Doryphore (Polyclète)

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Le Doryphore de Polyclète, copie romaine
Le Doryphore de Polyclète, copie romaine

Le Doryphore (ou « Porte-lance ») est une statue célèbre du sculpteur grec Polyclète , qui représentait un jeune guerrier armé de la lance (sculptée vers 440 av. J.-C.). L'original en bronze est perdu, mais plusieurs copies antiques nous sont parvenues dont un marbre romain qui se trouve au musée archéologique de Naples.

Polyclète avait entrepris de démontrer, par une « statue dont toutes les parties seraient entre elles dans une proportion parfaite », quels sont les rapports de grandeur dans lesquels la nature a placé la perfection des formes humaines. Il atteignit si bien son but que la statue qu'il donna comme exemple et comme modèle fut considérée comme un chef d'œuvre incontestable. La tête entre au total sept fois dans le corps, deux fois entre les genoux et les pieds, deux fois dans la largeur des épaules et deux fois dans la hauteur du torse.

Selon Cicéron (Brutus, 86, 296), comme on demandait à Lysippe comment il avait appris son art, il répondit « En étudiant le Doryphore de Polyclète ». Cette statue, qui semble vouloir résumer et formuler l'art de la vieille école d'Argos a fourni le sujet de maintes dissertations esthétiques. Elles ont toutes le point de départ dans le type d'adolescent viril qu'a voulu réaliser Polyclète, et dans la discussion de l'idée du « canon » en sculpture. Pline l'Ancien (Histoire naturelle, XXXIX, 55) explique ainsi :

« Il réalisa aussi un enfant sous forme d'homme, le Doryphore, que les artistes appellent Canon, parce qu'ils y cherchent, comme dans une loi, les principes de leur art, et que seul parmi les hommes, il est considéré comme ayant réalisé l'art lui-même dans une œuvre d'art.[1] »

[modifier] Notes

  1. Traduction de M. Muller-Dufeu, La Sculpture grecque. Sources littéraires et épigraphiques, éditions de l'École nationale supérieure des Beaux-Arts, coll. « Beaux-Arts histoire », 2002, p. 397.

[modifier] Voir aussi

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