Distribution de film

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Réalisation audiovisuelle
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La distribution de film une étape de la filière cinématographique, en aval de la production (conception et réalisation de films) et en amont de l'exploitation cinématographique (diffusion du film dans les salles de cinéma). Les entreprises de cette étape intermédiaire sont appelés distributeurs. Par extension, on appelle aussi distributeurs les dirigeants de ces structures.

Sommaire

[modifier] Qu'est ce qu'un distributeur de film ?

Le métier de distributeur se décompose en trois dominantes inséparables : financière (achat de droit, duplication de copies), promotionnelle (établissement de plan-média et de partenariats, opérations de relation-presse) et de programmation (négociation avec les salles de cinéma : exploitants ou programmateurs de réseaux d'exploitants).

[modifier] Gestion de droits audiovisuels

Parallèlement à cette activité de distribution, une majorité des distributeurs prennent également en charge la gestion des droits des films qu'ils distribuent. Par droits audiovisuels, on entend le droit accordé contre rétribution financière à un opérateur audiovisuel d'exploiter un film en distribution cinéma sur copie film (le plus souvent en 35 mm), en distribution cinéma en public-vidéo (tous supports vidéo), en édition vidéo (home-vidéo), sur les chaînes cryptées, sur les chaînes télévisées hertziennes, en VOD, etc. Ces droits sont limités dans le temps (pour une durée comprise entre 3 et 15 ans), à un territoire (équivalent à un pays et/ou à une zone linguistique) et obéissent dans certains pays à la règle de la chronologie des médias.

L'« ayant-droit ultime » d'un film est très souvent son producteur. C'est lui qui confie à un distributeur actif sur un territoire, un certain nombre de droits relatifs à celui ci. On dit alors que le distributeur est mandataire de ces droits : c'est au nom du producteur qu'il exige rétribution de l'exploitant (une part des recettes salle) ou de l'éditeur vidéo (un pourcentage sur les ventes vidéo par exemple). Certains distributeurs proposent aux producteurs, de prendre en charge la « vente internationale » du film. Cette activité spécifique a deux objectifs : faire connaître et reconnaître le film et la vente de celui ci aux distributeurs étrangers. Le vendeur international est donc notamment en relation avec les festivals de cinéma (« faire connaître ») et les distributeurs étrangers (« vendre »). On pourrait citer par exemple Les Films du Losange, à la fois distributeur en France et vendeur international.

[modifier] Position dans la filière cinématographique

La filière cinématographique, dont la distribution fait partie, est elle-même prolongée et intégrée économiquement à la filière audiovisuelle. En aval de l'exploitation, on trouvera donc le métier d'éditeur vidéo (édition de VHS, DVD..., puis location ou vente de ces supports vidéo), avec laquelle le métier de distributeur ne doit pas être confondu.

[modifier] Opérateurs du secteur de la distribution

[modifier] Typologie des distributeurs

[modifier] En France

Icône de détail Article détaillé : cinéma français.

Plusieurs typologies permettent de décomposer le secteur de la distribution français. Certains distributeurs se spécialisent ainsi sur les films d'une certaine origine géographique (les films américains pour Metropolitan FilmExport[1], les films asiatiques ou d'Europe centrale pour CTV International, les films sud-américains pour Ad Vitam, etc.), d'autres tentent de nouer avec certains réalisateurs une relation de fidélité (Takeshi Kitano et BAC Films, Pavel Lounguine et Pyramide films...), d'autres enfin se spécialisent sur un genre de films particulier (Eurozoom et le documentaire par exemple).

