Concile de Bâle

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Le concile de Bâle (1431 - 1449) est convoqué par le pape Martin V en application d'un décret du concile de Constance (le décret Frequens, qui prévoit la tenue périodique d'un concile).

Sommaire

[modifier] La tentation du conciliarisme

Les pères conciliaires, encore traumatisés par le souvenir du Schisme d'Occident pourtant déjà réglé par le récent concile de Constance, pencheront en majorité pour la supériorité du concile sur le Pape (conciliarisme), nouveauté ecclésiologique déduite d'une interprétation erronée du concile de Constance, au cours duquel il s'agissait, de toute urgence, d'en finir avec le Grand Schisme d'Occident. Mais le pape Eugène IV, devant la dérive du noyau dur de Bâle vers un conciliarisme effréné de plus en plus en contradiction avec la Tradition de l'Église, transfère le concile de Bâle à Ferrare en 1438, et condamne les conciliaristes demeurés en rébellion à Bâle (ce noyau se désagrègera en 1449).
Influencé par l'empereur, le concile de Bâle, dans sa période encore catholique, prend des mesures contre l'hérésie de Jean Hus, tente un rapprochement avec les orthodoxes grecs (ce que réalisera Eugène IV lorsqu'il aura transféré le concile à Florence pour satisfaire les Grecs et mieux favoriser l'union avec les Orientaux) et traite de la réforme de l'Église.

Le concile, où le cardinal Louis Aleman joue souvent un rôle décisif mais où les maîtres des universités font le gros des assemblées, tente donc de réorganiser l'Église contre le Pape[1], puis prétend déposer Eugène IV le 25 février 1439 après que celui-ci eut transféré l'assemblée à Ferrare en 1438, et élit à sa place un antipape, le duc de Savoie Amédée VIII sous le nom de Félix V, que peu de princes reconnaissent et qui doit finalement renoncer et se soumettre au pape Nicolas V, successeur d'Eugène IV.

Le concile (dit "conciliabule" pour toute sa période postérieure à 1438), condamné par Eugène IV, déconsidéré par ses excès, réduit à un noyau conciliariste, se disperse le 25 avril 1449.

[modifier] Notes

  1. Le 16 mai 1439, l'archevêque d'Arles Louis Aleman qui présidait la trente-troisième session du concile de Bâle, soutenu par les archevêques de Tours et de Lyon, et par le docteur parisien Thomas de Courcelles, fit publier trois décrets déjà minutés dans les congrégations précédentes. Ce fut l'évêque de Marseille, Louis de Glandève qui les prononça :
    • Premier décret - C'est une vérité de la Foi catholique, déclarée par le concile de Constance, et par le présent de Bâle, que la puissance du concile général, est supérieure au pape.
    • Deuxième décret - C'est une vérité de la Foi catholique que le pape ne peut en aucune façon dissoudre, transférer ni proroger le concile général représentant l'Eglise universelle, à moins que le concile n'y consente.
    • Troisième décret - On doit regarder comme hérétique quiconque contredit les deux vérités précédentes.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes

[modifier] Bibliographie

  • Joachim W. Stieber, Pope Eugenius IV, the Council of Basle and the secular and ecclesiastical Authorities in the Empire. The Conflict over supreme Authority and Power in the Church (Studies in the History of Christian Thought 13) Leiden 1978
  • Johannes Helmrath, Das Basler Konzil; 1431 - 1449; Forschungsstand und Probleme, Köln 1978.
  • Giuseppe Alberigo, La chiesa conciliare. Identità e significato del conciliarismo (Testi e ricerche per le Scienze religiose di Bologna 19), Brescia 1981
  • Heribert Müller, Die Franzosen, Frankreich und das Basler Konzil (1431-1449), Paderborn 1990
  • Stefan Sudmann, Das Basler Konzil: Synodale Praxis zwischen Routine und Revolution (= Tradition - Reform - Innovation, t. 8), Peter-Lang-Verlag, Frankfurt 2005