Discuter:Buron

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Sommaire

[modifier] Que de bandeaux!

Le buron est le vocable employé pour l'Auvergne. Que font donc tous ces bandeaux se réclamant d'autres régions ? La "bandeaumanie" a encore frappé ! --Christian Lassure 4 juillet 2007 à 15:18 (CEST)

[modifier] Faut-il une majuscule aux noms de fromage ?

Dans le corps de l'article on trouve cantal (sans majuscule) et Laguiole (avec majuscule). Dans l'article qui lui est consacré, le cantal est sans majuscule. Il faudrait peut-être que les rédacteurs accordent leurs violons. A l'article roquefort, pas de majuscule non plus.

Par ailleurs je ne saisis toujours pas le raisonnement qui sous-tend la phrase « La production fromagère des burons en 1946 (700 tonnes par an) est assurée aujourd'hui par la coopérative Jeune Montagne de Laguiole en Aveyron ». S'il y a une production assurée aujourd'hui par la coopérative Jeune Montagne, c'est celle de 2007, pas celle de 1946. « 700 tonnes par an », cela veut dire que chaque année 700 tonnes sont produites, or il n'est question que de 1946. --Christian Lassure 7 juillet 2007 à 02:19 (CEST)

Le noms de fromages sont des noms communs, il s'accordent, on dit "des bries" ou "de bons cantals", donc pas de majuscule.
--Heurtelions 16 septembre 2007 à 11:40 (CEST)

[modifier] Lien HS

Le lien "Mémoire des burons" ne fonctionne pas. Perte de mémoire ?--Christian Lassure 17 août 2007 à 14:15 (CEST)

[modifier] Maison, maison...

Le "buron" n'est pas une maison, c'est une annexe lointaine de la ferme, occupée de façon saisonnière. Qu'il ait servi de logement au personnel chargé de la fabrication du fromage, n'en fait pas une "maison".

Ensuite, l'étymologie latine "bovarium", bouverie, avancée n'est pas la bonne et de toute façon ne cadre pas avec la fonction de la chose (ce n'est pas une étable), le mot vient d'une racine germanique "bur", hutte.

"Au XIXe siècle le buron s'agrandit", peut-on lire, mais il s'agrandit à partir de quoi ? Il n'en est pas question plus haut. --Christian Lassure 6 septembre 2007 à 20:47 (CEST)

[modifier] Ajout sous "Architecture"

Citation : "Auparavant, le buron était généralement plus sommaire, simple retranchement maçonné ou bâtiment rectangulaire à demi enterré, séparé en deux par un mur de refend. Une unique porte, ménagée dans le mur pignon lorsqu'il fait face à la vallée, permet d'entrer dans la première pièces où le fromage est fabriqué, ensuite dans le "caveau" qui sert à conserver et à faire mûrir les nouvelles pièces de fromages (les "fourmes"). Pas de cheminée pour le feu qui se fait dehors, ni de chambre pour les bergers, mais toujours une bonne source a proximité."
"Auparavant", c'est bien vague. Et puis cet ajout ne fait-il pas double emploi avec ce qui se trouve sous "Histoire" ? L'architecture dont il est question ici est celle du dernier avatar du masuc. --Christian Lassure 6 septembre 2007 à 21:12 (CEST)

[modifier] Sous "Le déclin

"politique de réduction démographique de la population agricole et rurale" : de quoi s'agit-il ? La guerre de 14-18 ?
--Christian Lassure 6 septembre 2007 à 21:47 (CEST)

Beuh non, c'est depuis 1945, les gains de productivité dûs à la mécanisation, la politique foncière de regroupement des terres ont rendu inutile un très grand nombre d'emplois dans l'agriculture, et cela sans prendre de mesures pour fixer d'autres activités et construire des logements en zone rurale, ne serait-ce que pour l'industrie de transformation de la production agricole (parquèteries, menuiseries, biscuiteries, laiteries,.. se sont aussi installées près des grandes villes). Les industries organisées sur la base d'une sous-traitance à domicile, comme par exemple la fabrication de couteau, ont été découragées au bénéfice d'une production intégrée et centralisée dans des usines. Or, les théories récentes du management mettent en avant que cette manière d'organiser des chaines de production est efficace et rentable.
D'où un exode massif des populations vers la périphérie des grandes villes où l'État a concentré tous les investissements publics en logements, activités, commerces, infrastructures, pour obtenir d'un côté les charmantes banlieues qui entourent nos villes, d'un autre l'abandon d'une multitude de villages et de hameaux. La proportion entre habitants des zones rurales et aglomérations est passée environ de 60 / 40 en 1945 à 15 / 85.
--Heurtelions 16 septembre 2007 à 11:20 (CEST)

[modifier] A propos des burons (copié d'une autre page de discussion)

Bonjour.

Je découvre que vous connaissez bien ce genre d'édifices.

Je ne vois pas comment le mot "buron" pourrait avoir pour origine un mot germanique "bur" dans cette région pour une institution qui est pastorale et où la langue est romane, avec un substrat celtique. Il est vrai qu'on ne trouve pas le mot "buron" dans la toponymie de la Haute Auvergne (A Dauzat). Quel serait le mot correspondant ? Dans les chartes du moyen âge on trouve des reconnaissances pour des "bovaria" en montagne (qui deviennent des bories), par opposition aux "mansa" (qui donnent le mot "mas", "mazure", en français "maison", mais qui se dit en patois "hostal").

Vous avez raison de dire que le buron n'est pas une "maison", mais un bâtiment. De fait.

Pourquoi "possèdaient" au passé à la place de "possèdent": il y a toujours dans le Cantal beaucoup de fermes qui ont leur montagne avec un buron. Simplement, le fromage n'y est plus fabriqué: soit on y met des bêtes qu'on ne raie pas, soit on fait ramasser le lait chaque jour.

"Retranchement": ce n'est pas, à mon avis, un mot qui a une connotation purement militaire, mais qui indique un ouvrage de terrassement pour une installation provisoire. On est en montagne, et le buron, comme les maisons, n'est pas établi sur un terrain plat, mais à moitié creusé dans la pente sur un versant sud: c'est d'abord une tranchée, consolidée ensuite avec de la maçonnerie. Les éleveurs de bovins ont d'abord été nomades, ou plutôt semi nomades puisqu'ils revenaient chaque année au même endroit . Leur habitat sur les pôles de séjours de leur parcours (montagne et vallée), a d'abord eu un caractère provisoire: il était réaménagé au même endroit chaque année, puis abandonné à nouveau.

A noter que beaucoup de burons sont, en plus d'un retranchement, une "cabane en pierres sèches" (murs avec voute surbaissée couverte de lauzes).

Je suis nouvel intervenant su wikipedia et je ne sais pas si c'est comme ça qu'on participe à une discussion.

Heurtelions 7 septembre 2007 à 13:25 (CEST)

[modifier] A propos de "buron"(copié d'une autre page de discussion)

Le terme de "buron" appliqué à tous les bâtiments d'estive des massifs d'Auvergne est une commodité de géographes. Il y avait d'autres noms :
- selon Marcel Lachiver, Dictionnaire du monde rural :

  • fogal ou fougal : nom parfois donné aux cabanes qui servaient de burons dans les montagnes du Massif central parce qu'elles comportaient un foyer
  • mazuc/masuc ou masut/mazut : nom dans l'Aubrac de huttes construites avec de fortes perches de hêtres recouvertes de mottes de terre ou de gazon, huttes où l'on préparait le beurre et le fromage. "Buron" ne serait courant que depuis les années 1650.

- selon Maurice Robert (Maisons paysannes d’Auvergne), les termes « tra », « chabano », « mazuc » désignent la même chose que « buron ».