Au delà de ces spécialisations à la fois artistiques, changeantes et difficilement généralisables, on peut aussi départager les distributeurs selon leur modèle économique et leur pouvoir financier. Avec l'inflation des coûts liés à la sortie d'un film (forte hausse du nombre des copies dupliquées et promotion notamment), ce dernier critère souligne bien souvent la dépendance économique des distributeurs vis-à-vis des grands opérateurs du secteur audiovisuel. On distingue notamment :

  • Les distributeurs affiliés à une major (EuropaCorp, Warner Bros. (distributeur), Walt Disney motion pictures, France...)
  • Les distributeurs adossés à une chaîne de télévision (TFM Distribution pour TF1, SND pour M6, ...)
  • Les distributeurs indépendants (Rezo films, Diaphana, Pyramide films, Haut et court...). La situation, fragile, de ces distributeurs indépendants les as incités à se rassembler en syndicat, les Distributeurs Indépendants Réunis Européens (DiRE) pour mieux défendre leurs intérêts.
  • Les distributeurs de film de patrimoine (Les Acacias (distributeur), Action cinémas, Mission Distribution...). Avec des coûts de tirage de copie réduits au minimum (mais des frais de restauration importants), le modèle économique des distributeurs de film de patrimoine est assez distinct de celui des autres distributeurs.
  • Distributeurs « alternatifs » (Co-errances, K-Films...). L'équilibre financier précaire de ces structures, (pas toujours formées en entreprise) les incite parfois à se lancer dans une distribution sur supports vidéo.

[modifier] En Europe orientale : exemple de l'Ukraine

Icône de détail Article détaillé : cinéma ukrainien.

Le marché audiovisuel ukrainien reste largement dépendant de la politique d'acquisition des distributeurs moscovites[2]. En effet, les distributeurs ukrainiens sont liés par des accords exclusifs avec les distributeurs russes. À leur tour, ces derniers sont liés par des accords exclusifs avec les majors américaines. Ce mécanisme influe significativement sur le genre et la variété des films distribués sur le marché ukrainien. Par exemple, l'important distributeur ukrainien Cinergia[3] est le distributeur exclusif des films produits par la major Warner Bros. Pictures, et par les filiales New Line Cinema (Time Warner) et Miramax Films (Walt Disney Company).

Depuis 2004 parallèlement à ces accords d'exclusivité, les distributeurs ukrainiens mènent une politique d'achat directe, notamment auprès d'opérateurs européens tels que les majors EuropaCorp et StudioCanal et les vendeurs internationaux Gaumont, Pathé distribution, TF1 International, Wild Bunch, [4] etc.

Le distributeur indépendant le plus significatif, ArtHouse Traffic[5] s'attache depuis 2003 à faire connaitre le cinéma indépendant international. La structure, dirigée par Dennis Ivanov, s'est également lancée en 2007 dans la production de long-métrages.

En 2008, souhaitant aider les distributeurs ukrainiens à s'émanciper de la tutelle russe, le gouvernement de Viktor Iouchtchenko a mis en place une loi imposant à tous les films distribués dans les salles ukrainiennes d'être doublés ou sous-titrés en ukrainien. Plusieurs effets secondaires résultant de cette politique, la loi est largement controversée[6].

[modifier] Autres opérateurs

  • Les festivals
  • Les mécanismes de soutien (CNC)
  • ACID, ADRC, classification des films (recherche, art et Essai, etc.)

[modifier] Gestion et partage des recettes

[modifier] Sources et références

[modifier] Interviews et bibliographie

[modifier] Liens connexes

  • Le site d'Unifrance propose un annuaire exhaustif gratuit des distributeurs français.
  • Le site payant CBO Box-Office propose un annuaire des distributeurs français et -sur abonnements- les chiffres du box-office pour chacun des films distribués.

[modifier] Notes

  1. Metropolitan FilmExport sur unifrance.org (page consultée le 10 mars 2008)
  2. (en) L'hebdomadaire spécialisé Variety affirme ainsi que la distribution de 90% des films montrés en Ukraine est contrôlée -plus ou moins directement- par les distributeurs russes, dans un article publié le 12 février 2008.
  3. (uk) Site officiel du distributeur Cinergia
  4. (fr) Les films français achetés - Ukraine listés par les services d'Unifrance.
  5. (en),(ru) Site officiel du distributeur
  6. (en) Ukraine defends new cinema rules : All films must be in local language article publié dans Variety, le 12 février 2008.
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