un concile qui tenterait de régler lui-même le problème. Philippe le Hardi a pris d'abord parti pour la voie de cession. En 1398, lors d'un concile tenu à Paris, les évêques français décident de retirer au pape d'Avignon les fonds venant des bénéfices et des revenus ecclésiastiques dans le but de l'obliger à se démettre. Seule l'autorité spirituelle lui est reconnue. C'est ce que l'on appela la soustraction d'obédience. Appauvri, assiégé dans sa ville d'Avignon, le pape Benoît XIII tient cependant bon. En 1403, il parvient à se réfugier en Provence où l'accueille Louis II d'Anjou, hostile à la soustraction d'obédience. Devant l'échec de cette politique, le Conseil du roi de France la lui restitue en 1403. À mesure que les années passent, on s'aperçoit que seule la tenue d'un concile, troisième solution envisagée par l'Université de Paris, peut mettre fin au schisme. Réunis à Livourne en juin 1408, 8 cardinaux romains et 5 avignonnais décident d'en convoquer un à Pise pour mars 1409. Le concile de Pise réunit 24 cardinaux (14 romains et 10 avignonnais), 300 hauts prélats et des ambassadeurs venus de toutes les parties de la Chrétienté. À cette époque, Benoît XIII est toujours pape d'Avignon; Grégoire XII est pape de Rome depuis 1406. Les deux pontifes ne s'entendent que sur une seule chose: le concile de Pise est illégal. Les pères conciliaires se réunissent de mars à août. Ils décrètent des mesures radicales. Ils accusent les deux papes d'hérésie et de sorcellerie et les assignent à comparaître. Ceux-ci, abandonnés par la majorité de leurs cardinaux et réfugiés, l'un en Aragon et l'autre dans la région de Naples, refusent de se rendre à Pise sous la contrainte. Le concile décide donc de les déposer et, réuni en conclave, élit pape l'archevêque de Milan, le Grec Petros Filargis, qui prend le nom d'Alexandre V. Le concile de Pise n'a réussi qu'à envenimer la situation puisqu'il y a maintenant trois papes au lieu de deux sur le trône de St Pierre. Benoît XIII, pape d'Avignon, a derrière lui l'Espagne, le Portugal, la France et l'Écosse. Grégoire XII, pape de Rome, garde pour lui le sud de l'Italie et une partie de l'Allemagne. Tout le reste de la Chrétienté se range derrière le pape de Pise, Alexandre V. Il faudra attendre le concile de Constance, réuni à partir de 1414 pour que se règle le problème du Grand Schisme.
1410 15 avril Pacte de Gien contre Jean sans Peur. Jean Sans Peur (Jean de Bourgogne) fait assassiner le frère de Charles VI, Louis Ier d'Orléans. Son fils Charles d'Orléans lui succède et c'est le début d'une guerre civile qui oppose Orléans et Bourgogne. Le 28 novembre 1408 les partisans de Jean l'accueillent à Paris où il établit sa propre régence. Pour la légitimer, il n'hésite pas à se "réconcilier" avec Charles d'Orléans le 9 mars 1409. Cette trêve sera de courte durée car le pacte de Gien (15 avril 1410) "unira" contre Jean sans Peur, tous les princes : le duc de Bourbon (oncle du roi par sa mère), le duc d'Orléans et son frère (petits-fils de Jean le Bon), les comtes d'Alençon et de Clermont (parents plus éloignés), le duc de Bretagne et Bernard d'Armagnac. Comme ce dernier prend la tête de la coalition, on appellera cela le parti des Armagnacs. Le roi est totalement impuissant. Il remaniera son conseil et on profitera de ses brefs instants de lucidité pour le faire signer tel ou tel acte. Il sait que ses moments de clairvoyance sont chronométrés et s'en remet totalement à ses conseillers.
1410 23 mai Élection de Jean XXIII par le concile de Pise. Jean XXIII (antipape) Baldassarre Cossa (Procida, province de Naples, v. 1360–Florence, 27 décembre 1419), élu pape par le concile de Pise en 1410 sous le nom de Jean XXIII, déposé par le concile de Constance en 1415, reconnu comme antipape par l'Église catholique romaine.
1410 Début du travail sur les 'Très Riches Heures du duc de Berry' par les frères Limbourg, illustrateurs flamands (fin en 1416). Ce document constitue l'une des plus beaux exemples de l'art du manuscrit et de l'enluminure au Moyen Âge et une source importante pour les médiévistes.
1410 écriture dImago mundi', de Pierre d'Ailly, ouvrage qui le fait apparaître comme un précurseur de Copernic. 'L'Imago mundi' est un ouvrage de cosmographie rédigé par Pierre d'Ailly, théologien français. C'est une représentation typique pour le Moyen Âge en forme de TO. Il faut ajouter que ces cartes on TO sont largement influencées par les pensées religieuses, et c'est par ce fait que dans ces cartes il n'existe souvent pas de distinction entre le monde réel et spirituel. Car ladite distinction était brouillée par l'influence religieuse, importante à l'époque.
1411 23 octobre Jean sans Peur revient à Paris.
1412 6 janvier Naissance de Jeanne d'Arc à Domrémy. Domrémy, ville de Lorraine, dans le département des Vosges, près de Neufchâteau, à une cinquantaine de kilomètres de Nancy.
1412 8 mai Traité d'alliance entre les Armagnacs et Henri IV d'Angleterre. les Armagnacs signent une alliance avec l'Angleterre qui n'en demandait pas temps. Ils font ainsi entrer le loup dans la bergerie et la guerre anglo-française se superpose à la guerre civile. Le 10 août, c'est la chevauchée du duc de Clarence qui part de la Normandie et qui se termine à Bordeaux.
1412 22 août Traité d'Auxerre. La "Paix d'Auxerre" entre les princes. Le conflit entre les Armagnacs et les Bourguignons est un de ceux qui ont le plus touché l'Auxerrois à la fin du Moyen Âge. En mai 1412, Charles VI de France, passe à Auxerre à la tête d'un long convoi de munitions, des chariots transportant des bombardes et autres instruments de tir, pour se rendre au siège de Bourges, ville tenue par les Armagnacs. La situation militaire en France est périlleuse, tant pour le parti du roi que pour le parti du duc de Berry, Jean Ier de Berry. Les troupes royales, qui assiègent la capitale du Berry, sont victimes de la dysenterie et d'une véritable épidémie de peste, qui fait des ravages considérables dans le royaume de 1411 à 1413. Les assiégés, quant à eux, essaient de ne pas mourir de faim dans une ville exsangue mutilée par les machines de guerre royales. Un élément de poids intervient le 8 mai 1412 ; les ducs Jean Ier de Berry et Charles d'Orléans signent avec Henri IV de Lancastre, roi d'Angleterre, le traité d'Eltham. Ce pacte de guerre prévoit qu'en échange de l'aide militaire britannique accordée aux Armagnacs contre le parti de Bourgogne, un duché d'Aquitaine sera reconstitué sous souveraineté anglaise.
1413 20 mars Mort du roi Henri IV d'angleterre, Henri V qui lui succède revendique le trône de France. Henri V (9 août ou 16 septembre 1387 - 31 août 1422), roi d'Angleterre, fils du roi Henri IV et de Marie de Bohun, est né à Monmouth au Pays de Galles.
1413 27 avril Début des émeutes contre les Armagnacs à Paris.
1413 28 avril Révolte des cabochiens. Pendant 1 mois, les "cabochiens" (du nom du meneur Simon Caboche), bouchers ou écorcheurs, remplissent Paris de leurs violences. Le royaume de France est alors divisé entre les factions du duc de Bourgogne, les "Bourguignons" et celles du duc d'Orléans, les "Armagnacs". Le duc de Bourgogne, Jean sans Peur, impose un temps sa domination sur Paris, soulève le peuple et réussit à faire passer une réforme administrative appelé "ordonnance des cabochiens". Mais les Armagnacs reprendront vite le dessus. La révolte des Cabochiens est un épisode de la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons. Au printemps 1413, Jean sans Peur, duc de Bourgogne parvient à soulever le peuple de Paris et à imposer une réforme appelé ordonnance des cabochiens. Mais après quelques mois les Parisiens aspirent à un retour à l'ordre et les Armagnacs reprennent l'ascendant. Simon Caboche ou Simonet Caboche, de son véritable nom Simon le Coutelier, est le chef populaire de la révolte des Cabochiens, une insurrection parisienne favorable au duc de Bourgogne Jean sans Peur au début du XVe siècle.
1413 28 juillet Paix de Pontoise entre les Armagnacs et les Bourguignons. La paix de Pontoise fut conclue entre le 28 juillet 1413 et le 8 août 1413. En août 1413, Jean Ier de Berry et son neveu Jean sans Peur, duc de Bourgogne entrent dans Pontoise. Cette paix ne peut en aucun cas être signée sans l'accord de Paris, en effet la capitale retient prisonniers le roi Charles VI de France, son épouse Isabeau de Bavière et son fils le dauphin de France Louis de Guyenne otages des Cabochiens. Ceux-ci après délibération dans chaque quartier de la capitale accepteront la paix proposée par Charles VI, à l'exception du quartier des Halles où l'on trouve une forte concentration de Cabochiens et l'Hôtel d'Artois (résidence des ducs de Bourgogne à Paris). Cette paix permettra la libération de Louis de Bavière (futur Louis VII de Bavière-Ingolstadt) et d'Édouard III de Bar détenus au Louvre.
1413 28 août : Les Armagnacs chassent le duc de Bourgogne de Paris et gouvernent par la terreur contre les cabochiens. Les ordonnances cabochiennes sont abrogées.
1414 23 mai : Henri V d'Angleterre conclut une alliance offensive et défensive avec Jean sans Peur, duc de Bourgogne.
1414 1er novembre Concile de Constance pour mettre fin au Grand Schisme d'Occident. En cette période de Grand Schisme de l'église d'occident s'ouvre la concile de Constance, qui s'achèvera quatre ans plus tard après avoir mis fin à la crise. L'église tente d'adopter des réformes pour museler les hérésies et affirmer la supériorité du concile sur le pape. Trois papes sont déposés avant que l'élection de Martin V ne réunifie le clergé. Le concile de Constance est, pour l'Église catholique romaine, le XVIe concile oecuménique, convoqué par l'empereur Sigismond Ier et l'antipape Jean XXIII. Présidé par Jean Allarmet de Brogny, il mit fin au Grand Schisme d'Occident. Le concile de Constance (1414-1418) est, pour l'Église catholique romaine, le XVIe concile oecuménique, convoqué par l'empereur Sigismond Ier et l'antipape Jean XXIII. Présidé par le cardinal Jean Allarmet de Brogny, il mit fin au Grand Schisme d'Occident.À la suite du concile de Pise de 1408, l'Église catholique se retrouvait avec trois papes à sa tête : Alexandre V, Benoît XIII et Grégoire XII. Dans la confusion générale, l'Empereur choisit de se substituer au Sacré Collège défaillant, comme certains canonistes lui en conféraient le droit. Jean XXIII, successeur d'Alexandre V, lui en fournit l'occasion : il fut vaincu par le roi de Naples, Ladislas Ier, partisan de Grégoire XII, et dut se réfugier à la cour impériale. Sigismond accepta à condition qu'un concile fût tenu dans une ville d'Empire. Il put donc annoncer que le 1er novembre 1414, le concile se réunirait à Constance. Sigismond s'assura ensuite du succès du futur concile. Devant la résistance de Jean XXIII et de ses partisans italiens, il modifia le mode de scrutin. Le vote par nation remplaça le vote par tête, ne laissant à l'Italie qu'une seule voix. Comprenant son échec, Jean XXIII s'enfuit le 20 mars 1415. Les Pères conciliaires adoptèrent le 6 avril le décret Haec sancta, affirmant la supériorité du concile sur le pape. Jean XXIII et Grégoire XII s'inclinèrent et se démirent. Sigismond fit avancer ses troupes en Espagne et au Portugal, écrasant les partisans de Benoît XIII. Avant de procéder à une nouvelle élection, les Pères conciliaires s'assurèrent de leur indépendance en votant le 30 octobre 1417 le décret Frequens. Celui-ci disposait que le concile se réunirait de nouveau en 1423, puis en 1430, puis tous les dix ans à compter de cette date. Dès lors, le concile n'était plus soumis au bon vouloir du pape. ceci fait, le concile élu le 11 novembre, jour de la saint Martin, le Romain Oddone Colonna, qui prit le nom de Martin V. Celui-ci, rejetant les appels de la France à gagner Avignon, et ceux de l'Empereur à choisir une ville d'Empire, choisit de partir pour Rome, où il entra le 16 mai 1418. Le concile prit alors fin.
1415 23 février Paix d'Arras entre les Armagnac et les Bourguignons. La paix d'Arras est signée entre les envoyés de Jean sans Peur, duc de Bourgogne et Louis de Guyenne représentant son père Charles VI de France qui de nouveau, avait sombré dans un crise de démence. C'est une trêve dans la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons. Concernant l'unité du royaume et la paix, les pensées de Louis de Guyenne allaient dans le même sens que celles de son père. Le 4 septembre 1414, il signe la paix et fait prêter serment aux prélats, aux grands seigneurs de l'armée royale de respecter cette paix. Le port de la croix de Saint-André et la bande blanche portées respectivement par les Bourguignons et les Armagnacs fut interdit. Sur l'ordre de Louis de Guyenne les mots Bourguignons et Armagnacs furent bannis du royaume, il était formellement interdit de les prononcer.
1415 4 juillet le pape Grégoire XII abdique.
1415 13 août Henri V débarque en Normandie.
1415 21 août Les Portugais prennent Ceuta. Le roi du Portugal Jean Ier s'empare de la ville de Ceuta, sur la côte méditerranéenne du Maroc. Cette conquête marque le début de l'expansion outre-mer des Européens. Cette politique d'expansion stimulera les explorations maritimes pour s'enrichir, mais aussi, pour s'attaquer aux "infidèles" musulmans. Ceuta sera annexée par les Espagnoles en 1580. Ceuta (Sebta) est une ville autonome espagnole enclavée sur la côte nord-est du Rif oriental Marocain. Elle est l'une des deux enclaves de ce pays en Afrique du Nord avec Melilla, sur la Méditerranée. Avec Tanger et Tetouan, elle est la porte d'entrée du Nord-ouest-Afrique vers l'Europe.
1415 22 septembre Henri V prend Harfleur.
1415 Les Anglais ont cherché à profiter du désordre où se trouve la France pour débarquer des troupes à l'embouchure de la Seine. Un grand nombre d'Armagnacs et de Bourguignons font trêve à leur querelle pour marcher ensemble contre eux sous le commandement du connétable d'Albret; le duc de Bourgogne ne se joint pas à eux. Les Français livrent bataille aux Anglais à Azincourt où la chevalerie française subit un désastre sans précédent.
1415 25 octobre : L'armée française composée de 50 000 hommes est écrasée par les troupes de 15 000 hommes d'Henri V d'Angleterre à la bataille d'Azincourt. Les pertes s'élèvent à près de 10 000 hommes contre 1 600 du côté anglais, montrant la supériorité de la stratégie anglaise basée sur l'utilisation des archers contre la lourde cavalerie des chevaliers français. À la suite de la bataille, Charles d'Orléans échappe à l'égorgement, contrairement à ses compagnons d'armes, et devient prisonnier du roi d'Angleterre - il le restera 25 ans - et commence son oeuvre poétique. Jean II Boucicaut, maréchal de France, est également fait prisonnier. La bataille d'Azincourt se déroule le 25 octobre 1415 pendant la guerre de Cent Ans. Elle oppose les troupes françaises (entre 25 000 et 45 000 hommes) au contingent anglais fort d'approximativement 10 000 hommes (entre 6 000 et 15 000, selon les sources). Cette bataille est une défaite importante pour le camp français ; la cavalerie lourde, rendue moins efficace par un terrain boueux et les retranchements anglais, est transpercée par les archers en majorité gallois, équipés de grands arcs (long bows) à très longue portée. Cette bataille, où la chevalerie française est mise en déroute par des soldats anglais inférieurs en nombre, sera souvent considérée comme la fin de l'ère de la chevalerie et le début de la suprématie des armes à distance sur la mêlée, suprématie qui ne fera que se renforcer par la suite grâce à l'invention des armes à feu. Elle sera, en réaction, une cause majeure de l'épopée de Jeanne d'Arc, puis de l'investissement dans l'artillerie qui deviendra une spécialité française.
