Diogo do Couto

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Diogo do Couto (Lisbonne 1542? - Goa, 10 décembre 1616)


Sommaire

[modifier] Naissance

Ecrivain et Historien portugais, né dans un famille de petite noblesse à Lisbonne aux environs de 1542, il étudia le Latin et la Rhétorique au Collège de Santo Antão et la Philosophie au Couvent de Benfica. En 1559 il part pour les Indes, d'où il ne reviendra que dix ans plus tard. Ami intime du grand poète Luis Vaz de Camões (Camoens), il le rencontre à son retour dans l'île de Mozambique en 1569, endetté et sans argent pour le voyage de retour. Diogo do Couto et d'autres amis, lui apportent leur aide et ensemble ils rentrent à Lisbonne, permettant ainsi la publication de son oeuvre majeure, Os Lusiadas (Les Lusiades), dont Couto fera un Commentaire Historique, non achevé et aujourd'hui perdu. Entre-temps Couto retourne en Orient, se marie, obtient la charge d'Employé au Magasin des Provisions de Goa. A cette époque il était déjà connu au Portugal pour ses Commentaires des Lusiades, pour ses Poésies portugaises, latines et italiennes (perdues) et pour sa première version du Soldado Prático, (Le Soldat Expérimenté)qui lui avait été dérobée et qui était imprimée et lue à son insu...

[modifier] Guarda-Mor do Tombo de Goa (Directeur des archives de Goa)

En 1595, il est chargé par le roi Philippe 1er (Philippe II d'Espagne) d'organiser les Archives de Goa, et reçoit la mission de continuer les Décadas de João de Barros, mort en 1570, à savoir l'Histoire des portugais en Orient (et en Afrique).

[modifier] Décadas da Ásia (Décades de l'Asie)

1ère édition du Soldado pratico, Lisbonne, 1790
1ère édition du Soldado pratico, Lisbonne, 1790

Il écrivit donc les Décades IV à XII. Leur publication étant à sa charge. Leur histoire est étonnante, qu'on en juge : la 4ème Décade Barros l'avait aussi écrite mais on la croyait perdue et elle fut retrouvée. On peut donc aujourdh'ui confronter les deux versions assez différentes d'une même période (1527 - 1537). L'autorisation de publication de la 5ème Décade dura dix ans (de 1602 à 1612). Quand on termina l'impression de la 6ème, l'imprimerie brûla avec la majeure partie des volumes. La 7ème qui partait au Royaume pour publication tomba avec le bateau aux mains de corsaires anglais en 1601, et se perdit, Couto devant la réécrire en 1603. Les manuscrits des 8ème et 9ème lui furent volés chez lui, les voleurs profitant du fait qu'il était malade. Une fois rétabli, Couto en fit un résumé en 1616. La 10ème fut perdue et retrouvée au XVIIIéme siècle seulement. La 11ème lui fut dérobée au Portugal où il l'avait envoyée pour publication. De la 12ème il ne reste que cinq livres...!!! Son amour intransigeant de la vérité, lui fit beaucoup d'ennemis parmi les hommes puissants descendants des "héros" d'une histoire toute récente, d'où une partie des déboires que l'on vient de citer. Il a critiqué les abus, la corruption et les violences de cette société d'expatriés, protestant ouvertement contre leurs auteurs.

Ces Décades ainsi que celles de Barros furent publiées pour la première fois dans leur intégralité en 1777-1778 en 24 volumes, avec la première édition de la 10ème, et le fabrication à partir de récits de différents auteurs de l'époque de la 11ème.


[modifier] Tratado dos Gama (Traité des Gama)

Il est aussi l'auteur de la Relation du naufrage de la nef S. Tomé, publié dans les Histoires tragico-maritimes.

Auteur aussi d'une commande de D. Francisco da gama, Vice-Roi et arrière petit-fils du "découvreur" : le Tratado dos feitos de Vasco da Gama e seus filhos na Índia (traité des actions de Vasco de Gama et de ses fils en Inde), qui raconte les trois voyages de Vasco de Gama, Comte de Vidigueira, en Inde, et les actions orientales de ses fils Estevão, Paulo, Cristóvão, Pedro da Silva et Álvaro de Ataíde. Travaillant d'après des sources orales et écrites, le Chroniqueur, n'en fit pas un panégyrique mais émit plutôt des avis critiques défendant ainsi la vérité historique et sa probité morale, déclarant que ce traité connu comme "Des Gama", fut utilisé comme "catéchisme" (Cartilha) par les héritiers de la Maison de Vidigueira. Ce traité dont une copie manuscrite en mauvais état se trouve à la Bibliothèque Nationale de Lisbonne, ne fut publié qu'en 1998.

[modifier] Soldado Prático

Il Réécrivit le Soldado Prático, (Soldat Expérimenté), son oeuvre la plus célèbre dont une première version lui fut aussi dérobée, et qui contient une critique mordante de l'administration de l'Inde portugaise, mettant à découvert les ambitions de richesse, l'amour du luxe, l'oppression des pauvres, le manque de dignité et les faussetés des rapports au Roi. Cette oeuvre est écrite sous forme de Dialogue entre un vieux soldat de l'Inde portugaise, un aristocrate, ancien Gouverneur, et un émissaire du Roi. La première édition n'eu lieu qu'en 1790. On a encore de lui une Vie de Paulo de Lima, qui est tiré de sa 10ème Décade et de ce qui restait de la 11ème, et une Réfutation de la Relation d'Éthiopie de Luis de Urreta.

[modifier] Angkor

Angkor-Vat
Angkor-Vat

Il est par ailleurs l'auteur d'un texte manuscrit découvert par Boxer et transcrit en Français par Bernard Philippe Groslier où l’on trouve l’anecdote de la découverte d’Angkor par le roi “de Camboja” parti en chasse à l’éléphant dans la forêt et qui butte sur des constructions imposantes envahies par la jungle. Le roi fut tellement frappé par la majesté de la ville ancienne qu’il la fit dégager et décida d’y transférer sa capitale...

[modifier] Source

essentiellement tiré et traduit de la préface de O Soldado Prático, par M. Rodrigues Lapa, Sá da Costa, 1980