Il importe peu dans ces conditions que "buron" soit dérivé de "bur" (comme le dit Louis Alibert dans son Dictionnaire occitan-français) ou de "bovaria". Pour ma part, c'est "bur". Cette racine a donné d'ailleurs en vieux français (XIIe-XVe siècle) le mot "buiron" (m) signfiant cabane, si j'en crois R. Grandsaignes d'Hauterive (partisan lui aussi partisan de bur) dans son Dictionnaire d'ancien français (Moyen Age et Renaissance) : El buen celier, sos le buron, Sera entrez (XIIe s., Trist.).

Quant à "retranchement", mon dictionnaire français n'en fait pas l'équivalent de "tranchée". Mais si vous y tenez...

Enfin, je ne suis pas sûr que les qualificatifs de "nomades" et de "semi-nomades" que vous appliquez aux populations auvergnates pratiquant l'estive sont tout à fait appropriés. Le nomadisme chez les Auvergnats, voici un nouveau sujet de thèse.

Pour la discussion, elle peut se faire sur la page de discussion de buron ou sur la page de discussion de chaque rédacteur (ou contributeur comme l'on dit ici). Il suffit de cocher la case "Suivre cette page" pour être informé.

Cordialement,--Christian Lassure 8 septembre 2007 à 20:39 (CEST)

PS : J'allais oublier "jas" dans le Forez, où un groupement de "jas" formait une "jasserie".--Christian Lassure 8 septembre 2007 à 22:01 (CEST)




Dans son dictionnaire etymologique édité par Larousse en 1964, le linguiste Albert Dauzat, qui est un bon spécialiste de l'Auvergne, donne aussi le haut-allemand "bûr" (hutte) comme origine du mot "buron", dont il précise qu'il "désigne en Auvergne un chalet pastoral où l'on fabrique le fromage", avec comme première occurrence en (ancien) français 1175, Chrétien de Troyes, "buiron", que Grandsaignes d'Hauterive mentionnait déjà dans son dictionnaire d'ancien français, 1947, chez Larousse, 1°) comme adjectif avec le sens de "brun foncé", 2°) , comme nom avec le sens de cabane, provenant du germanique "bur" = maison.
Louis Alibert semble avoir repris cette hypothèse.
Dans son Dictionnaire des racines européennes, 1949, Larousse, Grandsaignes d'Hauterive propose le radical "peuor", avec le sens primitif de "feu" et les sens dérivés - en grec "rouge de feu", les composés en "pyro-", - en latin "roux", "brun" pour les laines (donne le français "bure" et "bourre"), - en ancien français "buiron" brun foncé, - en espagnol "brun", "brun foncé", "bourru", - en gothique "fön" qui donne l'allemand "feuer" et l'anglais "fire", Le germanique "bur" = maison n'est pas mentionné, mais la désignation d'une (vraie) maison comme un feu (ou foyer) va de soi.
Dauzat, qui est par ailleurs l'auteur du seul dictionnaire de toponymie de la France, s'est particulièrement penché sur la toponymie de la Haute Auvergne. Or, il ne relève aucun toponyme "buron", ni aucun toponymes formés à partir du mot "bûr", alors qu'il mentionne d'innombrables toponymes formés sur "borie". Par ailleurs, on ne trouve pas de burons ou de buirons mentionnés dans les chartes médiévales latines qui énumèrent des biens possédés ou donnés, mais des "bovaria", traduites en français contemporain par "vacheries", mais en langue romane par les toponymes "borie". Il est vrai que le mot buron est un mot interne aux paysans, simple installation technique qui n'a pas de raison de paraître dans les actes officiels de reconnaissance ou de mutation.
Cette etymologie germanique pose un réel problème historique. Chrétien de Troyes est un auteur qui écrit en langue d'oil, laquelle est fortement influencée par le germanique. Mais le patois et la toponymie du Cantal ont une origine romane, souvent proche du Catalan, avec un substrat beaucoup plus ancien, celtique et préceltique. D'autre part, le mot "buron" ne semble pas avoir une origine savante puisqu'il est utilisé pratiquement par les paysans du Cantal, il semble depuis longtemps (à quoi correspond la date de 1650 que vous mentionnez pour l'Aubrac?). La question qui se pose est: Pourquoi les paysans auvergnats auraient-ils fait un emprunt au germanique pour désigner dans leur langue une institution pastorale, si celle-ci existait longtemps avant le contact avec des peuples germaniques?
Une hutte est un abris construit en forêt. Or, le buron n'est ni un abri, ni établi dans un espace boisé.
En effet, un buron n'est pas assimilable à une étable de montagne, puisque les bêtes y vivent dehors, la nuit dans un coral attenant au buron. Jamais loin à cause de la traite qui se fait deux fois par jour.
Le buron n'est pas non plus une seconde maison d'été, car ce ne sont pas les familles qui, comme souvent chez les peuples de pasteurs, se déplacent avec les troupeaux entre la montagne et la vallée, mais uniquement quelques garçons du clan ou d'une communauté d'habitants qui se réunissent pour accompagner les troupeaux de plusieurs familles: il n'y a donc pas de maison, parce qu'il n'y a pas de femmes et de vie domestique, et d'unité familiale. Le buron est un équipement d'une partie de montagne dans laquelle les habitants avaient un droit de parcours collectif ou indivis. Les pâtres, et donc aussi les burons, étaient communs à plusieurs fermes qui les engageaient et réunissaient leurs troupeaux pour la saison.
Le buron est d'abord une espèce de silos construit dans un espace découvert (herbages) pour conserver le fromage et pour le fabriquer le temps du séjour. Accessoirement, la pièce où l'on fait le fromage fait fonction d'abri contre les intempéries. Il n'est pas impossible que les bergers se soient fait, à côté ou contre, des abris légers - des huttes - pour dormir.
Le buron n'est pas élevé sur un replas du terrain, mais en pleine pente. La construction du buron est d'abord un ouvrage de terrassement, une tranchée dans la pente de la montagne pour faire un magasin à fromage, ensuite un mur élevé pour consolider le talus et fermer la façade. Les pâturages de montagnes sont situés au-dessus des zônes boisées: le bois y est rare, mais la pierre est abondante sur place, et les bergers ont beaucoup de temps disponible pour la mettre en oeuvre en construisant une voûte de pierres sèches. Celle-ci est ensuite couverte en chistes quand il y en a, et sinon, de terre.
La maison de vallée, elle aussi, n'est pas construite sur un terrain plat, mais sur une pente à partir d'une tranchée qui est pratiquée dans le versant sud de la montagne de telle sorte que le long mur du nord soit enterré.
Il arrive qu'un même troupeau, pendant la même saison, aille dans une autre partie d'herbage où il y aura un autre buron. On peut penser qu'à l'origine, ces éleveurs de bovins ont été nomades, qu'ils migraient avec toute leur famille, qu'ils avaient des parcours plus larges avec plusieurs lieux d'installation provisoire entre la haute montagne et le lieu en vallée où ils hibernaient et vendaient leurs production. Qu'à chaque arrêt, ils construisaient un campement provisoire, en commençant par une tranchée pour conserver le fromage en période chaude et se préserver du froid en période froide. La maison auvergnate et le buron sont les deux modalités d'un même type d'habitat de montagne à moitié enterré.
Le système pastoral avec des migrations régulières entre des zônes qui sont progressivement devenues fixes: le domaine de vallée et le domaine de montagne, me paraît mériter l'appellation de semi-nomadisme. Les réseaux d'immigration saisonnière régulière, vers Paris, vers l'Espagne, etc.. qui sont attestés depuis le Moyen-Age, sont à mon avis un dépaysement de ce semi-nomadisme vers d'autres activités que l'élevage bovin, et vers d'autres régions que la Montagne.
L' histoire du mot buron me paraît difficilement séparable de celle des institutions pastorales, des races bovines et des techniques fromagères des montagnes d'Auvergne. Les choses et les mots ont dû apparaître en même temps.
Le problème, c'est qu'on ne sait ni à quelle époque, ni d'où viennent les races de vaches autour desquelles s'est constituée cette économie pastorale, ni quelles sont les plus anciennes. Le Saint-Nectaire est sans doute plus tardif, d'origine monacale, que les fourmes de Cantal et de Laguiole. Pour la race de Salers, on peut hésiter entre une introduction depuis le Moyen-Orient par la Catalogne (où il y a des races proches), et l'introduction plus générale des bovins depuis l'Europe centrale (la vache est un bison domestiqué, celui desssinés dans les grottes, ce qui se voit encore bien chez les mâles de la race garonnaise).
Le mot buron a dû apparaître en Auvergne avec cette manière particulière de faire et de conserver le fromage de lait cru en montagne. Rien ne permet de dire qu'elle soit d'origine germanique, d'autant plus que le fond humain autochtone en Auvergne est un type préceltique, brun et dolichocéphale, ni gaulois ni germanique ni sémitique, mais plutôt proche des basques ou des ligures. Rien n'interdit de penser que les wisigoths n'aient pas été des éleveurs de bovins et qu'ils n'aient pas apporté avec eux une race et un savoir-faire pour former et conserver le lait. Mais rien ne permet de le dire non plus. D'autres mots d'origine germanique devraient se trouver dans la fabrication de ces fromages et dans les techniques d'élevage.
Malgré l'autorité incontestable de Grandsaignes et de Dauzat en linguistique historique, je pense que le mot de langue d'oil "buiron" (maison) est un homonyme du mot de langue d'oc "buron" et qu'il faudrait mentionner le latin "bovaria" comme étymologie probable du mot "buron".
Autre chose, si le mot "borie" vient aussi de "bovaria", je ne comprends pas pourquoi les cabanes rondes à absides et dômes de pierres sèches qui n'ont jamais servi pour les bovins s'appellent comme ça. Ont-elles eu un autre nom plus approprié? Y a-t-il eu des élevages bovins avant les ovins. Ou est-ce une mauvaise etymologie ?
Si cela vous intéresse, il y a dans La Toponymie française, d'Albert Dauzat, pp. 90-102, chez Payot, un intéressant article sur l'histoire du radical pré-indo-européen "cala" dont est issu "chalet", ainsi que "calanque", avec le sens de "abri", habitation. Se trouve aussi en montagne, mais dans les Alpes, en pays basque et dans des composés ligures. De fait, le chalet ou l'etche diffèrent des maisons longues d'Auvergne: ils ne sont pas des bâtiments retranchés dans la montagne avec la longueur qui suit la ligne de niveau, mais au contraire surélevées sur des poteaux de bois ou des piles de pierres, avec éventuellement une cave en dessous et le pignon en façade.
Cordialement, -- Heurtelions 12 septembre 2007 à 18:52 (CEST)
L'étymologie de buron, comme je l'ai déjà dit, n'a guère d'importance car le mot n'est pas le terme paysan. "L'exploitation de la montagne se déroule autour des bâtiments du buron appelé par les paysans cabane, mazuc, tra" (Philippe Arbos, L'Auvergne,Armand Colin, 1952). J'ai autrefois lu et entendu dire que le terme était d'apparition récente et que sa vogue était due à l'école française de géographie. Il a été appliqué aux édifices maçonnés, avec cheminée et toiture de lauses, construits par des équipes de maçons et de charpentiers à la fin de l'Ancien Régime et au 19e siècle pour le compte de gros fermiers ou de propriétaires urbains. Ce n'est donc pas une architecture "paysanne".
La mère de mon épouse, née à Laroquevieille dans le Cantal, dans une grosse ferme, m'a encore redit que son père avait un buron au-dessus du village de Vercuères, édifié en 1790 (date inscrite au linteau) et que la vente des fromages était ce qui rapportait vraiment dans les activités de la ferme. Dans celle-ci, il y avait aussi un bâtiment voué à la conesrvation du fromage : c'était le mozut.
Quant à la date de 1650, elle est donnée par Marcel Lachiver, mais comme il ne cite jamais ses sources, je n'en sais pas plus.
Dans un projet de construction de buron par un architecte à la fin du XIXe siècle, le terme buron est réservé à la pièce d'habitation figurée sur le plan, en avant de la cave (cf. Abel Poitrineau, volume L'Auvergne du Corpus de l'architecture rurale française, A. Dié, p. 75).
Ajoutez, si vous le souhaitez, l'étymologie latine supposée de buron à celle de la racine germanique, mais je ne suis toujours pas convaincu.
Quant à "borie" pris dans le sens de "cabane en pierre sèche, c'est une invention, un contresens qui perdure, voir le site www.pierreseche.com, tout y est expliqué.
Cordialement,
Christian Lassure

