Discours indirect libre

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Le discours indirect libre est un type de discours indirect implicite.

[modifier] Construction

Sa particularité est de ne pas utiliser de verbe introducteur, autrement dit, la proposition subordonnée contenant l'énoncé cité, se retrouve privée de proposition principale : en conséquence, l'énoncé cité devient proposition principale. C'est la transcription exacte des paroles prononcées ou écrites, mais sans les embrayeurs du discours citant. De même, le locuteur n'est pas identifié de façon explicite.

[modifier] Effet

Dans le discours indirect libre, la voix du personnage et celle du narrateur s'enchevêtrent, de sorte qu'on ne sait jamais parfaitement si c'est le narrateur ou le personnage qui parle (on parle d'ailleurs à ce propos de superpositions de voix, ou encore, de polyphonie). Néanmoins, il n'est pas introduit à l'aide de ponctuation, ce qui a pour effet la fluidité du récit et des voix.

Le professeur se mit alors en colère. Il ne supportait plus la paresse de son élève. Il finirait par ne plus s'en occuper si celui-ci trouvait sans arrêt des excuses pour ne pas faire ses devoirs
Il met bas son fagot, il songe à son malheur. / Quel plaisir a-t-il eu depuis qu'il est au monde ? (Jean de La Fontaine - La Mort et le Bûcheron)

Les textes soulignés sont dans le discours indirect libre.

Le DIL (discours indirect libre) ne se situe pas sur le même plan que le Discours indirect ou le Discours direct, il accumule pourtant les avantages de ces deux discours. Il ne peut être caractérisé comme tel hors contexte puisqu'il ne présente aucune marque de linguistique. Il faut donc s'attendre à de nombreux cas d'ambiguïté.

[modifier] Comparaison

Comparons ces différents discours :

Dans le discours indirect lié, on aurait pu avoir :
Il met bas son fagot, il songe à son malheur. / Il se demande quel plaisir il a eu depuis qu'il est au monde.
Dans le discours direct lié, on aurait pu avoir :
Il met bas son fagot, il songe à son malheur : / « Quel plaisir ai-je eu depuis que je suis au monde ? » se demande-t-il.
Dans le discours direct libre, on aurait pu avoir :
Il met bas son fagot, il songe à son malheur. / Quel plaisir ai-je eu depuis que je suis au monde ?