1415 Début de la captivité de Charles d'Orléans. Charles d'Orléans fait partie de l'armée française poursuivant Henri V retraitant dans le nord de la France. À la débacle d'Azincourt, le 25 octobre 1415, Charles d'Orléans est fait prisonnier et emmené en Angleterre. Sa libération est conditionnée au paiement d'une rançon. Il restera 25 ans en Angleterre. Il est surtout connu par son oeuvre poétique réalisée lors de sa longue captivité anglaise.
1415 à 1492: naissance et mort de Piero della Francesca, ce peintre et mathématicien du début de la Renaissance italienne. Moins d'une trentaine d'oeuvres nous est parvenue, à des degrés divers de conservation mais qui suffit pourtant à témoigner de ses apports: introduction d'une lumière neuve, éclat des couleurs, maîtrise parfaite des perspectives. Ce qu'on peut voir aussi dans ses tableaux, c'est que Piero della Francesca, qui peignait pour l'esprit autant que pour l'oeil, avait tout de l'humaniste progressiste: simple, sincère, intelligent, érudit, ouvert
1417 1er août Henri V débarque à Trouville.
1417 4 septembre Henri V s'empare de Caen.
1417 11 novembre L'élection au concile de Constance du pape Martin V marque la fin du Schisme. Martin V, Oddone Colonna (Genazzano, 1368–Rome, 1431), 204ème pape (1417-1431) sous le nom de Martin V. Il fut élu pape lors du concile de Constance le 11 novembre 1417 et prit le nom de Martin V en hommage à Martin de Tours, dont la fête était célébrée le jour de son élection. Consacré le 21 novembre par le président du Concile, Jean Allarmet de Brogny, il mit fin au grand schisme d'Occident. Il concentra tous les pouvoirs et réunit le concile de Pavie-Sienne en 1423, puis celui de Bâle en 1431.
1418 28 mai Les Parisiens ouvrent les portes de la capitale aux Bourguignons.
1418 29 mai Le dauphin, Charles VII, quitte Paris.
1418 Henri V d'Angleterre profite de sa victoire pour continuer la conquête de la Normandie; Caen et Rouen se défendent héroïquement. Jean sans Peur exploite cet événement en soulevant le peuple de Paris contre les Armagnacs dont le chef, Jean d'Armagnac, vient d'être fait connétable. Les Bourguignons entrent dans la ville avec l'aide des Cabochiens, se saisissent de tous les Armagnacs qu'ils peuvent trouver et les massacrent. Le dauphin Charles VII (fils aîné de Charles VI et d'Isabeau de Bavière) n'échappe à la mort que grâce au dévouement de Tanneguy Duchâtel, prévôt des marchands, qui l'emporte couvert d'un manteau et réussit à le faire sortir de Paris. Le dauphin prend le titre de régent et transfère à Poitiers le siège du gouvernement et ce qui, du Parlement et de l'Université, s'attache à sa fortune. Henri V d'Angleterre (9 août 1387, Monmouth, Pays de Galles – 31 août 1422), duc de Cornouailles et de Lancastre, fut roi d'Angleterre de 1413 à 1422. Vainqueur de la bataille d'Azincourt le 25 octobre 1415, il parvint à se faire reconnaître comme héritier du trône de France au traité de Troyes (1420), mais mourut prématurément avant son beau-père Charles VI de France, sans avoir pu ceindre une seconde couronne.
1418 12 juin Massacre des Armagnacs à Paris
1418 29 mai : Prise de Paris par Jean sans Peur, duc de Bourgogne. Dans la nuit du 28 au 29 mai, un certain Perrinet Le Clair, fils d'un marchand de fer, ouvre à Jean de Villiers de L'Isle-Adam, capitaine bourguignon, la porte Saint-Germain-des-Prés.
1418 Le 12 juin, les bouchers forcent les portes des prisons et égorgent tous les Armagnacs détenus, dont Bernard VII d'Armagnac. Bernard VII d'Armagnac, né vers 1360 à Paris, mort le 12 juin 1418, fut comte de Charolais (1384-1391), puis comte d'Armagnac, de Fézensac, de Rodez (1391-1418), comte de Pardiac (1402-1418) et connétable de France. Il était le fils de Jean II, comte d'Armagnac, de Fézensac, de Rodez et de Charolais, et de Jeanne de Périgord.
1418 29 juin : Les Anglais entament le siège de Rouen qui s'achèvera le 19 janvier 1419. Le siège de Rouen en 1418-1419 par les Anglais a lieu durant la guerre de Cent Ans. Au moment du siège de Rouen (juillet 1418-janvier 1419), la ville compte environ 70 000 habitants, ce qui en fait une des plus grandes villes de France. La prise de cette ville est cruciale pour s'emparer du duché de Normandie, point d'orgue de la guerre de Cent Ans.
1418 26 décembre Le dauphin devient régent. Le dauphin, de sa propre autorité, prend le titre de régent du royaume. Il institue par lettres patentes le parlement à Poitiers.
1418 Régence du futur Charles VII
1418 Le prince portugais Henri le Navigateur, fils cadet du roi Jean de Portugal, lance les premiers voyages d'exploration portugais. Il décide de découvrir et d'évangéliser les populations noires du Sahara. Installé à Sagres, il engage plusieurs navigateurs chargés d'explorer le littoral occidental de l'Afrique. La noblesse s'oppose à cette politique, qui est soutenue par la bourgeoisie. Henri le Navigateur, Infante Dom Henrique (4 mars 1394 - 13 novembre 1460) fut un prince du Portugal, souvent regardé comme le personnage le plus important du début de l'expansion coloniale européenne, et le troisième fils de Jean Ier de Portugal, le fondateur de la dynastie d'Aviz. Sa mère est Philippa de Lancastre, la fille de Jean de Gand.
1419 19 janvier La capitulation de Rouen marque la fin de la conquête de la Normandie par Henri V.
1419 13 juillet Paix de Pouilly-le-Fort entre Jean sans Peur et le dauphin, Charles VII de France
1419 Les amis du dauphin, feignant de désirer une réconciliation avec le duc de Bourgogne Jean sans Peur, attirent ce dernier à Montereau, où il est assassiné par Tanneguy Duchâtel.
1419 10 septembre Assassinat de Jean sans Peur au pont de Montereau, son fils Philippe le Bon lui succède. Face à face sur le pont de Montereau, le dauphin Charles (futur Charles VII) qui a seize ans, et Jean sans Peur, duc de Bourgogne. Cette rencontre, qui doit permettre une réconciliation entre Bourguignons et Armagnacs, se tend lorsque le Dauphin accuse le duc de ne pas tenir ses engagements et de se rapprocher des Anglais. Offensé, le duc porte la main à son épée. Des chevaliers ne doivent en aucun cas faire un tel geste devant le roi de France ou devant son fils, qui le représente. Robert de Loire lance au duc : “Mettez-vous la main à votre épée en la présence de monseigneur le Dauphin ?”. A cause de cette offense, Tanneguy du Chastel frappe le duc d'un coup de hache. Les chevaliers qui entourent le Dauphin l'achèvent. Ce meurtre rejette la Bourgogne dans le camp anglais.
1419 2 décembre Alliance entre Philippe le Bon, duc de Bourgogne et Henri V d'Angleterre.
1419 Georges Chastellain écrit 'Chroniques' (1419-1475). Georges Chastellain, après d'excellentes études à l'université de Louvain vers 1430, il devint historiographe officiel de Philippe le Bon dont il fut écuyer puis membre du conseil privé. Il servira ensuite Charles le Téméraire, fils de Philippe le Bon. Il résida souvent à Valenciennes où il mourut et donna son nom à une rue de la ville. il servit pendant dix ans (1435-1446) à la cour de France. Considéré comme étant le plus grand des chroniqueurs bourguignons, Michelet le qualifia de "grand et éloquent historien". Il établira des chroniques qui couvrent la période 1420 - 1474 : Chroniques des choses de ce temps, qui s'ouvrent sur l'assassinat de Jean sans Peur, père de Philippe le Bon, à Montereau. Il est également l'auteur de 'Récollection des merveilles advenues en nostre temps' (vers 1462). Georges Chastellain a laissé de nombreuses oeuvres poétiques (l'Outré d'amour) avec des ballades, des complaintes, des panégyriques, un mémoire justificatif adressé au roi Charles VII et des épitaphes.
1420 21 mai Traité de Troyes, négocié par Isabeau de Bavière et Philippe le Bon, duc de Bourgogne (fils de Jean sans Peur) avec les Anglais, et qu'on fait signer à Charles VI malgré sa débilité mentale. Par ce traité, le dauphin est déshérité au profit de Henri V d'Angleterre qui est déclaré régent, et héritier de la couronne de France. Henri se marie avec Catherine de Valois, fille de Charles VI. Henri V fait son entrée à Paris et se fait remettre le Louvre, la Bastille, Vincennes, Sens, Montereau et Melun, que ses troupes occupent. Le dauphin Charles se voit renié et déshérité par Charles VI le Fol qui ne s'oppose pas à ce traité “honteux” par lequel il donne sa fille Catherine en mariage à Henri V d'Angleterre dont il fait le régent et l'héritier du royaume de France. Le dauphin Charles ne deviendra Charles VII que grâce à l'intervention de Jeanne d'Arc. Le traité de Troyes est le traité marquant la suprématie anglaise au cours de la Guerre de Cent Ans. Il a été signé le 21 mai 1420 dans la cathédrale de Troyes et prévoit que Charles VI de France après sa mort serait succédé par Henry VI. Dans ce traité, Philippe le Bon, Charles VI et Henri V d'Angleterre forment une alliance contre le dauphin Charles VII. La légitimité du dauphin est mise en doute, le soi-disant dauphin, en remettant en question son droit à la couronne. Ils poussent Charles VI et Isabeau de Bavière à renier et déshériter leur propre fils. Ils conviennent par ailleurs qu'Henri V épousera Catherine, la fille de Charles VI de Valois et d'Isabeau de Bavière. Il sera à ce titre le seul héritier de la couronne. Le 1er décembre 1420, Henri V fait une entrée triomphale à Paris en compagnie du roi Charles VI et de Philippe le Bon. L'Université et les États généraux de langue d'oïl lui apportent leur soutien en enregistrant le traité de Troyes. Les juristes casseront le traité de Troyes en disant que la Couronne de France n'appartenant pas au roi de France celui-ci ne peut donc en disposer. C'est un argument similaire qui est à l'origine de la Guerre de Cent Ans. Deux ans après la signature du traité, Henri puis Charles VI meurent. Le fils d'Henri, âgé de dix mois, est proclamé roi des deux royaumes, dont Paris, sous le nom d'Henri VI. Le duc de Bedford assure la régence en France et met le siège devant Orléans, la dernière ville au nord de la Loire, qui reste fidèle à Charles VII.
1420 1er décembre Entrée triomphale de Henri V, Philippe le Bon et Charles VI à Paris.
1420 12 décembre : Réunis à Paris France par Henri V d'Angleterre et Charles VI de France, les États généraux approuvent la paix avec l'angleterre et accordent la couronne au roi d'Angleterre à égalité avec le roi de France.