Si je vous comprends bien, vous pensez que le mot "buron", comme "borie", n'est pas le mot paysan pour désigner ces bâtiments de montagne, mais une réfection savante des universitaires (ou des félibriges ?) au XXe siècle. Il aurait été adopté par les paysans. Possible. Ca expliquerait qu'on ne le retrouve pas dans la toponymie et dans les vieux actes (ou on mentionne une "montagne" ou un "mas" ou une "borie", comme terre d'estive annexe d'un domaine.
Il y a eu au milieu du XVIIIème siècle une tentative de l'intendant d'Auvergne de faire fabriquer dans les montagnes du Cantal, pour les hôpitaux de l'Assistance publique et la Marine, du fromage de Hollande, puis du gruyère à la place du Cantal. On avait fait venir des couples de Hollandais, puis des vachers suisses pour apporter leur savoir-faire. Le propriétaire du domaine, un seigneur physiocrate dont j'ai oublié le nom, avait fait complètement réaménager le buron. L'expérience a échoué, parce que le bois pour chauffer était trop cher, et que le transport pour Paris ou Bordeaux était beaucoup trop long. J'avais lu un compte-rendu publié vers 1850. Il faudrait que je le retrouve pour voir quel est le mot exact utilisé pour désigner le buron, dans les textes d'époque, et dans le commentaire du XIXème siècle. Là on serait fixés.
J'avais des grands parents qui avaient une maison à Reilhac, et je suis déjà allé à Laroquevieille qui n'est pas loin, y compris dans le village de Vercueyre qui est dans la vallée de l'Authre.
Les burons que j'ai pu voir encore utilisés quand j'étais petit n'étaient pratiquement pas aménagés pour l'habitation des vachers qui vivaient comme au camping: il n'y avait pas de cheminée, ni la table avec les bancs, juste des lits sommaires. La pièce était occupée par le matériel pour faire les fromages. Il faut dire que ces célibataires, qu'on envoyait l'été en montagne (à plusieurs communes de distance), n'étaient pas tellement mieux installés l'hiver pour dormir dans la ferme de vallée: une paillasse dans une alcôve avec une étagère sous l'éscalier de la maison ou dans l'écurie attenante.
Ces burons, qui appartenaient pourtant à de très grosses fermes, étaient beaucoup plus rudimentaires que le buron qui est montré en photo. En réalité, c'est une ferme de montagne à partir du moment où il y a de quoi rentrer les bêtes et un comble pour le foin (donc des prairies qu'on fauche pour y passer l'hiver). Il ne faudrait pas les appeler des burons. Ni non plus les maisons de villégiatures construites en montagne dans le style régionnal pittoresque des "burons".
L'étude que vous faites de toutes les sortes de cabanes est très intéressante, y compris le travail salutaire pour éliminer les délires qui accompagnent souvent tout ce qui est culture régionale et néo-celtique.
Cordialement, -- Heurtelions 13 septembre 2007 à 18:07 (CEST)
Merci de toutes ces intéressantes informations. Vous êtes peut-être sur la bonne piste. J'essaie de rassembler mes souvenirs, de retrouver le livre ou l'article qui expliquait l'origine du mot buron, mais sans grand résultat. Peut-être le mot est-il d'origine alpine. Je ne sais pas s'il y a un rapport entre buron et le terme savoyard borne ou burne, désignant autrefois une "cave rafraîchie par une source" en Tarentaise (d'après le "Glossaire" du volume Savoie du Corpus de l'architecture rurale française), mais le même mot (borne, bourne) prend le sens de "cheminée de planches en forme de pyramide dans les Hautes vallées d'Abondance et de l'Arve). L'explication doit être quelque part en tout cas, il faut chercher.
Vous faites bien de souligner que le bâtiment de la photo est très tardif, il a peut-être même fait l'objet d'un plan par un architecte, à l'exemple de celui qui est publié dans le volume Auvergne du Corpus. Mais il faut quand même lui garder l'appellation de buron, il ne devait être occupé que par des valets.
Je vais mettre sur Wikipedia Commons quelques reproductions de cartes postales du début du XXe siècle montrant la physionomie de ces burons, leurs alentours ainsi que leurs occupants et leurs occupations. Elles pourront servir à illustrer l'article.
La page dans son état actuel peut certainement être augmentée à partir de vos remarques et les miennes. Je pense qu'il faudrait faire une page spéciale, plus historique, consacrée aux installations antérieures au buron (tra, mazut, chabano), celles-là véritablement paysannes. Mais aussi faire une typologie architecturale des burons, un vaste programme !
Cordialement,
--82.120.66.169 13 septembre 2007 à 22:21 (CEST)

