Certificat d'économie d'énergie

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Un Certificat d'Économie d'Énergie (aussi appelé certificat blanc) est une mesure politique nationale qui permet d'encourager les économies d'énergie.

L'Angleterre, l'Italie et la France ont mis en œuvre ces mesures[1]'[2].

Sommaire

[modifier] Principe

Le principe est d'obliger certains acteurs (les obligés) à réaliser des économies d'énergie, et encourager les autres acteurs (les non-obligés) par l'obtention d'un certificat. Les obligés peuvent soit réaliser eux-mêmes les mesures d'économie d'énergie, soit acheter des certificats aux non-obligés, soit payer une surtaxe à l'état[3].

La pénalité est fixée à 0,02 €/kWh cumac[4] et les certificats sont donc négociables sur le marché des certificats entre 0 et 0,02 €/kWh cumac


L'objectif trisannuel pour la première période (du 1er juillet 2006 au 1er juillet 2009) est de 54 000 GWh cumac. Au 31 Décembre 2007, donc à mi-période, 9,52 TWh cumac d'opérations certifiées étaient comptabilisées, soit 18% de l'objectif à atteindre[5].

[modifier] le système anglais

[modifier] le système belge

Le système mis en place en Belgique consiste en l'achat de certificats verts par les obligés aux entreprises productrices d'énergie verte à qui ils sont octroyés automatiquement en fonction de la quantité d'émissions de CO2 évitées lors de leur production d'énergie.

[modifier] le système italien

[modifier] le système français

En France, dans le contexte de l'application du Protocole de Kyoto, le système des Certificats d'économie d'énergie (CEE ou Certificats Blancs) s'est mis en place avec la Loi d'orientation sur l'énergie du 13 Juillet 2005 (Loi n°2005-781) qui fixe les orientations énergétiques de la France (articles 14, 15, 16, et 17). Ces CEE doivent permettre d'uniformiser, réglementer et valider les économies d'énergies.
Au 29 février 2008, selon l'ADEME, 220 certificats ont été délivrés à 58 bénéficiaires, pour un volume de 14 TWh cumac (dont 4,5 les 2 derniers mois), soit 26% de l’objectif final. Ces économies ont concerné à 95,4% le secteur résidentiel, via surtout les économies de chauffage (74,8%) et l’isolation (19,8%).


La Grande Bretagne et l'Italie développent le même type d'actions, avec des résultats encourageants.

[modifier] le système Européen

Un projet appelé "EuroWhiteCert" comparable aux Certificats Blancs de la plupart des Pays Européen est prêt à être appliqué par la Commission Européenne. L'application de ce dispositif est prévu normalement pour 2008. Il va contraindre les acteurs avec un quotas objectif, et permettre d'échanger les Euro White Cert sur un marché d'échange Européen[6].

[modifier] les acteurs

Les articles 14 et 15 stipulent que les Certificats Blancs concerneront « Les personnes morales qui vendent de l’électricité, du gaz, de la chaleur ou du froid aux consommateurs finaux et dont les ventes annuelles excèdent un seuil ainsi que les personnes physiques et morales qui vendent du fioul domestique aux consommateurs finaux sont soumises à des obligations d’économies d’énergie. » mais aussi « toute autre personne morale dont l’action, additionnelle par rapport à son activité habituelle, permet la réalisation d’économies d’énergie d’un volume supérieur à un seuil fixé... »

Mais dans un premier temps seuls les producteurs/distributeurs d'énergie, tels que EDF ou GDF, qui dépassent un certain seuil de ventes seront contraints d'appliquer cette réglementation : ce sont les « obligés ». Afin de bénéficier de ces CEE, les « obligés » doivent mettre en place des actions qui génèrent une diminution de la consommation énergétique de leur clientèle.

Tous les autres acteurs sont pour le moment « éligibles » aux certificats d'économie d'énergie. Toute personne morale peut donc émettre une demande de CEE suite à une action d'économie d'énergie ou à la substitution d'une source d'énergie non renouvelable par une source d'énergie renouvelable produisant de la chaleur.

[modifier] le marché

Les certificats d'économie d'énergie permettront de valider les économies d'énergies dues à des actions additionnelles vis-à-vis d'une part de la réglementation déjà en vigueur et d'autre part de l'activité habituelle. L'unité des certificats blancs est le kWh d'énergie finale cumac (cumulé et actualisé sur la durée de vie du produit). Afin de limiter le nombre de demandes à traiter, chaque dossier devra dépasser la valeur seuil de 1 million de kWh d'énergie finale cumac, c’est-à-dire 1 GWh d'énergie finale cumac. Pour atteindre ce minimum des regroupements de personnes morales sont envisageables.

Il existe deux types d'actions : les "Opérations Standards" dont il est possible de connaître la valeur en CEE à partir de fiches de calcul disponibles sur le site du Ministère de l'Industrie, et les "Opérations Spécifiques" qui nécessitent des démarches plus complexes.

Les "opérations Spécifiques" sont aussi appelées "opérations hors standards". Certes plus complexes car souvent en relation avec les procédés industriels, elles présentent un potentiel d'économie d'énergie très importante. Des sociétés spécialisées dans l'efficacité énergétique peuvent par un audit de faisabilité identifier les gisements d'économie d'énergie dans ces "opérations hors standards".

Comme ce qui a été mis en place pour les « certificats noirs » (voir Bourse du carbone) les CEE sont des biens meubles négociables. Il s'agit donc d'un système d'offre et de demande pour lequel l'état n'interviendra pas et qui devra s'auto-réguler. Le teneur du registre national des CEE publiera régulièrement le prix moyen de vente afin de rendre compte de l'état du marché. Des analyses prenant en compte les expériences menées en Grande Bretagne permettent d'estimer un prix moyen des certificats de 0,01 € par kWh d'énergie finale cumac.

La durée de validité d'un CEE comprendra la période à laquelle il a été enregistré et s'étendra sur les deux périodes triennales suivantes. Les personnes qui n'auront pas pu obtenir les certificats d'économie d'énergie nécessaires pour respecter la loi à la fin d'une période devront verser au Trésor Public une pénalité de 0,02 € par kWh d'énergie finale cumac non certifié. Le suivi du fonctionnement et des transactions de CEE se fera officiellement tous les 3 ans sous forme d'un rapport émis par l'état. L'objectif sur la première période, du 1er juillet 2006 au 30 juin 2009, étant d'économiser 54 TWh d'énergie finale cumac. Il a été annoncé dans le Plan Climat, en novembre 2006 que ce volume serait ensuite au moins doublé.

[modifier] Notes

  1. École nationale des ponts et chaussées
  2. ADEME - les Certificats d'économie d'énergie - Les dispositifs anglais et italien
  3. (fr) [pdf] Réseau Action Climat France
  4. le «kWh cumac» est l’unité d'économie comptabilisées en kWh d’énergie finale, cumulés sur la durée de vie de la mesure, et actualisés / L’actualisation, fixée à 4%, est à la fois financière (car le CEE a une valeur économique) et technique (amélioration de la référence dans le temps, donc dépréciation progressive du gain)
  5. Lette Ademe & Vous, N°10, 4 mars 2008 : Lettre ADEME et vous n°10
  6. http://www.ewc.polimi.it/documents/EWC_Brochure_FR.pdf

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes