Carrosserie (réparation)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour les articles homonymes, voir carrosserie.
Epave de Lada
Epave de Lada

La carrosserie englobe les travaux de réparation des déformations subies par un véhicule.

Sommaire

[modifier] Histoire

Le métier de carrossier tire son nom des réparateurs de carrosses tirés par des chevaux. Avec l'avènement de l'automobile, ce métier a gardé son nom.

[modifier] Techniques de réparation

[modifier] Le remplacement

On nomme également "ferrage" le fait de démonter ou de remonter des pièces.

[modifier] Le débosselage ou redressage

Redresser une pièce emboutie demande une dextérité et un savoir faire souvent longs à acquérir.
Le redressage s'opère en plusieurs phases :

  • La dépose des éléments gênants : cela peut être une garniture de porte empêchant d'accéder à l'intérieur du panneau à redresser , un phare trop prés de la zone d'impact...
  • La remise en ligne : on commence par redresser les arêtes de la pièce, afin de lui redonner une forme ressemblant à l'origine. On utilise souvent une chasse pour cette opération.
  • Le débosselage proprement dit : On redonne leur formes aux parties planes et galbées en glissant un tas derrière la pièce et en tapant soit avec un maillet en bois/caoutchouc, soit avec un marteau nommé batte. On a la possibilité de placer le tas juste derrière la zone ou l'on tape (frappe directe) ou de taper sur une bosse en plaçant le tas derrière un creux (frappe à faux).
  • Le planage : Le planage consiste à retirer toutes les petites déformations en frappant directement et rapidement avec un tas et une batte sur l'ensemble de la zone déformée.

On pourra finir le redressage en limant la zone.

Durant toutes ces opérations, on évitera de trop marteler la pièce, et on tapera au maximum à faux, car la tôle s'allonge et s'affine sous l'effet du redressage, ce qui peut très vite donner un aspect catastrophique à la pièce.

Depuis quelques années, le redressage a connu une petite révolution appelée "minispot".

Il s'agit d'une centrale de soudure reliée à un pistolet lui-même muni d'un marteau à inertie. On soude la pointe du pistolet sur la pièce à redresser, et on actionne le marteau à inertie afin de sortir un creux. Cette technique évite les déformations trop importantes de la tôle et le démontage des intérieurs.

[modifier] Le banc de redressage ou "Minitir"

Lorsqu'un choc est important, il devient nécessaire d'utiliser un banc de redressage pour pourvoir effectuer une remise en ligne.

Un banc de redressage est un châssis roulant, assez bas pour pouvoir se glisser sous un véhicule, et qui, une fois en place, se fixe aux bas de caisses de l'auto. Sur le banc de redressage, on fixe ensuite une pièce nommée équerre hydraulique, constituée de deux bras accrochés par une extrémité et munie d'un vérin. On accroche cette équerre avec une pince spéciale et des chaînes à l'endroit à redresser, on actionne le vérin, et on redresse ainsi le véhicule.

[modifier] Le banc de mesure ou marbre

Lorsque le choc est très important et qu'il a déformé le châssis (la structure) du véhicule, le carrossier a besoin d'un gabarit à l'échelle du véhicule pour le redresser. Il pourra ainsi remettre les points importants - appelés référentiels - de ce châssis aux côtes préconisées par le constructeur.

L'unité de mesure pour le marbre est le millimètre, l'écartement entre deux tourelles d'amortisseur s'exprime par exemple au millimètre près.

Ces points référentiels sont, par exemple, les points d'ancrage des amortisseurs sur la caisse, les points qui supportent le moteur ou le berceau moteur (pièce dans laquelle est ancré le moteur, elle est elle-même vissée au châssis) ou les points de référence des brancards ou longerons qui permettent de vérifier l'alignement de ceux-ci par rapport aux autres.

Un mécanicien démonte d'abord les pièces mécaniques nécessaires (demi-trains, train arriére ou moteur complet...) Puis le carrossier pose le véhicule sur un banc permettant à la fois de vérifier l'alignement des points importants du châssis les uns par rapport aux autres et de les redresser si besoin est : c'est le marbre.

