Christophe-Philippe Oberkampf

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Christophe-Philippe Oberkampf (11 juin 1738 à Wiesenbach[1] en Allemagne - 6 octobre 1815 à Jouy-en-Josas dans les actuelles Yvelines), était un industriel allemand naturalisé français.

Il est resté célèbre pour avoir fondé la manufacture royale de toiles imprimées de Jouy-en-Josas où était fabriquée la toile de Jouy.

Buste d'Oberkampf dans le jardin de la mairie de Jouy-en-Josas
Buste d'Oberkampf dans le jardin de la mairie de Jouy-en-Josas

Sommaire

[modifier] Biographie

Né dans une famille de teinturiers, Christophe-Philippe Oberkampf voyagea pour s'instruire et travailler, d'abord à Mulhouse comme graveur, puis à Paris à partir d'octobre 1758 comme coloriste.

Dès 1759, il propose au suisse du roi Antoine Guernes dit Tavannes, de s'associer pour la création d'une manufacture de toiles imprimées avec des planches de bois gravées, à Jouy-en-Josas. Les premières toiles sont imprimées en mai 1760 et avec le succès, Oberkampf agrandit sa fabrique sur un vaste terrain de 18 000m² en 1764. L'effectif de la manufacture croît rapidement et atteindra 900 ouvriers en 1774.

En 1770, Oberkampf qui justifie de dix ans de résidence en France, est naturalisé français ainsi que son frère. Vers cette date, une évolution technique d'importance va permettre à l'entreprise d'augmenter considérablement sa production : les planches de bois sont remplacées par des plaques de cuivre, gravées également mais souples qui vont pouvoir être fixées sur des tambours cylindriques. L'entreprise entre dans l'ère de la mécanisation.

[modifier] Manufacture royale

En 1783, la fabrique reçoit du roi Louis XVI le titre de manufacture royale et en 1787, Oberkampf reçoit du roi le titre d'écuyer ainsi que le droit d'utiliser des armoiries et sa devise Recte et vigilanter (droiture et vigilance).

La réforme des départements et des communes par la Révolution l'amène à être nommé, le 7 février 1790, maire de Jouy-en-Josas. Le 26 Fructidor de l'an III, Oberkampf s'est porté acquéreur de l'ancienne ferme royale de Bouviers à Guyancourt, son objectif étant de contrôler la qualité des eaux de la Bièvre dont la source se trouvait sur les terres de cette ferme.

La manufacture reste florissante durant la Révolution et devient la deuxième entreprise du royaume après la manufacture de glaces de Saint-Gobain. En 1799, le commerce décline et l'effectif du personnel, qui avait atteint 2 000 ouvriers, doit être réduit.

En 1806, Oberkampf obtient la médaille d'or de première classe à l'exposition des produits de l'industrie au Louvre pour son rôle éminent dans la fabrication des toiles peintes. Le 20 juin 1806, à l'occasion d'une visite des ateliers, Napoléon, lui décerne la légion d'honneur.

[modifier] Déclin

À nouveau, la baisse de la demande et la concurrence se font sentir. En 1815, l'effectif tombe à 435, puis la manufacture ferme pendant un temps au moment de l'invasion des armées coalisées contre l'Empereur. Quand Oberkampf meurt en 1815, son fils Émile lui succède à la tête de la manufacture. Celle-ci, reprise par Barbet de Jouy en 1822, fera finalement faillite en 1843.

Oberkampf est enterré dans le jardin de sa maison devenue aujourd'hui le conservatoire de Musique de la commune de Jouy-en-Josas. Son nom a été donné à une rue de Paris, dans le XIe arrondissement, et la station de métro qui la dessert porte son nom.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes

  1. Ce village fait aujourd'hui partie de la ville de Blaufelden dans l'arrondissement de Schwäbisch Hall de l'état de Bade-Wurtemberg : voir Blaufelden sur la Wikipédia germanophone.

[modifier] Lien externe

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