1420 En ce début du XVe siècle l'État français n'est plus. La France est "anglaise". Depuis le traité de Troyes (21 mai 1420) qui a suivi le désastre d'Azincourt où la chevalerie française s'est enlisée dans la boue "jusque au gros des jambes", et littéralement étouffée elle-même sous le poids de ses armures. Une hécatombe dans les rangs de la noblesse du royaume qui "fut là tuée et découpée têtes et visages". Selon les clauses du traité "honteux", Charles VI renie et déshérite son fils le dauphin Charles et reconnaît le roi d'Angleterre Henri V comme héritier du royaume de France. A la mort de ce dernier (1422), son fils Henri VI lui succède. C'est un bébé de six mois. Aussi son oncle le duc de Bedford exerce-t-il en son nom la régence en France. Quelle France ? En fait il en existe trois. La France "anglaise" : elle comprend la Normandie, la Guyenne et une partie des régions situées au nord de la Loire. La France du "royaume de Bourges" : en gros la moitié méridionale du pays dans laquelle s'est réfugié le dauphin Charles avec des partisans fidèles, qui l'ont reconnu roi après le décès de son père. Enfin la France de "l'État bourguignon" : donné en apanage au duc de Bourgogne, ce vaste territoire s'est agrandi de l'Artois, la Flandre, le Brabant et les Pays-Bas. De Philippe III le Hardi à Jean sans Peur et au dernier duc Philippe le Bon, tous ont contribué à consolider leur puissance en faisant de leur apanage un véritable État indépendant. Restée à l'écart des opérations militaires, la France bourguignonne est la plus riche et, malgré les malheurs des temps, la cour des ducs brille par son faste et sa magnificence. Qui gouverne la France ? Le régent anglais le duc de Bedford ? Le petit roi de Bourges ? Le duc de Bourgogne Philippe le Bon ? Cette situation politique extrêmement confuse ajoute encore à l'état pitoyable de la France. Mais les difficultés ne datent pas d'hier. Elles sont le résultat de plusieurs facteurs conjugués : la crise dynastique, les ravages des épidémies et de la guerre, le marasme économique qui en est la conséquence. Depuis Hugues Capet, la belle continuité monarchique a été brisée. Quand le dernier roi capétien meurt sans laisser d'héritier mâle, les évêques et les barons du royaume sont alors contraints d'élire un neveu du souverain, Philippe VI de Valois. Avec lui naissait une nouvelle dynastie. Mais ce changement ne fait pas l'adhésion de tous. En France, il sert de prétexte aux prétendants évincés pour se rebeller, pour former des partis hostiles, pour faire de leurs apanages des états dans l'État, bafouant ainsi l'autorité royale. En Angleterre, le roi qui se considère également comme un prétendant possible au trône, entre en conflit avec le nouveau roi de France. C'est le début de la guerre de Cent Ans (1337-1453) ou plus exactement de cent ans d'hostilités entre les deux royaumes. Cette longue période de conflits intermittents (en moyenne une année de guerre sur cinq), coupée de trêves et de négociations est cependant désastreuse pour le pays. Bien que n'affectant que quelques cantons successivement, la guerre est profonde et destructrice. Les campagnes sont dévastées, soit par le pillage des troupes anglaises qui vivent dans le pays, soit par les destructions tactiques des Français qui visent à priver l'ennemi de ravitaillement. De plus la guerre a changé dans ses techniques et dans la mentalité des guerriers. Les armes à poudre sont de plus en plus employées, et l'artillerie seconde les toujours redoutables archers et les nouveaux arbalétriers. Pour s'en protéger, les chevaliers endossent une armure complète, exagérément lourde (de 20 à 60 kg) qui les entrave et rend le combat à cheval quasiment impraticable. La chevalerie anglaise s'adapte mieux. Elle a introduit la lutte au sol avec des armes courtes, des poignards qui se glissent facilement dans les jointures des armures. A l'inverse des chevaliers français qui dédaignent leur aide, les Anglais s'entourent d'archers montés, donc très mobiles. Tactique qui va leur apporter une supériorité décisive et tous les succès militaires. Nouveaux moyens, nouvel esprit. Les guerriers sont désormais des spécialistes qui traitent la guerre en hommes de métier et non plus comme une joute réglée par un code de courtoisie et des gestes "chevaleresques". Rares sont les batailles rangées où deux blocs s'affrontent toutes lances dehors. La guerre est faite d'embuscades, d'escarmouches, de chevauchées rapides. La ruse et la surprise priment. L'ennemi est harcelé par des petites bandes bien armées et d'une grande mobilité. Ce sont exclusivement des entrepreneurs de combats. Le roi traite avec ses mercenaires, aventuriers de toutes origines (Allemands, Bretons, Comtois, Basques, Espagnols etc.). Moyennant une rémunération substantielle, ces capitaines, issus pour la plupart de la noblesse, mettent à la disposition du roi leurs "compagnies ou routes", d'où leur nom de "routiers". Le groupe d'une quinzaine ou trentaine d'hommes au plus est fortement solidaire sous l'autorité du chef. Mais quand viennent les trêves les compagnies se dissolvent. Dès lors les hommes astreints au chômage pillent, attaquent les caravanes, exigent tribut aux villes en échange de leur "protection". Mais ceux que les citadins et les villageois appellent les "écorcheurs" ou "retordeurs" grossiront bientôt les rangs des compagnons de Jeanne d'Arc. Jamais terminée malgré des trêves, la guerre est coûteuse, dévoreuse de monnaie, ruineuse pour le trésor royal. Où trouver de nouvelles ressources pour la financer ? Le temps féodal n'est plus où l'on pouvait lever une armée sans la payer, où nobles vassaux et simples soldats devaient aide au souverain. Les soldats comme les routiers ont désormais une solde. La gabelle (taxe sur le sel), la taille (impôt sur chaque feu c'est à dire sur chaque famille paysanne) ne suffisent plus. Des levées "extraordinaires", les maltôtes, constituent des ponctions supplémentaires dans l'épargne privée des bourgeois ou dans celle des paysans. Le coût insupportable de la guerre frappe également la noblesse qui doit réunir l'argent de rançons énormes pour délivrer un seigneur prisonnier. Elle n'en a souvent plus les moyens et le combattant captif peut rester des années aux mains de l'ennemi. Par dizaines des lignages se sont ainsi éteints. Par domaines entiers les terres ont été laissées à un abandon forcé. Poussés par la guerre, les paysans se sont enfuis à l'abri des murailles des cités. Car à moins d'une ruse ou d'une trahison, la ville fortifiée demeure imprenable. Le siège, interminable pour les deux parties, est souvent abandonné. Mais les terres environnantes gardent longtemps les empreintes des exactions ennemies. Après le passage des hommes en armes, la campagne ressemble à un désert. Les bâtiments de ferme sont brûlés, les récoltes saccagées, les outils volés, les vignes, fours et moulins anéantis pour longtemps. Pour les paysans c'est le début de l'exode. En quête de sécurité ou de conditions de vie moins misérables, ils abandonnent derrière eux la terre laissée en friche, qui retourne vite à la forêt, au taillis ou en "épines". Pour les contemporains de Charles VII le bon temps était l'époque où tous avaient toujours de quoi manger. Ce temps est révolu. Mais l'occupant anglais et la guerre n'en sont pas les seuls responsables. Après un formidable essor, la France comme toute l'Europe subit une crise massive. Recul des espaces cultivés, mais aussi stagnation des rendements, pas d'amélioration dans l'outillage, régression de la production vivrière. Avant les méfaits de la guerre, c'était déjà le déclin des campagnes et leur dépeuplement : la courbe démographique a chuté. Les intempéries répétées et les famines qui s'ensuivent en sont les causes premières. Durant des décennies la hantise de la faim va obséder le paysan comme l'homme de la ville. Cependant le fléau majeur reste la Peste noire. Apparue au milieu du XIVe siècle, se prolongeant par poussées intermittentes au XVe siècle, la peste a traversé la France du sud au nord. Souffrant d'une sous-alimentation chronique, la population résiste mal aux chocs de l'épidémie. Selon les régions, le quart, le tiers, la moitié, parfois 80% de la population disparaît. De 1330 à 1450, le pays passe de 20 millions à 10 millions d'habitants ! Le mal a gagné partout en dépit des cordons sanitaires aux portes des villes, des feux d'herbes aromatiques dites “désinfectantes de l'air”, des pénitences collectives, des processions de flagellants, du massacre des Juifs rendus responsables de la calamité ou des recherches nombreuses de la Faculté de médecine. La mort qui fauche pareillement chevaliers ou vilains, pauvres ou riches, faibles ou forts, hante toute la population. La religion constitue un recours et devient plus individuelle. On appelle au repentir. Des prêcheurs haranguent les foules des villes. Pour leur édification on multiplie la représentation des Passions, des Mystères à grand renfort de machineries et de figurants. L'image de la mort est partout, dans les livres d'Heures ou ornant tombeaux et sépultures de macabres squelettes rongés par les vers. On se prépare à la mort en pratiquant une religion plus profonde, moins tournée vers la contemplation de Dieu que fondée sur l'idée du péché et de la crainte de l'Enfer. Aux malheurs des temps s'ajoute l'effondrement économique. L'économie d'échanges n'est plus regroupée autour de l'axe routier Flandre-Italie. Traversant les pays français, cet axe avait fait leur étonnante prospérité aux siècles précédents. Jadis carrefour commercial, la France se situe maintenant un peu à l'écart, dans une Europe qui a créé de nouveaux foyers économiques et des itinéraires marchands par mer, en Angleterre, aux Pays-Bas, en Italie ou en Espagne. Bruges, Gand, Anvers, Gènes, Barcelone, Londres ont remplacé les foires grouillantes de marchandises de la Champagne et de la Brie. La pénurie du numéraire, les désordres monétaires, l'abaissement très net du pouvoir d'achat du haut clergé comme des seigneurs ruraux, expliquent la paralysie de l'activité commerciale autant que les déplacements des grands circuits marchands. Comme celle des campagnes, l'activité urbaine a beaucoup décliné. Ruines, maisons branlantes, quartiers désertés attestent de l'appauvrissement général. Comme en milieu rural, le nombre des habitants a parfois diminué de moitié (de 40 000 à 20 000 à Toulouse). Les associations de métiers se durcissent et se sclérosent. Comparé à son confrère italien, le marchand des cités provinciales paraît singulièrement retardataire. Il vend un peu de tout (produits de première nécessité) sans pouvoir se spécialiser. En temps de disette, il est essentiellement pourvoyeur de grain. Symptôme des temps difficiles, la grande industrie drapière elle-même entre en décadence. Arras résiste cependant grâce à la fabrication nouvelle de la tapisserie de haute lisse, très à la mode dans les demeures nobles. Car le marasme n'est pas absolument général. En dépit du commun fléchissement de la fortune, quelques hommes s'enrichissent. Des entrepreneurs de guerre placent leurs immenses profits dans des seigneuries foncières. Des familiers du prince ou du souverain, directement branchés sur la fiscalité, font de prodigieuses ascensions. Tel Jacques Coeur, fils d'un pelletier de Bourges devenant l'homme le plus riche du royaume, maître des monnaies, grand argentier de Charles VII et anobli par lui. Construit en moins de dix ans, son hôtel particulier à Bourges a coûté la somme folle pour l'époque de 100 000 écus d'or. Quelques îlots exceptionnels de prospérité subsistent donc dans un pays politiquement cloisonné. Ainsi par exemple les capitales politiques comme Bourges mais aussi Paris ou Dijon. Les villes où résident les cours royales ou princières sont devenues des places de commerce ou d'argent. Là converge tout l'or des impôts. Levées sous prétexte de guerre, des sommes fabuleuses sont dépensées dans le luxe et les fêtes par les princes. La cour de Bourgogne est la plus brillante. Son palais de Dijon et ses châteaux de campagne regorgent d'objets et d'oeuvres d'art commandés aux Pays-Bas ou en Italie. On fait appel aux meilleurs compositeurs pour élaborer un nouveau style musical ; on charge les plus habiles artistes d'éclairer de vitraux les chapelles privées. Les tournois sont des spectacles réglés comme des ballets dont les livrets sont tirés des romans courtois. Les tombeaux des ducs de Bourgogne, avec à leurs pieds un cortège sculpté des princes du sang et des grands vassaux, ont vite fait école hors du duché. Moins fastueuse à Bourges, la cour de Charles VII va néanmoins retrouver tout son éclat à Paris, après qu'une petite paysanne entre en scène, triomphe de l'Anglais et permet le sacre du roi à Reims, le 17 juillet 1429. La France a à nouveau un vrai souverain, oint du Seigneur. En le sortant de son “exil”, Jeanne d'Arc semble avoir insufflé au roi l'énergie de se battre, et redonné aux Français la force de relever la tête. Ceux qui vivaient encore dans les territoires occupés ont compris que les Anglais “ne recherchaient qu'à les accabler et à les faire périr sous le poids des misères”. Le sursaut est général, enflammé par le revirement de la fortune des armes. Les soulèvements se multiplient, villes et places fortes tombent successivement aux mains des Français. Sagement conseillé, totalement transformé par ses succès, Charles VII se réconcilie avec le duc de Bourgogne qui reconnaît enfin sa légitimité. Grâce à la réorganisation complète de l'armée et son institution en corps permanent, l'Ile-de-France est reconquise. Paris est libéré, puis en quelques années toute la Normandie et la Guyenne. La France en a fini avec la présence anglaise et la guerre de Cent Ans. Dès lors elle peut reprendre haleine, se reconstruire. C'est ce à quoi toute la nation s'emploie durant les vingt dernières années du règne de Charles VII. Le roi est le principal acteur de cette rénovation. Secondé par des conseillers énergiques, nobles et bourgeois, il restaure l'autorité royale en mettant fin aux intrigues de cour et aux derniers États princiers. Mais ce triomphe de la royauté ne peut être durable que par l'union de toutes les régions au domaine de la couronne. Par confiscations, par la diplomatie, la rigueur ou par héritage, le domaine finira par s'élargir au-delà des limites du royaume. Bien administrer ce vaste territoire exige des réformes. Les "gens du roi" (agents de justice, sergents d'arme et de police, auxiliaires de tous rangs, clercs et laïcs) ont considérablement gonflé l'appareil administratif. C'est une lourde machine mais capable de fonctionner par elle-même, de gouverner efficacement avec son Parlement, sa Chancellerie, sa Chambre des comptes. Voulue par le souverain, la puissance publique se met en place de façon progressive mais profonde. L'ordre est rétabli dans la justice. Nomination des magistrats, exercice de leurs fonctions, règles de procédures sont fixées. La rédaction du droit coutumier, jusqu'alors oral, est inaugurée. En province, Grenoble, Toulouse, Bordeaux, Perpignan sont également dotés d'un Parlement. Des assemblées d'état répartissent les taxes. A force d'être sans cesse renouvelés pour l'effort de guerre, les impôts "extraordinaires" sont devenus réguliers. Sans violence, presque subrepticement, une transformation essentielle s'est produite dans la fiscalité : la monarchie a instauré un système d'imposition permanent qui remplit régulièrement les caisses de l'État. Pour faciliter la perception des impôts, on crée un corps de fonctionnaires spécialisés : généraux des finances et receveurs. Priorité est donnée aux campagnes. Toutes initiatives individuelles pour repeupler et remettre en culture les terres sont fortement encouragées. Des ordonnances royales favorisent la renaissance de l'activité économique : exemption d'impôt pour les paysans revenus cultiver les terrains en friches. Le roi offre également des primes à tous ceux qui débarrasseraient les campagnes et les abords des villes des hordes de loups, qui menacent jusqu'aux portes de Paris. Dans les champs, dans les vignes, dans les bois on travaille avec une ardeur redoublée. Les progrès de l'agriculture commencent à porter leurs fruits. Des villages nouveaux surgissent. Les cités relèvent leurs ruines. On constate une sensible reprise industrielle. Les fabrications se raniment, des industries nouvelles se développent. Jean Gobelin pratique à Paris la teinture de tapisseries auxquelles il a légué son nom. L'imprimerie est introduite à Lyon et dans la capitale. Les gisements de plomb argentifère sont relancés. Le système monétaire est enfin assaini. Mais sans “le support de la conscience nationale”, la reconstruction de la France serait fragile. L'unité de la langue devient un élément de l'unité française. De la Bretagne aux pays occitans, le français est langue officielle. Il se substitue partout au latin dans les actes de Chancellerie et tous les actes publics dans les parlements régionaux. Un véritable élan créateur prend son départ vers 1440. Né du gothique, l'art flamboyant transfigure le décor architectural. En même temps est née la grande peinture. Aux enluminures des livres, les amateurs préfèrent maintenant le tableau peint sur panneaux de bois. Il connaît son épanouissement dans l'oeuvre de Jean Fouquet, peintre du roi et de quelques grands personnages du royaume tel le Chancelier de France Guillaume Jouvenel des Ursins. Revenus à la cour à Paris avec Charles VII, les artistes, peintres, sculpteurs et maîtres verriers contribuent également à une vraie renaissance artistique. La capitale s'embellit de nombreux hôtels particuliers en pierre, de fontaines richement décorées. Les églises sont parées d'une exubérante floraison sculpturale de feuillages et d'arabesques qui expriment l'opulence et la joie de vivre retrouvées. Paris qui a survécu au désastre de la guerre de Cent Ans est plus que jamais au XVe siècle et bien au-delà, "le foyer où s'élabore les modes, où s'inventent les rites sociaux, où se définit le style de vie, où se forme le goût de tous ceux qui en Europe prétendent vivre noblement".
1420 Robert Campin peint 'La Madone à l'écran d'osier'. Robert Campin (vers 1378-1445), peintre, dit le "Maître de Flémalle" Issu d'une famille de Valenciennes, il fait une partie de son apprentissage à Dijon. Sa première apparition en tant que peintre se situe à Tournai où plusieurs acquisitions immobilières sont à son nom, ce qui dénote une certaine réussite matérielle. Entre 1418 et 1432, il devient chef d'atelier à Tournai et a comme élève Rogier van der Weyden. Il y rencontre probablement Jan van Eyck durant ses visites dans cette ville. Il va par la suite s'engager intellectuellement du côté des Français contre les pro-Bourguignons, ce qui lui occasionne plusieurs condamnations en justice.
1420 Robert Campin peint 'Nativité'
1420 à 1481 - naissance et mort de Jean Fouquet. Peintre et enlumineur, portraitiste réputé, Jean Fouquet est aujourd'hui reconnu comme l'un des plus grands créateurs de son temps. Au confluent des influences flamandes et toscanes qui dominent la peinture européenne de l'époque, son art renouvela profondément la peinture française du XVe siècle.
1420 vers - renaissance italienne. Mouvement humaniste, qui rejetant les valeurs médiévales tend à renouer avec la tradition gréco-romaine. Un des aspects essentiel de la Renaissance en tant que période est le renouvellement des thèmes et de l'esthétique en Europe. Donner des bornes chronologiques précises pour ce mouvement artistique est difficile. Il est couramment admis que la Renaissance artistique commence en Italie au XVe siècle siècle puis se diffuse dans le reste du continent, à des rythmes et des degrés différents selon la géographie. Elle se prolonge au XVIe siècle siècle et atteint alors dans de nombreux pays son apogée. La Renaissance ne constitue pas un retour en arrière : les techniques nouvelles, le nouveau contexte politique, social et scientifique permettent aux artistes d'innover. Pour la première fois, l'art pénètre dans la sphère du privé : les oeuvres ne sont plus seulement commandées par le pouvoir religieux ou séculier, mais entre dans les maisons bourgeoises. Régulier et Séculier sont des termes qui fréquemment dans la rhétorique religieuse sont opposés ; leur emploi est associé à la cosmologie percue par les sacerdotes. Séculier : qui vit dans le siècle. Désigne le pouvoir temporel, la justice de l'État, par opposition à spirituel. Par extension : laïc, non soumis à l'autorité et/ou l'influence religieuse. Clergé séculier: clergé non régulier; le clergé séculier regroupe donc les prêtres en paroisse, les diacres, les évêques, les cardinaux, etc. Régulier : soumis à une règle de vie, telle que celle des moines. Clergé régulier, obéissant à la règle d'un ordre monastique; Renaissance artistique, la Renaissance, Rinascimento en Italien, est une période de renouveau littéraire, artistique, et scientifique, qui se produisit en Europe par la diffusion de connaissances nouvelles parmi un milieu lettré. Un des aspects essentiels de la Renaissance en tant que période est le renouvellement des thèmes et de l'art en Europe après le Moyen Âge. Donner des bornes chronologiques précises pour ce mouvement artistique est difficile. Il est couramment admis que la Renaissance artistique commence en Italie au XVe siècle puis se diffuse dans le reste du continent, à des rythmes et des degrés différents selon la géographie. Elle se prolonge au XVIe siècle et atteint alors dans de nombreux pays son apogée. La Renaissance ne constitue pas un retour en arrière : les techniques nouvelles, le nouveau contexte politique, social et scientifique permettent aux artistes d'innover. Pour la première fois, l'art pénètre dans la sphère du privé : les oeuvres ne sont plus seulement commandées par le pouvoir religieux ou séculier, mais entre dans les maisons bourgeoises.
