Colline de Sion

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La colline de Sion (ou colline de Sion-Vaudémont) est une colline située dans le pays du Saintois, dans le sud de la Meurthe-et-Moselle, en Lorraine. De par son histoire et sa toponymie, elle est un lieu majeur du tourisme meurthe-et-mosellan. Administrativement, elle s'étend principalement sur le territoire de la commune de Saxon-Sion, et déborde sur celui des communes limitrophes [1].

Cette colline est à l'origine du roman La Colline inspirée (1913) de Maurice Barrès qui en fait un lieu mystique.

La colline de Sion
La colline de Sion

Sommaire

[modifier] Histoire

La colline de Sion possède un patrimoine historique assez important, trace d'une longue histoire sur laquelle il est nécessaire de se pencher pour comprendre l'histoire du pays du Saintois et plus généralement l'histoire de la Lorraine.

[modifier] Le Néolithique

C'est au néolithique moyen et au néolithique final que la colline de Sion a connu une première vague d'occupation importante. Des recherches archéologiques ont en effet permis de découvrir des haches-marteau en pierre polie, des céramiques et des pointes de flèches en silex taillés.

[modifier] Le Moyen-Âge

Au XIe siècle, Vaudémont, capitale du petit duché éponyme, devint une cité fortifiée. Elle demeura ceinte de murailles et de tours jusqu'à leur destruction par les troupes françaises, sur les ordres de Richelieu.

Diverses ruines, notamment celles la tour Brunehaut et du rempart occidental, subsistent dans le village. Quelques restes de fortifications de l'époque féodale demeurent aussi en forêt, mais ceux-ci ne sont pas répertoriés.

[modifier] L'époque contemporaine

En 1873, deux ans après la défaite de la France contre les Prussiens, on fait inscrire sur l'autel de l'église Notre-Dame de Sion l'inscription « Ce n'est pas pour toujours » en patois lorrain, signe du non renoncement de l'Alsace et d'une partie de la Lorraine au Deuxième Reich. En 1920, lorsque ces régions redeviennent françaises, ces mots furent recouverts d'une palmette dorée portant la phrase « Ce n'était pas pour toujours ». Maurice Barrès assiste lui même à la cérémonie. Depuis 1946 et la fin de la Seconde Guerre mondiale, une seconde croix repose à côté de la première, portant celle-ci l'inscription, toujours en patois lorrain : « Maintenant c'est pour toujours ». En 1973, à l'occasion du centenaire de la première inscription, on rajoute le simple mot « Réconciliation », cette fois ci en français.

Notre Dame de Sion
Notre Dame de Sion

[modifier] L'incendie de la Basilique en 2003

Le 8 novembre 2003, un incendie dû à un court-circuit électrique a ravagé le clocher de la basilique, ce qui a nécessité la dépose de la gigantesque statue représentant la Vierge Marie qui était sur le toit. En 2007, après quatre années de restauration, la statue a été replacée au sommet de la basilique.


[modifier] Géologie

Le monument Barrès est le point le plus haut du plateau lorrain (Vosges non comprises).

[modifier] Les étoiles de Sion

Les étoiles de Sion sont des fossiles d’animaux marins (non mobiles) de l’ère secondaire, les lys de mer (aussi appelés encrines ou crinoïdes), cousins des oursins et des étoiles de mer. L’encrine était fixée au fond de la mer par une longue tige, composée d’articles en entroques, rappelant l’empilement des vertèbres de la colonne vertébrale.

Si on trouve des étoiles un peu partout sur la colline et même aux alentours, c’est en face du lieu-dit « La Croix Sainte Marguerite » que l’on a le plus de chance d’en trouver. Les amoncellements de terre de décapage ont été entreposées à cet endroit en 1945 par les troupes américaines qui y cherchaient de la pierre calcaire pour aménager leur terrain d’aviation de Tantonville.

[modifier] La légende du « Saut de la Pucelle »

Une des origines légendaires des étoiles de Sion est la suivante :

Sur la colline de Sion-Vaudémont se trouve un endroit escarpé et dangereux, nommé le « Saut de la Pucelle ». Son apparence est celle d'une portion de forêt dont le sol serait incliné presque à la verticale absolue - en fait, une haute falaise à pic, mais boisée.

Un mauvais chevalier se serait épris de l'une des filles du seigneur de Vaudémont, et aurait décidé de s'emparer d'elle de force. Un soir, alors qu'elle revenait à cheval du sanctuaire de la Vierge (à Sion), le chevalier passa à l'action. La pucelle, réalisant le danger qui la guettait, se serait enfuie en direction du saut et, parvenue à cet endroit, aurait invoqué la Vierge de Sion. Celle ci aurait alors saisi une poignée d'étoiles dans le ciel et les aurait lancées sur son poursuivant. Aveuglé, sa monture se précipita dans le vide, tandis que la jeune fille était miraculeusement déposée de l'autre côté de l'à-pic. Les résidents racontent qu'il y a encore quelques années , on pouvait voir la marque des sabots du cheval sur une pierre en contrebas.

D'un point de vue purement matériel, la chute d'un cavalier dans le saut de la pucelle n'avait rien d'impossible, tout au contraire : les très grands arbres (que personne ne peut exploiter) qui croissent dans sa pente abrupte peuvent empêcher un étranger de réaliser la présence et l'exceptionnelle intensité de la déclivité, ce qui fait qu'un homme monté pouvait fort bien ne se rendre compte du danger que trop tard.

Aujourd'hui, une barrière en bois protège le visiteur de la chute. Un sentier balisé permet d'y accéder facilement.

[modifier] Note

  1. Vaudemont, They-sous-Vaudemont, Gugney, Forcelles-sous-Gugney, Housséville, Praye, Chaouilley