Il existe plusieurs sortes de marbres. A peu près tous les marbres se composent d'un lourd châssis carré monté sur roulettes permettant de poser et de maintenir très fermement un véhicule dessus et de fixer une équerre hydraulique pour redresser l'auto.

  • Le plus ancien et aussi sans doute le plus fiable des marbres est le marbre universel. On fixe des ferrures sur ce marbre, et le véhicule sur ces ferrures. Les ferrures sont des pièces prévues pour être vissées sur le marbre d'une part, et sur le véhicule de l'autre dont elles épousent la forme. L'avantage de ce type de marbre est que si un point du châssis n'est pas à la place exacte qu'il devrait occuper dans l'espace, la ferrure ne pourra pas être montée, il est donc très difficile de se tromper. L'inconvénient de ce type de marbre est qu'il faut donc un jeu de ferrures par type de châssis. (il existe souvent plusieurs véhicules construits sur un type de châssis)
  • Le marbre dit "poutre de mesure" est constitué d'une poutre située sur le cadre du marbre et sous le véhicule. Des tiges appelées "piges" sortent de cette poutre et permettent de mesurer les différents points du châssis du véhicule. L'avantage de ce type de marbre est qu'il n'a pas besoin de ferrures. Une simple feuille avec les côtes préconisées par le constructeur suffit. L'inconvénient de ce type de marbre est que l'on peut se tromper en mesurant un point, et en tirant celui-ci, on peut en déplacer un autre parce qu'il n'est pas maintenu comme sur le marbre universel.
  • Le marbre laser est constitué d'un dispositif de mesure optique situé sur le cadre du marbre. Son principe reste le même que pour la poutre de mesure, sauf que là, c'est un rayon laser qui prend toutes les mesures en même temps. L'avantage de ce type de marbre est qu'il n'a pas besoin de ferrures, si en redressant un point, on en déplace un autre, on le voit de suite, car le système l'indique. L'inconvénient de ce type de marbre est que les points ne sont pas maintenus comme sur le marbre universel.

Lorsqu'un passage au marbre est bien réalisé, le véhicule n'en conserve en général aucune séquelle. La précision de ces trois techniques de réparation est telle que souvent, les carrossiers trouvent des défauts minimes sur des véhicules neufs...

[modifier] Le mastiquage

Lorsqu'une pièce ne peut plus être redressée ou qu'une piéce plastique a un trou à combler, on fait appel à du mastic. Chaque type de surface (résine, plastic ou.. métal) a son type de mastic.

Toutes les pièces ne peuvent pas être mastiquées. Soit parce que c'est interdit par le constructeur comme c'est par exemple le cas du châssis ou des longerons, soit parce que techniquement, cela ne donne pas une réparation de qualité. La pièce à mastiquer est en général poncée avec du gros papier ( grain 40 - 150), nettoyée et dégraissée.

On utilise des palettes métalliques plates appelées couteaux pour mastiquer.

Les mastics dits "cellulosiques", séchant simplement à l'air libre sont aujourd'hui délaissés au profit de mastics "polyuréthanes", nécessitant un durcisseur .

[modifier] La peinture

Lorsque le mastic est poncé, on "l'adoucit", c’est-à-dire qu'on le re-ponce avec un grain fin.

On camoufle les contours avec du papier, et on applique un "apprêt". L'apprêt est un produit destiné à préparer les fonds à la peinture. Ce produit unifie les fonds, car il est d'une couleur neutre et unie, il bouche les micro-défauts et les porosités du mastic et, une fois poncé, il reste parfaitement lisse. Il existe deux grandes familles d'apprêt, l'apprêt cellulosique et l'apprêt polyuréthane (avec durcisseur) de meilleure qualité.

Une fois l'apprêt poncé, le peintre va démonter les petites pièces pouvant l'être aisément comme les poignées de portes ou les baguettes. Il camoufle les pièces ne pouvant être déposées, dégraisse la piéce et la peint.

