Claude McKay

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour les articles homonymes, voir McKay.

Claude McKay (15 septembre 1889 - 22 mai 1948) est un romancier et poète jamaïcain, puis naturalisé américain. Il a fait partie du mouvement littéraire de la Harlem renaissance ou renaissance de Harlem. Il est l'auteur de trois romans : Home to Harlem en 1928 (Ghetto noir), un best-seller qui lui valut le Harmon Gold Award for Literature, Banjo en 1929, et Banana Bottom en 1933. Claude McKay est aussi l'auteur d'un recueil de nouvelles, Gingertown en 1932 et de deux autobiographies, A Long Way from Home en 1937 et Harlem: Negro Polis en 1940. Sa poésie, lyrique, nostalgique, et sociale, en fait un auteur majeur de la littérature afro-américaine de la première moitié du vingtième siècle. Il fut un grand voyageur, passant la majeure partie de sa vie entre les États-Unis, l'Europe et le Maroc. Il visita longuement la Russie après la Révolution bolchévique. Marqué par le racisme et la ségrégation, il était un auteur engagé dans les milieux révolutionnaires, mais il resta toujours critique des appareils politiques. Malade et sans illusion, il se convertit au catholicisme à la fin de sa vie.

Sommaire

[modifier] Biographie

[modifier] Enfance et jeunesse en Jamaïque

Claude McKay est né à James Hill, Clarendon, Jamaïque. Il est le cadet d'une famille nombreuse. Son père, Thomas McKay, est un paysan qui possède suffisamment de propriété pour avoir le droit de vote. Claude attire l'attention de Walter Jekyll qui l'aide à publier son premier recueil de poésie, Songs of Jamaica, en 1912. Il s'agit du premier recueil comportant des textes écrits en dialecte. McKay publie la même année Constab Ballads, une évocation de son expérience comme officier de police.

[modifier] Les États-Unis

Il quitea la Jamaïque pour les États-Unis en 1912 pour rejoindre le Tuskegee Institute de Booker Washington. Il éprouve un véritable choc en se trouvant confronté à l'intense racisme de Charleston en Caroline du Sud où par exemple beaucoup de bâtiments publics sont interdits aux noirs. Ne s'accommodant ni de ces pratiques ségrégationistes ni de « l'existence mécanique et semi-militaire » qu'il rencontre dans l'institut, il le quitta rapidement pour aller étudier à l'université du Kansas. Son engagement politique date de cette époque. Il lit ainsi Souls of Black Folk, de W.E.B. Du Bois qui le marque profondément. Malgré de bons résultats à ses examens en 1914, Claude McKay décide qu'il ne veut pas devenir agronome et se rend à New York avec l'ambition de devenir poète.

[modifier] Harlem

À New York, il épouse son amour d'enfance Eulalie Lewars ; mais celle-ci se lasse vite de la vie new-yorkaise et retourne en Jamaïque au bout de six mois. McKay doit attendre plusieurs années avant de parvenir à publier deux poèmes en 1917 dans Seven Arts sous le nom de Eli Edwards. Il continue pendant ce temps à travailler comme serveur dans les trains.

[modifier] Le révolutionnaire

À New York, il fréquente la bohème blanche et révolutionnaire de Greenwich Village. En 1919, il rencontra Max Eastman et Crystal Eastman, les éditeurs de The Liberator. Il participe à l'équipe de The Liberator jusqu'en 1922. Il y publie l'un de ses plus fameux poèmes, If We Must Die pendant le « Red Summer », une période d'intenses violences raciales contre les noirs américains au sortir de la guerre.

McKay rejoint à un groupe de militants noirs radicaux en désaccord aussi bien avec le nationalisme noir de Marcus Garvey qu'avec le réformisme de la NAACP. Le groupe inclut des noirs antillais comme Cyril Briggs, Richard Moore, Wilfrid Domingo. Ils veulent lutter pour le principe d'autonomie noire au sein d'un mouvement socialiste révolutionnaire. Ensemble, ils fondent une organisation secrète semi-clandestine, l'African Blood Brotherhood. Cependant Claude Mckay quitte le groupe assez rapidement en raison de son départ pour Londres.

Hubert Harrison, un syndicaliste noir, avait demandé à Claude McKay d'écrire des articles pour le journal du mouvement de Marcus Garvey, The Negro World. Mais seuls quelques exemplaires du journal ont survécus et aucun ne contient d'article de Claude McKay.

