Concerto pour orchestre de Bartók

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Sommaire

[modifier] Histoire

[modifier] Composition

En 1940, Béla Bartók, fuyant le nazisme arrive aux États-Unis. Il n’y est pas heureux, n’appréciant pas le pays, se trouvant face à de sérieuses difficultés financières et, surtout, supportant mal l’éloignement de son pays. Dès fin 1942, une leucémie lui est diagnostiquée ; il doit alors renoncer à ses concerts.

Alors qu’il refuse l’aide financière de ses amis, la Société des auteurs américains le prend en charge et, grâce au chef d’orchestre Serge Koussevitzky, lui commande une nouvelle œuvre. Ce sera le Concerto pour orchestre, auquel il travailla d’août à octobre 1943. La première eut lieu au Carnegie Hall de New-York le 1er décembre 1944 par l'orchestre symphonique de Boston, il écrivit : « …l'exécution était excellente. Koussevitzky est très enthousiaste au sujet du morceau, et indique que c'est “le meilleur morceau orchestral des 25 dernières années” ».

[modifier] Analyse

Le terme de concerto implique depuis le XVIIIe siècle un instrument soliste avec l’orchestre l’accompagnant. Mais on peut porter au crédit de Béla Bartók d’avoir inventé un modèle avec ce Concerto pour orchestre. Ici, chaque groupe est traité de façon concertante faisant montre de sa virtuosité : dans le fugato du premier mouvement (cuivres), le thème principal du dernier mouvement (cordes) ou le second mouvement dans lequel les paires d’instruments s’échangent consécutivement les passages brillants (tout d’abord, après une introduction de caisse claire, deux bassons goguenards à la sixte, puis deux hautbois caqueteurs à la tierce, deux clarinettes volubiles à la septième, deux flûtes claires et transparentes à la quinte, et enfin deux trompettes bouchées, qui nasillent à la seconde).

Béla Bartók nota à propos du Concerto pour orchestre: « L’atmosphère générale de l’ouvrage – mis à part le deuxième mouvement – présente une graduelle progression allant de l’austérité du premier mouvement et du lugubre chant de mort du troisième vers l’affirmation de la vitalité du dernier… »

Quant à Ernest Ansermet, il a dit du Final qu’ « il court à la coda, une coda vertigineuse : comme un grand coup de vent, des vagues de cordes aux couleurs phosphorescentes semblent emporter des bribes de la fugue jusqu’à ce que le thème de celle-ci éclate dans toute sa grandeur aux cuivres »[1]

[modifier] Orchestration

  • 3 flûtes (3è=piccolo), 3 hautbois (3è=cor anglais), 3 clarinettes (3è=clarinette basse), 3 bassons (3è=contrebasson); 4 cors, 3 trompettes, 3 trombones, 1 tuba
  • timbales et percussion (cymbales, tam-tam, triangle, grosse caisse, caisse claire
  • 2 harpes
  • cordes

[modifier] Durée d'exécution

38 minutes

[modifier] Discographie

La première version est celle de Serge Koussevitzky en 1944 (enregistrement d'un concert radiophonique fait moins d'un mois après la création de l'œuvre). En 2007, il existe plus d'une soixantaine d'enregistrements du concerto[2].

Les références (seuls y sont citées les enregistrements primés[3]):

Les outsiders :

[modifier] Liens externes

Histoire de l'oeuvre par Radio France

[modifier] Notes et références

  1. Ansermet, E, Les Fondements de la musique dans la conscience humaine, et autres écrits, Robert Laffont, 1989.
  2. Friédérich S, Le concerto pour orchestre de Bartók, Classica-Repertoire, octobre 2007, p70-73
  3. Biojout JP, F Pascal, Guide des CD récompensés, Bleu nuit éditeurs