1420 Sciences en Europe durant la Renaissance, la Renaissance en Europe (qui commença en Italie), fut une période qui se termina par une véritable révolution scientifique. Des théories tout à fait nouvelles sont apparues, remettant en cause la façon dont l'homme voyait le monde et sa place dans ce dernier. En fait, ce que l'on appelle couramment la Renaissance commença beaucoup plus tôt en Italie et à Avignon, que dans le reste de l'Europe (ce mot commença seulement à se répandre), et surtout en France, qui resta longtemps affectée par les soubresauts de la guerre de Cent Ans. Dès le XIVe siècle (Trecento), on vit des foyers de Renaissance apparaître à Venise, Sienne, Florence, Rome et encore davantage au XVe siècle (Bruges et les cités flamandes, Rhénanie, Alsace, Bourgogne, Portugal, Castille, Bourges, etc.). Les raisons de cette Renaissance sont multiples, comme : la redécouverte dès le XIIe siècle des textes anciens (Aristote) conservés et enrichis par les Arabes, l'invention du papier (importé de Chine), l'invention de l'imprimerie (1453) (également importée et améliorée par Gutenberg) qui permit de diffuser en plus grand nombre des livres (les copies sur manuscrit prenaient du temps) et surtout de publier des livres en langues vernaculaires à la place du latin, donc de propager la culture, les progrès en géographie et en cartographie (Pierre d'Ailly et l'Imago mundi de 1410, cartes de Fra Mauro en 1457), les progrès techniques autour de la navigation (caravelle) et du positionnement (boussole, sextant, etc.), l'expansion de l'exploration maritime autour du continent africain (Portugais), puis vers le nouveau monde, la naissance du protestantisme et de l'hermétisme qui força l'Église catholique romaine à se remettre en cause, amorçant ce qui sera une séparation de la science et de la religion. Copernic vécut pendant la Renaissance, mais les possibilités de diffusion de l'information n'étaient pas encore telles que ses idées, pas toujours si mal acceptées au départ, pussent être diffusées largement. On ne peut pas parler de révolution copernicienne au sens propre pour la Renaissance (elle fut un peu postérieure). Toutefois, il y eut bien un changement radical de vision du monde, qui portait davantage sur la prise de conscience par le plus grand nombre de la rotondité de la Terre (on le savait depuis le XIIe siècle au moins dans les milieux cultivés), dès l'instant que les navigateurs eurent traversé l'Atlantique. En particulier, les voyages de Christophe Colomb eurent un retentissement considérable. Les progrès scientifiques et techniques de la Renaissance, ainsi que le renouveau dans les autres domaines (art) furent l'une des causes de l'extraordinaire période d'explorations par les navigateurs européens, d'abord portugais, et italiens, puis espagnols et français, qualifiée de grandes découvertes, qui permit à l'Europe de s'assurer la suprématie mondiale.
1421 Le dauphin Charles VII n'a pas cessé de guerroyer contre les Anglais. Sept mille Écossais sont venus se mettre à sa solde, mais en général le sort des armes ne lui est pas favorable.
1421 3 janvier Le dauphin Charles VII est banni du royaume.
1421 22 mars Victoire du dauphin Charles VII et des Écossais sur les Anglais à Baugé. Bataille de Baugé, le 21 mars 1421, la bataille de Baugé voit la défaite de l'armée anglaise du duc de Clarence (environ 3000 hommes) face à l'armée franco-écossaise de Motier de la Fayette et du comte écossais John Stuart de Buchan. Cette bataille est la première défaite anglaise en bataille rangée depuis 1415.
1422 2 juin Mariage du Dauphin Charles VII avec Marie d'Anjou. Marie d'Anjou (1404-1463). Fille de Louis II d'Anjou, duc d'Anjou et roi titulaire de Naples, et de Yolande d'Aragon, Marie est née le 14 octobre 1404 à Angers. Elévée auprès de son futur époux, ils furent mariés en avril 1422 à Bourges. Elle est couronnée reine de France en 1422 avec son époux, Charles VII de France - fils de Charles VI et d'Isabeau de Bavière.
1422 31 août Mort de Henri V, son fils Henri VI d'Angleterre (10 mois) lui succède. Henri VI d'Angleterre (6 décembre 1421 - 27 mai 1471), roi d'Angleterre, était le seul enfant du roi Henri V d'Angleterre. Sa mère était Catherine de Valois. Henri fut déposé le 4 mars 1461, par Édouard IV. Restauré sur le trône le 30 octobre 1470, il fut à nouveau déposé le 11 avril 1471. Il fut mis à mort, en secret, à la Tour de Londres.
1422 21 octobre Mort de Charles VI et de Henri V d'Angleterre; On ne sait quelle affection emporte le roi, qui meurt à cinquante-quatre ans. Alors qu'il a perdu la raison des années plus tôt, le roi est lucide au moment de mourir. Peu avant de rendre l'âme, il dit à sa fille Marguerite : “Ma fille, je te donne… Mais j'oublie que le roi de France ne possède plus rien !… Il ne peut plus donner que sa bénédiction”. A l'annonce de la mort du roi, Jean-Juvénal des Ursins rapporte : “Les François-Anglois commencèrent à crier : vive le roi Henri de France et d'Angleterre, et criaient Noël comme si Dieu fut descendu du ciel”. En dépit de leur joie, c'est Charles VII, surnommé quelques années plus tard “le Victorieux”, qui lui succède. Henri VI, qu'Henri V a eu de la fille de Charles VI, âgé seulement de dix mois, est proclamé à Paris roi de France et d'Angleterre, tandis que le dauphin Charles se proclame roi de France à Mehun-sur-Yèvre (en Berry), sous le nom de Charles VII. La règne de Charles VI a été désastreux pour la France. Pendant que le pays était livré aux horreurs de la guerre civile, ceux qui prétendaient le gouverner au nom du roi fou l'exploitaient indignement, et finalement en vendaient aux Anglais la plus grande partie. La reine Isabeau, qui a marqué ce long règne de ses débauches et de ses exactions, survit à son complice Henri V d'Angleterre jusqu'en 1435. Charles VI passa presque toutes les années de sa folie dans une sorte d'internement, livré aux soins d'une compagne, Odette de Champdivers, qui inventa pour le distraire, dit-on, les cartes à jouer. Lors de la mort de Charles VI, les Armagnacs et les Bourguignons étaient encore en guerre : les premiers représentaient le parti du dauphin, les Bourguignons étaient inféodés aux Anglais.
1422 Avènement de Charles VII (né en 1403). - A ce moment, il ne possède que la Touraine, l'Orléanais, le Berry, l'Auvergne et le Dauphiné: il a fixé sa capitale à Bourges, aussi les Anglais l'appellent-ils par dérision le roi de Bourges. Tout le reste du royaume, tel qu'il était à l'avènement de Charles VI, est entre les mains des Anglais qui, tout au moins, en occupent les points les plus importants, et gouverné par leur duc de Bedford; celui-ci, allié avec le duc de Bourgogne, continue la conquête de la France. Charles VII est entouré de capitaines braves et dévoués, tels que La Hire, Xaintrailles, le connétable de Richemond, mais il manque de ressources pour soutenir efficacement la lutte. D'ailleurs, bien qu'il ait donné à l'occasion des preuves de bravoure, il est indolent et prodigue et sacrifie tout au plaisir.
1422 CHARLES VII (1422-1461)
1422 Charles VII le Victorieux. Lorsque Charles VI meurt abandonné de tous, Charles VII, qui avait fui les Bourguignons et sa mère (Isabeau de Bavière), s'était réfugié à Bourges en 1418 déshérité par sa mère en 1420 il n'est pas vraiment le roi de France. La reconquête du royaume est sa tâche primordiale, mais les premières années sont difficiles, l'armée royale est battue à Cravant en 1423 puis à Verneuil-sur-Avre en 1424 par les Anglo-Bourguignons qui font le siège d'Orléans en 1428. Progressivement un élan de résistance nationale s'incarne dans la personne de Jeanne d'Arc à partir de 1429. Les états du Languedoc votent des subsides pour le roi de Bourges, Charles VII peut ainsi lever une armée, tous les états du midi repondent à son appel. Les occupants commencent à avoir des problèmes des troubles éclatent un peu partout. Dans certaines régions de France les occupants avaient été accueillis favorablement, Flandres, Normandie, Paris, parce qu'ils promettaient l'ordre et la prospérité mais ils n'apportèrent que la guerre et la famine. Les Anglais réagissent avec vigueur mais les effectifs manquent. Lorsque les Anglais commandés par le duc de Bedford (Jean de Lancastre) font le siège d'Orléans, le Dauphin se sent perdu. C'est à ce moment qu'il reçoit la visite de Jeanne d'Arc une petite paysanne de Donrémy à qui dieu avait donné la mission de faire couronner le roi à Reims et de bouter l'Anglais hors de France. Le roi lui confie une petite armée commandée par Dunois pour porter main forte aux assiégés d'Orléans. Lorsqu'elle se présente sous les murs d'Orléans, les Anglais sont déconcertés et les assiègés réconfortés. Le 8 mai 1429 les Anglais lèvent le siège. Elle accomplit la première partie de sa mission divine le 17 juillet 1429 le roi est sacré à Reims. Toute la France apprend alors qu'elle a un roi guidé par la pucelle. La foi de Jeanne se communique dans toute la France. La contre offensive est pour les Anglais et les Bourguignons de la faire passer pour une sorcière, surtout auprès du clergé du nord favorable aux occupants. Jeanne échoue dans la libération de Paris, car les Parisiens lui sont hostiles. Un coup de main des Bourguignons leur permet de capturer Jeanne qui est aussitôt remise aux Anglais qui font une grande opération "médiatique" de son procès la faisant condamner par des juges français et brûlée vive à Rouen le 30 mai 1431. Jeanne avait réveillé contre l'occupant anglais la conscience nationale, son martyre allait faciliter la réconcilliation des Français. Le roi bénéficie alors d'hommes de guerre valeureux comme Lahire, Xaintrailles ou le connètable Richemond. Mais la France comme l'Angleterre et la Bourgogne est exangue. L'initiative vient du duc de Bourgogne qui propose une trève, les Anglais refusent mais Charles VII accepte. C'est la paix d'Arras en 1435. Des concessions importantes sont faites aux Bourguignons mais elles brisent l'alliance des Bourguignons avec l'Angleterre ce qui permet au roi de reprendre Paris et d'y faire son entrée en 1437. En 1438 le roi publie la pragmatique sanction de Bourges dans laquelle le clergé français est placé sous la coupe du roi et non du pape. Il peut notamment, intervenir dans les élections des prélats. L'année suivante le clergé français accepte ce texte, il a choisi son maître. En 1440 a la suite d'une réforme de l'armée, une révolte seigneuriale visant à renverser le roi et placer sur le trône le dauphin, futur Louis XI, éclate. Elle sera appelée Praguerie. Le meneur est cousu dans un sac et jeté à l'eau, le dauphin est exilé dans le Dauphiné. En 1444 les Anglais acceptent une trêve de 5 ans que Charles VII utilise à réorganiser l'armée, créant des compagnies d'ordonnances et d'archers, ainsi que les finances, la taille est devenue depuis 1439 un impôt permanent. La reprise de la guerre en 1449 marque la fin de la reconquête du sol national. La Victoire de Formigny en 1450 ramène la Normandie dans le giron français puis la victoire de Castillon-la-Bataille la Guyenne et Bordeau en 1453. La guerre de 100 ans se termine les Anglais ne possèdent plus en France que Calais. Charles VII introduisit dans les moeurs de la royauté française un nouveau personnage celui de la favorite officielle du roi en la personne de Agnès Sorel. Elle lui donna 4 filles que le roi reconnut. Elle mourut en 1450 et fut rapidement remplacée par sa cousine Antoinette de Maignelais.
1422 30 octobre Le dauphin se proclame roi à Bourges.
1422 Le duc de Bedford (Jean de Lancastre) gouverne au Nord de la Loire au nom de Henri VI d'Angleterre. Jean de Lancastre, duc de Bedford (1389-Rouen 1435), parent des souverains anglais, il fut régent du royaume de France à partir de 1422. Troisième fils d'Henri IV et de Marie de Bohun. Il est le frère d'Henri V et l'oncle d'Henri VI. En 1423 Jean duc de Bedford épouse Anne de Bourgogne (?-3 novembre 1432) fille de Jean sans Peur, duc de Bourgogne et de Marguerite de Bavière-Hainaut. En 1433 il épouse Jacquette de Saint-Pol (1416?-1472). Il fut duc de Bedford, comte de Richemont, connétable d'Angleterre, et se fit nommer duc d'Anjou et comte du Maine.
1423 à 1429 - Au cours de la lutte contre les Anglais, les Français et les Écossais, qui combattent avec eux, sont battus dans toutes les rencontres: à Cravan (1423), à Verneuil (1424), à Rouvray (1429) où ils ont la satisfaction platonique de détruire un convoi de harengs destiné au ravitaillement des Anglais, ce qui a fait donner à cette affaire le nom de Journée des Harengs. Aussi les Anglais ont-ils pu descendre jusqu'à Orléans, qu'ils assiègent et autour de laquelle ils ont élevé des bastilles. Une bastille (de l'ancien provençal bastida, qui a donné aussi "bastide") est un ouvrage de fortification, bâti pour défendre une place. Il revêt souvent la forme d'un château fort à l'entrée d'une ville. Par extension, le terme peut désigner une ville neuve fortifiée, dans le Midi de la France.
1423 3 juillet Naissance de Louis (futur Louis XI) à Bourges. Louis XI de France, né le 3 juillet 1423 à Bourges, mort le 3 août 1483 au Château de Plessis-lez-Tours (commune de La Riche, Indre-et-Loire), fut roi de France de 1461 à 1483, sixième roi de la branche dite de Valois de la dynastie capétienne.
1423 30 juillet Victoire des Bourguignons et des Anglais sur Charles VII à Cravan.
1423 Le Français est encore utilisé dans institutions officielles en Angleterre
1424 17 août Défaite des Français et des Écossais à Verneuil contre les Anglais. La situation de Charles VII est presque désespérée. Les Anglais, auxquels Isabeau de Bavière, mère du Dauphin, a donné le royaume de France lors du traité de Troyes, sont à Paris. En ce 17 août, ce sont des troupes disparates qui au nom du Dauphin font face à celles du duc de Bedford : auprès des bandes d'Étienne de Vignolles, qu'on appelle La Hire, du comte d'Aumale, il y a là des Lombards, des Piémontais et qui plus est quelques Écossais, des Anglais même et des Normands. A peine la bataille s'engage-t-elle que les Lombards et les Piémontais se débandent. Les flèches des archers anglais pleuvent. Les Écossais sont massacrés. Aumale est tué. En quelques heures, l'armée du roi de France n'est plus rien.
1425 13 mai Jeanne d'arc est conduite devant Robert de Baudricourt, gouverneur de Vancouleurs qui la renvoie. Robert de Baudricourt, Seigneur du lieu, de Blaise, Buxy et Sorcy. Capitaine de Vaucouleurs depuis 1415, châtellenie du duché de Bar, dont relevait le village de Domrémy. Conseiller et chambellan de René d'Anjou. Mort entre février et août 1454.