[modifier] fond de cabane et fond de buron

Le fond de cabane est un vestige, une trace au sol, le buron, bâtiment hors sol, maçonné, toituré, construit à partir de la fin du XVIIIe, lui, ne l'est pas, sauf s'il est réduit à l'état de fond de buron...

Il n'est pas justifié d'assimiler un bâtiment d'apparition et de conception modernes à des structures du haut moyen âge, qui lui sont antérieures d'un millénaire. Les contextes économiques et technologiques ne sont pas les mêmes.

Faire intervenir des peuplades germaniques qui auraient apporté la chose en Auvergne, c'est une supposition de type racique qui n'a jamais reçu l'ombre d'une preuve. IL vaudrait mieux s'en passer. --Christian Lassure (d) 16 janvier 2008 à 00:50 (CET)

Non, non, c'est aussi ce que je croyais, mais l'auteur qui était LA sommité de l'archéologie et de l'histoire de l'habitat du Haut-Moyen-Âge distingue les maisons (qu'il ne connaît aussi que par des vestiges) et les fonds de cabane qu'il trouve sur les mêmes sites aux mêmes époques et qui sont des constructions complémentaires des habitations construites par un décaissement parfois maçonné, une charpente sommaire et une couverture dont il dit qu'elle est parfois faite de gazon. Jamais de traces de foyer, sauf deux ou trois cas de potiers ou de céramistes.
L'interprétation qu'ils fonit de l'introduction des fonds de cabanes, comme abris saisonnier et comme mode de construction, par la diffusion des peuples germaniques (au R U, aux Pays Bas, en Italie, en Bourgogne) me laisse aussi un peu perplexe puisqu'on trouve aussi la dualité maison de pierre à foyer / fonds de cabanes dans Villes, villages et campagnes de l'Europe celtique par Françoise Audouze qui est une autre autorité sur ces questions.
Je pense personnellement que la forme et l'usage du buron sont apparus en même temps que le pastoralisme bovin et la fabrication du fromage de montagne, donc de la préhistoire (c'est la fabrication du fromage qui a permis la sédentarisation dans une maison en vallée), donc de la préhistoire. Comme on ne sait pas si la race de salers et d'Aubrac viennent du bison d'Europe ou de Catalogne, et à quelle époque, on ne sait pas si ce pastoralisme a une origine germanique, ou celte, ou antérieur. Une forme de pastoralisme ayant pu d'ailleurs en révolutionner une autre. --- Heurtelions 18 janvier 2008 à 12:27 (CET)