Défense Philidor

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La défense Philidor est une ouverture au jeu d'échecs caractérisée par l'avancée d7-d6 du Pion Noir au deuxième coup. Cette défense est solide mais serrée.

Tout en protégeant le Pion e5 par un autre Pion, les Noirs ouvrent un champ d'action à leur Fou c8. Toutefois, il faut reconnaître qu'ils renoncent en même temps au développement extérieur de leur fou f8, ce qui rend leur jeu quelque peu serré. Introduit par Philidor, le coup du texte fut considéré au XVIIIe siècle comme le meilleur, mais les joueurs modernes l'évitent, parce que la « technique de l'attaque » est devenue de nos jours très avancée, de sorte que la pression des blancs peut facilement s'avérer prépondérante. Voyons ces considérations générales dans la pratique :

1. e2-e4, e7-e5; 2. Cg1-f3, d7-d6.

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a8 b8 c8 d8 e8 f8 g8 h8
a7 b7 c7 d7 e7 f7 g7 h7
a6 b6 c6 d6 e6 f6 g6 h6
a5 b5 c5 d5 e5 f5 g5 h5
a4 b4 c4 d4 e4 f4 g4 h4
a3 b3 c3 d3 e3 f3 g3 h3
a2 b2 c2 d2 e2 f2 g2 h2
a1 b1 c1 d1 e1 f1 g1 h1
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2. ..., d7-d6 est le coup qui caractérise la défense Philidor

3. d2-d4!, ...

Le plus énergique, car produisant la menace directe de gagner un pion, tout en déroquant, au surplus, le roi adverse par 4. dxe, dxe; 5. Dxd8+, Rxd8; 6. Cxe5.

Sans efficacité serait, au lieu du coup du texte, 3. d2-d3 car les blancs renfermeraient alors, eux aussi, leur FR et renonceraient, en outre, au corps à corps immédiat, au centre.

Moins convaincant que le coup du texte serait aussi 3. Ff1-c4 qui n'en reste pas moins un bon coup de développement.

3. ..., Cb8-d7!

Ce coup, introduit aux temps modernes par le major américain Hanham (cette variante porte donc son nom), protège pour la seconde fois le pion e5, tout en masquant la colonne-dame pour éviter ainsi les échanges prématurés de dames.

Bien que continuant à tenir son jeu serré, le coup du texte garantit aux noirs une « position de hérisson » très tenable.

Inférieurs sont ici les autres coups comme :

I.- 3. ..., Cb8-c6, permettant après 4. d4xe5, Cc6xe5; 5. Cf3xe5, d6xe5 l'échange de Dames après le déroquement du Roi Noir (ou encore 4. Fb5, Fd7; 5.Cc3, Cf6 et la partie pourrait entrer dans la variante Steinitz de l'Espagnole bien que les blancs puissent encore échanger sur e5 et gâcher le roque adverse.)

II.- 3. ..., e5xd4, permettant après 4. Dd1xd4! la prépondérance des blancs au centre. En effet, si 4. ..., Cc6; 5. Fb5 (clouage), Fd7 (déclouage); 6 Fxc6, Fxc5; 7. Fg5!, Cf6!; 8. Cc3, Fe7; 9. O-O-O! et les blancs qui ont maintenu la position centrale de leur dame, sont mieux. Une autre variante est : 4. Cxd4, Cf6; 5. Cc3, Fd7; 6. Fc4 et les blancs ont une plus grande liberté d'action.

III.- 3. ..., Fc8-g4, une action précipitée qui n'aboutira qu'a développer rapidement les forces adverses.

IV.- 3. ..., f7-f5. Hasardeux, ce « contre-gambit Philidor » ; la réponse est : 4. Cb1-c3!, la cavalerie des blancs entre en jeu par étapes accélérées.

V.- 3. ..., Cg8-f6. Proposition relativement récente dont le but est d'essayer d'occuper l'adversaire par l'attaque du Pion e4 : 4. d4xe5, Cf6xe4; 5. Cb1-d2, Ce4xd2; 6. Fc1xd2 et la position des blancs est une peu meilleure.

4. Ff1-c4, ...

Énergiquement, le FR des blancs occupe la diagonale a2-g8, visant surtout le point le plus faible du jeu adverse : le pion f7.

4. ..., c7-c6!

Avec sang-froid, les noirs consolident leur position au lieu d'avoir recours aux méthodes plausibles, mais précipitées, comme :

I.- 4. ..., Cg8-f6? Pénible à cause de 5. Cf3-g5 avec une attaque victorieuse du Pion f7 par les deux pièces mineures des blancs.

II.- 4. ..., Cd7-b6. Douteux à cause de 5. Fc4-b3, ce fou conservant ainsi sa pression sur la diagonale a2-g8, tandis que le CD des noirs s'est seulement inutilement éloigné du centre. D'une façon générale, les cavaliers placés à b6 (respectivement à b3) participent peu aux actions qui se déroulent, dans les débuts ouverts, généralement sur l'autre côté de l'échiquier.

III.- 4. ..., Ff8-e7? Avec l'idée de faire suivre 5. ..., Cf6 et si alors 6. Cg5, les noirs peuvent déjà tout sauver par 6. ..., O-O. Ce plan, si plausible, se trouve pourtant réfuté par 5. d4xe5, d6xe5 (ou 5. ..., Cxe5; 6. Cxe5, dxe; 7. Dh5! avec la double menace 8. Dxf7x et 8. Dxe5); 6. Dh1-d5! et les noirs ne peuvent empêcher l'irruption victorieuse à f7 qu'au prix d'une pièce : 6. ..., Ch6; 7. Fxh6, O-O; 8. Fe3 et le gain des blancs est quand même assuré.

On comprend maintenant que par leur coup du texte qui surveille la case d5, les noirs évitent de tomber dans ce piège de début. Le novice fera bien d'en prendre connaissance.

5. O-O, ...

Inutile serait maintenant 5. Cg5 à cause de 5. ..., Ch6.

5. ..., Ff8-e7; 6. Cb1-c3, Cg8-f6.

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a8 b8 c8 d8 e8 f8 g8 h8
a7 b7 c7 d7 e7 f7 g7 h7
a6 b6 c6 d6 e6 f6 g6 h6
a5 b5 c5 d5 e5 f5 g5 h5
a4 b4 c4 d4 e4 f4 g4 h4
a3 b3 c3 d3 e3 f3 g3 h3
a2 b2 c2 d2 e2 f2 g2 h2
a1 b1 c1 d1 e1 f1 g1 h1
Image:chess_zver_26.png
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Position des pièces après le sixième coup : les noirs ont réussi à obtenir une position facilement défendable

Et les noirs, bien qu'à l'étroit, bénéficient d'une position solide et peuvent espérer terminer, sans trop de danger, leur mobilisation. Jeux égaux.

[modifier] Source

Bréviaire des Echecs par Xavier Tartakover.