Claude Ignace François Michaud

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Claude Ignace François Michaud
Origine : France France
Hommage : nom gravé sous l'Arc de triomphe de l'Étoile

Claude Ignace François Michaud28 octobre 1751 à Chaux-Neuve dans le département du Doubs, † 1839), général français de la Révolution et de l'Empire.

Il naquit en 1751 à Chaux-Neuve, dans les montagnes de Jura. Engagé le 10 septembre 1780 dans un régiment de chasseurs à cheval, il quitta le service après avoir fourni son temps, et rentra dans sa patrie, où il fut, en juillet 1789 nommé commandant de la garde nationale. Il fit avec distinction les campagnes de 1792 et 1793 à l’armée du Rhin.

Au commencement de 1794, Michaud en fut nommé provisoirement général en chef. C'était l’époque où la terreur, autant que l’incertitude de l’avenir, éloignait du commandement beaucoup de militaires. Le maréchal Gouvien St Cyr en a fait dans ses Mémoires une peinture qui est très remarquable et très vraie. En entrant en fonction, Michaud écrivit au comité qu’il se croyait peu capable de commander l’armée dans les circonstances où l’on se trouvait.

Il renouvela cet aveu le 2 mars 1794 ; selon lui, son armée n’avait alors que 30 923 hommes combattants. Il avait demandé un plan d’opérations ; le comité lui écrivit “Prenez pour base de harceler continuellement l’ennemi; éloignez le de nos foyers, afin que vous puissiez vivre à ses dépens. Ayez toujours à votre disposition deux ou trois corps de 15 a 18 000 hommes, prêt à marcher sur les point d’attaque. Tachez de maintenir la bonne harmonie avec les cantons de la Suisse”. La minute est de la main de Carnot.

Le 23 mai, il fut attaqué sur toute sa ligne. Quoiqu’il eut obtenu des succès à la droite que Desaix commandait, l'armée de la Moselle ayant éprouvé des échecs, il fut obligé de quitter la position de Spireback pour occuper les hauteurs en avant de Landau. Le 28 mai, sa gauche fut forcée, et le lendemain il écrivit au comité: “L’armée du Rhin est trop faible et sa position est des plus critiques. Je ne puis tenir contre les Autrichiens et les Prussiens réunis. Envoyez moi des secours“.

Le 8 juin, il annonce au comité que, d’après ses ordres, il a fait arrêter les généraux Delmas et Laubadere, qui sont en chemin pour se rendre à Paris. Le 13 juillet, Michaud, de concert avec l’armée de la Moselle, attaqua sur toute la ligne les Prussiens, qui occupaient le dache des Deux Ponts. Le Platzberg, montagne élevée sur laquelle ils s’étaient établis, fut emporté à la baïonnette. Ils furent également chassés de leurs autres positions, laissant neuf pièces d’artillerie. Après ces succès, Michaud rentra à Spire et à Neustadt.

Le 9 août, l’armée de la Moselle entra dans Treves. Le général Wurmser ayant repris le commandement de l’armée autrichienne, à laquelle de nouveaux renforts étaient arrivés, Michaud fit peu de progrès; mais, après les avantages que les armées du nord et de Sambre-et-Meuse avaient remportés, il opéra le 13 octobre sa jonction avec l’armée de la Moselle; le 19 et le 22 octobre, il entra dans Worms, Alzey et Oppenheim. Quelques jours après, le comité de salut public ayant décidé qu’il serait chargé de diriger à la fois les sièges de Mannheim et de Mayence, il écrivit pour protester contre cet arrangement, qui, selon lui, exigeait ce qui était au-dessus de ses forces.

Le comité lui répondit le 14 novembre: “En applaudissant à ton courage, le comité pense que tu ne met pas assez de confiance en toi même. Il te commande de prendre Mayenc et la tête de pont de Mannheim”. Le 25 décembre le général écrivait au comité: “Le fort du Rhin de Mannheim est en notre pouvoir, l’ennemi a capitulé après quatorze heures de bombardement”.

