Débardage par câble

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Le débardage par câble (encore appelé « téléphérage ») est une forme de débardage (c'est à dire d'extraction du bois coupé des parcelles forestières exploitées) qui vise à limiter les impacts sur le sol. Au lieu d'être extrait par des engins (tracteurs débardeurs, débardeuses) il est tiré sur le sol ou porté suspendu à un cable.

La méthode se développe depuis les années 1970, d'abord en zone de montagne ou escarpée, puis en forêt de plaine pour mieux en protéger les sols. En effet, pour une forêt plus productive et écologiquement plus résiliente, ou pour répondre aux exigences d'écosociolabels tels que le FSC, le forestier cherche à limiter les impacts des pneus d’engins forestiers ou de tracteurs sur les sols, et en particulier sur les sols sensibles.

L'augmentation des prix du pétrole pourrait aussi le rendre plus compétitif.

Sommaire

[modifier] Coûts

Sauf en zone très escarpée ou pleine de trous d'eau et dépourvue de routes, le débardage par câble a un coût généralement supérieur ou légèrement supérieur à celui des autres méthodes mécanisées de débardage, mais ces dernières ne tiennent pas compte dans leurs évaluations de coûts du cout de construction et d'entretien des réseaux routiers et de pistes forestières.

L'investissment initial est élevé (environ 420 000 euros d’investissements en 2007), mais en coût global et sur le long terme, le tracteur équivaut au cable (selon l'ONF et l'INRA) Selon l'ONF, pour 6 hectares et 300 m3 de hêtre à débarder (volume unitaire d'environ 1,5 m3), le travail à la débusqueuse et au câble téléphérique ont un coût comparable en terme de coûts d’exploitation globaux; Les frais directs du câble sont en 2007 de 19,5 euros/m3, contre 12,5 euros/m3 pour la débusqueuse classique, mais les coûts indirects liés aux dégâts au sol et au peuplement sont beaucoup plus importants avec la débusqueses (7 euros/m3) alors qu’ils sont presque avec le câble..

A moyen et long terme le tracteur induit une baisse de qualité et production et donc des bénéficent qui diminuent alors que le téléphérage préserve mieux le capital-sol.


[modifier] développement en plaine

La méthode tend à se développer en plaine pour ses intérêts écologiques (chantiers moins traumatisants pour les sols et la faune, bien moins bruyants en particulier).

Par exemple, en France, le Ministère de l'Agriculture, et l’ONF (par l'intermédiaire du Groupement Syndical des Entrepreneurs de Travaux Forestiers Alsaciens, le GSETFAet le CTBA se sont dans les années 2000 associés pour évaluer et promouvoir cette forme de débardage, en organisant des chantiers de démonstration : Les forestiers y sont invités à venir observer cette nouvelle pratique après plusieurs jours ou semaines de travail en forêt de manière à ce que chacun puisse observer les impacts du chantiers, plus modérés qu'avec les techniques "classiques".
Ces démonstrations sont ouvertes aux gestionnaires publics comme aux propriétaires et exploitants privés, mais aussi aux membres de de la filière bois, collectivités et usagers des forêts.

Dans le nord de la France, sur des zones à très faible relief, l'ONF a avec le concoours du Conseil Général du Nord, testé la méthode en forêt de Mormal et en février 2008, en forêt domaniale de Condé-sur-Escaut (Forêt de Bonsecours, 480 ha, seule forêt publique « jardinée » du nord de la France), dans le Parc Naturel Régional Scarpe-Escaut(3 ème démonstration en plaine). Il s'agissait dans ce dernier cas de débarder un chantier d’exploitation où une régénération naturelle est prévue sur 100 ha en en visant 2 essences objectifs (chêne pédonculé et frêne) sur des sols limoneux-sableux fragiles, localement hydromorphes riches en semis naturels à préserver durant le chantier. Ici la grume moyenne cubait 3 m3, ce qui est limite pour le débardage par cheval qui est déjà utilisé dans la proche forêt de Marchienne, pour des grumes plus petites ou moins lourdes ;

Dans ces conditions, un seul cable permet sur 20 ha de prélever 1500 m3 de grumes en 1 mois, avec un chantier à très faibles nuisances.

