Carcinome hépatocellulaire

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Le carcinome hépatocellulaire (CHC), ou hépatocarcinome, est un cancer primitif du foie.

Sommaire

[modifier] Épidémiologie

C'est le 8e cancer dans le monde par ordre de fréquence et le plus fréquent des cancers primitifs du foie. Dans les pays développés, son incidence a particulièrement augmenté ces vingt dernières années en raison de l’augmentation de l’incidence de la cirrhose due au virus de l’hépatite B ou de l'hépatite C.

Il survient presque toujours sur une maladie hépatique préexistante, exceptionnellement sur un foie sain : cirrhose dans plus de 90 % des cas et plus rarement hépatopathie chronique non cirrhotique, le plus souvent virale (hépatite B ou C chronique).

En Afrique et en Asie, l’aflatoxine, une mycotoxine sécrétée par Aspergillus flavus, parasitant les arachides, est aussi responsable de l'apparition du CHC[1]


[modifier] Causes

Le carcinome hépatocellulaire est donc la plupart du temps une complication d'une maladie hépatique déjà présente, il existe ainsi deux maladies, un cancer et un état précancéreux; cette particularité conditionne le pronostic et la démarche thérapeutique car il faut prendre en considération les deux affections en même temps.

Le CHC se développe à partir d'un foyer initial localisé puis envahit les vaisseaux portes et métastase dans le foie lui-même par l'intermédiaire des branches portales, ce qui explique le caractère souvent multiloculaire du cancer et la tendance à la thrombose néoplasique des branches puis du tronc de la veine porte.

[modifier] Pronostic

Le pronostic global est mauvais en raison de l'existence de la cirrhose sur le foie non tumoral qui limite les possibilités de traitements. La médiane de survie est classiquement de quelques mois. En fait, la détection de petites tumeurs et les progrès thérapeutiques modifient son pronostic. En cas de bonne fonction hépatique et de tumeurs petites ou peu nombreuses, la radio-fréquence ablative, la chimio-embolisation et parfois la résection hépatique peuvent prolonger la survie des patients. En cas de mauvaise fonction hépatique la transplantation hépatique peut être la meilleure solution. Enfin, les premières thérapies ciblées (anti tyrosine kinase) apparaissent et semblent donner des résultats intéressants du moins chez les patients les plus sévèrement atteints.

[modifier] Traitement

Le choix du traitement se fait essentiellement en fonction de la gravité de l'hépatopathie sous-jacente et de l'extension tumorale.

[modifier] Traitement médical

En 2007 pour la première fois un traitement médical a montré une efficacité certaine dans la prise en charge du CHC. Chez des patients sélectionnés, en bon étét général et avec une fonction hépatique correct, le traitement par sorafenib (400 mg deux fois par jour) permet de prolonger la survie de quelques mois[2]. Le sorafenib est un inhibiteur de tyrosine kinase multicible qui présente une double action anti proliférative et anti-tumorale. Il est commercialisé en France sous le nom de Nexavar dans le cadre de la prise en charge du cancer du rein évolué.

[modifier] Notes et références

  1. [http://irevues.inist.fr/bitstream/2042/7309/1/actaend_1999_4_445_451.pdf F. KLOTZ, J.M. DEBONNE, M. RICHECOEUR L’hépatocarcinome sous les tropiques Acta Endoscopica Volume 29 - N° 4 - 1999]
  2. ASCO 2007 Sorafenib improves survival in advanced Hepatocellular Carcinoma (HCC): Results of a Phase III randomized placebo-controlled trial (SHARP trial)