Coût moyen pondéré du capital

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Le coût moyen pondéré du capital[1] (CMPC ou WACC en anglais[2]) est le taux de rentabilité annuel moyen attendu, par les actionnaires et les créanciers, en retour de leur investissement.
Le CMPC mesure ce que l'entreprise doit à tous ceux qui lui ont apporté des capitaux. Pour l'entreprise, c'est une aide au choix du mode de financement ; pour les associés, il apporte une information sur l'opportunité d'investir dans une entreprise ; pour les créanciers, c'est une mesure du risque qu'ils prennent en faisant crédit à une entreprise.

Sommaire

[modifier] Enjeux du coût moyen pondéré du capital

Une entreprise dispose de trois sources de financement principales :
- ses associés qui apportent des capitaux propres ;
- les tiers (banques, institutions financières, prêteurs divers) qui apportent des capitaux externes sous forme de prêts et de dettes que l'entreprise aura à rembourser ;
- l'autofinancement, essentiellement composé du résultat non distribué de son activité passée (bénéfices des années précédentes).

Les deux premières représentent une source de capitaux souvent plus intéressante que la troisième, limitée dans son montant et disponible de manière incertaine, puisqu'elle dépend des résultats de l'activité.

  • Du point de vue de l'entreprise

Quand elle recherche de nouveaux financements, elle va s'adresser à ses associés ou à des prêteurs. Une des questions qu'elle se pose est de comparer le coût de ses sources de financement pour faire appel à la source la moins chère. Le CMCP va lui servir d'indicateur de référence.

  • Du point de vue des associés

Le coût des capitaux propres est souvent assimilé au rendement attendu par les propriétaires (les associés dans le cas d'une société dont le capital est divisé en parts sociales) exprimé en pourcentage. Il est donc lié à leur coût d'opportunité, autrement dit le rendement des placements similaires qu'ils peuvent faire.

  • Du point de vue des créanciers

Le coût des dettes financières équivaut à l'intérêt demandé par les prêteurs.

[modifier] Calcul du coût moyen pondéré du capital

Dans l'hypothèse d'un univers sans impôt, le coût du capital est la moyenne pondérée par la valeur de marché des dettes et des fonds propres des deux coûts.

Exemple :
Soit une entreprise dont le capital est composé à 60% de fonds propres et à 40% de dettes financières (en valeur de marché). Si le rendement exigé par les actionnaires est de 9% et l'intérêt de l'emprunt de 6%, alors le coût du capital est de 9% x 60% + 6% x 40% = 7,80%.

En tenant compte de l'impôt, le coût moyen pondéré du capital (CMPC, ou WACC en anglais pour Weighted Average Cost of Capital) se définit mathématiquement comme suit:

CMPC = (E / V) * kE + (D / V) * kD * (1 − t)

où:

  • E : fonds propres;
  • D : fonds étrangers;
  • V : valeur total de l'entreprise, soit E + D;
  • kE : coût des fonds propres;
  • kD : coût des fonds étrangers;
  • t : taux d'impôt;

En reprenant l'exemple ci-dessus, sous hypothèse de t = 30% on a

9% x 60% + 6% x 40% x (1-0.3) = 0.0708 soit 7.08%

On observe que la valeur du CMPC est inférieure à 7.8%, ce qui s'explique par le fait que la charge d'intérêt générée par kD est fiscalement déductible. Ce modèle trouve néanmoins ses limites dans les coûts de détresses financières qui surviennent au fur et à mesure que la dette devient un lourd fardeau pour l'entreprise.

[modifier] Annexes

[modifier] Références

  1. Le capital total qui finance une entreprise est composé de ses capitaux propres (ou fonds propres) et de ses dettes financières
  2. Weighted average cost of capital

[modifier] Liens internes