Céline Montaland

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Céline Montaland
Céline Montaland

Céline Montaland, née à Gand en 1843[1] et morte à Paris le 8 janvier 1891, est une actrice française.

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[modifier] L’enfant prodige

Ses parents étaient tous deux comédiens, son père étant un ancien acteur du Théâtre du Vaudeville. On dit qu’elle serait née dans le théâtre même où son père jouait. Légende d’une actrice prodige ou réalité ? Il est difficile d’y répondre aujourd’hui.

Enfant extraordinairement précoce, plus encore que ses devancières Léontine Fay et Virginie Déjazet, elle parut dès l’âge de quatre ans et jusqu’à ses six ans à la Comédie-Française, notamment dans :

  • Gabrielle d’Émile Augier le 15 décembre 1849
  • Charlotte Corday.

À six ans et demi, en janvier 1850, elle fut engagée au Théâtre du Palais-Royal, où elle ne tarda pas à faire fureur, car elle savait non seulement jouer la comédie, mais aussi chanter et danser. En septembre 1850, Labiche écrivit une pièce spécialement pour elle, La Fille bien gardée. Il s’agissait d’un véritable rôle et non pas d’une apparition de figurante ou d’utilité. Sa prestation fut saluée avec enthousiasme par les critiques, en particulier par Jules Janin : « Trouvez-moi un regard plus habile à interroger, un sourire plus habile à répondre ; imaginez un geste plus vrai, une voix plus juste, une suite plus alerte d'intentions fines ; des mots si bien dits ! des grâces si bien trouvées ! une naïve ! une malicieuse ! une coquette! un bel esprit ! Elle chante juste, elle danse juste, elle parle juste, elle se tait juste, elle écoute juste. Elle est vraie, elle est naturelle, elle est savante. On l'admirait, non pas comme un enfant précoce, mais comme on eût admiré une très grande artiste jouant le rôle d'un enfant. »

Suite à ce succès, les auteurs s'appliquèrent à lui confectionner des rôles, et certaines pièces comprenant des rôles d’enfant furent reprises. Ce furent notamment :

La petite prodige disposa ainsi d’un répertoire varié qu'elle alla jouer en province et à l'étranger au milieu des ovations les plus chaleureuses. Elle fit aussi à l’occasion des exhibitions de danse dont, annonce un programme de 1851, « la Céline polka, créée et dansée par Mlle Céline Montaland ». De retour à Paris en 1854, elle revint tout d’abord au Théâtre du Palais-Royal, où elle montra qu’elle n’avait rien perdu de sa grâce naïve, de sa mutinerie et de sa gentillesse, en jouant dans :

  • Rose de Bohême
  • Une majesté de dix ans
  • Cerisette en prison.

[modifier] La jeune fille

Elle quitta le Palais-Royal, et elle passa successivement au Théâtre de la Porte Saint-Martin, et, à 19 ans, en janvier 1852, au théâtre du Gymnase. Elle était devenue une jeune fille belle et séduisante, qui avait cessé, certes, d’être une enfant prodige, mais qui n’avait rien perdu de ses qualités de comédienne. Sa carrière se poursuivit brillamment dans ces deux théâtres, et on continua à l’appeler la petite Montaland, non plus à cause de son âge, mais sans doute en raison de sa petite taille. Elle créa ou reprit divers rôles, parmi lesquels :

[modifier] L’âge adulte

Elle quitta le Gymnase, fit une apparition au Palais-Royal en octobre 1866 dans La Vie parisienne d'Offenbach (rôle de la baronne), puis elle disparut momentanément des scènes de théâtre, séduite par un prince russe.

Pour son retour sur scène, elle commença par une tournée aux États-Unis en 1871, se produisant notamment à New York dans des opéras-bouffes (La Grande-Duchesse de Gérolstein d’Offenbach, Meilhac et Halévy), puis de nouveau en France, en particulier à Bordeaux et à Marseille en 1872, et enfin à Paris. Malgré un embonpoint précoce (elle n’avait pas encore trente ans), elle retrouva toutes les faveurs du public parisien. Elle se fit applaudir dans les rôles de :

[modifier] La Comédie-Française

En 1884, elle retrouva la scène de ses débuts en entrant à la Comédie-Française. Elle en devint la 320e sociétaire en 1888. Elle joua notamment :

Elle mourut à Paris le 8 janvier 1891, à l’âge de 47 ans.

[modifier] Notes et références

  1. Le 10 août selon Larousse, le 10 avril selon Sigaux.