[modifier] Avantages et intérêts sylvicoles et écologiques

Le téléphérage est couramment utilisées pour le débardage en montagne, depuis les années 1990 en France, et il y a largement fait la preuve de son intérêt.

En plaine, les expériences sont plus récentes, les bilans tirés mettent en avant les bénéfices suivants :

  • protection des sols (limoneux argileux très sensible), nécessaire à gestion durabe, sol = capital de la forêt
  • protection de l’eau
  • protection des paysaages (le pulic est sensible à l'absence d'orniérage)
  • moins de bruit et dérangement
  • moins de semis et arbres abîmés
  • moindre consommation de carburants (pas d’accélération et décélération comme celles des tracteurs, frottement faible grâce au cable)
  • le matériel est coûteux, mais l’exploitation est rapide (100 m3/jour soit autant qu’un tracteur une fois le chantier installé).
  • En chantier « terrestre, » il y a des arrêts logistiques d’exploitation liées à la météo, le débardage par câble permet de travailler sous toutes conditions climatiques (les chantiers tiennent mieux leurs délais).

Les entreprises par exmeple en Alsace souhaitent cependant aussi travailler au cable en plaine, car en montagne elles ne peuvent travailler toute l’année.

[modifier] Inconvénients

  • Coût encore supérieur, mais qui en coût relatif devrait diminuer par rapport aux autres solutions consommant plus de pétrole.
  • Le tracteur ne nécessite qu’une seule personne
  • En 2008, dans certains pays l'offre en matériel et en technicité est encore faible. Par exemple, en 2006-2007, il n’existait en France qu'une douzaine d'entreprises de cabliste, contre 150 en Suisse et beaucoup en Autriche.
  • En Suisse, la vente du bois se fait en bord de route et non sur pied, le forestier ou l’exploitant peuvent donc s’il le veulent exiger un débardage par câble (dans le cadre de l'écocertification volontaire il a souvent volontairement choisi ce mode plus doux de débardage).
  • En France, le bois est acheté sur pied, et les entreprises sont payées au nombre de m3 sorti, ce qui encourage un débardage "au plus rapide, et au moins couteux".. mais dont les impacts sur les sols peuvent être importants.

[modifier] Principe :

Un câble classique peut tirer des grumes de 2,5 à 3 t (blocage automatique de sécurité si la traction excède 6t)
Matériel : camion équipé d’un mat, de pieds stabilisateurs, d'un système d'ancrage et d'un système de treuils

  • Les câbles sont longs de 1000 à 1500 m (en montagne) (2 constructeurs en Europe, dont 1 en Italie).
  • Les câble court sont plus faciles à tirer et à utiliser quand il existe des dessertes (500 à 800 m)
  • à vide le cable s'enroule à 9 km/h
  • installer de la ligne (30 à 50 % du temps de travail) : 2 jours en moyenne pour monter les câbles et ½ journée pour le démontage ; ceci a un impact sur la productivité des petits chantiers, et il faut au moins 2 personnes. (Le débardage câble serait 2 fois plus cher que le débardage fait par tracteur si le calcul était fait sur ce seul indice, mais d’autres avantages sont apportés par le cable (sol protégé du tassemet, 2 fois moins de consommation de carburant qu’en tracteur, ce à qui il faudrait ajouter des couts évités sur le cycle de la forêt.

3 câbles sont utilisés : 1 porteur fixe est tendu entre le mat et la parcelle. Sur ce cable circule un chariot qui est ramené au dépôt par un autre cable Un 3ème câble est positionné sur la coupe, qui ramène le bois sous le chariot, lequel le ramène au dépôt (ce qui permet de travailler sur 100 mm, c’est à d 50 m de part de part et d’autre de la "ligne" du câble principal.
Le mat (télescopique)est haubané et la ligne On estime en moyenne que 0,5 à 1m3 de grume sont traités par mètre linéaire de câble.

Le houppier est laissé sur place avec vente et façonnage différée (ou façonnage et sortie)


L’ONF a ainsi proposé à l’exploitation par câble 10.000 m3 en 2005-2006 contre 2.000 m3 en 2004.


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