1425 7 octobre Traité de Saumur. Quoiqu'il ne soit encore que le Dauphin et que son royaume soit dérisoirement appelé le royaume de Bourges, Charles VII, dit bientôt “le Victorieux” reçoit l'hommage du duc de Bretagne Jean V de Bretagne.
1426 à 1516 - naissance et mort de Giovanni Bellini, peintre italien de la Renaissance, considéré comme le précurseur de l'école vénitienne (Titien, Tintoret, Tiepolo, Veronèse, etc.). Bellini marque la rupture définitive avec le style gothique, par son attachement à la rigueur géométrique, et par ses oeuvres qui effacent la différence entre monde sacré et profane.
1427 Masaccio peint 'Adam et Eve chassés du paradis'.
1428 12 octobre Début du siège d'Orléans par les Anglais.
1428 Sièges du Mont-Saint-Michel et d'Orléans par les Anglais
1429 12 février : À la bataille de Rouvray, dite "journée des Harengs", de nombreux défenseurs de la ville d'Orléans meurent dans une expédition pour s'emparer d'un convoi de ravitaillement - des harengs - destinés aux Anglais. Orléans cesse de recevoir des secours.
1429 13 février Après avoir convaincu Robert de Baudricourt, Jeanne d'Arc part à la rencontre du Roi.
1429 à 1431 - Mission et actes de Jeanne d'Arc. - Jeanne d'Arc, fille de pauvres gens de Domrémy (village de Lorraine), est née en 1412. Vers l'âge de treize ans, elle a commencé à avoir des visions au cours desquelles, dit-elle, l'archange saint Michel et des saintes lui sont apparues, et lui ont ordonné de délivrer la France des Anglais. Elle se défend pendant cinq ans, que durent ces manifestations de l'au-delà, d'accepter cette mission pour laquelle elle ne se voit pas faite. Cependant, dans sa province reculée, les gens souffrent cruellement de l'état de guerre permanent ; le bruit des défaites des compagnons du roi de France est parvenu jusqu'à eux ; ils n'ignorent pas qu'Orléans qui est le dernier rempart de la monarchie est dans une position précaire. Ces dernières nouvelles emportent le consentement de Jeanne. Elle va raconter ses visions au capitaine du pays pour le roi, le sire de Baudricourt, et le somme de la faire conduire auprès de Charles VII ; Baudricourt commence par la rebuter, et enfin ébranlé par la conviction de la jeune "pastoure", il consent à son départ, lui facilite l'achat d'un cheval et de vêtements masculins, lui donne une épée et une escorte de six hommes d'armes. Après un voyage de vingt jours, Jeanne arrive à Chinon où se tient la Cour. Charles VII ne la laisse que trois jours plus tard pénétrer auprès de lui, encore s'est-il mêlé à la foule des courtisans pour voir si elle le reconnaîtra, mais elle va à lui sans hésitation. Le roi des cieux, lui dit-elle, vous mande par moi, gentil dauphin, que vous serez sacré et couronné à Reims. Après divers incidents, le roi, gagné lui aussi, ainsi que son entourage, par l'assurance de celle qui se dit envoyée de Dieu, consent à lui confier quelques troupes avec lesquelles elle part pour faire lever le siège d'Orléans. Jeanne d'Arc réussit à pénétrer le 20 avril dans Orléans où les assiégés, confiants dans sa mission et subjugués par son ascendant, se rangent sous ses ordres : en quelques jours, elle rétablit la discipline, réorganise la défense et dirige de sa personne plusieurs coups de main hors des murs, au cours desquels différentes bastilles sont enlevées aux Anglais. Le 7 mai, malgré l'avis des capitaines, elle ordonne une grande sortie qui donne lieu à un violent combat où elle est blessée, mais les Français, après avoir été sur le point de lâcher pied, sur ses exhortations reprennent vigoureusement l'offensive et remportent la victoire. Le lendemain, les Anglais épouvantés lèvent le siège. C'est cet événement que la ville d'Orléans en particulier, et la France en général, commémorent par de grandes fêtes le 8 mai. Les Français, électrisés par ce succès magnifique, suivent dès lors aveuglément Jeanne d'Arc. Sous ses ordres, ils pourchassent les Anglais en retraite, leur reprennent Jargeau, Beaugency et Meung. Enfin, le 18 juin, elle remporte à Patay une nouvelle grande victoire qui lui ouvre la route de Reims ; Troyes et Châlons lui font leur soumission. Le gouverneur bourguignon de Reims est contraint par l'enthousiasme populaire d'ouvrir les portes de la ville à Jeanne et à Charles VII. Le 17 juillet, en présence de Jeanne d'Arc, des capitaines et de l'armée, a lieu dans la cathédrale le sacre solennel de Charles VII par l'archevêque Regnault de Chartres, que le retour des Français a remis en possession de son siège. Jeanne est décidée à poursuivre sans autre répit les Anglais, mais les chefs de l'armée, jaloux sans doute de l'ascendant qu'elle pourrait prendre sur le roi, ne la secondent que mollement. Cependant elle vient attaquer Paris (fin août 1429), et bien qu'elle manque des moyens nécessaires pour une aussi grosse entreprise, elle tente de forcer l'entrée de la ville par la porte Saint-Honoré. La ville est sur le point d'être prise, lorsque Jeanne est blessée : ses troupes l'entraînent en arrière, et les Anglais restent maîtres de la place. Jeanne continue de tenir la campagne, mais le mauvais vouloir des chefs des troupes paralyse ses efforts et elle ne remporte plus que des succès sans conséquence. En 1430, le duc de Bourgogne étant venu mettre le siège devant Compiègne, qui tenait pour le roi de France, les habitants demandent le secours de Jeanne ; tout ce que l'héroïne peut obtenir de Charles VII est un renfort de 70 hommes, avec lequel elle essaye de bousculer dans une sortie les assiégeants (24 mai). La sortie est malheureuse; d'ailleurs les Français n'étaient pas en force ; en rentrant en désordre et précipitamment dans la ville, ils abandonnent Jeanne qui vient d'être blessée, et tombe aux mains des Bourguignons, dont le chef, Jean de Luxembourg, la vend aux Anglais (novembre 1430). Conduite à Rouen où elle est emprisonnée, Jeanne expie par toute sorte de mauvais traitements ses victoires sur les Anglais : ceux-ci l'accusent de sorcellerie pour se débarrasser plus facilement d'elle en se réservant les apparences du bon droit. Un tribunal est formé soi-disant pour la juger, mais qui a en réalité pour mission de la condamner. En effet, après diverses péripéties où se révélèrent manifestement la duplicité et la rancune des Anglais, Jeanne est condamnée à être brûlée vive et subit héroïquement le dernier supplice le 30 mai 1431. L'histoire a gardé le nom, à jamais souillé, du personnage qui, pour complaire aux Anglais, dirigea ce procès inique de manière à le faire aboutir à la condamnation de Jeanne d'Arc: c'était Cauchon, évêque de Beauvais"
1429 23 février Jeanne d'arc est à Chinon. Chinon est une commune française, située dans le département d'Indre-et-Loire et la région Centre.
1429 6 mars Rencontre entre Jeanne d'arc et Charles VII à Chinon. Cette jeune paysanne lorraine convaincue de sa mission ­ bouter les Anglais hors de France et conduire jusqu'au trône celui qui n'est encore que le “roi de Bourges” ­ rencontre enfin celui qu'elle appelle son “Gentil Dauphin”, qu'elle reconnaît bien qu'il se soit mêlé aux personnages de sa cour. Elle le convainc de sa légitimité et obtient de lui les moyens militaires qu'elle demande.
1429 29 avril L'armée de Jeanne d'arc arrive devant Orléans.
1429 8 mai Jeanne d'Arc délivre Orléans. Le 28 avril, Jeanne d'Arc a quitté Blois avec une armée. Le lendemain, elle est à Orléans. Elle reprend aussitôt deux bastides. En ce 8 mai, les Anglais défaits lèvent le siège.
1429 12 juin Victoire de Jeanne d'Arc à Jargeau. Jargeau est une commune française, située dans le département du Loiret et la région Centre. Elle est située sur la rive gauche de la Loire, en face de la commune de Saint-Denis de l'Hôtel et à une vingtaine de kilomètres en amont d'Orléans.
1429 15 juin Prise de Meung par Jeanne d'Arc. Meung-sur-Loire est une commune française, située dans le département du Loiret et la région Centre.
1429 17 juin Prise de Beaugency par Jeanne d'Arc. Beaugency est une commune française, située dans le département du Loiret et la région Centre.
1429 18 juin Jeanne d'Arc emporte la victoire à Patay. Patay est une commune française, située dans le département du Loiret et la région Centre.
1429 10 juillet Prise de Troyes.
1429 16 juillet Charles VII entre à Reims.
1429 17 juillet Sacre de Charles VII à Reims. Sous l'influence de Jeanne d'Arc, Charles VII se fait sacrer à Reims et commence la reconquête de son royaume. C'est en hâte que, la veille, on a décoré la cathédrale pour le sacre du roi qui, avec sa petite troupe, a traversé des terres peu sûres occupées encore par la soldatesque anglaise et bourguignonne. En présence de Jeanne d'Arc qui l'a convaincu de venir à Reims malgré les avis contraires de certains de ses conseillers, le roi est enfin, à vingt-six ans, définitivement légitimé par ce sacre. Lors de l'un de ses interrogatoires, en mars 1431, on demande à Jeanne : “Pourquoi votre étendard fut-il porté en l'église de Reims, au sacre, plutôt que ceux des autres capitaines ?” “Il avait été à la peine, c'était bien raison qu'il fut à l'honneur”.
1429 8 septembre Jeanne d'Arc blessée échoue devant Paris.
1430 16 mai Début du siège de Compiègne par les Bourguignons.
1430 22 mai Jeanne d'Arc entre dans Compiègne.
1430 23 mai Jeanne d'Arc est capturée par les Bourguignons devant Compiègne. Jeanne d'Arc entre dans la ville à l'aube. Le soir, au cours d'une sortie, elle est faite prisonnière. Elle est vendue aux Anglais par un Bourguignon du nom de Jean de Luxembourg pour la somme de 10 000 livres tournoi.
1430 21 novembre Jeanne d'Arc est livrée aux Anglais.
1430 à 1479 - naissance et mort de Antonello de Messine, est sans doute un des plus méconnus du grand public: moins de cinquante oeuvres dispersées de Dresde à New York, Paris ou Venise. Incomparable portraitiste, il introduit la lumière du Nord dans les perspectives apprises de Piero della Francesca. Et marie le tracé gothique à la sensualité de Giovanni Bellini: mais on ne se trompe jamais sur sa manière. Il peint des personnages inquiétants, et un Christ au tombeau soutenu par les anges qui paraît presque adolescent. Ses Vierges sont parmi les plus belles de l'iconographie chrétienne, son saint Sébastien presque païen dans un savant décor de songe.
1431 3 janvier Henri VI d'Angleterre charge Pierre Cauchon, évêque de Beauvais du procès de Jeanne d'Arc. Pierre Cauchon est né vers 1371 à Reims ou dans les environs. Il est l'un des membres actifs du parti réformiste, gallican et bourguignon. En 1420, sur la recommandation de Henri V, duc de Bourgogne, il devient évêque de Beauvais et à ce titre est le principal animateur du procès de Jeanne d'Arc puisque cette dernière a été prise dans son diocèse, à Compiègne. Après sa mort, il est nommé, en 1431, évêque de Lisieux. Il meurt à Rouen en 1442.
1431 9 janvier Début du procès de Jeanne d'Arc.
1431 13 février des délégués de l'université de Paris arrive pour le procès de Jeanne d'Arc.
1431 13 mai Jeanne d'Arc est reconnue coupable et condamnée à abjurer.
1431 14 mai L'université de Paris apporte sa caution au procès de Jeanne d'Arc.
1431 24 mai Jeanne d'Arc abjure et évite la condamnation à mort.
1431 29 mai Jeanne d'Arc est déclarée relapse et condamnée à mort. Relaps est le terme sous lequel l'autorité religieuse désigne un adepte retombé dans ce qu'elle considère comme une hérésie après qu'il y avait solennellement renoncé. Jacques de Molay, dernier Grand-Maître de l'Ordre du Temple fut exécuté comme relaps après être revenu sur les aveux qu'il avait consentis sous la torture. Et Jeanne d'Arc fut exécutée comme relaps pour avoir malgré sa promesse porté des vêtements d'homme, bien que ses vêtements féminins lui avaient été retirés. D'une façon générale, tout suspect de l'inquisition (nouveau converti, marranes) était d'abord soupçonné d'être un relaps.
1431 30 mai Exécution de Jeanne d'Arc place du vieux marché à Rouen. Elle a dix-neuf ans. Sur la place du marché où elle est conduite pour être brûlée, un panneau rappelle que Jeanne est, selon le tribunal qui vient de la juger pour la seconde fois, “menteresse, pernicieuse, abuseresse du peuple, devineresse, superstitieuse, blasphématrice de Dieu, présomptueuse, mal créante de la foi de Jésus-Christ, venteresse, idolâtre… hérétique”. Alors que les flammes commencent à s'élever autour d'elle, Jeanne crie : “De l'eau ! Jésus !” Ses cendres seront jetées dans la Seine.
1431 à 1435 - Charles VII n'avait tenté que peu d'efforts pour sauver celle à qui il devait d'avoir pu recouvrer une grande partie de son royaume. Cependant, la mort de l'héroïne provoqua une réaction favorable dans les esprits. Le roi se mit sérieusement au travail; tandis que ses capitaines continuaient à batailler contre les Anglais et les Bourguignons, il réorganisait le pays et entamait des négociations avec le duc de Bourgogne en vue d'une réconciliation avec celui-ci.
1431 13 décembre Trêve entre Charles VII et Philippe le Bon, duc de Bourgogne
1431 16 décembre Henri VI d'Angleterre est sacré roi de France à Paris. Pour légitimer ses droits à la couronne de France, Henri VI d'angleterre se fait couronner roi à Paris. Mais Charles VII, parce qu'il avait été sacré à Reims le 17 juillet précédent, est seul reconnu pour roi légitime.
1431 à 1506 - naissance et mort de Andrea Mantegna. Dès sa première oeuvre, Mantegna est considéré comme le peintre le plus doué de sa génération en Italie du Nord, ce qui lui vaut la commande d'un retable pour l'Église Saint Zénon à Vérone. La Crucifixion du Louvre constitue la pièce centrale de la prédelle de ce retable, ramené par Napoléon Bonaparte et partiellement restitué depuis. Plusieurs innovations caractérisent ce retable, dont le thème principal est une Vierge à l'enfant entourée de saints (sainte conversation): la pièce centrale est unifiée alors qu'auparavant on avait plutôt à faire à des polyptyques. Mantegna utilise des éléments d'architecture tant à l'extérieur (dans l'encadrement) qu'à l'intérieur de la toile (loggia dont la profondeur est créée par des pilastres. Il fait également apparaître un élément décoratif dont il est le premier à faire usage: la guirlande avec fruits.
1431 Fondation de l'ordre de la Toison d'or. L'Ordre de la Toison d'or est un ordre de chevalerie autrefois prestigieux fondé à Bruges par Philippe le Bon, duc de Bourgogne, à l'occasion de son mariage avec Isabelle de Portugal. Philippe le Bon portant le collier de l'Ordre de la Toison d'or. Cet ordre était destiné à rapprocher la noblesse bourguignonne de Philippe le Bon, ainsi que lui permettre d'honorer ses proches. Le premier chevalier fut Guillaume de Vienne. À la mort de Philippe le Bon en 1467, son fils Charles le Téméraire devint grand-maître de l'ordre, puis à la mort de ce dernier en 1477, son gendre Maximilien Ier du Saint Empire qui avait épousé Marie de Bourgogne. En effet, l'ordre ne se transmettait que par les hommes, ou, à défaut d'héritier mâle, à l'époux de l'héritière jusqu'à majorité du fils de celle-ci. Ainsi l'ordre arriva t il à Charles Quint qui en fit l'ordre le plus important de la monarchie habsbourgeoise. À l'abdication de l'empereur, la Toison passa à la branche espagnole jusqu'à la Guerre de Succession d'Espagne. Philippe V d'Espagne, petit-fils de Louis XIV, et nouveau roi d'Espagne continua à conférer l'ordre, mais la branche des Habsbourgs d'Autriche décida de reprendre l'ordre à son compte. Le droit international n'ayant jamais tranché la question il existe depuis lors deux Ordre de la Toison d'or, l'ordre autrichien et l'ordre espagnol (seul reconnu par la République Française).