[modifier] Londres

A Londres, il avait l'habitude de fréquenter un club de soldats sur Drury Lane et l'International Socialist Club à Shoreditch. C'est à cette période que son engagement socialiste s'approfondit. Il lut Marx assidument. À ce club, il rencontra Saklatvala, A. J. Cook, Guy Alfred, Jack Tanner, Arthur McManus, William Gallacher, Sylvia Pankhurst et George Landsbury. On lui proposa rapidement d'écrire pour le journal, The Workers' Dreadnought.

En 1920, le Daily Herald, un journal socialiste publié par George Lansbury, publie un article raciste écrit par E.D. Morel. Sous le titre « Fléau noir sur l'Europe : la France laisse libre cours à la terreur sexuelle sur le Rhin », cet article évoque l'hypersexualité des peuples africains. Indigné, McKay rédige un droit de réponse, que Lansbury refuse de publier. Le réponse parait finalement dans le Workers' Dreadnought. C'est le début de la collaboration régulière de McKay avec ce journal et la Fédération Socialiste des Travailleurs (Worker's Socialist Federation), un groupe de communistes conseillistes actifs dans l'East End à Londres, et qui, à tous les niveaux de son organisation, comporte une majorité de femmes. Il devient un journaliste salarié pour le journal ; certains affirment qu'il fut le premier journaliste noir en Grande Bretagne. À la même époque, certains de ses poèmes paraissent dans le Cambridge Magazine édité par C. K. Ogden.

Quand Sylvia Pankhurst est arrêtée selon le « Defense of the Realm Act » pour avoir publié des articles « susceptibles de provoquer de manière préméditée la sédition au sein des forces militaires de sa Majesté dans la marine et au sein de la population civile », la chambre de McKay est perquisitionnée. Il est probablement l'auteur du texte Le Péril Jaune et les Dockers, attribué à Leon Lopez, qui fait partie des articles cités par le gouvernement dans son acte d'accusation contre le Workers' Dreadnought.

[modifier] La Russie

[modifier] Paris, Marseille

[modifier] Home to Harlem

En 1928, McKay publie son roman le plus fameux, Home to Harlem, qui remporte le Hamon Gold Award for Literature. Une traduction française due à Louis Guilloux paraît en 1932. Le roman, qui décrit la vie dans les rues de Harlem, va avoir un impact majeur sur les intellectuels noirs dans les Caraïbes, l'Afrique de l'Ouest, et en Europe. Il s'attira pourtant les foudres de l'un des héros de Claude McKay, W.E.B. Dubois. Pour Dubois, les descriptions franches de la sexualité et de la vie nocturne à Harlem dans le roman ne font que satisfaire « les exigences de lascivité des éditeurs et des lecteurs blancs à la recherche de descriptions de la licence noire ». Dubois ajoute : « Home to Harlem… dans l'ensemble me donna la nausée, et après ses morceaux les plus sales, je ressentis distinctement le besoin de prendre un bain. » Les critiques modernes rejettent aujourd'hui cette critique de Dubois, qui se souciait plus de l'utilisation de l'art comme moyen de propagande dans la lutte de libération politique des afro-américains que dans sa valeur artistique comme représentation de la véritable vie des noirs. Par la suite, McKay publie d'autres romans comme Banjo en 1929, et des nouvelles, Gingertown, 1932.

[modifier] Le Maroc, Barcelone

[modifier] Retour à Harlem

Il publie deux autobiographies, A Long Way from Home, 1937, et Harlem: Negro Metropolis (1940).

[modifier] Désillusion et conversion

Déçu par le mouvement communiste, il se convertit au Christianisme en épousant la doctrine sociale de l'Église catholique. Il meurt d'une crise cardiaque à l'âge de 59 ans. Son recueil de poèmes, Selected Poems, est publié à titre posthume en 1953.

[modifier] Bibliographie

[modifier] Œuvres de Claude McKay

  • Banjo
  • Banana Bottom
  • Home to Harlem, il existe une traduction française de Louis Guilloux parue en 1932.
  • Gingertown
  • A Long Way from Home
  • Harlem : Negro Polis
  • Selected Poems

[modifier] Liens externes

Autres langues