Célibataire parasite

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Un célibataire parasite ou parasite single (パラサイトシングル, parasaito shinguru?) est un terme japonais pour désigner les personnes qui vivent chez leurs parents alors qu’elles ont plus de 25 ans[réf. nécessaire], dans le but de profiter d’une vie insouciante et confortable.

Les parents n’en sont pas nécessairement mécontents car ce type de situation est commun dans la société japonaise.
Cette société est utilisé en référence pour les parasite singles, mais on retrouve ce phénomène dans beaucoup d’autres pays, comme en Italie par exemple, et l’utilisation du terme est devenue commune.

Sommaire

[modifier] Origine

Le professeur Masahiro Yamada fut le premier à l’utiliser dans son livre L’ère des parasites singles (パラサイトシングルの時代, parasaito shinguru no jidai), publié en octobre 1999. Cette expression s’est rapidement répandue dans les média et est maintenant bien connue au Japon. Par la suite, le professeur Yamada a forgé l’expression parasite couples (personnes mariés qui vivent en couple chez l’un de leurs parents) sur le même modèle. Mais cette situation arrive moins souvent et le terme est peu connu. Cependant cette situation fait aussi partie des traditions japonaises, bien qu'en cours de raréfaction.

[modifier] Situation

Il a été estimé qu’il y avait 10 millions de parasite singles au Japon en 1995. En 1998, une étude du Ministère de la Santé et du Bien Être a révélée qu'environ 60% des hommes et 80% des femmes célibataires âgés de 20 à 34 ans vivaient toujours avec leurs parents. Ces nombres sont en constante augmentation depuis 1976.

Parmi les parasite singles, très peu participent aux tâches ménagères et 85% d’entre eux n’aident pas leurs parents financièrement. Ils sont donc logés et nourris gratuitement... De plus, environ 50% des parents complètent le salaire de leurs enfants (Cependant d’autres sources affirment que 50% des enfants participent aux frais familiaux).

Cette situation permet aux enfants de vivre confortablement, certains mettent d’ailleurs de l’argent de côté, tandis que d’autres l’utilisent pour des objets de luxe, des voyages ou encore pour des dépenses d'agrément. Beaucoup de parasite singles souhaitent vivrent chez leurs parents jusqu’à leur mariage. Dans le cas des femmes, elles désirent souvent un conjoint aisé pour maintenir leur niveau de vie, car la situation d'inégalité sur le marché du travail est telle (36%) que le choix est presque impossible entre pauvreté dans le célibat et exploitation domestique dans le mariage.

Les parents, quant à eux, apprécient généralement de vivre avec leurs enfants. Beaucoup d’entre eux veulent protéger leurs enfants et leur offrir le meilleur pour démarrer dans la vie. Leur donner, en fait, ce qu’eux n’ont pas pu avoir. Ils aiment aussi la compagnie et les interactions sociales que leur procurent les enfants et font donc en sorte d’entretenir cette relation. Normalement, les dépenses supplémentaires dues à la présence de leur enfant ne sont pas très élevées car le loyer est fixe et doit être payé quoiqu'il arrive, et les coûts pour la nourriture et autres biens consommables sont souvent négligeables. Les parents voient souvent cela comme un investissement pour leur propre futur car plus tard, leurs enfants se sentiront obligés de prendre soin d’eux durant leur retraite (il est traditionnel au Japon d’accueillir chez soi ses parents âgés ou handicapés même si cela est en train de disparaitre).

[modifier] Causes

La première cause du phénomène des parasite singles n’est pas économique car il a toujours existé au Japon. On constate que les loyers y sont très chers, spécialement dans les grandes villes ou leurs banlieues. Un parasite singles qui décide de vivre seul devra utiliser environ 2/3 de ces revenus. En outre, il devra faire lui-même le ménage et la cuisine. Finalement, construire son foyer signifie investir une grande somme dans les biens durables comme un réfrigérateur, des meubles, une machine à laver… La caution et les frais d’agent immobilier peuvent aussi facilement dépasser six mois de salaire, tous deux ne sont pas remboursables et doivent être payés d’avance. En résumé, devenir indépendant demande de lourdes dépenses, beaucoup de travail et une baisse significative du niveau de vie. De plus, comme la grande majorité des japonais vivent en ville, toutes les offres de travail et les divertissements recherchés sont disponibles aux alentours du domicile familial.

