Dragage

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On appelle dragage l'opération qui consiste à prélever des matériaux du fond de la mer, soit pour les exploiter (granulats marins), soit pour réaliser des travaux de génie portuaire (creusement de bassins ou de chenaux, ou entretien pour les débarrasser des sédiments (souvent pollués) qui se sont amassés et en diminuent la cote). C'est aussi une technique de pêche utilisée pour certains coquillages (voir drague (outil de pêche), qui est dénoncé pour ses impacts négatifs sur l'environnement lorsqu'abusivement pratiquée). Dans les zones de séquelles de guerres, la présence de munitions non explosée peut aggraver le risque de pollution pour les ports et canaux qui ont souvent été la cible de bombardements ou pilonages. Les sédiments dragués contiennent souvent des métaux lourds, et d'autres polluants (dont pesticides) qui se sont acculumés au cours du temps. Ils sont déposés sur des dépôts le long des canaux, dans les ports ou rejetés en mer, après enquête publique et étude d'impact, le cas échéant.

Sommaire

[modifier] Extraction de granulats

Elle peut se réaliser à des profondeurs assez grandes (plusieurs dizaines de mètres), et les quantités prélevées sont importantes (typiquement, plusieurs milliers de tonnes à plusieurs dizaines de milliers de tonnes). Les matériaux prélevés sont généralement des sables et graviers, principalement utilisés dans le BTP, ou des matériaux calcaires (utilisés principalement en amendement agricole).

[modifier] Dragage portuaire

drague en action dans le port de Port-la-Nouvelle
drague en action dans le port de Port-la-Nouvelle

Le dragage consiste en l'excavation de sols ou d'alluvions sous l'eau (lacs, fleuves, rivières, watringues, canaux, estuaires, chenaux marins, etc.) Il peut être réalisé à partir de la berge, avec des engins de travaux classiques. Le dragage peut aussi être réalisé sur l'eau à l'aide d'un navire ou d'une barge spécialisé (drague, à ne pas confondre avec l'outil de pêche du même nom utilisée pour ramasser, notamment, les coquilles Saint-Jacques).

[modifier] Traitement des matériaux dragués

L'avenir des matériaux dragués dépend de leur nature (vases, sables, graviers...) et de leur concentration en polluants : dans les ports, les polluants se concentrent en effet dans les sédiments (hydrocarbures, tributylétain, métaux lourds, épaves, munitions non explosées, etc.). En France, en 1990, un Groupe d’Études et d’Observation sur le Dragage et l’Environnement (GEODE) a été mis en place pour produire un guide technique de bonnes pratiques en matière de dragage portuaire. Ce groupe a défini des seuils de teneur en différents composés (métaux lourds, PCB, TBT, HAP, ...) qui permettent de statuer sur le devenir des sédiments (rejet en mer, utilisation en remblais, stockage à terre, traitement, ...).

[modifier] Risques pour l'environnement

Dans le cas de dragages de chenaux, ds canaux où de ports, les boues sont toujours polluées métaux lourds, pesticides..). Ainsi parfois l'opération de dragage ou curage est plus polluante pour l'environnement que de laisser les sédiments en place. De subtiles variation du pH, du taux d'oxygène, de la bio-turbation, une crue, ou la mobilisation volontaire ou involontaire des sédiments respectivement lors de dragages ou d’aménagement ou lors du passage d'un navire inhabituellement lourd, etc. peuvent remobiliser les toxiques qui étaient antérieurement au moins provisoirement piégés dans le « compartiment sédimentaire ». Ils peuvent alors être transféré en aval ou dans d’autres portions du réseau hydrographique ou compartiment des écosystèmes.


Il peut arriver que le dragage ne « décape » que la couche superficielle, c'est à dire les sédiments les plus récents (souvent moins contaminés dans les pays qui ont une politique environnementales forte). Remettre l'eau et les organismes aquatiques en contact avec des sédiments anciens plus contaminés est un risque qu'une étude d'impact peut évaluer ;

Depuis les années 1980, les scientifiques cherchent à développer des modèles prédictif et des outils d’aide à la décision. Pour cela ils doivent d'abord mieux comprendre le comportement des polluants, éventuellement synergiques dans les sédiments ou lors des opérations de draguage (panache de diffusion, modifications chimiques, etc.).

Dans le cas d'extraction de granulats (cailloux et sables), l'impact pour l'environnement est relativement limité compte tenue du fait que ces opérations se font par définition dans des secteurs où la présence de vie organique est faible ou quasiment nulle. La turbidité de l'eau peut être affectée localement par le passage de l'élinde. Le sillon crée par le passage de l'élinde est rapidement comblé par le mouvement de l'eau.


Les coûts de draguage et dépôt varient, mais sont en moyenne en Europe de 100€/ m3[1], ce qui implique des coûts très élevés pour les grandes opérations. Dans la plupart des pays développés, les sédiments pollués doivent être dépollués ou stockés à terre. Autrefois on les rejetaient volontiers en mer. Aujourd'hui, ils sont stockés dans des sites de dépôts et confinement répondant aux normes en vigueur (et à trouver idéalement à proximité du lieu de chantier).

[modifier] Matériel utilisé

Le dragage utilise actuellement les équipements suivants :

  • drague à élinde traînante, principalement utilisée pour les dragages portuaires d'entretien l'extraction de granulats et le déplacement de grosses quantités de matériaux (création d'îles, de quai, de digues, et qui procède par aspiration
  • drague à disque désagrégateur (ou « drague à cutter »), principalement utilisée pour les dragages dans des matériaux résistants (argiles, roches, graviers consolidés)
  • drague à pelle rétro-excavatrice, pour les travaux de finition ou les travaux atypiques.


La drague à godets est un équipement dépassé, qui remet trop de sédiments en suspension, mais encore très présent dans la mémoire du grand public.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Références

  1. Source Ministère français chargé de l'Environnement

[modifier] Liens externes