1431 à 1463 - naissance et mort de poète François de Montcorbier, dit François Villon. Poète français. Né en 1431 ou 1432, orphelin de père, il est confié à maître Guillaume de Villon, chanoine et chapelain de Saint-Benoît-le-Bétourné, qui l'envoie faire des études à la faculté des arts. Mais, après avoir obtenu une maîtrise, il néglige l'étude pour aller courir l'aventure. À partir de cette époque, sa vie a pour toile de fond le lendemain de la guerre de Cent Ans et son cortège de brutalités, de famines et d'épidémies. Accusé du meurtre du prêtre Philippe Sermoise, son rival en amour, il est obligé de fuir Paris. Mais il obtient des lettres de rémission en janvier 1456. Peu après, il participe à un vol au collège de Navarre. De 1456 à 1461, il poursuit ses pérégrinations dans la vallée de la Loire, est emprisonné durant l'été 1461, mais libéré quelques mois plus tard à l'occasion d'une visite de Louis XI dans cette ville. De retour à Paris, il écrit le 'Testament' mais est encore arrêté en 1462. Il est alors torturé et condamné à la potence, mais le jugement sera cassé en appel en janvier 1463. La peine est commuée en dix ans de bannissement de Paris. On perd sa trace après ce dernier épisode.
1431 L'humaniste Lorenzo Valla publie 'De voluptate' et prend position dans une série d'écrits contre le pouvoir temporel du pape. Lorenzo Valla, dit aussi Laurentius della Vale (Rome, 1407–1457), humaniste, philosophe et polémiste italien. Valla enseigna à Pavie, Naples et Rome. Dans ses premiers travaux, il se présenta comme un porte-parole ardent d'un nouvel humanisme devant réformer la langue et l'éducation. Il rechercha des textes oubliés de l'Antiquité classique, pensant que l'esprit gréco-romain qui avait été perdu au Moyen Âge devait être rétabli. Connaissant aussi bien le grec que le latin, il fut choisi par le pape Nicolas V pour traduire 'Hérodote et Thucydide' en latin. Par sa focalisation sur des disciplines humanistes, c'est-à-dire la poésie, la rhétorique, l'éthique, l'histoire et la politique, il accorda une dignité spéciale à la vie et à la conduite de l'homme. Dans un travail exemplaire, Valla démontra que le long texte nommé 'Donation de Constantin' n'était qu'une contrefaçon grossière puisque le texte latin avait été écrit très vraisemblablement en 754, soit quatre siècles après la mort de Constantin Ier en 315. À 26 ans, il écrivit 'De Voluptate', un dialogue en trois livres qui analyse le plaisir et opte pour une condamnation humaniste de la scolastique et de l'ascétisme monastique. Agressif dans sa tonalité, cet ouvrage a été reçu avec hostilité. Dans 'l'Arbitrio de libero' il démontra que le conflit entre la prescience divine (la grâce) et la volonté du libre arbitre ne pourront jamais être résolus. Mais ce sont les six livres des 'Latinae de linguae Elegantiae' (1444) qui constituent son oeuvre maitresse. Il y présente une défense philologique brillante du latin classique dans laquelle il met en contraste l'élégance des travaux de la Rome antique (particulièrement ceux de Cicéron, Sénèque et Quintilien) avec la maladresse du latin d'Église médiéval. Ce travail eut une énorme influence et a connu 60 (ré)éditions dès avant 1537. Les recherches de Valla sur les erreurs textuelles dans la Vulgate ont conduit des érudits, Érasme entre autres, à étudier les Évangiles dans le texte grec originel.
1431 mort de Christine de Pisan
1432 5 mars Ralliement du duc de Bretagne (Jean V de Bretagne), à Charles VII. Jean V de Bretagne, né le 24 décembre 1389, mort le 29 août 1442 à Nantes, au manoir de la Touche, duc de Bretagne de 1399 à 1442, fils de Jean IV, duc de Bretagne, et de sa troisième épouse Jeanne de Navarre.
1432 Jan van Eyck peint 'L'agneau mystique'
1433 Jan van Eyck peint 'La Vierge au chancelier Rolin'
1433 mort d'Alain Chartier
1434 Premières expéditions portugaises vers l'Afrique. Le navigateur portugais Gil Eanes passe le cap Bojador au Maroc, limite sud du monde connu alors. Une tradition y voyait la limite symbolique et infranchissable entre Création et Chaos. Quinze expéditions envoyées par Henri le Navigateur ont échouées à le doubler depuis 1424. Eanes avance de cinquante lieux et trouve des traces d'hommes et de chameaux. Gil Eanes ou Gil Eannes était un navigateur et explorateur portugais du XVe siècle. Eanes était au service du prince portugais Henri le Navigateur. Il réalisa un nombre inconnu de voyages le long de la côte africaine. Lors d'une expédition en 1433, il atteint les îles Canaries. Il fut le premier européen à parvenir jusqu'au cap Bojador (aujourd'hui cap Boujdour, au Sahara occidental), en 1434. La découverte d'une possible route maritime au-delà du cap Bojador marqua le début des explorations portugaises de l'Afrique. Avant cette expédition, il existait une légende sur une mer des Ténèbres s'étendant après le cap Bojador, qui jusque là était le point le plus méridional de l'Afrique, connu des Européens. Gil Eanes réalisa un autre trajet, avec Alfonso Goncalves Baldaya, en 1435. Ils naviguèrent à environ 200 kilomètres au sud du cap Bojador, le long des côtes africaines. Cap Bojador, appelé aujourd'hui cap Boujdour, ce cap est situé au Sahara Occidental. Longtemps considéré comme la limite méridionale du monde, une légende disait qu'une mer des Ténèbres s'étendait après le cap Bojador, il était le point le plus méridional de l'Afrique, connu des Européens. Réputé infranchissable, il a été passé en 1434 par le navigateur portugais Gil Eanes, ouvrant la voie aux explorations portugaises de l'Afrique. Sous l'impulsion d'Henri le Navigateur en effet, les Portugais cherchaient une voie maritimes pour l'accès aux Indes. La progression vers le Sud, initiée entre autre par le passage de ce Cap, eut pour achèvement le voyage de Vasco de Gama aux Indes en 1497
1434 Jan van Eyck peint 'L'Annonciation'
1435 21 septembre Traité d'Arras entre Charles VII et Philippe le Bon. Charles VII de France, et Philippe le Bon, duc de Bourgogne, signent la paix. Charles cède les comtés de Mâcon et d'Auxerre, la châtellenie de Bar-sur-Seine et les villes de la Somme au duc, qu'il dispense de tout hommage qu'un vassal doit à son suzerain pour toute la durée de sa vie. Au prix de concessions territoriales importantes, Charles VII réussit à détacher le duc de Bourgogne de ses alliés les Anglais, il abandonnait à Philippe le Bon les comtés de Mâcon et d'Auxerre, ainsi que quelques villes de la Somme: Abbeville, Amiens, Corbie, Péronne et Saint-Quentin que, d'ailleurs, il se réservait la faculté de racheter; mais ce sacrifice mettait fin à la lutte entre Armagnacs et Bourguignons. Traité d'Arras (1435). Par le traité d'Arras signé le 21 septembre 1435 le roi Charles VII cède les villes de la Somme, le comté de Mâcon et le comté d'Auxerre et à Philippe le Bon. Les villes de la Somme seront rachetés par Louis XI à Philippe le Bon"
1435 Fra Angelico peint 'L'annonciation'
1435 à 1494 - naissance et mort de Hans Memling. Peintre allemand, puis flamand. Considéré comme un grand maître dans sa ville d'accueil, Memling n'entre jamais dans la guilde, préférant rester indépendant. Il peint aussi bien pour une clientèle bourgeoise et relativement cultivée (sensible à la mode italienne) que pour la cour ducale. Son oeuvre est importante. On dénombre 30 portraits, 20 retables, 15 Vierges, 20 autres oeuvres sur divers sujets.
1435 à 1505 - naissance et mort de Jean Molinet. Chroniqueur et poète français. Son oeuvre poétique est très diverse. Outre les poèmes ampoulés dits de circonstance, il écrit des poésies religieuses, oeuvres peu originales, mais comportant des interprétations symboliques inattendues. D'autre part, il s'amuse à composer des parodies de textes sacrés, de prières liturgiques ou de sermons. Enfin, il écrit des poésies familières, genre auquel appartient Nymphes des bois. Si par sa mentalité, Jean Molinet n'appartient pas à la Renaissance naissante, mais encore au Moyen Âge, il s'intéresse au mouvement artistique de son temps. Il est l'ami de peintres et c'est un fin mélomane. Il connaît tous les termes techniques musicaux et fait souvent l'éloge de cet art : "Car la musique est la ressource des cieulx, la voix des angeles, la joye de paradis, l'esperit de l'aer, l'organe de l'église, le chant des oyselets, la recreation de tous coeurs tristes et desolés, la persecution et enchassement des diables... "
1435 Olivier de La Marche écrit 'Mémoires' (1435-1488). Olivier de la Marche, le premier en date des poètes franc-comtois, né en 1426, au bailliage de Saint-Laurent, mourut en 1502. Il était connu surtout comme chroniqueur. Plus vrai que Froissard, au dire des auteurs du temps, il n'en avait cependant ni la légèreté ni le brillant.
1435 Début du Quattrocento. Le Quattrocento, contraction de mille quattrocento en Italien, correspond au XVe siècle italien ; s'y déroule le mouvement appelé Première Renaissance. Au Quattrocento, un profond changement s'opère en Italie. Une nouvelle ère fleurit, une ère qui rompt avec le Moyen Âge qualifié généralement d'ère de l'ignorance, c'est le début de la Renaissance.
1435 Van der Weyden peint 'Descente de croix'. Rogier Van der Weyden (Tournai, v. 1400 - Bruxelles, 1464) (en français Rogier de la Pasture) est un peintre belge. Apprenti de Jan Van Eyck, ses premières oeuvres reflètent l'influence de son maître, puis il s'en affranchit en introduisant un réalisme dans l'expression de ses personnages, êtres de chair et de sang. A côté des oeuvres à caractères religieux, il a réalisé de magnifiques portraits comme par exemple le portrait d'une jeune femme vers 1432.
1436 Prise de Paris par le Connétable de Richemont. Paris était toujours occupé par les Anglais. Les notables se concertèrent pour mettre fin à la domination étrangère. Dans ce but, à l'instigation de l'un d'eux, Michel Laillier, ils ouvrirent clandestinement les portes au connétable de Richemond qui reprit promptement possession de la ville. La garnison anglaise se retira dans la Bastille, d'où il lui fut permis plus tard de sortir sans dommage pour quitter la capitale. Connétable de Richemont : Arthur III de Bretagne (1393-1458), duc de Bretagne de septembre 1457 à décembre 1458, également connu sous le nom de connétable de Richemont. Il fut également duc de Touraine, comte de Richemond, de Dreux, d'Étampes, de Montfort et d'Ivry et baron de Parthenay. Second fils du duc Jean IV et de Jeanne de Navarre, il succèda à son frère Jean V de Bretagne. Il combat les Anglais avec son frère dès son plus jeune âge. Blessé et fait prisonnier à la bataille d'Azincourt en 1415, il reste cinq ans prisonnier en Angleterre. Il épouse en 1423, Marguerite de Bourgogne, fille de Jean sans Peur. Le 7 mars 1425, il fut nommé connétable de France par Charles VII. Ayant à ses côtés Jeanne d'Arc et Dunois, il commande l'armée française en 1429 et bat les Anglais à Beaugency et à Patay. De 1429 à 1457, il chasse les Anglais de Normandie et d'une partie de la Guyenne. C'est lui qui rétablit la discipline dans l'armée et crée les Compagnies d'Ordonnance (aujourd'hui gendarmes). Il devient Duc de Bretagne à la mort de son frère, mais ne règne qu'un an de 1457 à 1458. Il meurt à Nantes, sans postérité, le 24 décembre 1458.
1436 13 avril Libération de Paris du joug anglais. Ce sont les troupes du connétable de Richemont qui entrent dans Paris. Les Anglais n'abandonnent la ville que deux jours plus tard. Ce n'est que le 12 novembre 1437 que le roi lui-même pourra enfin faire une entrée solennelle dans sa capitale.
1436 24 juin Mariage du dauphin Louis (futur Louis XI) avec Marguerite d'Écosse. Marguerite d'Écosse (1424-1445), fille du roi Jacques Ier d'Écosse et de Joan Beaufort; mariée en 1436 avec le dauphin Louis, futur Louis XI; sans postérité connue.
1437 12 novembre Charles VII entre à Paris.
1437 Charles d'Orléans écrit 'La departie d'Amour'
1438 Une violente épidémie de peste désole Paris et une partie de la France.
1438 7 juillet Sanction de Bourges de Charles VII affranchissant l'église de la tutelle du pape. Le concile de Bourges édicte la Pragmatique Sanction qui règle les rapports du clergé de France avec le Saint-Siège et établit l'Église gallicane. La Pragmatique Sanction de Bourges est une ordonnance qui fut promulguée le 7 juillet 1438, par le roi de France Charles VII, avec l'accord du clergé réuni en assemblée à Bourges. Le roi s'affirme comme le gardien des droits de l'Église de France. Pragmatique sanction. Il s'agit d'un édit promulgué par un souverain pour régler définitivement une question importante. Ainsi, l'empereur d'Allemagne Charles VI du Saint-Empire règle sa succession en 1713 par une pragmatique sanction qui décide de la transmission de la couronne à l'héritier direct, quel que soit son sexe. Sa fille Marie-Thérèse Ière d'Autriche pourra ainsi lui succéder. Le gallicanisme est une doctrine religieuse et politique qui sous-tendait l'organisation d'une Église catholique de France largement autonome du pape. Le gallicanisme affirme la spécificité française, et rejette une trop grande intervention du Pape dans les affaires françaises. Il reconnaissait au Pape une primauté d'honneur et de juridiction, mais contestait sa toute-puissance, au bénéfice des conciles généraux dans l'Église et des souverains dans leurs États. En pratique cela se traduisit surtout par une mainmise étroite du souverain français (roi ou empereur) sur les nominations et les décisions des évêques. Bien que respectueuse de la papauté, cette doctrine posait néanmoins certaines limites à sa puissance ; elle enseignait en particulier que le pouvoir des évêques réunis en concile était plus grand que celui du pape. Au XVe siècle la France fit une première tentative de gallicanisme. En 1438, le roi Charles VII par la Pragmatique Sanction de Bourges, limite les prérogatives papales et affime la supériorité des décisions des conciles de Bâle et de Constance sur celles du pape.
1439 mai Le dauphin, Louis XI, est nommé gouverneur général du Languedoc.
1439 Il s'était formé un peu partout des bandes de malfaiteurs, hommes de guerre renvoyés sans solde, mercenaires étrangers sans emploi, gens sans aveu de toute sorte qui, sous le nom d'Écorcheurs, ravageaient la France. Charles VII convoqua en 1439 les États généraux à Orléans et obtint d'eux, sous le nom de taille permanente, les fonds nécessaires pour la création de troupes permanentes qui devaient rétablir partout l'ordre et la sécurité. La création de cette force royale inquiéta les seigneurs, qui y virent (non sans raison) un instrument à l'aide duquel la monarchie pourrait les dépouiller de leurs privilèges féodaux ; ils se révoltèrent contre le roi : ce mouvement fut appelé la Praguerie parce qu'il coïncidait avec une manifestation analogue qui avait lieu en Bohême ; Charles VII en vint à bout facilement. Charles VII conclut une trêve avec l'Angleterre et en profita pour persuader les Écorcheurs d'aller se battre pour le compte d'autres princes en Lorraine et en Suisse : il en enrôla cependant un certain nombre des plus braves dans ses troupes de récente création. La taille, c'est une imposition sur les personnes ou sur les biens, longtemps perçue par les seigneurs sur leurs serfs et censitaires, mais levée aussi parfois par eux pour le compte du roi : c'est jusqu'en 1695 le seul impôt direct. Noblesse et clergé sont exemptés de la taille. La taille personnelle est assise sur les facultés des taillables, qu'apprécient les collecteurs. La taille réelle porte sur les biens, par exemple sur la terre roturière, même si elle appartient à des privilégiés. La taille royale, établie en 1439 pour pourvoir aux besoins de l'armée permanente, ne pèse que sur les roturiers. Le roi fixe chaque année en son conseil le brevet de la taille, c'est-à-dire le montant global, réparti ensuite entre les généralités. Puis elle est répartie entre les élections par la commission de la taille, enfin entre les paroisses où la cote est faite par les asséeurs dans le rôle de taille. Les asséeurs sont des habitants élus dans le cadre de chaque paroisse pour établir, sous leur propre responsabilité, les rôles de la taille, qui est ensuite levée par les collecteurs. Par l'édit de mars 1600, les deux fonctions sont confondues. Pour éviter les inégalités et les abus de la taille personnelle, on s'efforce au XVIIIe siècle de mettre en place une taxation des revenus d'après un tarif fixé préalablement : c'est la taille tarifée. Taille. Impôt de l'Ancien Régime. La taille seigneuriale comme son nom l'indique est payée au seigneur par tous les sujets roturiers de son domaine, en particulier les serfs, en échange de la protection et de la sécurité assurées. La taille royale se substitue au XVe siècle à la taille seigneuriale. Le montant de cet impôt indirect, fixé par le Conseil du roi est réparti entre les diverses communautés, qui la prélèvent sur les roturiers. L'Ancien Régime désigne la période qui va du Moyen Âge à la Révolution française (XVIe - XVIIIe siècle).
1439 2 novembre Réunion des État Généraux à Orléans.
1439 novembre Ordonnance sur l'armée et la taille désormais monopole royal.
1439 Suppression des armées féodales, les troupes relèvent désormais du roi
1440 invention de la presse à imprimer à caractères mobiles par Gutenberg. Gutenberg, Johannes Gensfleisch, imprimeur allemand plus connu sous le surnom de Gutenberg, vraisemblablement né à Mayence vers 1400, mort le 3 février 1468 dans sa ville natale, après un séjour de 1439 à 1444 à Strasbourg. Novateur dans l'usage des caractères mobiles, il est reconnu comme le premier imprimeur à avoir utilisé les caractères métalliques amovibles.
1440 février Révolte du dauphin et d'une partie de la noblesse contre Charles VII. Praguerie de la noblesse contre la suppression des armées seigneuriales. La Praguerie (1440) fut une révolte menée par les grands vassaux de France contre les réformes militaires du roi Charles VII. Le dauphin, futur Louis XI, fit partie des révoltés. La fronde fut nommée "praguerie" en allusion à la révolte des Hussites à Prague, au début du XVe siècle.
1440 27 octobre Exécution du maréchal de France Gilles de Rais. L'homme qui est aujourd'hui pendu et brûlé à Nantes a été le fidèle compagnon d'armes de Jeanne d'arc. C'est pour apostasie, hérésie, crime contre nature qu'il fut condamné ; en fait son procès semble avoir été aussi politique que l'avait été celui de Jeanne d'arc. (La légende a fait de cet homme une sorte de Barbe-Bleue qui aurait torturé, violé et égorgé des enfants.) Gilles de Rais, compagnon de Jeanne d'Arc, Baron de Rais, appelé Gilles de Rais (ou Gilles de Retz), surnommé Barbe-bleue (1404 - 26 octobre 1440), maréchal de France, exécuté pour meutres et sorcellerie. Il est apparenté à la famille de Montmorency. Il est seigneur de Rais, d'Ingrandes et de Champtocé. Crime d'apostasie, on nomme ainsi le fait d'abjurer sa croyance et d'abandonner sa vie chrétienne.
1441 19 septembre Charles VII reprend Pontoise.
1441 Début de la traite des Noirs au Portugal. Deux cent quarante esclaves sont vendus à Lagos. Pendant la seconde moitié du siècle, le Portugal aurait importé 140 000 esclaves Noirs. Traite des Noirs, pour reprendre les termes exacts de la définition du Dictionnaire de l'Académie française, la traite des noirs est "le commerce d'esclaves noirs". L'historien Olivier Pétré-Grenouilleau, dans son livre 'Les Traites négrières'. Essai d'histoire globale, estime à environ 42 millions le nombre d'esclaves qui furent déportés lors des trois grandes traites qu'il propose: la traite orientale, faite par les musulmans: 17 millions de personnes. la traite intra-africaine, faite par les royaumes Africains : 14 millions de personnes. la traite atlantique, faite par les Européens et les Américains : 11 millions de personnes. La motivation en aurait été avant tout économique, les esclaves servant principalement de main-d'oeuvre à bas coût. Le racisme a aussi servi à justifier la mise en esclavage. La traite atlantique, la plus connue et la plus intense, est celle qui a été pratiquée par les Européens (Anglais, Français, Hollandais, Portugais, etc.) et ensuite par les Américains. Cette traite est la plus connue car la plus récente et la mieux documentée. La traite atlantique commença en 1441, lorsque des Portugais ramènent dans leur pays les premiers esclaves noirs. En 1452, Le Pape Nicolas V autorisa le roi Alphonse V du Portugal à conquérir des terres africaines et à réduire des noirs en servitude perpétuelle, en les expropriant. Malgré les interdictions de l'esclavage par les papes Pie II dès 1462, Paul III en 1537, Pie V en 1568, Urbain VIII en 1639 et Benoît XIV en 1741, elle connut un important développement, notamment après la controverse de Valladolid, qui interdisait l'esclavage des Indiens. Les Indiens, qui servaient jusqu'alors de main d'oeuvre coloniale, avaient été décimés par les abus des européens, les conditions de travail et de vie, et n'étaient plus assez nombreux pour satisfaire le besoin européen en main d'oeuvre. Traite des Noirs. L'ère des grandes découvertes est aussi celle du grand esclavage. Ces nouveaux territoires conquis doivent être peuplés de travailleurs capables de mettre en valeur leurs richesses. Ainsi la chrétienté organise, à partir du début du XVIe siècle, la traite des Noirs. Il est stipulé en 1517 que chaque colon espagnol d'Haïti a le droit d'importer d'Afrique une douzaine d'esclaves. Les Anglais, cent ans plus tard, peuplent leurs colonies américaines et antillaises à grand renfort de bateaux chargés d'Africains, véritables "marchandises" que l'on peut vendre, acheter, céder, voire tuer. Vers 1790, l'ensemble de la traite des Noirs représente annuellement le transfert de 70 000 esclaves vers les diverses colonies européennes outre-atlantique. Il faudra attendre la déclaration des droits de l'homme pour que les premières voix abolitionnistes parviennent à se faire entendre. La traite orientale a concerné un territoire qui déborde de l'aire arabe ; les négriers n'étaient ni exclusivement musulmans, ni arabes : Persans, Berbères, Indiens, Chinois et Noirs ont participé à ces entreprises, à des degrés plus ou moins grands. D'un point de vue centré sur l'Occident, le sujet s'assimile à la traite orientale. Celle-ci a suivi deux types d'itinéraires au Moyen Âge : les routes terrestres à travers les déserts du Maghreb et du Machrek d'une part (itinéraire transsaharien) ; les routes maritimes à l'est de l'Afrique (Mer Rouge et Océan Indien) d'autre part (itinéraire oriental). Elle n'a pas eu les mêmes destinations que la traite transatlantique : elle a alimenté en esclaves noirs le monde musulman qui, à son apogée, s'étend sur trois continents, de l'océan Atlantique (Maroc, Espagne) à l'Inde et l'est de la Chine. Elle a été plus étalée dans le temps : elle commence dès le Moyen Âge et s'arrête au début du XXe siècle : le dernier marché aux esclaves est fermé au Maroc en 1920 ; environ 1/3 des Éthiopiens étaient des esclaves en 1923. La traite intra-africaine, la traite africaine aurait touché, tout comme la traite orientale, les femmes principalement. Certains hommes noirs importants les auraient achetées pour en faire leur femme et avoir des enfants avec elles. Selon Olivier Pétré-Grenouilleau, principal tenant de cette thèse en France, cette traite aurait fait environ 14 millions de victimes. La traite transatlantique, le Commerce triangulaire est l'une des formes de la traite des noirs. La traite consistait à transporter des marchandises d'un point à un autre. Cela s'appliquait tout aussi bien au blé, au vin, qu'aux esclaves noirs qui n'étaient que des "outils vivants". - Le Commerce triangulaire était une forme de traite, liée à l'exploitation du sol américain par les pays européens. Des navires partaient d'Europe avec divers articles de pacotille destinés au troc. Ils se rendaient dans les comptoirs côtiers d'Afrique où ils échangeaient leur marchandise contre des captifs. Les négriers transportaient ceux-ci dans les colonies d'Amérique pour qu'ils travaillent comme esclaves à l'exploitation des ressources du continent. Les négriers retournaient ensuite en Europe avec à bord les produits de cette exploitation. - Les estimations relatives au nombre de noirs déportés sur le sol américain sont assez variables et pas toujours objectives. Elles se situent entre 6 et 50 millions de personnes entre la fin du XVe et le milieu du XIXe siècle.
1441 mort de Jan van Eyck
1444 28 mai Traité de Tours instaurant une trêve de deux ans entre la France et l'Angleterre. La trêve de Tours fut conclue au château de Montils-les-Tours entre les Anglais conduit par William de la Pole, comte de Suffolk. la France quant à elle était représentée par Jean de Dunois, comte de Longueville et Louis II de Bourbon, ceux-ci conduisaient la délégation française. Jean Dunois, comte de Longueville et Louis II de Bourbon représentant Charles VII de France à ses négociations acceptèrent de remettre aux Anglais la Guyenne, le Quercy, les villes de Calais et de Guînes sous une seule condition Henri IV d'Angleterre était tenu de se reconnaître vassal du souverain français pour ses possessions détenues en France. Les conditions anglaises étaient les suivantes : l'abandon par la France de la Guyenne et de la Normandie et la jouissance de la souveraineté anglaise sur ces deux possessions. Ne pouvant parvenir à un accord, ils décidèrent de conclure une trêve et d'unir Henri VI d'Angleterre à Marguerite d'Anjou. Les divers arrangements concernant ce mariage conclus, l'acte connu sous le nom de traité de Tours fut signé par les deux partis le 28 mai 1444. A vrai dire, il ne s'agissait que d'une trêve commençant le 1er juin 1444 et se terminant le 1er avril 1446. Cette trêve comportait une clause où il était mentionné que Charles d'Anjou recouvrait les places du Maine détenues par les Anglais.
1444 Konrad Witz peint 'La pêche miraculeuse'. Konrad Witz, peintre allemand. Il arriva en 1431 à Bâle, où il réalisa le Polyptyque du Miroir du salut. Appelé à Genève par l'évêque F. de Mies, il y exécuta en 1444 le Retable de Saint Pierre pour la cathédrale du même nom. De cette oeuvre on conserve quatre panneaux dont la fameuse "Pêche miraculeuse", premier paysage réaliste de la peinture de chevalet européenne. Witz, auquel on attribue avec certitude une vingtaine de tableaux et qui semble avoir connu la peinture flamande, rompt avec les conceptions médiévales; l'usage de la lumière, la plasticité des figures et des innovations dans la manière de traiter l'espace annoncent les préoccupations de la Renaissance.
1445 Création par des Compagnies d'ordonnance (15 de 600 hommes à cheval) qui furent le noyau de la cavalerie française. Le Connétable Arthur de Richemont réorganise l'armée française en créant les Compagnies de l'Ordonnance, payées à l'année (alors que l'état des finances anglaises rend pénible le paiement de la solde aux Anglais, encourageant la tendance à se servir sur le pays occupé). Les frères Bureau ont mis en état le parc de canons et le génois Louis Giribaut invente un chariot pour les couleuvrines ; c'est la première artillerie de campagne.
1445 Ordonnance de Louppy-le-Châtel sur la permanence d'une armée de métier.
1445 à 1510 - naissance et mort de Sandro Botticelli. Peintre de la renaissance italienne, peintre fort apprécié par le milieu officiel, on lui confie notamment la représentation, vers 1476-1477, de Côme et se famille en Rois Mages à Santa Maria Novella. On considérera toutefois comme infiniment plus révélatrice la position qu'il occupait dans le milieu florentin à la suite de tableaux allégoriques qui lui furent commandés pour la décoration des villa médicéennes : 'le Printemps' (1478 environ) et la 'Naissance de Vénus'. Il lui manquait la consécration des peintures murales. En 1481, il est appelé avec d'autres peintres florentins par Sixte IV pour exécuter une fresque d'essai dans la chapelle Sixtine à Rome. Sa part fut importante avec les scènes de la vie du Christ et de la vie de Moïse. De retour en Toscane, il participe à la décoration de la villa de Laurent de Médicis. Il reçoit ensuite la commande d'un grand nombre de tableaux religieux comme 'l'Annonciation'. Il réalise ensuite les illustrations de la 'Divine Comédie' de Dante. Ses dernières années sont plus difficiles, les commandes se raréfient, son style a passé de mode. De plus, au début du XVIe siècle arrivent à Florence les trois génies de ce siècle: Leonard de Vinci, Michel-Ange et Raphaël. Botticelli s'isole de plus en plus en refusant tout ce qui lui était apparu comme un progrès dans l'art: la mythologie classique renaissante et la perspective. Ses dernières oeuvres sont peintes volontairement de manière classique, sans respect des proportions. Le 17 mai 1510, il est enseveli à Ognisanti.
1447 janvier Le dauphin, futur Louis XI, est envoyé en exil dans le Dauphiné pour avoir comploté contre son père. Il était frustré de n'avoir retiré que le Dauphiné de la Praguerie. En 1446, il fut accusé d'avoir assassiné le favori du roi, Pierre de Brézé. Il fut chassé de la Cour et se réfugia dans son gouvernement.
1447 Début du pontificat de Nicolas V (fin en 1455). Nicolas V, né Tommaso Parentucelli à Sarzana vers 1398, pape du 8 mars 1447 à 1455. Il mit fin au schisme de l'antipape Félix V et il fonda la Bibliothèque vaticane. Nicolas V met en place à Rome de nouveaux équilibres politiques et internationaux. Reconnu comme seul souverain pontife (1449), il stabilise ses rapports avec Naples, et garde une position de neutralité en Italie, jusqu'à la paix de Lodi (1454). Il remet sur pied une armée efficace et augmente les rentrés fiscales. Il accorde aux dirigeants municipaux un certain nombre de privilèges tout en gardant fermement le contrôle de la commune. La bulle papale de Nicolas V commanda aux puissances européennes de combattre, déposséder, exproprier et soumettre les peuples d'afrique noire, par tous les moyens possibles, au nom de l'église et de la supériorité blanche sur les sarrasins.
1448 Création de l'infanterie régulière française dont les premières unités sont les francs-archers. Perfectionnement et extension de l'artillerie, sous la direction des frères Bureau. Les bombardes du temps de Crécy font place à de véritables canons. Jean Bureau, seigneur de Montglat (ou Montglas), Grand-Maître de l'Artillerie du Roi Charles VII qui, en utilisant massivement l'artillerie pour la première fois en Occident, a remporté la victoire contre les Anglais à la bataille de Castillon, mettant ainsi un terme à la guerre de Cent Ans. Gaspard Bureau, seigneur de Villemomble. En 1444, il succéda à Pierre Bessonneau comme maître d'artillerie du roi. Illustre grand capitaine de Charles VII, il développa avec son frère Jean Bureau l'artillerie de campagne qui permit de prendre un avantage décisif sur les anglais et de mettre fin a la guerre de Cent Ans.