S’étant demis quelque temps après du commandement en chef, il ne conserva que celui d’une division avec laquelle il pénétra en Hollande au mois de janvier 1795, et occupa Flessingne et Middelbourg, dans la Zelande. Ayant été obligé de quitter l’armée au mois d’avril par la fracture d’une jambe, il fut remplacé par Meber, reçut aussitôt le commandement de la Flandre orientale et de la Frandre hollandaise, et envoya à la Convention une adresse énergique par laquelle il la félicitait de la victoire qu’elle venait de remporter contre la queue de Robespierre, dans les journées des 20, 21 et 22 mai.

Nommé en 1798 commandant de la 13 division, il mit en état de siège et fit occuper militairement les communes de Rieux, la Poterie et Allaire, en Bretagne, comme ayant donne asile à des assassins. Au mois de juillet 1799, il fut désigné, par interim, général de l’armée d’Angleterre. Michaud fit la campagne de l’an 9 (1801) en Italie, où il commande l’arrière-garde de l’armée aux ordres du général Brune, et il se distingua aux passages de l’Adige et du Mincio.

En 1801 Henri Beyle Stendhal, a été aide du camp de Général Michaud.

Plus tard, il soutint à la tête de l’avant-garde un combat opiniâtre entre Citadella et Castel-Franco, poursuivit l’ennemi jusqu’à Salva Rosa, et lui fit 800 prisonniers. À la paix, il fut nommé inspecteur général d’infanterie, commandeur de la Légion d'honneur en 1804, et obtint en septembre 1805 le commandement en chef des troupes françaises en Hollande, en remplacement du Général Marmont. Appelé en 1806 aux fonctions de gouverneur des villes hanséatiques, il marcha le 7 mai 1809 contre le major Schill, et le mit en fuite.

Le général Michaud conserva ce poste jusqu’en 1813, et en 1814, il fut nommé chevalier de St-Louis, grand officier de la Légion d’honneur et inspecteur général de la 15 division. Depuis le licenciement de l’armée, il cessa d’être inscrit sur la liste des officiers généraux en activité, et vécut à Luzancy, près de la Ferté-sous-Jouare.

Il mourut en septembre 1835, à l’âge de 83 ans. M Bouchon, alors capitaine d’artillerie, prononce un discours sur sa tombe. “Le général Michaud, dit le maréchal St-Cyr dans son ouvrage sur les campagnes de l’armée du Rhin, était un patriote franc, un des meilleurs Français que j’aie connus. Nommé au commandement de l’armée du Rhin, il n’avait accepté ce poste éminent que par obéissance et comme un sacrifice que son dévouement à la patrie ne lui permettait pas de refuser obstinément. Sous sa direction l’armée du Rhin a fait une des plus belles campagnes. Le gouvernement n’exigeait de lui que la conservation de Landau ; mais cette tâche était loin de lui suffire ; ses succès ont été aussi brillants que ceux des autres armées, auxquelles on avait prodigué toute espèce de secours”.

Chronologie

10.09.1780 S'enrôle dans le 5e régiment de chasseurs à cheval (jusqu'au 22/11/1783). 30.12.1791 Lieutenant-colonel. 19.05.1793 Général de brigade à l'armée du Rhin. 25.09.1793 Général de Division. 12.10.1797 Commandant de la 13e division militaire. 03.11.1799 Général de Division à l'armée d'Italie. 11.12.1803 Chevalier de la Légion d'honneur. 14.06.1804 Commandeur de la Légion d'honneur. 11.1806 Gouverneur des villes hanséatiques. 08.1807 Gouverneur de Berlin. 20.02.1808 Gouverneur de Magdebourg. 01.09.1814 Placé en non-activité. 01.05.1832 Admis définitivement au traitement de retraite (ordonnance du 05.04.1832).

[modifier] Bibliographie

Robert Fonville, Général Jacobin de la Révolution et de l'Empire. Claude Ignace François Michaud, Éditions Pu Franc-Comtoises, Coll. « Annales Littera », (ISBN 2251602143)

Le nom du général Michaud est enregistré dans un des piliers de l'Arc du Triomphe à côté du Maréchal St-Cyr et de Maréchal Ney

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