Crowdsourcing

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Le crowdsourcing est un néologisme conçu en 2006 par Jeff Howe et Mark Robinson, rédacteurs à Wired magazine. Calqué sur l'outsourcing, qui consiste à faire réaliser en sous-traitance, donc externaliser des tâches qui ne sont pas du métier fondamental de l'entreprise, le crowdsourcing consiste à utiliser la créativité, l'intelligence et le savoir-faire d'un grand nombre d'internautes, et ce, au moindre coût. La traduction littérale de crowdsourcing est « approvisionnement par la foule », mais ne reflète pas le véritable contenu du vocable.

Sommaire

[modifier] Micropaiement

L'exemple représentatif cité par Jeff Howe[1] est celui de Claudia Menashe recherchant quelques photos pour illustrer la grippe aviaire sur un stand lors d'une exposition du National Health Museum (Musée national de la santé) de Washington. Elle entre en négociation, sachant son faible budget, avec un photographe professionnel, Mark Harmel, qui est prêt à lui concéder à un prix qu'il considère comme deux fois plus faible que ses tarifs habituels, 4 photos pour 600 $.

C'est alors que Claudia Menashe découvre sur iStockphoto des documents ayant les caractéristiques qu'elle recherche. Elle annonce à Mark Harmel qu'elle a trouvé son bonheur, s'étant procurée via iStockphoto, 56 images à environ 1 $ pièce. L'histoire se termine de la façon suivante : le photographe professionnel Mark Harmel a compris qu'il ne pouvait pas lutter contre une foule d'amateurs de mieux en mieux équipés (appareil photo à moins de 1000 $, logiciel de traitement d'image, ordinateur personnel et internet) consentant à être rétribués de 1 $ à 5 $ par photo. Il concentre maintenant son activité sur le travail à la commande.

Ce principe du micropaiement permet aux sites Web de se rémunérer et à de nombreux contributeurs de se faire de l'argent de poche, ou un complément de revenus, ce commerce échappant pour le moment aux agents de fisc.

[modifier] Bénévolat et crowdsourcing

On peut rapprocher le crowdsourcing du concept de pronétariat, autre néologisme du même domaine, proposé par Joël de Rosnay en 2005. Le crowdsourcing peut constituer une des activités lucratives, même si elle est marginale, du « pronétaire ». Si le bénévolat peut se résumer à l'engagement volontaire à un organisme à but non lucratif, œuvre sociale ou caritative, on ne peut pas le considérer comme synonyme de crowdsourcing, dans la mesure où des sociétés commerciales sont à l'origine de la création du concept.

[modifier] Exemples de crowdsourcing

  • Wikipédia : l'encyclopédie Wikipedia est citée comme un exemple de crowdsourcing. Cependant, si elle est une actrice du crowdsourcing, comme source d'information, une encyclopédie au contenu libre comme Wikipedia ne fait pas réellement elle même du crowdsourcing tant qu'elle ne rémunère pas ses contributeurs, dénommés utilisateurs et ne fait pas commerce de son contenu.
  • iStockphoto : voir plus haut dans le paragraphe Micropaiement. Il existe de nombreuses banques d'images fonctionnant sur le même principe.
  • Innocentive [2], bourse de savoir sur Internet, start-up financée par Eli Lilly, grande entreprise pharmaceutique américaine, à l'initiative de son ancien vice-président Alph Bingham, fin des années 1990. L'idée était de faire appel aux milliers de chercheurs accessibles par le Web, afin de mettre au point de nouveaux médicaments destinés à combler la perte de revenus provoquée par la fin des droits de propriété du brevet sur le Prozac. Comme l'indique la société dans sa page d'accueil, « InnoCentive organise la rencontre de scientifiques de haut niveau avec les défis de développement auxquels sont confrontées les grandes entreprises à travers le monde, pour des rémunérations pouvant atteindre $100 000 USD ». Il ne s'agit plus ici de micropaiement dans l'absolu, Innocentive touchant environ 50% des rétributions consenties aux ingénieux contributeurs, mais ramené aux budgets de recherche et développement des grands groupes, c'est assez comparable aux documents photographiques.
  • Google ImageLabeler [3]: un jeu proposé par Google permettant de définir des mots pour une série d'images tirée au hasard. En 90 secondes, Google vous met en lien avec un partenaire anomyme et les deux personnes doivent trouver un mot commun définissant l'image.
  • Bananask.com [4] : Jouant sur les mots "Banana" et "Ask", Bananask.com est à la base un site de questions réponses rémunérées, mais semble évoluer vers des questions de tout ordre incluant des services: allant des traductions de texte en passant par la retouche d'image jusqu'à même la réalisation des devoirs des etudiants paresseux. Le particulier peut donc crowdsourcer sa tâche en la postant sur ce site.
  • - vous-et-la-ratp.net : plate-forme en ligne de la RATP qui intègre les idées ainsi que les votes des internautes (généralement usagers RATP) afin d'améliorer ses services.

[modifier] Néologisme équivalent

  • Blogsourcing, qui précise que la création de contenus, de projets ou le développement d'idées se font par l'utilisation d'un blog comme plateforme de création collaborative.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

  1. Wired du 14 juin 2006 The rise of crowdsourcing (la montée du crowdsourcing)[1]
  2. Innocentive.com [2]
  3. Google ImageLabeler [3]