Les peintures cellulosiques ou synthétiques sont des produits abandonnés depuis longtemps.

Si la peinture est opaque ou "brillant direct", c'est du polyuréthane qui est en général utilisé. Le peintre applique deux couches espacées de 15 minutes, et attend le séchage avant de livrer.

Pour les peintures revernies, on applique plusieurs couches de peinture mat, on attend le séchage, puis on applique deux couches de vernis polyuréthane espacées de 15 minutes.

Les peintures mat solventées, c’est-à-dire diluées à environ 50 % avec un produit à base d'acétone sont interdites à l'importation et à la fabrication en France depuis le 1er Janvier 2007. Elles sont aujourd'hui remplacées par des peintures hydrosolubles, moins performantes, mais moins néfastes pour la santé et l'environnement.

Les peintures nacrées ou métallisées sont des peintures revernies.

[modifier] Évolution du métier

[modifier] La révolution informatique

Contrairement à ce qui se passe dans le domaine de la mécanique automobile, l'informatique n'a que peu de place dans l'atelier du carrossier. En revanche, elle est aujourd'hui indispensable dans le domaine de la gestion.

Attention, la procédure décrite ici n'est valable qu'en France

Lorsqu'un client va faire sa déclaration d'accident chez son assureur, celui-ci va, d'un simple clic, envoyer un dossier contenant tous les renseignements du sociétaire et de son véhicule à la fois chez l'expert et le réparateur via un réseau spécialisé comme par exemple D'Arva (spécialiste de l'Echange de Données Informatisé des sinistres pour le secteur de l'assurance).

Le client peut alors se présenter chez le réparateur qui va monter un dossier de la réparation à effectuer. Ce dossier contient divers renseignements administratifs, des photos du véhicule et un devis. Il va ensuite envoyer ce dossier chez l'expert qui va le valider... Fini le temps ou il fallait laisser sa voiture toute une journée chez le réparateur en attendant le passage d'un expert !

Une fois la réparation terminée, le réparateur peut livrer le véhicule avant même de facturer, car il a reçu les papiers nécessaires au règlement par informatique toujours.

Il va ensuite facturer en utilisant un logiciel de facturation breveté dans lequel les temps et les prix des pièces sont barêmés.

[modifier] De l'importance du service

Il y a quelques années, c'était la qualité de la réparation qui préoccupait le client. Aujourd'hui, les progrès effectués dans le domaine de l'outillage, dans la conception des véhicules (voitures plus faciles à réparer) et dans les techniques de réparation ont uniformisé cette qualité. Le client recherche de plus en plus du service.

Les carrossiers qui ne prêtent pas de voitures durant les réparations, qui ne nettoient pas les véhicules avant livraison, qui ne dédient pas une personne à la réception de la clientèle, ou qui ne maintiennent pas leur atelier dans un état de propreté suffisant ont et auront de plus en plus de mal à attirer de la clientèle.

[modifier] Les agréments d'assurances

En France, les principaux clients des carrossiers sont les assurances. Afin de réduire les coûts, les assureurs ont donc décidé de conventionner des réparateurs. Ils leur envoient du travail, et en échange, les réparateurs acceptent de facturer leur travail à des tarifs réduits.

Comme un assureur n'a pas le droit légal d'imposer un réparateur à une personne, il ne paye directement que les réparateurs qu'il agrée. Le client devra faire l'avance du prix des réparations s'il va chez un réparateur non agréé. Il est donc très incité.

Depuis quelque temps, en plus de tarifs réduits, l'assureur impose du service aussi à ses réparateurs pour les agréer. Le réparateur doit donc nettoyer les véhicules avant livraison, effectuer des expertises photos ou adhérer à un réseau comme D'arva par exemple pour rester agréé, gratuitement la plupart du temps... même si cela a un coût très élevé pour lui.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Documentation externe

Le peintre du dimanche
Reportage sur découpe, sablage, fibre de verre, peinture

[modifier] Notes et références

Les techniques de réparation décrites dans cet article ne sont pas exaustives, car chaque carrossier a une méthode propre de travail.