Les avantages économiques sont appréciés par tous les types de parasites singles, bien qu'il y ait différents sous-groupes. Les jeunes salarymen et office ladies peuvent s’assumer financièrement mais préfèrent profiter du bénéfice financier et peut-être de la compagnie et de la sécurité qu’apporte le foyer de leurs parents. D’autres ont des difficultés à trouver un emploi dans la difficile situation économique actuelle. Ils n’arrivent souvent qu’a trouver des petits boulots mal payés, devenant des sous-employés appelés freeters (qui n’ont pas leur indépendance financière même s’ils le souhaitent). Enfin, certains ne veulent absolument pas affronter le monde compétitif de l’entreprise, ils ne sont donc pas à la recherche d’un emploi et dans le pire des cas, ne veulent plus sortir du domicile familial. Ces enfants sont appelés: hikikomori (引き篭り : qui s’exclue de la société. Littéralement: replié dans l’isolement).

[modifier] Effets

Un des effets secondaires du phénomène des parasites singles est l’augmentation de l’âge moyen du premier mariage (même si d’autres facteurs tels que les perspectives de carrières et l’éducation entrent en jeu, surtout chez les femmes) et la baisse du nombre d’enfants par femme (le taux de natalité est en rapport direct avec l’âge du mariage).

  • En 1970, l’âge moyen du mariage chez les femmes était de 24 ans (27 ans pour les hommes).
  • En 1983, le taux de natalité était de 1,8 enfants par femmes.
  • En 2002, l’âge du mariage passa à 27,4 ans (29 ans pour les hommes) et le taux de natalité à 1,32 enfants.

Beaucoup de femmes choisissent aussi de ne pas se marier de manière à poursuivre leur carrière. Cela, bien sûr, rend la situation encore plus difficile pour les hommes qui veulent trouver une épouse.

La plupart des parasite singles travaillent, mènent souvent une carrière talentueuse et ont un très bon salaire. Mais peu participent aux frais du domicile familial. Ils ont donc un grand pouvoir d'achat et n’ont que peu de besoins au niveau des biens durables. Il a été dit que leurs dépenses étaient bénéfiques pour l’économie mais on peut souligner que s’ils vivaient seuls, ils auraient aussi dû faire face à des dépenses essentielles et contribuer ainsi à l’économie, en dépensant moins dans des achats de luxe et plus dans leur subsistance. Dans les faits, l’achat d’articles tel que les réfrigérateurs, les machines à laver… décroissent au Japon tandis que l’achat de produits de luxe (tel Gucci, Prada, Hermès et surtout Louis Vuitton, qui est très populaire au Japon) explose. En fait, les effets sur l’économie japonaise sont seulement une légère différence de répartition de la demande, à l’exception des capitaux dépensés à l’étranger lors de voyages ou d’importations.

Finalement, une réduction des loyers et des logements peut également être provoqué par l'augmentation du nombre d'habitants par foyers.

[modifier] Controverse

Les parasite singles sont souvent rendus responsables d’un grand nombre de problèmes au Japon allant de la baisse du taux de natalité à l'augmentation du taux de criminalité en passant par la récession économique. Le professeur Yamada blâme surtout les femmes qui grandirent gâtées par leurs parents grâce à la bulle économique. Cependant, beaucoup pensent que les parasites singles n’ont pas eu d’autres choix aux vues des difficultés économiques, avec en plus, le fait de devoir choisir entre la création d’une famille ou la poursuite d’une carrière. Maintenant, grâce à l’amélioration de l’économie, ce genre de considérations ont disparues et l’on a démontré que la prétendue "décennie perdue" a eu peu d'effet sur ce phénomène.

[modifier] Dans la culture contemporaine

  • Tanguy est un film français de 2001 ayant illustré ce phénomène.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes