Chloration

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

La chloration désigne deux terminologies.

  1. La chloration est l'action de désinfecter avec des produits chlorés (eau de Javel, dichlore...).
  2. La chloration est une réaction chimique de substitution ou de transposition.

Sommaire

[modifier] Réactions chimiques de chloration

  • Action sur les cyanures : on obtient les cyanates.

Par le dichlore :

CN- + Cl2 + 2 OH- → CNO- + 2 Cl- + H2O

Par l'hypochlorite :

CN- + ClO- -> CNO- + Cl-

  • Action de l'acide hypochloreux HOCl sur l'ammoniac : on obtient les chloramines.

HOCl + NH3 → H2O + NH2Cl (monochloramine)

NH2Cl + HOCl → H2O + NHCl2 (dichloramine)

  • Action du dichlore sur le méthane : on obtient le chlorure de méthyle (ou monochlorométhane, ou chlorométhane)

CH4 + Cl2 → CH3Cl + HCl

[modifier] Impacts sanitaires

Il y a un consensus pour conclure qu'en terme de bilan général, la chloration (au sens (1) : "action de désinfecter avec des produits chlorés") est un progrès en santé publique, par sa facilité, son coût et son efficacité contre la plupart des agents pathogènes, mais une controverse persiste quant aux impacts possibles ou avérés des sous produits présents dans l'eau du robinet.

Suite à un premier rapport sur les effets sanitaires et les valeurs toxicologiques de référence, l’Institut de veille sanitaire (InVS) a en france évalué les risques sanitaires liés aux sous-produits de la chloration de l’eau potable, concluant en juin 2007 [1] que les pathologies induites par la surchloration seraient en nombre trop faible pour être observables par un système de surveillance épidémiologique normal.
A partir de l’étude de onze sites desservant 900 000 personnes, des scénarios d’exposition (moyens et élevés) ont été calculés pour la population générale (vie entière) et les femmes enceintes (exposition le temps d’une grossesse), en prenant en compte l’absorption orale, respiratoire et cutanée, c'est à dire l’exposition par la boisson, la douche et le bain. Mais l’InVS n’a pu conclure, faute de données toxicologiques suffisantes. Seuls les effets cancérigènes et reprotoxiques du trichlorométhane (chloroforme) contenu dans l’eau de distribution ont été caractérisés, concluant à un excès de risque individuel de 3,3 10-6 à 3,1 10-4, c’est à dire très minime pour le risque cancérigène. Le ratio d’exposition critique serait de 0,1 à 5,36 pour le risque reprotoxique, selon les scénarios d’exposition.

La surchloration ne s’est pas traduite par un taux plus important de sous-produits sur les sites étudiés.

L’excès de risque dépasse le seuil d’acceptabilité de l’OMS (un cas supplémentaire de cancer par an pour 100.000 personnes), mais l’impact sanitaire du trichlorométhane dans la population étudiée (+ 0,25 à + 1,7 cas/an pour le cancer colorectal ou le cancer de la vessie) est trop faible pour être observable par l’épidémiologie existante. L’InVS considère que, faute de connaissances toxicologiques suffisantes, on ne peut évaluer une éventuelle surincidence des cancers liés à l’ensemble des SPC, et qu’il faudrait notamment mesurer les taux de trihalométhane dans les réseaux d’eau potable, et le transfert de ces molécules chlorées à l’air ou via la peau et les muqueuses. Il faudrait aussi mieux connaître les habitudes des français en terme d’usage de l’eau du robinet (douche, bain, fréquence, durée, etc.) ainsi que des données sur les dimensions des salles de bain, ce qui permettrait de mieux évaluer l’exposition des populations aux polluants hydriques.
En novembre 2003, le plan français vigipirate, a préconisé[2] de maintenir ou augmenter la chloration pour un taux d'au moins 0,3 milligramme de chlore libre par litre (mg/l) « en sortie des réservoirs » et rester au moins à 0,1 mg/l « en tout point du réseau de distribution ». Seul le trihalométhane (THM), dont une étude espagnole a montré qu’il était associé à une augmentation du risque de cancer de la vessie, est en France surveillé en continu.

L’InVS recommande de limiter au maximum la formation des sous-produits de chloration, notamment en filtrant la matière organique avant l’étape de désinfection, et en optimisant les méthodes de désinfection.

[modifier] Lire :

La verdunisation des eaux, de Philippe Bunau-Varilla (Paris, Baillière, 1928, 388 pages), l'« Autojavelliseur automatique Bunau-Varilla », qui utilise de faibles doses de chlore permettant de ne pas donner trop de goût à l'eau.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et références

  1. Rapport «Estimation de l’exposition, caractérisation du risque et faisabilité d’une surveillance épidémiologique des pathologies liées à la sur-chloration dans la population générale, InVS, Juin 2007».
  2. Circulaire DGS/SD7A n°2003-524/DE/19-03 du 7 novembre 2003