1448 Réorganisation des finances sous la direction de Jacques Coeur, qui mit sa grande fortune personnelle à la disposition du roi pour lui permettre de réaliser ses projets.
1449 24 mars Les Anglais s'emparent de Fougères. Fougères est une commune française, située dans le département d'Ille-et-Vilaine et la région Bretagne.
1449 juillet Début de la reconquête de la Normandie.
1449 29 octobre Prise de Rouen par les troupes anglaises.
1449 à 1450 - Charles VII put reprendre sur une grande échelle la lutte contre les Anglais qui possédaient toujours la Normandie et la Guyenne. La Normandie leur fut d'abord reprise. Rouen ouvrit ses portes et les Anglais furent chassés peu à peu de la province; ayant tenté de débarquer une armée à Cherbourg pour s'opposer aux progrès de Charles VII, ils subirent à Formigny une défaite qui débarrassa d'eux définitivement la Normandie (1450). Le roi d'Angleterre ne conservait dans cette région que les îles dites anglo-normandes qui depuis lors sont restées anglaises.
1449 10 novembre Charles VII reprend Rouen.
1450 11 février Décès d'Agnès Sorel, favorite du roi. Agnès Sorel est née au début du XVe siècle, fort probablement dans les années 1420. Sa jeunesse et sa beauté vont très rapidement la faire remarquer par le roi de France, Charles VII, le petit roi de Bourges, ce dauphin sans beauté, sans grande intelligence et sans fortune, fils d'un roi fou et d'Isabeau de Bavière, considérée par nombre de ses contemporains comme une ogresse. Elle a le statut de favorite officielle, ce qui est une nouveauté : les rois de France avaient jusque là des maîtresses mais elles devaient rester dans l'ombre. Charles VII a d'ailleurs eu d'autres maîtresses, mais elles n'ont pas eu l'importance d'Agnès Sorel. Le dauphin, futur Louis XI, ne supporte pas la relation d'Agnès avec son père le roi Charles VII. Il estime que sa mère est bafouée et a de plus en plus de mal à l'accepter. Un jour il laisse éclater sa rancoeur et poursuit, l'épée à la main, l'infortunée Agnès dans les pièces de la maison royale. Pour lui échapper, elle se réfugie dans le lit du roi. Charles VII, courroucé par tant d'impertinence, chasse son fils de la Cour et l'envoie gouverner le Dauphiné.
1450 15 avril Victoire de Charles VII à Formigny contre les Anglais. L'arrivée du duc de Bretagne et du connétable de Richemont ont sauvé Charles VII lors de cette bataille décisive qui lui permet d'occuper toute la basse Seine. La bataille de Formigny est une bataille de la guerre de Cent Ans qui s'est déroulée le 15 avril 1450 à Formigny en Normandie entre les Anglais et les Français.
1450 24 juin Charles VII reprend Caen.
1450 12 août Charles VII reprend Cherbourg.
1450 Fin de la reconquête de la Normandie
1450 Construction de Machu Picchu (Pérou): la citadelle inca. Le Machu Picchu est une ancienne cité inca perchée sur les hauteurs de la Cordillère des Andes. On pense aujourd'hui que la ville a été construite sous le règne de l'empereur Pachacuti qui débuta en 1440. La ville a été habitée jusqu'à l'invasion espagnole en 1532. D'après les recherches archéologiques effectuées sur le site, le Machu Picchu n'était pas une ville traditionnelle, mais plutôt une forteresse utilisée comme palais secondaire par l'empereur et sa cour. On estime que le lieu ne comptait pas plus de 750 personnes à la fois.
1451 9 mars Mariage du dauphin (futur Louis XI) avec Charlotte de Savoie contre la volonté de Charles VII. Charlotte de Savoie (1440-1483), fille de Louis Ier, duc de Savoie et prince de Piémont et d'Anne de Chypre-Lusignan, elle épouse le dauphin Louis de France, futur Louis XI, le 14 novembre 1451, qui malgré ses vertus la négligea. Elle lui donne cinq enfants dont le futur Charles VIII, et les princesses Anne de France - future Anne de Beaujeu et régente du royaume - et Jeanne de France - future épouse de Louis XII.
1451 23 juin Capitulation de Bordeaux devant les armées de Charles VII.
1451 Fin de la reconquête de la Guyenne
1451 31 juillet Arrestation de Jacques Coeur accusé de conspiration et malversation. Jacques Coeur étant très jalousé pour sa grande fortune, ses ennemis et ses envieux parvinrent à le perdre. Après la mort d'Agnès Sorel qui le protégeait, Charles oublia ses services et l'abandonna à l'avidité des courtisans, qui se partagèrent ses dépouilles. Accusé de crimes imaginaires, lavé d'une accusation d'empoisonnement, il est arrêté pour malversation en 1451, condamné à la prison, et ses biens sont confisqués ; un arrêt lui épargne la peine de mort, pour services rendus.
1451 à 1506 - naissance et mort de Christophe Colomb. Explorateur italien. Né à Gênes. Marin très tôt. Fait partie en 1476 d'un convoi en partance pour Lisbonne et l'Angleterre. Le convoi es attaqué par des français. Colomb se réfugie à Lagos puis retrouve son frère, un cartographe, à Lisbonne (Portugal) où vit une grande colonie de génois. Il épouse en 1479 la fille d'un des premiers colonisateurs de Madeire, Filipa Perestrelo e Moniz, qui lui donnera un fils et mourra peu de temps après. Colomb se perfectionne à la science de la navigation. Voyage en Afrique et peut-être en Islande. À partir de 1484, environ, il devient possédé par l'idée que l'on peut éviter le long et couteux voyage vers les Indes par l'Afrique, en coupant par l'Atlantique. Était-ce possible?. À vrai dire, il n'est pas le premier à penser une telle chose. Les savants de l'époque concevaient en effet comme possible un tel voyage, grâce aux écrits de Ptolémée qui donne même un chiffre pour cette distance: 16.090 km. En fait, la distance est largement sous-estimée mais personne ne le savait à l'époque. Colomb se persuade en lisant différents auteurs que la distance donnée par Ptolémée est surestimée et qu'elle se réduit à 2414 km. La lecture de Marco Polo, notamment, lui donne l'espoir d'atteindre les riches territoires du Cipangu (Japon). Un comité d'experts de Jean II du Portugal rejette son projet. Furieux, Colomb décide de le présenter à des chefs d'états désireux de rivaliser avec le Portugal. En 1486, il est finalement reçu par Ferdinand d'Aragon et Isabelle de Castille. Un comité d'experts se réunit et rend un verdict négatif en 1490. En 1491, le comité est prêt d'accepter, mais les exigences démesurées de Colomb (titre de noblesse, amiral de l'océan, gouverneur et vice-roi de toutes les terres à découvrir) font échouer à nouveau le projet. C'est finalement le conseiller du roi Ferdinand qui convaint la Reine que la somme à investir est dérisoire comparée aux possibles retombées. Colomb part donc avec trois navires et 90 membres d'équipage de Palos le 3 août 1492. Arrêt aux Canaris et après une période de tension toujours de plus en plus vive entre Colomb et ses marins, le 10 Octobre, les premiers signes indirectes de terre se montrent. Le 12, la terre est en vue. C'est une île, Guanahami (San Salvador). Les "indiens", puisque Colomb n'hésite pas à les appeler ainsi dans ses descriptions, lui assurent qu'il faut aller plus à l'ouest pour trouver de l'or. Le 28 octobre, il est à Cuba. Colomb est persuadé d'avoir atteint le continent asiatique et de connaître sa position exacte sur le continent. La flotille se dirige alors vers l'est le long de la côte cubaine. Le capitaine de la Pinta déserte à la poursuite de l'or vers l'ouest. À Hispaniola, une grande île à l'est de Cuba, il trouve enfin de l'or en quantité. La santa-Maria s'échoue et devient inutilisable. Colomb laisse 39 hommes dans un fort et rentre au plus vite vers l'Espagne. Sur le chemin du retour, il croise la Pinta. À peine arrivé, Colomb pense déjà à un second voyage encore plus ambitieux. Il repart de Cadiz en septembre 1493 avec une flotte de 17 navires et 1500 hommes avec l'idée de fonder une colonie. Il retrouve le fort détruit par les indiens et installe la colonie sur un autre emplacement appelé Isabela. Colomb repart avec trois caravelles vers l'ouest et explore la côte sud de Cuba. Son enthousiasme d'avoir trouvé l'Asie n'est pas diminué. Ce n'est qu'en 1498 qu'il assemble une flotte de 8 navires pour un troisième voyage. Le 31 juillet, il arrive avec trois navires (le reste des navires est détourné vers Hispaniola pour soulager la colonie où sévit une dure pénurie de produits de première nécéssité) à l'île de Trinidad, juste en face de la côte sud américaine. Enfin, devant la masse d'eau fraîche se déversant dans la mer, il déduit que la côte à l'ouest ne peut être qu'un continent mais préfère revenir régler les affaires de plus en plus désorganisées de la colonie. Devant les plaintes et rumeurs contre Colomb, Ferdinand et Isabelle dépêche Bodadilla vers la nouvelle colonie. Celui-ci fait arrêter les frères Colomb et les renvoie en Espagne pour être jugés. En Espagne, les choses s'arrangent. Colomb peut repartir en 1502 mais il a été écarté des affaires de la nouvelle colonie. Colomb reprend donc son rôle d'explorateur. Il arrive aux côtes du Honduras et descend vers le sud à la recherche d'un passage vers l'ouest. L'or abonde au Panama et provoque des incidents avec les indiens. Colomb apprend qu'il est en face d'un isthme qu'il prend pour l'isthme malaisien. Les quatre navires de Colomb sont un à un perdus. Colomb doit dépêcher quelques hommes sur un canot pour réclamer de l'aide à la colonie d'Hispaniola qui ne se presse pas pour venir en aide à son fondateur. Colomb revient piteusement en 1504 en Espagne. Aigri et frustré par tous les privilèges qu'il avait obtenu au départ et qui lui ont été un à un retirés, Colomb finit sa vie à Séville et mourut en 1506 à Valladolid, toujours persuadé d'avoir atteint les Indes, et certainement pas dans la pauvreté.
1452 à 1519 - naissance et mort de Léonard de Vinci (Leonardo da Vinci), peintre, sculpteur, architecte et homme de science italien (Vinci, 1452 - Amboise, 1519). Homme d'esprit universel, à la fois artiste, scientifique, inventeur et philosophe, Léonard incarna l'esprit universaliste de la Renaissance et demeure l'un des grands hommes de cette époque. Fils naturel d'un riche notaire florentin et d'une paysanne, élevé dans un village de Toscane qui porte désormais son nom, Léonard de Vinci s'est formé dans les ateliers de Verrocchio et d'Uccello avant d'intégrer la compagnie de Saint-Luc, la guilde des peintres. On lui doit 'La Cène', 'La Joconde', 'La Vierge aux rochers', et la fresque de 'La bataille d'Anghiari' au Palazzo Vecchio. Selon lui, l'art est intimement lié aux sciences et techniques. A-t-il peint pour mener des réflexions de type mathématique ou a-t-il développé ses connaissances scientifiques en autodidacte pour apporter davantage de grandeur à son oeuvre ? Toujours est-il qu'il a montré des talents d'ingénieur militaire, d'urbaniste, de biologiste et de physicien, pressentant souvent les grandes découvertes des siècles suivants (concernant les lois du mouvement et de la gravité par exemple). En quête de mécènes et de commandes comme tous les artistes de la Renaissance, il a commencé "Maître des arts et ordonnateur des fêtes" de Ludovic Sforza à Milan, et a achevé sa vie auprès de François Ier. Sa dépouille repose dans la chapelle Saint Hubert d'Amboise.
1452 François Villon reçu maître ès arts à la Sorbonne
1453 29 mai La peine de mort de Jacques Coeur est commué en bannissement. Charles VII est particulièrement ingrat à l'égard de ce conseiller que protège cependant sa maîtresse, Agnès Sorel. Il a pourtant restauré et administré sagement les finances du royaume. Il n'a pas hésité à contribuer par ses propres deniers au redressement de la monarchie et du pays. Le roi le sacrifie à ses ennemis. Le jugement le condamne à la confiscation de ses biens et à l'exil.
1453 29 mai En cette année se produit un événement capital dans l'histoire du monde. La prise de Constantinople par les Turcs (ottomans) précipite l'effondrement de l'empire d'Orient ou Bas-Empire ou empire Byzantin, et marque la fin du Moyen Âge et le commencement des temps modernes. La chute de Constantinople a lieu le 29 mai 1453 et marque la fin de l'empire byzantin et une nouvelle ère d'expansion pour l'empire ottoman. Les historiens considèrent quelques fois que cette date marque aussi la fin du Moyen Âge et le début de la Renaissance. L'Empire ottoman, l'un des nombreux États fondés par les Turcs, exista entre 1299 et 1922 (soit 623 ans). Fondé par une tribu turque oghouze en Anatolie occidentale, l'Empire ottoman s'étendait au faîte de sa puissance sur toute l'Anatolie, les Balkans, le pourtour de la Mer Noire, la Syrie, la Palestine, la Mésopotamie, la péninsule arabique et l'Afrique du Nord. La chute de Constantinople a eu lieu le 29 mai 1453 et marqua la fin de l'empire byzantin, ainsi qu'une nouvelle ère d'expansion pour l'empire ottoman. Les historiens considèrent parfois que cette date marque aussi la fin du Moyen Âge et le début de la Renaissance. La chute de Constantinople en 1453 est un moment clé de l'histoire. Cette date peut-être considérée logiquement comme marquant la fin du Moyen Âge. En effet, la disparition de l'empire byzantin marque le début d'une nouvelle ère. Malgré leur désintéressement complet pour l'état de Constantinople, sa chute provoque un grand vide en Occident. L'empire byzantin avait depuis sa création été un rempart aux invasions arabes, protégeant ainsi la plus grande part de l'Europe chrétienne. Cet empire était continuellement en guerre et il est étonnant de se dire qu'il a résisté pendant plus de 1000 ans à l'assaut de 20 peuples et que sa capitale eut à subir le nombre incroyable de 30 sièges. Constantinople avait pendant des siècles été une des villes les plus riches et la plus populeuses au monde. L'empire byzantin avait perpétué l'héritage de l'empire romain qui, lui, croûlait sous l'assaut des barbares. Cet héritage fut perpétué au travers des siècles et enrichi. Constantinople marqua l'histoire des peuples d'une manière indélébile. La capitale de cet empire était de plus située à un carrefour stratégique de première importance entre l'Orient et l'Occident, l'Asie et l'Europe. Toutes les principales routes de commerces y convergeaient. Mais l'empire fut ruiné par les croisades et par la prise de Constantinople par les Latins. Il fut ruiné inutilement car jamais les croisés ne purent s'installer durablement en Orient. Bien sûr l'empire avait su se relever sous l'impulsion des Comnène et des Paléologue, mais l'Occident l'en empêcha et plus particulièrement Gênes et Venise qui, voulant s'attribuer les points stratégiques de l'Empire lui ravirent sa principale source de richesse, à l'image des génois de Galata qui, attirant les bateaux du monde entier, les avaient fait déserter le port constantinopolitain. De plus, les guerres entre les deux puissances maritimes ruina définitivement l'Empire. Les Turcs n'avaient fait que sa conquête territoriale, l'Occident l'avait ruiné au niveau commercial. Cependant la chute de Constantinople ouvre une ère nouvelle en Occident : tous les savants grecs après la chute du dernier état grec qu'était Trébizonde se réfugient en Italie où ils amènent le reste de leur bibliothèque et leur savoir. Ce mouvement conduit à la Renaissance